Afin de rejoindre l’aéroport Charles De gaulle, nous prenons le TGV. Pour une fois, le train n’est pas en retard.
Nous nous installons confortablement.
Nous faisons une brève escale à Marne la vallée.
Et après 10 minutes, nous arrivons à l’aéroport.
Nous récupérons nos billets au comptoir d’enregistrement de notre compagnie : Wow air, une compagnie pas chère à destination de Keflavik pour un tarif accessible et à la qualité indéniable. L’avion décolle à 22 h 00.
Après trois heures trente de vol et deux heures de décollage, nous arrivons à l’aéroport précité.
Nous louons une voiture chez Europcar, en prenant bien soin de prendre une assurance tous risques, nombre de voyageurs n’ayant pas bénéficié d’une telle assurance l’ont regretté, les conditions climatiques en Islande étant extrêmement changeantes, ces voyageurs ont été victimes de tempêtes de sable qui ont éraflé les véhicules loués, des sommes de plusieurs milliers d’euros ont été intégralement débitées de leur compte bancaire.
Nous rejoignons la ville de Reykjavik, située à une quarantaine kilomètres de l’aéroport, sans trop de mal, les routes étant désertes et de bonne facture.
Le lendemain matin, après une courte nuit passée à l’auberge blue House, nous nous levons.
L’auberge bed and breakfast est agréable, bien entretenue et les propriétaires ont pensé à tout, même au frigo rempli de victuailles naturelles.
Nous nous dirigeons ensuite vers la mer du Groenland, située non loin de là, ou plutôt vers l’Atlantique nord, dont la mer du Groenland, borde ses extrémités.
La mer est déchaînée.
Et nous en arpentons les berges.
Nous nous dirigeons ensuite vers le centre ville de la capitale, découvrir l’église luthérienne.
Nous circulons autour de la ville.
Le décor est somptueux.
Puis, nous pénétrons dans celle-ci.
Nous repassons une dernière fois devant la cathédrale luthérienne.
L’architecture urbaine est typique des grandes villes nordiques.
Nous rejoignons la rue principale.
Reykjavik est une ville dans laquelle, il fait bon vivre.
Les rues ont des couleurs vives.
Ni trop grande, ni trop petite, elle contient de nombreux bars accueillants.
Nous continuons notre découverte de la ville.
Certains quartiers sont déserts.
Les maisons se suivent mais ne se ressemblent pas.
Nous garons notre véhicule, afin de découvrir nombre de petits commerces intéressants, malgré leurs prix, souvent excessifs, l’Islande étant un pays cher.
La ville est propre. Pas un papier ne traîne sur le sol.
Les gens sont tout sourire, et n’hésitent pas à s’arrêter afin de nous aider à retrouver notre chemin.
Les façades des maisons tirent souvent vers le rouge vif, afin d’absorber le peu de lumière qui parvient en ces temps reculés d’avril, jusqu’à leurs fenêtres.
Nous nous dirigeons ensuite vers la cathédrale catholique, la seule du pays.
Elle est magnifique, alors que le pays est majoritairement protestant.
Nous pénétrons à l’intérieur.
Nous visitons ensuite Harpa, la salle de concert de la ville.
La salle est située face à un fjord, dans lequel se trouve la ville.
Nous le longeons.
Les Islandais conduisent prudemment.
Nous nous arrêtons afin de profiter du paysage qui se dresse devant nous.
Le vent se lève.
Nous grimpons vers les hauteurs de la ville afin de bénéficier d’un panorama grandiose.
Puis, nous retournons dans le fjord, afin de rejoindre le port.
Nous nous posons quelques instants.
Nous arpentons les berges du port.
L’ambiance y est particulière.
Pierre Lotti et ses pêcheurs d’Islande ne sont pas loin.
Nous quittons la ville de Reykjavik en direction du parc de Thingvellir, située à quarante kilomètres de la ville, au centre du pays.
Nous traversons de nombreux petits villages.
Nous continuons notre chemin.
La route est déserte.
Et le paysage changeant.
Ce qui gâche en rien notre plaisir.
Et après une petite tempête de neige.
Nous nous approchons du parc.
La route devient plus rectiligne.
Un véritable décor de cinéma.
Et les couleurs tirent vers le jaune.
Le décor est digne des plus grandes fresques réalistes.
Un peu comme si un génie avait dessiné d’un coup de pinceau.
Des courbes qui ne semblent exister nulle part ailleurs.
Nous nous enivrons de ce spectacle.
Ou tout est fait pour le plaisir de notre vue.
Les ruisseaux donnent juste ce qu’il faut à cette peinture morte.
Pour lui insuffler un souffle de vie.
Et bien malgré nous, nous reprenons notre route.
L’entrée dans le parc de Thingvellir se fait par le désert de pierres.
Le désert de pierres comprend un amoncellement de pierres, toutes dispersées sous forme d’îlots.
Une sorte de rites funéraires, que l’on retrouve souvent sur le bord des routes.
Au loin, nous pouvons apercevoir le lac du parc : le lac Thingvallavatn.
Le lac comprend une grande variété de poissons.
Et ses berges attirent le voyageur en quête de belles promenades.
Nous partons à la rencontre avec des chevaux en semi liberté.
Comme nous au milieu de ces plaines étendues.
Le paysage semble brûlé.
Nous continuons notre route.
Nous arrivons à l’emplacement du plus vieux parlement d’Islande.
Après avoir circulé durant de nombreux kilomètres au sein de la campagne islandaise.
Et après une énième montagne, nous atteignons notre point d’achoppement.
Autour de nous, une vallée que nous surplombons.
Nous en avons une vue sur 180 degrés.
L’emplacement du parlement est symbolisé par une estrade naturelle.
Sur laquelle a été placée une sorte de guéridon.
Un pont permet au voyageur de continuer son chemin.
Et de découvrir les splendides failles béantes présentes dans le parc.
Nous garons notre véhicule à quelques kilomètres de ce lieu de commémoration.
Nous devons marcher un kilomètre au sein de ce paysage sauvage.
Nous longeons la rivière Oxara.
Et pénétrons dans des gorges immenses.
Avec un sentiment profond de solitude.
Et derrière un énième monticule, la chute Oxarafoss se dévoile.
Sous une tempête de neige improvisée.
Qui n’enlève en rien la beauté du lieu.
Nous continuons notre trajet.
La route est toujours aussi déserte.
Semblant s’étendre à l’infini.
Mis à part les changements climatiques imprévisibles.
Le paysage est toujours aussi surprenant.
Nous accompagnons le rythme lent de la nature.
Et les vallées sur lesquelles, le soleil peine à pointer ses rayons.
Les petits villages semblent endormis.
Et nichée au creux d’un paysage montagneux.
Une rivière s’écoule sans s’arrêter.
Nous arrivons finalement à Strokur, un lieu dans lequel, ce calme latent des rivières est mis en opposition, par la violence des sources d’eau chaude présentes.
Des sources qui peinent à être contenues.
Partout, des fumerolles rappellent que la terre peut gronder.
Cette chaleur expliquant en partie les couleurs jaunâtres des paysages alentours.
Le sol semble consumé.
Nous nous approchons de Strokur, le seul geyser en activité.
Inactif durant quelques minutes, il semble éteint.
Mais, alors que nous ne nous y attendions pas, il surgit du sol.
Et projette violemment son eau.
Avant de retrouver sa sérénité trompeuse.
Le calme revient sur la plaine.
Nous passons à côté d’un geyser inactif.
Traversons d’autres sources chaudes.
D’autres terres brûlées.
Avant de rejoindre Geysir, dont le nom a servi de base homonymique à tous les autres.
Mais, depuis plusieurs années, il ne gronde plus, endormi jusqu’à ce qu’il décide d’entrer dans une fureur fallacieuse et imprévisible.
Alors que nous sommes toujours dans le cercle d’or, appellation regroupant les trois merveilles de l’île : le parc de Thingevellir, Strokur et les chutes de Gullfoss que nous rejoignons, nous circulons sur une route de petite tenue.
La neige n’a pas encore disparue du paysage alentour.
Nous nous garons sur un parking mal indiqué et entendons un vrombissement titanesque.
Nous n’avons pas besoin de beaucoup marcher pour rejoindre les chutes de Gullfoss.
Nous nous en approchons.
La violence des chutes est ahurissante.
Tant de violences contenues dans un seul endroit.
Nous retrouvons le calme de notre véhicule.
Nous découvrons après une cinquantaine de kilomètres, le volcan Kerid.
Reconnaissable entre mille à son cratère d’une grande profondeur.
Un splendide décor l’accompagne.
La luminosité qui revient émerveille et sublime la peinture.
Et à peine après avoir tourné la tête, une violente tempête de neige surgit de nulle part.
Nous profitons de ce mariage improbable pour admirer ce que la nature a fait de plus beau.
Nous reprenons notre véhicule en direction de la ville de Borgarnes, à un peu plus de 150 kilomètres de distance.
La route est calme, tranquille.
Le temps nous semble long.
Les paysages varient au fil des kilomètres.
Mais toujours aussi peu de voitures rencontrées.
Nous en profitons pour admirer ce paysage merveilleux.
La neige qui se pose délicatement sur le sol.
Le macule de son blanc manteau.
Et les nuages qui se pressent à l’horizon nous enjoignent de nous dépêcher.
Il est cependant déjà trop tard.
La pluie torrentielle qui vient de tomber n’était qu’un coup de semonce.
Pour annoncer le meilleur qui reste à venir.
Et subitement, la neige nous rattrape.
Ce qui n’est pas sans sublimer le paysage.
Nous arrivons dans la ville de Borgarnes.
Une petite ville tranquille nichée au cœur de la mer du Groenland.
Nous prenons quelques instants pour la visiter.
Avant que la nuit ne tombe.
Le soleil semble se coucher.
Nous l’accompagnons également.
Après une nuit passée au bed and breakfeast Borgarnes, maison familiale agréable et sympathique, tenue pour un prix modique par Haussa, la gérante, nous nous levons, revigoré.
De notre fenêtre, la vue est magnifique.
La mer s’étend sans obstacle.
Nous en longeons les berges.
Nous repassons devant les pyramides de glace aperçues la veille.
Elles s’éloignent en même temps que nous.
Nous reprenons la route en traversant des plaines enneigées.
Le blanc qui nous accompagne nous donne un sentiment d’immensité.
La route est praticable à certains endroits.
Mais, elle s’avère dangereuse à plusieurs reprises.
L’Islande est un pays qui se mérite.
Et, il vaut bien quelques sacrifices.
Le décor nous émerveille.
Digne, de nos plus beaux rêves.
Nous continuons notre route.
Nous arrivons après une cinquantaine de kilomètres aux chutes de Hraunfossar.
Les chutes se dressent devant nous et tonnent dans un vacarme tonitruant.
L’eau est mixée par un broyeur naturel.
Et le vertige apparaît lorsque le visiteur de passage tente de regarder en contrebas.
Nous marchons quelques mètres pour rejoindre les chutes de Barnafoss.
Selon la légende, les chutes de Barnafoss auraient été le spectacle d’un accident d’enfants.
Le propriétaire du terrain aurait alors détruit le pont en pierre qui permettait de les rejoindre.
C’est pour cette raison qu’un pont de bois aurait été érigé pour permettre aux visiteurs de ne jamais oublier.
Nous reprenons la route en direction de Deildartunguhver.
Le site est célèbre pour ses sources d’eau chaude qui sortent de terre à 200 degrés.
Nous nous dirigeons vers les sources.
Le spectacle est grandiose.
Une odeur forte de souffre chaud nous pénètre les pores de la peau.
Et la neige qui fond crée une fumée opaque qui nous empêche de voir à plus de cinq mètres.
Le décor est digne des plus grands films apocalyptiques.
La chaleur se ressent, jusque sous nos vêtements.
Qu’il est agréable de se laisser caresser le visage par les éléments.
Nous reprenons la route vers l’extrême Ouest du pays.
De nombreuses rivières et fleuves nous accompagnent.
Avec en arrière plan, des montagnes masquées par un épais brouillard.
Nous ne croisons personne sur les routes. Pour notre plus grand plaisir.
De temps à autres, nous apercevons sous la neige, le permafrost gelé.
Mais, bien trop faiblement, la terre se laisse découvrir.
Il faut pour cela, parcourir nombre de kilomètres.
Pour enfin quitter la neige et la glace.
La route semble interminable.
Et les villages, reculés.
Lorsque nous arrivons à la péninsule de Snaefellsnes, la neige a complètement disparu.
Les montagnes sont découvertes, presque à nu.
Ce qui nous donne l’occasion de mieux les apercevoir.
Nous nous dirigeons vers le mont Kirkjufell.
Les couleurs jaunâtres découvertes au début de notre voyage se laissent retrouver.
Quelques chèvres broutent paisiblement l’herbe.
A certaines reprises, le brouillard se lève.
Mais, il n’est souvent qu’illusion.
Ce n’est qu’après une énième montagne.
Que nous retrouvons la neige, en traversant le pays sans vouloir y longer la côte.
La route est sinueuse au sein de ce décor montagnard.
Et après une vingtaine de kilomètres, nous retrouvons la mer.
Et nous nous baladons sans vergogne sur une plage de sable noir.
Nous arrivons au mont Kirkjufell.
La montagne ressemble à un doigt qui fracture la terre.
Avec en contrebas, un paysage onirique.
Et une chute d’eau qui vient agrémenter le décor.
Nous continuons notre découverte de la péninsule.
Le mélange eau et terre est particulièrement intéressant.
Et surtout très visuel.
La vallée ressemble à un toboggan géant.
Sur lequel, nous ne nous risquerons pas à glisser.
Nous parvenons jusqu’au volcan Snaefellsjökull, le volcan qui a inspiré Jules Verne pour son célèbre Voyage au centre de la terre.
Nous avançons sur un relief escarpé.
La plaine s’éloigne au fur et à mesure que le sommet se rapproche.
Le parcours est difficile, mais il en faut bien plus pour nous décourager.
Au sommet, un vent glacial souffle, mais derrière nous, il émerge enfin.
Nous traversons quelques petits villages.
Et, le paysage reste toujours autant fantastique.
Nous repassons devant les pyramides de glace de la ville de Borgarnes.
Nous passons la nuit dans un petit village sans grand intérêt.
Village que nous quittons le lendemain matin.
En ralentissant devant le commissariat local, tout aussi désert que le village.
Nous parvenons jusqu’à un de ces villages côtiers omniprésents sur l’île.
Il est hautement plus intéressant que celui dans lequel nous avons dormis.
Avec les façades ocres de ses maisons.
Et son petit port.
Une ambiance particulière y règne.
Le village du bout du monde.
Une sorte de passéisme assumé. Un peu comme si l’Islande désirait préserver son mode de vie.
Au contact de la nature.
Nous nous dirigeons ensuite vers le sud de l’Islande.
Une sorte de mousse congelée entoure la route.
En la découvrant, nous constatons qu’elle est solidifiée, suite à plusieurs mois de températures négatives.
Nous parvenons jusqu’aux falaises d’Islande.
Falaises qui comportent un dénivelé impressionnant.
Et mis à part les mouettes, pas une âme qui vive.
Une fois cette escapade terminée, nous nous dirigeons vers la soufrière de Krysuvik.
Une odeur pestilentielle mais supportable emplie les lieux.
Le sol semble attaqué de toutes parts.
Les fumerolles donnent à l’endroit un côté lugubre.
A certains endroits, le sol est bleui.
A d’autres endroits, l’illusion d’un cours d’eau pur berce le regard du voyageur, quand il daigne s’approcher d’un peu trop prés.
Le relief escarpé donne néanmoins à l’ensemble, une vue plongeante qui le rend moins dangereux ; il n’est qu’un passage.
Il en est ainsi de ces mirages qui nous permettent de nous questionner sur leur existence.
De l’autre côté de la route, le lac dans lequel s’écoule les sources d’eau chaude tempête, du à la violence des vents qui le balaient.
Nous arpentons les berges du lac.
Jusqu’à ce que le froid nous engourdisse les jambes.
Il est l’heure ainsi de découvrir non loin de là, les restes d’une ancienne église.
Qui porte le nom compliqué de Krysuvikurkirkja.
Nous nous dirigeons vers le phare de Reykjanesviti.
Sur la route, face à la mer, un cimetière.
Nous arrivons à proximité d’autres sources chaudes.
Une épaisse fumée se dégage du site.
Nous n’avons que quelques mètres de visibilité.
Bien assez pour profiter de l’endroit. Et de ses paysages escarpés.
Nous sommes ensuite dans l’obligation d’emprunter une route sinueuse.
Jusqu’à atteindre le phare, le plus vieux de l’île.
Qui se dresse, fièrement face à la mer.
Nous longeons la route jusqu’à nous en approcher.
Nous prenons plusieurs minutes pour l’admirer.
Nous nous aventurons derrière le phare.
Au loin, il semble scruter l’horizon.
Et protéger ainsi les marins des dangers de la mer.
Qui à cette localisation ne rigole pas. Et démontre avec force, sa capacité destructrice.
Du phare, nous apercevons les sources chaudes que nous venions auparavant de visiter.
Nous continuons notre route.
Nous nous arrêtons sur le chemin, afin d’admirer ces nombreuses cheminées, que le gouvernement a mis en place afin d’évacuer le trop plein de pression contenue dans le sol.
Après quarante kilomètres, nous atteignons le Blue lagon, une sorte de domaine aquatique particulier et connu dans le monde entier.
L’eau d’une température de 37 degrés contient des silices, ce qui lui donne une couleur turquoise unique.
Un accès gratuit du bassin se trouve à l’extérieur, mais il lui faut préférer l’accès payant, qui comporte tout le confort requis.
Pour la somme de trente euros par personne, casier compris, nous pénétrons à l’intérieur.
Des centaines de personnes se trouvent déjà dans le bassin, profitant des variations de flux, qui à certains endroits font monter la température à plus de quarante degrés.
Nous nous rendons ensuite à l’aéroport de Reykjavik, pour nous entendre dire que suite à une tempête impromptue, notre vol est annulé ; nous sommes pris en charge par la compagnie Air Icelandair et pouvons dormir dans un hôtel de la capitale. Le lendemain matin, nous prenons la route numéro 1, la route principale du pays.
Nous ne croisons aucunement de véhicules de police.
A quelques endroits, nous traversons des étendues verglacées.
Mais, toujours aussi peu de conducteurs, à croire que le pays est vide de toute présence humaine.
Nous faisons attentions aux radars que nous rencontrons.
Un léger brouillard reformate le paysage.
Une nouvelle vision s’offre à nous.
Celle d’un pays à la luminosité épisodiquement vive.
Nous apercevons au loin, la chute de Seljalandsfoss.
A ses pieds, de l’autre côté de la route qui permet de l’atteindre, des marécages ou du moins, ce qui s’en rapproche le plus.
Ou plus simplement, une rivière asséchée, paradoxe, dans un pays ou l’hydrographie est la plus élevée d’Europe.
Nous approchons de la chute.
Et avons la chance de pouvoir passer derrière elle.
Nous en faisons le tour.
Et l’admirons sous toutes les coutures.
La brume créée par la force de la projection de l’eau arrose nos visages.
Et lorsque nous nous en éloignons, elle n’a rien perdu de sa verve, même sans l’entendre.
Nous arrivons au volcan Eyjafjallajökull, volcan entré en éruption il y a quelques années et qui a paralysé le trafic aérien de toute l’Europe durant plusieurs semaines.
Nous l’apercevons de loin, mais il ne perd en rien de sa grandeur.
Nous prenons ensuite une bifurcation qui nous entraîne sur un chemin difficile d’accès.
Le route en mauvais état qui pénètre à l’intérieur des terres, passe par plusieurs gués, des sortes de dénivellation comportant de l’eau plus ou moins profonde, que nous traversons avec une simple voiture de tourisme.
Nous arrivons jusqu’au glacier Solheimajökull, long de dix kilomètres.
A ses pieds, les mêmes cailloux rencontrés jusque là.
Un petit lac provoqué par la fonte des glaces.
Et après une tempête de neige et une marche de plusieurs centaines de mètres, nous parvenons jusqu’aux pieds du glacier.
Un glacier bichromatique.
Un paysage surprenant.
Nous avançons au milieu de ce décor naturel.
Un vent glacial souffle.
Mais, il en faut bien plus pour nous impressionner.
En outre, d’après les dires des habitants, ce glacier est le plus accessible d’Islande.
Du moins, en apparence.
Sans crampons et en évitant de glisser, nous pénétrons sur le glacier.
De nombreuses poussières sont attrapées par la glace et se fondent avec le blanc immaculé du glacier.
Nous évitons les nombreux cratères dangereux qui parsèment le chemin.
Le paysage contrairement aux photographies pouvant être prises et qui laissent à penser à une captation en noir et blanc est réellement en deux couleurs.
Il s’agit d’un décor fantasmagorique.
A la limite de l’impensable.
Et nous nous rendons compte de sa beauté, lorsque nous tournons notre regard vers l’horizon.
Nous sommes seuls au milieu de nulle part.
Et durant plus d’une heure, nous parcourons cette terre absente, mais que nous pouvons deviner sous nos pieds, à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Nous reprenons la route en direction de la ville côtière de Vik.
Nous retrouvons la verdure des plaines dégagées et des montagnes verdoyantes.
La ville de Vik s’aperçoit au loin.
Elle ressemble à un petit village anachronique.
Et possède une plage de sable noir, qui comporte les vagues les plus violentes de l’île.
Le vent souffle terriblement.
Et projette sur nos visages, les fines particules de sable volcanique.
Nous obligeant à nous abriter derrière un monument dédié à la seconde guerre mondiale.
Nous retraversons un paysage de neige.
Et nous nous arrêtons face à une centrale électrique, qui utilise les sources d’eau chaude de l’île, afin de produire une des électricités les moins polluantes du monde.
Nous arrivons après quelques dizaines de kilomètres, aux chutes de Skogafoss, célèbres pour la légende qu’elles diffusent.
D’après les anciens, un trésor aurait été retrouvé par un jeune islandais, qui n’aurait pas pu tout emporter et qui aurait laissé sur place, le reste du butin.
Mais, à cause de la puissance de l’eau, peu peuvent se risquer à s’aventurer prés de la cascade.
Le trésor, résidant en outre à travers un décor fastueux.
Et à travers ces arcs-en-ciel qui apparaissent comme par magie.
Phénomènes naturels de diffraction de la lumière.
Lumière qui se décompose en toute une série de couleurs, sur les gouttelettes d’eau en suspension dans l’air.
Nous faisons connaissance d’un jeune homme qui attend son bus. Il nous permet de pratiquer l’islandais, une des langues les plus difficiles de la planète.
Bonjour. góðan daginn.
Comment vas tu? hvað segir þú?
Très bien, merci. allt gott, takk.
Quel est votre nom ? hvað heitir þú ?
Mon nom est Ludovic. ég heiti Ludovic.
Heureux de vous rencontrer. Gleður mig að kynnast þér.
Merci. takk.
Il n’y a pas de quoi. það er ekkert að þakka.
Parlez-vous français ? talarðu frönsku?
Non. Nei
Je ne parle pas français. ég tala ekki fronsku.
Y a il quelqu’un qui parle français ici ? er það einhver sem talar frönsku hérna ?
Je ne comprends pas.ég skil ekki.
Excusez-moi.afsakaðu.
Je suis désolé. fyrirgefðu.
Au revoir. Bless.
Bonsoir. gott kvöld.
Bonne nuit. góða nótt.
Nous nous arrêtons ensuite dans un petit village et nous nous asseyons à la table d’un restaurant. Il est sûr que l’Islande est très chère, mais il est essentiel de goûter aux traditions locales, et de différer notre gastronomie des nombreuses enseignes de restauration rapide que nous avons pu croiser jusque là ou des sandwichs dont les islandais raffolent.
Le matin, nous avons pris un petit-déjeuner copieux : pain de mie, confiture et beurre, tranches de jambon et de fromage type gouda, céréales, rondelles de concombre et de tomate, œufs durs.
Nous n’avons ainsi pas grand faim, ce qui tombe bien puisque les plats ne sont pas copieux.
Nous commençons en entrée avec une soupe d’agneau avec comme possibilité de choisir une soupe aux légumes.
– Skyr, sorte de fromage blanc très épais à déguster nature, aromatisé aux fruits ou avec du sucre.
– Kaviar : œufs de poisson en tube.
– différentes viandes en sauce.
– Hangikjöt : jambon fumé d’agneau à l’arrière-goût de cendre froide.
– Hákarl : aileron de requin faisandé pendant plusieurs mois dans le sol afin que l’urée contenue dans le sang perde sa toxicité.
– Nombreux poissons : saumon (qui peut être fumé ou marinbé à l’aneth), cabillaud, hareng, flétan.
– Harðfiskur (poisson séché), à manger avec du beurre.
– Rúgbrauð : pain noir au vague goût de réglisse et un peu sucré, bourratif et se conservant bien.
– Hverabrauð : pain enterré dans les champs de lave encore chaude pendant 24h.
En dessert, nous pouvons choisir le rúsinur, un chocolat aux raisins secs, mais nous lui préférons un morceau de gâteau traditionnel.
Après une centaine de kilomètres sur une route quasi déserte, et après avoir doublé les quelques voitures rencontrées, qui avançaient à basse vitesse, les Islandais étant un peuple enclin à respecter toutes les limitations imposées sans tergiverser, nous arrivons à l’aéroport de la capitale.
La météo étant plus clémente, le petit hall d’accueil est bondé.
Une dernière vérification de nos papiers et un léger contrôle de nos bagages, nous quittons ce pays merveilleux.
Nous survolons l’océan glacial arctique.
Après deux heures d’avion en provenance d’Islande, la calotte glaciaire ou appelée également inlandsis se dévoile.
Nous admirons le spectacle à travers les hublots.
L’avion est vide, ce qui nous laisse plus de place afin de profiter pleinement du voyage avec la compagnie Icelandair.
Encore une heure de vol, et nous arrivons à Nuuk, la capitale du pays, pour une escale rapide.
Mais, la hauteur de la neige nous prouve déjà l’atteinte de notre destination.
La route est inexistante, recouverte par une grosse épaisseur de neige.
Seuls les gros véhicules de la police parviennent à circuler sans trop de difficultés.
Nous sommes surpris de découvrir derrière l’aéroport, une piste de ski sur laquelle, des centaines de groenlandais s’adonnent à leur sport favori.
Nous retournons, après un petit tour en ville, au sein de l’aéroport afin de ne pas louper notre vol vers la ville de Sisimiut.
Notre avion de la compagnie Air Greenland décolle.
Nous survolons l’inlandsis.
Le paysage est immaculé.
Etant donné que nous nous trouvons prés de la côte, le paysage est montagneux.
Nous pouvons en apercevoir les reliefs précisément.
Les hauts sommets n’auront bientôt plus de mystères pour nous.
C’est alors qu’après négociation, nous avons la chance de pénétrer dans le cockpit de l’avion afin de profiter du voyage, dans des conditions uniques.
La concentration des pilotes est optimale.
Le sol prend soudainement une autre dimension.
Le cockpit contient nombre de fonctionnalités toutes différentes.
Tout au long du voyage, les pilotes doivent effectuer des vérifications d’usage obligatoires.
C’est alors que nous atterrissons sur une piste verglacée, sans encombre, les pilotes de la compagnie nationale groenlandaise étant les plus chevronnés au monde.
Nous arrivons à la ville de Sisimiut ; la température extérieure est de moins dix degrés. Nous prenons un taxi afin de profiter pleinement de la ville.
Nous apercevons la montagne Nasaasaaq qui domine la ville.
La particularité du Groenland, outre son administration territoriale par le Danemark et ses températures extrêmes réside en l’absence de routes reliant les différentes villes, situées essentiellement le long de la côte, la calotte glaciaire étant trop instable pour accueillir un village. Pour se rendre d’un point à un autre, il est obligatoire de prendre soit le bateau qui circule d’avril à novembre, soit l’avion, compagnie nationale ou privée. Néanmoins, au sein des villes, des routes existent.
Nous passons devant le port de la ville.
Les maisons construites sur des bases identiques, sont toutes de couleurs vives.
Deux volontés à cette uniformisation chromatique : une reconnaissance lors des cas de grandes tempêtes de neige, ainsi qu’une régulation plus maîtrisés des flux de chaleur.
De nombreuses personnes avancent à pied.
Les moyens de locomotion étant très onéreux, il faut compter pour l’importation d’un véhicule d’occasion, le double de son prix en taxe.
Sur ses hauteurs, la ville révèle son uniformisation.
Les couleurs chaudes des façades lui donnent un côté multicolore festif.
Nous arpentons les rues de la ville.
Et découvrons une petite statue prés du port.
Nous abandonnons le nouveau port afin de visiter l’ancien port.
Nous retournons au centre ville afin de découvrir l’église, les groenlandais étant très pieux.
Nous sommes au Groenland ; nous avons encore du mal à le croire.
Nous sommes surpris de découvrir sur l’avenue commerçante de la ville, des HLM, qui regroupent les habitants les plus fragilisés économiquement.
Nous subissons soudainement une tempête de neige.
Nous prenons notre courage à deux mains et continuons notre visite de la ville avec la baie de Kangerluarsunnguaq.
Puis avec la montagne Alanngorusaq.
Nous retournons ensuite à l’aéroport, prendre notre vol vers la ville de Ilulissat.
Nous survolons la mer du Labrador.
Nous pouvons apercevoir la banquise, que la plupart des individus confondent avec la calotte glaciaire.
La calotte glaciaire se trouve au centre du Groenland, alors que la banquise résulte tout simplement de la solidification de l’océan.
Nous franchissons le cercle polaire arctique, ligne invisible qui nous fait pénétrer dans les latitudes glaciaires du globe.
Les premiers signes du réchauffement climatique apparaissent.
Une eau bleu encre se laisse découvrir. C’est alors que suite à l’apparition subite d’une tempête de neige sur la ville d’Illulisat, nous sommes détournés vers la ville de Kangerlussuaq, procédure commune en ces latitudes, tant le temps est changeant.
Nous atterrissons à Kangerlussuaq, une ville située à l’intérieur des terres.
Nous descendons de l’avion.
La ville comporte le seul aéroport international du pays ; cependant, deux seuls pays en offrent l’accès : le Danemark et l’Islande.
Nous prenons une rapide collation dans l’aéroport, le tout à un prix prohibitif, le Groenland étant un des pays les plus chers au monde.
Pourtant, les Groenlandais consomment outrancièrement.
Nous avançons dans la ville.
Elle ressemble à une ville du Far-West.
Située au milieu de nulle part.
La ville est entourée de montagnes rocheuses.
Nous nous aventurons un peu plus loin des sentiers battus, avec une température extérieure de moins quinze degrés.
Nous avons la chance de visiter un hélicoptère des secours groenlandais.
Puis, le pilote nous emmène découvrir son parc de chiens de traineaux.
Les animaux sont attirés par l’appel du grand large.
Nous avançons au milieu de la meute.
Tout en gardant nos distances de sécurité, les animaux étant sauvages.
Nous continuons notre découverte de la ville.
A partir de quinze heures de l’après-midi, les entreprises arrêtent de fonctionner.
Les habitants se cloîtrent chez eux.
Et se protègent du froid comme ils peuvent.
Nous avons cette sensation désagréable d’être seuls au monde.
Au milieu d’une ville bariolée de couleurs vives.
Et alors que nous avançons, les mains engourdies par le froid.
Nous sommes invités par une famille groenlandaise à partager un merveilleux repas.
Nous reprenons un avion de la compagnie Air Greenland ; il est prés de 23 heures ; la nuit tombe légèrement.
Si le ciel est sombre, il n’en est pas noir ; à ces latitudes, les habitants se préparent de plus en plus à vivre des journées sans nuit.
Nous avançons vers le hall de l’aéroport d’Ilulisat.
La température extérieure est de moins vingt degrés.
La neige qui vient de chuter s’est agglomérée.
Rendant ainsi difficile toute avancée.
Nous pénétrons dans le hall de l’aéroport.
Il est désert à cette heure tardive de la nuit.
Nous faisons connaissance avec Julien Caquinau, un guide local, qui nous a permis de trouver un appartement au sein de la compagnie Flemming (bissen@greennet.gl), à un prix défiant toute concurrence, appartements généralement loués à 50 % du prix d’une chambre d’hôtel, avec tout le confort requis.
Nous nous dirigeons vers notre chambre, en laissant derrière nous cette première journée chargée en rebondissements.
Le soir même, nous nous rendons dans un bar.
La rue est déserte.
Les bars étant préférés des discothèques, ils sont pris d’assaut par la jeunesse groenlandaise. Du moins à une heure plus tardive.
Il commence à se remplir.
Mais, nous sommes trop fatigués pour en attendre les clients.
Nous rentrons nous coucher. Le lendemain matin, de notre fenêtre, une vue dégagée s’offre à nous.
Nombre de bateaux sont encore prisonniers de la glace gelée depuis l’hiver.
La température extérieure est de moins vingt cinq degrés. Nous nous habillons chaudement et découvrons la ville.
Ilulisat est une ville particulière du pays ; elle comporte uniquement deux routes qui la cirsconscrivent.
Nous découvrons une vue d’ensemble de la ville.
Ainsi que les blocs de HLM, située prés de l’église.
Nous nous aventurons prés de la baie de Disco, une des plus belles baies du monde.
A ses bords, une église protestante typique.
Les premiers icebergs se dévoilent.
Avec un vent fort et glacial, nous avons du mal à tenir debout.
En ce jour de Pâques, nous entrons dans l’église.
En ressortant, le vent s’est un peu couché.
La vue est toujours sublime.
Nous avons atteint notre objectif : découvrir l’endroit où naissaient les icebergs.
Ces formidables masses de glace qui se détachent de la calotte glaciaire.
Et parviennent jusque dans l’océan, par cette baie.
Nous assistons à leur charriage par l’eau.
De notre point de vue, une autre partie de la ville se dévoile.
Nous retournons à l’intérieur de l’église.
Nous avons la chance d’être invités par une famille groenlandaise à assister à leur repas de Pâques.
Il est surprenant de découvrir les enfants jouer à une console dernière génération.
Voire de les regarder utiliser un téléphone portable.
Le repas à base de Renne est délicieux.
Nous arpentons la rue commerçante.
Qui comprend une banque.
Les pompiers n’ont pas beaucoup de feux à éteindre.
Le magasin de la ville est ouvert en ce jour de Pâques.
Même si les prix sont excessifs, les produits sont de bonnes qualités.
Et les rayons bien fournis.
Nous rejoignons ensuite un vidéoclub, qui nous surprend par sa modernité.
Puis, un atelier traditionnel.
De nombreux autres pubs parsèment la ville.
Nous déjeunons à l’hôtel arctique, un hôtel formidable tenu par un danois.
En milieu d’après-midi, les enfants sortent de l’école et se déplacent en moto des neiges.
Alors, que les enfants en bas âge se trouvent encore dans leur classe.
Nous allons faire un tour dans le centre culturel de la ville, qui sert également de salle de sport, les groenlandais étant friands de football et de musculation.
D’ailleurs, une salle de football en salle leur est réservée.
Même au Groenland, la police reste mal aimée.
Nous nous dirigeons vers Sermermiut, la montagne qui veille sur la ville.
Une vue générale sur la ville nous permet de la découvrir sous un autre jour.
Mais, l’objectif de notre voyage n’est pas la ville, mais la baie de Disko, sous un angle que nous méconnaissons.
Avec une vue directe sur les glaciers.
Nous continuons notre avancée et découvrons une habitation ancestrale.
Nous retournons en centre ville et découvrons le cimetière, qui pour l’histoire est tourné vers la mer de Baffin, car les Inuits estiment que les morts ont aussi le droit à la plus belle vue de la ville.
Les tombes sont simples, mais identiques, pas de différence après la mort.
Nous nous dirigeons ensuite vers le port de la ville.
Les vieux bateaux ont encore de beaux jours devant eux.
Nous empruntons ensuite le chemin qui nous mène vers le fjord.
Il s’agit du seul chemin qui nous permet de voir Kangerlua, le plus gros iceberg de la baie.
La progression est difficile.
Il y a bien trois mètres de neige.
C’est alors que nous découvrons l’iceberg tant attendu.
Il nous contemple majestueux.
Nous le dépassons et continuons notre chemin.
Nous parvenons jusqu’au terme du fjord.
L’occasion pour nous de nous asseoir et d’attendre avec pour vision, ce qui peut être fait de mieux en tant que merveille naturelle.
C’est alors que le crépuscule survient.
Vision unique du ciel qui semble brûler les icebergs.
Ailleurs, le ciel est éclairci.
Etrangeté que de devoir simplement décaler sa tête pour en apercevoir une toute autre image.
Et en l’espace de quelques minutes, le soleil disparaît.
La baie de Disko retrouve sa sérénité.
Le lendemain matin, nous visitons un bateau de pêcheurs.
Ainsi qu’une usine de fabrique de crevettes.
Il faut dire que le travail ne manque pas. Les pêcheurs sont payés prés de 1000 euros pour emmener les touristes sur leurs bateaux et s’approcher des icebergs et lorsqu’ils ne servent pas de guide, ils travaillent et vendent leur pêche au marché aux poissons.
Ce qui leur apporte assez pour bien finir le mois.
Nous arrivons à Ilimanaq, un petit village reculé situé sur une île difficile d’accès.
Nous faisons connaissance avec le magasin qui fait aussi office de pharmacie.
La patronne est une femme vraiment chaleureuse.
Nous découvrons la station service.
Les maisons sont chromatiquement uniformisées.
Les habitants qui n’ont pas l’habitude de voir des visiteurs sont chaleureux.
Partagés entre traditions et modernité.
Dans le village, le silence est d’or.
Perturbé épisodiquement par les discussions entre voisins.
Ou par les jappements des chiots de traineaux qui évoluent en totale liberté.
Les poissons sont encore séchés à l’ancienne.
Et les coutumes sont encore vivaces.
Nous avançons dans ce village qui ne possède pas d’eau courante.
Mais, des douches collectives.
Les habitants ont appris il y a longtemps à vivre ensemble et à s’entraider.
A quelques reprises, un chien s’approche, réclamant quelques caresses.
Une maison sort du lot : elle en est excentrique.
Nous repassons devant la maison aux poissons.
Une femme nous en propose un pour goûter ; nous ne nous faisons pas prier.
Le conteneur d’eau sert à tout le village.
Et aux chiens, qui assurent une grande partie des transports sur place.
Nous faisons connaissance avec la tombe du soldat inconnu. Ou du moins, assez connu pour mériter une tombe au centre du village.
Nous retrouvons ensuite notre pêcheur qui s’apprête à nous faire visiter la baie de Disko de l’intérieur.
Le bateau, furtivement navigue sur la plus belle baie au monde.
Le pêcheur en profite pour chasser le phoque.
Certains icebergs sont plus imposants que d’autres.
D’autres sont carrément monstrueux.
Le danger vient des petits icebergs, dont la partie immergée est insidieuse.
Ou des très imposants, qui peuvent être responsables de tsunamis, si une partie de leur flanc se sépare du reste de l’ensemble.
Nous pouvons en frôler certains.
Voire en traverser des milliers de petits morceaux.
Nous sommes médusés par tant de beauté.
Que la nature a façonné en des milliers d’années.
Les morceaux que nous ramassons à la main sont purs.
Les autres nous semblent inaccessibles.
Ces murs de glace ont plus de dix mille ans.
Ils ont été charriés en frottant le sol, ce qui leur donne ce côté quelque fois sale.
Nous les percevons comme des montagnes flottantes.
Et avons la chance de pouvoir monter sur l’un d’entre eux.
Nous nous prenons au jeu de cette exploration.
Voire, nous nous imaginons, escalader leurs flancs.
Et dire qu’aux tréfonds de l’océan glacial arctique, des requins bien plus dangereux que le requin blanc sommeillent.
Mais, en ces températures extrêmes, le requin n’est pas le seul danger.
Tomber dans l’eau signifie quelques minutes de survie.
Et sans tenter le mal, nous rentrons sains et saufs à bon port.
Pour retrouver Mathias et son avion taxi.
Qui nous offre une découverte de la baie dans les airs.
La baie change de visage.
Des airs, nous avons une vue d’ensemble.
L’océan est semblable à un puzzle grandeur nature.
Dont certains morceaux sont déjà entièrement constitués.
La vue est magnifique.
Des morceaux de papiers posés délicatement sur une tâche d’encre.
Nous retournons à Ilulisat, préparons nos affaires et prenons notre vol en direction de Kangerlussuaq.
Les montagnes nous offrent une vue plongeante sur leurs sommets.
De notre point de vue, nous pouvons apercevoir la route balisée par les inuits et qui mène à pied, à Sisimiut, pour une distance de 170 kilomètres.
Vers le milieu de l’après-midi, la ville est déserte et les commerces sont fermés.
Seul un bar est resté ouvert.
Nous retrouvons notre guide : le propriétaire des appartements loués à Ilulisat : Flemming, qui a accepté de nous conduire au point 660, seul accès possible à la calotte glaciaire depuis la terre.
La piste est compliquée et plusieurs barrières sont à franchir, les escapades au point 660 étant réservées uniquement aux guides professionnels.
Quoi qu’il en soit, il n’y a pas de sociétés de location de véhicule dans la ville. Et Flemming nous permet de gagner au bas mot 1500 euros.
Avant de rejoindre la calotte glaciaire, nous nous arrêtons au glacier Russel, un des plus beaux glaciers du pays.
La glace y est si pure, que nous glissons et tombons à plusieurs reprises.
Ici, le silence revêt une forme particulière.
La nature semble vivante.
Façonnée de la sorte depuis des milliers d’années.
Nous profitons du spectacle, sans nous priver.
Nous nous engouffrons sur le glacier.
L’eau est si pure que la glace ne présente aucune impureté.
Et ça ne manque pas, nous glissons et tombons les uns après les autres.
Nous découvrons chaque motif en place.
Et imaginons le temps qu’il a fallu afin que la nature termine sa toile.
Une toile si éphémère et paradoxalement, si séculaire.
Chaque avancée ravive en nous l’émerveillement.
Même le plat des étendues semble en relief.
Le temps s’est arrêté.
Tout est immobile.
Nous suivons les contours du glacier.
Et retrouvons le sol à quelques reprises.
En nous éloignant du glacier, nous apercevons son immensité.
Décidément, nous sommes petits, nous les Hommes.
Nous nous dirigeons vers le point 660. Les rênes sont en liberté.
Nous pouvons les voir évoluer au milieu d’un paysage désertique.
La calotte polaire se laisse apercevoir.
Et dire qu’elle s’étend jusqu’à 2500 kilomètres.
Nous sommes véritablement seuls au monde.
De longues failles seyantes sont les derniers obstacles dont nous devons nous méfier.
C’est alors que survient la neige.
Nous ne la quitterons plus.
La température extérieure est de moins trente degrés.
La piste se termine.
Tout comme les dernières montagnes disparaissent.
A notre gauche, une autre faille géante.
Nous dépassons un énième sommet montagneux.
Le sol est encore constitué de roches.
Un simple panneau nous indique notre zone de non-retour.
Nous dépassons notre premier igloo.
La calotte glaciaire est juste devant nous.
Puis, à présent sous nos pieds.
Profonde à certains endroits de prés de quatre kilomètres.
Le silence est surprenant.
Tout autour de nous, de la glace.
L’homme ne peut vivre à ces températures extrêmes.
Nous nous abritons sous un igloo, construit par les américains, il y a plus de trente ans.
A l’intérieur, la température remonte à moins sept degrés.
Nous ressortons de notre abri, une fois réchauffé.
Le point 660 est le seul passage terrestre menant à la calotte glaciaire.
Il est ainsi emprunté par toutes les expéditions scientifiques qui souhaitent s’aventurer au cœur de l’inlandsis.
Au loin le soleil disparaît derrière les montagnes que nous avons quittées, il y a quelques kilomètres.
Nous jetons un dernier regard derrière nous.
Le pôle Nord que nous avons tant fantasmé est déjà un lointain souvenir.
C’est alors que le ciel nous réserve une surprise à laquelle nous ne nous attendions pas.
Il se charge de couleurs surprenantes.
Une sorte d’aurore boréale en plein jour.
Passant du rose à l’orangé en un instant.
Sur le chemin du retour, les restes d’un avion abattu durant le seconde guerre mondiale.
En rentrant dans la ville, nous nous asseyons à la table d’un restaurant et discutons avec un habitant local.
Le groenlandais est l’un des quatre grands ensembles linguistiques de l’inuit ou plus précisément du groupe inuit-inupiaq, les trois autres ensembles étant l’inupiaq parlé en Alaska, l’inuktun, parlé dans le Nord-Ouest canadien, et l’inuktitut, parlé au Québec et au Nunavut. Ce groupe inuit-inupiaq fait à son tour partie de la branche eskimo (qui comprend aussi les langues yupik) de la famille eskimo-aléoute.
Le groenlandais peut être subdivisé en deux variétés : le kilaamiusut, parlé dans l’Ouest du Groenland ; le tunumiusut, parlé dans l’Est du Groenland.
Bonjour. Haluu.
Comment allez vous ? Ajunngilatit?
Très bien, merci. Ajunngilanga, qujanaq.
Quel est votre nom? Qanoq ateqarpit?
Mon nom est Ludovic. Mik ateqarpunga Ludovic.
Merci. Qujanaq.
Vous êtes les bienvenus. Illillu.
Parlez-vous anglais?Tuluttut oqaluttarpi?
Non. Naamik
Je ne comprends pas. Paasinngilanga.
Je suis désolé.Utoqqatserpunga.
Au revoir. Baaj.
Bonne nuit. Kunaat
Outre le nombre important de restaurants asiatiques et de fast-food, mis à part les grandes chaînes mondiales qui n’ont pas encore envahi le pays, la cuisine groenlandaise est généralement traditionnelle et excessivement chère, alors que sur les marchés aux poissons, le prix de la nourriture reste dérisoire et facilement accessible.
A table, la carte n’indique pas d’entrée, les groenlandais leur préférant le plat principal riche en protéine.
Nous avons le choix entre :
– le phoque.
– le mattaq : bout de peau de béluga ou de narval cru mangé à peine la bête dépecée, mais consommé également séché.
– les ongles chevaliers, poissons très abondants.
– la truite servie en bouilli.
– l’éléphant de mer.
– la baleine.
– le misirak : graisse animale (phoque ou béluga généralement) que l’on laisse fermenter pendant plusieurs semaines.
– le Igunaq: morceaux de viande roulés dans le gras de l’animal, intégré dans une poche issue de la bête elle-mêmê et séché durant plusieurs mois.
– le Morse.
– le poisson séché.
– la viande séchée.
– le Renne cuisiné en ragoût.
En déssert, nous avons des baies conservées dans de la glace. Par contre, nous poussons le bouchon à demander s’ils peuvent nous servir de la glace, un esquimau par exemple. Mais, le serveur n’a pas l’air de connaître. Nous nous contenterons des baies. Et d’une part de gâteau traditionnel.
Le repas avoisine la cinquantaine d’euros par personne. Néanmoins, il était important de pouvoir déguster des plats que nous n’aurons plus l’occasion de manger.
Après une nuit de sommeil, l’attente de l’avion à l’aéroport.
Nous prenons un solide petit-déjeuner.
Notre vol est appelé ; nous avançons dans le hall.
L’avion se trouve devant nous. Adieu Groenland.