Les îles Canaries sont un archipel de l’océan Atlantique situé au large des côtes du Maroc . Les Canaries font partie de la Macaronésie, un ensemble géographique regroupant les territoires insulaires volcaniques des îles Canaries, de Madère, des Açores et du Cap-Vert. L’archipel des Canaries est le plus grand et le plus peuplé de la région de la Macaronésie.

L’archipel forme l’une des dix-sept communautés autonomes d’Espagne, la communauté autonome des Canaries, divisée en deux provinces, Las Palmas et Santa Cruz de Tenerife, et constitue une région ultrapériphérique de l’Union européenne. Jusqu’en 1927, Santa Cruz de Tenerife est la seule capitale de l’archipel mais cette ville doit, à partir de cette année-là, partager cette fonction, tous les quatre ans, avec la ville de Las Palmas de Gran Canaria

L’archipel est composé de sept îles principales d’origine volcanique réparties d’est en ouest : Lanzarote, au relief fortement marqué par un volcanisme récent et encore actif ; Fuerteventura, assez plate, très aride et la plus proche du continent ; Tenerife, la plus grande, la plus peuplée et la plus élevée avec le volcan Teide, point culminant de l’archipel et de l’Espagne ; Grande Canarie, au relief escarpé à l’intérieur de l’île ; La Gomera, aux vallées encaissées ; La Palma, la plus humide et la plus boisée de l’archipel.

Autour de ses îles principales se répartissent des îles secondaires dont Alegranza, La Graciosa, Montaña Clara, Roque del Este et Roque del Oeste – qui forment l’archipel de Chinijo situé non loin de Lanzarote –, Los Lobos situé entre Lanzarote et Fuerteventura ainsi que plusieurs rochers et îlots, notamment sur les côtes du massif d’Anaga et face à la ville de Garachico à Tenerife.

Avant l’arrivée des aborigènes, les Îles Canaries étaient habitées par des animaux endémiques, disparus depuis, tels que lézards géants (Gallotia goliath), rats géants (Canariomys bravoi et Canariomys tamarani) et tortues géantes (Geochelone burchardi et Geochelone vulcanica).

Les sources gréco-romaines y situent les limites du monde connu (l’« Écoumène »). L’imagination des classiques y place les Champs Élysées, le jardin des Hespérides et l’Atlantide de Platon. Les îles Canaries sont connues depuis l’Antiquité sous le nom d’« îles Fortunées » ou « îles des Bienheureux ».

Les îles Canaries étaient connues des Phéniciens et des Carthaginois.

En 1335 débarquèrent à Lisbonne deux bateaux contenant quatre prisonniers guanches. Ces bateaux étaient affrétés par le roi du Portugal avec un équipage florentin, génois et espagnol. Ces bateaux auraient atteint les îles en juillet de l’année 1341 sous le commandement du Florentin Angiolino del Teggihia de Corbizzi, avec comme pilote le Génois Niccoloso da Recco. Ils y restèrent cinq mois et, à leur retour à Lisbonne, ils apportèrent tant de choses intéressantes que Boccace en personne prit sa plume pour écrire un portrait des Guanches en se fondant sur les données rapportées par Recco.

Dans les années qui suivirent, les îles furent le lieu de prédilection pour les chasseurs d’esclaves de tous les horizons qui les capturaient afin de les revendre aux seigneurs d’Afrique du Nord. Et ceci jusqu’en 1402 et l’arrivée du navigateur dieppois Jean de Béthencourt accompagné d’émigrants français. Béthencourt, qui avait pour but la christianisation des îles, il parvint à s’établir à Lanzarote, puis à Fuerteventura et à El Hierro. Il fut reconnu « roi des Canaries » par Henri III de Castille, mais ne mit jamais pied sur les autres îles, beaucoup plus peuplées et dont les habitants étaient de farouches guerriers.

Pendant des dizaines d’années, Portugais et Espagnols se disputèrent la possession des terres. L’archipel, étape importante sur les routes maritimes conduisant vers l’Afrique australe, l’Asie et l’Amérique, fut finalement attribué à l’Espagne en 1479 par le traité d’Alcáçovas – mais les Portugais bénéficiaient de l’île de Madère, située non loin au nord des Canaries.