Nous traversons une frontière invisible en arrivant à Guelmim.
Cette entrée marque suivant les habitants, les délimitations de la frontière du Sahara occidental. Nous nous arrêtons afin de boire un café.
Et continuons notre route.
Sans omettre de nous faire immortaliser au sein de la ville.
La ville s’éloigne.
Les paysages redeviennent monotones.
A perte de vue, il n’y a rien autour de nous. Seulement quelques collines qui semblent égarées au milieu de ce paysage lunaire.
Soudainement, le décor change et devient montagneux ; la route, sinueuse.
La végétation est plus épaisse.
Les arbres, bien plus verts.
Mais ce décor n’est que temporaire.
Après une route de montagne sur laquelle, la surveillance te l’attention de rigueur, nous retrouvons le désert de roche.
Qui nous accompagne maintenant depuis plus de 50 kilomètres.
La route, de mauvaise facture reste dangereuse, quand bien même les montagnes ont été dépassées. Il y a néanmoins de manière éparse, par-ci, par-là, quelques signes d’activité humaine. Mais trop peu pour égayer notre route.
Nous continuons notre route.
C’est alors que nous surprenons un mouvement suspect sur le bas côté de la route. Après avoir arrêté notre véhicule, la nature nous éblouit.
Une caravane sauvage de dromadaires nous dépasse. Le spectacle est précieux, tant il est rare. Mais, l’animal est peureux et le groupe fuit sans demander son reste.
Nous continuons notre route.
Et arrivons à un petit village.
Dans lequel, nous n’achèterons pas d’essence. La station service ne nous inspirant pas confiance.
Au Maroc, nous avions fait le plein, pour parer cette éventualité, l’essence achetée dans ces stations éphémères étant souvent coupée avec de l’eau.
Le paysage est aride.
Les rocailles se succèdent à nouveau.
Etendues, sèches.
Etendues désertiques. Et alors que nous ne nous n’y attendions plus.
La ville de Tan Tan apparaît devant nous.
Nous pénétrons dans la ville. Le coucher de soleil donne à la ville ses plus beaux habits. Et découvrons sa mosquée.
Sa rue commerciale.
Dans laquelle, des moyens de locomotions atypiques stationnent.
Nous passons à travers une sorte de porte de sortie.
le centre ville s’éloigne.
Nous devons emprunter quelques derniers ronds points.
Pour enfin continuer notre route.
Et retrouver les étendues lunaires que nous avions abandonnées auparavant.
Sur notre chemin, quelques châteaux sont présents.
Et nous ne nous lassons pas d’admirer la côte Atlantique.
Avec pour folle envie de plonger de la berge.
Le cadre est tentant. Et la plage accueillante.
Nous posons nos affaires et nous dirigeons vers l’océan.
Fausse bonne idée. Les plages qui permettent de se baigner sont rares.
Les berges se terminent principalement par de hautes falaises.
Et le dénivelé qui va avec.
L’océan reste cependant attractif.
Et le paysage somptueux.
Nous reprenons notre route et découvrons plusieurs lacs qui semblent asséchés.
D’autres par contre semblent ressembler à un mirage.
Avec un petit château qui les surplombe.
Les kilomètres défilent.
Nous accompagnons le soleil qui se couche.
Nous arrivons de nuit dans la ville d’Akhfénir, une petite ville étape qui ne comprend de ce que nous avons pu voir, aucune présence policière, ni administrative, un peu comme si la ville était sortie de terre pour accompagner les voyageurs trop fatigués de continuer leur périple.
Nous nous promenons dans les rues de la ville.
Nous effectuons quelques achats.
Et dinons dans un petit restaurant traditionnel.
Nous nous régalons.
Après avoir passé une nuit réparatrice pour la somme modique de 15 euros, à l’hôtel Paris-Dakar, nous repartons en direction de Laâyoune, la capitale du Sahara occidental. Le soleil ne s’est pas encore levé.
Ce qui donne à l’endroit une jolie palette de couleurs.
Nous avons l’impression que le soleil joue avec les couleurs. Et après quelques minutes, le spectacle se dévoile. Le désert apparaît.
Nous y sommes parvenus. Nous continuons notre route et apercevons d’autres dromadaires.
Qui traversent devant nous.
Et avons la chance de nous trouver parmi eux, le temps d’un court instant.
Juste pour faire une photographie qui restera dans les annales.
Nous marchons le long des dunes, jusqu’à l’océan.
En nous rapprochant de Laâyoune, les habitations deviennent éparses, mais présentes.
La main de l’homme qui dénature le paysage.
En plein milieu du désert.
Nous traversons certaines petites villes qui ne sont même pas indiqués sur les cartes. Et retrouvons immédiatement après les avoir traversées, le désert.
Et sa brume du matin.
Lorsqu’elle disparaît, nous sommes arrêtés pour un énième contrôle à un poste check point, le Sahara occidental contestant la colonisation administrative du Maroc.
Puis c’est à nouveau le désert.
Qui prend des couleurs.
Juste le temps d’arriver à Lâayoune.
La ville apparaît derrière nous.
Nous franchissons un pont et deux autres contrôles de sécurité.
Circulons sur une bande désertique.
Et nous rapprochons du centre ville.
Qui semble désert.
Les rues sont très étendues.
Peu de voitures circulent.
Et les indications peu claires.
Durant de longues minutes, nous circulons sans savoir où nous nous rendons.
Mais parvenons quand même à nous rendre au centre ville.
Certaines constructions sont agréables.
Elles détonnent dans une ville uniforme.
Nous franchissons un rond-point.
Empruntons une petite rue.
L’avenue centrale est déjà plus dynamique.
Nous rejoignons un parc au centre ville.
Puis nous nous dirigeons vers la place centrale.
Il nous faut rouler quelques minutes.
Pour nous rapprocher de notre destination.
Et l’atteindre.
Nous posons notre véhicule et arpentons une petite route.
Nous sommes seuls dans le parc.
Ce qui ne nous déplaît pas.
Et juste en face du palais des congrès.
La place centrale de la ville.
Etendue à perte de vue.
Sous-jacente, une belle mosquée.
Nous arpentons la place durant une bonne heure.
Avant de quitter la ville, en direction du désert.
Une longue route nous porte sur des centaines de kilomètres.
Autour de nous, le vide.
Qui revêt ses plus beaux habits.
Des couleurs jaunies à l’infini.
Et pour seuls compagnons de voyage, des éoliennes.
Avant d’aboutir à la fin de notre avancée, la pointe la plus méridionale du Sahara ; nous n’irons pas plus loin.
La récréation sonne. Nous faisons les photos d’usage.
Avec pour seuls repères, nos pas dans le sable. La récréation sonne.
Tous les coups sont permis.
Les jeux s’enchaînent dans le sable.
Il serait dommage de s’en priver.
Le sable est d’une pureté sans égale.
Et l’horizon ne fait qu’un avec les dunes.
Nous tombons, nous nous relevons.
Une ode à la joie.
Et tristement, nous reprenons la route qui nous mène à Tafraouya, ville portuaire nichée dans le Sahara.
Nous apercevons la ville au loin.
Qui s’atteint avec une route de bonne facture.
Et se prolonge jusqu’à l’intérieur des terres.
Nous longeons les berges.
Et visitons le port.
Le spectacle est agréable.
Nous nous arrêtons à la terrasse d’un restaurant. Nous pouvons ainsi nous exercer à la langue arabe, quand bien même la majeure partie de la population parle le Français.
Bonjour /marħaban
Salut ! Que la paix soit avec vous/ as salam ʕlɛikum
Comment allez-vous ?/ kɛjf ɛlhal
Très bien /bixɛjr
Quel est votre nom ? /ma ‘smuka
Mon nom est Ludovic/ismi Ludovic
Heureux de vous rencontrer/ sourirtou bi likaika
Merci /ʃukran
Il n’y a pas de quoi /ʕfwan/
Je ne comprends pas/ la afhamou
Parlez-vous français ? / Halta ta kil l’ami l’ouradir francia??
Non / kalla
Je ne parle pas le Français/la atakallamou francia
Y a il quelqu’un qui parle français ici ? / hal min ahad yatakallamou al firancia ?
Excusez-moi / ʕðran
Au revoir / maa ‘salama
Nous décidons de manger un morceau. Nous avons le choix, tant la cuisine marocaine est savoureuse, préparé généralement par les femmes, à la différence du thé à la menthe, accompagné par du thé vert de Chine, qui lui est façonné par les hommes.
En entrée, le serveur nous propose une salade de tomates, d’oignons et de poivrons a la saveur particulière grâce à la coriandre ou au cumin utilises. Nous aurions pu commander également : la salade mechouia réalisée à base de tomates et de poivrons cuits, d’ail, d’huile d’olive et de jus de citron ou une variété de salades d’olives (meslalla), de fenouil, de carottes râpées parfois parfumées au jus d’orange et de feggous (des petits concombres longs et fins).
En plat, nous pouvons choisir :
– Le couscous, plat à base de semoule de blé ou d’orge, roulée par des mains expertes et cuite à la vapeur. La semoule accompagne des légumes : potiron, courgettes, navets… ou des légumineuses telles que les fèves, les pois, les lentilles. On y trouve également de la viande de bœuf ou de mouton, rarement du poulet et jamais de merguez.
– Le tajine, plat le plus répandu au Maroc, sorte de cocotte ùinute dans lesquelles cuisent des légumes accompagnés de poisson ou de viande.
– La harira, soupe à base de tomates, de farine, de lentilles ou de pois, dans laquelle on trouve quelques morceaux de viande.
– Les briouate, petits beignets constitués de feuilles de pâte de pastilla et farcis de viande hachée, de cervelle, de saucisses, de poisson, d’amandes,
– La pastilla, grand gâteau de pâte feuilletée aux amandes, fourré généralement de hachis de pigeon ou de poulet, et saupoudré légèrement de sucre et de cannelle.
– Le méchoui, cuit à l’étouffée dans un four en argile spécialement construit à cet effet.
– Les brochettes grillées sur les braises.
– Les keftas, brochettes ou boulettes de viande hachée épicée.
– Le poisson cuit au barbecue ou sur des braises.
Afin d’accompagner notre repas, nous pouvons commander à part du pain traditionnel, pour quelques centimes.
Pour terminer, nous choisissons un dessert parmi : les kaab el ghzal ou cornes de gazelle, les briouate au miel et aux amandes, les griouch, le haloua rhifa, les ghoriba aux amandes ou aux graines de sésame, les bechkito, les mhanncha recouverts de cannelle en poudre, les shebbakia, rubans de pâte frits avec du miel chaud et des graines de sésame grillées et la pastilla au lait.
Nous en avons pour moins d’une dizaine d’euros par personne pour un repas complet avec boissons.
Nous quittons ensuite la ville de Tafraouya pour retourner sur nos pas.
Le décor est vertigineux.
Les couleurs sont tout autant somptueuses que le désert jaune.
Les yeux se régalent.
Les mirages se mélangent à la réalité.
Quelques pylônes électriques nous rappellent la présence d’une vie autre que la nôtre.
Et nous nous prenons à envier ces bédouins qui vivent avec cette nature à l’année.
Pas de soucis matériels. Peu de tracas. Une sorte de route longiligne.
Qui nous porte vers d’autres dunes.
Et autant de plaisirs à nouveau à partager.
Nous nous amusons à ne rien faire.
Simplement s’étendre dans le sable.
Et rouler à en perdre la tête.
Ou glisser précautionneusement.
En profitant de ces instants.
Que nous regrettons alors qu’ils ne sont pas encore terminés.
Il est l’heure de reprendre la route.
Croisant à nouveau quelques dunes.
Qui semblent s’épaissir.
Les roches font leur apparition.
Même si le désert persiste à ne pas tirer sa révérence.
Mais, il est déjà trop tard.
Il est derrière nous, ou sur les côtés seulement.
Et quand les dernières dunes pointent leur nez.
Nous savons qu’il ne s’agit là que d’un retour.
La rocaille à nouveau présente.
La route du désert nous éloigne de ce fantasme que nous avons vécu.
Une route semblant avoir été creusée à même la roche.
La route est longue.
Et derrière ce point de passage stratégique.
Le désert n’est plus.
Quelques bribes transportées par le vent montre qu’il a été.
La couleur ocre fait à présent son apparition.
Non pas que nous ne la trouvions pas attractive, loin de là.
Et au détour d’une colline.
Nous quittons la Sahara occidental, ses dromadaires, ses bédouins et son sable.