Upolu, l’île principale des Samoa, un paradis au cœur du Pacifique

Durant notre voyage dans le Pacifique, nous avons découvert les Samoa, un pays insulaire qui se trouve à proximité des Fidji et des Tonga. Archipel constitué de quelques îles symbolisant le balnéaire, le territoire est en réalité riche de nature et de culture. Nous en avons durant plusieurs jours visités les incontournables de l’île principale Upolu.

Samoa Upolu Grotte

Les Samoa ou également appelé État indépendant des Samoa est un pays de Polynésie occidentale situé dans l’Ouest de l’océan Pacifique.

Le pays est une démocratie parlementaire membre de l’ONU qui se trouve sous la bannière du Commenwealth des nations, c’est à dire que politiquement, l’état est géré par un Premier ministre sous autorité honorifique de la reine d’Angleterre.

Situés à 480 kilomètres de Wallis-et-Futuna, non loin de la ligne internationale de changement de date, les Samoa sont peuplés de 200 000 habitants qui se répartissent sur les quatre îles habitées du territoire, dont les deux plus grande sont Upolu et Savai’i. Les six îles inhabitées se nomment Fanuatapu, Namu’a, Nu’utele, Nu’ulua, Nu’ulopa et Nu’usafe’e.

Nous avons visité le pays durant notre périple de plusieurs mois en Océanie et avons découvert un territoire verdoyant et montagneux, construit sur les nombreuses coulées de lave ayant résulté d’un volcanisme actif de la ceinture du Pacifique.

Nous avons également découvert un pays généreux aux habitants jamais avares en salutations et en formule de politesse, qui accueillent quelques 90 000 touristes chaque année, mais qui ne sont pas corrompus par le mercantilisme de masse. Par ailleurs, l’accueil dans le pays est un véritable mode de vie qui en porte un nom : le fa’asamoa, véritable code de conduite qui touche surtout les comportements envers autrui et implique un grand respect des autorités en place.

Le fa’asamoa se manifeste également dans le système judiciaire découpé en un système de type occidental reposant sur une force policière ainsi que sur des tribunaux administrés par le gouvernement central et un système traditionnel qui relève de la juridiction de chaque village.

Malgré la relative modernité du pays amenée par la colonisation européenne, les Samoa continuent de porter au rang de philosophie, ses coutumes historiques, ses systèmes sociaux et sa langue. Les valeurs d’entraide et de fraternité développées dans le rugby, véritable sport national, sont appliquées au sein de chaque foyer.

Le pays est sûr et les Samoa ne souffrent pas d’un alcoolisme chronique et délétère. Néanmoins, la sédentarité aidant et le fort taux de chômage amènent l’obésité au rang de facteur sanitaire problématique.

Nous avons visité les deux îles principales du territoire : Upolu et Savai’i. Nous vous présentons dans cet article les incontournables de l’île d’Upolu, l’île principale qui contient à la fois les sièges administratifs et judiciaires du pays ainsi que l’aéroport international desservi par plusieurs compagnies aériennes, principalement océaniennes.

Les prix de la vie locale sont approximativement les mêmes que dans les autres îles voisines, soit un coût de 20 % inférieur à ceux pratiqués en France.

Pour ceux qui souhaitent découvrir notre visite de l’île d’Upolu, plus en profondeur, n’hésitez pas à prendre connaissance avec notre récit de voyage photographique en vous rendant sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/recit-de-voyage-samoa-upolu/

L’arrivée dans le pays

Alors que nous survolons le Pacifique, sous nos pieds se dévoilent les contours du pays. Aux abords des crêtes acérées des lignes continentales, une masse d’eau beaucoup plus claire représentant le récif de corail qui circonscrit le territoire. L’eau d’un bleu immaculé dénote une profondeur plus faible et dégage ce côté paradisiaque attendu par tous les passagers. Les touristes pour pouvoir s’y baigner en dégustant un cocktail les pieds dans l’eau, les locaux, pour retrouver cette terre qui les porte séculairement.

Une fois que l’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport, nous récupérons nos bagages et franchissons les postes de sécurité dans lesquels, un : « Bienvenue » en langue locale nous est donné avec le sourire. Le policier en tamponnant notre passeport nous gratifie dans un Anglais impeccable, d’un questionnement sur la véracité de nos origines : « France, wow, France… » Un peu comme si la destination lointaine de notre pays était un mirage. Il prévient son collègue qui lui répond en souriant dans sa langue. Nous ne comprenons la conversation fugace, mais nous nous sentons assez en confiance pour en ressentir la bienveillance.

Nous franchissons la douane représentée en deux hommes de corpulences assez forte, dont les visages sont masqués par des lunettes de soleil un peu grande. Ils ne nous contrôlent pas et nous laissent entrer dans le pays sans même nous regarder, plus occupés à éponger leur front humidifié par les 35 degrés ambiants.

En rejoignant l’extérieur, après avoir assisté à un concert privé donné par un chanteur vêtu de son pagne traditionnel et de son éternelle chemise à fleurs, nous sommes à nouveau frappés par la moiteur qui nous épuise quasi instantanément tandis que nous nous lançons à la recherche d’un moyen de transport.

Nous nous dirigeons vers une des rares sociétés de location de véhicules présentes dans l’enceinte de l’aéroport et lorsque nous questionnons un des vendeurs, nous apprenons que le coût de la location est approximativement de 100 dollars australiens par jour, équivalence du taux de change inclus. A cette somme, il convient de rajouter les assurances, la caution et les pleins d’essence.

Nous décidons de chercher un chauffeur qui pourra nous proposer un prix peut-être plus accessible. Nous questionnons plusieurs travailleurs de l’aéroport, qui nous dirigent vers un homme qui patiente dans son véhicule.

L’homme : Elekosi Evagelia est un chauffeur privé qui propose également ses services en tant que chauffeur de taxi. Il est joignable au 685 778 4522.

D’une corpulence également assez forte, le visage bien rond, il dégage une sympathie, ancré confortablement dans sa chemise à fleurs de couleur violette. Il nous accueille avec le sourire et nous propose la somme de 70 euros par jour, essence incluse pour nous conduire où bon nous semble et nous permettre de découvrir son île qu’il connaît sur le bout des doigts.

Nous nous sentons immédiatement en confiance et acceptons de travailler avec lui. Il nous aide à placer dans le coffre de son véhicule, nos bagages et nous installe à l’avant de son combi.

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La découverte du pays

La route défile sous nos yeux ; égayant notre avancée, des fanions multicolores sont placés le long du chemin qui nous permet de découvrir l’architecture traditionnelle des nombreuses maisons ornant le territoire.

Les maisons de couleur blanche ancrées dans une nature verdoyante dégagent une impression de petit village perpétuel qui s’étend à perte de vue. Dans chaque jardin sont présents les Fale, ouverts sur l’extérieur qui permettent d’accueillir les invités de chaque famille, propriétaire dans leur majorité, de leurs terres.

Immédiatement, notre chauffeur nous explique que ces Fale sont bien plus importants que les maisons puisqu’ils permettent aux locaux de vivre en extérieur, en immersion avec la nature. Alors que les maisons servent à dormir et à cuisiner, les Fale sont de véritables extensions des habitations dans lesquels les habitants passent la majeure partie de leur journée.

Consistant en plusieurs poteaux de bois soutenant un toit en dôme recouvert de chaume sans contenir de murs, le Fale voit ses éléments attachés ensemble avec une corde tressée appelée ‘afa, faite à la main à partir de fibre de noix de coco séchée ; la construction complète d’un Fale nécessite entre 8000 et 15 000 mètres de ‘afa.

En faisant jouer ses connaissances, notre chauffeur nous permet de visiter une école dont le niveau en France s’assimilerait au collège.

Nous effectuons la rencontre des professeurs qui nous présentent en tentant d’expliquer notre lieu de provenance. Les enfants les plus jeunes jouent à la balle alors que les plus grands récitent devant nous leur leçon. Nous passons une heure à découvrir cette éducation qui se distille principalement à l’extérieur, les Samoans ne supportant que très difficilement l’enfermement.

Les chutes Togitogiga

Nous arrivons après quelques minutes de route sur un parking sauvage dans lequel nous garons notre véhicule. Une petite cabane en bois, tenue par une femme nous indique l’entrée des chutes Togitogiga ainsi que le prix d’entrée de 5 dollars australiens dont la conversion s’affiche également en tala, la monnaie locale. Pour info, en 2020, 1 euro équivaut à 3,05 Tala.

Nous attendons quelques minutes devant ce guichet vide, le temps que la femme s’en aille chercher sa responsable qui n’est d’autre que sa mère, nombre de sites aux Samoa étant gérés par les familles qui se trouvent sur les lieux, ces dernières devant simplement reverser au gouvernement un pourcentage de leur perception.

Notre chauffeur, malgré sa bonhomie et son ahanement permanent dû à son surpoids nous accompagne durant les deux cents mètres qui nous séparent des chutes, les plus authentiques du territoire.

Après avoir arpenté un chemin de terre, chemin qui nous permet de découvrir en profondeur les plantes endémiques de l’île, nous arrivons aux abords de belles chutes qui s’étendent sur plusieurs étages.

Dans un brouhaha indéfinissable, l’eau se fracasse contre le sol ; la première cascade qui voit défiler des trombes d’eau nous laisse bouche bée, tant elle est majestueuse. Si elle n’est pas étendue en longueur, son côté large et trapue nous saisit immédiatement. En outre, les légers embruns causés par la violence de la projection de l’eau, se déposent sur nos visages, nous rafraîchissant de l’humidité ambiante accentuant encore un peu plus les degrés ressentis sous un soleil de plomb.

Après avoir photographié la belle sous toutes les coutures, nous grimpons à l’étage pour apercevoir une belle petite rivière dont les flots forment à quelques encablures de la descente, de gros tournis qui semblent, sans considération aucune pour l’inexistence du mouvement perpétuel, défaire les lois de la thermodynamique.

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Le Blue Hole To Sua

L’île de Upolu n’étant pas grande, il ne nous faut pas circuler longtemps pour rejoindre le site majeur de l’île : le Blue Hole de To Sua. A nouveau, nous garons notre voiture sur le parking et empruntons un petit chemin fleuri et entretenu pour rejoindre un point de passage dans lequel nous devons payer la modique somme de…20 euros pour rejoindre le site, le plus renommé mais également le plus coûteux de l’île.

Notre chauffeur est obligé de nous abandonner, étant donné qu’il se voit réclamer également la somme de 20 euros pour avoir le droit d’entrer. Nous continuons notre chemin seuls et devons encore parcourir une dizaine de mètres pour rejoindre un grand trou dans le sol.

Lorsque nous penchons nos têtes pour en découvrir la profondeur d’une quinzaine de mètres, nous découvrons un site touristique d’une beauté rare. Au cœur de ce puit façonné par la nature, une eau d’un bleu cristallin dans laquelle, des dizaines de touristes s’adonnent à des jeux aquatiques divers et variés.

Nous enfilons nos maillots de bain et avant de rejoindre le grand trou, nous découvrons le site qui nous accueille avec une vue à couper le souffle sur l’horizon et l’océan Pacifique que nous surplombons. Sur notre droite, de hautes falaises coupées à la serpe plongent dans un océan dont les vagues tumultueuses se fracassent contre leurs flancs. Juste sous nos pieds, une plage de sable noir accueille quelques locaux dont nous pouvons apercevoir les cannes à pêche.

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Nous décidons d’emprunter le petit chemin serpentant vers le Blue Hole, chemin remplacé rapidement par une grande échelle en bois qui nous permet de rejoindre le fond du trou. A plusieurs reprises, nous sommes dans l’obligation de nous arrêter aux différents étages intermédiaires pour laisser monter des visiteurs du site, puis nous reprenons une bonne dizaine de minutes de descente avant enfin de pouvoir poser nos affaires sur les gros rochers émergés qui tapissent le fond du Blue Hole.

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Nous pouvons enfin sauter dans le trou en faisant attention de ne pas contusionner d’autres nageurs. De primes abords, l’eau dans laquelle nous nous engouffrons nous glace le sang, tant les rayons du soleil ne parviennent pas à la réchauffer correctement. Mais après quelques secondes, nous nous adaptons à sa température et pouvons, à l’aide d’un masque découvrir le fond peu poissonneux et un peu uniforme. Ici et là, quelques rochers viennent égayer la monotonie des lieux.

Sopoaga falls 

Une heure plus tard, nous retrouvons notre chauffeur qui s’était un peu assoupi dans le combi et en sa compagnie, nous rejoignons le site des chutes d’eau les plus impressionnantes des Samoa : les Sopoaga falls. L’entrée coûte 5 dollars australiens, soit un peu plus de 3 euros.

Autour de nous, de nombreux arbustes, dont un arbre constitué de fleurs de couleur rouge filiformes qui dégagent l’impression d’une attaque massive par de longues chenilles urticantes ; néanmoins, les particularités de l’arbre en la représentation de ces insectes que nous pouvons caresser, nous donne l’impression au travers de leur douceur de cajoler de la soie.

Face à nous, à plusieurs centaines de mètres de distance, la chute, nichée dans un écrin de verdure dévoile son côté majestueux. Un long filet d’eau qui au travers de notre perspective semble se projeter contre le sol, un peu dégarni en végétation à la différence de la forêt qui l’entoure.

La violence de la chute est telle que quelques embruns nous parviennent, alors que nous sommes situés en hauteur et bien éloignés du site. Il est possible de descendre pour en rejoindre le bassin, mais la promenade qui dure plusieurs heures est épuisante et nécessite de rejoindre une entrée qui se trouve à plusieurs kilomètres de distance ; nous lui préférons une vue globale.

L’art de travailler la noix de coco

Aux Samoa, la noix de coco est érigée en matière première travaillée sous toutes les coutures. Le bois de la coco est généralement utilisé afin de fabriquer des objets divers, tandis que l’eau de coco récupérée lors de l’ouverture du fruit est proposée à la vente directe aux locaux qui aiment la consommer à la paille.

Mais notre guide nous apprend, qu’il est également possible de fabriquer du lait et de la crème de coco ; sans plus attendre, il se presse à la rencontre d’une famille vivant sur le site pour nous emmener en sa compagnie dans un Fale qui comprend sur le sol plusieurs dizaines de coquilles de cocos vides.

Après avoir demandé à la vieille femme présente de lui fournir plusieurs noix de coco, il s’évertue à les découper avec brio à l’aide d’une machette. N’en ressort que le fruit qu’il vide de son eau ; il s’assoit et commence à comprimer la peau contre une sorte de couteau accroché contre un support qui lui permet de gratter la chair et d’en récupérer la quintessence. Une fois les morceaux récoltés, il les presse fortement.

Nous assistons, émerveillés à la récupération d’un liquide dense et opaque, qu’il nous explique devoir broyer à plusieurs reprises pour en faire de la crème et accessoirement de l’huile en laissant le liquide obtenu fermenter puis en le filtrant à l’aide d’un tissu fin.

Les chutes Falefa

En rejoignant la capitale Apia, notre guide souhaite nous faire visiter une autre chute d’eau, un peu moins connue que les autres mais néanmoins tout aussi intéressante. Nous arrivons ainsi après quinze minutes de route aux chutes Falefa.

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Après avoir garé notre véhicule aux abords de la route principale de l’île, nous payons les 5 dollars australiens de droit d’entrée et découvrons un petit jardin tropical fort coloré, dont le rouge chatoyant des fleurs nous accompagne le long d’un petit chemin goudronné.

Il nous faut descendre plusieurs mètres de dénivelés pour rejoindre une sorte de grande rivière et apercevoir un peu au loin les chutes Falefa qui se jettent dans le cours d’eau qui rejoint la mer sans faire de vague sonore, l’endroit étant propice à la découverte en prenant son temps.

La cave Piula

Il nous faut traverser la ville de Piula pour rejoindre un autre site majeur de l’île : la Piula cave. Nous payons les 5 dollars de droit d’entrée et évitons les 10 dollars de parking normalement demandés par la famille qui gère les lieux.

Après une petite dizaine minutes de marche, nous parvenons jusqu’aux abords de l’Océan Pacifique. Face à nous et jouxtant l’eau de l’océan, la cave Piula non loin du Collège théologique de Piula dans le village de Lufilufi.

Un homme nous donne les recommandations de base à respecter au sein du site que le collège parvient difficilement à entretenir financièrement, le prix d’entrée ne couvrant pas les dépenses engagées :

 

  • Ne traversez pas le terrain de cricket. Suivez la route principale.
  • L’alcool et les drogues ne sont pas autorisés
  • Sécurisez vos affaires. Le collège n’est pas responsable des objets perdus
  • La nudité est strictement interdite
  • Les maillots de bain sont autorisés uniquement dans la zone de la piscine
  • Pas de pêche dans la piscine et la zone de conservation
  • Pas de plongée ni de saut dans la piscine
  • Il n’y a pas de sauveteur sur place
  • Placez tous les déchets dans les poubelles
  • Ne nourrissez pas les poissons

 

Aux côtés d’un bassin d’eau dont nous pouvons profiter en toute tranquillité, nous nous déshabillons et prenons notre courage à deux mains pour entrer dans une eau que nous trouvons fraîche. Mais en rejoignant la grotte qui se trouve face à nous, nous oublions tout de suite le froid qui nous étourdit.

La grotte, constituée de murs rougis dégage une impression étrange, nous donnant la contenance d’aventuriers posant leurs yeux sur un monde nouveau. Quelques petites pierres éclaircies au cœur de parois rougeoyantes reflètent les quelques rayons du soleil qui parviennent à cette heure tardive jusqu’à nous, laissant l’ensemble briller de mille feux.

En sortant de la grotte, immédiatement, nous nous emmitouflons dans nos serviettes et rejoignons notre guide qui nous emmène jusqu’à la chapelle du site, située juste au sommet de l’embouchure de la grotte.

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Apia, la capitale

Capitale de près de 38 000 habitants, Apia est une ville à taille humaine qui regroupe l’essentiel de la population du pays.

Mulunu’u, l’ancienne capitale cérémoniale se trouve à l’Ouest de la ville. Abritant le siège du parlement et l’observatoire historique, le secteur est aujourd’hui le siège législatif du pays.

Vailima, sur le mont Vaea dominant la ville, l’écrivain Robert Louis Stevenson, auteur prolifique du très célèbre : « l’île au trésor » y est enterré ; l’homme ayant passé les quatre dernières années de sa vie dans les Samoa, il a souhaité y reposer pour l’éternité ; il est possible pour quelques euros de visiter le musée construit en son honneur. Le site se trouve à 5 kilomètres de la capitale.

Dans le centre, les maisons à l’architecture coloniale dégagent un côté apaisant. La blancheur des lieux est une ode au repos et au farniente. Néanmoins, la modernité a permis la réfection des routes qui permettent de circuler dans la ville en toute sécurité. L’ambiance y est excellente, la ville étant partagée entre nombre d’habitations et des petits commerces, généralement tenus par des Chinois qui majoritairement s’installent dans le pays.

Dans le cœur de la ville, le Samoa culture village permet de découvrir les anciennes habitations typiques du pays par le biais d’un guide présent sur place qui n’hésite pas à donner de son temps pour répondre à toutes les questions que nous lui posons. Les huttes construites à l’ancienne contiennent de nombreux objets exposés donnant un aperçu de la vie d’antan des habitants.

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Nous rejoignons dans le centre, la cathédrale de la ville qui porte le nom de cathédrale de l’immaculée conception de Marie. Le bâtiment, d’un blanc flamboyant se visite à toute heure de la journée, les samoans étant grandement catholiques. A l’intérieur, sans ostentatoire, l’édifice religieux appelle au recueillement. Quelques variations de couleurs sur les murs représentant des grappes de raisins ornent des ouvertures sur l’extérieur présentes en nombre sur les parois internes de l’édifice. Dans le cœur de la nef, une belle coupole dessinée avec soin dénote un côté artistique ensorcelant.

Un peu à l’écart, dans un grand bâtiment de type colonial, le palais de justice qui fonctionne quelques jours dans la semaine ; il faut dire que les crimes dans le pays sont rares, généralement quelques problèmes de voisinage y sont réglés ou des bagarres sous fond d’alcool. Le bâtiment y abrite un musée à l’étage.

Dans le cœur commercial de la ville, un beffroi érigé en mémoire de la guerre marque le centre de la ville. Le beffroi est entouré de nombreuses boutiques, dont un supermarché. La présence d’un Mac Donald’s qui fait le coin d’une rue nous surprend. La restauration rapide, depuis quelques années est assez demandée par les habitants qui aiment s’y retrouver le dimanche, jour durant lequel personne ne travaille.

Pour les visiteurs enclins à acheter des souvenirs locaux, le marché de Savalalo, regroupé sous la dénomination de marché aux puces est plutôt un marché artisanal dans lequel, du lundi au samedi de 06 h 15 à 18 h 15, les artisans proposent leurs créations à des prix défiant toute concurrence.

Le port de la ville nous accueille ensuite ; nous le parcourons à pied et prenons grand plaisir à découvrir les petites embarcations traditionnelles des pêcheurs qui rentrent d’une journée harassante en Haute mer.

Pour trois euros, il est possible de rejoindre à quelques 5 minutes depuis le centre, le Palolo deep marine réserve, une zone de diversité océanique comprenant une large gamme de coraux et de poissons. Ainsi, à l’Est de la plage de Vaiala, un trou bleu entouré de murs de corail et de poissons tropicaux attend les visiteurs qui peuvent pour 5 dollars australiens supplémentaires, louer un équipement de snorkelling. Le site est ouvert tous les jours de 8 h à 18 h.

La ville comprend un peu plus loin le port commercial dans lequel les gros paquebots fournissent en conteneurs variés les magasins de l’île. Le port commercial permet également de rejoindre en ferry l’île de Savai’i ainsi que les Tokelaux et les Samoas américaines.

À proximité du port, le nouveau marché (maketi fou) est un marché occupé principalement par des poissonniers qui tentent d’y écouler la pêche du jour, dans une ambiance relativement bon enfant. Sans tenter désespérément d’attirer le client, ils patientent dans un silence ahurissant, un paradoxe des marchés de poissons où généralement, le brouhaha est total. Nous pouvons profiter de ce moment pour découvrir posément différentes variétés de produits de la mer. Nous parcourons ainsi durant plusieurs dizaines de minute les étals des vendeurs, sous une sorte de Fale géant, recouvert de tôles ondulées.

Un peu plus loin, sur des étals construits en dur, le marché aux fruits et aux légumes permet aux agriculteurs locaux de proposer leurs produits frais à des prix défiant toute concurrence. Les productions provenant généralement de petits jardins proposent à l’année des fruits colorés et des légumes forts en goût. Sur le sol, des dizaines de noix de coco fraîchement cueillie attendent preneur.

Deux jours de farniente

Dans la soirée, nous nous rendons au sein de notre hôtel : le Samoan Outrigger dans lequel nous avons réservé une chambre pour le prix de 40 euros la nuit. Une jeune femme souriante procède à notre accueil.

Le Samoan Outrigger Hotel est sans aucun doute l’hôtel économique le plus populaire des Samoa ; il a acquis une réputation fiable pour offrir un hébergement propre et abordable.  Les réservations peuvent se faire sur le site de l’hôtel : https://samoanoutriggerhotel.com/

Nous effectuons une rapide visite du site et découvrons une grande salle à manger autour d’une belle piscine. Nous sommes conduits à notre lodge ouvert sur l’extérieur et dans lequel, un grand lit entouré d’une moustiquaire nous permet de nous allonger un peu.

Le soir, nous rejoignons un des restaurants proches du site :  le Scalinis, qui propose une cuisine italienne revisitée de grande qualité. Nous choisissons un plat de spaghettis qui nous transporte immédiatement dans les ruelles colorées de Rome. Le restaurant est joignable sur le 36720 777 8242 ou sur le joe@scalinissamoa.com

Les deux jours suivants serviront à nous ressourcer, à découvrir un peu plus en profondeur la ville d’Apia, tout en nous permettant de plonger dans les fonds rocailleux de l’Océan Pacifique.

La maison d’adoration Baha’ie Mashriqu’l Adhkar

Après notre farniente et plusieurs jours supplémentaires durant lesquels nous avons découvert l’île de Savai’i, bien aidés par la réceptionniste de l’hôtel, nous retrouvons notre chauffeur et en sa compagnie, nous continuons notre visite de l’île.

Sur la route, notre chauffeur nous arrête aux abords d’un site religieux édifié en 1984 : la maison d’adoration Baha’ie Mashriqu’l Adhkar, qui accueille chaque année des milliers de touristes et de religieux qui s’y pressent afin d’admirer l’architecture si particulière des lieux.

Le bâtiment est situé dans un grand jardin bien entretenu abritant plus de 60 espèces de plantes. Un chemin en pierre permet de rejoindre le bâtiment, entouré d’une belle végétation dont de nombreux palmiers.

Avec neuf côtés et entrées symétriques, l’architecture de la maison de culte incarne la grâce et la beauté. L’auditorium principal est particulièrement intéressant, avec son dôme majestueux s’élevant à 28 mètres de haut et incrusté de lignes convergentes de verre miroir.

Un service public de prière interconfessionnelle a lieu à la maison chaque dimanche matin à 10h. Durant cette messe, le chef sacré présente des prières et des écrits saints d’une sélection de religions du monde, ainsi qu’un chœur samoan. Après le service, de légers rafraîchissements sont servis dans le centre des visiteurs.

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Les autres incontournables de Upolu

A l’intérieur de l’île, le Mont Savai’i offre la possibilité de découvrir un des points culminants du pays, le mont étant bercé par une végétation luxuriante. Sous l’égide d’un guide, il est possible d’y effectuer de belles randonnées.

Pour les moins téméraires, la route panoramique et belvédère du col le Mafapermet en rejoignant la ville de Salimu en partance de Satalo, permet de profiter d’un des plus beaux panoramas de l’île. Des archéologues ont découvert sur le site durant le 20 ème siècle, de nombreux sites historiques.

Située à 20 minutes de bateau au départ d’une petite jetée à Manono-Uta Upolu, l’île Manono est un véritable paradis végétal entouré d’une eau peu profonde d’un bleu turquoise qui semble avoir été peint par la nature s’étant érigée en artiste. De nombreux bateaux en font la liaison chaque jour pour une vingtaine d’euros la traversée. Sur place, outre le balnéaire, il est possible de se livrer à une petite randonnée pour découvrir l’ancien monticule étoile et la tombe historique de 99 pierres.

Une autre île voisine de Upolu est à découvrir : l’île de Namu’a située au large de sa pointe Sud-Est. Accessible en bateau après un trajet de 10 minutes (pour trouver un plaisancier, il est nécessaire de rejoindre Mutiatele Aleipata sur Main South Coast Rd et de rechercher le panneau indiquant « Namu’a Island Beach Fales), l’île regroupe un large éventail de tortues avec lesquelles il est possible de nager. Des séjours d’une journée sur l’île sont possibles.

Si l’île d’Upolu laisse la part belle à la découverte de la nature, le balnéaire en reste une activité importante du pays. De nombreuses plages, toutes différentes peuvent ainsi accueillir le visiteur. Paradise beach avec son sable de couleur blanc est l’une d’entre elles. Récif de corail et eau cristalline, le snorkelling y est particulièrement intéressant tant les fonds marins sont riches.

Alors que nous nous adonnons à cette pratique, nous faisons connaissance avec un pêcheur de fruits de mer, qui nous explique dans un Anglais impeccable qu’il récolte les coquillages pour nourrir sa famille. Nous partageons un moment de pur bonheur en sa compagnie.

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En forme de croissant et proposant une baignade, la plage d’Aganoa est quant à elle constituée de sable noir. Elle est accessible uniquement en véhicule tout terrain, car la route qui y donne accès est cahoteuse. Après une dizaine de minutes de ballottements, la surprise y est cependant totale ; les touristes sont rares et seuls au monde, les visiteurs pourront s’y adonner au farniente en toute quiétude.

D’autres plages accueillent les visiteurs qui souhaitent profiter du décor paradisiaque des Samoa. La plage de Vavau et la plage de Lalomanu en étant les plus appréciées, à la différence que la plage de Lalomanu est plus moderne et dotée en infrastructure telle que des restaurants et des bars, alors que la plage de Vavau se trouve au cœur d’une végétation préservée.

Il convient également de ne pas oublier la plage de Matareva, sur laquelle le sable blanc est considéré comme le plus pur de l’île. Ainsi que les plages de Tafatafa et de Saleapaga, pour ne citer qu’elles.

Pour les amateurs de randonnées, il est possible de plonger en immersion au cœur d’une des plus intéressantes rivières de l’île : la rivière Falease’ela, grâce à la compagnie Lalotalie River Retreat. Pour un coût de 50 dollars, la randonnée emmènera les visiteurs dans un cadre spectaculaire durant une marche de 3 à 6 heures. A travers le lit et les rives de la rivière Liua le Vai o Sina, située à Falease’ela dans la baie de Lefaga, la visite se terminera autour des cascades et des formations de lave qui ont formé ce magnifique cadre naturel.

Sauniatu Waterfall se trouve à 7 km à l’intérieur des terres de la route principale de la côte Est. L’entrée du site est gratuite. Après avoir traversé le pont de l’église LDS, un chemin mène à un trou de baignade dans lequel se jette une cascade tropicale. Si la chute n’est pas aussi grande que les autres cascades de l’île, le cadre n’en est pas moins agréable à découvrir.

Dans le cœur de l’île, en accès gratuit, l’église des trois cœurs accueille les touristes qui souhaitent découvrir un édifice d’une grande richesse. Aux abords du site, une sorte d’arche contenant les inscriptions en lettre rouge : « The shrine of the three hearts », puis un grand Fale se dévoilent ; protégés du soleil par le toit en chaume du bâtiment, plusieurs locaux se protègent d’un soleil dévastateur. L’église constituée d’un blanc immaculé surplombe les contrebas à la végétation dense.

Situé dans une zone marine protégée du village de Savaia, sur la côte Sud, le sanctuaire de palourdes permet pour une entrée coûtant 10 dollars, de plonger avec ces monstres marins séculaires et de vivre une immersion hors du commun.

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Le parc national d’O Le Pupu Pu’e

Dans le Sud de l’île, le parc national d’O Le Pupu Pu’e, géré par l’unité Environnement et conservation du ministère des Richesses naturelles et de l’Environnement est accessible gratuitement. Il est ainsi possible après avoir garé son véhicule à l’entrée, d’effectuer une des plus riches balades de l’île : la promenade côtière. Après trois minutes de marche, un premier point de vue donne la possibilité de découvrir un spectacle impressionnant constitué de vagues se fracassant sur les rochers. En continuant dans la forêt de Pandanus, deux petites îles se laissent apercevoir et à la fin de la promenade côtière se trouve un immense champ de lave, venant clore après une heure de marche, une visite incontournable.

Mais d’autres activités sont permises dans le parc. La grotte de Pe’ape’a se dessine après une heure de marche et dévoile les spécificités de la végétation dense qui en masque l’entrée. Des dizaines de Pe’ape’a, sortes de petits swiflets tournoient en masse en poussant des petits stridents, afin de prévenir les étrangers téméraires qu’il est encore temps de reculer. Pour les plus courageux, trente minutes d’exploration seront nécessaires pour visiter la grotte, encore préservée du tourisme de masse.

Toujours dans le parc, le Ma Tree avec ses racines de contrefort qui s’étendent sur des mètres dans toutes les directions plonge le visiteur dans un véritable décor onirique. Une promenade de 700 m à travers la forêt tropicale permet de le rejoindre.

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Les Papaseea Sliding Rock

Non loin d’Apia, nous nous garons sur le parking des Papaseea Sliding Rock et nous nous présentons à une petite guérite en bois dans laquelle, nous voyons arriver plusieurs policiers cherchant un homme qui a renversé avec sa voiture une petite fille, dont le pronostic vital n’est pas engagé.

La propriétaire des lieux nous demande 5 dollars et nous interdit de prendre des photos de son site. Notre chauffeur trouve son exigence grotesque. Nous descendons un petit chemin en dur avant de rejoindre plusieurs gros rochers glissants sur lesquels, des locaux s’amusent à en descendre à la manière d’un toboggan aquatique.

Nous les imitons et profitons d’un agréable moment ; la sensation de la mousse visqueuse sur notre peau nous procure un sentiment étrange, mais ce sentiment est vite amenuisé par le fun du jeu naturel.

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Les Papapapaitai falls

Nous entrons ensuite sur le site de la cascade Papapapaitai, une cascade spectaculaire qui plonge de la forêt tropicale dans une piscine d’eau douce.

L’accès à la cascade se fait par un chemin de terre entretenu par un village qui la surplombe, à environ 600 mètres et nous donne la possibilité de la découvrir en bénéficiant d’un point de vue descendant ; il est possible d’atteindre la cascade, ce qui permet de profiter d’une belle balade d’une dizaine de minutes au cœur d’une végétation dense.

En dépassant une petite maison, nous découvrons un site d’une beauté rare ; nichée dans un écrin de verdure, la cascade principale se jette dans un bassin d’eau claire dont l’eau devient profonde en son cœur.

Samoa 621

La vie au cœur d’une famille

Étant donné que notre vol décolle dans la soirée, notre chauffeur nous invite dans son village afin de nous faire partager la vie samoane. Nous entrons dans une petite cour ; alors qu’il sort de son véhicule, il voit arriver rapidement sur lui, plusieurs enfants qui se jettent dans ses bras.

Nous entrons ensuite dans sa maison ; sa femme prévenue par ses soins a déjà préparé la table qui comprend une profusion de plats. Goulument, nous nous servons sans couvert, à la main…à la samoane.

Après une brève rencontre avec des membres de sa famille qui regardent une émission de télévision, nous rejoignons le jardin dans lequel plusieurs petites filles s’amusent à se cacher à notre vue, tandis que nous devons tenter d’éviter un sanglier qui ne laisse pas si facilement conquérir son territoire par des étrangers.

Plusieurs noix de coco sont râpées devant nous et c’est en dégustant une crème exquise et onctueuse que nous terminons notre journée, avant de rejoindre l’aéroport devant lequel les adieux avec notre chauffeur devenu entre-temps notre ami sont déchirants.

Le bilan

Ainsi, les Samoa est un des pays d’Océanie où la vie est la plus douce. Outre la présence d’une nature verdoyante, des plages paradisiaques et des sites culturels et historiques riches, tous les visiteurs seront frappés par une générosité et une fraternité hors du commun; omniprésente dans l’île.

Le pays est à recommander à tout individu qui choisirait de découvrir cette partie éloignée du monde.