Petit pays insulaire des Caraïbes, la Barbade, considérée par beaucoup comme la capitale du surf, possède à la différence des autres pays du territoire caribéen, une surface relativement plate, synonyme de farniente, de plongées et de baignades. Néanmoins, l’île a bien plus à offrir et c’est ce que nous allons vous démontrer au sein de cet article qui vous en présente les incontournables.
Peuplée d’un peu moins de 300 000 habitants, la Barbade fait partie des Petites Antilles. Les îles les plus proches sont les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, à l’Ouest et Trinité-et-Tobago au Sud.
Située à environ 13° Nord de l’équateur et 59° à l’Ouest du méridien de Greenwich, la Barbade possède une superficie de 430 kilomètres carrés avec un relief peu prononcé. La structure géologique de la Barbade n’est pas d’origine volcanique, mais corallienne, résultant de la subduction de la plaque Sud-américaine en collision avec la plaque Caraïbe.
Bénéficiant d’un climat tropical, le pays vit principalement du tourisme, quand bien même il commence à développer une agriculture laissant la part belle à l’exploitation de la canne à sucre.
Ayant été sous domination britannique durant plus de 3 siècles, le pays obtient son indépendance le 30 novembre 1966 en qualité de royaume du Commonwealth.Si l’île a bénéficié d’une notoriété, du fait des origines de : « Rihanna », la chanteuse internationale, nombre sont ceux qui la méconnaissent, essentiellement en provenance d’Europe, les visiteurs venant majoritairement des États-Unis.
Pour cette raison, nous l’avons visitée et nous vous présentons au sein de cet article, ses incontournables, de la manière la plus complète et la plus précise possible.
Pour ceux qui le souhaitent, n’hésitez pas à vous rendre sur notre récit de voyage, qui vous présentera notre découverte de l’île avec près de 400 photos chronologiques qui vous dévoilera son vrai visage : https://hors-frontieres.fr/recit-de-voyage-la-barbade/
Saint Lawrence
Le long de l’autoroute 7, sur la côte Sud de la Barbade, entre Oistins à l’Est et Worthing à l’Ouest, Saint Lawrence appelé également : « Saint Lawrence Gap » n’est pas à proprement une ville, mais un quartier qui comprend une étendue de bars de 1,5 kilomètres de long, ainsi que des hôtels, des discothèques, des restaurants, des auberges, des centres de villégiature et des boutiques.
Englobant une plage de sable blanc, le quartier qui se trouve à 5 kilomètres au Sud de la capitale, compte une belle petite église devant laquelle nous nous garons : « Saint Lawrence by the sea ». L’église, tout de blanc, vêtue, possède un intérieur tout aussi sobre. Lorsque nous entrons, nous croisons plusieurs fidèles, assis, patientant l’arrivée du curé, pour une messe qui y est donnée dans la matinée.
Si la nuit, la fête bat son plein, sur un rythme musical festif endiablé, la journée, le secteur est baigné d’une atmosphère familiale avec une omniprésence des petits vendeurs de rue, dont nombre de cuisiniers qui préparent leur plat en direct et mettent l’eau à la bouche des marcheurs au travers des odeurs agréables qui parfument l’air ambiant.
The Gap abrite également l’une des plages les plus populaires de l’île : « Dover Beach », un endroit sublime avec des eaux turquoise, du sable blanc et une grande variété de sports nautiques.
Le territoire nous accueille avec une sorte de monument comprenant les noms du quartier en grandes lettres blanches. En arpentant les rues colorées du secteur, nous découvrons une architecture urbaine typique constituée de maisons en bois sur lesquelles, des couleurs vives sont représentées sous la forme de peinture ou de dessins. Nous nous posons sur la plage et après avoir regardé les nombreux bateaux stationnés, nous profitons de la quiétude des lieux.
Grotte de Harrisson
Dans le cœur d’île, la grotte de Harrisson est un lieu incontournable, visitée chaque année par plusieurs dizaines de milliers de visiteurs.
Nichée dans les hauteurs centrales de la paroisse de Saint Thomas, la grotte a été façonnée grâce à la composition en calcaire de l’île, qui a permis à l’eau de ne pas rester en surface mais de s’infiltrer dans le sol au travers de la roche poreuse.
Ayant 60 000 ans d’âge, elle a été réellement découverte en 1970 par le spéléologue danois : « Ole Sorensen », ce qui a permis son ouverture au public en 1981.
Accès réglementé, les visiteurs ne peuvent la découvrir qu’en compagnie d’un guide. A leur arrivée, ils sont ainsi conviés à patienter, leur temps d’attente étant agrémenté d’infrastructures composées d’un bar et de jeux pour les enfants. Non loin, un parc animalier comprenant des singes est accessible moyennant un droit d’entrée.
Ils sont ensuite invités à en apprendre un peu plus sur la grotte au travers d’un film qui leur est projeté. Les visiteurs rejoignent après le : « Boyce Tunnel » grâce à un tramway et une fois les pieds sur le sol, ils découvrent deux statues de cire rendant hommage à : « Ole Sorensen » et « Noël Boyce », ce dernier ayant supervisé les travaux d’accueil du public et dont le tunnel d’accès porte son nom.
La grotte de Harrison mesure environ 8 kilomètres dont 2,3 seulement sont accessibles au public. Elle s’étend sur 3 niveaux et descend jusqu’à 49 mètres sous terre. Elle se situe à 213 mètres au-dessus du niveau de la mer et offre une température moyenne de 27°C.
Les visiteurs, en pénétrant dans la grotte sur un sentier balisé et moderne, peuvent en prendre plein les yeux au travers de chambres toutes différentes et laissant la part belle à nombre de stalagmites et de stalactites.
Dans la grotte, l’eau revêt une importance particulière. S’écoulant du plafond, elle pénètre dans la pierre calcaire poreuse en y façonnant des galeries uniques.
En arrivant dans la plus grande chambre de la grotte : « la cathédrale », le visiteur se doit de lever les yeux vers le plafond qui se situe à 15 mètres de hauteur. Plus grande cavité de la grotte, la salle dévoile sa grandeur qui se ressent grâce à l’écho des murmures de stupéfactions des touristes qui les laissent s’échapper sans le vouloir.
L’eau étant riche en calcium, la grotte regorge de spéléothèmes, ces concrétions qui en accentuent un côté sauvage renforcé par la présence de nombreuses rencontres entre les stalactites et les stalagmites qui forment de vastes colonnes.
Le rocher de Bathsheba
Sur la côte Nord, non loin du village éponyme, la plage de Bathsheba est la plus photographiée de l’île. Bordée de palmiers, elle est intégrée dans une vaste zone sablonneuse et rocheuse, lui donnant un côté irrésistible.
Prise d’assaut par des hordes de touristes, elle est entourée de collines sur lesquelles pousse une végétation dense tropicale.
Lorsque nous arrivons sur place, nous sommes indéniablement attirés par un gros rocher qui se trouve à proximité de la mer. Ce monticule rocheux haut de plusieurs mètres est une sorte de diamant brut revêtant la forme d’un champignon.
Érodé par les vents et par des vagues qui en grignotent patiemment le socle, il dégage un côté imposant, tout en paraissant fragile.
Paradis des surfeurs, la plage est également idéale pour les farnientes, quand bien même il est déconseillé de s’y baigner, les mouvements de l’eau pouvant surprendre les moins avertis.
La plage s’atteint depuis la capitale en 40 minutes de route ; elle comprend également plusieurs restaurants et magasins, où il est possible de manger des plats locaux et d’acheter du rhum.
Station de signal de Gun Hill
Dans le cœur de l’île, au sommet d’une colline, la station de signal de Gun Hill se trouve dans bâtiment historique datant de 1816 ; il a été construit avec six autres stations de signalisation, après la rébellion des esclaves ayant eu lieu à cette date.
Anciennement connu sous le nom de : « Briggs Hill », l’édifice comprend une collection d’objets militaires ayant appartenu aux nombreux soldats stationnés afin de contrôler les différents accès de l’île et contenir toute manifestation hostile au régime d’antan.
En arrivant sur place, le visiteur peut ainsi découvrir un magnifique ensemble admirablement conservé. Au-devant de ce bâtiment, trône un majestueux lion blanc comprenant une boule rouge sous la patte, sculptée par le capitaine Henry Wilkinson avec l’aide de quatre ouvriers militaires en 1868.
Ayant été plusieurs années en ruine, le bâtiment a été réhabilité pour être accessible au public en 1981, quand le : « Barbados National Trust » a décidé d’en faire un lieu touristique.
Entouré d’une pelouse fraîchement taillée et donnant une vue plongeante splendide sur la vallée qui se situe en contrebas, la station constituée de briques rouges comprend un escalier qui permet de grimper à son étage. Sur le site, plusieurs canons rénovés sont dispersés.
Abbaye Saint-Nicolas
Construite en 1658 par Benjamin Berringer, l’abbaye Saint-Nicolas, située dans la paroisse de Saint-Pierre comprend outre son édifice principal, des champs de canne à sucre, des ravines tropicales, des forêts d’acajou et des jardins à la française.
En arrivant sur le site, le visiteur peut s’émerveiller devant un édifice caractérisé par des complexes à courbes multiples, des arcs Tudor, des cheminées décoratives et des fenêtres à battants.
De conception architecturale jacobéenne ayant été utilisée dans de nombreuses bâtisses anglaises du XVIIème siècle, l’abbaye Saint-Nicolas qui se trouve dans le Nord-Est du pays a une histoire mouvementée constituée de meurtres et de trahisons, mais ce passé dur ne se ressent pas au travers de la quiétude régnant sur le site.
Nous en profitons pour découvrir la campagne du pays.
Avec sa maison de couleur blanche, intégrée dans un parc verdoyant, l’abbaye accessible au public possède un intérieur conservé dans son jus et exposant un mobilier d’antan admirablement conservé.
Le site comprend également un chemin de fer patrimonial, achevé à la fin de l’année 2018, qui permet aux touristes de bénéficier d’une activité unique pour découvrir le territoire de 161 hectares.
Une visite de l’abbaye n’est pas complète sans une visite de la machine à vapeur et du moulin, dirigés par le propriétaire et distillateur : « Larry Warren » qui inclut une boisson gratuite, une dégustation de rhum et une bouteille miniature en souvenir.
Andromeda Botanic Gardens
Dans le cœur de l’île, le jardin botanique Andromeda de la paroisse de Saint Joseph à l’Est de l’île, s’étale sur plus de 3 hectares. Le jardin, à l’origine privé, a été créé en 1954 par : « Madame Iris Bannochie », une horticultrice barbadienne, puis cédé au Barbados National Trust à sa mort en 1988.
Dans un décor paradisiaque, Andromeda présente les caractéristiques d’un jardin d’agrément et d’un jardin botanique ; il expose judicieusement des espèces de plantes uniques et internationales, tout en servant d’institut de recherches scientifiques et de lieux de conservation d’espèces rares.
En se promenant au sein d’allées balisées et modernisées, offrant tout le confort souhaité, le visiteur peut découvrir plus de 500 espèces de plantes différentes, dont 100 variétés d’arbres, 70 espèces de palmiers et plus de 100 spécimens de buissons et d’herbacées vivaces. Parmi les différents secteurs du lieu, le jardin comprend le jardin des Palmiers, le jardin des Bougainvillées, le Verger et également l’espace plantes médicinales, créé par : « le docteur Harry Bayeley », dans lequel, étaient cultivées des plantes médicinales traditionnelles au bénéfice de ses patients.
Véritable bouffée d’oxygène, le site comporte plusieurs bancs aux abords desquels, en toute liberté, des singes, des oiseaux et des papillons peuvent s’approcher. Deux étangs remplis de carpes koï et de nénuphars viennent parfaire une visite incontournable.
Église paroissiale Saint-Jean
Dans le Sud-Ouest de l’île, dans la zone de : « Church view », l’église paroissiale Saint Jean, construite en 1645 est un site historique ancien, riche d’une histoire mouvementée.
Considérée comme étant une des plus anciennes églises du pays, l’édifice a été détruit en 1658 avant d’être reconstruit, puis détruit par des ouragans en 1675 et 1780. Rénové, l’église est achevée en 1836, puis complétée par de beaux vitraux.
Bénéficiant d’une vue plongeante sur les côtes de l’île, l’église, d’inspiration gothique est admirablement bien conservée. Constituée d’une tour et de deux petites tourelles, elle possède une façade naturelle dont la pierre est apparente.
Le site sur lequel elle est posée est assez vaste et comprend quelques petits vendeurs qui proposent des objets souvenirs ; il englobe également un cimetière.
En entrant à l’intérieur de l’église, nous sommes surpris de découvrir une omniprésence du bois qui outre les bancs qu’il constitue, est utilisé pour les poutres, intensifiant sans difficulté une atmosphère surannée exquise.
Les quelques couleurs des vitraux renforcent la portée de l’autel et sont utilisées avec intelligence, pour sublimer le tout et nous permettre d’en prendre plein les yeux.
Animal flower cave
A l’extrême Nord de l’île, l’Animal flower cave est une grotte maritime, qui se trouve aux abords d’un restaurant qui en assure, pour 20 dollars US, les visites privatives.
Si la grotte est visible au niveau de la côte, aux abords même d’un petit parc attenant au restaurant, elle se visite et nécessite une petite nage pour la rejoindre.
Les visiteurs, en pénétrant à l’intérieur, peuvent ainsi découvrir, si les vagues ne sont pas puissantes et empêchent toute excursion pour des raisons de sécurité, une petite cavité, façonnée par les conditions météorologiques, avec une vue sublime sur la Mer.
L’entrée de la grotte, façonnée ainsi par le temps qui passe, forme avec ses deux pics, une scène visuelle unique, appréciée des touristes qui peuvent s’en donner à cœur joie pour mitrailler cette cavité pas comme les autres.
Si certains estiment que le coût de 20 dollars pour la visite est exorbitant, d’autres au contraire sont ravis de cette expérience.
Collège Codrington
A Saint John, le Codrington College est le plus ancien collège théologique anglican des Caraïbes, nommé d’après le bienfaiteur : « Christopher Codrington III», fils de l’ancien gouverneur général des îles sous le vent.
Accessible au travers d’une belle route, le collège est ouvert aux touristes et intègre des élèves tout au long de l’année qui évoluent dans un univers verdoyant dans lequel étudier, est une bénédiction.
Immédiatement, en arrivant sur le site, le visiteur peut découvrir le bâtiment principal construit en pierre de corail et à l’origine conçu pour reproduire la disposition du collège de l’Université d’Oxford.
La route principale de son territoire est bordée de palmiers de grande taille ; les visiteurs ont ainsi la possibilité d’arpenter l’école au travers de ses beaux parcs comprenant également un arbre géant de coton à soie, du bois blanc, de l’acajou et d’autres. Le parc, alimenté par une source naturelle, comprend un lac dans lequel des canards évoluent en totale liberté.
Barclays parc
Dans le Nord-Est de l’île, situé sur une colline massive surplombant l’océan Atlantique, le parc Barclay englobe des paysages de toute beauté, dont une côte sauvage balayée par de vents puissants. C’est ce qui explique, l’interdiction de la baignade dans ce secteur de l’île, les nageurs devant être fortement dotés en expérience pour évoluer dans des courants marins, souvent imprévisibles.
Les alizés du Nord-Est traversent l’océan, générant ainsi de puissantes vagues qui s’écrasent contre le rivage à marée haute et envoient de larges embruns de mer à travers les feuilles des grands arbres disséminés.
Néanmoins, le site qui s’étend sur plusieurs kilomètres possède une plage paradisiaque sur laquelle, des aires de regroupements familiaux sont prévus. Le territoire est en ce sens idéal pour les amoureux d’une nature préservée et authentique.
Appartenant initialement à la Barclay Bank, le parc a cédé gratuitement au pays en 1966, puis inauguré par la reine Elizabeth II. Considéré comme un des plus beaux sites de l’île, nous n’hésitons pas à passer un long moment sur place afin de profiter de ce tumulte paradoxalement reposant.
Le long de la côte, les visiteurs apprécient une petite promenade en chargeant leurs poumons d’oxygène. Dans le sable, ils peuvent se détendre ou chercher des coquillages. La plage est également bordée d’arbres fruitiers qui fleurissent à certaines périodes de l’année.
Barbade Wildlife reserve
Dans la paroisse Nord de Saint-Pierre, non loin du parc national de Farley Hill, la Barbade Wildlife reserve est un parc dans lequel des centaines d’animaux vivent en semi-liberté.
Pour un coût d’entrée de 15 dollars US, le visiteur peut parcourir un site de grande beauté afin de le visiter librement et faire connaissance avec une faune unique, évoluant dans son environnement naturel.
Se sentant en confiance, baignant dans un univers protégé, les animaux vivent leur vie sans stress. Il est ainsi agréable pour les voyageurs de les observer dans leur vie quotidienne.
Du fait d’une présence restreinte de cages et de cet environnement unique, arpenter les allées du parc permet d’effectuer une analyse précise de la faune et de la flore locale, sans restriction. Entre les singes et les cerfs, en prenant son temps, le visiteur peut approcher des animaux généralement craintifs, tout en conservant une certaine distance.
Au cœur du site, les oiseaux sont regroupés dans une grande volière qui propose une variété étendue d’espèces, dont des perroquets, des aras et des tourtereaux. La partie terrarium conserve, quant à elle, nombre de reptiles et de serpents. Les droits d’entrée à la réserve faunique de la Barbade permettent également d’accéder à la forêt adjacente de Grenade Hall et à la station de signalisation. Le parc est ouvert tous les jours de 10 h 00 à 17 h 00.
Cove Bay
Sur la côte Nord-Est de la Barbade, Cove bay est une sorte de baie naturelle constituée de rochers et de sables. Balayée par les vents, elle s’atteint après la traversée d’un champ, dans lequel broutent souvent des chèvres.
Véritable paradis, la côte bercée par les vents dégage une atmosphère irréelle de bout du monde. Sur le sable blanc, la serviette posée, le regard contemple l’horizon dans une quiétude et un isolement, absolus.
De hautes falaises permettent de casser un relief assez peu prononcé, donnant au lieu, une certaine rudesse intéressante. Non loin, la plage de : « Little bay » saura séduire au travers de ses piscines naturelles et de ses vagues puissantes mais néanmoins mesurées. Une randonnée permet de relier les deux baies.
Poteries Chalky Mount
Situées dans un village tranquille de la paroisse de Saint-Andrew, dans le Nord-Est du pays, les Poteries Chalky Mount permettent d’assister à la démonstration d’un savoir-faire ancestral.
Passages obligés, les magasins présents proposent ainsi de belles pièces, dont certaines dépassent le millier de dollars. Elles sont vendues à de riches étrangers qui les exposent pour certaines dans des galeries d’art.
Dans leur immense majorité, les pièces fabriquées coûtent à peine le prix de leur matière première et sont constituées en plus de l’argile qui les composent, de la sueur d’artisans qui usent d’efforts pour leur donner la plus belle forme et y apporter les plus infimes finitions.
Inlassablement, les potiers se saisissent de gros morceaux d’argile, qu’ils façonnent tout d’abord avec leur main. Une fois le matériau posé sur un socle, ils mettent en mouvement la tour et avec délicatesse, façonnent rapidement le brut qui devient entre leurs mains agiles, un diamant terreux. Les regarder travailler est un bonheur qui démontre la capacité de l’Homme à créer. Un savoir-faire qui transcende les générations.
Collines de Farley
Au haut d’une colline, le site accueille dans un décor sauvage, un manoir en ruine qui attire nombre de visiteurs chaque année. Entouré d’une forêt d’acajous, le manoir surplombe la côte violente de l’Océan Atlantique.
Utilisé souvent par les couples pour s’y marier ou y faire leurs photos d’union, le manoir donne un bel aperçu de la vie d’antan.
Sa construction a débuté en 1818, pour devenir au fil des années, le manoir le plus grand du pays. Il est cédé ensuite au milieu du XIXème siècle, à Sir Graham Briggs, un riche planteur et législateur britannique qui en fait un manoir luxueux, en lui donnant ses lettres de noblesse. Détruit par un incendie en 1965, il est intégré au parc Farley Hill en 1966.
Mont Hillaby
Dans la paroisse de Saint Andrew, culminant à 343 mètres d’altitude, le Mont Hillaby donne la possibilité de bénéficier d’une des plus belles vues de l’île.
Après une belle route qui est à elle-seule, une attraction touristique du fait des nombreux belvédères qu’elle offre, le mont Hillaby, difficile à trouver car peu indiqué, permet aux visiteurs de baigner d’une aura d’isolement intéressante.
L’emplacement du site qui se trouve entourée d’une nature sauvage et préservée est marqué par la présence d’une borne qui s’atteint en quelques minutes de marche, jusqu’au marqueur du sommet.
Le matin, une brume opaque recouvre la vallée qui se trouve en contrebas, permettant à l’île balnéaire par excellence de se draper dans un mystère fascinant.
Rivière Joes
Juste au Nord du village balnéaire de Bathsheb,a marqué par la présence du rocher éponyme, véritable joyau touristique du pays, la forêt tropicale humide de Joes River se compose de 35 hectares de bois. Dans la paroisse de Saint Joseph, Joes River accueille les visiteurs en plein cœur d’un site naturel qui leur offre en point d’orgue de leur découverte, une rivière constituée d’un cours d’eau naturel qui s’étend des collines intérieures jusqu’à la côte.
Si le paysage est sublime, la rivière n’est en rien spectaculaire. Cependant, elle présente la particularité d’être est l’une des rares rivières hors sol de la Barbade.
Le sentier permettant d’en arpenter le cours comprend un beau petit pont de bois construit sur les fondations d’un pont antérieur utilisé par l’ancien chemin de fer de la Barbade.
Du fait de la présence de la rivière qui alimente en eau les cultures, de nombreuses plantations peuvent être aperçues durant une randonnée permettant de rejoindre le site depuis Bathsheba.
Oistins
Située au Sud de l’île, à 10 kilomètres de la capitale, la ville d’Oistins, peuplée de 1471 habitants est une belle bourgade, dont le rythme de vie s’effectue au son de la pêche.
Lorsque nous entrons dans son petit centre, une ambiance globale agréable hume l’air. Nous découvrons tout d’abord la belle église paroissiale du Christ, avant de rejoindre l’ancien hôpital de Christ Church, qui a su conserver son âme en présentant les caractéristiques des grands bâtiments coloniaux d’antan.
En rejoignant la Miami beach, une plage de sable blanc qui dévoile une eau turquoise et transparente, nous faisons un arrêt au port de pêche et nouons connaissance avec nombre de pêcheurs qui nous accueillent avec le sourire.
Non loin du port, quelques étals de poissons dégagent un effluve maritime facilement reconnaissable. Un groupe présent nous convie à trinquer avec ses membres, de bon matin. Nous déclinons poliment, conscients que notre foie ne supporterait pas tel breuvage de si bonne heure. Mais, nous prenons le temps de converser avec eux.
Nous nous rendons ensuite sur un ponton duquel partent les bateaux de pêche afin de bénéficier d’une vue dégagée sur les côtes paradisiaques du territoire. L’horizon dévoile ses arrondis et alors qu’une odeur de cannabis flotte dans les airs, nous prenons le temps de profiter de la douceur de vivre ambiante.
La nuit, la ville change radicalement de visage. Les rues s’animent, les petits vendeurs de rue rejoignent leur stand. Les restaurants et les bars sont pris d’assaut. Surtout le vendredi soir, durant la tradition récente du rassemblement social : « Friday NightFish Fry » au marché Bay Gardens qui permet aux locaux et aux touristes de se regrouper dans la rue, afin de manger du poisson cuit au barbecue, sous un fond de musique festive qui finit généralement en une danse endiablée.
Rockley beach
Dans la paroisse de Christ Church, à proximité de la capitale, Rockley beach est également connue sous le nom de : « plage d’Accra ». Plage populaire de la côte Sud, elle offre des conditions de farniente et de baignades idéales.
Si le blanc du sable, entouré par des palmiers semblant perforer le ciel, attire les touristes, les locaux avec enfants ne sont pas en reste, puisque sa constitution en forme de piscine naturelle, protégée au large par des rochers, permet à tout public d’y nager en toute sécurité, l’eau n’y étant pas profonde.
La plage est également dotée de nombreuses infrastructures, dont nombre de bars et de restaurants, qui réunissent toutes les caractéristiques pour passer une journée agréable. Il est également possible d’effectuer de nombreuses activités nautiques et de réserver chaises longues et transat, pour quelques dollars US.
Le long de la côte est parsemé de maisons colorées dans lesquelles, des vendeurs proposent outre des ustensiles de plage, des souvenirs artisanaux.
Dans la soirée, les touristes affluent en masse pour assister aux flamboyants coucher de soleil, dont seule la Barbade a le secret.
Paroisse de Saint Philip
Peuplée de 30 000 habitants et se trouvant dans le Sud-Est de l’île, Saint Philip n’est pas une ville, mais une paroisse dans laquelle, nous nous baladons. Plus grande des paroisses de l’île, elle en regroupe les plus belles baies.
Lorsque nous entrons sur le territoire, nous découvrons de beaux petits villages aux maisons en bois agrémenté de couleurs vives. Aux abords de l’une d’entre elles, nous faisons connaissance avec un jeune homme, fumant son joint de cannabis. Cheveux rastas, l’homme d’une zénitude absolue, nous donne irrémédiablement envie de profiter de son bien-être.
Par ailleurs, pour nous plonger un peu plus dans cette ambiance relaxante, nous décidons de rendre visite à un maître de Tai-Chi, qui nous accorde en séance privative, l’honneur d’assister à une démonstration de son art.
Avec une fluidité déconcertante, l’homme effectue plusieurs poses, puis parvient à les sublimer jusqu’à les rendre magiques. Il se saisit ensuite d’une sorte de couteau surmonté d’un long manche et continue sa démonstration en parvenant à atteindre une précision inhumaine.
La paroisse englobe de nombreux trésors touristiques. Si le circuit de course de Bushy Park avec sa piste de 2,2 kilomètres est apprécié des visiteurs qui peuvent bénéficier d’instructions de grands professionnels, d’autres sites nous attirent un peu plus. Le phare d’East Point, construit en 1875 en est l’un d’eux.
Dans un autre registre, Saint Philip abrite une maison de plantation qui remonte à 1660, plongeant ainsi le visiteur dans un véritable bond dans le passé. Non loin, la distillerie de rhum : « Foursquare » permet de déguster l’un des meilleurs rhums primés au monde. Dans le même temps, la distillerie donne la possibilité de découvrir ses champs de canne à sucre verdoyants. La paroisse comprend également l’église éponyme, construite en octobre 1836, qui dévoile une belle architecture.
Dans le domaine naturel, : « The Crane Beach » offre au travers de son eau turquoise et de son sable rose, le décor paradisiaque d’une des plus belles plages du monde, qui permet de s’adonner au farniente et aux activités marines. A ses côtés, l’île Culpepper, une terre inhabitée pouvant être rejointe à la nage par les meilleurs sportifs dégage ce sentiment curieux de bout du monde, n’étant peuplée que d’oiseaux trouvant sur ce territoire, les conditions propices à la nidification.
Sous des falaises hautes et escarpées, Bottom Bay, une autre plage constituée de sable blanc et de cocotiers est parfaite pour se détendre et profiter des beautés de l’île. La baignade y est cependant déconseillée à cause des forts courants marins en présence. Ce qui n’est pas le cas de Shark Hole, une petite crique difficilement trouvable, mais qui une fois atteinte, offre car protégée par une barrière de corail, une zone calme, presque en forme de piscine, où les visiteurs peuvent nager en toute sécurité
Ragged Point
A l’extrême Est de l’île, le Ragged Point offre une vue spectaculaire sur le paysage côtier accidenté des côtes.
Dénotant une nature sauvage, ce point est sans aucun doute un incontournable à ne pas louper. Il s’atteint après une petite marche et les visiteurs, balayés par les vents forts de l’Atlantique ont la chance et le privilège de découvrir la part intacte de cette fin des terres de laquelle, il est possible de voir par temps clair, l’île de Culpepper.
Le site comprend un des quatre phares de la Barbade, les autres se trouvant à : « South Point , Needhams Point et Harrison Point ». Si l’édifice qui pourfend le ciel n’est pas de première jeunesse, il reste relativement bien conservé alors qu’il est constamment soumis aux aléas climatiques de cette partie du territoire particulièrement exposée.
La côte comprend plusieurs petites baies difficiles d’accès qui permettent de belles promenades le long de leur sommet, accompagnées par des brises exaltantes. Si les locaux s’adonnent à la pêche, aucun ne risque à s’y baigner, les courants marins étant bien trop violents pour y nager en toute sécurité.
Eglise Saint James
A proximité de Holetown, l’église Saint James Parish church, surnommée : « acre de Dieu » est l’une des plus anciennes églises du pays.
Si sa structure en bois originale, construite en 1628 près du site d’atterrissage des premiers colons anglais, arrivés à la Barbade, le 17 février 1627, a bien été détruite par un ouragan en 1675, elle a depuis été remplacée par un édifice en pierres au début des années 1690.
Partiellement abimée du fait de catastrophes climatiques qui s’y sont succédées, elle a été rénovée, puis agrandie en 1874, pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
En arrivant sur place, nous découvrons ainsi un beau bâtiment, qui ne fait pas son âge. Nichée dans un écrin de verdure et agrémentée d’une sobriété naturelle due à sa façade blanche, l’église offre un intérieur intéressant et pieux.
Elle comprend plusieurs rangées de bancs en bois sur lesquels, les fidèles viennent prier et expose quelques objets liturgiques.
Sur le site, est exposée la cloche originelle datant de 1696, tombée du beffroi en 1881. Du fait de son importance historique, elle est conservée en tant qu’artefact.
Dans le baptistère situé au rez-de-chaussée du beffroi, qui date de 1684, le fond baptismal original, dont la couverture est constituée d’acajou, un bois protégé, comprend plusieurs noms de colons enterrés dans le cimetière jouxtant l’église.
Holetown
Peuplée de 1500 habitants, Holetown se trouve sur la côte Ouest de l’île. La ville comprend de nombreuses infrastructures et elle est appréciée des touristes qui peuvent y trouver au travers de ses rues colorées, des hôtels modernes, des restaurants haut de gamme, des bars et des cafés, des galeries d’art et des boutiques hors taxes.
Le centre commercial Limegrove possède ainsi de nombreuses boutiques de luxe qui occupent un espace particulièrement bien aménagé pour faciliter le shopping au travers de fontaines et d’agréments naturels. Après le coucher du soleil, le Limegrove Lifestyle Center regorge d’événements spéciaux.
Si l’église la plus importante de la ville : « l’église Saint James » se trouve un peu excentrée,
Elle est située à proximité du parc marin : « Folkestone Park and Marine Reserve ». Ce parc créé en 1981 mesure 2,2 kilomètres de long et s’étend jusqu’à 950 mètres à son point le plus large et à 660 mètres au point le plus étroit. La réserve est composée de quatre zones : une dédiée à la recherche marine et interdite à toute navigation ; deux zones pour les embarcations à grande vitesse ; et une zone de loisirs.
Le musée du parc est un centre ouvert au public pour le sensibiliser au monde marin. Il compte un aquarium qui présente des espèces marines intéressante, ainsi qu’une exposition photographique sur la vie aquatique.
La plage en elle-même ne manque pas d’atout et outre son sable clair et ses eaux turquoises, elle possède de nombreuses infrastructures pour accueillir dans de bonnes conditions, des familles.
Folkestone est également l’endroit idéal pour plonger à la Barbade car situé à 400 mètres du rivage ; en effet sous la surface se trouve le navire : « Stavronikita », affectueusement connu sous le nom de Stav, un des sites de plongée les plus populaires de l’île. Le navire abrite plusieurs bancs de poissons, des récifs coralliens enchanteurs et diverses espèces marines.
Le cœur de Holetown ne manque pas d’intérêt. La première et la deuxième rue en représentent ainsi ses artères principales. Poumons économiques et sièges de la vie nocturne, ces deux rues abritent de de nombreux bars et clubs et permettent de faire connaissance avec la vie locale dans ce qu’elle a de plus festive.
De ces rues, il est possible de rejoindre le monument éponyme, représenté en la présence d’une sorte de pyramide entourée de deux canons, commémorant l’arrivée des colons anglais ; le monument se trouve à environ 150 mètres au Sud du point de débarquement, actuellement surplombé par un pont.
Bridgetown
Capitale et plus grande ville du pays avec ses 97 000 habitants, Bridgetown a été fondée en 1628 par des colons britanniques. Elle se situe sur la côte Sud-Ouest de la Barbade et s’ouvre sur la baie de Carlisle au Sud-Est, la baie ayant été déclarée zone protégée afin de préserver sa biodiversité marine et ses 6 épaves majeures qui sont ouvertes à la plongée sous-marine. Bridgetown concentre les monuments et sites architecturaux les plus intéressants du pays et elle est divisée en plusieurs quartiers de tailles différentes : Belleville, Cat’s Castle, Cheapside, Fontabelle, Garden Land, New Orleans, Pinelands, Strathclyde, Weymouth et Whitepark.
Lorsque nous entrons dans le centre, ajouté en 2011 en tant que site à la liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, nous sommes d’abord surpris de découvrir un nombre important de bijouteries, aux abords du cœur de la ville. Mais, un passant nous explique que cette omniprésence est amenée par le partenariat développé avec le Guyana, un pays d’Amérique du Sud qui a développé cette recherche du fait de la présence sur son territoire d’une grande partie de la jungle amazonienne.
Nous découvrons ainsi : « Broad street », au travers de son architecture coloniale britannique.
Après une artère passante comprenant de grands immeubles, entrecoupés de maisons colorées, un grand bâtiment en bois, caractéristique de plusieurs édifices du centre, émerge grâce à sa sa façade grise et de ses colonnes apparentes. Le bâtiment de la Mutual Life Assurance attire tous les regards.
Non loin, les Bâtiments du Parlement, d’une constitution en pierres sont tout aussi impressionnants ; ils comprennent un musée, particulièrement apprécié. Le musée historique, fondé en 1933, présente d’intéressantes collections en géologie, histoire, arts décoratifs, ainsi que des salles sur la flore et la faune marines. A Trafalgar Square, trône la statue de l’amiral Nelson, basée sur celle de Londres.
Un peu plus excentré, la garnison Sainte Anne de Bridgetown, plus communément appelée : « La Garnison », est un petit quartier historique située au Sud de la place des Héros et à l’Ouest du quartier de Hastings ; il comprend de nombreux bâtiments historiques. Nous les découvrons après avoir visité le port et son ambiance unique.
Nous effectuons une belle promenade dans le port et prenons un café dans une des institutions phares du pays : le bridge coffee.
Dans le domaine du religieux, la ville comporte plusieurs églises. La cathédrale Saint-Michel-et-Tous-les-Anges, ou simplement appelée : « cathédrale Saint-Michel », est une cathédrale anglicane d’apparence géorgienne avec une architecture néo-gothique et des arcs aux fenêtres. Construite avec de la pierre de corail, elle dispose d’une haute tour comprenant un carillon de cloches.
Dans le cimetière près de la cathédrale, se trouvent les tombes des deux hommes politiques locaux : « Grantley Herbert Adams » et son fils « Tom Adams ». L’intérieur de l’édifice est tout aussi intéressant avec ses galeries, ses vitraux, des grandes tablettes, des sculptures et une fontaine baptismale en marbre datée de 1680. Sa cathèdre est sculptée dans de l’acajou. La chapelle des Saints-Sacrements se situe près de l’autel et a été consacrée en 1938.
La cathédrale Saint-Patrick, quant à elle, est une cathédrale catholique. Elle a été construite en 1848 mais fut détruite par incendie criminel en 1897. Une deuxième cathédrale fut achevée en 1899 et consacrée en 1903. Elle est aujourd’hui, outre sa fonction première d’accueillir des célébrations, un des monuments les plus visités du pays.
Dans le marché local, nombreux sont les vendeurs, qui tentent de proposer leurs produits. Mais à la différence des marchés populaires que nous avons l’habitude de fréquenter, des marchés où le bruit tonitruant attaque l’audition, à Bridgetown, le calme règne.
D’un point de vue culturel, la capitale regorge de monuments exceptionnels. Connue sous le nom de : « Bush Hill House », la maison qui a accueilli George Washington en 1751 pendant 2 mois est ouverte au public.
Gérée et entretenue par le : « Barbados National Trust », elle comprend un beau petit parc, dans lequel, au travers de sa couleur jaune et de ses colonnes parallèles, elle émerge. Intégralement restaurée avec des meubles de son époque, elle possède un étage supérieur qui abrite un musée présentant les possessions de l’époque de George Washington.
Excentré, le : « Tyrol Cot Heritage Village » est situé à Green Hill et comprend plusieurs bâtiments coloniaux sur près de 2 hectares, avec en prime, la réplique authentique d’une ancienne cabane d’esclaves, d’un atelier de forgeron exposant ses outils à l’intérieur et d’un magasin de rhum Bajan.
Construit vers la fin du XIXème siècle, en 1854, le site englobe la maison de l’ancien Premier ministre de la Barbade : « Sir Grantley Adams », activiste local ainsi que celle de son fils : « Tom Adams », qui suivra sa voie.
Considérés comme intégrant un musée à ciel ouvert, les bâtiments rénovés sont les témoins de l’histoire typique du pays ; ils comprennent d’authentiques mobiliers en acajou. Toujours en banlieue de la ville, le : « Dock à vis », de style victorien est la seule cale sèche du genre à exister dans le monde.
Construit sur quatre ans de 1889 à 1893, le site permettait aux navires d’être carénés sur un côté du Screw Dock pour que leur fond soit nettoyé des balanes, ou ils pouvaient être soulevés hors de l’eau pour que des réparations y soient effectuées.
Sur la plage de Pebble, outre les activités généralistes pouvant être effectuées, les jeudis et les dimanches, il est possible d’admirer l’entraînement de dizaines de chevaux pur-sang courant à l’hippodrome de : « Garrison Savanah », au bord de la mer. Edward Walcott, l’un des principaux entraîneurs du pays, et son équipe y travaillent leur endurance. En fin de journée, une scène surréaliste se produit. Les chevaux nagent et sont lavés dans l’eau de la Mer, au milieu des visiteurs et des locaux qui peuvent ainsi passer un moment inoubliable en leur compagnie.
A Hastings, sur la promenade Richard Haynes, outre les panoramas le long de la mer, nombre de sportifs pratiquent leur activité physique. Le soir, la promenade revêt ses habits de fête. Les établissements du front de mer s’emplissent de monde et une musique festive émerge, pour le plus grand plaisir des noctambules.
Les plages incontournables
En tant qu’île tropicale, la Barbade possède de nombreuses plages, diverses et variées qui sauront ravir tous les visiteurs.
La Barbade est ainsi divisée en quatre zones, qui possède chacune des spécificités qui la rende unique. La côte Ouest plus calme est la zone de l’oisiveté avec des plages de sable blanc, des palmiers et des décors de cartes postales. La Zone Sud comprend quant à elle, les plages donnant lieu à la pratique la plus aisée de sports nautiques. Proches de la capitale, les plages comprennent également de nombreux bars, restaurants et sociétés de locations. Dans la zone Nord, plus sauvage, des falaises de corail et de grès sortent tout droit de la mer et atteignent plusieurs mètres de hauteur. Le long de la côte Est, les plages sont larges et balayées par le vent, rendant plus incertaine la baignade, mais adaptées pour la pratiqué du surf.
La Barbade abrite plus de 50 plages différentes. Et du fait de la constitution de l’île, ses plages sont faites de corail finement broyé formant un grain fin. Voici de manière exhaustive, les plages de la Barbade : « Accra, Alleynes Bay, Bath, Bathsheba, Batts Rock, Belair Bay, Bottom Bay, Brandons, BrightonBrowne’s Beach, Carlisle Bay, Cattlewash, Colony Club, Conset Bay, Cove Bay, Crane, Dover, Drill Hall, Enterprise, Fitts Village, Foul Bay, Freights Bay, Freshwater Bay, Freyers Well Bay, Gibbes, Ginger Bay, Goat House Bay, Harrismith, Heywoods, Holetown, Little Bay, Mahogany Bay, Martins Bay, Maxwell, Maycocks Bay, Morgan Lewis, Mullins, Needham’s Point, Oistins, Palm Beach, Paradise, Paynes Bay, Pebbles, Pierhead, Prospect, Rainbow, Reeds Bay, River Bay, Sandy Lane, Silver Sands, Six Men’s Bay, Skeete’s Bay, Smitons Bay, St.Lawrence Bay, Surfer’s Point, Tent Bay, Turtle Beach, Welches, Weston, Worthing ».
Parmi ces plages, certaines sont plus appréciées que d’autres. Du fait de leurs caractéristiques, de leur accessibilité ou de leur beauté. Il conviendra de citer : « la plage de Brandons, préférée des croisiéristes en raison de sa proximité avec le port ; Miami Beach, fusion entre la détente et le calme ; Browne’s Beach, l’une des plages les plus larges de la Barbade possédant des eaux calmes adaptées à la plongée ; Silver Sands, haut lieu international pour le kitesurf et la planche à voile ; Reeds Bay, caressée par de nombreuses vagues ; la plage de Welches, aimée des familles avec enfants ; Freyers Well Bay, joyau caché au Nord du pays ».
En ce qui concerne les spots de surf les plus appréciés, notons entre autres : « Baie de Freights à Christ Church, Soup Bowl à Batsheba et Surfer Point à Christ Church ».
Conclusion
La Barbade, à la différence de nombreuses autres îles des Caraïbes, n’est pas d’origine volcanique, c’est ce qui explique outre sa constitution, son relief peu marqué.
Néanmoins, d’un point de vue naturel, le pays possède de nombreux atouts et peut séduire une clientèle avide de randonnée et de découvertes.
Si la Barbade tire son aura de ses plages magnifiques, sa gastronomie et sa culture ne sont pas en reste et permettront à tout type de voyageur d’y trouver son compte.
En outre, sa population est généreuse et chaleureuse et permettra de faire connaissance avec des habitants particulièrement fiers de partager leur patriotisme.
Petite île des Caraïbes, voisine de la Martinique, Dominique, à ne pas confondre avec la République Dominicaine est un trésor naturel dans lequel, les éléments semblent fusionner en une symphonie visuelle étonnante. Nous y avons passé plusieurs jours et nous vous relatons dans cet article, les incontournables à ne pas louper.
Pays insulaire de l’archipel des Caraïbes, la Dominique est située à proximité des Saintes et de Marie-Galante, entre la Guadeloupe et la Martinique.
Peuplée de 74 240 habitants concentrés principalement dans les régions de Roseau et de Portsmouth, la Dominique mesure 46 kilomètres de longueur, sur 25 kilomètres de largeur, pour une superficie de 754 kilomètres carrés. L’île est composée d’une chaîne de hauts pitons depuis son extrémité septentrionale à sa pointe méridionale dont le plus élevé : « le morne Diablotin », culmine à 1 447 mètres.
Surnommée l’île aux 365 rivières, la Dominique compte environ trente chutes d’eau formant des piscines naturelles ainsi que des sources d’eaux chaudes, attirant ainsi du monde entier, les adeptes d’un tourisme naturel et authentique.
Afin de permettre aux visiteurs de découvrir les grands sites d’intérêts, le pays a mis en place un pass qui permet d’avoir accès aux principaux lieux touristiques : Boeri Lake, Boiling Lake, Indian River, Cabrits National Park, Syndicate Nature Trail, Morne Trois Pitons Trail, Middleham Falls, Soufriere Sulphur Springs, Trafalgar Falls, Freshwater Lake, Emerald Pool et Morne Diablotin Trail. Le coût du pass est de 5 dollars US pour un jour ou 12 dollars pour une semaine. Il s’achète dans le centre de la division forestière, située Former L. Rose Building, Valley Road à Roseau ou dans plusieurs lieux sur l’île.
Nous avons passé ainsi plusieurs jours au sein de cette île qui souffre souvent de sa comparaison avec la République Dominicaine, un autre pays des caraïbes, située bien plus au Nord.
Étant donné que le pays s’ouvre aux visiteurs et qu’il n’est pas encore pris d’assaut par un tourisme de masse, les informations le concernant sont rares. Nous avons ainsi pris le temps de vous regrouper dans cet article, tous les sites incontournables qui vous permettront de préparer votre séjour et de le réussir. Ce qui ne sera pas difficile, tant le peuple dominicain vous accueillera avec le sourire.
Pour vous permettre de vivre notre voyage dans ses moindres recoins, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant qui comporte une photothèque chronologique de notre séjour en Dominique avec près de 500 photos : https://hors-frontieres.fr/recit-de-voyage-dominique/
Indian river
Peuplée le long de ses rives par les Indiens Kalinago et située non loin de la ville de Portsmouth, Indian river est la plus longue des 365 rivières du pays et la plus incontournable, surtout depuis qu’elle a servi de décor à plusieurs reprises aux films : « Pirates des Caraïbes ».
Ainsi, pour la découvrir, il convient de faire appel à un piroguier que nous retrouvons, sur un parking, aux abords d’un pont qui ne paye pas de mine. Après avoir négocié avec lui une quinzaine de dollars, la balade à la rame, nous pouvons quitter l’environnement urbain dans lequel nous nous trouvons et en quelques mouvements de bras, nous nous retrouvons au cœur d’une nature luxuriante, entourés par les spectaculaires arbres : « Bwa Mang ».
La rivière nous permet d’arpenter un paysage de mangroves en traversant une forêt sublime, accompagnés des cris naturels des animaux qui nous circonscrivent. A grands coups de rame, le piroguier nous conte l’importance de cette rivière pour les Indiens Kalinago qui s’en servaient de voie d’accès vers la mer des Caraïbes pour le transport des marchandises.
Au milieu de la rivière, le : « Bush Bar » est un passage obligé, qui permet de déguster un rhum signature, entouré par une végétation luxuriante.
En découvrant la vie sauvage de cette rivière unique, nous sommes à un moment, appâtés par trois squelettes accrochés à une branche d’arbre, desquels se dégage un somptueux kitch, effrayant sûrement pas, mais au combien émouvant.
Emerald pool
Située dans le cœur de l’île, aux abords du petit village de Pont-Cassé peuplé de 700 habitants, Emerald pool est l’un des sites inévitables du pays.
Si ce lieu majeur du parc national de Morne Trois Pitons porte le nom du bassin d’eau turquoise dans lequel les visiteurs se pressent en masse, son attrait se dirige sur une magnifique cascade qui l’alimente, dans un décor sublime.
Ainsi, après une petite promenade sur un sentier balisé, le visiteur plongeant au cœur d’une forêt dense est surpris à l’oreille, d’entendre le bruit d’une eau tonitruante qui semble s’y jeter d’une grande hauteur.
Arrivé à l’Emerald pool, il y découvre une somptueuse chute d’eau de près de 12 mètres derrière laquelle, une grotte a été creusée dans la roche, donnant à l’endroit, un côté exotique majestueux.
Si l’eau qui provient de la montagne est froide, nombreux sont les locaux qui aiment s’y baigner. Aux abords de la chute, un petit ponton permet de bénéficier d’un plan d’ensemble sur le site.
En arrivant sur place, nous avons la chance d’être accueilli par un couple de marié qui a choisi cet endroit pour immortaliser leur amour. A grand renfort de scènes surjouées avec en arrière-plan, un décor bucolique, le couple nous permet de partager ce moment magique qui viendra certainement recouvrir, dans un cadre prévu à cet effet, un mur de leur salon.
Le Fort Shirley
Sur la côte Ouest, au Nord de la ville de Portsmouth et de l’Indian river, sur une péninsule dans : « le Cabrits National park », le Fort Shirley est une des infrastructures majeures de l’île.
Le fort a été construit dans un cratère volcanique au XVIIIème siècle afin de créer une ligne de défense le long des Petites Antilles lors des conflits entre la Grande-Bretagne et la France. En 1802, il est le siège de la révolte d’esclaves africains, un événement qui contribue à la libération de tous les soldats esclaves en 1807.
Constitué de pierres volcaniques, ses nombreuses fenêtres aux volets bleus lui donnent un côté imposant, accentué par la couleur sombre de sa façade dont la jonction des différents éléments la constituant est marquée par des séparations blanches marquées.
Le fort comprend une petite fontaine et permet aux visiteurs de bénéficier d’une vue dégagée sur la baie de Prince Rupert. Si une partie du fort est en ruine, lentement colonisée par la forêt environnante, il a subi plusieurs rénovations et il est accessible jusque dans ses étages d’où il est possible d’observer plusieurs rangées de canons.
Le quartier général des officiers a fait l’objet d’une rénovation majeure ; il accueille désormais mariages, réceptions, concerts et autres événements.
Les chutes Trafalgar
A 20 minutes de route de la capitale, au cœur de l’île, les chutes Trafalgar sont deux chutes jumelles…ou du moins, fausses jumelles, accessibles au coeur d’une nature dense.
Pour les rejoindre, il est nécessaire d’effectuer une petite randonnée d’une quinzaine de minutes sur un sentier balisé et facile d’accès.
Une fois sur la plate-forme d’observation qui leur fait face, nous pouvons admirer ces deux chutes de plusieurs mètres de hauteur, qui s’écoulent fortement sur des rochers qui se trouvent à leurs pieds.
Si la cascade de droite semble plus puissante et plus haute, sa voisine n’est pas en reste, puisque son débit reste sensiblement le même ; le site offre ainsi une sorte de vision panoramique unique.
Les deux chutes sont séparées de quelques mètres par une grosse falaise sur laquelle, la végétation a repris ses droits, partiellement, au travers d’une nature semblant profiter pleinement des conditions d’humidité du site pour croître sans limite.
Soufriere Sulphur Springs
Dans le Sud de l’île, non loin de la ville éponyme, mais un peu plus à l’intérieur des terres, les : « Soufriere Sulphur Springs » représentent une sorte de vallées du soufre dans laquelle, les émanations visuelles vont de pairs avec un odorat âcre assez prononcé.
En arrivant sur place, nous faisons connaissance dans une petite épicerie, avec une mère et son enfant, dans ses bras, qui nous scrute fixement et sourit lorsque nous faisons de même.
Après avoir acheté un peu d’eau, qui viendra humidifier nos gorges, asséchées par le soufre, nous traversons un petit pont pour nous enfoncer dans la vallée, dont la visite nécessite quelques minutes de marche, pour parvenir à des cavités desquelles s’échappe une épaisse fumée.
Partout autour de nous, le sol laisse échapper ces émanations qui pénètrent dans nos poumons et semblent les dégager.
Une petite rivière traverse le site et l’eau qui s’y écoule détale de son lit d’origine, pour venir avec parcimonie, recouvrir ses flancs. Entourée par la végétation luxuriante des lieux, la scène est irréelle : un décor apocalyptique bien ordonné.
A l’intérieur du site, quelques infrastructures vides à notre passage recueillent l’eau soufrée pour les visiteurs souhaitant s’y baigner, cette eau selon les locaux, ayant des vertus purificatrices essentiellement dans le traitement des rhumatismes.
Soufrière
Petite ville du Sud du pays, Soufrière nous accueille au travers de ses petites ruelles et d’une ambiance assez consensuelle. A l’extérieur, peu de monde et un silence agréable règne.
La ville comprend une belle église qui possède la particularité de présenter une conception en pierres brutes, simplement agrémentées de quelques couleurs sur les sommets des tourelles, de la porte d’entrée et de la tour.
L’intérieur, sobre présente les mêmes caractéristiques de sobriété, tout en comprenant des couleurs bien plus présentes, qui lui donne intrinsèquement un côté joyeux et festif.
La ville possède une attraction majeure : « la bubble beach », une plage comprenant des bains bouillonnants, ces émanations aux fortes odeurs de soufre étant provoquées par l’activité tectonique de l’île.
Ainsi, sur la plage, des petites piscines naturelles ont été constituées grâce à des séparations en pierres, du moins en galets, placées en forme semi-circulaire, pour donner l’impression de bassins spéciaux, dans lesquels nous entrons.
Si l’eau n’est pas froide, elle n’est pas particulièrement chaude, mais ces caresses naturelles restent agréables. Non loin, des habitants proposent des massages pour une dizaine d’euros.
La plage est gratuite, mais les habitants sollicitent la générosité des visiteurs au travers de dons libres afin de continuer d’entretenir ce site sublime.
Portsmouth
Deuxième plus grande ville du pays avec ses 3400 habitants, Portsmouth se trouve sur la côte Nord-Ouest dans la paroisse de Saint John.
La ville est constituée de belles maisons colorées organisées autour d’une rue principale sur laquelle, de nombreux petits vendeurs proposent leurs produits. Principalement des fruits qui émanent de leurs jardins.
Ancienne capitale du pays en 1760, la ville a perdu ce statut, attribué à Roseau, suite à l’apparition de la Malaria, une maladie ayant décimé une grande partie de la population. De fait, la ville possède ce côté village de vacances intéressant, n’étant pas soumis à la frénésie pouvant régner administrativement dans la capitale, quand bien même cette frénésie reste relative en Dominique.
D’un point de vue touristique, si la ville se trouve à proximité de : « l’Indian River » et du : « parc national de Cabrits », elle possède intrinsèquement quelques sites intéressants, dont une belle église.
Non loin de l’église, un marché fermier a lieu les mardis, vendredis et samedis ; ce marché permet de voir les rues se remplir de monde et crée une ambiance frénétique, les habitants en profitant pour se regrouper dans les bars et restaurants de la ville.
Portsmouth se trouvant dans une cuvette entourée par les montagnes, elle fait face à la très jolie baie du Prince Ruppert et possède un côté naturel attrayant. Juste au-dessus de la ville, les locaux aiment se retrouver sur une petite plage qui comprend de nombreux bars. Ils sont rejoints généralement par les vacanciers qui l’apprécient pour la baignade et l’ambiance décontractée qui y règne.
Scotts Head
Dans l’extrême Sud-Ouest de l’île, surplombant la baie de la Soufrière, Scotts Head est un lieu qui comporte outre des eaux cristallines et des sites de plongée appréciés, un élément géologique unique en la présence d’une fine bande de terre symbolisant la jonction entre la Mer des Caraïbes et l’Océan Atlantique.
Pour rejoindre le promontoire qui nous permet de découvrir cette curiosité géologique, nous nous garons dans un petit village et assistons à une remontée intéressante des barques de pêche. Il nous faut ensuite escalader une petite colline pour arriver jusqu’à un vieux canon rouillé qui donne au lieu un côté historique légitime.
Scotts Head surplombe la baie Soufrière et nous permet de contempler le somptueux paysage de la côte Sud-Ouest et ses vues imprenables sur l’océan, s’étirant jusqu’en Martinique. L’ascension vers le sommet marque également le début du : « Waitukubuli National Trail ».
Le fond marin n’est pas en reste puisqu’il représente un spot de plongée exceptionnel, les plongeurs pouvant y découvrir des formations sous-marines fascinantes et variées, dont le : « Swiss Cheese », une grande formation rocheuse avec sa grotte qui abrite des poissons-soldats. Après le pinacle, il est possible de découvrir la paroi à pic d’un cratère volcanique qui plonge à plus de 36 mètres.
Titou Gorge
Dans le cœur de l’île, la Titou gorge dévoile ses formes aux visiteurs qui ont fait l’effort de se présenter à elle. En réalité, l’effort est moindre, puisque de la route, ce cadre exceptionnel s’aperçoit.
Constituée de hauts murs de falaise entourés d’arbres entrelacés, la gorge profonde et étroite a été façonnée par le retrait d’une lave fondue refroidie, il y a plusieurs millions d’année.
Il en résulte un beau canyon circonscrivant une sorte de petite rivière qui mène jusqu’à une chute d’eau. Pour l’atteindre, les visiteurs entrent dans une eau fraîche, dès la sortie du véhicule et après une courte baignade de quelques minutes, parviennent jusqu’à elle.
Sur le site, une source d’eau chaude descend d’un mur à l’extérieur de l’entrée de la gorge, ce qui permet aux baigneurs de se réchauffer ; en outre, une belle lumière canopée filtre le long de la montagne et parvient jusqu’au sol.
Il est possible pour quelques euros de louer un gilet de sauvetage, les infrastructures à l’entrée de la gorge étant correctes.
Champagne reef
Baptisée à l’instar de la boisson pétillante produite en France, la plage de Champagne est déserte à notre arrivée. Sentiment étrange ou véritable jour de chance, tant elle est appréciée par les amateurs de plongée sous-marine.
Nous nous équipons ainsi de nos masques et nous entrons dans une eau turquoise, d’une température réellement agréable. En inspirant à fond, nous parvenons à prendre suffisamment d’air pour rejoindre les fonds marins constitués de falaises abruptes du récif et d’imposantes formations volcaniques sous-marines.
En nageant pour lutter afin de ne pas remonter à la surface, nous en prenons plein les yeux, éblouis de toutes ces couleurs qui nous envahissent. A nos pieds, des dizaines d’éponges composent une toile d’artiste sans pareille et nichent des dizaines d’espèces exceptionnelles dont : « des poulpes, des raies, des poissons-trompettes, des poissons-perroquets, des baudroies, des chauve-souris de mer, des tortues, des hippocampes, des serpents de mer et des anguilles ».
Mais le clou du spectacle reste l’apparition de milliers de bulles, provoquées par la présence de petits geysers marins, qui nous transportent dans un univers féerique ; mélangées à nos relâchements d’oxygène, nous avons l’impression de faire partie intégralement de cette œuvre unique dont seule la nature a le secret.
Les sources chaudes de Wotten Waven
Au coeur du pays, les sources chaudes de Wotten Waven se trouvent dans le village éponyme, à proximité de la capitale. Appréciées aussi bien des locaux que des touristes, elles consistent en plusieurs piscines célèbres pour être alimentées par des sources naturelles d’eau chaude sulfureuse et une boue qui aurait des vertus thérapeutiques.
Entourées d’une forêt tropicale majeure, les sources volcaniques ont été conditionnées en plusieurs sites gérés par les locaux, qui les exploitent pour quelques euros ; si certaines de ces sources sont accessibles, d’autres au contraire sont réservées aux clients des hôtels et guest houses à qui elles sont rattachées.
En ce qui nous concerne, nous choisissons de réserver une de ces guest houses, pour avoir accès à une de ces piscines dans de bonnes conditions ; c’est à dire sans avoir besoin de nous rhabiller en portant sur nous une forte odeur de soufre et en cherchant une douche, ce qui est le cas lors des accès aux piscines par le biais de certains restaurants qui ne possèdent pas les infrastructures requises.
Dans la soirée, après avoir mangé dans le restaurant de la guest house choisie et profité de l’excellent accueil des habitants qui possèdent réellement le coeur sur la main, nous nous rendons dans un petit jardin tropical, simplement éclairé par la luminosité de la lune qui dans le ciel semble briller de mille feux.
En entrant dans cette eau chaude, tous nos sens perdent instinctivement pied ; aussi bien nos cerveaux que nos muscles se détendent comme du caoutchouc. Nous nous sentons admirablement bien.
Alors que nous nous relaxons, nos regards pénètrent la nuit et le ciel étoilé représente un plafond tout aussi relaxant. Le calme règne, simplement déconcerté par le bruit des mouvements légers de l’eau dans laquelle nous nous abandonnons. De temps à autres, quelques bruits mystérieux d’insectes se laissent entendre, cet aperçu auditif venant renforcer ce bien-être qui nous empli de bonheur.
Le Lac Boeri
Dans le Sud-Ouest de l’île, le lac Boeri se trouve à une altitude de 850 mètres et il s’atteint après une randonnée d’une heure sur un sentier balisé qui comporte quelques passages sur des rochers glissants. Le lac se situe dans le cratère d’un vieux volcan dans lequel a été formé : « Morne Macaque ». Il est alimenté par les précipitations et le ruissellement.
Nous faisons connaissance avec le site au travers d’une vue plongeante en hauteur, dont le belvédère s’atteint après une petite marche de 15 minutes. Mais en voyant ce lac magnifique profond à certains endroits de 35 mètres, nous ne résistons pas à le rejoindre.
Ainsi, du lac Freshwater, nous entrons sur un sentier qui nous fait traverser une nature luxuriante, sentier inscrit sur le site du patrimoine mondial. Nous traversons ainsi des paysages sauvages constitués de vastes forêts dans lesquelles émergent des sources chaudes et froides jaillissant du côté de Morne Macaque et des ruisseaux cristallins.
En arrivant aux abords du lac duquel se dégage de faux airs de la région du Connemara, nous pouvons enfin souffler et profiter de ce panorama qui ravit notre vue. Nous tentons une petite baignade, mais la fraîcheur de l’eau nous empêche d’y plonger une autre partie de notre corps que nos doigts de pieds.
Le Boiling Lake
Situé à 11 kilomètres de Roseau, en plein cœur du : « parc national de Morne Trois Pitons », le Boiling Lake, deuxième plus grand lac bouillant au monde, est une fumerolle inondée qui repose au fond d’un grand bassin en forme de gouffre.
Rempli d’une eau bleu grisâtre bouillonnante à une température de 92 degrés, généralement enveloppée d’un nuage de vapeur, il mesure un peu plus de 60 mètres de diamètre. Se trouvant à proximité d’un volcan, qui émet de la vapeur et des gaz s’échappant du magma en fusion, son eau en perpétuelle ébullition est constamment alimentée par les précipitations et deux petits ruisseaux.
Aux abords, il se dégage une forte odeur de soufre, la zone étant pourvoyeuse de vapeurs et de gaz qui s’échappent de marmites d’eau sulfureuse bouillonnante et bouillante ainsi que de petits geysers pulvérisés.
Pour l’atteindre, il est nécessaire d’effectuer une randonnée de près de 7 kilomètres qui nécessite 3 heures de marche. Le début de la randonnée commence à Laudat, par : « les gorges de Titou » et continue par la Breakfast River. Après avoir atteint Morne Nicholls dont l’altitude est de 966 mètres, le visiteur atteint la vallée de la désolation où il est accompagné de vastes fumeroles qui s’échappent de geysers et de fissures omniprésentes.
Une énième descente dangereuse dans la vallée de la désolation, suivie d’une longue randonnée devant des sources de soufre et des bassins chauds, plus loin, le lac s’aperçoit enfin et au travers de sa constitution, il provoque immédiatement outre un sentiment d’accomplissement, un visuel digne des plus grands films dystopiques.
Si la randonnée peut être effectuée en indépendant, il est préférable de se faire accompagner d’un guide qui connaît le secteur. Bien que le sentier soit praticable, il présente plusieurs dangers, surtout aux abords du lac et à ses nombreuses émanations de soufres qui peuvent provoquer des étourdissements.
En outre, la croûte chaude de cette vallée volcanique est ouverte par des fentes et des geysers qui créent des bassins de boue grise bouillante où vivent des algues aux couleurs vives dans des ruisselets riches en minéraux.
Le Fresh Water Lake
Le Fresh water lake se trouve en fin d’une route goudronnée, non loin du lac Boeri. Plus précisément, il est nécessaire de rejoindre le Fresh water lake afin de débuter la randonnée permettant d’arriver au lac Boeri. De ce fait, il très facile d’accès.
Se trouvant à une altitude comprise entre 659 et 818 mètre, il s’étend sur plusieurs kilomètres carrés et il est entouré d’une végétation dense, qui lui donne un sempiternel côté sauvage intéressant.
Il est possible d’y effectuer autour une belle randonnée en boucle sur une distance de près de 4,7 kilomètres sur un sentier balisé et tracé.
Sur le lac, une des activités phares reste la location de kayak, pour une dizaine d’euros, ce qui permet aux utilisateurs de le découvrir dans les moindres détails. La nage est une des autres activités appréciées ; néanmoins, la baignade n’étant pas surveillée et certaines parties du lac, profondes, les adeptes de la nage doivent prendre leurs précautions pour ne pas courir de risques inutiles en s’y baignant.
Pointe Michel
Petit village de la côte Sud, Pointe Michel, peuplé de 1200 habitants est un village tout ce qu’il y a de plus banal. Il est constitué de maisons colorées et d’une petite côte escarpée, pas spécifiquement adapté pour le farniente.
Néanmoins, il est surtout connu pour ses petits commerces de restauration rapide, qui proposent plusieurs spécialités locales. Ainsi, le village semble perpétuellement parfumé d’une odeur agréable de nourriture qui embaume l’air.
Le visiteur peut se perdre au travers de ses petites ruelles pour tomber sur des vendeurs de rue, armés simplement d’une grille sur laquelle ils font cuire de la viande ou du poisson qu’il convient de déguster sur place ou plus tranquillement, assis sur un rocher, face à la mer.
Réserve Caraïbe : le territoire des Amérindiens Kalinagos
Appelés également : « Territoire Kalinago », du nom du peuple indigène fort de ses 3000 membres qui y vivent, la réserve Caraïbe s’étend sur 15 hectares au Nord-Est du pays.
En raison de son relief fortement accidenté, le territoire ne dispose que de deux points d’accès, à l’Océan Atlantique. Il n’est donc pas visité par les touristes, pour la qualité de ses espaces naturels, mais plutôt, car il représente un formidable moyen de découvrir les modes de vie d’une population présentes sur place bien avant l’arrivée de Christophe Colomb dans les Amériques.
Les résidents partagent la propriété commune de toutes les terres situées à l’intérieur des frontières du territoire et disposent d’un gouvernement local et d’institutions du Conseil Caraïbe, avec à sa tête le Chef Caraïbe, qui dispose d’un pouvoir équivalent à celui d’un maire d’une commune à statut spécial au sein de la Dominique. Le centre administratif est situé à Salybia, le plus important des huit villages du territoire.
Si la population est l’une des plus pauvres de l’île, elle est régie par des lois qui lui sont propres, quand bien même ne différant pas fortement de la législation nationale.
Principalement regroupée dans le village de Bataka, le territoire possède un village culturel : le Kalina qui permet aux visiteurs de découvrir des habitats traditionnels indiens. Néanmoins, aujourd’hui, les maisons ont tendance à être construites sur une base moderne, avec du béton.
Le territoire est traversé par : « la Crayfish river », une rivière qui permet à la population locale de pêcher et de se déplacer. Par ailleurs, il est possible pour quelques euros d’y effectuer une balade en bateau. Quelques armateurs ou pêcheurs proposent ce service.
Dans le registre des découvertes, les visiteurs apprécient les travaux artisanaux développés au sein du village culturel ou plus généralement, aux abords des maisons. Principalement de la construction de bateaux et de la vannerie. Ces ventes artisanales effectuées après des exhibitions représentent pour certaines familles, leur principale source de revenus.
L’escalier naturel : « Tête de Chien »
L’escalier : « Tête de chien » se trouve sur le territoire Kalinago, sur la côte Est de la Dominique, vers le village de Sineku.
Il s’agit d’un écoulement de lave refroidie qui revêt les caractéristiques d‘une sorte d’escalier où par magie, la lave a pris la forme de différentes marches successives, un peu comme si l’Homme y avait posé sa vision artisanale.
L’escalier, d’après les légendes aurait la forme d’un boa constrictor ayant émergé pour permettre à l’océan de fonder le premier village du territoire Kalinago.
En arpentant, après une courte descente, l’escalier, le visiteur se retrouve sur une côte escarpée de laquelle, il peut profiter des magnifiques paysages offerts par l’océan. Sur le sol, l’érosion qui a creusée son sillon durant plusieurs millions d’années offre des piscines naturelles dans lesquelles, il est possible de s’y baigner.
La Plaine et la Roche : Sari sari Falls et Victoria Falls
Situées dans l’Est, plus précisément dans le Sud-Est de l’île, les chutes : « Sari Sari et Victoria », sont distantes de 10 kilomètres et peuvent être atteintes après une belle randonnée qui débute dans la vallée de Zion.
Ainsi, après avoir longé la rivière blanche durant près de 45 minutes, dont le tumulte de ses eaux lui donne cette couleur, synonyme de remous, le visiteur parvient jusqu’à : « Victoria falls », une belle cascade qui semble se découper en deux parties qui n’en forment réellement qu’une. Si le sentier, quand bien même n’est pas compliqué, les derniers mètres sont effectués au travers d’une gorge présentant quelques passages dangereux, sur des rochers glissants.
Dans un décor paradisiaque, la chute dégage une couleur rougeâtre et blanche alors que la façade de la falaise et les rochers à sa base sont d’une couleur orange due aux dépôts de minéraux.
Une forte odeur de rouille se dégage du site. Si certains locaux tentent la baignade, il est en revanche déconseillé d’y plonger la tête, étant donné la teneur en minéraux de l’eau.
Un peu plus, vers le Nord, en longeant la route qui mène vers la Plaine, un autre sentier permet de rejoindre les petites chutes : « Sari Sari ». Un peu moins imposantes que les chutes Victoria, elles nécessitent pour les rejoindre, une randonnée d’une heure également sur un sentier non balisé. Moins connues que leurs consœurs, elles se trouvent dans une zone, où le sauvage rime avec le spectaculaire.
Précisons qu’il est possible de se baigner dans la White River, plus spécifiquement à : « la Pointe Mulâtre », l’endroit le plus adapté.
La plage Rosalie
Sur la côte Nord, à proximité de la ville éponyme, la plage Rosalie est nichée dans un écrin de verdure, dont le côté sauvage est un véritable diamant brut.
Appréciée des locaux et des touristes pour sa beauté, elle est un trésor sauvage entouré d’une végétation dense. Constituée de sable noir, elle est généralement déserte et permet de s’adonner au farniente et à la plongée, en profitant pleinement de ce que la nature offre de mieux.
En longeant la côte et en s’enfonçant dans des petites criques faciles d’accès, le visiteur après avoir arpenté quelques rochers présents sur le chemin peut en prendre plein les yeux. Une véritable bouffée de naturel, où les palmiers, outre leur côté exotique, permettent de se protéger d’un soleil dont les rayons transpercent les corps qui n’auraient pas été recouverts par suffisamment de crèmes à l’indice élevé.
Cold Soufrière
Dans le Nord, entre les villes de Penville et de Savanne Paille, la Cold Soufrière est une curiosité géologique se trouvant aux abords d’une forêt de palmiers somptueuse.
Après une randonnée de dix minutes, sur un sentier balisé, le visiteur parvient devant cette source de laquelle se dégage une odeur forte de soufre. Mais, sa particularité réside au fait qu’elle est froide.
Ainsi, sur le site, quand bien même emplie par cette fragrance qui dégage les poumons, le visiteur est surpris de pouvoir mettre ses mains au cœur de cette eau qui bouillonne sans la température qui va avec.
Au-dessus de la source, un ponton de bois permet de découvrir le site dans de relatives bonnes conditions.
Chaudière Pool
Dans le Nord de l’île, sur la rivière Hampstead, après quelques minutes de marche sur un sentier praticable en 4/4, la chaudière pool est une sorte de petit renfoncement naturel constitué par l’ergonomie du site.
Piscine naturelle alimentée par une petite chute d’eau, elle est accessible après une balade de 15 minutes sur un chemin semi-balisé, traversant une belle forêt et ses nombreux champs d’ananas, de goyaviers et de manguiers.
Un premier bassin plus tard, le visiteur découvre, le deuxième bassin prolongeant le deuxième bras de la rivière permettant de profiter d’une baignade, entouré de beaux rochers constituant des falaises ayant une hauteur d’homme.
L’eau transparente laisse apparaître de gros galets accentués par leur faible profondeur. Un véritable paradis offert à ceux qui ont fait l’effort se venir jusqu’à lui.
Chute de Bwa Nef
Dans l’extrême Nord de l’île, la chute de Bwa Nef s’atteint après une petite randonnée de 15 minutes au départ de la ville de Penville.
Le sentier balisé permet de traverser une belle forêt, accompagné par la fraîcheur générée par les arbres touffus. Sur le chemin, quelques barrières en bois permettent de l’arpenter en toute sécurité.
Une fois sur place, le visiteur se laisse émerveiller par une des plus belles cascades de l’île. Semblant perforer le ciel, la cascade dont l’eau s’écoule avec violence sur plusieurs mètres de hauteur, est entourée de grandes falaises qui lui donnent un côté assumé de canyon. Aux pieds de la chute, un petit bassin récolte l’eau qui se perd en embrun sur le site.
Cabrits National Park
Situé sur une péninsule au Nord de l’île, juste après la ville de Portsmouth, le Parc National de Cabrits a été créé en 1986 pour un double objectif : « protéger le patrimoine culturel et conserver le milieu naturel environnant » ; il s’étend sur plus de 530 hectares et comprend des forêts tropicales, des récifs de corail et des marais.
Le parc est niché entre deux sommets de volcans éteints et englobe également une zone marine de 421 hectares, située entre la Baie du Prince Rupert et la Baie de Toucar, dans laquelle, il est possible de plonger et d’observer les baleines.
Outre les belles randonnées qu’il offre, le parc accueille deux espèces d’amphibiens, 162 espèces d’oiseaux, 18 espèces de mammifères, 20 espèces de crabes et 2 espèces de scorpions.
Morne Trois Pitons national parc
Dans le cœur de l’île, le Parc National Morne Trois Pitons, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1997 est constitué de forêts primaires verdoyantes entourant des sommets montagneux magnifiques.
Le parc regorge de trésors naturels : « Emerald Pool, Middleham Falls, Titou Gorge, Boiling Lake, Freshwater Lake, Boeri Lake, Morne Anglaise, Morne Watt et Morne Micotrin».
Le parc englobe une forêt tropicale luxuriante associée à des caractéristiques volcaniques d’un grand intérêt. Possédant certains sommets qui culminent à 1 342 mètres d’altitude, ses pentes escarpées et ses vallées à perte de vue représentent une formidable zone de vie d’une faune et d’une flore riche, partiellement endémique et diversifiée.
S’étendant sur près de 7000 hectares, le parc possède un relief accidenté et abrupt ; il englobe près de 5 types de forêts ; il possède d’importantes ressources en eau douce, notamment dans les eaux d’amont des ruisseaux et des rivières de la moitié Sud de l’île.
Morne Diablotin national parc
Dans le Nord du pays, le Morne Diablotin est un Parc National s’étendant sur plus de 3.300 hectares ; il a été fondé en 2000, dans le but premier de protéger : « le perroquet Sisserou », l’emblème du pays.
Second parc en fonction de sa superficie, il abrite le Morne Diablotin, d’une altitude de 1 447 mètres, qui constitue également un des plus anciens massifs volcaniques de l’île.
Apprécié des visiteurs qui peuvent y effectuer de belles randonnées, il englobe plusieurs rivières, dont la rivière Toulaman et la rivière Layou, la plus longue et la plus rofonde de l’île.
Il est possible de rejoindre le sommet du Morne Diablotin, au travers d’un seul sentier qui débute sur son flanc Nord-Ouest. Une autre randonnée appréciée permet de rejoindre la cascade Syndicate. La végétation du parc est principalement constituée d’une forêt pluviale et d’une forêt de montagne. Parmi les espèces présentes, citons : « le palmier montagne et des fougères ». En ce qui concerne la faune, nombre d’espèces rares peuvent y être observées : le Sisserou ou Amazone impériale (Amazona imperialis), l’amazone à cou rouge (Amazona arausiaca) et le colibri à tête bleue (Cyanophaia bicolor).
Roseau
Capitale et plus grande ville de la Dominique, Roseau est située le long de la mer des Caraïbes. Elle est peuplée de 16 577 habitants et elle est traversée par un petit fleuve côtier éponyme.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous découvrons une capitale présentant une combinaison d’architecture moderne et coloniale, justifiée par son histoire et ses fondements.
Si la ville est le siège des principales administrations politiques et gouvernementales du pays, elle possède également quelques sites touristiques intéressants. Son centre est constitué d’un regroupement dense de petites maisons.
La ville est bâtie selon une architecture coloniale classique en ne comportant que très peu d’espaces verts. Les rues se croisent en angle droit, caractéristique des Antilles. Roseau est ainsi divisée en environ 80 blocs rectangulaires, chacun d’environ 30 hectares. Une grande partie de l’influence française se retrouve le long de la rue King George V. Autour de la ville, il y a de nombreux exemples de l’influence anglaise dans les grandes maisons de ville coloniales et les bâtiments gouvernementaux coloniaux.
En arpentant les ruelles animées et emplies de petits vendeurs de rue, nous parvenons jusqu’au quartier central, qui quand bien même entouré par la Mer et par le fleuve Roseau, présente une urbanisation massive au travers de la fusion entre des maisons de tailles différentes et de structures en béton modernes encore plus grandes.
Le Dominica Museum se trouve dans un petit bâtiment orange construit en 1810, sous l’époque coloniale. Pour une entrée coûtant 3 dollars US, le musée présente des expositions permanentes constituées par : « Lennox Honychurch », l’historien du pays, expositions qui en apprennent beaucoup sur la vie des habitants ainsi que sur leur histoire.
Le fleuve est un autre pourvoyeur de visiteurs, puisque nombre de bars et de restaurants ont été construits sur ses berges, donnant à certains lieux, les attraits suffisants pour en faire un incontournable.
D’un point de vue religieux, la ville compte de nombreuses églises, ainsi que la cathédrale catholique romaine : « Notre-Dame de Fair Heaven », qui se situe dans un petit parc entouré par un petit cimetière. Le bâtiment aux abords austères est un édifice majestueux du XIXème siècle de style gothique-roman, caractérisé par une belle sobriété qui attire les regards. La cathédrale et les églises environnantes sont toutes situées en hauteur, sur les collines, et révèlent la richesse architecturale de la ville.
La ville comporte également un grand marché en plein air qui sent bon l’exotisme au travers de ses odeurs prononcés de bons fruits et son côté visuel flamboyant.
En marge du marché artisanal, le jardin botanique attire les visiteurs qui peuvent y découvrir dans un cadre idyllique, plusieurs centaines d’espèces dont certaines endémiques au pays.
Effectuer le tour de Roseau à pied, couplé à une balade le long de la baie ou le long de la rivière jusqu’au Jardin Botanique, permet de découvrir véritablement son ambiance agréable, les habitants étant fortement agréables et sympathiques. Cette promenade permet également de bénéficier du potentiel attractif de la ville en y croisant les pittoresques petits restaurants créoles et français, les cafés et les snack -bars desquels une forte musique antillaise émerge.
Conclusion
Si la Dominique est petite en taille, elle possède des trésors géologiques exceptionnels qui fusionnent la terre, le feu et l’eau en une symphonie de bien-être, permettant à coup sûr d’y passer un excellent séjour.
Partagée entre des paysages escarpés uniques, conséquence d’une activité tectonique importante, elle donne la possibilité à tous les amoureux d’une nature préservée de bénéficier de moments intenses en se laissant transporter dans un univers irréel.
Les odeurs de soufre couplées à des fragrances fruitées font d’elle une île incontournable dans les Caraïbes. Façonnée depuis des millions d’années, il en résulte une terre de contrastes, génératrice d’adrénaline et paradoxalement de détente.
Son peuple est tout aussi généreux que l’attrait de ses contrées et qu’il s’agisse du corps ou de l’esprit, chacun y trouvera son compte.
El Salvador, un partage entre traditions et authenticité au coeur de l’Amérique centrale
Petit pays d’Amérique centrale, le Salvador a longtemps été considéré avec le Venezuela et le Honduras, comme étant les pays en paix les plus dangereux de la planète. Ravagé durant plusieurs décennies par la guerre que se livrent deux gangs : le MS 13 et le 18th Street, le Salvador a ainsi une mauvaise réputation qui lui colle à la peau. Pourtant, il s’agit d’un pays magnifique, à la population chaleureuse dans lequel nous avons passé plusieurs jours afin de vous y présenter les incontournables.
Petit pays d’Amérique central, frontalier du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua, le Salvador a subi depuis de nombreuses années, une mauvaise presse du fait de la dangerosité des maras, ces gangs tout-puissants causant nombre de victimes collatérales durant leurs différents trafics allant de la drogue, au racket à la prostitution.
Si ces victimes concernaient quasi-exclusivement les locaux, en tant que dommages collatéraux, cette médiatisation péjorative a suffi pour que les touristes ne le désertent et lui préfèrent ses voisins directs, pourtant pas moins sécurisés et à contrario, pas moins dangereux.
Afin de lutter contre cette violence endémique sur fond de trafic de drogue, le gouvernement salvadorien a décidé de frapper du poing sur la table et au travers de vastes arrestations massives de membres de gangs, le pays a subitement trouvé un équilibre depuis 2022, qui permet aux touristes de s’y rendre sans difficulté et sans danger.
Nous y avons ainsi passé plusieurs jours pour le visiter et nous vous dévoilons au sein de cet article, les sites les plus incontournables pour vous permettre de vous imprégner de cette ambiance unique d’un peuple qui a fait du partage et de l’humanité, sa philosophie de vie.
Petite ville du centre du pays peuplée de 7654 habitants, Suchitoto présente un côté village traditionnel fort intéressant. En entrant à l’intérieur de cette bourgade tranquille pavée, nous faisons connaissance avec son centre qui se construit autour de sa place centrale aux abords duquel trône fièrement l’église Santa Lucia, constituée d’une belle façade blanche.
Ses trois tours agrémentées par de grandes colonnes circonscrivent une porte de bois au-dessus de laquelle se trouve une horloge. Face à l’église, une belle fontaine propulse fortement un jet d’eau, générant à proximité de l’infrastructure quelques embruns rafraîchissant.
La ville n’est pas pavée que de bonnes intentions, mais également d’un sol dont l’origine remonte à plusieurs siècles. Les ruelles comportant des maisons colorées permettent de rejoindre le marché central dans lequel, nous faisons connaissance avec des petits vendeurs qui tentent d’attirer le chaland en rivalisant d’imagination. Si certains poussent la chansonnette, d’autres mettent en avant la qualité des produits proposés.
Dans la rue principale, des dizaines de locaux sont assis sur un muret en conversant agréablement dans une excellente ambiance. Nous faisons la connaissance d’un homme amputé d’une jambe, qui nous accueille généreusement. Il nous invite même à manger quelques crêpes fabriquées en direct par une vendeuse qui nous propose de goûter ses préparations culinaires.
Dans le marché aux poissons duquel émerge une forte odeur, nous faisons attention où nous mettons les pieds ; les découpes étant effectuées à la demande, entraînent la chute sur le sol de viscères le rendant glissant.
Culturellement, la ville comporte de belles maisons ainsi que plusieurs musées. Le : « centro arte Para La Paz » expose de nombreuses peintures émanant d’artistes locaux tandis que le musée des 1000 assiettes, comme son intitulé l’indique, met en avant de la vaisselle artistique.
A l’extérieur de la ville, les amoureux de la nature pourront se faire plaisir en découvrant les : « Los Tercios waterfall », après une petite randonnée au cœur d’un petit parc sauvage et correctement préservé.
Puerto de la Libertad
Si le centre de cette ville du Sud du pays peuplée de 35 997 habitants ne présente que peu d’intérêts, son malecon, autrement dit : « sa jetée » est fortement apprécié pour son ambiance à laquelle nous prenons part dès notre arrivée, en étant invités à partager un apéritif…à 2 heures de l’après-midi…avec un groupe de jeunes gens fortement sympathiques.
En longeant le front de mer, nous tombons sur plusieurs restaurants et bars qui se situent le long de la plage. Ces infrastructures mènent tout droit à une sorte de quartier des artisans avec lesquels nous faisons connaissance et pouvons assister à une démonstration de leur savoir-faire.
En arpentant une longue jetée, nous découvrons un beau marché aux poissons. Mis à part l’odeur assez prononcée des produits de la mer que les vendeurs proposent, nous pouvons découvrir un véritable pan de la vie locale, les biens de consommation proposés étant pêchés du jour.
En continuant notre avancée, nous bénéficions d’une belle vue sur la côte et sommes à plusieurs reprises alpagués gentiment par des vendeurs qui tentent de provoquer en nous un achat.
Dans le même temps, une vieille dame s’évertue à dépecer un poisson, alors qu’une autre en découpe un à la demande d’une acheteuse un peu pressée par le temps.
Lac de Coatepeque
Situé à une altitude de 746 mètres et ayant une profondeur maximale de 115 mètres, le lac de cratère de la montagne : « Cordillère de Apaneca » fait partie de la réserve de biosphère d’Apaneca-Llamatepec reconnue par l’Unesco en 2007.
De son nom exact : « Coatepeque Caldera », le lac est une caldeira volcanique formée au cours d’une série d’éruptions explosives rhyolitiques, il y a environ 70 000 ans par des coulées de lave.
Le lac, un des plus grands du pays qui possède une superficie de 26 kilomètres carrés se laisse découvrir dans ses hauteurs, ce qui permet de visualiser son intégration dans un paysage verdoyant, dont le sol fertile renforce la pousse des végétaux.
L’autre manière de le découvrir consiste à en rejoindre les berges. S’il paraît difficile d’en faire correctement le tour à pied, étant donné les nombreuses constructions présentes les pieds dans l’eau, il est possible de faire un arrêt à plusieurs plages aux abords desquelles se trouvent nombre de restaurants. Des entreprises privées proposent également pour quelques pesos, quelques balades et promenades en bateau.
Si la baignade reste l’activité phare développée dans le secteur, les locaux apprécient surtout le farniente, essentiellement le Week-End ou lors des vacances estivales.
Le lac comporte en son cœur l’île de Teopan, qui était anciennement un site maya d’une certaine importance. Il est possible de la rejoindre en bateau.
Chutes de Juayua (chorros de la calera)
Situées à Juayua, dans le département de Sonsonate au Sud-Ouest du Salvador, les chutes éponymes appelées également : « chorros de la calera » sont un ensemble de cascades qui se découvrent au travers d’une nature luxuriante.
Suivant le lit d’une rivière qui descend le flanc d’une montagne, les chutes se découpent en plusieurs cascades aux pieds desquelles se trouvent des piscines naturelles utilisées par les habitants et les touristes pendant les journées ensoleillées.
En nous rendant dans la ville de Juayua, nous commandons un des populaires : « Tuc Tucs » , qui, pour peu d’argent, nous emmène sur le site dans lequel, nous décidons de faire appel à un guide, qui assurera notre sécurité, étant donné que nous apprenons une agression de touristes aléatoire mais récente.
Nous commençons à nous plonger au cœur d’une nature sauvage, qui nous permet de bénéficier de magnifiques points de vue sur la vallée environnante. Le chemin que nous longeons est un chemin en terre praticable, quand bien même quelques passages nécessitent un arpentage de gros cailloux.
En arrivant aux abords de la première des nombreuses cascades qui parsèment le chemin, nous prenons grand plaisir à nous laisser bercer par la musicalité des lieux.
L’eau qui s’écoule avec fracas se projette immédiatement dans une belle piscine dont les contours ont été solidifiés avec du ciment.
Le franchissement d’un gué plus loin, nous découvrons une petite centrale hydroélectrique qui se trouve en contrebas, avant de rejoindre successivement les autres piscines et accessoirement, les cascades dans lesquelles elles se jettent, jusqu’à arriver à la plus belle d’entre elles dans laquelle, des locaux se baignent, ce qui nous donne irrémédiablement l’envie d’en faire autant.
Cerro Santa Ana
Le volcan appelé également : « Ilamatepec » est un grand stratovolcan situé dans le département de Santa Ana. Ayant une altitude de 2 381 mètres au-dessus du niveau de la mer, il est situé immédiatement à l’Ouest de : « Coatepeque Caldera » et est englobé dans le parc : « Los Volcanes ». Le sommet qui peut être rejoint après une longue randonnée de plusieurs heures présente quatre caldeiras et cratères volcaniques imbriqués, dont le plus profond contient un petit lac.
Si le volcan est endormi, il a connu de nombreuses éruptions volcaniques historiques depuis le XIVème siècle, à la fois au sommet et à partir de cônes de scories sur les flancs inférieurs, ainsi que les évents de flanc de San Marcelino. Les plus importantes d’entre elles se sont produites en 1722, détruisant le village de San Juan Tecpan, en 1904 et en 2005.
Le volcan est intégré dans un site naturel verdoyant, dont les caractéristiques changent avec l’altitude, passant d’une forêt dense à des plaines arides. Le chemin pour en rejoindre le sommet est praticable, quand bien même il est nécessaire de bénéficier d’une assez bonne condition physique pour en assurer l’arpentage en toute sécurité…et accompagnés obligatoirement comme le règlement l’exige, de la police touristique.
Playa El Tunco
Sur les bords du Pacifique, la plage d’El Tunco, située dans la ville éponyme attire nombre de surfeurs qui en recherchent les vagues, célèbres dans tout le pays. Elle est située à 8 kilomètres à l’Ouest de Puerto La Libertad et à 35 kilomètres de la capitale San Salvador.
Appréciée également des locaux le week-end pour la vie nocturne, la plage constituée de sable noir comporte plusieurs restaurants et autant de bars. Playa El Tunco, est en fait la porte d’entrée du spot de surf El Sunzal, et se trouve à quelques kilomètres d’El Zonte et de Punta Roca, deux autres spots de surf réputés.
Possédant une formation rocheuse permettant aux afficionados de prendre de belles photos en s’adonnant à leur passion, la plage est prise d’assaut le soir, lors de couchers de soleil flamboyants.
Aux alentours, deux autres spots de surfs sont appréciés : « La Bocana » et « Bocanita ». Non loin, dans la ville voisine de Tamanique, il est possible de découvrir une belle cascade du haut de laquelle, se jettent certains locaux appréciant la libération d’adrénaline provoquée par la pratique de ce sport extrême.
La route des fleurs (ruta de las flores)
La Ruta de las Flores ou littéralement appelée : « le chemin des fleurs » est comme son nom l’indique, une route qui permet de faire la jonction entre les villes d’Ahuachapan et de Sonzacate en traversant nombre de petits villages au cœur d’une région verdoyante.
Baptisée ainsi en raison des fleurs qui la bordent à la bonne saison, la route pittoresque qui alterne les altitudes différentes mesure plus de 36 kilomètres dans la zone Ouest vallonnée du pays, près de la frontière guatémaltèque et traverse la principale région productrice de café.
Dans son côté Sud, la route commence à Sonsonate dans une zone de plaine consacrée à l’élevage de bétail et à l’agriculture de plantation, en montant jusqu’au village indigène : « Pipil de Nahuizalco ».
Sur la route qui se parcourt sans arrêt en moins d’une heure, de nombreuses villes permettent de découvrir un côté authentique du pays : « Conception de Ataco, Apaneca, Juayua, Salcoatitan, Nahuizalco ». A plusieurs endroits, nombre de sentiers de randonnées permettent d’effectuer de belles balades au cœur d’une nature sauvage et préservée.
Ataco
Englobée dans le département d’Ahuachapán, Ataco ou Concepción de Ataco est une municipalité possédant une superficie de 61,03 km² et une population de 18 101 habitants.
Petite ville divisée en 11 cantons : El Arco, El Limo, El Naranjito, El Tronconal, La Ceiba, La Joya de los Apante, La Planxa, San Jose, Shucutitán et Texusín Chirizo, la bourgade fortement touristique est peuplée majoritairement d’ Amérindiens Yaqui ou pipiles.
Entourée par de la chaîne de montagnes Apaneca, la ville comporte un petit centre agréable donnant sur la cathédrale : « Avé Maria », surplombée par une petite place sur laquelle, de nombreux petits vendeurs proposent au choix des glaces, des crêpes ou des boissons.
La ville comporte deux beaux marchés. Le marché central permet à de nombreux vendeurs de proposer des produits de belles qualités. Essentiellement des fruits et des légumes. Le marché artésien, quant à lui permet aux artisans locaux de vendre leurs créations, la ville s’étant spécialisée dans les métiers à tisser.
Nombreux sont ainsi les voyageurs qui font une halte dans la ville pour acquérir des tissus ou des produits qu’ils pourront revendre dans le reste du pays ou de l’Amérique centrale.
Apaneca
A l’instar d’Ataco dont elle est voisine, Apaneca est une petite ville qui se trouve sur la route des fleurs.
Située à une altitude de 1520 mètres, Apaneca est peuplée de 8383 habitants et elle est appréciée pour la douceur de vivre qu’elle offre. Elle comporte un beau petit centre qui intègre un marché local dans lequel, les producteurs locaux proposent le fruit de leur travail.
La ville englobe une belle église dont la façade austère diffère des autres églises de la région, généralement blanches ou colorées. Ce côté authentique apporte une touche d’originalité assez suffisante pour en être attractif.
Nahuizalco
Municipalité du département de Sonsonate se trouvant sur la route des fleurs, à 74 kilomètres de San Salvador, la ville se situe à 540 mètres d’altitude sur la partie Sud de la chaîne de montagnes Apaneca. Elle compte 49 081 habitants.
Célèbre pour son artisanat en osier et en tulle, la ville est un pourvoyeur de touristes qui y apprécient la quiétude locale.
Nahuizalco est également connue pour son marché nocturne qui revêt des airs bucoliques, les vendeurs s’éclairant à la tombée de la nuit à la bougie. Arpentant de belles petites ruelles dans la pénombre, le visiteur est plongé irrémédiablement dans un univers unique qui dégage une dose suffisante de mystère pour créer une ambiance confinée apaisante.
La journée, les rues sont animées, partagées entre les petits vendeurs et les restaurants. A la sauvette, des produits sont proposés et il n’est pas rare de croiser une foule s’agglutiner autour des stands qui proposent les meilleurs prix.
La ville comporte plusieurs places intéressantes sur lesquelles, les locaux aiment se réunir afin de refaire le monde qui les entoure. Ville natale des poètes : « Alfredo Alvarado » et « Carlos Arturo Imendia », la ville possède une belle église coloniale lourdement endommagée lors du tremblement de terre de 2001 et restaurée depuis.
Salcoatitlan
Dans le département Sonsonate, Salcoatitlan est une municipalité voisine de la ville de Juayua, qui se trouve à 1045 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Peuplée de 5484 habitants, la ville possède une petite et belle église coloniale qui remonte au début du XIXème siècle, constituée de calicanto, de tuiles avec un lourd support de briques et de pierre, construite par les prêtres Santiago Quijada, Esteban España, Cosme Alonso et Juan Hidalgo. L’église est dédiée à l’archange Saint Michel.
Aux abords de l’église, une petite place permet aux locaux de se regrouper. Dans les petites ruelles qui entourent cette place centrale, quelques petits bars desquels se dégagent une musique festive, colorent auditivement l’ambiance générale.
Les gens sont souriants et accessibles ; il n’est pas rare de se faire accoster par les locaux, enchantés de découvrir des visiteurs faire l’effort de parvenir jusqu’à eux.
Ahuachapan
Couvrant une superficie de 244,84 km² et comptant une population de 110 511 personnes, Ahuachapán, capitale du département éponyme se trouve dans l’Ouest du pays, à la frontière avec le Guatemala.
Centre d’une région agricole produisant principalement du café, Ahuachapán est le site d’une centrale géothermique et d’une centrale hydroélectrique. Du fait de son activité thermodynamique, la ville est entourée de nombreuses bouches de vapeur, visibles dans les montagnes environnantes. Lieu de naissance du célèbre poète salvadorien Alfredo Espino, la municipalité d’Ahuachapán est située à 100 kilomètres de la capitale San Salvador.
D’un point de vue touristique, outre sa position géographique qui rend son passage obligé pour tous ceux qui souhaitent se rendre au Guatemala, la ville comprend une magnifique église datant de plus de 100 ans : « La Asunción », reconnaissable au travers de sa façade richement décorée.
Non loin de l’église, le parc Francisco Menéndez possède un monument en l’honneur du général : « Francisco Menéndez », ancien président de la république du pays. Le monument indique au travers d’une plaque de bronze, son ancienne maison d’habitation.
L’hôtel de ville, un bâtiment de style moderne donnant la part belle à l’art déco a quant à lui été reconstruit après un incendie dans les années 1950 et mérite également le détour. L’édifice se trouve à proximité du Parque Concordia dans lequel les locaux apprécient une belle balade. Il n’est pas rare de croiser des familles en train de déjeuner sur les nombreux bancs mis à leur disposition.
Outre ses places, le centre de la ville est constitué d’une belle rue piétonne : « le Pasaje Concordia », restaurée au début du XXIème siècle.
A quatre kilomètres au Nord-Ouest, la lagune d’El Espino qui se trouve le long de l’autoroute internationale vers le Guatemala mérite une attention. A proximité, la première bataille de l’histoire de l’Amérique centrale indépendante ayant eu lieu en 1822 : « la bataille d’Espino » est marquée par un petit monument commémoratif. Les autres attractions du secteur sont également immanquables. Parmi eux, citons : le Los Ausoles, une zone de geysers et de fontaines chaudes bouillonnantes, la lagune moràn, Atehuecillas, Malacatiupàn, le Los Encuentros marquant la rencontre entre les rivières Rio Paz et El Pulula et El Arco Duràn, réplique d’un arc français.
San Andrés
Situé dans la vallée de Zapotitán et fondé vers 900 avant Jésus-Christ, San Andrés est un site archéologique, plus précisément un site préhispanique maya reconnu et classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le petit village original fut tout d’abord abandonné vers 250 avant Jésus-Christ, lors de l’éruption du volcan voisin Ilopango, avant de voir ses habitants s’y réinstaller vers 400 après Jésus-Christ. Le déclin de la ville commença au Xème siècle après Jésus-Christ et fut réellement effectif vers 1200.
A son apogée, la ville comptait près de 12 000 habitants et fut déclarée entre 600 et 900 après Jésus-Christ, comme étant la plus importante de la vallée de Zapotitán dans le département actuel de La Libertad.
Aujourd’hui, le site accessible au public est constitué d’une pyramide restaurée avec deux terrasses, entourée par de petites collines herbeuses. Il est découpé en deux parties, une au Nord et une autre au Sud.
La place Sud comprend l’Acropole dans lequel se trouvent les structures cérémonielles et politiques. Aux extrémités Sud et Est de l’Acropole sont présentes des pyramides tandis qu’aux extrémités Nord et Ouest les visiteurs peuvent découvrir une série de pièces dans lesquelles vivaient les souverains au sein de plusieurs palais dont il ne reste que quelques structures.
Sur la place Nord ou la grande place, la pyramide appelée : « la cloche de San Andrés » est majestueuse ; elle est liée à l’Acropole par une structure en forme de L.
Casa Blanca
Casa Blanca est un site archéologique et un parc situé dans la zone de Chalchuapa , dans le département de Santa Ana. Site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il a pour origine un petit village maya occupé vers 200 avant Jésus-Christ, durant la période préclassique tardive.
Abandonné au premier siècle avant Jésus-Christ, il sera occasionnellement occupé pour des enterrements et des pèlerinages à l’époque postclassique, de 900 à 1520 après Jésus-Christ et possède un styles architectural influencé par Kaminaljuyú dans le préclassique tardif et par Copán et Teotihuacán dans le classique.
Casa Blanca est constitué de 15 structures situées au sommet d’une grande plate-forme mesurant environ 2 mètres de haut ; il s’étend sur 240 mètres du Nord au Sud, et 220 mètres d’Est en Ouest.
Les structures sont constituées de pierres séparées les unes des autres. Les fouilles ont révélé la présence de plusieurs objets dont une tête de jaguar et plusieurs têtes zoomorphes.
Joya de Cerén
Site précolombien situé à proximité de San Juan Opico et de Las Flores , dans le département de La Libertad, le site était habité depuis l’année 400 avant Jésus-Christ avant d’être abandonné 1000 ans plus tard en raison de l’éruption de la Laguna Caldera. Entre temps, le village avait déjà été abandonné temporairement suite à l’éruption d’un autre volcan vers 250 avant Jésus-Christ qui interrompit l’évolution culturelle de la période préclassique tardive maya.
Joya de Cerén est l’un des sites archéologiques les plus importants de Méso-Amérique au travers des fouilles réalisées qui ont pu mettre en avant la vie d’un village d’antan. Pour cette raison, il porte souvent la comparaison avec la ville de Pompéi en Italie.
Déclaré site du patrimoine mondial par l’ Unesco en 1993, il comprend les ruines de plusieurs maisons constituées de 3 structures distinctes : les chambres, la cuisine et la cave.
Plusieurs structures religieuses et politiques ont également été découvertes, principalement en 1976 lors de la préparation du terrain pour la construction de silos pour l’Institut de réglementation de l’approvisionnement.
Si le site ne dégage pas le côté majestueux de San Andrès ou de Tazumal, les fouilles le concernant étant toujours en cours, il possède encore de nombreux mystères et des structures encore enterrées. Si nombre de ces structures sont protégées par d’immenses bâtiments de tôles, Joya de Cerén subit néanmoins de multiples problèmes pour sa conservation. Les structures en terre compactée, perdent et gagnent facilement de l’humidité, ce qui les fragilisent.
Il est ainsi important de le visiter, les fonds récoltés servant à la continuité des fouilles et à la préservation de ce site unique, véritable pan de l’histoire ordinaire maya.
Parc national El Boquerón
Situé à proximité de la capitale, le parc national El Boquerón est un vaste parc qui comprend outre une nature luxuriante, un cratère de cinq kilomètres de diamètre et de 558 mètres de profondeur. Le sommet du stratovolcan qui se nomme San Salvador se trouve à 1 800 mètres d’altitude et le parc est accessible après avoir payé un coût de 1 dollar US par véhicule.
S’il est possible de grimper à son sommet, au travers d’une belle randonnée permettant de bénéficier de plusieurs points de vue sur les villages alentours et les plantations de café, il est obligatoire de se faire accompagner par un guide et par la police touristique, afin d’éviter les mauvaises rencontres. Le coût revient à 6 dollars US par personne.
Au sommet, le cratère principal comprend un petit cratère qui se nomme le : « petit Boquerón ». Plusieurs randonnées y sont possibles : 1 parcours d’environ 30 minutes avec 3 points de vue sur le cratère, 1 randonnée de 2 heures autour du cratère, ce qui permet également d’avoir des vues sur la ville de San Salvador, sur le volcan Santa Ana, le Honduras et l’Océan Pacifique et 1 randonnée de 4 heures pour descendre jusqu’au cœur du cratère.
Le petit Boquerón, s’est formé il y a entre 700 et 1000 ans, remplissant une ancienne caldeira. Du fait des laves de l’édifice Boquerón qui contiennent des éléments alcalins et de l’oxyde de fer, la terre est fertile, ce qui intensifie les cultures des habitants qui vivent autour du volcan. Le cratère, du petit Boquerón mesure 1,5 kilomètres de diamètre et est profond de 500 mètres.
Santa Tecla
Jusqu’en 2004, appelée : « Nueva San Salvador », Santa Tecla est une ville de 121 908 habitants, chef-lieu du département de La Libertad.
Septième commune du pays au travers de ses habitants, Santa Tecla se distingue par son architecture postcoloniale, partagée entre les inspirations françaises et espagnoles. Sans compter les nombreux styles qui en parsèment les rues : le colonial latino-américain, l’éclectique, le néo-gothique, l’art nouveau ou le néobaroque.
Ville relativement tranquille, elle possède près de 270 bâtiments historiques qui génèrent un fort tourisme. C’est ainsi cette ambiance joviale qui berce le visiteur, lorsqu’il se promène dans ses rues colorées.
La ville possède un grand parc : « le parc José Maria San Martín », restauré en 2001 qui comprend le monument du centenaire de la fondation de la ville, inauguré en 1954 et qui contient les visages sculptés : « de José María San Martín, de José Ciriaco López, de Fray Esteban de Trinidad Castillo et de l’évêque Tomás Miguel Pineda y Saldaña ». Santa Tecla comprend également le parc Daniel Hernandez qui possède un kiosque et une sculpture dédiée à : « Manuel Gallardo », une figure importante de la ville.
Dans le domaine de la culture, le palais de Tecleño construit en 1911, appartenait à la famille Castaneda qui le cède à la ville entre 1924 et 1927. Après avoir abrité les bureaux municipaux pendant de nombreuses années, il est rénové en octobre 2008 et sert aujourd’hui de palais culturel servant à promouvoir le théâtre, les arts plastiques, les récitals de poésie et la musique.
Dans le même registre, le foyer pour enfants Adalberto Guirola est un incontournable. A l’origine, asile ayant permis de recueillir de jeunes enfants orphelins, il est donné à l’état par la famille Guirola Duke, puis est géré successivement par les Sœurs de la Charité, puis par celles de Béthanie.
Il possède une façade de style romain et comprend une chapelle gothique. Au-devant du bâtiment, se trouve une statue représentant la chute au combat du colonel : « Adalberto Guirola », fils de Don Ángel Guirola de la Cotera, pendant la guerre entre le Salvador et le Guatemala en 1906. Dans les maisons d’exception, notons la présence de la maison de guirola, également connue sous le nom de : « Maison des Aigles », un bâtiment de style néoclassique, construite à la fin du XIXème siècle et comprenant deux sculptures d’aigles érigées sur un balcon.
La ville compte également de nombreuses églises, dont la plus célèbre est : « l’église du Carmen », un édifice de style gothique notable, endommagé par les tremblements de terre de 1917 et de 2001, qui l’ont laissé en ruine.
L’église se trouve dans le centre historique rénové afin d’accueillir le maximum de touristes dans des conditions optimales sur près de 18 secteurs orienté autour de la promenade éponyme, une zone semi-piétonne qui va du Palais Tecleño au centre sportif El Cafetalón dans laquelle se trouvent nombre de commerces, de bars et de restaurants.
Dans le domaine culturel, notons également la présence du musée Tecleno, un musée officiellement inauguré le 30 avril 2010 qui expose nombre d’objets historiques ainsi que la bibliothèque Manuel Gallardo ouverte en 1948 à l’initiative du Dr Manuel Gallardo qui a mis à disposition sa collection personnelle de 10 000 livres couvrant différents domaines de la connaissance, des œuvres complétées depuis par près de 90 000 ouvrages supplémentaires.
Volcan Izalco
Situé dans le parc : « Los Volcanes », qui appartient à la réserve de biosphère d’Apaneca, certifiée par l’ UNESCO en septembre 2007, le volcan Izalco est l’un des plus beaux du pays.
Se trouvant à proximité des volcans Cerro Verde et Santa Ana, il est formé par les portions de San José Miramar, San Blas, Ojo de Agua del Venado , Los Andes et El Paraíso, pour ne citer qu’elles.
Le volcan dont l’ascension est possible pour les visiteurs accompagnés de la police touristique et d’un guide, se trouve dans un parc comprenant plus de 125 espèces partagées entre une forêt tropicale à feuilles persistantes de l’Altimontane et des paysages plus arides constitués de coulées de lave. Parmi ces espèces, plusieurs sont à relever : « palo de cera, pinabete, sapuyulo, lichens, lycopodes, graminées et agaves, orchidées et broméliacées gallitos ». La faune, quant à elle comprend : « coyotes, renards épineux, cerfs, margay, buses à queue courte, buses des montagnes et aigles noirs ».
Volcan Cerro Verde
Culminant à 2 030 mètres d’altitude, le volcan Cerro Verde situé dans le parc : « Los Volcanes » est voisin des volcans Izalco et Santa Ana. Volcan éteint constituant la chaîne de montagne Apaneca, il dispose également de trois sentiers récréatifs : « Las Flores Misteriosas, Ventana a la Naturaleza et Antiguo Hotel de Montaña ».
Sa dernière éruption qui date de 25 000 ans offre des conditions idéales pour la flore, qui y pousse le long de ses flancs. Plus de 125 espèces d’arbres sont présentes dans les écosystèmes dont les mêmes que celles présentes autour du volcan Izalco. En outre, le site est constitué de 134 hectares de plantations de cyprès qui ont été introduits par les anciens propriétaires. La faune, comprend également : « des coyotes, des renards épineux, des cerfs, des margay, des buses à queue courte, des buses des montagnes et des aigles noirs ». Le secteur du volcan Cerro Verde est facilement accessible par une route goudronnée et dispose d’un centre touristique géré par l’Institut salvadorien du tourisme, de sentiers, d’un jardin d’orchidées, de belvédères, d’une cafétéria, de guides locaux et d’un hôtel de montagne.
La particularité du volcan est qu’outre son ascension sous le contrôle de la police touristique, il permet d’effectuer des randonnées et de rejoindre les volcans Izalco et Santa Ana, sur des sentiers balisés. Du moins partiellement.
Tazumal
Au cœur du département de Santa Ana, à quatre-vingts kilomètres à l’Ouest de la capitale, le site archéologique de Tazumal dont la superficie est d’environ 10 km² a été découvert par Stanley Boggs dans les années 1940.
Niché dans un ilot de verdure, il se compose de plusieurs structures ayant servi de cadre à un centre cérémoniel important ; agrandi à plusieurs reprises dans son histoire, il a été construit au début de la période classique, vers 200 avant Jésus-Christ.
Colonie maya dans le classique et Nahua dans le postclassique, Tazumal a été influencé par Copán et Teotihuacán dans le classique et par les Toltèques dans le postclassique.
Déclaré monument historique national par un décret législatif en 1947, il est constitué de 6 structures ayant un alignement Est-Ouest. Seuls 4 structures se trouvent dans le parc archéologique, les deux autres étant situés dans le cimetière général de Chalchuapa et devant l’entrée du parc.
Les visites sont possibles et les visiteurs peuvent ainsi découvrir au travers de ruines admirablement conservées, tout un pan de la vie religieuse d’antan, la structure la plus importante étant une grande pyramide posée sur une plateforme, dont la montée est à l’instar des nombreux autres sites archéologiques, interdite.
El Cuco
Sur la côte de l’océan Pacifique dans une ville éponyme, dans la partie Sud du pays, la plage d’El Cuco fascine et attire chaque année toujours plus de visiteurs.
Constituée de sable noir, elle se rejoint facilement et permet de s’adonner aussi bien au surf qu’au farniente. Elle possède plusieurs restaurants et tout autant de bars. Des hôtels ainsi qu’une école de surf sont également présents.
Quand bien même, appréciée à la fois par les locaux que les touristes, elle dégage ce côté authentique sans dénoter une sorte de saturation claustrophobique.
Souvent, il est possible d’y croiser des sportifs pratiquer de nombreux sports : football, volley-ball, jogging ou tout simplement, marche le long de la côte. Pour quelques pesos, les visiteurs de Playa El Cuco ont la possibilité de faire des excursions en bateau vers les îles et les spots de surf populaires, de pêcher en mer et de faire du ski nautique.
Santa Ana
Deuxième plus grande ville du pays, située à 64 kilomètres au Nord-Ouest de San Salvador, Santa Ana compte environ 374 830 habitants et constitue une destination touristique majeure pour le pays.
Ville incontournable, Santa Ana possède une architecture datant du XIXème siècle dont les principaux monuments se trouvent autour du parc Libertad construit en 1890 suivant une volonté de l’ancien président : « Francisco Menéndez ».
En entrant dans la ville après avoir découvert de larges avenues, nous sommes immédiatement plongés dans cette ambiance particulière de grand village en rejoignant le centre historique représentant son noyau urbain d’origine autour duquel son expansion a été effectuée.
Nous retrouvons immédiatement les origines précolombiennes de la ville au travers du parc Libertad, anciennement : « Plaza Major » où nous faisons connaissance avec l’hôtel de ville, mais également la cathédrale qui semble briller de mille feux.
Le parc bondé de monde expose également le monument à la liberté et le monument au musicien de Santa Ana : « David Granadino ».
Notons que le centre puise également dans d’autres inspirations, puisqu’il comprend des biens immobiliers de styles différents dont : 210 de style néoclassique , 5 de style gothique , 64 de style néocolonial, 102 de style traditionnel et 170 de style contemporain.
En nous baladant autour de la place, nous n’hésitons pas à découvrir cette belle cathédrale qui nous fait face, dont le blanc de la façade semble immaculé. La cathédrale est bordée par une belle fontaine. Son intérieur sobre compte de nombreux croyants à la ferveur forte.
Nous rejoignons ensuite le parc Menéndez, entouré d’anciens bâtiments de la ville dont la Casa del Niño , l’église El Calvario et le centre gouvernemental. Et ce, avant de nous diriger vers le marché central dans lequel nous vivons un moment unique, partagés entre un visuel fort et un odorat fruité. Sans compter les exhortations des vendeurs qui tentent de vendre leurs produits à grand renfort d’accents chantant.
La ville abrite de nombreux biens d’exception dont la maison où vécut le général et ancien président : « Tomás Regalado », utilisée actuellement par une banque, la maison de l’ancien président : « Pedro José Escalón », ainsi que d’autres demeures telles que le Western Athletic Club où se trouve le Centre des Arts, l’école José Mariano Méndez et le Casino militaire d’Amérique centrale. Dans le domaine du religieux, la ville compte de nombreuses églises dont : l’église du Carmen, l’église de San Lorenzo et l’église de Santa Barbara, chacune possédant des caractéristiques les rendant incontournables.
San Salvador
Capitale moderne, San Salvador abrite le siège des trois pouvoirs de l’État et les principales entreprises de l’économie du pays. Peuplée de 290 000 habitants, la ville est partagée entre un centre moderne et un coeur plus historique.
Lorsque nous entrons dans la ville, après avoir traversé un centre d’affaire résolument nouveau, nous nous dirigeons vers la cathédrale Métropolitaine du Divin Sauveur du Monde qui nous accueille au travers d’une belle façade imposante.
Nous nous garons autour d’une petite place sur laquelle de nombreux locaux sont assis sur des bancs. Nous avons à peine le temps de poser les pieds sur le sol que nous sommes accostés par plusieurs policiers touristiques qui pour notre sécurité, nous proposent de nous accompagner. Nous acceptons, surtout devant leur insistance.
Et c’est en compagnie de 3 agents lourdement armés, que nous parcourons les rues de la ville, des rues authentiques dans lesquelles, les petits commerçants sont omniprésents. Sur la Plaza Salvador del Mundo, nous découvrons le Monument au Divin Sauveur du Monde, dédié au Patron de la ville et symbole du pays. Non loin, nous découvrons également l’église de La Merced dont le clocher sublime est considéré comme un monument national.
Notons que le centre comporte également d’autres monuments d’exception, dont le mausolée de l’écrivain Alberto Masferrer.
A ses côtés, l’église Nuestra Señora de Candelaria nous émerveille par sa sobriété tandis que le Théâtre National de San Salvador décèle un côté plus enthousiasme.
Toujours dans le centre et avant de visiter la cathédrale Métropolitaine du Divin Sauveur du Monde, nous faisons un petit détour pour rejoindre le Palais National et l’ hôpital Rosales en passant devant la Maison des Académies et le parc Venustiano Carranza qui nous permet de nous détendre, à l’ombre sous un arbre.
La nouvelle Plaza Libertad dans le centre historique permet de découvrir un autre visage moderne de la ville. Grâce à ses nombreuses illuminations qui révèlent leur potentiel à la tombée de la nuit, la place et sa végétation disposée en une sorte d’étoile amènent un côté contemporain assumé. Plusieurs autres places sont également appréciées des locaux comme des touristes. Nous citerons ainsi : la Plaza Francisco Morazán , la Plaza Barrios et la Plaza Libertad comprenant le Monument aux Próceres.
A l’Ouest de la ville se dresse le Monument à la Révolution, érigé au milieu du XXème siècle siècle.
Dans le domaine de la culture, la ville comporte plusieurs musées. Le musée national d’anthropologie Dr. David J. Guzmán est une institution dédiée à l’étude et à la préservation de l’identité du pays grâce à des expositions intéressantes. Inauguré en 2003, le Musée d’Art d’El Salvador propose également nombre d’expositions d’arts nationaux et privées, en plus d’autres programmes et activités éducatives. Le Centre d’histoire militaire comprend quant à lui : le musée d’histoire militaire, la place commémorative de la souveraineté nationale, la carte en relief à l’échelle d’El Salvador et occupe les anciennes installations de la caserne El Zapote.
Les autres musées sont moins connus, mais pour autant, pas inintéressants : « le musée Tin Marín, le musée d’histoire naturelle à l’intérieur du parc Saburo Hirao, le musée du Verbe et de l’Image , le musée d’Art Populaire, le Musée Universitaire d’Anthropologie appartenant à l’Université Technologique d’El Salvador, le Musée de la Banque Hypothécaire d’El Salvador et le Musée du Chemin de Fer ». Après avoir arpenté les quartiers populaires et découvert la vie intense d’un long marché local s’étendant sur plusieurs pâtés de maison, nous retournons à notre véhicule et prenons conscience que nombre de militaires en arme sont présents en toute discrétion…du moins, tentent-ils…afin d’assurer notre sécurité, une notion fondamentalement essentielle pour les autorités du pays.
Conclusion
En arrivant au Salvador, en franchissant la frontière du Honduras, nous avions peur de nous trouver dans un pays dangereux, la mauvaise presse l’accompagnant ayant eu raison de notre sérénité.
En réalité, nous avons découvert un pays dans lequel nous nous sentions en sécurité, les problèmes pouvant être rencontrés ne concernant pas les touristes.
Nous avons également durant plusieurs jours rencontré un peuple jovial et empathique, toujours enclin à nous parler ou à nous sourire. Le pays est riche de magnifiques paysages naturels et il possède une histoire chargée, l’architecture des villes dégageant cette érudition à laquelle nous avons pu prendre part.
En outre, depuis 2022, le gouvernement a mis en place toute une série de mesures luttant contre les gangs, ce qui permet aujourd’hui, de bénéficier d’un confort de visite indéniable. Une raison de plus de découvrir ce petit pays d’Amérique centrale sans se restreindre.
Souvent caractérisé par les médias uniquement au travers du prisme des nombreux problèmes qu’il a subi, partagé entre une guerre avec son voisin, une crise économique, un conflit politique, des difficultés territoriales et des catastrophes naturelles, le Liban reste malgré tout un joyau de l’humanité, grâce à sa population généreuse et des sites touristiques uniques. Nous y avons passé un long moment et vous en présentons son vrai visage et ses incontournables.
Se trouvant au Proche-Orient, le Liban ou autrement appelé : « République libanaise » est entouré de la Syrie et d’Israël, tout en partageant une frontière maritime avec Chypre.
Si le pays fait beaucoup parler de lui ces dernières années, c’est surtout pour les problèmes qui l’ont frappé et ont entraîné les médias occidentaux dans une déconsidération revêtant la forme d’une publication de masse sur ses problèmes et non ses solutions, ses inconvénients et non ses avantages.
Les gouvernements occidentaux ne sont pas en reste, puisque nombre d’entre eux en considèrent une grande partie de son territoire comme dangereux, ce qui a tendance à jeter l’opprobre sur toute une population qui ne le mérite pas. Un peu comme l’a vécu la Mauritanie avant de redevenir visitable aux yeux du monde.
C’est ainsi dans ce pays que nous avons passé plusieurs jours et dès l’annonce de notre voyage, nous avons pu ressentir toute la méfiance de nos proches au travers des recommandations de méfiance reçues, recommandations plus ou moins abusées, voire hypertrophiées, certains considérant à tort le Liban avec la Libye qui pourrait s’apparenter à un homonyme, d’autres estimant que tout ce qui s’apparente au Moyen, ou au Proche Orient reste dangereux.
Il faut dire, que ces dernières années, le pays n’a pas eu de chance. Après une guerre avec son plus proche voisin : « Israël », le Liban a subi une crise politique majeure, puis à cette crise politique, s’est rajoutée une crise économique, qui a entraîné le pays dans une récession et une inflation, responsable d’un écroulement de son système bancaire. Avec pour conséquences pour les habitants, une incapacité de pouvoir accéder à leurs fonds bancaires, à utiliser une carte de paiement, à avoir accès aux crédits, voire même, pouvoir assurer leur avenir, étant donné que la livre libanaise fluctue tellement que les prix indiqués sur un menu, sont rarement valables plus de 24 heures.
En outre, le pays subit depuis plusieurs années, une arrivée massive de réfugiés syriens et un départ tout aussi important d’une grande couche de la population, qui après avoir perdu espoir, s’est tournée vers la France, les États-Unis et l’Occident en général pour y travailler en y exploitant leurs compétences, des compétences qui aujourd’hui font cruellement défaut au Liban. Mais comment en vouloir à ces émigrés libanais, en sachant que même le système des retraites a été abrogé et entraîne certaines populations de personnes âgées dans l’extrême pauvreté.
Malgré tout, le pays est un trésor et un joyau de l’humanité. Un trésor, car il possède des sites comptant parmi les plus beaux au monde. De la grotte de Jeita aux temples de Baalbeck, en passant par Anjar ou la vallée de la Qadisha, le pays en lui-même est une ode aux plus belles créations humaines.
Mais, le Liban est également l’étendard de la gastronomie travaillée. Des mezzés à la restauration rapide, en passant par des desserts succulents, aucune région ne peut prétendre ne pas posséder un savoir-faire qui en fait sa renommée mondiale, des spécialités si exceptionnelles que nombre de pays tentent d’en affirmer sans vergogne la paternité.
Surtout, le pays est parvenu depuis des siècles à devenir la fusion interreligieuse parfaite. Une véritable image d’Épinal qui n’est pas usurpée. Ainsi, dans les foyers, s’il est possible de vivre une tolérance parfaite, revêtant la forme d’unions mixtes, cette symbiose s’aperçoit également dans le domaine public où les religieux côtoient les athées, où les traditions avancent main dans la main avec la modernité. Des cathédrales construites aux côtés des mosquées permettent de resplendir la religion dans ce qu’elle a de plus pur, de plus noble.
Et pour finir, sa véritable essence se retrouve dans la gentillesse de son peuple, un peuple toujours enclin à sourire et à communiquer. Un véritable accueil à chaque coin de rue, un peuple humain et sincère qui démontre sa capacité à se relever de toutes les situations difficiles qu’il a eues et qu’il pourra avoir à traverser. Un symbole du bien-vivre ensemble dont les tréfonds de ses contours se remarquent au travers chaque visage rencontré. Partage, simplicité, et solidarité en sont l’étendard de la représentation.
La préparation du voyage
Pour préparer notre voyage, nous préférons nous entourer de guides, afin de pouvoir découvrir le pays en profondeur.
En passant quelques appels de collègues et en nous rendant sur les forums de voyageurs, deux noms ressortent : Walid et Joanna, que nous nous empressons de contacter sur Whatsapp.
En décrochant et en nous saluant grâce à sa voix suave et charmante, Walid à qui nous parlons en premier nous rassure et nous conquis immédiatement.
Durant de nombreux jours et alors que nous sommes également conquis en parlant avec Joanna, nous préparons notre voyage jour après jour et à chaque instant qui passe, nous devenons de plus en plus impatients, concomitamment de découvrir ce pays et de rencontrer nos guides, qui en plus d’être économiques pour nous en nous empêchant d’avoir besoin de louer un véhicule, nous évitant des frais inhérents (essence, location et assurance), ce qui in fine, revient à une sorte d’équivalence.
En outre, le fait de bénéficier d’un chauffeur guide permet d’en voir beaucoup plus du pays et de se trouver constamment en sécurité sans perdre de temps à trouver son chemin. Surtout, après avoir appris que la conduite libanaise est avec la conduite égyptienne, une des plus anarchiques au monde.
Pour contacter Walid, il convient de composer le numéro : 00 961 3 254 949. Il est francophone, anglophone et est joignable sur l’application gratuite Whatsapp. Sa société de voyage s’appelle Dido Tours.
Pour contacter Joanna, il convient de composer le numéro 00961 3 392 209. Elle est francophone, anglophone et est joignable sur l’application gratuite Whatsapp.
Johanna travaille également pour l’agence de voyage qu’elle a créée avec sa tante. L’agence qui s’appelle Beyond 961 peut vous organiser des voyages complets au Liban et le site de l’agence est consultable à l’adresse mail : https://brasiliatravel.net
En ce qui concerne les hébergements, le pays compte de nombreux hôtels. Mais pour bénéficier de prix plus avantageux, nous décidons de faire appel à un loueur particulier qui possède près de 20 appartements, tous aussi beaux les uns que les autres et avec des prix défiants toute concurrence.
Ralph Massabni est le propriétaire de ces appartements de haut standing. L’homme, aimable, serviable et généreux est joignable au 00 961 3 844 219 ou par mail sur le : rmas@gmx.net Nous réservons un grand appartement à Beyrouth, ainsi qu’un appartement à Harissa et pouvons bénéficier de tarifs imbattables, négociés en amont de notre voyage.
Pour les vols, nous choisissons de partir avec la compagnie Transavia, et réservons nos billets pour un coût total de 260 euros par personne.
En arrivant dans le pays, en tant que Français, nous recevons le visa 1 entrée, directement à l’aéroport, gratuitement. Une bien belle surprise !
En ce qui concerne le change, étant donné que le marché fluctue d’un jour à l’autre, nous changeons des petites sommes. Le problème est qu’il faut toujours avoir du liquide sur soi. Si le dollar est accepté presque partout, la livre libanaise qui subit une inflation galopante et incontrôlée reste la monnaie de prédilection. Par contre, il est presque impossible de régler avec une carte bancaire, mis à part dans les grands établissements et à l’aéroport dans les duty free.
Si le coût de la vie a beaucoup augmenté ces dernières années, il reste de 30 à 40 % inférieur à la France, ce qui permet de bénéficier de latitudes dans les dépenses pour un Français ou un Européen. Les entrées dans les sites touristiques ne dépassent pas les 3 euros et il est possible de manger pour moins de 4 euros par personne et par repas.
Contrairement à ce que vous pouvez entendre dans les médias, si le pays subit des difficultés, les magasins ne manquent de rien et sont très bien fournis.
Et en ce qui concerne la sécurité, identiquement à l’achalandage des commerces, n’écoutez pas les mises en garde : le pays est sûr et sécurisé ! Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, des grandes villes aux petits villages, il ne vous arrivera rien. Tous les habitants possèdent une richesse humaine inégalée et seuls les sourires et les salutations vous accompagneront.
Afin de vous montrer la réalité du pays et sa beauté, nous avons écrit plusieurs récits de voyage composés de plusieurs centaines de photos. Pour découvrir la partie concernant le Liban du Centre et de l’Est, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/liban-du-centre-et-de-lest-recit-de-voyage/
En arrivant aux abords du sanctuaire appelé également : « monastère Saint Maroun » qui se trouve dans la ville d’Annaya, nous sommes accueillis par une mosaïque de grande taille de l’homme de foi béatifié par le pape, qui marque l’entrée de ce lieu saint pour les chrétiens maronites.
Le sanctuaire est intégré dans un cadre verdoyant faisant face à une vallée qu’il surplombe. A l’entrée, une femme à genoux récite des cantiques face à la mosaïque tandis qu’une autre nous explique qu’elle a décidé de vivre en ascète dans le monastère en silence durant les trois prochains jours.
Nous entrons dans le sanctuaire et outre plusieurs reliques ayant appartenu au Saint, nous découvrons le cercueil de verre dans lequel il a été placé à sa mort. Le cercueil constitué de vitres transparentes laisse apparaître plusieurs tâches qui semblent être constituées de sang et d’autres liquides que nous ne parvenons pas à définir.
En arpentant les couloirs, nous parvenons jusqu’à l’emplacement du nouveau tombeau constitué d’un cercueil en bois devant lequel, plusieurs pèlerins s’agenouillent avec ferveur.
Le sanctuaire comprend une petite église dont l’intérieur est orné de magnifiques icônes. Parmi les fidèles, la femme que nous avons croisé à notre arrivée, les yeux fermés qui semble avoir commencé à garder le silence pour vivre plus en profondeur sa foi.
Notre Dame du Liban
Dans la ville d’Harissa, sur ses sommets, alors qu’elle s’aperçoit de loin, Notre Dame du Liban, un lieu saint dédié à la Vierge Marie, représentée en une grande statue resplendissante surplombant la baie de Jounieh et plusieurs chapelles, nous accueille.
Après avoir garé notre véhicule, nous sommes immédiatement plongés dans l’ambiance sainte des lieux au travers d’une musique liturgique diffusée avec douceur dans de nombreux haut-parleurs.
Entourant un grand socle constitué d’escaliers permettant de grimper au sommet qui porte la Vierge, plusieurs petites chapelles, que nous prenons grand plaisir à visiter. Dans une d’entre elles, une messe est donnée et avec ferveur, le prêtre fend le pain et commence à distribuer l’hostie.
Sur les côtés, une grande basilique reconnaissable à sa façade en verre, fermée pour l’occasion, mais qui peut accueillir jusqu’à 3000 fidèles en même temps ; nous rejoignons le socle central, dans lequel nous pénétrons pour découvrir une belle chapelle.
Nous grimpons ensuite les nombreux escaliers en colimaçon qui l’entoure et parvenons jusqu’au sommet d’où outre le fait de nous rapprocher de la statue de la Vierge Marie, nous bénéficions d’une vue étendue et magnifique sur la baie en contrebas.
Musée de Gibran Khalil
Situé à Bcharré, à 120 kilomètres de Beyrouth, le musée Gibran Khalil dédié au poète, écrivain et philosophe libanais éponyme décédé en 1931, nous accueille dans une ancienne caverne surmontée d’un monastère ou du moins d’un bâtiment de forme rectangulaire ayant été utilisé comme tel par les pères carmélites, avant son rachat par l’artiste afin d’en faire sa retraite.
En arrivant sur le site et bien avant de découvrir ce beau bâtiment, nous longeons une sorte de petite voute naturelle constituée de nombreux escaliers. Il va s’en dire qu’au cœur de la vallée de la Qadisha, la vue sur la campagne environnante est sublime.
Le premier étage du musée dans lequel nous entrons, expose de nombreux objets et peintures de l’artiste. Au travers de pièces blanches, le style épuré de l’endroit dénote un minimalisme qui accentue la portée des œuvres. Fondé en 1935, le musée expose ainsi près de 440 peintures et dessins que Gibran Khalil a conçus alors qu’il se trouvait à New York, durant une grande partie de son existence.
En descendant un autre escalier, nous rejoignons un autre étage qui comprend également plusieurs œuvres majeures, avant de rejoindre la crypte qui comprend la tombe de l’artiste ainsi qu’une citation résumant bien son œuvre : « Je suis vivant comme toi. Je suis maintenant debout. A côté de toi, ferme tes yeux. Et regarde. Tu me verras devant toi ».
Nous sommes subjugués par la puissance de cette réflexion, mais également apeurés lorsque sur le côté, nous apercevons contre le mur une silhouette alors que nous sommes seuls dans la pièce. Néanmoins, après la reprise en main de nos émotions, nous découvrons que cette ombre émane d’un projecteur intelligemment dissimulé.
En rejoignant l’extérieur, il est possible de découvrir une petite grotte comprenant un autel et une statue de la Vierge Marie. Pour nous détendre, nous buvons un café dans une petite boutique attenante et faisons la connaissance d’une femme fort sympathique qui propose à la vente de délicieux produits locaux, dont un miel de pomme surprenant.
Deir El Qamar
Cette ancienne capitale du Mont Liban, peuplée de 10 000 habitants et se trouvant à 38 kilomètres de Beyrouth dégage l’ambiance d’un petit village de montagne fort intéressant.
Dans les hauteurs de la ville, un sanctuaire permet de bénéficier d’une belle vue et de profiter d’un moment de quiétude mérité.
Au cœur de la place principale constituée de pierres taillées anciennes, non loin d’une belle petite statue, la mosquée Fakhredine construite en 1493 et restaurée au XVIèmesiècle, la surplombe en lui permettant de bénéficier de cette aura qu’ont les emplacements se trouvant face aux bâtiments importants.
Quelques petits cafés et restaurants accueillent non loin, les touristes qui se pressent pour arpenter les ruelles de ce village, habité majoritairement par des chrétiens et ayant résisté admirablement à la guerre ayant frappé le pays de 1975 à 1990.
En grimpant dans les hauteurs, après avoir dépassé le bâtiment emblématique de l’Institut français, la synagogue facilement reconnaissable au travers de son arche semble intégrée parfaitement dans le paysage urbain.
Dans le musée de cire : « Marie Baz », fondé par Monsieur Samir Emile Bas dans le palais Fakhreddine II du XVIIème siècle, plusieurs dizaines de statues accueillent les visiteurs, un peu décontenancés de découvrir des représentations, essentiellement axées sur des personnes politiques et religieuses. Après un patio d’accueil constitué d’une belle fontaine et un espace souvenir de cette famille importante de la région, les différentes salles décorées de manière minimaliste mettent en avant des figures que nombre d’occidentaux doivent méconnaître mais qu’ils pourront prendre plaisir à découvrir.
Dans la rue principale, nous entrons dans le palais de l’émir Youssef Chihab qui sert aujourd’hui d’hôtel de ville. Gratuitement, l’entrée étant libre, nous découvrons les ornements et les différentes salles de ce palais, véritable symbole de l’utilisation judicieuse de la réhabilitation d’un décor historique afin d’en faire profiter les habitants. Par eux, pour eux et à travers eux.
Dans le faubourg, au milieu de petites ruelles, perforant et séparant des habitations au style inimitable, parsemées de romarins en fleurs, une église parmi les 37 que compte le village attire notre regard. Nous rejoignons ainsi l’église maronite : « Notre Dame de la colline » constituée d’un gros bloc rectangulaire surmonté d’une tour, dans laquelle nous entrons afin de découvrir plusieurs icônes et un autel magnifique. Dans une des salles attenantes, face à une représentation de la Vierge Marie, plusieurs portraits de Saints, accompagnés de la photo d’un jeune homme décédé il y a quelques années.
Château de Moussa
De l’autre côté de la rive sur laquelle, il se trouve, le château de Moussa présente par son paradigme architectural, des airs de l’abbaye de Kylemore, célèbre édifice de la république d’Irlande.
Mais en s’approchant de l’édifice et surtout en découvrant son intérieur unique, nous nous apercevons rapidement que cette similitude n’est qu’illusion, le château de Moussa possédant des spécificités qui le rendent unique.
D’apparence pseudo-médiéval, situé entre les villes de Deir el Qamar et Beiteddine, le château de Moussa a été construit par Moussa Abdel Karim Al-Maamari, un Libanais né en 1931, qui lorsqu’il était étudiant tomba amoureux d’une fille qui ne voulait épouser qu’un homme dont le père possédait un château.
Alors, en tant qu’enfant de famille modeste, il décida de le construire, brique après brique durant près de 60 ans.
Le château qui comprend des tours, des remparts, des douves et un pont-levis a nécessité près de 6500 pierres que l’homme décédé en 2018 posa tout seul. C’est ainsi que lorsque nous entrons dans ce site unique, nous avons l’impression d’être transportés dans un lieu magique tout droit sorti d’un conte de fée. En outre, ce sentiment est renforcé par la constitution interne du château qui présente sur le côté latéral du long d’un couloir, des centaines de personnages constitués d’argile et représentant des scènes traditionnelles du Liban d’antan.
Avec une précision rare, les personnages semblent vivre dans un décor onirique mais paradoxalement réel et crédible. En longeant ce couloir, nous sommes séparés des personnages par des grilles et accompagnés d’une scénographie qui donne la part belle à la lumière et au son.
En descendant à l’étage inférieur, nous sommes accueillis également par d’autres personnages, mais également par un musicien qui commence à nous interpréter à la Libanaise, plusieurs airs internationaux.
Une fois rassasiés de cette musique qui tambourine dans nos têtes, nous rejoignons une autre partie du château qui à la manière d’un musée expose des centaines d’armes en provenance de différentes époques, des armes chinées et achetées par l’homme, sa vie durant.
L’apothéose de notre visite est vécue au travers d’une petite partie du château qui comprend de beaux vitraux, qui en laissant passer la lumière qui s’y reflète, embaume visuellement la pièce en une symphonie visuelle inénarrable.
Palais de l’émir Amine
Non loin du château de Moussa, à 950 mètres d’altitude, dans la région du Chouf, le Palace Mir Amin construit en 1838 par l’Emir Bechir Chehab II pour son fils l’Emir Amin est fermé lorsque nous nous présentons à l’accueil.
Néanmoins, le gardien nous autorise exceptionnellement à le découvrir, tout en nous expliquant que le palais, aujourd’hui, un hôtel 5 étoiles ne pourra nous offrir toutes les commodités qu’il offre en saison à ses clients, ce qui ne nous dérange nullement, étant donné que nous souhaitons simplement le visiter.
A la mort de l’émir, le palais fut successivement une propriété de l’État, un club privé pour l’armée libanaise, avant d’être pillé et saccagé durant la guerre du Liban, pour devenir un véritable palace après sa restauration en 1987.
En entrant à l’intérieur, nous découvrons un bâtiment splendide, dont l’architecture d’inspirations : italienne, arabe et ottomane lui vaut le surnom de : « petit Beit Eddine » du nom du grand palais, aujourd’hui résidence d’été du président libanais, situé à quelques kilomètres.
Le palais est composé de deux bâtiments : le Salamlak ou résidence extérieure et le Haramlak ou résidence intérieure. Le Salamlak, qui contenait autrefois les appartements de l’Emir, possède des arcades ornées, un bois riche sculpté et des jardins intérieurs verdoyants.
Après un détour par la piscine, dont le fond est recouvert d’un magnifique tapis de mosaïque, nous nous rendons à l’Haramlak, l’ancien harem, en longeant des fontaines, disposées sur une ligne imaginaire reliant le Salamlak à la résidence intérieure.
La beauté du Haramlak réside dans ses éléments à arcades dominant la vallée, mais aussi dans son bassin ornemental de plusieurs centaines de mètres entièrement constitué de marbre blanc.
Monastère Qozhaya
Situé dans la vallée de la Qadisha, le monastère de Qozhaya a été fondé au IVème siècle après Jésus-Christ, par St Hilarion , en l’honneur de l’ anachorète égyptien : « St Anthony le Grand ».
Détruit au XVIème siècle, puis restauré à de nombreuses reprises, le monastère nous accueille après une petite route longeant de magnifiques vignobles dans lesquels, les moines qui y vivent, travaillent et peuvent ainsi, produire plusieurs dizaines de bouteilles de vin chaque année.
Appartenant à l’ordre libanais maronite et situé dans le district de Zgharta, le monastère est considéré comme le plus ancien monastère de la vallée.
Il est cédé en 1708 par l’évêque Jean Habcouq à l’ordre maronite. A l’intérieur, au cœur d’une haute tour, un musée nous accueille. Ce musée qui comprend un petit magasin possède plusieurs pièces exposants des objets anciens, dont la première machine d’imprimerie du pays.
En sortant du musée, après avoir bénéficié d’une vue magique sur les vignobles qui se trouvent en contrebas, nous découvrons une petite église après avoir pénétré dans la roche pour nous inspirer la quiétude d’une autre petite chapelle qui rend un hommage appuyé à la Vierge Marie.
L’église, placée dans une sorte de renfoncement ouvert sur l’extérieur, comprend de nombreuses icônes et se trouve latéralement sur le côté, non loin des dépendances de vie du monastère dans lesquelles nous entrons ensuite et assistons à la préparation de la table par un vieux moine tenant difficilement debout et avançant lentement avec sa canne qui lui sert de troisième jambe.
Monastère Deir el Nouriye
Situé à Hamat et émergeant au cœur d’un îlot de verdure, le monastère se dévoile au travers d’un bâtiment principal que nous contournons avant de découvrir une magnifique chapelle intégrée dans un complexe dont les dépendances sont constituées d’un long couloir entouré d’arches se succédant à la manière d’un jeu de domino.
Alors que nous admirons les finesses des icônes de la chapelle, nous assistons, sortant de nulle part, tel un super héros, à l’apparition d’une bonne sœur tout de noir vêtue.
Elle surgit comme par magie et disparaît aussitôt, traversant les trois portes de l’autel surplombées par de magnifique fresques.
Elle réapparaît immédiatement en tenant dans les mains, une sorte de briquet à longue tige, pour se diriger vers les socles à bougies et s’égosiller à tenter d’allumer un morceau de charbon sur lequel elle souffle délicatement pour en raviver la flamme. Une épaisse fumée parcourt la pièce tandis qu’elle est rejointe par un prêtre orthodoxe.
Nous rejoignons l’extérieur du monastère et poussons notre petite marche jusqu’au front de mer que nous visualisons de notre point de vue exceptionnel. A nos côtés, une autre petite église dans laquelle nous entrons. Après avoir admiré ses nombreux ornements, nous apprenons qu’un petit escalier mène sur le toit. Sans trop réfléchir, nous nous engouffrons sur ce chemin étroit et parvenons jusqu’au toit afin de découvrir plus précisément la cloche que nous venions de faire sonner quelques minutes auparavant, un petit marteau étant disponible à l’entrée de l’église.
Notre Dame de Zahlé
En plein cœur de la plaine de la Bekaa, dans les hauteurs de la ville éponyme, le sanctuaire Notre Dame de Zahlé, appelé également : « Notre Dame de la Bekaa » est constitué d’une haute tour qui semble perforer le ciel et sur laquelle, il est possible de grimper, soit pour les plus courageux en empruntant un long escalier constitué de plusieurs dizaines de marches, soit de manière plus moderne au travers de son ascenseur.
Le site a été conçu et pensé en 1958 par l’évêque Euthym en l’honneur de la Vierge Marie. Et cette dévotion est immédiatement perceptible dès l’entrée du site, lorsque nous entrons dans la chapelle de la tour, qui accueille une messe. Dans une pièce semi-circulaire, plusieurs dizaines de pèlerins récitent des cantiques dans une ambiance solennelle unique.
A plusieurs reprises, nous croisons, autour de la tour de 54 mètres de hauteur qui porte la statue de la Vierge, œuvre de 10 mètres de hauteur en bronze de l’artiste italien Pierotti, nombre de statues dont une représentant le pape Jean-Paul II, qui du temps de son vivant s’était rendu sur place.
Eglise de Magdouché
Située dans la ville de Maghdouché, dans le district de Sidon à 50 kilomètres au Sud de Beyrouth, l’église de Magdouché est connue pour héberger le sanctuaire qui abrite le lieu où la Vierge Marie aurait attendu Jésus-Christ lors de sa visite apostolique à Sidon.
Découverte en 1720, par un berger qui en s’aventurant à l’intérieur fait état de la présence d’une statue de la Vierge et de l’enfant Jésus, la grotte devient rapidement un lieu de pèlerinage ouvert à toutes les confessions.
Dédié à la Vierge Marie, le sanctuaire est construit à l’emplacement et en remplacement des deux premiers sanctuaires érigés et détruits depuis. La mise en place du sanctuaire actuel date ainsi de l’achat par l’Église Grecque Catholique des lieux en 1860.
Le site comprend une tour de 36 mètres de hauteur sur laquelle est posée une magnifique statue de la Vierge Marie portant Jésus-Christ enfant, une statue en bronze, érigée en 1960. Dans le sanctuaire orné de nombreuses statues, la grotte de Mantara accueille au travers d’un décor minimaliste dont les façades sont constituées des parois de la montagne, des pèlerins qui peuvent utiliser les bancs en bois travaillés pour se ressourcer et prier.
La tour est constituée d’une petite chapelle dont les vitraux colorés accentuent la teinte bichromate jaune et bleue du lieu. Au niveau de l’autel, un magnifique tableau attire les regards. Une basilique est actuellement en construction sur le site.
La forêt d’Ehden
Située dans les montagnes au Nord-Ouest du mont Liban, à 30 kilomètres de Tripoli, la réserve est composée comme son nom l’indique, d’un massif forestier constitué de nombreuses espèces dont des cerisiers qui en marquent l’entrée de son sentier principal qui permet d’accéder à son sommet.
La réserve naturelle de Horch Ehden héberge une biodiversité unique, constituant 3 des 9 zones biogéographiques du Liban. La réserve comprend ainsi 1058 espèces de plantes dont 39 arbres, 26 espèces de mammifères, 300 espèces de champignons, 23 espèces d’amphibiens et 156 espèces d’oiseaux.
Véritable lieu touristique, l’endroit regorge d’activités à pratiquer tout au long de l’année : VTT, randonnées pédestres, escalade, ornithologie, visites en van, observation des étoiles, tir à l’arc, randonnées en raquettes, visites guidées, cette liste n’étant pas exhaustive.
Monastère of our lady of kaftoun
Petit monastère située à l’Est de Batroun : « Notre Dame de Lady of Kaftoun » se trouve au bout d’un chemin taillé au coeur de la montagne et dont les parois apparentes fleuries avec des roses apportent un côté authentique et naturel au site.
Constitué de dépendances en pierres taillées apparentes dans lesquelles vivent une communauté religieuse, il comprend une petite église qui expose une icône du XIIIème siècle possédant de nombreuses particularités. L’icône écrite sur du bois naturel avec la méthode de la détrempe qui utilise du jaune d’œuf, des couleurs naturelles, de la gomme arabique et de la colle animale, mesure 104 x 76 centimètres et se trouve sous la forme d’un recto-verso : d’un côté est inscrite l’icône de la Mère de Dieu, datant du XIIème siècle après Jésus-Christ, et de l’autre côté, est représentée la Théophanie.
Le monastère se trouve au cœur d’une forêt, permettant de dégager dans l’air ambiant, une quiétude revitalisante.
La réserve naturelle des îles du palmier
Constituée d’un archipel de trois îles de roche calcaire au large de la ville de Tripoli, la réserve constituée en 1992 est reconnue site Ramsar en 2001 et inscrite sur la liste Unesco depuis 1996.
La réserve englobe l’île du Palmier (la plus grande des îles), l’île de Sanani et l’île de Ramkine. Le site représente une aire de repos pour 156 espèces d’oiseaux migrateurs et abrite également plusieurs tortues ainsi que le phoque moine.
L’île du Palmier qui comprend nombre de lapins intégrés par les Français lorsqu’ils dirigeaient le pays est aussi une destination balnéaire très appréciée pour son eau turquoise et ses fonds marins. La plage, constituée de sable fin et blanc, constitue un lieu de détente aux propriétés curatives pour les personnes souffrant d’arthrite et de rhumatisme.
La réserve est accessible en bateau depuis le port de Mina à Tripoli, pour un trajet de moins d’une heure. Bien qu’il soit interdit de manger dans la réserve, le gardien de l’île au lapin l’autorise lors de la location d’une table pour quelques euros.
La rivière Baakline
Sur une colline verdoyante, au cœur d’un petit village du Chouf chargé d’histoire, la rivière Baakline appelée également : « Shallalat Al Zarka » est bordée par un chemin de pierres qui se trouve aux abords d’un restaurant.
Située sur un terrain privé, la rivière qui se longe permet de rejoindre le site de la : « cascade bleue » dont l’eau se projette sur le sol avec frénésie. Entourée d’escaliers qui semblent la contourner, la cascade qui en fonction des fortes pluies ou du débit d’eau sera plus ou moins étendue, s’écoule dans un site merveilleux où le visuel se mélange à l’auditif.
La cascade bleue peut être aperçue sur plusieurs niveaux ; en ses contrebas, il est facile de se faire mouiller par les projections d’eau. En été, le site est apprécié par les locaux qui peuvent y passer la journée ; des commodités présentes sur place permettent de les accueillir.
Monastère Deir saydit el Natour
Situé non loin de Tripoli, le monastère Deir saydit el Natour nous accueille aux abords de la mer dont il fait face. A premières vues, un peu austère au travers de sa conception rectangulaire, il possède dans sa cour intérieure, une chapelle et une église qui comprennent des icônes séculaires, admirablement préservées.
Toujours habité par des sœurs qui y vivent dans les dépendances, il a été construit par les croisés sur des ruines byzantines, il y a environ 900 ans. Depuis peu, le couvent a été soumis à une restauration à grande échelle ; ses façades ont été ravalées et dévoilent à présent de belles pierres apparentes.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par la sœur Catherine à qui il faut demander la permission de prendre des photos. A l’image de son monastère, un peu rigoureuse à première vue, la sœur, unique gardienne des lieux depuis 40 ans se met à sourire après quelques minutes de discussion et dévoile à nouveau tout comme le site qu’elle préserve, la beauté de son âme.
Zahlé
Comptant près de 60 000 habitants, Zahlé est un centre économique important de la plaine de la Bekaa. Cette ville catholique entourée de vignes nous accueille tout d’abord dans ses hauteurs au travers de ses belles maisons bourgeoises aux tuiles rouges qui appartiennent à de riches familles libanaises et parmi lesquelles, les familles : « Geha, Azar, Skaff et Hindi ».
Par ailleurs, nous découvrons la résidence Geha, une habitation connue pour sa grande cour intérieure en arcades entourée par 24 pièces et un tunnel de 1.4 kilomètres de longueur qui relie la propriété à l’église St. Elie.
En entrant dans le centre assez urbain dont les deux côtés sont séparés par une belle rivière, nous dépassons un char d’assaut exposé à la manière d’un objet de décoration, et remontons la rue centrale jusqu’au Berdawni, un emplacement situé dans un renfoncement aux abords d’un petit cour d’eau, qui comprend nombre de restaurants, la ville étant appelée capitale de la gastronomie levantine.
Un peu excentré, l’ancien sérail qui est aujourd’hui utilisé en tant qu’hôtel de ville a été construit en 1885 et possède outre son attrait indéniable, une cour intérieure comportant de nombreuses arcades.
Le souk el Blatt est quant à lui, situé dans la partie la plus ancienne de la ville. Non loin du centre culturel français inauguré en 1958, qui vaut le détour et qui offre des cours de langue et de perfectionnement en français ainsi que des projections de film, des pièces de théâtre, des spectacles de danse ainsi que des conférences.
Le grand hôtel Kadri en pierres de Zahlé resplendit au travers de sa structure fine et agencée, donnant une part importante à l’authenticité. Converti en hôpital pendant la Première Guerre mondiale par les Ottomans, il fut converti en hôtel et accueilli les fonctionnaires et les dignitaires visitant la ville, avant de fermer en 2011 et d’ouvrir à nouveau deux ans plus tard.
Château Ksara
Du fait de ses conditions d’ensoleillement, le Liban est un pays producteur de vin apprécié. Si le nombre de caves reconnu internationalement est valorisé, néanmoins, le château Ksara, un domaine viticole exploité depuis 1857 regroupant 10 vignobles sur un total de 441 hectares dans la vallée de la Bekaa, aux abords de la ville de Zahlé, est le plus connu.
En arrivant sur le site, nous sommes accueillis par un bâtiment magnifique, dont les lettres composant son nom brillent de mille feux. Nous découvrons face au château, une sorte de machine ancienne qui sert de décoration et entrons à l’intérieur où nous découvrons plusieurs écrans géants dans la salle d’accueil. Derrière un comptoir constitué en bois, deux femmes nous appellent une des responsables, une femme au sourire radieux, qui accepte de nous ouvrir les portes de ses caves.
Au milieu de galeries étendues qui comportent plusieurs centaines de milliers de bouteilles, de nombreux futs en chênes recueillent le précieux breuvage récolté au sein de vignobles qui depuis 1991, englobent les cépages Cabernet Sauvignon, Syrah, Sauvignon Blanc, Sémillon, Chardonnay et Merlot.
Mais la force de cette cave est de posséder des bouteilles, âgées pour certaines d’entre-elles de plus de 100 ans. Par ailleurs, lorsque nous nous approchons de certains lots, nous pouvons voir l’état de décrépitude des bouchons, ce qui intensifie encore un peu plus ce côté immersif unique que nous sommes en train de vivre.
Après avoir arpenté durant plusieurs heures les galeries, nous sommes conviés à une dégustation de plusieurs vins et découvrons avec stupeur, la qualité de ces breuvages, qui possèdent un goût et une saveur, uniques. Avec au programme, un blanc moelleux exquis, un rouge somptueux et un blanc sec à la pointe d’une amertume contrôlée.
Le lac de Taanayel
Dans la plaine de la Bekaa, le lac de Tanayel situé dans le village éponyme, à 1 h 30 de route de la capitale est un lac aux eaux turquoise qui permet à de nombreuses familles de s’adonner à la baignade en plein cœur des terres du pays.
Entouré d’une nature luxuriante qui permet d’effectuer de belles balades en vélo ou à pied, le lac se trouve non loin du domaine de Taanayel des pères jésuites, actuellement géré par l’association arc-en-ciel. Un endroit superbe pour observer les bêtes d’élevage comme les vaches et les veaux dans leur mangeoire. Comme nombre de couvents, le domaine fabrique son propre fromage et dans le magasin de la ferme, il est possible d’acheter une large gamme de produits laitiers frais et artisanaux.
Ainsi, nous nous régalons en choisissant de goûter les « arouss », des sandwichs de fromage blanc, préparés spécialement à base du pain local : « markouk », le pain un peu plus fin et foncé que le pain libanais connu. Face au couvent, la petite chapelle Notre-Dame de Lourdes, invite à un moment de recueillement. Aux abords du lac, le visiteur est accueilli par une grande aire de promenade traversant un champ de vignobles et de longues allées de sable bordées d’arbres.
Au cœur du lac, un petit ilot comporte une maison aux tuiles rouges qui sert de refuge aux oies et canards, y résidant. Une véritable carte-postale dans un décor féérique, surtout que le lac entouré par de nombreuses rangées d’arbres et de terrains agricoles, est visuellement un des plus beaux du pays.
Forteresse de Mseilha
Fort historique des rives du Nahr el-Jaouz, au Nord de la ville libanaise de Batroun, la forteresse de Mseilha également connue sous le nom de : « Puy du Connétable » a été construit par les croisés pour défendre le massif rocheux du Râs Shaqq.
Par la suite, le site est fortifié par le connétable de Tripoli, probablement Guillaume de Farabel en 1106, puis remanié par l’Emir Fakhr-al-Din II, vers 1624, qui garde cependant des éléments architecturaux typique de la période des Croisades, tels que des fentes de tir.
En plein cœur de la nature, le fort est constitué de deux sections similaires. Pour le rejoindre, nous empruntons un beau pont de pierre qui nous permet d’arpenter un étroit chemin puis des escaliers taillés sur le flanc Nord de l’éperon rocheux. Une petite plateforme permet d’accéder à l’entrée principale dont la porte s’ouvre sur un vestibule voûté suivi d’une cour triangulaire de petite taille. La partie la plus élevées du fort est accessible par le côté Est de la cour principale. Un escalier interne permet de parvenir au niveau supérieur.
Le site est visitable en journée et accéder à son sommet permet de bénéficier d’une vue dégagée sur le paysage ambiant.
Sidon
Située à 40 kilomètres au Sud de Beyrouth, Sidon est la troisième plus grande ville du pays et compte 57 800 habitants qui évoluent dans une synergie confessionnelle totale : musulmans sunnites, musulmans chiites, chrétiens maronites et grecs-catholiques.
La ville est découpée en deux gros secteurs touristiques : le front de mer et le centre. C’est d’ailleurs par le front de mer que nous commençons notre visite de la ville, au travers du château de la Mer construit en 1227 sur une presqu’île que nous apercevons du trottoir et qu’il est possible de visiter. Aux abords du château ayant servi d’antan à protéger la ville des invasions, un pêcheur dans un petit port tente d’attraper du poisson qu’il propose immédiatement aux nombreux vendeurs installés sur la route et dont les cageots en polystyrènes contiennent, bien exposés, nombre de produits de la mer.
Une fois que nous avons assisté à la découpe d’anguilles fraîchement pêchées, nous rejoignons le souk de la ville qui se situe dans la médina centrale et sommes accueillis par de larges sourires ; deux hommes d’un certain âge entament une discussion et un jeune enfant insiste pour nous accompagner à la place centrale de la vieille ville.
Nous arpentons avec grand plaisir de magnifiques ruelles perforant un système d’habitations traditionnelles dont les rez-de-chaussée servent aux commerçants qui proposent leurs produits. A plusieurs reprises, nous admirons de belles mosquées médiévales qui ont su conserver leur authenticité et parmi lesquelles : la Grande mosquée et la mosquée Kikhia.
Après un détour aux abords de l’église byzantine Saint-Nicolas qui comprend le souterrain par lequel le Christ est descendu lors de sa venue sur le territoire, nous assistons à la découpe de loukoums par un marchand réellement sympathique.
Dans la rue principale du souk, nous apprenons d’un artisan boucher, les secrets pour réussir une bonne saucisse libanaise : « le soujouk ». Accompagné de son apprenti, il prépare sa farce avant de la laisser mariner et de s’occuper à détendre un long boyau qu’il place dans une machine qui, grâce à un appel d’air pousse avec facilité la viande à l’intérieur. Il lui suffit, avec dextérité de donner à la saucisse la taille qu’il souhaite, avant d’en accrocher le filet en le suspendant devant son magasin.
Cette démonstration nous ayant ouvert l’appétit, nous rejoignons une autre partie de la ville et prenons quelques instants pour visiter le château de la terre, appelé également : « Saint-Louis », qui dévoile ses larges tours, entourées d’une pelouse taillée avec précision.
Nous ne pouvons pas résister de découvrir le musée Audi du savon, qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur la méthode de saponification traditionnelle libanaise. Grâce à de grandes pièces bien aérées, nous pouvons découvrir le procédé de cette conception ainsi que les outils utilisés par les artisans du pays, qui outre de nombreux savons parfumés, fabriquent également le savon d’Alep, un savon hydratant ne contenant pas d’huiles supplémentaires. Visuellement, nous en prenons plein la vue, les savons étant entreposés sous la forme de grandes figures géométriques et constitués en monticule.
Un boulanger nous invite à déguster son pain qu’il cuit devant nous ; les fines galettes jetées dans un four chauffé à plus de 300 degrés ne mettent pas longtemps avant de gonfler comme des ballons, avant d’être sorties et vendues aux nombreux clients qui patientent.
Un petit détour par le Khân el-Franj appelé également : « la maison des Français », ancien consulat de France et siège de son Institut, nous avons ensuite la chance de visiter le Khân Sacy avec son four et son hammam mamelouk, qui comprend outre de nombreuses pièces ouvertes, des salles reliées entre elles et dans lesquelles, la lumière entre par un délicat jeu de petites ouvertures au plafond constituant des motifs épars.
Nous terminons après avoir mangé un falafel, par une visite du musée du palais Debbané, qui expose au travers de nombreuses pièces, le faste de la vie d’antan. Les arcades constituées de bois et les lustres finement travaillés dénotent un savoir-faire unique, caractéristique des palais Hammoud.
Le centre historique de la ville fait partie de la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Le sanctuaire marial de Maghdouché-Sayyedet el Mantara, est inscrit, quant à lui, sur la liste du patrimoine mondial religieux. Un peu excentré, il mérite le détour. Tout comme le temple d’Eshmoun, site phénicien, unique au Liban.
Bcharré
Si la ville de Bcharré appelée : « ville des églises » qui comprend 24 000 habitants dévoile tout son potentiel de loin, au travers de la magnifique vue qu’elle offre des nombreux belvédères de la vallée de la Qadisha, elle possède néanmoins nombre d’intérêts qui obligent à un arrêt en son centre.
Se trouvant à une altitude comprise entre 1450 et 3088 mètres, la ville possède sur son territoire le site des : « Cèdres de Dieu » ainsi que le musée du poète Gibran Khalil.
Mais Bcharré qui comporte un beau petit centre bien achalandé possède également le plus ancien domaine skiable du Liban située à deux heures de route : la station de ski des Cèdres, et la première remontée mécanique du pays, construite en 1953.
Bcharré, haut lieu du christianisme maronite, possède également la plus grande cathédrale de la région : « la cathédrale Saint Saba », construite par Antoine II Pierre Arida. Aux côtés de la cathédrale, il est possible de découvrir nombre d’églises, la ville en comptant 37 en totalité.
La vallée de Qadisha
Également connue sous le nom de : « gorge de Kadisha » ou : « Wadi Kadisha », la vallée de la Qadisha est un long canyon située dans les districts de Bcharré et de Zgharta du gouvernorat du Nord du pays. Celle-ci se divise en deux gorges : Qannoubine à l’Est (couvent ou vie communautaire en grec ancien) et Qozhaya à l’Ouest (l’essence de la vie en grec ancien).
Creusée par la rivière Kadisha, la vallée comprend de nombreux points de vue sur les montagnes comptant parmi les plus belles du pays. Nous faisons tout d’abord un arrêt non loin du monastère Hamatoura que nous contemplons séparés par un gouffre, avant de rejoindre la ville d’Amioun et de découvrir ses trésors architecturaux qui se trouvent essentiellement dans ses hauteurs.
Sur la route, nous faisons un arrêt au-devant d’un panneau qui présente toutes les merveilles touristiques à découvrir dans la vallée, avant de rejoindre le monastère de Qozhaya et la ville de Bcharré.
Si les distances entre les différents sites ne sont pas grandes, nous prenons sur la route un peu plus de temps, car le paysage qui nous entoure est un appel à la photographie ; les points de vue des différents belvédères sont tous plus beaux les uns que les autres et nous ne résistons pas à effectuer plusieurs arrêts, avant de rejoindre une magnifique chute d’eau qui se trouve le long de la route.
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1998, la vallée possède une importance historique en tant que site de certaines des premières colonies monastiques chrétiennes au monde et de son exemple continu de foi chrétienne. Souvent persécutés par les Ottomans, les moines des différents monastères ont su utiliser avec intelligence les grottes et souterrains de la vallée pour s’adapter et fuir l’ennemi. En outre, les paysages escarpés leur ont offert des conditions suffisamment difficiles pour leur permettre de vivre leur foi avec solitude et dévotion. C’est ce qui explique la localisation parfois isolée de certains monastères ainsi que les nombreuses grottes servant d’ermitages creusées à même les falaises.
Après avoir visité le musée du poète Gibran Khalil, nous prenons la direction du monastère Mar Lishaa. Du moins, l’emplacement du nouveau monastère dans lequel vivent les moines ayant quitté leur ancien site, il y a plusieurs dizaines d’années, étant donné qu’il était devenu trop exigu.
Ce n’est qu’après trente minutes de route, en contrebas, entouré par de hautes falaises, que nous rejoignons l’ancien monastère Mar Lishaa que nous visitons grâce à Yves, un Français d’une érudition inégalée de la vallée qu’il tente de protéger et de médiatiser depuis plus de 30 ans.
D’autres monastères sont présents dans la vallée. Parmi lesquels, les plus renommés sont : le monastère de Qannubin, le monastère Notre-Dame de Hawqa, le monastère de Mar Sarkis, le monastère de Mar Girgis, avec la chapelle de Mar Challita, le monastère de Mar Yuhanna, le monastère de Mar Abun, qui comprend l’ermitage de Mar Sarkis et le monastère de Mart Moura, cette liste n’étant pas exhaustive.
Monastère de Qannubin
Dans la vallée de la Qadisha, en son côté Nord-Est, le monastère de Qannubin, considéré comme le plus ancien des monastères syriaques orthodoxes a été construit sur demande de l’empereur Théodose le Grand en 375 après Jésus-Christ.
Cédé au XVème siècle par des moines aux maronites pour la protection de leur patriarche, il est taillé dans le flanc de la falaise rocheuse face au monastère de Qozhaya.
Admirablement préservé, il comprend plusieurs cellules monastiques dans lesquelles vivent des moines et propose des hébergements pour les voyageurs de passage. Il possède sur son site, une belle église qui expose des icônes liturgiques de grande valeur. Un cloître offre un endroit de quiétude apprécié des visiteurs comme des moines.
Grottes de Jeita
Situées à 18 kilomètres de Beyrouth et ayant concouru à l’élection des 7 nouvelles merveilles naturelles du monde, les Grottes de Jeita sont un ensemble de grottes karstiques interconnectées considérées comme le trésor naturel du pays ; elles représentent, du moins en ce qui nous concerne, peut-être les plus belles grottes que nous avons eu la chance de visiter. Ou du moins, deux des plus belles.
Découvertes par un missionnaire américain pour leur partie inférieure et par des spéléologues libanais pour leur partie supérieure, ces grottes sont accessibles pour leur partie supérieure, à pied et pour leur partie inférieure, uniquement en bateau.
En arrivant sur le site, après avoir acquis nos tickets d’entrée, nous montons dans un petit train, qui nous conduit, en nous permettant d’éviter plusieurs minutes de marche, jusqu’à l’entrée de la grotte supérieure, face à laquelle se trouve une petite boutique.
En franchissant la porte d’entrée précédant un tunnel en béton de 117 mètres de long, directement ouvert et en commençant à ressentir une belle différence de température avec l’extérieur, nous sommes arrêtés par un gardien qui nous demande de déposer nos appareils à photo dans un casier individuel prévu à cet effet. Nous lui sortons notre autorisation de filmer demandée en amont de notre voyage au ministère du tourisme et pouvons librement filmer et photographier cette merveille dans laquelle les photos et vidéos sont interdites afin de la préserver.
La partie de la grotte supérieure accessible par les visiteurs est formée de trois grandes salles. La première est appelée chambre blanche, la deuxième chambre rouge, à cause de la couleur des formations. Les stalactites blanches sont de calcite pure, sans souillure, la couleur rouge étant donnée par l’oxyde de fer (rouille) présent en petites quantités. La troisième chambre est la plus grande des trois et a une hauteur de plus de 120 mètres.
Immédiatement, en découvrant la grotte sur un chemin goudronné balisé et suivi par une longue barrière qui protège concomitamment les visiteurs et les représentations géologiques, nous sommes épatés de découvrir une telle conception caverneuse. Nous sommes entourés de centaines de stalactites et de stalagmites, dont certaines se rejoignent en formant un vaste pilier naturel.
La partie supérieure de la grotte de Jeita se caractérise par sa beauté unique envoutante au travers de ses extraordinaires formations de calcaire. Accompagnés par une température de 20 degrés, nous découvrons avec attention cette galerie inaugurée en 1969 en scrutant les nombreuses salles qui se succèdent. Les concrétions forment des motifs uniques auxquelles nous essayons de trouver un nom.
Nous ne comptons plus les rideaux, colonnes, draperies et autres champignons sur près des 700 mètres ouverts au public, sur un parcours total de 2200 mètres.
Nous avons cependant la chance de nous voir autoriser à découvrir une grande salle dont l’accès est restreint. Nous enjambons une barrière avec accord du gardien et rejoignons un escalier que nous arpentons jusqu’au sommet. Une fois arrivés en haut, nous restons sans voix en bénéficiant d’une vue étendue sur la grotte. Au travers des arches et des cavités, nous prenons conscience de son immensité et de sa sérénité, le silence étant simplement perturbé par les cliquetis des gouttelettes d’eau qui tombent sur le sol.
Nous terminons notre visite de cette partie supérieure par la découverte d’une des plus grandes stalactites au monde d’une longueur de 8,2 mètres.
Nous rejoignons ensuite l’extérieur et la partie inférieure en dépassant une statue magnifique devant laquelle, plusieurs touristes nigérianes prennent la pause en nous adressant un grand et beau sourire.
En entrant dans la partie inférieure, à nouveau en montrant au second gardien notre autorisation de filmer, nous longeons un chemin afin de rejoindre une sorte d’embarcadère de laquelle plusieurs bateaux chargés de touristes effectuent des va-et-vient incessants.
D’une température constante de 16 degrés, la galerie inférieure est ouverte au public depuis 1958. En grimpant dans le bateau, le capitaine nous explique que seuls 400 mètres sont ouverts sur un parcours total d’environ 6200 mètres.
Doucement, au gré de l’avancée du bateau, nous longeons la rivière qui traverse la grotte et forme à son appelé : « le lac noir ». La rivière est ensuite parcourue par plusieurs petites cataractes et des rapides. La partie inférieure de la grotte (la caverne de Thompson), est un immense hall concrétionné.
A chaque entrée de salle, nous sommes subjugués par la beauté des lieux dégageant sans le vouloir un peu de magie au travers de la forme des concrétions que nous rencontrons. Le capitaine les énumère à la manière d’un valet présentant les membres éminents d’une soirée : « le Panthéon, le Grand Chaos et Shangri-la » pour ne citer qu’eux.
Et alors que nous faisons demi-tour avec le bateau pour retourner à notre point central d’arrivée, nous ne pouvons nous empêcher de nous dire que nous venons de vivre une expérience unique.
Monastère Deir Balamand
Situé non loin de la ville de Tripoli, le monastère Deir Balamand est un important monastère orthodoxe antiochien dont l’origine de sa forme actuelle est datée de 1603, lorsque sous l’impulsion de l’évêque de Tripoli, un groupe de 10 moines prennent possession de l’abbaye de Belmont dont la construction remonte à 1157.
Afin de posséder les fonds leur permettant de subsister, les moins utilisent les XVIIIème et XIXème siècles pour étendre leur possession territoriale et développer la culture des sols en parallèle de leurs activités de reproductions de manuscrits et d’accueils des populations lors des périodes de troubles.
En arrivant dans le monastère qui se trouve à proximité d’une université, nous découvrons un site majestueux, constitué d’une première façade en pierres apparentes, surmontée d’un petit jardin verdoyant bien entretenu.
Nous franchissons une porte formant un arc vouté, puis rejoignons la cour du monastère dans laquelle, nous pouvons rejoindre une petite chapelle ainsi qu’une église, qui comprend une iconographie intéressante.
En retournant dans la cour, nous assistons à la discussion entre deux moines, tous deux vêtus de noir, avant d’emprunter un escalier et de rejoindre une petite chapelle dont l’intérieur austère pousse au recueillement.
En sortant, nous faisons une halte au petit jardin qui se trouve derrière le bâtiment afin de cueillir des oranges et des citrons, dont les arbres sont emplis.
Monastère Notre-Dame de Hawqa
Dans la vallée de la Qadisha, entre les monastères de Qannubin et de Qozhaya, à 1150 mètres d’altitude, le monastère Notre-Dame de Hawqa a été fondé à la fin du XIIIème siècle par des villageois de Hawqa, avant d’être restauré à de nombreuses reprises.
L’ermitage, qui se trouve aux fins d’un sentier sinueux constitué de montée abrupte et d’escaliers dont les marches sont taillées dans le rocher ou construites par un assemblage de quelques pierres, a été construit sur une plate-forme à mi-niveau, où se trouve un réservoir d’eau alimenté par des canaux. Le niveau supérieur, accessible uniquement par échelle, est une grotte de 47 mètres de longueur, dont les fouilles ont révélé la présence de poteries médiévales.
Le monastère est construit dans un abri sous roche dont le porche, haut d’une vingtaine de mètres, est fermé par un grand mur en pierres de la même couleur. Malgré son accès réservé aux plus sportifs, le monastère est visité chaque année par de nombreux pèlerins.
Monastère de Mar Sarkis
Appelé également appelé : « Ras Al Nahr », le monastère de Mar Sarkis surplombe la vallée de la Qadisha à 1500 mètres d’altitude.
Dédié aux Saints : Sarkis et Bakhos, le monastère se trouve à proximité de la source Mar Sarkis, qui rejoint la rivière Qannubin dans la vallée.
Construit au milieu du VIIIème siècle après Jésus-Christ sur les ruines d’un temple cananéen dédié à un dieu de l’agriculture, le monastère englobe deux églises : l’une dédiée aux Saints Sarkis et Bakhos a et l’autre dédiée à Notre-Dame qui fut construite en 1198.
Le monastère surplombant de beaux vignobles comprend également plusieurs bâtiments qui furent construits entre 1404 à 1690, lorsque le Patriarche Estephan Douaihy restaura une partie des édifices.
Admirablement conservé, le site permet de découvrir une iconographie riche et variée.
Monastère de Hamatoura
Dans le village de Kosbah, à proximité de la vallée de la Qadisha, construit dans une cavité rocheuse sur une haute falaise, le monastère de Hammatoura appelé également : « couvent de Notre Dame » fut construit au IVème siècle et s’atteint après une longue promenade sur un sentier sinueux qui s’élève à 200 mètres sur plus de deux kilomètres. A mi-chemin se trouve le couvent de Saint Pierre et Paul.
Le monastère de Notre-Dame de Hamatoura, appartenant à l’église orthodoxe, n’est accessible qu’après une série d’escaliers de plus de 300 marches. Après l’effort, le réconfort. Le visiteur qui a eu le courage de parcourir cette randonnée lui donnant de magnifiques points de vue sur la vallée parvient jusqu’aux abords du monastère et il est accueilli par une grande croix remontant au VIIème siècle, qui surmonte l’église, la partie la plus ancienne du site.
A l’intérieur, il est possible de faire connaissance avec des fresques byzantines admirablement conservées. Près du couvent se trouvent deux anciennes églises dédiées à Saint Michel et à Saint Jean Baptiste.
Au sommet de la colline, près du couvent, une grotte comprend les bases d’une stalagmite où les femmes stériles priaient afin de tomber enceinte en s’adressant à une déesse païenne de la fécondité.
Sur le site, les vestiges d’un temple païen est occupé aujourd’hui par des moines qui en ont construit dessus, leurs appartements. Ils partagent leur temps entre la prière, les travaux et la méditation.
Deux salles conservent un reliquaire de squelettes ayant appartenu à des moines massacrés par les Mamlouks dont l’un d’entre eux, vêtu d’une soutane en a profité un soir après avoir demandé l’hospitalité, pour entrer dans le monastère et faire entrer ses complices égyptiens.
La cascade d’Afqa
Dans la région Tannourine, aux abords d’un pont qui ne paye pas de mine, la cascade d’Afqa située dans le massif du Mont-Liban est une chute d’eau qui s’étale sur plusieurs étages à 1255 mètres d’altitude.
Dédiée à la célébration des cultes d’Adonis et d’Astarté, la cascade émane de la grotte éponyme nichée dans le flanc d’un rocher à pic, haut d’environ 200 mètres. L’eau s’écoule avec force, tout en projetant des gouttelettes sur des dizaines de mètres, pour ensuite poursuivre son chemin au travers de grands rochers abruptes sur un parcours de 45 kilomètres environ.
En arrivant sur le site, nous découvrons outre un homme qui lave sa voiture, une petite cascade à gauche du pont qui nous donne un aperçu de la grandeur du site. Mais, nous pouvons réellement prendre possession des lieux depuis le pont où d’une part nous bénéficions d’une magnifique vue sur la vallée qui se trouve en contrebas, et visualiser la cascade de face, qui sur les flancs de la falaise, dévoile une autre cascade plus petite dont l’eau s’écoule en mince filet.
Nous rejoignons le dessous du pont pour pouvoir bénéficier d’une vue plongeante sur le bassin dans lequel l’eau s’écoule. Nous nous plaçons sur une sorte d’arche et prenons le temps de vivre ce moment unique.
En traversant le pont, nous franchissons la terrasse d’un restaurant et buvons un soda que la tenancière nous remet en le récupérant d’une canalisation placée sur le sol. Une sorte de frigo naturel qui fonctionne admirablement bien étant donné que la température de la boisson est bien fraîche.
Il nous faut descendre encore quelques escaliers pour admirer la cascade sous un autre angle ; l’eau qui s’écoule avec violence en franchissant l’arche sur laquelle nous nous trouvions peu de temps auparavant, semble incontrôlable ; les larges embruns qui nous parviennent dans ce décor idyllique est le prolongement d’un décor dans lequel nous sommes parties prenantes.
La grotte d’Afqa
Sur le site de la cascade d’Afqa, nous remontons à son point le plus haut, mais nous sommes stoppés dans notre montée par une famille qui profite du cadre offert pour déjeuner ; un barbecue au charbon recueille de nombreuses brochettes qui nous mettent en appétit. Gentiment, les membres de la famille en nous voyant lorgner cette viande, qui semble tendre à souhait, nous invitent à partager ce repas. Nous sympathisons et pour les remercier, nous leur offrons une petite séance photo à laquelle, ils se prêtent volontiers.
Nous rejoignons l’entrée de la grotte et en tournant notre regard vers l’horizon, nous admirons le passage d’un berger sur le pont que nous avons traversé auparavant.
Nous entrons dans cette grotte somptueuse en découvrant une chute d’eau interne qui crée un tumulte assourdissant. Il nous faut franchir un pont de métal pour en rejoindre les hauteurs et découvrir l’emplacement d’où l’eau s’écoule après avoir traversé de manière souterraine la montagne dont nous parcourons les entrailles.
Face à nous, l’arche naturelle conçue par l’entrée de la grotte nous dévoile à la manière d’une fenêtre, la beauté et l’immensité de la nature qui nous entoure.
À l’Ouest de la grotte, se trouvent des ruines romaines occupant une terrasse naturelle aménagées. Malgré l’effondrement du bâtiment à la suite de glissements de terrain, un temple élevé sur podium et long d’environ 40 mètres reste identifiable.
Le pont naturel de Kfardebian
Non loin de Faraya, alors que la neige entoure notre avancée, nous arrivons aux abords du pont naturel de Kfardebian, qui semble émerger du paysage, tel un ilot constitué en arrière-plan, de belles montagnes qui touchent le ciel.
Le pont naturel est un pont monolithe dont le dessous de l’arche a été creusé par le fleuve avant sa chute sur la falaise de Blanche. En nous en approchant, nous pouvons apercevoir, en nous enfonçant toujours un peu plus dans la neige moelleuse, cette arche de 50 mètres de large qui surplombe un bassin qui comprend d’importants blocs tombés de la paroi.
En effectuant une petite marche, il est possible de rejoindre le bassin et d’obtenir une vue dégagée sur le pont.
A proximité, du camp militaire dans lequel plusieurs soldats montent la garde, un loueur de scooter des neiges, tente pour une quinzaine de dollars de louer ses engins un peu vieillots.
A une encablure du site, nous découvrons également les temples de Faqra, un ensemble de temples composés d’un temple cananéen dédié à la déesse Astarté, la déesse mère, symbole de fécondité ainsi qu’en contrebas, un grand temple romain de 30 mètres de long sur 16 de large, précédé d’une cour rectangulaire.
Si le temple est visitable et permet de bénéficier d’une belle vue dégagée sur la vallée, le site comprenant le péristyle grandiose de six colonnes corinthiennes de 2 mètres de diamètre est fermé au public lors de notre visite, ce qui ne nous empêche nullement d’en percevoir la grandeur et l’étendue.
Toujours à proximité, la cave Massaya permet de profiter dans un site unique, d’un restaurant ainsi que d’une cave à vin. Pour un ticket d’entrée modeste, il est possible d’effectuer une visite privative des caves, dont certaines salles ont su conserver leur authenticité, ainsi que d’effectuer une belle dégustation.
Le palais de Beiteddine
Situé à Beiteddine, le palais qui en porte le nom a été construit entre le XVIIIème siècle et XIXème siècle sous le règne de Bachir Chehab II.
D’architecture essentiellement libanaise, le palais héberge le festival de Beiteddine, le Musée du palais de Beiteddine et la résidence d’été du président de la République libanaise, cette dernière section étant fermé au public.
Nous découvrons avec délectation ce bien monumental, fondamentalement important dans l’histoire du pays. Ancienne résidence de l’émir Bachir Chehab II, le palais a ensuite été employé par les autorités ottomanes comme siège de résidence du gouvernement du Mont-Liban avant d’être employé pour l’administration locale sous le mandat français. Déclaré monument historique en 1934, il devient en 1943, la résidence d’été du président de la République.
Nous traversons une grande cour : le Midan autrefois utilisée par les cavaliers de l’émir. Avec une vue à 360 degrés, nous pouvons admirer toute la richesse de cette construction unique. Nous rejoignons sur le côté Nord, le Madafa, un long bâtiment originellement utilisé pour l’hébergement des hôtes du palais.
Dans les jardins, se trouve la tombe de l’Émir Bachir Chehab II. Face à nous, un homme retire ses souliers et commence à prier. Nous rejoignons une enceinte extérieure végétale de plus petite taille semblant être travaillée à l’anglaise. Sous un long couloir constitué d’arches, de nombreuses mosaïques sont exposées.
À l’extrémité du Midan nous accédons à la seconde partie du palais : le Dar el wousta, les somptueuses salles de réception, ornées de marbre et de bois sculpté. Successivement, nous découvrons ces salles majestueuses dont le luxe n’a d’égal que la finesse de leur travail.
Nous traversons une autre cour pour rejoindre une petite salle dont les vitraux laissent entrer une fine lumière qui en intensifie les couleurs, avant de rejoindre la troisième partie du palais, constituée du harem, de la cuisine et des bains.
La réserve du Chouf
Au cœur du district du Chouf, la réserve naturelle des cèdres éponyme est une réserve naturelle qui s’étend sur les collines de la montagne de Barouk ; elle couvre une étendue de 550 km2, soit environ 5,3 % de la superficie du Liban.
Lorsque nous nous approchons en voiture, nous nous trouvons à une telle altitude que la neige hivernale n’a pas encore eu le temps de fondre, ce qui nous permet de profiter d’un paysage exceptionnel, dont la pureté n’a d’égal que la beauté.
Nous arrivons à un poste de garde et en payons l’entrée, avant de découvrir la splendeur de ce site majestueux, constitué d’une forêt étendue de cèdres du Liban. La réserve est également reconnue comme une réserve biosphèrique abritant 32 espèces de mammifères sauvages, 200 espèces d’oiseaux, et 500 espèces de plantes.
Créée sous l’impulsion de l’Organisation des Nations unies en 1994, la réserve est reconnue par l’Unesco en tant que réserve de biosphère en 2005 en incluant la zone humide d’Aammi.
Nous faisons, sur la route, un arrêt face au plus beau cèdre de la réserve, dont les branches lui donnent un côté bonzai grandeur nature, avant de rejoindre dans les hauteurs une des entrées d’un sentier pédestre qui permet au travers de ses 250 kilomètres, d’effectuer de belles balades et de longues randonnées qui permettent de faire la jonction entre les plus hautes montagnes et les lits des rivières les plus bas.
Nous pouvons ainsi nous plonger en immersion, les pieds dans la neige, au coeur d’une nature luxuriante, dont les arbres sont de véritables œuvres d’art, façonnés par des milliers d’années.
Jounieh
Ville côtière du Liban, située à 20 kilomètres au Nord de Beyrouth, Jounieh s’étend autour d’une baie de 4 kilomètres sous un promontoire montagneux s’élevant à pic jusqu’à 550 mètres.
Si la ville est considérée comme une destination balnéaire prisés, elle possède nombre de commerces modernes qui en accentue l’attrait touristique.
Divisée en quatre communes qui lui sont rattachées : Ghadir, Sarba, Haret Sakher et Sahel Alma, la ville possède le casino du Liban, le plus grand du Moyen Orient. D’un point de vue touristique, cette ville de 150 000 habitants qui regroupe nombre d’hôtels, dotés d’un bon rapport qualité prix, possède également le musée du patrimoine libanais qui expose des objets liés à la culture et l’histoire du pays. A proximité, le téléphérique permet le déplacement par voie aérienne entre Jounieh et Harissa. Il offre une vue panoramique de la baie de Jounieh et permet de rejoindre le site de Notre Dame du Liban et la basilique Saint Paul autrement que par la route.
Deux autres musées sont présents dans la ville. Le musée de l’holographie abrite une collection de plus de 100 hologrammes et une salle à projection 3D qui peut accueillir plus de 40 spectateurs. Le musée Fouad Chehab, quant à lui, est dédié à la mémoire de l’ancien président de la République : « Fouad Chehab » décédé en 1964 ; il est situé dans son ancienne demeure.
Si de primes abords, la ville ne présente pas un charme authentique, elle est un excellent point de chute pour tous ceux qui souhaitent séjourner à proximité de la capitale sans en ressentir les inconvénients.
Monastère Mar Lichaa
Dans les hauteurs de la vallée de la Qadisha, nous faisons une petite halte au nouveau monastère de Mar Lichaa, étant donné que le monastère originel a été quitté par les moines, il y a plusieurs décennies par souci de confort.
Nous découvrons un bel édifice qui surplombe la vallée, avant de prendre la route pour rejoindre le monastère initial qui se trouve en contrebas et nous permet de bénéficier route offrant une vue globale sur les hautes falaises environnantes.
Après avoir garé notre véhicule sur le parking, nous entrons sur le site et découvrons l’ermitage construit dans un ensemble d’étroites grottes en 1695, le lieu originel de l’ordre maronite.
Face à nous, une sorte de premier bâtiment nous accueille au travers de sa tour qui perfore le ciel ; la tour comprend un petit magasin qui permet aux moines de subsister en vendant quelques produits locaux et autres objets souvenirs ; nous faisons la connaissance d’un érudit français qui vit sur place depuis plus de 30 ans : « Yves », avec lequel nous entamons une longue discussion durant laquelle nous apprenons qu’il consacre sa vie à médiatiser la vallée de la Qadisha afin de la préserver.
Nous entrons dans une sorte de contrefort qui se trouve à notre gauche et qui semble longer la falaise. L’église principale y est aménagée à l’intérieur qui comporte 4 petites chapelles enfoncées dans le rocher.
A l’intérieur du monastère, nous parcourons de nombreuses pièces qui exposent beaucoup d’objets ayant appartenu aux ermites dans un circuit décrivant leur vie faite de sacrifices et de méditation. Nous découvrons également la cachette du patriarche, qui d’antan a pu en se cachant, échapper aux Ottomans qui le poursuivaient ainsi qu’un chapelet façonné naturellement sur un mur.
Dans la chapelle, nous ressentons une grande dévotion et terminons par l’église qui malgré son côté austère nous apporte bien-être et plénitude, encouragé au recueillement par la forte d’odeur d’encens qui pénètre nos narines.
En bas de la vallée, des cultures de cerisiers, d’abricotiers et d’oliviers bordent la rivière et sur une sorte de promontoire, nous pouvons rejoindre la tombe d’un moine et découvrir sa statue, immuable, intemporelle.
Enfeh
Appelée également Anfeh, la ville située à 15 kilomètres au Sud de Tripoli, est peuplée de 6500 habitants principalement grecs orthodoxes avec une minorité de chrétiens maronites et de musulmans sunnites.
Si nous devons traverser un beau petit centre comprenant une petite église intéressante, le cœur d’Enfeh reste son front de mer, qui dès le parking dénote un côté résidence de vacances au travers de ses maisons bichromiques, blanches et bleues, que nous rejoignons en arpentant quelques chemins sinueux aux allures d’îles grecques.
Nous rejoignons le cœur de ce village construit les pieds dans l’eau et apercevons au loin, derrière un tourniquet pour enfant, plusieurs pêcheurs. Nous nous plaçons sur un rocher et admirons cette côte et les maisons qui la mettent en avant.
Afin de profiter pleinement des lieux, nous rejoignons un café ouvert toute l’année et perdons nonchalamment du temps en admirant les clapotis de l’eau qui se fracassent contre les rochers et les nombreuses cavités de la côte, étant aspergés au passage par les remous des vagues et les embruns qu’elles créent.
En nous posant à une table, dans ce café au cœur du village, nous pouvons enfin souffler et profiter pleinement d’un moment magique de pur bonheur. Surtout qu’à nos pieds, l’eau pénètre dans une sorte de petit souterrain en dégageant jusqu’à nos conduits auditifs, un bruit à la fois terrifiant et enivrant.
Cana
À 93 kilomètres au Sud de Beyrouth, le village de Cana, également connu sous le nom de : « Cana de Galilée » correspond à l’emplacement géographique où le Christ aurait effectué son premier miracle, lors des célèbres « noces de Cana ».
Néanmoins, quand bien même, certains chercheurs situent le Cana biblique à Kfar Kenna, en terre palestinienne, le site est le centre d’un tourisme religieux chrétien important. En effet, dans la bible, les noces de Cana correspondent au premier miracle de Jésus-Christ, lorsque, à la demande de sa mère, il change l’eau en vin lors d’un mariage. L’évangile de Jean fait référence à six cuves de pierre utilisées pour les ablutions rituelles des juifs.
Ainsi, sur le site, plusieurs cuves sont présentes et non loin de ces cuves, se dresse le sanctuaire du prophète Al-Jalil, un saint homme vénéré par la communauté chiite ainsi que des reliefs sculptés dans les rochers et remontant au Ier siècle après Jésus-Christ. Ces reliefs sont surplombés par une grotte dédiée à la Vierge Marie, que les habitants de la région considèrent comme ayant abrité les premiers chrétiens persécutés.
Symbole de la symbiose entre chrétienté et islam, près de 2500 arbres ont été plantés par des jeunes musulmans sur un sentier qui aurait été emprunté dans la vallée d’Achour par Jésus-Christ lors de ses déplacements pour s’y adresser aux fidèles.
La ville de Cana n’est pas en reste, puisqu’outre un beau petit centre, elle comprend un musée dédié au peintre Moussa Tiba ainsi que l’église Saint-Joseph des grecs-catholiques, bâtie en 1906 derrière laquelle se trouve une grande statue de la Vierge Marie.
Sur la route reliant Tyr à Cana, au niveau du village de Hnaouay, le sarcophage de Hiram, d’une longueur de 4 mètres reste un incontournable ; il abriterait selon les chercheurs, la dépouille de Hiram, ancien roi de Tyr.
Baalbek
En entrant dans cette ville de 80 000 habitants, qui comprend les célèbres temples éponymes, nous nous dirigeons vers la pierre de la femme enceinte qui se trouve dans les hauteurs.
Aux abords d’un site dont l’entrée est gratuite et face à un petit commerce, la pierre qui est l’une des plus grosses jamais taillées par l’homme est un monolithe couché sur le sol qui possède des dimensions extraordinaires : une longueur de plus de 20 mètres, une largeur à la base de 4 mètres, une largeur au sommet de près de 5 mètres, une densité comprise entre 4,14 et 4,32 mètres, une densité de 2,7 et une masse de 1000 tonnes.
Une fois que nous avons découvert cette mine séculaire dont les pierres issues ont été utilisées pour la construction des temples intégrées dans la ville, nous rejoignons une des plus belles mosquées du pays que nous avons la chance de visiter : la Sayyida Khawla Shrine, qui au travers de ses minarets et de son dôme couvert d’or brille de mille feux.
Située sur la route qui mène vers le centre, cet ancien sanctuaire se distingue par sa conception architecturale islamique exquise, ses belles inscriptions ottomanes, sa cour extérieure spacieuse et son atmosphère spirituelle. Au cœur de la mosquée dans laquelle nous entrons après nous être déchaussés, nous sommes surpris de découvrir des plafonds et des murs couverts de ce qui semble être du cristal. Face à nous, plusieurs croyants prient, accompagnés d’une dévotion revigorante.
Il nous faut nous garer non loin de l’entrée des temples de Baalbek, pour tout d’abord apercevoir une grande partie du site archéologique en accès libre, avant de rejoindre le souk du centre dans lequel, nous arpentons de belles petites ruelles, avant d’assister au travail artisanal d’un homme, satisfait de pouvoir exposer son art.
Dans le cœur de la ville, de nombreux commerçants nous accueillent avec le sourire, avant que l’un d’entre eux nous propose de goûter des spécialités locales succulentes : des sortes de petites pizzas à la viande.
Le gouffre de Baatara
A Tannourine, le gouffre de Baatara appelé également : « gouffre des Trois Ponts » est un gouffre de 250 mètres de profondeur sur 260 mètres de large, creusé dans le calcaire et possédant deux formations en forme de ponts, l’une au tiers de la profondeur depuis la surface, l’autre aux deux-tiers, donnant l’impression, avec la partie supérieure, de constituer trois ponts.
Découvert en 1952 par le spéléologue français Henri Coiffait, le gouffre qui se trouve dans un vaste site balisé, est situé sur la Lebanon Mountain Trail et il est accessible en 5 minutes en voiture depuis le village de Balaa.
D’après les études réalisées, le calcaire jurassique formant l’aven est vieux de plus de 160 millions d’années. Selon les géologues, le pont le plus haut du gouffre a pu être formé en premier, entraînant par érosions et effondrements successifs, l’émergence deux autres ponts.
Nous nous garons sur le parking et rejoignons après quelques minutes de marche dans une neige poudreuse, l’entrée réelle du site, qui se découpe en deux branches : un chemin permet de descendre pour se rapprocher au plus près du gouffre, intégré dans un paysage étendu, tout de blanc vêtu, un autre rejoint une passerelle faisant face au gouffre et permettant de le voir sous une perspective qui en donne la meilleure vue.
Nous choisissons de rejoindre cette passerelle et descendons un escalier, avant de nous trouver face à cette merveille naturelle.
Lors de la fonte des neiges, l’oued Baatara accède jusqu’au rebord du gouffre et forme une cascade de 90 mètres de hauteur qui tombe derrière les trois ponts, avant de s’infiltrer dans les 250 mètres de profondeur du gouffre.
Le spectacle est magique ; l’eau semble disparaitre derrière cette succession d’arches, présentant un parallélisme parfait, une sorte de dessin fascinant donnant cette impression étrange d’avoir été conçu par la nature pour apprendre la géométrie aux visiteurs en leur montrant ce dont elle est capable.
Site archéologique d’Anjar
Alors qu’Anjar, peuplé de 5500 habitants, essentiellement d’origine arménienne ne représente pas un grand intérêt, le site archéologique situé à quelques kilomètres de la ville est l’unique complexe du Liban datant de l’époque omeyyade.
Ainsi, après avoir payé les quelques euros de l’entrée, nous franchissons une sorte de grande porte pour pénétrer cette étendue se développant parallèlement à un chemin central et qui comprend nombre de temples et de demeures antiques.
Découvert par les archéologues à la fin des années 1940, le site d’Anjar date du début du VIIIème siècle après Jésus-Christ.
De plan rectangulaire, mesurant 370 mètres sur 310, la ville antique est entourée d’un mur de sept mètres de hauteur et de deux mètres d’épaisseur, cantonné de trente-six tours et de quatre tours d’angles circulaires. Cette enceinte est construite avec des pierres calcaires formant les parements intérieurs et extérieurs, comblés d’un remplissage de pierres brutes, de cailloux et de mortier.
Présentant les caractères et spécificités d’obédiences romaines, la ville fut l’œuvre du calife Al-Walid Ier et possède encore le mystère de sa courte longévité.
En arpentant les ruines admirablement conservées du grand palais, nous pouvons admirer la finesse de ses détails. Reconstruit partiellement au travers d’un de ses murs et de ses principales arcades, il dénote le côté grandiloquent des constructions d’antan.
Non loin, la mosquée, mesurant 45 sur 32 mètres et située au Nord du palais, elle dispose de deux entrées publiques et d’une entrée privée pour le calife.
Le petit palais, en ce qui le concerne est recouvert de riches motifs dans la pure tradition gréco-romaine. Si quelques pierres se trouvent sur le sol à ses côtés, le palais a su conserver son charme d’antan.
En rejoignant le côté Nord du site, nous sommes surpris de voir sortir de nulle part, un jeune berger qui fait paître ses moutons. Détaillant avec précaution le nombre de ses bêtes qui broutent sans se soucier des visiteurs, il remonte sur son âne et tente de les regrouper au travers de quelques sons facilement reconnaissables par les animaux.
Nous faisons attention de ne pas marcher sur les nombreuses chenilles urticantes qui se trouvent dans l’herbe et terminons notre visite par la découverte des thermes, qui dévoilent une fois de plus les inspirations romaines, et le savoir-faire des omeyyades.
Les temples de Baalbek
Lorsque nous arrivons aux abords du site archéologique, dont une partie se trouve en libre accès, juste aux côtés de l’entrée officielle, nous nous émerveillons face à cette ville antique, de son étendue inégalée dans le pays, voire dans la région.
Ayant une origine qui remonte à la fin du IIIème millénaire avant Jésus-Christ, Baalbek était une ville phénicienne riche, avant de devenir la ville d’Héliopolis durant l’époque hellénistique. Vers moins 14 avant notre ère, l’Empire romain qui domine le pays au travers d’Auguste, décide d’y implanter la création d’un grand sanctuaire et plusieurs temples qui en font la renommée.
Malheureusement, plusieurs tremblements de terre et destructions impactent négativement Baalbek, qui perd de son intérêt, avant de devenir un site touristique dès la seconde moitié du XIXème siècle.
Après avoir payé notre entrée, nous grimpons une série d’escaliers pour nous retrouver dans la grande cour qui comprend plusieurs ruines dont celui d’un autel utilisé pour les sacrifices, ainsi que les restes d’une basilique, détruite plusieurs dizaines d’années après sa construction.
Nous rejoignons ensuite la cour hexagonale de 50 mètres de longueur, à ciel ouvert, construite dans la première moitié du IIIème siècle.
La vue que nous avons sur le site en grimpant une série d’escaliers conçus à la manière d’un gradin d’amphithéâtre nous permet de découvrir le sanctuaire du temple de Vénus, au Sud de la cour hexagonale du sanctuaire de Jupiter. Le sanctuaire comprend les restes de deux temples : le « temple pseudopériptère », qui comprend des demi-colonnes placées sur la cella et le : « temple rond ».
En retournant un peu sur nos pas, nous faisons face au Temple de Jupiter, dont les colonnes montées à la manière d’antan semblent avoir été transposées directement des périodes les plus fastes de la ville. Nombre de pierres du temple ont été déplacées pour construire une grande muraille sur le site dont ne subsistent que six colonnes, hautes de vingt-deux mètres, avec une base de 2,20 mètres de diamètre. Ce temple est l’un des plus grands de tout le monde romain, avec ses 88 mètres sur 48.
En descendant une série d’escaliers, nous découvrons d’autres ruines, ainsi que la finesse de certaines sculptures et détails de constructions, avant de rejoindre le plus grand temple du site : « le sanctuaire de Bacchus » que nous avions aperçu des hauteurs dans lesquelles nous nous trouvions peu de temps auparavant et qui nous avait immédiatement saisi de sa splendeur.
Alors que nos yeux ne peuvent se détacher de ce périptère, nous pénétrons à l’intérieur par un escalier à trois volées, comme dans le temple de Jupiter. Figurant parmi les plus grands temples du monde romain, ses dimensions sont impressionnantes avec ses 69 mètres de longueur sur 36 de large avec des colonnes hautes de 22 mètres.
Ses 42 colonnes supportent un entablement relié au mur de la cella par d’énormes dalles. Sur l’un d’entre eux qui est à terre, un serpent mord Cléopâtre. Ce portail très fin est classé parmi les plus beaux du monde romain.
Byblos
Ville touristique appréciée des visiteurs, considérée par certains, comme la plus belle bourgade du pays, Byblos, peuplée de 40 000 habitants se trouve sur le site moderne de la ville de Jbeil, à environ 40 kilomètres au Nord de Beyrouth.
La ville comporte un site antique excavé par l’archéologue français Maurice Dunand à partir de 1924, qui contient des ruines constituées d’un temple en L, d’un temple aux Obélisques, de la nécropole royale, d’un théâtre romain, d’une colonnade romaine, d’une fortification perse, d’une muraille phénicienne… en résumé, des ruines de toutes les populations ayant habité la région depuis sa fondation.
En entrant dans la ville, bien propre et aux infrastructures modernes, nous nous rendons après avoir dépassé une petite place qui comporte une fontaine, au souk de la ville, mais à la différence des autres villes du pays, nous découvrons un souk bien ordonné, un peu trop même.
Le souk qui est constitué de magasins proposant essentiellement des souvenirs comprend également de nombreux bars, essentiellement regroupés en une place qui possède des airs de Provence, avec ses fleurs et ses lierres englobés en une sorte de plafond végétal.
En grimpant dans les hauteurs d’une maison traditionnelle, nous bénéficions d’une vue magnifique sur le château des croisés, reconnaissable au travers de sa tour carré construite en pierres apparentes et merveilleusement bien intégré dans le paysage urbain, dont le sol du souk est constitué de pierres similaires, un peu plus érodés par les pas des visiteurs.
En nous rendant au port, nous faisons une halte à l’église de Saint-Jean-Marc, bâtie par les croisés sur les ruines d’une ancienne chapelle qui se trouve à proximité directe d’une belle mosquée.
Le port qui nous accueille est empli de vie ; en nous approchant des remparts qui en forment la porte d’entrée ouverte sur la mer, nous faisons connaissance avec un peintre qui rénove un bateau stationné à quai. Non loin, un enfant nettoie les poissons qu’il vient de pêcher.
Alors qu’un tuk-tuk nous propose pour quelques pièces de nous faire visiter la ville, nous arrivons au restaurant : « Chez pépé », dont les nombreuses photos du propriétaire initial, aujourd’hui, décédé, en compagnie de personnalités internationales, dénote l’importance de son apport médiatique pour la ville et accessoirement, pour le pays.
En retournant vers l’entrée de la ville, nous faisons un petit arrêt au musée : « Mémoire du temps », qui abrite une grande collection de fossiles dont certains remontent à plus de 100 millions d’années.
Batroun
En entrant dans cette ville côtière de 45 000 habitants qui se trouve entre Byblos et Tripoli, nous ressentons immédiatement un bien-être, tant elle dégage au travers de son architecture, une certaine forme d’authenticité.
Il faut dire que cette destination touristique majeure en pleine réhabilitation, est l’une des plus anciennes villes habitées en permanence au monde et présente aujourd’hui, les spécificités d’un station balnéaire appréciée.
En nous stationnant aux abords de l’entrée du vieux centre, nous sommes salués par un vieil homme qui se trouve au téléphone, devant la devanture de son magasin, une sorte de bric-à-brac, non loin du restaurant du chef Maalouf dans lequel nous n’hésitons pas à déguster les sandwichs aux poissons considérés comme les meilleurs du pays.
Nous arpentons ensuite le vieux souk, dont les étals sont bien ordonnés et partagés entre des restaurants et des bars.
L’église Saint-Etienne aux abords desquels travaillent deux ouvriers est facilement reconnaissable grâce à sa façade constituée de 3 arches et 2 tours. Elle est devancée par une belle petite place qui donne sur le port de la ville.
Si nombre de bateaux se trouvent à quai, ils sont réparés et entretenus par des ouvriers qui tentent de leur donner une seconde jeunesse.
En grimpant sur la jetée du port, il est possible de découvrir le front de mer après avoir traversé un petit pont de métal et outre la visualisation du port avec en arrière-plan, la ville, les piscines constituées par la géographie escarpées des lieux permettent de profiter pleinement de belles balades, cheveux au vent.
En retournant dans le centre, rejoindre la place des expatriés avec en son coeur une sculpture contemporaine englobant plusieurs drapeaux internationaux, est un des incontournables de la ville. La place comprend également une belle église et un peu plus loin, une sorte de village semblant tout droit sorti d’un décor de cinéma, tant son agencement et son côté récent sont frappants.
Des petites ruelles permettent de rejoindre l’église : « Notre-Dame-des-Mers », une église qui comprend plusieurs arches et qui surplombe les ruines de l’ancien mur phénicien, dont il reste encore des pans entiers.
A proximité, les ruines de : « Makaad El Mir » englobent les restes d’un palais constitué d’un balcon posé sur un rocher, ouvert sur la mer.
Tripoli
Deuxième ville du pays, peuplée de 850 000 habitants, Tripoli, à ne pas confondre avec la capitale libyenne, est située dans le Nord du Liban.
Ville majoritairement musulmane, elle est partagée entre une périphérie moderne comprenant nombre de bureaux et son vieux centre, dans lequel nous nous rendons.
Face à une tour de l’horloge monumentale, une circulation dense et un bruit omniprésent dénote ce côté attractif des villes musulmanes dans lesquelles le chaos est un désordre bien ordonné. Non loin de la tour, un beau petit parc accueille nombre de locaux qui se regroupent autour d’une belle fontaine. Sur un des chemins, un vendeur de ballons tout sourire tente de proposer ses produits aux familles avec enfants.
Si la ville peut paraître de primes abords, pauvres, elle possède nombre de richesses touristiques, dont son port, qui depuis une vingtaine d’années voit ses infrastructures progressivement réhabilitées et améliorées à la suite de plusieurs plans de développement. Un peu excentré, le phare de la tour du lion, petite forteresse située à l’extrémité orientale du port, haute de 21 mètres remonte à la fin du XVème siècle et mérite le détour.
Alors que nous nous garons près de la grande mosquée datant de 1294, aux abords de laquelle, nous assistons aux ablutions effectuées par les croyants, nous sommes alpagués par un groupe de jeunes hommes qui souhaitent se faire prendre en photos en notre compagnie.
A Tripoli, la générosité et la sincérité sont partout ; un cafetier nous invite à nous asseoir à sa table, un vendeur accompagné de son fils nous propose un fruit. Deux jeunes hommes souhaitent nous faire visiter la ville gratuitement.
Ici-et-là, les sourires et les salutations ne s’arrêtent jamais dans une ville qui comporte au travers de son architecture, de véritables trésors. L’église Saint Jean est reconnue comme étant une des plus intéressantes de la ville et les mosquées Taynal datant de 1336 et Al-Mualaq du milieu du XVIème siècles représentent un véritable intérêt historique.
En entrant dans le souk al-Haraj, nous découvrons une ville dans la ville. Frénétique, dynamique, le souk nous transporte dans un univers constitué d’une sincérité débordante.
Le souk étant constitué de plusieurs parties, nous découvrons tout d’abord le secteur alimentaire où partagés entre les fruits, les légumes, les viandes et les épices, les vendeurs rivalisent d’imagination pour attirer le chaland. En retournant sur nos pas, nous nous rendons dans la partie du souk qui abrite les vendeurs ambulants et faisons la connaissance d’un vendeur qui recueille les chats errants qu’il soigne et nourrit.
La ville étant connue également pour ses pâtisseries, nous n’hésitons pas à en tester différentes ; nous fondons littéralement devant le gâteau : « Haji Abou Nouh Haddad and sons » qui se trouve Army street dans le secteur Al Koba, dont la recette secrète est transmise de génération en génération depuis plus de 50 ans.
Dans le souk, contrairement aux autres khans construits autour d’une cour carrée, el-Khayyatin, datant du XIVème siècle, est un long passage de 60 mètres de longueur bordé de grands arcs de chaque côté, dans lesquels se trouvent nombre de tailleurs qui exercent leur art.
A l’intérieur de petits renfoncements, les tailleurs réparent tout ce qui peut être porté et les clients sont nombreux pour tenter de réhabiliter leurs affaires sans les jeter afin de leur donner une seconde jeunesse.
Nous décidons de visiter le hammam Ezzedine datant de 1298 et parcourons ses nombreuses pièces entièrement réhabilitées, en ayant la chance de pouvoir découvrir le système de chauffe, en faisant bien attention de ne pas nous cogner la tête, les plafonds étant de hauteur assez restreinte. La ville comporte de nombreux autres hammams dont les fortement appréciés : An-Nouri (1333), el-Abed et al-Jadid (1740).
Une fois que nous avons rejoint le café Haraj afin de boire la meilleure limonade de la ville et dont le décor intérieur est charmant, nous nous rendons dans le quartier des sidérurgistes à l’intérieur duquel, nous tombons nez à nez sur un homme endormi profondément ; la tête posée sur son torse, il émet de gros ronflements, immobile sur sa chaise.
Nous nous rendons dans le magasin qui se trouve être son voisin direct et admirons le travail de précision mené par un homme qui se saisit de plusieurs plaques d’aluminium et les transforme en assiette.
Le khan el-Saboun, construit au XVIIème siècle autour d’une cour carrée ornée d’une fontaine, regroupe nombre d’ateliers de fabrication de savon et ses boutiques. Si nous assistons à une démonstration d’une vendeuse, il nous faut arpenter quelques escaliers pour rejoindre le petit artisan le plus connu de la ville. Il s’agit de l’échoppe Sharkass soap qui peut être joignable pour les commandes sur le sharkass.soap@yahoo.com ou sur le 00961 70 208 817 ou sur le 00961 6 425 857.
Lorsque nous arrivons aux abords de cet atelier qui ne paye pas de mine, nous sommes reçus par l’homme, assis sur le sol en train de façonner une boule de savon avec un ustensile nécessitant une certaine dose de savoir-faire.
La boutique, qui comprend un atelier baignant dans son jus d’antan dégage une symbiose d’odeurs dont ne pouvons déterminer avec précision le nombre d’essences olfactives utilisées, mais parmi lesquelles, nous pouvons affirmer que du citron, de lavande et du miel sont présents en grande quantité.
Il nous faut prendre ensuite notre voiture pour rejoindre les hauteurs de la ville et découvrir la Citadelle de Raymond de Saint-Gilles, qui émerge et impose sa hauteur comme le signe d’une sécularité dont elle s’imprègne.
Nous faisons la connaissance de plusieurs militaires qui en gardent le site et bénéficions d’une vue magnifique sur les maisons traditionnelles de la ville ou du moins de ses quartiers populaires, lui donnant un côté pléthorique intéressant.
Construite en 636, le site est fortifié ensuite par les Arabes. Au XIème siècle, les Fatimides y ajoutent une mosquée que les Croisés transforment plus tard en une église dont il ne reste que les fondations. Restaurée au début du XIXème siècle, la citadelle abrite le Musée du Liban Nord qui possède une collection numismatique importante couvrant la plupart des périodes de l’époque hellénistique jusqu’aux Ayyoubides.
En franchissant sa porte centrale, nous découvrons un édifice remarquablement conservé mesurant 140 mètres de long sur 70 de large. De nombreuses pièces sont accessibles, sur différents niveaux, ce qui rend cette visite incontournable.
Tyr
Avant de commencer à visiter cette ville du Sud du pays peuplée de 41 421 habitants, nous nous rendons à la nécropole d’Al-Bass, un site du patrimoine mondial de l’Unesco découvert en 1962 constitué de centaines de sarcophages en pierre et en marbre des époques romaines et byzantines.
En entrant sur le site, nous faisons connaissance avec plusieurs soldats de l’ONU, qui un peu à la manière de collégiens, effectuent une sortie découverte sur le site que nous arpentons avec intérêt, les ruines étant admirablement conservées.
Alors que nous nous promenons sur un grand chemin pavé et que nous admirons sur notre gauche et notre droite, les restes des bâtiments, nous faisons particulièrement attention aux détails qui se trouvent sur certaines demeures qui portent des inscriptions grecques, les noms de ceux qui y sont enterrés ou sont décorées de fresques et de bas-reliefs d’œuvres d’Homère.
Après avoir découvert les restes d’ossements humains en accès libre, nous arrivons aux abords de l’arc-de-triomphe, l’un des vestiges les plus impressionnants du site. Il domine l’avenue romaine bien conservée, qui possède une nécropole de chaque côté, parsemée de centaines de pierres ornées et de sarcophages en marbre sculpté datant du IIème siècle et du VIème siècle de notre ère.
Nous parvenons après quelques minutes à l’hippodrome grandeur nature et assistons à la montée sur les gradins encore présents, d’un groupe de touristes qui se met à chanter des chants locaux, tentant à sa manière de faire vivre ce site, qui une nouvelle fois reçoit en grand nombre les ferveurs de la foule.
Nous prenons notre véhicule et nous nous rendons au deuxième site archéologique de la ville, après avoir effectué un arrêt non loin du front de mer, devant la tour de l’horloge, qui orne fièrement un croisement.
Nous arrivons aux abords d’un site ouvert et très étendu, constitué de murailles phéniciennes, que nous longeons avant d’arriver sur la partie principale de la ville antique.
Nous faisons connaissance avec un couple de jeunes mariés qui immortalise la joie de leur union au travers de photographies aux abords de l’allée principale bordée d’une colonnade et de trottoirs.
Le site est constitué de magnifiques ruines admirablement conservées. Nous arpentons les petites allées qui slaloment entre les différents bâtiments : palestres, thermes, cathédrale croisée. Nous nous plongeons ainsi dans la vie d’antan en imaginant le faste vécu il y a plusieurs milliers d’années.
En approchant du front de mer, nous apercevons outre un château croisé, deux pêcheurs qui non loin de colonnes immergées partiellement, tentent, les pieds dans l’eau, de s’adonner à leur activité et terminons notre visite en nous asseyons sur un banc pour nous aussi profiter de la quiétude des lieux.
A l’aide de notre voiture, nous rejoignons la place centrale de la ville qui borde un magnifique port et entrons dans le centre dans lequel, nous mangeons un bon sandwich.
Nous rejoignons ensuite plusieurs ruelles étroites typiques du quartier chrétien maronite.
Après avoir partagé un moment de vie d’élèves d’une école coranique, nous continuons notre route.
Face à nous, une femme étend son linge et un jeune enfant qui tentait d’escalader un grillage se retrouve coincé, obligé d’attendre sa mère pour en être libéré.
Le marché de la ville se trouve non loin du port ; en arpentant ses allées, nous tombons sur plusieurs vendeurs de fruits et de légumes qui tentent d’écouler leurs marchandises.
En nous enfonçant dans le marché, nous arrivons dans la partie non alimentaire dans laquelle, plusieurs fabricants de parfum nous font l’étalage de leur dextérité à créer toutes les fragrances existantes. A la manière de Jean-Baptiste Grenouille, ils sentent, touchent et transfèrent dans une fiole, plusieurs liquides donnant la vague sensation de ne pas savoir réellement ce qu’ils font. Et pourtant, la fragrance que nous sentons est immédiatement reconnaissable et associé au parfum doré d’une grande marque. Nous sommes stupéfaits.
Nous rejoignons une autre partie de la ville constituée en un long front de mer squatté par de nombreuses familles qui y dînent dans l’herbe. Si certains adolescents en profitent pour se baigner en contrebas, deux femmes assises sur un banc fument une chicha.
Nous longeons ce front de mer en assistant à un magnifique coucher de soleil, avant de nous poser dans un petit café et profiter de la vue sur la ville qui s’étend jusqu’à l’horizon.
Nous retrouvons le port quitté auparavant et assistons au retour des pêcheurs qui retirent de leurs filets, leur prise de la journée, non loin d’un homme, assis sur le sol qui rénove un gros bateau, accompagnés par une belle statue de Jésus-Christ située sur un promontoire constitué d’herbes.
Plaine de la Bekaa
Vallée située dans la partie orientale du Liban, encadrée à l’Ouest par le mont Liban et à l’Est par l’Anti-Liban, la Bekaa s’étend sur près de 120 kilomètres sur une largeur de 8 à 14 kilomètres
Véritablement importante pour le pays, la plaine de la Bekaa est constituée de plusieurs zones dont dépendent les différentes plantations effectuées. Si le Nord est une région allant de semi-aride à aride, menacée de désertification, le centre et le Sud bénéficient de ressources en eau plus abondantes qui permettent de cultiver des céréales, de la vigne, de la betterave, de la pomme de terre, du coton, du chanvre et des fruits dans les régions irriguées.
Du fait de son étendue, la Bekaa comprend deux villes au cœur de la plaine : Bar Elias et El Marj.
Les principales localités de la Bekaa sur l’axe Ouest sont, du Nord au Sud : Hermel, Ainata, Yammouné, Chmistar, Zahlé, Chtaura, Qab Elias, Saghbine, Machghara.
Les principales localités de la Bekaa sur l’axe Est sont, du Nord au Sud : Baalbek, Al-Ein, Al-Fiké, Anjar, Kamed El Laouz, Joub Jenin, Qaraoun, Sohmor, Rachaya.
Avant de rejoindre la plaine, nous faisons un petit arrêt dans un couvent afin de faire la connaissance d’un site qui comprend une belle église, mais surtout des sœurs qui ont développé une véritable activité autour du lait : elles préparent et vendent leur production à bas coût et permettent à des migrants de travailler et de s’intégrer au sein de la société.
Après avoir visité Zahlé et les caves de Ksara, nous traversons la plaine, afin de rejoindre Anjar. Sur une longue route, entourée par des montagnes magnifiques dont les sommets enneigés sont surprenants, nous assistons au travail de plusieurs dizaines de femmes, agenouillées qui sèment et récoltent à la chaîne, en cadence.
Les champs qui se succèdent et ne se ressemblent pas nous plongent dans un univers verdoyant, dont la monotonie du vert est cassée par les habits colorées des travailleuses de la terre.
Après avoir visité Anjar et Baalbek, nous dénichons un restaurant qui prépare un poulet cuit à basse température dans un jus d’ail à faire fuir tout bon vampire qui se respecte. Le restaurant se trouve à proximité immédiate d’usine de fabrique de train abandonnée, dans laquelle nous nous rendons.
Au travers d’un éveil total, nous participons volontiers à cette séance d’urbex en découvrant à l’extérieur de l’usine, plusieurs locomotives devant lesquelles nous nous sentons petits.
En entrant dans l’usine et en découvrant les différentes chaînes d’assemblage dont les carreaux des vitres ont été brisées sans que nous ne sachions comment et pourquoi, nous plongeons dans un site unique où la rouille et le mystère demeurent.
Beyrouth
Capitale et ville la plus importante du Liban, Beyrouth est peuplée de 360 000 habitants et se situe sur un cap rocheux entouré de deux collines : Achrafieh à l’Est et Ras Beyrouth à l’Ouest.
Plus grande ville francophone d’Asie, si Beyrouth a mis un genou à terre lors de l’explosion de son port qui a fracturé nombre de bâtiments, elle est parvenue à panser ses plaies et à redevenir attractive au travers de ses nombreux quartiers, partagés entre une modernité assumée et une authenticité conservée.
La ville est découpée en de nombreux secteurs qui revêtent chacun des caractéristiques propres.
Le quartier connu sous le nom de Badaro est l’un des plus attrayants de Beyrouth ; il est apprécié pour ses nombreux commerces et ses rues propres dans lesquelles la vie nocturne est dynamique. Il correspond à la partie urbanisée du secteur administratif du Parc, à côté d’un jardin public de 40 hectares et de l’hippodrome.
L’autre secteur apprécié des habitants de nuit reste la corniche, sur laquelle se trouvent de nombreux bars et restaurants. Avec en toile de fond, le quartier des hautes tours de la capitale, la corniche est l’endroit idéal pour découvrir le Beyrouth luxueux et festif. En outre, les immeubles illuminés, par des générateurs privés, du fait de l’absence de production d’électricité nationale ou du moins, sa restriction, donnent à la ville un côté de flamboyance intéressant.
Situé un peu plus loin, aux abords des rochers de Raouché, le front de mer présente des caractéristiques plus authentiques. Aux abords de petits restaurants de plage, quelques enfants tentent de pêcher, dans une ambiance agréable. Ils profitent de ce cadre idyllique du Beyrouth balnéaire méconnu.
Si Beyrouth est la capitale politique du pays, elle en est également la capitale culturelle. Outre ses festivals, la ville comporte nombre de musées.
Le Beirut Art Center ouvert en 2009, accueille les œuvres d’artistes libanais. Le musée privé Robert Mouawad, lui a ouvert ses portes en 2006 dans l’ancienne demeure d’Henri Pharaon. Le musée national et le musée Sursock sont deux autres musées incontournables de la ville. Le Farhat art Museum et le Farhat Cultural Center exposent nombre d’artistes arabes contemporains. Le musée MIM est un musée privé de minéralogie qui a ouvert ses portes au public en octobre 2013. Environ 2 000 minéraux provenant de plus de 70 pays y sont exposés.
En parcourant la ville, nous tombons sur de nombreuses galeries d’art en accès libre. Mais certains hôtels et demeures dégagent des caractéristiques uniques artistiques. En entrant dans un hôtel, connu uniquement des afficionados, nous découvrons sur plusieurs étages le travail formidable du propriétaire qui est parvenu à exposer ses créations avec un intérêt certain.
Dans un des quartiers résidentiels de Beyrouth, nous nous rendons dans un petit marché bio, dans lequel, nous assistons à de véritables scènes de vie. Alors qu’une vendeuse chauffe son pain pour préparer un Manou’ché, une autre vendeuse découpe de la viande. En arpentant les allées bondées de locaux, nous tombons sur plusieurs vendeurs qui nous proposent une dégustation de leurs produits : du chocolat, un gâteau, des fruits.
Nous rejoignons le centre et aux abords d’un panneau touristique dévoilant le nom de Beyrouth en lettres de grande taille, nous découvrons un autre marché en plein air, que nous parcourons avec attention. Des savons aux épices, bien ordonnées, nous profitons de ce magnifique moment de quiétude pour nous laisser aller au gré du vent.
Pour entrer dans la place de l’étoile, gardée par des militaires, nous longeons une belle mosquée dont les arbres fleuris, tout de rose, vêtus intensifient le charme de cette ville.
Néanmoins, en arpentant une longue allée pour rejoindre une grande tour de l’horloge qui se trouve à proximité directe du parlement, un élément nous surprend.
Ce centre devrait être bondé de touristes, mais en regardant autour de nous, nous n’en voyons pas. Ce centre devrait également être partagé entre des restaurants, des hôtels et des commerces, mais nous n’en voyons pas. Autour de nous, le quartier semble être désertique, fantôme. Tous les commerces sur plusieurs pâtés de maison sont tout simplement fermés ; les commerces abandonnés et les hôtels voient leur intérieur, tomber en décrépitude. Nous apprenons que pour protéger le parlement de toute manifestation, les gouvernements successifs ont tout simplement décider de clore un quartier unique et d’interdire l’implantation de tout commerce pouvant entraîner un mouvement de foule.
Fort heureusement, il est possible de s’y promener en liberté. Au sein de cette place, la cathédrale Saint-Georges construite par monseigneur Joseph Debs, archevêque de Beyrouth, sur le site d’une ancienne église également dédiée au même Saint émerge et dénote son côté austère qui se marie à la perfection au secteur.
Reconstruite en 1884, la cathédrale est conçue par l’architecte italien Giuseppe Maggiore, selon un style néo-classique sur le plan d’une basilique avec une nef séparée de deux collatéraux par deux rangées de colonnes. La nef est couverte d’un plafond à caisson avec des dorures et une double structure en bois, couverte de feuilles dorées sur un fond beige.
Aux côtés de la cathédrale, les ruines d’un ancien site romain amènent les touristes à s’y faire photographier. S’il est possible de les rejoindre en empruntant un petit chemin, les voir de notre promontoire en donne un aperçu de la taille.
A proximité, la plus belle mosquée de la ville : la mosquée sunnite Mohammed al-Amine fut inaugurée en 2008 après avoir été construite à l’emplacement d’une ancienne zaouïa. Au travers de ses hauts minarets, elle impose sa grandeur démesurée et se beauté n’en est que plus resplendissante.
En quittant la place de l’étoile, en arpentant une longue avenue déserte, nous arrivons aux abords du théâtre national et pouvons profiter de la cathédrale Saint-Louis, dédiée au roi éponyme. Cathédrale catholique latine, elle a été construite par l’ordre des frères mineurs capucins en 1864-1868 comme église paroissiale. Elle est remarquable grâce à ses façades de grès, ses fenêtres de couleur rose et son campanile heptagonal.
L’église nationale évangélique de Beyrouth est une autre église intéressante. Église protestante fondée en 1848 par des missionnaires presbytériens américains, l’église a été gravement endommagée à cause des explosions du 4 août 2020, et tous ses vitraux ont été malheureusement détruits.
En quittant le centre, nous tombons sur la place des martyrs, qui dévoile une belle statue, forte émotionnellement, entourée d’un petit muret sur lequel, des graffitis inspirant la paix et l’espoir ont été dessinés par la jeunesse du pays. Avec en arrière-fond, la mosquée qui resplendit de mille feu, la place dégage une symbiose étrange entre espoir et lassitude. Surtout après avoir analysé attentivement la statue dont les impacts de balles résultant du conflit antérieur avec Israël permettent aux rayons de soleil de s’y engouffrer et d’y dévoiler une sorte de halo la sublimant.
Aux abords d’un petit square dans lequel se trouve aux abords d’un vaste contenant d’eau, la statue d’un journaliste tué et érigé en martyr, nous prenons quelques secondes à profiter de l’ombre de grands arbres, avant de rejoindre les fortifications anciennes de la ville, préservées autour d’une grille. Non loin, au cœur d’immeubles d’habitations, un phare pointe vers le ciel et démontre par sa présence incongrue, l’avancée de la civilisation sur la mer.
Les rochers de Raouché
Dans la ville de Beyrouth, en longeant le front de mer, juste après nous être arrêté aux abords d’une maison abandonnée, afin de bénéficier d’un point de vue dégagé sur les falaises de la ville, nous arrivons aux abords d’un café à proximité duquel, un groupe de touristes polonais se fait prendre en photo.
En laissant le groupe retourner dans le bus qui l’attend, nous rejoignons une barrière qui permet de nous approcher au plus près de magnifiques sculptures naturelles, découpées en une falaise abrupte, une arche monumentale et une sorte de cône pointant vers le ciel.
Les rochers de Raouché, en plein cœur de Beyrouth imposent leur grandeur dans la mer qui les borde et dont la couleur turquoise de l’eau accentue encore un peu plus leur splendeur.
Constitués de sortes de stries, semblant posées fébrilement les unes sur les autres, les rochers sont un véritable îlot de beauté que nous sommes fiers de découvrir à hauteur d’homme, alors que de l’avion nous ayant conduit au Liban, ils nous étaient apparus, comme par magie, aux pieds de ces tours d’immeubles semblant former une construction animale, sauvage. Un peu de douceur dans un monde de brut.
Les Cèdres de Dieu
Lorsque nous rejoignons le site des cèdres de Dieu, nous nous attendons à découvrir un peu à la manière de la réserve du Chouf, une étendue verdoyante nichée dans le paysage blanc immaculé des hautes altitudes libanaises.
Mais en arrivant au cœur de ce site unique, mondialement connue, nous découvrons qu’en réalité, bien que peuplée de cèdres libanais, cet arbre endémique pouvant atteindre des âges multiséculaires, le site est peu étendu.
Il faut dire, que les cèdres libanais constituaient des forêts vastes couvrant une grande partie du Moyen-Orient. Mais le bois, si robuste était apprécié des constructeurs de meubles et de bateaux qui le coupèrent à tout va, une déforestation chaque année réduisant une population d’arbres, que la nature avait mis plusieurs milliers d’années à constituer.
Ce n’est que dans les dernières années, et alors que le cèdre libanais allait s’éteindre, un paradoxe pour un pays qui l’arbore fièrement sur son drapeau, que le gouvernement, sous la pression des ONG internationales a décidé de le réhabiliter, de le protéger et de procéder à une plantation massive.
Une plantation cependant aléatoire, puisque l’espèce, si elle peut vivre durant plusieurs millénaires, voit son évolution fragilisée jusqu’aux trois premières années de sa vie. Une fois atteint les trois ans, l’arbre pourra normalement, sauf évènement climatique majeur, destruction ou maladie, atteindre des âges inénarrables.
Ainsi, en garant notre voiture, nous découvrons ces arbres millénaires que nous surplombons de la route, avant de franchir un portique de sécurité et de nous promener au coeur de cette nature luxuriante. Face à nous, des arbres dont certains massifs sont âgés de plus de 4000 ans.
Nous dépassons un couple de touristes belges et rejoignons leurs enfants qui jouent dans la neige. Nous arrivons aux abords d’un arbre majestueux qui se trouve en voisin direct d’un autre rafistolé. Nous apprenons que l’arbre mal en point est soigné et que la résine qui lui est appliqué lui permettra de vivre encore quelques millénaires.
Dans la ville qui surplombe le parc, de nombreux vendeurs travaillent le bois de cèdre pour en fabriquer des souvenirs qu’ils proposent aux clients de passage. Alors que nous sommes invités à assister au travail du bois d’un jeune homme aux cheveux longs, nous apprenons que les morceaux de bois qui tombent sur le sol sont récupérés et offerts aux vendeurs, qui peuvent ainsi les travailler sans avoir besoin de braconner.
Conclusion
Le Liban fut pour nous une véritable ode à l’humanité. Le peuple de toute confession qui nous a accompagnés nous a permis de voir avec quelle force et intelligence, les religions et les humains pouvaient parvenir à cohabiter : avec respect, sans obligation.
En outre, le Liban possède de véritables trésors, uniques. Qu’il s’agisse des grottes de Jeita ou des temples de Baalbek, cette liste n’étant bien entendu, pas exhaustive, le pays au travers de son histoire riche saura combler tout visiteur.
Du fait de son histoire mouvementée, certains voyageurs pourraient avoir peur de se rendre dans le pays, en argumentant sur un quelconque danger mentionné aussi bien par les médias que par certains gouvernements occidentaux. Il n’en est rien. Rarement, nous ne nous étions sentis autant en sécurité dans le pays. Pas une once de regard désapprobateur, pas une agression, aucun risque. Et pourtant, nous avons parcouru le pays dans son intégralité au travers de tous ses points cardinaux.
En résumé, nous recommandons ce pays coup de cœur, qui vous fera vivre à coup sûr des émotions riches et inoubliables.
Un peu comme l’Antarctique, le Groenland est une île qui nous a souvent fait rêver. Au travers de ses paysages enneigés et de ses immensités désertiques blanches, l’île a toujours représenté une contrée synonyme d’aventures et d’explorations. Nous avons ainsi passé un séjour inoubliable au sein de ce territoire méconnu qui commence à s’ouvrir au tourisme et nous vous en présentons les incontournables au sein de cet article.
Dépendance du Royaume du Danemark, le Groenland est une île souvent associée à tort au Pôle Nord qui se situe en réalité, du moins en ce qui concerne son point géographique comme étant la localisation la plus septentrionale du monde, à près de 900 kilomètres au cœur de l’océan glacial Arctique.
Le Groenland est un Territoire d’Outre-Mer Européen qui se situe physiographiquement sur le continent Nord-américain. Deuxième plus grande île au monde, son territoire est couvert à plus de ¾ par la calotte glaciaire appelée également : « inlandsis »
Territoire ayant pour capitale la ville de Nuuk, le Groenland possède une sorte d’autonomie élargie de son pays de tutelle en étant responsable de sa police, de ses tribunaux, de ses garde-côtes, ainsi que du droit de contrôle sur ses ressources.
Entité administrative et politique, la moins densément peuplée au niveau international, le Groenland comporte un peu plus de 56 000 habitants, qui depuis quelques années, s’ouvrent au tourisme.
Il faut dire que le territoire composé d’Inuits et non d’esquimaux, terme réducteur désignant les habitants des Grands Nords, est totalement méconnu du reste du monde, qui le caractérise essentiellement lorsque le thème du réchauffement climatique est abordé.
Nous y avons passé plusieurs jours afin de le découvrir. Nous avons, outre la magie opérée au travers de ce sentiment omniprésent de visiter un territoire mythique, vécu des émotions intenses avec un peuple chaleureux et partagé entre une volonté de conserver ses traditions et de s’ouvrir au monde.
Globalement, le pays est onéreux. De près de 40 à 50 % plus cher qu’en France métropolitaine. Il faut dire qu’en tant qu’île, les coûts d’importation des matières premières sont importantes. Mais, toutes les denrées proviennent essentiellement du Danemark, un pays du Nord de l’Europe, dont les prix sont déjà supérieurs à ceux pratiqués en France, ce qui alourdit encore un peu plus la facture finale pour le consommateur.
Étant donné que le Groenland s’ouvre au tourisme, il n’est pas difficile de trouver dans chaque ville, des possibilités d’hébergement avec des classifications allant des auberges ou des motels à 70 euros la nuit à des hôtels étoilés se situant aux alentours de 250 euros.
En ce qui concerne la nourriture, si nombre d’établissements sont présents, ce sont généralement des restaurants rapides qui proposent de la malbouffe, les restaurants plus traditionnels peinant à exister, les groenlandais préférant faire leur course dans de grands supermarchés pour cuisiner chez eux. Par contre, ils affectionnent les bars, qui englobent généralement des discothèques, dans lesquels ils peuvent faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
Autre particularité du Groenland et pas des moindres, les déplacements intercommunaux sont impossibles en voiture. Pour se rendre d’une ville à une autre, seuls les déplacements en bateau (en été), en hélicoptère ou en avion sont permis, les routes se terminant en sortie d’agglomération. Autant dire que les coûts de ces transports représentent à eux seuls, une part non négligeable à prendre en compte pour un voyage au Groenland.
Peuplée de 1985 habitants, la ville qui se trouve dans le Sud-Est du pays est intégrée dans la municipalité de Sermersooq.
Petite bourgade tranquille composée de belles petites maisons colorées, juste aux abords d’une belle chaîne de montagnes, lui donnant un côté niché intéressant, elle est située à 106 kilomètres du cercle polaire Arctique sur l’île d’Ammassalik sur la rive d’un port naturel du fjord éponyme.
A l’Est, la ville est également bordée par le fjord Sermilik qui possède une station de recherche à 15 kilomètres sur sa côte Ouest.
La ville compte une petite église ainsi que plusieurs commerces. Aux abords de son petit port, quelques pans de glaces semblent perpétuels et donnent à l’ensemble, un côté mosaïque recherché des touristes, ce qui explique sa croissance économique rapide.
Glacier Russel
A 15 kilomètres de Kangerlussuaq, dans l’Ouest du pays, après 20 minutes de route dans un paysage aride, nous arrivons aux abords du glacier Russel, un glacier actif avançant de près de 25 mètres chaque année.
Particulièrement visité du fait de sa localisation, il est délimité au Nord par la toundra d’Isunngua et au Sud par une crête stérile.
En arrivant sur place, une fois que le moteur de la voiture a été coupé, nous sommes subitement pris d’un enivrement silencieux intense. Plus un bruit ne nous provient, un peu comme si nous étions dans un grand vide spatial.
Lorsque nous portons une attention particulière à notre environnement, nous apercevons quelques craquelures sonores émanant du glacier dont les parois se dévoilent avec force.
Il nous faut réellement tendre l’oreille pour percevoir les écoulements d’eau de fonte qui forme la rivière Akuliarusiarsuup Kuua, s’écoulant vers la ville proche.
A proximité de Russel, se trouvent le grand lac Aajuitsup Tasia et un autre glacier anonyme dont les eaux de fonte alimentent de rivière Qinnguata Kuussua.
En prenant d’infimes précautions, nous arpentons le sol du glacier en empruntant sur les côtés, un passage un peu moins abrupt que les hautes falaises qui nous font face. Nous avançons difficilement sur un sol glissant, tout de glace constitué et recouvert d’une épaisse couche de neige, qui à certains moments, disparaît et dévoile une sorte de patinoire sur laquelle nous tenons difficilement debout.
Enivrés par le plaisir de parcourir ce monstre qui nous semble vivant, nous admirons sur sa belle robe blanche, quelques taches noires, des tatouages naturels gravés par le charriage de certains sédiments, une sorte de pollution dont il s’accommode sans rien pouvoir y faire.
Une fine bande de glace remonte et un peu à la manière d’un entonnoir, elle s’ouvre sur une surface impressionnante semblant infinie. Et alors qu’un vent nous inonde de poussières de roches légères, nous nous perdons dans cette nature hostile et au combien impressionnante.
Qaanaaq
Localité la plus septentrionale du Groenland, entourée par le fjord Inglefield au cœur de la baie de Baffin, Qaanaaq est une petite ville de 620 habitants, considérée comme la ville peuplée de manière permanente la plus au Nord du territoire.
Ainsi, accessible uniquement par avion, la ville reçoit peu de touristes. Il faut dire que mis à part la base aérienne de Thulé interdite d’accès qui se trouve à une centaine de kilomètres, peu d’activités sont proposées aux visiteurs. Du fait de son emplacement, les températures globales sont fraîches et les voitures sont rares. Les déplacements se font en bateau afin de découvrir les alentours constitués de monts plus ou moins abrupts.
La ville comprend une église ainsi que quelques magasins alimentés plus ou moins périodiquement par bateau. En arpentant les rues souvent désertes, le visiteur est frappé de ce sentiment de solitude omniprésente qui y règne. Une sorte de bout du monde dans lequel la pêche reste une possibilité de subsistance non négligeable.
Sur la plage qui longe la côte Sud de Qaanaaq, les bateaux stationnés sont nombreux et dénote au travers de leur disposition, un agencement sans véritable structure portuaire, ce qui intensifie ce sentiment de ville esseulée.
Sisimiut
Ville de la côte Ouest du Groenland, se trouvant à 320 kilomètres au Nord de Nuuk, la capitale et à 75 kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique, Sisimiut est bordée par les rives orientales du détroit de Davis entourée au Nord par le fiord Kangerluarsuk Tulleq et au Sud par le fiord Amerloq.
En sortant de l’aéroport, nous nous trouvons dans une petite crique du détroit de Davis, dans la baie de Kangerluarsunnguaq avec une vue dégagée sur le massif Palasip Qaqqaa d’une hauteur de 544 mètres.
À mi-chemin entre la ville et l’aéroport, il y a une petite plage de sable noir. La plage, ainsi que les récifs au large de la côte, sont très populaires l’été.
À l’Est, les massifs de Palasip Qaqqaa et Majoriaq sont séparés par la route polaire entre Sisimiut et Kangerlussuaq qui est une des seules routes du pays permettant de rejoindre deux villes. Elle mesure un peu plus de 150 kilomètres et elle est souvent utilisée par des randonneurs qui en une dizaine de jours parviennent à en effectuer la distance.
En nous promenant dans cette petite ville typique du pays, peuplée de 5582 habitants, nous sommes subjugués par l’harmonie des maisons colorées, qui nous laisse à penser à des petits villages des îles des Caraïbes, la neige et le froid en moins.
Au milieu de la vallée se dresse le mont Alanngorsuaq entouré de plusieurs lacs, dont l’un sert de réservoir d’eau pour la ville. Au Sud-Est, la vallée est bordée par un autre massif : « le Nasaasaaq » constitué de plusieurs sommets, dont le plus élevé a une altitude de 784 mètres.
Face au petit port de la ville, située dans la partie Sud de la baie où de nombreux bateaux sont à quai, une belle statue représentant une petite sirène nous fait face. Un pêcheur rentre dans le port et nous agrémente d’un signe de la main, les projections glaciales de l’eau aspergeant son visage, il replace son bonnet sur sa tête et semble s’éponger le front.
Dans le centre, au cœur d’un bâtiment historique non loin du port, le musée de Sisimiut, au travers d’expositions fortement intéressantes de plusieurs milliers d’objets issus de fouilles archéologiques, présente un aperçu de la culture de la région il y a 4 000 ans par l’intermédiaire de thèmes basés sur le commerce, l’industrie et les expéditions maritimes.Le musée abrite également une collection d’outils et d’articles domestiques ainsi qu’une exposition en plein air en la présence d’une reconstitution d’une maison en tourbe groenlandaise.
Le centre culturel Taseralik, quant à lui est situé dans la partie orientale de la ville, sur la rive du lac Nalunnguarfik. Le centre accueille souvent des troupes de théâtre ainsi que des concerts.
Alors que quelques flocons de neige commencent à tomber, nous découvrons non loin d’un immeuble d’habitations, une petite église construite en bois et aux abords de laquelle se trouve un petit cimetière.
Dans la ville peu touristique, quelques commerces et des restaurants rapides dynamisent comme ils peuvent des allées peu fréquentées. Il faut dire que les températures glaciales ne poussent pas à la marche à l’extérieur. Le long de la rue principale, certains commerces proposent des produits artisanaux locaux. Il est possible de trouver des créateurs les fabriquant, travailler encore à l’ancienne dans un atelier situé dans un ancien entrepôt sur le vieux port.Des pierres groenlandaises et des produits dérivés de peaux de phoques sont également produits dans les ateliers : « Natseq » et « Panigiit »
Kangerlussuaq
Peuplée de 508 habitants et située dans la municipalité de Qeqqata, sur la côte Ouest du Groenland, la ville de Kangerlussuaq est surtout connue pour son aéroport international, le seul qui peut accueillir des gros porteurs.
Le premier pas que nous posons sur la piste de l’aéroport nous procure un immense sentiment de plénitude. Alors que nous admirons une borne géodésique indiquant les distances de la ville avec d’autres municipalités internationales, quelques flocons de neige s’écrasent sur nos visages.
Aux abords de l’estuaire de la rivière Qinnguata Kuussua, la vallée qui permet de rejoindre le bord de la calotte glaciaire dans les hautes terres d’Isunngua au Nord-Est et le glacier Russel, abrite la faune terrestre la plus diversifiée du Groenland, avec notamment des bœufs musqués, des caribous et des renards.
La ville est entourée par de grandes plaines de sables mouvants. Au Sud-Est derrière le lac Tasersuatsiaq, qui fournit de l’eau douce à la ville, se trouve le plateau d’ Ammalortup Nunaa.
Alors que le froid glacial nous brûle la peau, nous avançons dans cette ville qui ne comprend pas de centre véritable, mais plutôt des habitations qui se perdent vers l’horizon, chaque maison donnant l’impression d’être une demeure du bout du monde.
En arpentant de grandes routes verglacées, nous effectuons le tour de la ville et rencontrons au détour d’un chemin, un vieil homme qui vit dans la ville depuis plus de 20 ans. Il nous invite à le rejoindre au sein de son habitation.
Immédiatement, nous ressentons une bonne odeur de bois brûlé, qui nous emplie de bonheur. La chaleur de sa demeure crée en nous une sorte de dichotomie corporelle, puisqu’entre les moins vingt de l’extérieur et les vingt degrés de l’intérieur, cette différence importante de température nous rougit les pommettes, un rouge encore intensifiée lorsque sa femme nous apporte une tisane bien chaude.
L’homme, un professeur à la retraite qui a enseigné dans la ville profite de cette ambiance du bout du monde qu’il affectionne. C’est alors qu’il nous sort une guitare et commence à improviser un chant groenlandais qui nous remplit d’entrain
En rejoignant l’extérieur, nous prenons conscience de la différence de Kangerlussuaq avec les autres villes du territoire, Kangerlussuaq présentant la structure urbaine des villes du Far-West d’antan. La disposition des maisons entoure de vastes routes désertes et leur couleur surtout axée sur le rouge, résiste tant bien que mal aux vents glaciaux dominants.
Alors que nous arpentons les rues désertes de cette petite ville, nous visitons avec chance un entrepôt des pompiers et découvrons le fonctionnement des gros hélicoptères qui servent à la fois pour porter secours à des victimes à l’intérieur des terres qu’en haute mer.
Nous rejoignons ensuite un élevage canin et sommes accueillis par de grands aboiements, les chiens de ces latitudes appréciant les dépenses énergétiques… et les câlins avant de nous diriger vers l’aéroport.
Illimanaq
Après trente minutes de bateaux, nous posons nos pieds dans le village d’Ilimanaq, un village de 86 habitants situé dans la municipalité d’Avannaata à l’Ouest du Groenland, sur la rive Sud-Est de la baie de Disko. Face à nous, comme posées sur une colline, des maisons colorées présentent une harmonie naturelle.
Alors que nous déambulons entre ces habitations, dérangeant à notre passage, les nombreux chiens présents sur l’île et qui aboient à vue, nous nous rendons dans la seule épicerie du territoire et faisons connaissance avec les habitants du secteur, dont un homme qui souhaite nous faire visiter sa maison d’hôtes, qu’il loue aux rares touristes de passage.
La maison, quoiqu’austère possède tout le confort requis, dont une petite cuisine. En discutant avec le propriétaire, nous pouvons ressentir toute la lassitude qu’il ressent de vivre dans ces contrées reculées : « nous aussi, nous souhaitons bénéficier du confort à l’occidental…si nous parvenons aujourd’hui à manger de la viande, elle est excessivement chère et comme nous devons tout importer du Danemark, forcément, les prix s’envolent »
Alors qu’en sa compagnie, nous rejoignons ce qui s’apparente être la place principale du village, mais qui est en réalité, l’espacement le plus grand entre plusieurs maisons, nous continuons notre discussion avec cet homme fortement sympathique « et le réchauffement climatique ? » tentons-nous.
« Vous savez, si le réchauffement climatique vous inquiète, nous en ce qui nous concerne…et vous pouvez le demander à d’autres habitants de l’île, c’est plus un souhait qu’une crainte. Si la neige fond, peut-être pourrons-nous aussi avoir des champs avec de l’herbe et dans ces champs, mettre des vaches pour qu’elles nous donnent du lait et de la viande »
Il est difficile pour nous de nous positionner et de mettre en avant nos craintes d’occidentaux, en retrouvant nos maisons et notre confort de vie quotidien. De toutes façons, le réchauffement climatique, quand bien même frappera en premier les pôles, il n’est aucunement la conséquence de ces peuples du Grand Nord qui ne polluent pas et qui se battent pour préserver la pureté de leurs territoires. Rien ne peut ainsi leur être imputé et ce n’est pas notre rôle de tenter de leur faire ouvrir les yeux sur le danger qui nous guette et qui frappe directement leurs côtes.
« Nous sommes bien conscients du changement climatique. Du temps de mes parents, la banquise nous permettait de rejoindre Ilulissat à pied. Aujourd’hui, vous avez besoin d’un bateau pour nous rendre visite. C’est pareil pour la chasse. Nous souhaitons manger de la viande. Pourquoi ? Avant, en début de saison, mon père n’avait pas de longue distance à faire pour chasser un ours blanc, qui nous servait tout l’hivers. Aujourd’hui, avec la fonte des glaces, il est très rare d’en apercevoir un et si nous voulons en chasser, nous devons nous éloigner grandement au coeur des terres. Notre mode de vie change, et nous souhaitons simplement changer avec lui »
Aux abords d’une maison, nous sommes subjugués de découvrir un séchoir à poissons, son agencement identique à nos mères faisant sécher leur linge, accentue le sentiment d’une terre d’ailleurs…surtout lorsque non loin du séchoir, un crane d’animal se dévoile, posé sur un muret à la manière d’un objet de décoration.
Baie de Disko
Le long de la côte d’Ilulissat, la baie de Disko constitue une large entrée sud-est de la mer de Baffin. Considérée comme la plus belle merveille naturelle du monde, la baie de Disko est un véritable appel à touristes mais pas seulement, puisqu’elle représente également une voie de navigation importante du Groenland.
Si au Sud, la baie est constituée de petites îles dans l’archipel d’Aasiaat, au Nord, elle est délimitée par Qeqertarsuaq , la plus grande île de la côte. A l’Ouest de l’île Alluttoq, la baie se transforme en détroit de Sullorsuaq séparant Qeqertarsuaq de la péninsule de Nuussuaq.
En réalité, plus grande baie ouverte de l’Ouest du pays, mesurant 150 kilomètres du Nord au Sud et 100 kilomètres d’Est en Ouest, Disko a une profondeur moyenne de 400 mètres dans des eaux qui abritent de nombreuses espèces : phoque du Groenland ( Pagophilus groenlandicus ), phoque à capuchon ( Cystophora cristata ), phoque annelé ( Pusa hispida ), phoque barbu ( Erignathus barbatus ), baleines boréales ( Balaena mysticetus ), baleines à bosse ( Megaptera novaeangliae ), globicéphales ( Globicephala melas ), épaulards ( Orcinus orca ) et narvals ( Monodon monoceros)
Alors que des berges de la ville d’Ilulissat, nous prenons le temps d’admirer cette baie sous toutes les coutures, pour en profiter pleinement, nous essayons de trouver un bateau afin de nous en approcher au plus près.
Nous nous rendons dans le port et faisons la connaissance d’un homme qui accepte de nous prendre avec lui durant une de ses séances de chasse aux phoques.
L’homme, d’un âge avancé ne nous sourit pas. Non pas qu’il soit antipathique, mais le froid a tant calciné son visage qu’il semble figé. Tout au plus, nous avons le droit d’un petit crissement labial qui nous prouve son contentement.
Il prépare méticuleusement son bateau, dans lequel il pose le fusil qui lui servira à la chasse du phoque s’il parvient à en trouver un et après 1 heure d’attente, nous quittons le port de la ville ; les bateaux restés à quai s’éloignent. Certains d’entre eux n’ont pas bougé depuis plusieurs mois et sont prisonniers des glaces qui a commencé à en recouvrir la coque.
Dans l’eau, nous apercevons quelques petits morceaux qui proviennent des icebergs vers lesquels nous nous dirigeons à grande vitesse. Sur le bateau, nous sommes secoués par les mouvements effectués par le capitaine qui ne souhaite pas percuter ces petits morceaux présents dans l’eau. Non pas que son bateau soit fragile comme du verre, mais parce que les morceaux qui ont l’air inoffensif pourrait être rattachés à un bloc beaucoup plus grand qui percerait immédiatement la coque, nous laissant au cœur de cette eau glacée, que quelques minutes de survie. Autant ne pas tenter.
C’est alors que givrés par les embruns glacés qui se projettent contre nos visages, nous regardons devant nous et découvrons ces monstres de la nature qui nous font face. Des géants, des colosses qui semblent immuables, indestructibles. En nous approchant du premier d’entre eux, nous devons lever haut nos yeux vers le ciel pour en apercevoir le sommet. Au travers de sa falaise semblant avoir été coupée à la serpe, il me semble irréel, factice.
Pourtant, en le regardant de plus près, nous pouvons apercevoir les craquelures qui le marquent à la manière d’un tatouage.
En le contournant, nous en apercevons un autre, puis un autre et encore un autre. Tout d’un coup, les icebergs se dévoilent par dizaines, tous différents, tous caractérisés par une spécificité qui les rend unique.
Nous admirons ces glaciers éphémères dont nous savons pertinemment que les jours sont comptés et que leurs pieds sont constitués d’argiles. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de les croire immortels.
C’est alors que le pêcheur décide de nous faire vivre une expérience unique. Nous rendre sur l’un d’entre eux. Nous acceptons immédiatement et automatiquement, il démarre le moteur de son bateau et après 15 minutes de navigation, il se présente doucement aux abords d’un petit morceau de glace qui semble accueillant…du moins, petit est relatif puisqu’il représente la taille d’une belle demeure. Mais petit comparé aux mastodontes que nous venons de croiser.
En posant le pied sur ce bout de glace qui flotte, et en voyant le bateau s’éloigner, nous avons l’impression de nous faire abandonner sur ce radeau naturel dont nous ne savons rien. Pas tout à fait une terre existante ou répertoriée, pas tout à fait une entité surnaturelle puisque existante, nous nous maintenons sur de la neige recouvrant une sorte de patinoire rugueuse et le mouvement imperceptible de ce glaçon ne nous donne pas confiance.
Pourtant, nous essayons de la découvrir ou du moins d’en appréhender les subtilités. Au bout de quelques minutes, nous nous faisons à l’idée. Nous ne trouverons rien, ni animaux, ni roche, ni terre. Juste à perte de la petite vue qu’il nous est donné de voir, de la glace et de la neige. Trop uniforme pour nous surprendre mais assez impactant pour provoquer en nous ce sentiment de vivre une expérience unique.
De retour sur le bateau, alors que nous sommes sur le point de retourner au port, sans nous prévenir, le capitaine qui depuis quelques instants a commencé à froncer les yeux, coupe le moteur.
Il se dirige vers sa petite cabine et revient sur la passerelle avec son fusil, dans les mains. Il le pointe en direction d’un gros iceberg à l’horizon. Nous croyons comprendre qu’il a aperçu un phoque.
Nous tentons à notre tour de voir l’animal. Nous fronçons les yeux, nous les plissons, mais rien n’y fait. Nous ne voyons rien à l’horizon, simplement de l’eau et de la glace. Pourtant, en apercevant le petit rictus qui dérange sa concentration optimale, nous sommes sûrs qu’il a vu une forme qui l’attire.
C’est alors que nous entendons le bruit du tir résonner dans nos oreilles. Nous regardons à nouveau au loin, toujours sans rien remarquer. Le monde qui nous entoure n’a pas bougé, n’a pas changé. Pour sûr, lorsque nous le voyons ranger son arme et continuer sa route, nous savons qu’il a loupé sa cible. Du moins, s’il y en avait réellement une.
La baie de Disko en avion
Souvent, afin de découvrir un site sous un autre angle, il convient de prendre de la hauteur. Pour nous, la baie de Disko au Groenland est si importante, que nous ne pouvons pas quitter le pays sans la voir globalement.
Pour cette raison, nous décidons de rendre une visite à Mathias, un danois qui vit à Ilulisat. Lorsque nous le rejoignons dans son entrepôt, nous faisons la connaissance d’un jeune homme d’une blondeur à faire pâlir : « Rahan » le fils des âges farouches et accessoirement célèbre pour la bande dessinée qui porte son nom.
Mathias nous sourit et nous explique son activité. Du fait du développement croissant des touristes, il a postulé pour devenir pilote pour une compagnie qui propose des survols de la baie en avion, pour un coût de 250 euros approximativement.
Étant donné que nous aurons, nous le pensons, qu’une fois l’occasion de nous trouver au Groenland, nous acceptons de vivre cette expérience.
Alors que Mathias prépare son avion, nous l’aidons à le pousser à l’extérieur de l’entrepôt. Une fois sur le tarmac, il effectue les vérifications de sécurité avant de nous faire monter dans l’appareil.
Serrés comme des sardines, nous ne nous sentons pas rassurés, surtout lorsqu’il allume les moteurs qui tournent au ralenti, à l’instar d’une vieille voiture des années 80. Néanmoins, après avoir prévenu la tour de contrôle, il obtient l’autorisation de décoller.
Et difficilement, nous quittons le plancher des vaches pour en quelques secondes survoler la baie de DisKo. Les icebergs qui nous paraissaient immenses semblent minuscules. Un peu comme des glaçons dans un verre d’eau, ils bougent imperceptiblement, mais nous pouvons paradoxalement en ressentir les mouvements.
L’avion possède une petite ouverture sur les côtés, dans laquelle nous sortons notre main collée à notre caméra afin de capturer ces merveilles de la nature. Alors que nous nous épanchons sur nos appareils pour exploiter parfaitement le temps qui nous est mis à disposition, nous ne prenons pas conscience du danger de cette action.
Si nous ne risquons rien d’une éventuelle dépressurisation, l’avion ne volant pas à une altitude élevée, néanmoins, la fait de laisser nos doigts à l’extérieur avec les températures glaciales qui nous accompagnent, températures hypertrophiées par le vent provoqué par le mouvement de l’appareil, il ne nous faut pas longtemps pour ne plus sentir certains de nos membres.
Et c’est accompagné par la plus belle baie du monde qui se déploie sous mes pieds, que je tente par tous les moyens de faire revivre mes doigts…du moins, mon auriculaire qui progressivement reprend du poil de la bête en se trouvant à l’intérieur de ma cavité buccale.
Et avant de retourner sur le tarmac, nous nous évertuons à ne rien louper du spectacle qui se dessine. Nous ne loupons rien de ces colosses de glace dont les jours sont comptés. Tristesse de ne pouvoir changer cette destinée inéluctable.
Uummannaq
A 590 kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique, sur la côte Ouest du Groenland, Uummannaq se trouve sur l’île du même nom, dans le fjord du même nom et surplombé par le mont…du même nom.
Territoire rocheux, l’île est un plateau de granit qui tombe dans l’océan, créant ainsi ce paysage escarpé constitué en des falaises abruptes remplies de crevasses.
Grâce à son mont qui culmine à 1170 mètres, la ville peuplée de 1364 habitants possède une identité qui lui est propre. Ainsi, au travers de ses maisons colorées dispersées un peu partout sans réelle structure d’organisation, la ville attire les attentions. Qui plus est, lorsque pour se démarquer, elle organise chaque année un championnat national de foot apprécié des Groenlandais.
Néanmoins, la ville présente d’autres atouts. Son église en pierres apparentes est une des rares du pays à ne pas posséder un agencement en bois de couleur vive. Ainsi, surplombant le petit port face au mont qui dépasse de beaucoup tous les petits icebergs flottant dans la baie, l’église apporte un côté chaleureux avec sa petite tour et son toit principal particulièrement pentu.
A l’Ouest de Uummannaq, dans la baie de Spraglebugten Bay, une maison appelée également : « le Château du Père Noël » fut construite à son emplacement pour un programme télévisé danois et demeure encore aujourd’hui la maison du Père Noël dans l’imagination populaire. Au travers de ses volets verts et de sa constitution en tourbe, avec son conduit de cheminée qui ressort timidement de son toit, la maison est une attraction touristique majeure de la ville.
Narsaq
Dans l’extrême Sud-Ouest du Groenland, peuplée de 1346 habitants, Narsaq a vu son développement s’intensifier ces dernières années du fait de son port en eau profonde pouvant accueillir des navires océaniques.
La ville qui a la pêche pour pilier de son économie locale tente aujourd’hui, d’exploiter un gisement minier et tend vers un développement de l’agriculture justifié par la présence de champs arables actifs dans sa région.
D’un point de vue historique, plusieurs sites prouvant une présence humaine depuis plus de 1000 ans sont visitables. Ainsi, les ruines de l’église de Dyrnaes se trouvent à la périphérie Nord-Ouest tandis que la ferme Landnàm multiséculaire faisant partie des plus anciennes du pays se situent un peu plus au Sud.
Le centre de la ville comprend outre des maisons colorées, une mairie, deux supermarchés, une église, un poste de police, une caserne de pompiers, une école primaire, des établissements d’enseignement, un cybercafé, un hôpital et plusieurs petits magasins.
Aux abords du port, une belle église conçue par le charpentier local Pavia Høegh en 1927 est constituée d’une structure commune au pays. Au travers de sa façade blanche, dont les arrêtes sont peintes en rouge, elle domine la ville et lui apporte un côté patriarcal rassurant.
Contrairement au reste du Groenland, la région élargie de Narsaq possède un réseau étendu de routes de terre et de gravier traversables, totalisant plus de 120 kilomètres en longueur avec pour plus long tronçon un chemin reliant l’extrémité Nord du fjord Tunulliarfik et les fermes ovines de Qassiarsuk à l’aéroport de Narsarsuaq.
Le tourisme se constitue essentiellement de visiteurs souhaitant effectuer des randonnées, de la pêche, de la collecte de minéraux rares et des excursions polaires.
Océan Glacial Arctique
S’étendant sur une surface d’environ 14 millions de kilomètres carrés, l’océan glacial Arctique, est le plus petit des océans sur la planète. Il recouvre l’ensemble des eaux situées entre le pôle Nord et les régions septentrionales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, communiquant avec l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique.
Il englobe de nombreuses mers : mer de Norvège, mer de Barents, mer Blanche, mer de Kara, mer des Laptev, mer de Sibérie orientale, mer des Tchouktches, mer de Beaufort, passage du Nord-Ouest, baie d’Hudson, baie James, détroit d’Hudson, mer de Lincoln, baie de Baffin, détroit de Davis et mer du Groenland.
Malgré le réchauffement climatique, la banquise en son centre peut mesurer jusqu’à 4 mètres d’épaisseur, une épaisseur atteinte par le glissement de plaques de glace les unes sur les autres
Lorsqu’un voyage est effectué au Groenland, l’océan glacial Arctique accompagne les visiteurs à chaque coin de côte, étant donné qu’il circonscrit le territoire dans son intégralité. Au travers de baies et de fjords sublimes, il possède une faune variée qui évolue en englobant une mosaïque d’icebergs de tailles diverses.
Si la pêche et le tourisme visuel en sont les activités les plus appréciées, certains visiteurs se risquent à s’y baigner, appréciant le contact de l’eau glaciale sur leur peau…ou du moins afin de vivre une expérience unique inoubliable.
Glacier Eqi Sermia
Situé au Nord d’Ilulissat, le glacier Eqi Sermia nécessite pour être rejoint, un trajet en bateau d’une durée de 3 heures approximativement, un trajet qui longe la côte groenlandaise. Au fond d’une baie, l’imposant front glaciaire s’étire sur plus de 3 kilomètres de long avec une hauteur qui varie entre 50 et 170 mètres au-dessus de l’eau.
Toutes les quelques minutes se détachent des blocs de glace en dégageant de puissants craquements. Contrairement au glacier d’Ilulissat, qui donne naissance à des icebergs massifs aléatoirement, le glacier Eqi se désagrège en continu, laissant la glace s’accumuler dans la baie.
En arrivant devant le glacier, aux abords de chalets du Glacier Lodge Eqi disposant de plusieurs chambres à la location, qui permettent de bénéficier d’une vue à couper le souffle, le visiteur est placé face à un spectacle naturel inoubliable. Par fréquence de 2 à 3 minutes, ce sont ainsi de gros blocs qui se fracassent et plongent dans l’eau, fusionnant en une symphonie intenable, la vue et l’ouïe, une symbiose des éléments qui rend l’homme impuissant et sans contrôle.
Les bateaux, quant à eux sont dans l’obligation de conserver avec lui une distance minimale de 1,5 kilomètres afin de ne pas subir d’avaries lors de la chute de blocs qui provoquent à chaque violence, des vagues destructrices.
Si les roches aux alentours prouvent l’ancienne taille de ce colosse tout de blanc vêtu, il en possède de bons restes, quand bien même le réchauffement climatique l’amenuise progressivement année après année, un phénomène de réduction de sa surface qui s’il est bien naturel n’en demeure pas moins accentué par la main de l’homme.
Il est possible de randonner sur le glacier, mais du fait de la présence de crevasses, il est vital de se faire accompagner par un guide professionnel pour s’adonner à une telle activité. Des randonnées, à partir du campement Paul-Emile Victor, sont possibles, avec différents niveaux de difficulté. Par ailleurs, le camp de base porte le nom du chef des expéditions polaires menées à partir de là. Si le baraquement d’origine est toujours présent et permet un véritable bond dans le passé, son mauvais état ne permet pas d’y séjourner dans de bonnes conditions. Il convient ainsi de lui préférer le lodge, plus onéreux mais bien plus qualitatif.
Pour rejoindre le glacier, il est possible de louer un bateau privé ou de faire appel à un tour-opérateur local.
Inlandsis et le point 660
Si l’inlandsis, appelée également communément : « calotte glaciaire » peut être parcourue de tous les points cardinaux du Groenland, étant donné sa superficie de 1 710 000 km2, soit 80 % du territoire du territoire, à Kangerlussuaq, son accès est facilité par une route qui permet d’en rejoindre un point d’accès mythique : « le Point 660 »
Découvert récemment, le Point 660 est un sommet de colline situé à la même altitude que la calotte, qui à cet endroit est fréquemment utilisé comme point de départ pour des expéditions sur la glace.
D’une hauteur de 660 mètres, l’entrée dans la calotte, marque comme il est facile de l’imaginer, l’accès à une vaste étendue de glace dont l’horizon au travers des mauvaises conditions de visibilité et une neige fine qui commence à tomber, fusionne avec le sol.
Sur place, nous apprenons en effectuant quelques dizaines de mètres sur une neige recouvrant le permafrost, que l’altitude moyenne de cette glace à profusion est de 2135 mètres et qu’elle est âgée pour sa plus ancienne partie de 110 000 ans.
Si en plein hivers, nous ne risquons pas grand-chose, en été, la situation se complique et la fonte de la calotte entraîne l’apparition de failles, de crevasses et de torrents dangereux, couplés à une glace qui devient tranchante comme une lame de rasoir.
Sur les côtés de l’inlandsis, nous découvrons les restes d’un avion ainsi qu’un igloo servant à protéger les aventuriers qui se lancent de cet endroit à des expéditions arctiques de plusieurs semaines.
En arpentant les zones découvertes qui dévoilent des silicates, rendant l’eau à la couleur de lait, impropre à sa consommation, nous découvrons une zone partagée entre le pergélisol et la terre, dans une sorte de bataille rangée où le vainqueur se déduit aisément, lorsque la calotte qui n’a jamais cessé de reculer depuis ces dernières années, dévoile outrancièrement des pans entiers de son intimité.
En regardant droit devant nous, nous sommes subjugués, limite, hypnotisés par ce blanc soporifique qui nous brûle les yeux. Ici, les distances, les formes nous jouent des tours dans une illusion optique qui déforme la réalité. Une petite colline que nous suspectons n’être à quelques centaines de mètres de distance peut être atteinte en plusieurs jours. Une altitude de quelques centimètres se dévoile sur une centaine de mètres. Tout se mélange dans nos têtes et avec d’immenses précautions nous retournons au point 660, après une marche d’une heure, point de départ que nous parvenons à retrouver avec difficulté. Pourtant, quelques minutes ont suffi à un moment pour que nous vivions un sentiment dérangeant de perte de repères…et accessoirement de chemin.
L’uniformisation de l’endroit, un peu à la manière du désert de sable est trompeur et pernicieux. Difficile de trouver un chemin lorsque tout se ressemble.
Qaqortoq
Peuplée de 3050 habitants et située dans le Sud du Groenland, Qaqortoq bénéficie d’un des climats les plus doux du Groenland et sa localisation aux abords d’un des bras du Gulf Stream, le célèbre courant marin, en explique l’humidité importante ayant pour effets des précipitations qui verdissent la ville.
Ainsi, le visiteur est accueilli par un sobre panneau lui souhaitant la bienvenue, aux abords d’un grand port dans lequel nombre de bateaux effectuent des va-et-vient fréquents.
Sur une petite place, le visiteur peut trouver une belle petite fontaine : « Mindebronden » achevée en 1932 et représentant des baleines dont de l’eau jaillit du corps. Un peu plus loin, une statue représentant une femme assise apparaît comme par magie. Le centre composé de nombreux commerces est dynamique et les maisons colorées situées par étage donnent un côté vivant et joyeux à la ville.
Près de 40 sculptures englobées dans l’exposition : « Stone and Man », émanant de l’artiste : « Aka Hoegh » accompagné par 18 confrères nordiques sont disséminées dans la ville.
Une petite église comprenant une grande façade rouge attire les regards et en arrière-plan d’un petit faubourg, une rivière s’écoule paisiblement. Une nouvelle église : « l’église luthérienne de Gertrud Rasch » construite en béton blanc consacrée en 1973 sert à célébrer les offices de la ville en remplacement de l’ancien édifice religieux, trop petit face à l’augmentation de la population.
A 19 kilomètres de la ville, les ruines de Hvalsey, les ruines nordiques les plus importantes du Groenland justifient une présence humaine depuis près de 1000 ans.
Qaqortoq est un port maritime et le centre du Sud du Groenland. La transformation du poisson, le tourisme, le tannage, la production de fourrure et l’entretien et la réparation des navires sont des activités importantes de la ville.
Ilulisat
Ville de 4670 habitants et siège de la municipalité d’Avannaata dans l’Ouest du pays, Ilulissat comprend sur son ban, la baie de Disko englobée dans son fjord qui a été déclarée site du patrimoine mondial de l’Unesco.
A Ilulisat, nous prenons réellement le pouls du pays. En arpentant ces petites rues aux maisons colorées, nous agrémentons nos yeux de cette beauté qui nous émerveille.
Rien qu’en regardant le paysage qui nous surplombe, nous sommes submergés d’émotions. Nous vivons notre aventure au Groenland un peu à la manière d’un rêve éveillé. En marchant sur la route, la neige fraîchement tombée craquelle. A moins que ce ne soit de la glace. Il faut dire qu’avec les températures fortement négatives qui nous gèlent le bout du nez, la monde qui nous entoure caractérise bien ce paysage du Grand Nord.
Nous nous rendons au cœur de la ville et découvrons la présence de nombreux petits commerces qui proposent des produits artisanaux, ainsi que des vêtements. En arpentant un peu cette grande rue qui se dresse devant nous, nous découvrons la présence de nombreux restaurants rapides. Depuis plusieurs années, la malbouffe est un problème qui devient récurrent dans le pays. Les groenlandais apprécient particulièrement ce type de nourriture à l’occidentale. Ainsi, on ne compte plus dans la ville, les restaurants proposant des sandwichs, des pizzas et des kebabs à une jeunesse qui se rue généralement dessus, pouvant ainsi manger rapidement pour un coût relativement bas.
Nous faisons également un tour dans le supermarché : « SPAR » de la ville afin de faire quelques emplettes et sommes stupéfaits de découvrir que le commerce présente tous les rayons que nous possédons en Europe. Avec quelques spécificités dont le poisson séché en plus. Ainsi ordonnés de manière disparate, les produits sont proposés aux clients avec un coût supérieur de près de 30% à celui pouvant être proposé en France et il est surprenant de voir que des bonbons côtoient des écrans plats de télévision non loin des viandes de rennes.
Nous nous rendons ensuite dans la petite église de la ville, d’un brun vif qui surpasse tous les autres bâtiments de la ville ; une messe s’y déroule et nous y entrons doucement afin de ne pas déranger les fidèles priant à la demande du curé.
L’église de Sion, construite dans les années 1800 est un des édifices incontournables de la ville.
Nous l’admirons sous toutes les coutures et sommes subjugués par son austérité. Ici, pas de clinquant, la piété est poussée au paroxysme de son intensité pour permettre à la foi de n’exister que par et pour les croyants.
A l’extérieur, quelques tombes situées face à l’océan composent le cimetière, dont les croix semblent être dirigées vers l’horizon. Une légende explique cette disposition afin que les défunts bénéficient d’une belle vue, pour l’éternité.
La ville comprend un musée portant le nom du célèbre explorateur danois : « Knud Rasmussen » Le musée qui présente la vie et les épopées arctiques de l’explorateur se trouve dans un grand bâtiment rouge construite en 1917 et accueillant une exposition permanente depuis 1939. Il s’agit de la maison natale du fameux explorateur, maison qui fut d’abord une école et un logement de fonction pour les missionnaires avant d’être habitée en 1879, par le pasteur et philologue Christian Vilhelm Rasmussen et sa seconde épouse Sophie Lovise, qui accoucha du petit Knud.
Avec le même billet, il est possible de visiter le musée d’art qui abrite entre autres une cinquantaine de tableaux du peintre danois : « Emanuel Petersen »
Alors que nous arpentons les rues de la ville, nous faisons connaissance avec un vieil homme, assis dans la neige qui répare son scooter. Sans trop savoir ce qu’il fait, il démonte plusieurs pièces qu’il remonte après les avoir nettoyées.
Dans son quartier, nous nous rendons à l’école maternelle afin de rencontrer les petits Groenlandais. Nous sommes accueillis par des enfants tout sourire qui nous chantent une chanson nous emplissant de joie. Les maîtresses qui maîtrisent l’Anglais nous expliquent qu’elles donnent une importance considérable à laisser les enfants développer leur entendement à leur rythme, afin qu’ils puissent toujours apprécier l’apprentissage et l’école.
En nous rendant dans la salle centrale de la ville, nous faisons connaissance avec des adolescents qui jouent au football. Ils nous expliquent que les cours se déroulant le matin, les après-midis sont réservés aux loisirs, aux activités et aux sports. Ainsi, dans une grande salle chauffée pouvant accueillir concomitamment du football, du basketball et du handball, dont l’accès est libre, les habitants sont invités à se dépenser à leur guise.
A l’instar des autres villes du pays, Ilulisat comporte une route uniquement à l’intérieur de son territoire, rendant obligatoire l’accès aux municipalités voisines uniquement en avion, en hélicoptère ou en été, par bateau.
Ainsi, les habitants parviennent à se débrouiller pour tenter au maximum de compter sur eux-mêmes. C’est ainsi que nous nous rendons au marché aux poissons, qui se trouve non loin d’une grande usine de conserve, devant laquelle, nous assistons au ballet incessant d’engins de manutention déchargeant les cales remplies de produits de la mer apportés chaque jour par nombre de pêcheurs qui sont parvenus à extirper en début de fin de saison, leurs bateaux des glaces.
Lorsque nous entrons dans le marché, nous sommes immédiatement surpris par l’ambiance chaleureuse qui y règne. Alors que le sang des gros poissons sur les étals s’écoule sur le sol, manquant de peu de nous faire tomber sous l’hilarité générale, nous assistons à des scènes de vie qui nous réchauffent le cœur. Une vendeuse d’un certain âge plaisante avec une cliente, le cabas débordant de victuailles. Un homme tente à l’intérieur du marché de s’allumer une cigarette, mais il se fait huer gentiment dessus par des pêcheurs qui lui jettent quelques morceaux de glaces.
Durant notre séjour dans la ville, nous avons la chance inestimable de nous nouer d’amitiés avec une famille groenlandaise, qui nous invite à partager leur repas le jour de Pâques, qui revêt une importance particulière pour les habitants, marquant leur attachement à la chrétienté.
En nous présentant à la porte, nous sommes accueillis avec bienveillance par toute la famille, dont les enfants qui nous tirent par le bras pour nous emmener jusque dans le salon que nous découvrons coquet, un bel écran plat relié à une Playstation dernier cri, bien mis en évidence et que l’adolescent du groupe ne se fait pas prier pas pour prendre en main.
Pendant ce temps, nous sommes conviés, après avoir entendu les présentations de tous les membres de la famille, à suivre la coupe de la viande qui nous est servie dans un beau plat en porcelaine.
La viande de rennes est un peu prononcée, mais véritablement exquise. Nous nous régalons. Nous ne comprenons pas totalement les discussions, mais nous pouvons sentir de la joie et du partage émanant de chaque regard.
Une fois que le repas est terminé, un des adolescents présents sort une guitare et commence à chantonner un air local, rapidement repris en chœur par l’ensemble de la famille. Le chant parfaitement rythmé nous met en liesse et c’est au travers de sons et d’onomatopées, que nous partageons ce moment précieux que nous n’oublierons jamais.
En nous rendant dans les hauteurs de la ville, nous arpentons un sentier enneigé et découvrons quelques maisons en bois brut. Nous longeons un chemin constitué avec des planches de bois. La température extérieure de moins 45 degrés nous brûle la peau, mais nous luttons pour rejoindre une vue sur la baie de Disko qui nous fait face.
Nous nous asseyons sur un banc et profitons du spectacle.
Les icebergs qui se laissent apercevoir, nus sont à l’état brut ; ils semblent statiques et imposent leur grandeur à notre vue. Ainsi, frigorifiés, cette vision enchanteresse nous réchauffe le cœur et l’âme. Nous nous sentons privilégiés de pouvoir ainsi contempler ce que la nature polaire offre de plus beau.
En contrebas, aux abords d’un socle qui accueille des bateaux, nous pouvons également découvrir la baie de Disko, avec ce sentiment de nous trouver un peu plus près de ces colosses glacés. A plusieurs reprises, en nous rendant dans le centre, nous nous rendons à cet emplacement qui se trouve non loin de l’église pour tenter de nous rassasier de cette vue unique au monde. Un véritable bonheur qui restera gravé à jamais dans nos mémoires.
Ile de Disko
Appartenant à la municipalité de Qeqertalik, l’île de Disko est la deuxième île la plus grande du Groenland. Peuplée de 892 habitants, elle se situe à 100 kilomètres au Nord de la ville d’Ilulissat et regroupe plusieurs villes dont Qeqertarsuaq, construite autour d’un port fondé en 1773. La ville comporte un musée installé dans l’ancienne maison du gouverneur du Nord-Groenland
Kangerluk, un petit village fort intéressant est constitué de 54 habitants vivant principalement de pêche et de chasse et étant réellement accessibles aux visiteurs.
Si l’île est célèbre pour ses sources chaudes, elle permet d’effectuer de belles randonnées au cœur de la vallée de Blaesedalen et de découvrir le long de ses côtes, outre un paysage exceptionnel composé d’icebergs, une faune riche et une flore variée, justifiant l’implantation depuis 1906 en ces lieux de la station Arctique, une base de recherche scientifique.
L’île est séparée de la péninsule de Nuussuaq par le détroit de Sullorsuaq, ce qui donne la possibilité pour les visiteurs de profiter d’un décor naturel exceptionnel. Sur l’île, les vestiges de l’ancienne colonie minière de Qullissat permettent au travers des quelques ruines conservées de faire connaissance avec le travail acharné des mineurs d’antan. Sont encore présents : quelques maisons en bois, un ancien aqueduc ainsi que les restes de matériels d’excavation.
Sur l’île, le glacier Lyngmark qui s’atteint en 3 heures de randonnée avec un dénivelé d’environ 800 mètres, offre des possibilités de randonnées appréciées.
Nuuk
Capitale et plus grande ville du Groenland, avec ses 18 800 habitants, Nuuk est le siège du gouvernement et le plus grand centre culturel et économique du territoire.
Fondée en 1728 par le missionnaire dano-norvégien Hans Egede, dont la statue surplombe la ville, Nuuk s’est développée grandement à l’embouchure de Nuup Kangerlua, à 10 kilomètres de la mer du Labrador au Sud-Ouest des côtes du Groenland.
Elle se trouve à 240 kilomètres du cercle polaire Arctique dans un fjord qui se divise en trois bras dans sa partie inférieure, avec trois grandes îles entre les bras : Sermitsiaq Island , Qeqertarsuaq Island , et Qoornuup Qeqertarsua. Près de la ville, se trouvent les sommets de Store Malene, d’une hauteur de 790 mètres et celui de Lille Malene , mesurant 420 mètres.
La ville compte une rue principale : « la rue Aqqusinersuaq » comprenant nombre de commerces ainsi que l’hôtel Hans Egede et qui permet d’avoir accès à ses différents quartiers, desservis par des routes goudronnées accessibles en voiture ou en bus, les transports publics étant bien dotés en infrastructures diverses.
Parmi les marchés, celui de Kalaaliaraq qui permet à des vendeurs de proposer des produits frais à Nuuk, est situé dans le vieux quartier, à environ 150 mètres au Sud-Est de la cathédrale. Outre sa fonction sociale, le marché est connu pour son poisson frais et d’autres produits locaux vendus en direct par les commerçants qui les achètent du jour aux pêcheurs et aux chasseurs. Certains produits tels que : la baleine, le renne, le phoque et de manière plus restreinte, l’ours blanc, sont proposés dans une ambiance réservée et sobre.
D’un point de vue architectural, Nuuk comporte à l’instar des autres villes du Groenland, des maisons colorées, mais également des bâtiments modernes qui permettent à la ville de posséder une structure intéressante mêlant le nouveau et l’ancien, les bâtiments étant majoritairement composés de bois, un matériau noble qui permet la conservation de la chaleur.
Dans le centre, la cathédrale appelée également : « église Notre-Sauveur du diocèse luthérien » construite en 1849 a reçu son statut en 1994. Constituée d’une façade en bois de couleur rouge, elle possède une tour édifiée en 1884.
Le musée national du Groenland se trouve à Nuuk et a été l’un des premiers musées établis au Groenland, inauguré au milieu des années 1960. Il possède de nombreux objets liés à l’archéologie, l’histoire, l’art et l’artisanat du Groenland. A l’intérieur sont exposées : « les momies Qilakitsoq »
La maison de Hans Egede , construite en 1721 par le missionnaire norvégien éponyme est le plus ancien bâtiment de la ville. Situé près du port parmi d’autres maisons anciennes, elle est utilisée pour les réceptions gouvernementales.
Toujours dans le domaine culturel, Katuaq est un centre utilisé pour des concerts, des films, des expositions d’art et des conférences. Conçu par Schmidt Hammer Lassen et inauguré le 15 février 1997, il comprend deux auditoriums, d’une capacité de 1 008 et de 508 personnes. Le complexe comprend également une école d’art, une bibliothèque, des salles de réunion, des bureaux administratifs et un café.Le Nuuk Art Museum est le seul musée privé d’art et d’artisanat du Groenland. Il expose une collection de peintures locales, d’aquarelles, de dessins et de figures en stéatite, en ivoire et en bois.
Conclusion
Rare destination qui permet chaque jour de se sentir dans un univers diamétralement opposé au sien, le Groenland s’est avéré être un territoire unique qui a répondu intégralement à nos attentes. Nous avons pu admirer des paysages exceptionnels et rares, en ayant ce sentiment de vivre un véritable rêve.
Les habitants qui s’ouvrent au tourisme sont généreux et avides d’échanges ; ils possèdent une identité propre partagée entre une volonté de se tourner vers l’avenir tout en ayant le coeur dirigé vers un passé qui n’existe plus mais qu’ils, aux tréfonds de leur âme, semblent regretter. Ainsi, dans leurs yeux, cette mélancolie qui les anime est un livre ouvert sur les tenants d’une histoire qui nous concerne tous.
Si les prix pratiqués dans le pays sont, il ne faut pas le nier, souvent élevés, le Groenland mérite une attention particulière au travers de l’expérience que le territoire procure.
Bosnie-Herzégovine : Incontournables de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de fédération de Bosnie-et-Herzégovine qui couvre 51 % du territoire et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, nous avons découvert un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes à l’urbanisme fusionné entre l’Orient et l’Occident.
Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, ayant toujours en tête l’histoire tragique vécue lors de la guerre des Balkans, qui a porté un coup rude à son développement, mais qui ne l’a pas éteint, bien au contraire.
La fédération de Bosnie-et-Herzégovine occupe le Sud-Ouest et le centre de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons visité le pays qui couvre 51 % du territoire sur plusieurs jours et en plusieurs étapes.
La majeure partie de son territoire est occupée par les Alpes dinariques et est peu propice à l’agriculture. Bien que la mer Adriatique ne soit jamais loin de la majorité du territoire, la fédération ne totalise que 23 kilomètres de côtes dans le centre de la ville de Neum.
D’un point de vue global, le pays est sûr. Si certaines villes présentent encore les stigmates du conflit, au travers des mémoriaux, des cimetières et des impacts de balle sur les immeubles de la capitale, la modernisation entreprise est en marche et son développement touristique en favorise l’implantation.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général correct et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint et les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.
Avec ses 80 570 habitants, Tuzla est la troisième agglomération du pays. Ville industrielle située dans le Nord-Est, Tuzla est un symbole du multiculturalisme, du fait des excellentes relations qui existent entre les différentes communautés qui y vivent.
La ville de Tuzla se trouve à 237 mètres d’altitude, dans une plaine qui longe les pentes orientales du mont Majevica. Au Sud-Est, la ville est également entourée par les monts Ozren, Konjuh et Javornik.
En entrant dans la ville, nous faisons un arrêt à la cathédrale de la Dormition de la Mère de Dieu, une cathédrale orthodoxe construite en 1882 et qui au travers de sa façade claire et ses trois tours surmontées de croix, émerge et semble attirer tous les regards. Pourtant, l’église n’est pas la seule dans la ville. Une autre église orthodoxe est également prisée des touristes : « l’église Saint Georges » terminée en 1900 qui possède des fresques et un iconoclaste classé au patrimoine national.
La religion musulmane est également bien représentée. La mosquée de Turali-bey, construite en 1572, possède un cimetière et une turbe. La mosquée de Behram-bey, quant à elle, se trouve entourée d’un harem et possède un magnifique portail d’entrée sur son site, au niveau de la médersa. N’oublions pas les mosquées : « Blanche, de Husein Caus et de Mehmed-aga » qui suscitent depuis quelques années, un intérêt croissant des visiteurs qui en apprécient l’authenticité.
En nous rendant dans le centre, nous ne pouvons pas louper le palais de l’éparchie de Zvornik, du début du XXe siècle, qui possède de nombreux biens mobiliers d’exception. Dans le domaine culturel, la ville détient les fonds et collections des archives cantonales, classées eux-aussi en tant que monuments nationaux. Tout comme les collections de peinture d’Ismet Mujezinovic et de Tito, exposées dans la Galerie internationale du portrait située dans la ville.
Parmi les bâtiments d’exception, citons : « l’Hastahana » un ancien hôpital et le patrimoine industriel encore existant de l’ancienne production de sel du territoire.
Le centre de la ville est l’endroit phare qui permet de rejoindre la majeure partie de ses monuments touristiques. Ainsi, nous nous rendons aux abords d’une fontaine qui borde une grande place ouverte à toutes les directions autour de laquelle, des enfants tentent de s’asperger avec de l’eau, en riant.
La place : « Trg Slobode » est entourée de nombreux bars et restaurants. Elle comprend également sur une bordure en herbe, un monument commémoratif constitué en une sorte de figure géométrique dirigée vers le ciel.
Dans un des renfoncements de la place, qui permet de rejoindre la rue juive : « jevrejska Ulica », nous découvrons une carsija, un monument ottoman emblématique du pays qui fait face à la mosquée : « Bijela Dzamija » une mosquée blanche dont la couleur sobre détonne dans un paysage urbain constitué essentiellement de maisons colorées.
Toujours sur la place, des vestiges protégés par des vitres posées à même le sol, exposent aux visiteurs, des ruines antiques de la ville Les fouilles qui les ont révélées ont permis de mettre à jour des objets archéologiques, exposés dans le musée municipal.
Aux abords d’un grand arbre, de nombreux locaux se protègent comme ils peuvent d’un soleil de plomb. Alors que les mères pianotent sur leurs téléphones portables, les enfants courent gaiement, insouciants.
En les rejoignant, nous faisons connaissance avec une vendeuse de rue dont l’odeur du fumet qui se dégage de bonnes gaufres en train de cuire, nous appâtent irrésistiblement.
Nous n’hésitons pas et nous commandons, outre des gaufres, des pommes de terre découpées de manière circulaire et qui une fois cuites dans l’huile, laissent sur le palais, un goût irrésistible.
La ville est entourée dans ses contreforts par un grand cimetière dont les tombes blanches au travers de leurs stèles semblent espacées de manière totalement symétrique. Nous nous recueillons un instant et tandis que nos yeux parcourent l’horizon, Tuzla se laisse découvrir sans pudeur.
Bugojno
Au centre de la Bosnie, sur la rivière Vrbas, à 80 kilomètres de la capitale et entourée par les monts Kalin, Rudina et Stozer, Bugojno est une petite bourgade tranquille de 17 202 habitants.
Dans le centre, la mosquée du : « Sultan Ahmed » construite en 1693 a su garder son charme avec son minaret en pierres qui semblent lissées et son petit toit en briques rouges.
A ses côtés, l’église catholique : « Saint-Antoine de Padoue » dénote un certain côté austère. Entourée de verdures, l’église qui célèbre nombre d’offices possède une façade blanche accentuée par un toit en tuiles noires.
Une autre église attire les regards : « l’église Ivana Krstitelja » qui avec ses deux tours et ses pierres apparentes semble émerger du paysage, pourtant montagnard, qui l’entoure.
Dans les environs de la ville, il est possible de découvrir le site archéologique de Crkvina à Cipuljic, un site dont l’origine remonte à l’Antiquité. A Pod, le site préhistorique découvert il y a peu permet de remonter encore plus loin dans le temps et de se rapprocher de nos premiers ancêtres.
Nécropole de Kučarin
Si le pays compte plusieurs milliers de : « stecci » un type particulier de tombes médiévales, la nécropole de Kučarin située sur le territoire du village de Hrancici, dans l’Est du pays en est une des plus connues et a été proposée pour intégrer la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco.
Ainsi, dans un paysage rural, la nécropole intègre près de 325 de ces tombes posées sur le sol et ornées de motifs décoratifs, qui sont apparues au XIIe siècle et permettent de se plonger dans des temps immémoriaux.
Relativement bien conservées, ces tombes médiévales sont intégrées dans un cimetière qui se découpe en rangées, une organisation structurelle coutumière en Europe depuis le Moyen-Âge.
Pour la plupart sculptés dans de la pierre calcaire et se répartissant selon plusieurs formes, les stećci présentent une grande diversité de motifs décoratifs et d’inscriptions qui témoignent à la fois des continuités dans l’Europe médiévale et de traditions locales particulières plus anciennes.
Lac de Boracko
Alimenté par les eaux du glacier du mont Bjelašnica, le lac est un site de 26 hectares de baignade très fréquenté en été, s’étendant au travers d’une forme elliptique sur environ 790 mètres de longueur et 400 mètres de largeur avec une profondeur maximale de 17 mètres.
Situé à une altitude de 397 mètres dans un magnifique cirque et entouré par les monts : « Prenj, Bjelašnica et Visočica » le lac Boračko a été créé par l’érosion glaciaire durant des millions d’années.
Non loin de la ville de Konjic, le lac est un trésor naturel ; son eau de couleur verdâtre est particulièrement appréciée et il se trouve dans une oasis de verdure, comprenant nombre d’infrastructures constituées essentiellement de bois permettant aux familles de profiter de pique-niques et d’effectuer de belles randonnées.
Outre le rafting sur la rivière Neretva et le canyoning dans la rivière Rakitnica, les visiteurs peuvent s’adonner au farniente sur des plages habilitées ; la pêche est une des autres activités pratiquées, grâce au foisonnement de poissons pouvant être trouvé dans le lac. Essentiellement des truites et des écrevisses.
Mostar
Considérée comme la plus belle ville du pays, Mostar située dans le Sud de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine compte 65 286 habitants et elle est découpée en deux secteurs : le Mostar moderne et le quartier du vieux pont de la vieille ville, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Après avoir garé notre véhicule aux abords du vieux centre et alors que nous rencontrons une vieille dame, vêtue comme les diseuses d’aventure d’antan, nous arpentons le long de la rive gauche de la rivière Neretva et découvrons les trésors uniques artisanaux proposés par des commerçants dont certains exposent leur art à la vue des visiteurs.
L’étoile de Mostar : « le pont Stari most » permet de rejoindre les deux secteurs de la ville. Constitué en pierres, l’ouvrage, conçu par l’architecte ottoman : « Mimar Hayruddin » et commandé par le sultan : « Suleiman le Magnifique » a été construit en 1566 pour remplacer un pont en bois qui enjambait la même section de la rivière. S’étendant sur 29 mètres et s’élevant à 21 mètres au-dessus du niveau de l’eau, il est utilisé comme tremplin par certains locaux qui s’adonnent à des activités extrêmes en vue d’impressionner les foules.
Passage obligatoire, nous dégustons dans le vieux bazar, un café bosniaque, élément phare du lien social dans le pays. Si nos papilles ne sont pas habituées à son goût très prononcé et si nous lui préférons un bon expresso, néanmoins, force est de constater qu’il provoque en nous un petit effet, servi dans un : « džezva » un pot en métal constitué d’un long manche, placé sur un plateau en bronze gravé avec une tasse en céramique appelée : « fildžan » des morceaux de sucre et un petit verre d’eau.
A la demande du serveur, nous versons le café dans une tasse, puis nous nous saisissons d’un morceau de sucre que nous frottons sur notre langue afin d’adoucir l’amertume de la boisson.
Aux abords de la rivière, la mosquée : « Koski Mehmed Paša » est l’une des six mosquées de la ville. Conçue en 1617, elle présente un extérieur austère avec un minaret en pierres apparentes et un toit en tôle. Son intérieur est riche en peintures murales et bien visible, une calligraphie islamique a été placée le long de son dôme. La salle de prière principale est parsemée de somptueux tapis sur le sol. Il est possible de grimper au sommet du minaret pour bénéficier d’un point de vue dégagé sur la ville.
Les autres mosquées intéressantes sont les mosquées : de « Karađoz-bey » construites en 1557, de « Hadži Kurt » datant de la fin du XVIe siècle et de « Roznamedži Ibrahim-effendi » chacune possédant des spécificités qui les rendent uniques.
La ville est également dotée en édifices chrétiens. Le palais épiscopal catholique, construit en 1906 vaut le détour. Tout comme le palais archiépiscopal orthodoxe, construit entre 1908 et 1910 et reconstruit en 2006-2007, qui présente malgré la modernité de sa rénovation, une architecture relativement bien restituée. N’oublions pas également la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité.
De son côté, dans le nouveau Mostar, l’église franciscaine : « Franjevačka crkva » possède le plus haut clocher du pays. Il est possible de grimper sur la tour de 107 mètres de hauteur, après avoir pris un ascenseur et en arpentant les 150 dernières marches pour bénéficier d’un point de vue intéressant sur la ville grâce à une plateforme vitrée qui expose un panorama à 360 degrés.
Si Mostar comporte plusieurs musées, plusieurs d’entre eux méritent une attention particulière. Le : « Old bridge museum » permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du pont Stari Most. Les musées : « Biscevic » et « Muslibegovic » comprennent quant à eux, des expositions et des objets ethnologiques uniques.
Nous décidons de visiter en ce qui nous concerne : « le Hamam Museum » qui comme son nom l’indique, expose de nombreux objets en lien avec ce bain à vapeur ancestral apprécié en Orient comme en Occident.
En arpentant les rues pavées dans le vieux bazar, nous découvrons une vie fourmillante qui vit autour de nous. Deux jeunes filles se câlinent amicalement, tandis que des touristes émergent de partout. Les vendeurs sont nombreux et certains d’entre eux rivalisent d’imagination pour attirer le chaland.
Pendant ce temps, en contrebas, nombre de locaux se détendent sur de gros rochers aux abords directs de la rivière. Certains enfants jouent en sautant dans l’eau. Ils éclaboussent leur mère qui lève la main. Sans parvenir à les entendre, nous imaginons aisément les mots qui sortent de leur bouche.
Nous découvrons ensuite, nombre de monuments incontournables. La tour de l’Horloge datant de 1636 se dévoile au travers de ses vieilles pierres alors que la fontaine de la place Musalla appelée également : « fontaine de Muhamed-bey Alajbegović » permet de profiter d’un art architectural un peu plus récent, la fontaine datant du XIXe siècle. Nous terminons par le pont : « Lucki Most » construit en 1913, qui nous permet d’apercevoir : « Stari Most » de face, ce qui donne à la ville son potentiel de petit village avec du caractère.
Jajce
En entrant dans cette ville qui se trouve en Bosnie centrale, nous parcourons une longue route après le panneau d’entrée, avant de rejoindre un centre de près de 8787 habitants. Il faut dire que cette ville, candidate pour intégrer la liste du patrimoine mondial de l’Unesco possède des trésors touristiques exceptionnels.
C’est ainsi que notre premier arrêt concerne la chute Pliva, au confluent de la rivière éponyme et du Vrbas, qui mesurent 22 mètres de hauteur. Les chutes sont positionnées à proximité de l’entrée, de la vieille ville, qui se dévoile sur le petit monticule rocheux qui la porte, surplombée d’une magnifique forteresse qui lui donne ce cachet unique de ville fortifiée.
La forteresse de Jajce est intégrée dans un complexe médiéval construit au XIIIe siècle. Le château royal du XVe siècle qui s’y trouvait autrefois a été le siège du royaume de Bosnie pendant 40 ans, de 1421 jusqu’à sa chute aux mains de l’Empire ottoman.
Aujourd’hui, la forteresse comporte des murs défensifs, des bastions et deux tours dans un excellent état. Les visiteurs entrent dans le complexe par un portail gravé comportant des insignes royaux sculptés dans le grès.
Sur la route, à flanc de colline : « la mosquée de Dizdar » est située sur le chemin menant vers la forteresse de la ville. Construite en 1812, elle présente la particularité de ne pas avoir de minaret.
Juste en dessous de la forteresse : « l’église Sainte-Marie » construite au XIIe siècle est une autre visite incontournable du secteur. En ruine, le bâtiment est constitué de l’intégralité de sa structure, un peu comme une sorte de coquille vide, mais les vestiges présents permettent de se représenter fidèlement le faste de cet édifice ayant joué un rôle important dans l’histoire du pays, le dernier roi, Stjepan Tomasevic ayant été couronné en son sein. L’église fermée au public du fait de la dangerosité du site, est attachée au beffroi de Saint-Luc.
En entrant dans le vieux centre, aux abords de la chute Pliva, après, avoir traversé un pont et rencontré de nombreux touristes dont certains se ruent pour acheter une glace chez un petit commerçant qui propose en outre du pop-corn, nous découvrons une ville caractérisée par une symbiose réussie entre des maisons anciennes et des commerces de proximité qui en dynamisent la portée.
Le centre comporte ainsi de vieilles bâtisses inscrites sur la liste des monuments nationaux. Parmi lesquelles, il est possible de citer : « la maison d’Omer Bey, la maison Burić, la maison Kršlak, la maison Kršlak et la maison Sarač »
Le long d’un chemin en pierres apparentes, la fontaine Hafizadić construite en 1845 permet d’admirer la finesse de ses gravures dont la subtilité des ornements se retrouve sur certaines des tombes du cimetière catholique de Hrast, établi à partir de 1719.
La mosquée « Esma Sultanija » vêtue de blanc est le plus bel édifice religieux de la ville. Edifiée en 1750, elle fut détruite durant la deuxième guerre mondiale, puis reconstruite, une reconstruction qui lui donne un certain côté moderne intéressant.
Toujours dans le vieux centre, le musée ethno réparti sur deux niveaux permet de présenter aux visiteurs, l’histoire locale à travers une exposition d’objets précieux, principalement des costumes et des appareils de tissage. Une petite collection de radios yougoslaves est exposée dans la pièce voisine.
Après avoir effectué une belle visite du vieux centre, nous nous rendons aux abords des catacombes, non loin desquelles, un homme coupe du bois.
Nous rejoignons une petite place surmontée d’une grande tour et entrons dans les souterrains pour y découvrir plusieurs petites chambres caverneuses taillées dans le granit qui servaient d’église clandestine et de crypte au XIVe siècle.
Sur les parois rocheuses, dans la chambre basse, un crucifix en pierre sculpté sur un petit autel apporte un côté pieux à l’ensemble.
La cascade de Kravica
A 10 kilomètres au Sud de Ljubuški, nous entrons sur le site de la cascade de Kravica, et laissons notre véhicule sur un grand parking, qui dénote au travers de sa taille, les possibilités d’accueil d’un large public.
Après avoir payé les quelques euros de droits d’entrée, il nous faut arpenter un chemin durant une quinzaine de minutes pour commencer à entendre le bruit de l’eau de cette chute exceptionnelle, véritable paradis pour les amateurs d’une nature sauvage.
La cascade de Kravica est une grande cascade de tuf sur la rivière Trebiža, que nous longeons après avoir descendu une dernière série d’escaliers sur un chemin balisé entouré de barrières vertes auxquelles se tenir, accompagnés par le son de l’écoulement de l’eau qui parvient jusqu’à nos oreilles.
Arrivés en contrebas, le spectacle que nous découvrons nous fige immédiatement. Nous sommes entourés d’une chute d’eau d’environ 25 mètres dont les filets d’écoulement laissent apparaître plusieurs bandes de roches.
L’eau se jette dans un bassin de 120 mètres de rayon, bassin dans lequel sa température un peu fraiche ne déroute pas plusieurs baigneurs qui y nagent. Il faut dire que le site est particulièrement apprécié par les visiteurs qui peuvent y trouver toutes les infrastructures requises pour y passer une agréable journée. A plusieurs endroits, nous pouvons y découvrir des restaurants, des bars et des zones de pique-nique populaires.
Un petit pont en bois permet de traverser une partie du plan d’eau et de rejoindre les chutes au plus près. En nous rapprochant des parois, nous sommes aspergés par des embruns qui s’additionnent sur notre peau, nous obligeant nous aussi à tester cette eau qui nous glace le sang mais à laquelle nous nous habituons rapidement.
Aux abords de la chute de Kravica se trouvent également une petite grotte avec des stalactites en carbonate de calcium et un ancien moulin.
Villages de Čuhovići et de Lukomir
Situés non loin de Konjic, les villages de Čuhovići et de Lukomir semblent être tout droit sortis d’un conte de fée. Avec leurs maisons de pierres et leurs toits construits avec les moyens du bord, le visiteur qui en arpente les petites rues en terre battue en prend plein les yeux.
Nichés dans une vallée en contrebas de moyennes montagnes, les deux villages peuplés d’à peine 150 habitants ont su conserver leur âme d’antan.
Le village de Lukomir est inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays. Il faut dire que constitué de 46 maisons, de 49 bergeries, d’une ancienne école, d’une mosquée et de 2 nécropoles, il possède un patrimoine touristique indéniable.
Čuhovići, quant à lui n’est pas inscrit sur la liste des monuments nationaux, mais il n’en est pas dénué d’intérêt, sa véritable richesse étant la structure vierge d’une architecture figée dans le temps et qui n’a pas été dénaturée par la modernité. Des conditions de vie rudes, mais authentiques.
Zenica
Quatrième ville du pays comptant près de 73 741 habitants, Zenica se trouve dans le centre de la Bosnie-Herzégovine à environ 50 kilomètres au Nord de Sarajevo ; elle est établie dans la vallée de la rivière Bosna.
La ville dégage ce côté tranquille des petites bourgades de campagne ; en rejoignant le centre, après avoir longé la rivière qui permet de belles promenades, le visiteur peut découvrir : « l’église de la nativité de la Mère de Dieu » une église orthodoxe construite en 1883, qui dénote un certain côté austère au travers de sa façade jaunie, à la fois par l’utilisation d’une peinture craquelante et suite aux affres du temps qui passe.
Dans le cœur de la ville : « l’église catholique Saint Elie » présente une attractivité supérieure. Construite sur la base d’un clocher, sa couleur bleue détonne dans le paysage urbain, un bleu encore accentué par son toit en brique rouge, qui lui permet d’être vue de loin.
Pour les musulmans, la ville est dotée de la mosquée du sultan Ahmed, construite en 1675 et remaniée par la suite, qui comporte une école coranique dans laquelle étudient de nombreux élèves. Dans la ville se trouve également une autre mosquée : « la mosquée Sejmen » datant de la période ottomane, dont il ne reste que des vestiges.
Parmi les monuments qui suscitent un intérêt, citons l’ancienne synagogue, l’usine à papier Papirna et la plaque du grand juge Gradesa qui remonte au XIIe siècle et qui est conservée dans le musée municipal, un musée qui au travers de ses expositions, permet d’en apprendre un peu plus sur la région. Non loin de la ville, la forteresse de Vranduk, une forteresse qui remonte au Moyen-Âge possède des ruines visitables.
Pyramides de Bosnie
Considérées par certains comme étant un phénomène naturel et par d’autres comme étant de nature humaine, les pyramides de Bosnie sont situées près de la ville de Visoko, au Nord-Ouest de Sarajevo.
De manière générale, elles présentent la forme d’un groupe de chevrons, formations géologiques présentant une face plate en forme de semelle de fer à repasser. Quelle que soit leur origine, les pyramides ne laissent pas indifférents et présentent quelques caractéristiques qui les rendent uniques.
Parmi ces 5 pyramides, l’une d’entre elles : « la colline de Visočica » appelée également : « pyramide du soleil » est haute de 213 mètres et représente l’ancien centre de la capitale médiévale bosnienne : « Visoko » où résident les fondations d’un ancien château Ottoman, dont il ne reste aujourd’hui que les bases d’une tour et d’un mur.
Sur le sentier menant à leur sommet, il a été découvert plusieurs chemins constitués de blocs de grès. A l’instar des pyramides, ces chemins revêtent selon les scientifiques deux origines : naturelle ou humaine. Naturelle car les blocs les composant résulteraient du déplacement des plaques tectoniques et humaines car selon une datation au carbone 14 réalisée, ces blocs auraient plus ou moins 30 000 ans, une bizarrerie historique qui ne devrait pas exister, l’Europe à cette période n’étant pas peuplée de bâtisseurs, mais plutôt de cueilleurs.
En outre, selon certains, des études aux rayons X ont permis de mettre à jour sous les pyramides, des réseaux de tunnel de plusieurs kilomètres de longueur et variant en profondeur entre 5 et 350 mètres. Dans ces tunnels, ont été découvertes des plaques de céramique, un matériau qui n’existe pas à l’état naturel.
Neum
Seule ville du pays ayant accès à la mer Adriatique, Neum possède 21 kilomètres de côte et elle est peuplée de 3236 habitants.
Si Neum présente peu d’intérêts touristiques, elle est une station balnéaire réputée puisque détentrice de près de 5000 lits pouvant accueillir autant de visiteurs sur une côte ne comportant pas de sable, mais majoritairement du béton.
Les environs de la ville comprennent en ce qui les concerne, plusieurs sites d’intérêts. La forteresse de Hutovo sur le territoire éponyme présente les vestiges d’une ancienne fortification du XVIII e siècle dont les ruines permettent d’admirer une tour ainsi que les murs porteurs dont certains pans se sont entièrement écroulés. A 2 kilomètres de Neum, le site archéologique de Vranjevo Selo remonte à l’Antiquité et les villages de Brstanica et de Glumina possèdent des nécropoles tout aussi anciennes.
Počitelj
Souvent et à juste titre, considérée comme un musée en plein air, Počitelj situé dans le Sud du pays et peuplée de 870 habitants, est un village de pierres à flanc de colline dont l’origine remonte au Moyen-Âge.
Fortifié et occupé par les forces bosniaques, ottomanes et austro-hongroises, le village permet d’être plongé dans le passé en étant transporté dans une bourgade authentique ayant su résister aux affres du temps et aux attaques belliqueuses.
La forteresse de Počitelj, construite en 1444, est l’un de ses principaux centres d’intérêt ; outre le point de vue sur la vallée de la Neretva qu’elle offre, elle façonne le secteur municipal en l’entourant d’un mur de pierre comportant des bastions. L’entrée dans Počitelj s’effectue au travers de deux portes principales aux abords desquelles se trouvent de nombreux cafés et boutiques de souvenirs. Le Kulina, le Bastion des Pilavdzics et le Bastion du Pacha se trouvent tous le long du périmètre du complexe, entre les deux portes. Il est possible de grimper au sommet des tours de guets encore présentes.
Dans la bourgade qui dévoile son potentiel à chaque rue, en représentant une véritable carte postale animée, les vestiges d’un hammam construits par des artisans d’Istanbul et alimenté par l’eau de la rivière voisine. Abandonné tel quel, il dévoile ses dômes recouverts de plomb gravement endommagés. Le hammam se trouve à proximité du bazar, qui comprend des boutiques orientales, une grande auberge et les anciens bains publics. Si l’auberge a été réhabilitée et intègre un restaurant, les autres édifices ne sont pas exploités pour une utilisation autre que ce qu’ils sont.
La mosquée de « Šišman Ibrahim Pacha » également connue sous le nom de mosquée de Hadži Alija, a été construite en 1562 et 1563 ; endommagée pendant la Guerre de Bosnie, elle a été restaurée et expose aujourd’hui un dôme nu et des panneaux muraux d’origine. À l’intérieur, la salle de prière principale est entourée de belles pierres apparentes et sur son sol, sont posés de larges tapis en provenance de Perse.
Le village de Počitelj possède une colonie d’artistes, créée en 1961, qui est installée dans la « maison Gavrenkapetanović » le plus grand ensemble de bâtiments de style ottoman dans la localité.
En se promenant dans le village, le visiteur pourra découvrir de belles demeures aujourd’hui, habitées et constituées de pierres et masquées par de lourdes portes en bois. Derrière ces portes, des petits jardins permettent à leurs propriétaires de faire pousser leurs productions pour une consommation personnelle.
Dans les hauteurs, la tour horloge, appelée également : « tour de Gavrankapetan » émerge au travers de sa conception octogonale. Construite durant le XVIIe siècle et ayant souffert des intempéries et des batailles ayant frappé la bourgade, elle comporte un mur un peu gondolé et peut être gravit pour permettre au visiteur de bénéficier d’un panorama étendu sur le village.
Jablanica
Petite ville de 4202 habitants située entre Sarajevo et Mostar, au bord de la rivière Neretva et entre les monts Čvrsnica et Prenj, Jablanica est surtout connue pour son lac artificiel créé en 1953.
Néanmoins, en se trouvant dans le parc de Blidinje, la ville est un véritable point de chute pour de nombreux touristes qui y trouvent une série d’infrastructures de bonne qualité.
Dans son beau petit centre, outre une belle église et une mosquée, le visiteur peut découvrir l’ensemble commémoratif de la bataille de la Neretva, un site qui expose dans un bâtiment dédié comprenant sur une façade blanche, les noms de l’œuvre peint en rouge, plusieurs expositions dans un musée permettent de revenir sur un conflit important ayant eu lieu durant la seconde guerre mondiale.
Le site permet d’avoir accès également au célèbre pont détruit et encore présent dans la rivière éponyme, qui donne à l’ensemble un côté intemporel, plongeant immédiatement le visiteur dans ce conflit guerrier dont les combats terribles ont fait rage en 1943 entre les résistants yougoslaves et les forces allemandes.
Dans les environs, la nécropole de Dugo polje située au pied du mont Vran, abrite 150 stećci, un type particulier de tombes médiévales. D’autres nécropoles se trouvent dans la municipalité : Risovac, qui compte 41 stećci ou Ponor, qui en compte 21. Non loin, le site de Sovići, comporte des tumuli préhistoriques et une nécropole médiévale relativement bien conservés.
Blagaj
Petit village se trouvant non loin de Mostar, Blagaj est un incontournable dans le pays, puisqu’il en est souvent le visage. Il faut dire, qu’au travers de ses 2684 habitants et un ensemble naturel et architectural du village inscrit sur la liste des monuments nationaux, le village ne manque pas de touristes qui aiment s’y faire photographier.
Ainsi, en bordure de la plaine de Bišće, au Sud-Est du bassin de Mostar, le village qui est traversé par la rivière Buna, un affluent de la Neretva, émerge telle une illusion optique. Comportant une belle mosquée, la ville possède ses deux rives rejointes par plusieurs ponts, qui permettent de bénéficier d’une vue splendide sur la grotte de de Ševrljica à proximité de laquelle a été construit un monastère pour derviche appelé également : « un tekké »
Le monastère tout de blanc constitué accueille des pèlerins et de son intérieur, il est possible de bénéficier d’une des plus belles vues sur les sources de la Buna, qui au travers d’un bleu éclatant se rejoignent dans une sorte de lac aux abords de l’entrée de la grotte, qu’il est possible de visiter en petit bateau.
En faisant face à la caverne que le visiteur peut considérer tout droit sorti d’un roman, quelques petites chutes accentuent encore un peu plus la beauté d’un paysage consubstantiel. Non loin, la grotte Zelena pećina, également classée au patrimoine national peut être visitée à pied et possède un site archéologique qui a donné lieu à de grandes découvertes historiques.
Le village est surmonté d’une belle forteresse qui a su conserver son charme d’antan.
Le parc naturel de Blidinje
Situé dans le cœur du pays et entouré de de trois chaînes de montagnes : « Čvrsnica, Čabulja et Vran » le parc de Blidinje peuplé de pins à écorce blanche endémique comprend le lac éponyme, apprécié des visiteurs.
Le parc qui permet d’effectuer de belles randonnées est composé d’une grande variété d’espèces de plantes méditerranéennes et de plantes de montagne : « Petteria ramentacea, Grabovica, edelweiss, gentiane de printemps (Gentiana verna), gentiane des Alpes dinariques (Gentiana dinarica), gentiane jaune (Gentiana lutea) et Sibirea croatica » la liste n’étant pas exhaustive.
En arpentant de beaux sentiers, le visiteur pourra rejoindre les gorges de la Neretva ou la gorge de Diva afin de découvrir des paysages escarpés, dont le vent et les intempéries ont travaillé la roche pour leur donner la forme de hautes falaises.
Parmi les espèces animales qui vivent dans le parc figurent des ours bruns, des chamois, des lièvres, des renards, des sangliers, des belettes (Mustela nivalis) ou encore des écureuils. Parmi les espèces d’oiseaux, se trouvent : le pipit rousseline (Anthus campestris), l’alouette des champs (Alauda arvensis), le goéland pontique (Larus cachinans), la corneille mantelée (Corvus cornix), le héron cendré (Ardea cinerea) et la bergeronnette printanière (Motacilla flava).
La grotte de Vjetrenica
Plus grande grotte de Bosnie-Herzégovine, Vjetrenica qui se trouve au cœur de la chaîne de montagne des Alpes dinariques est aménagée pour le tourisme et contient une grande diversité d’espèces cavernicoles. Vjetrenica se trouve près du village de Zavala, dans la municipalité de Ravno, dans le Sud du pays. Elle est surtout appréciée pour ses manifestations karstiques. D’une longueur de 6,3 kilomètres, elle s’ouvre au public seulement au travers d’une partie de ses souterrains, qui selon les scientifiques pourraient s’étendre jusqu’à la mer Adriatique.
En entrant à l’intérieur, le visiteur est pris dans un courant d’air froid, puis intègre la galerie principale de la grotte en arpentant un sentier éclairé comprenant une barrière en aluminium à laquelle il est possible de se tenir pour ne pas glisser sur un sol souvent humide.
Dans ses renfoncements, la vue de cours d’eau et de lacs souterrains dont les stalagmites se reflètent en y profitant de cet effet miroir sublime, permet de vivre un moment irréel et de bénéficier d’une nature à couper le souffle.
Konjic
Bercé sur les deux rives de la Neretva et entourée par les monts Prenj (2 102 mètres), Bjelašnica (2 067 mètres) et Bitovnja (1 744 mètres), Konjic est peuplée de 11 165 habitants.
Elle est traversée par de beaux petits ponts qui lui donnent un charme bucolique. Son centre agréable, comprend plusieurs monuments fortement intéressants, dont des pierres archéologiques du parc de Varda qui sont exposées sur une petite estrade circulaire avec en arrière-plan, un paysage montagnard qui s’étend à perte de vue.
La ville comporte l’église Saint Basile le Grand, ainsi que la mosquée Junuz-Caus datant de 1579. Ces deux édifices religieux sont visitables, tout comme le monastère franciscain de la ville. L’autre mosquée : « Gornja Mahala » est également un incontournable.
Si la ville expose des collections de gravures sur bois au musée Mulicev Rekord, la culture au sein de la ville est présente dans de nombreuses rues au travers de vestiges et de statues. Ainsi, le temple antique de Mithra est un incontournable à ne pas louper.
Les alentours de la ville comportent nombre de sites touristiques qui méritent d’être découverts. Ainsi, à Gorani, Dolovi, Razici, Vrbljani, Borci et Doljani, il est possible de voir des nécropoles datant du Moyen-Âge. Pour les amateurs d’un tourisme plus vert, les lacs de : « Boračko, Blatačko et Uloško » sont des merveilles naturelles préservées.
Vallée de la Neretva
Paysage naturel considéré comme le plus beau du pays, la vallée de de la Neretva qui longe la rivière éponyme longue de 230 kilomètres prend sa source dans les montagnes des Alpes dinariques à 1220 mètres d’altitude aux abords de Jabuka.
En réalité, la rivière se forme à Konjic pour ensuite descendre en aval vers Jablanica et son lac, puis vers Mostar avant de rejoindre la Croatie. Au Nord, la rivière forme des gorges étonnantes tandis qu’au Sud, dans la partie croate, la vallée est nettement plus large et forme même des deltas.
Afin de découvrir les merveilles proposées par cette vallée, il convient de longer la portion de la route E73/M17entre Konjic et Metković, un petit village de Croatie.
Les villes et attractions touristiques sont nombreuses. Dès le début de la route, Lukomir et Čuhovići, deux vieux villages isolés dans les montagnes bosniaques permettent d’effectuer un véritable bond dans le passé. Un arrêt ensuite au lac de Jablanica permettra de découvrir une eau d’un bleu éclatant, à la limite de l’irréel. Il est possible d’y nager ou de le parcourir en bateau.
La vallée englobant également les villes de Mostar, de Blagaj et le site des cascades de Kravica, la manière la plus intéressante pour découvrir cette vallée reste de s’arrêter au grès de ses envies pour en découvrir les intérêts hors des sentiers battus. La rivière traverse ainsi nombre de champs qu’elle irrigue en transperçant des petits villages pour venir abreuver des vignobles qui s’étendent à perte de vue. Sur certains de ses bras, la rivière dévoile une eau d’un vert qu’il est possible d’arpenter en : « trupica » les petites barques traditionnelles du secteur.
Velika Kladuša
Petite ville frontalière de la Croatie et peuplée de 5009 habitants, Velika Kladuša, ancienne capitale autoproclamée de la Province autonome de Bosnie occidentale qui n’existe plus aujourd’hui, possède à premières vues, peu d’intérêts. Ses maisons en plein cœur de son centre sont grises et elle ne dénote pas un côté particulièrement attractif.
Néanmoins, cette petite bourgade est construite sous une belle forteresse en pierres taillées et admirablement bien conservée, une forteresse dans laquelle se trouve un restaurant et qui est entourée d’un petit parc agréable dans lequel, il est possible d’effectuer une petite promenade pour découvrir, disséminés, quelques artefacts belliqueux rouillés suite à leur exposition à l’extérieur. Une belle vue sur les contrebas de la ville apporte un plus indéniable à cette découverte, qui plus est lorsque les maisons qui se dessinent dans la vallée représentent une sorte de domino géant intéressant.
La ville comporte une église orthodoxe datant de 1901 : « l’église Saint Georges » ainsi qu’une mosquée : « la Gradska Dzamija » qui date de la même année et présente un beau minaret en pierres apparentes.
Dans le centre véritablement verdoyant, sont disséminées à plusieurs endroits, des petites statues agréables à regarder. Plusieurs places sont ainsi marquées par des monuments commémoratifs, entourées de commerces. La ville comporte un parc : « le parc Mujo Hrnjica » apprécié par les locaux.
Les Kameni svatovi
Aux abords de la ville d’Okoliste, réellement mal indiquées, les Kameni svatovi sont des manifestations géologiques de roches ayant été façonnées par l’érosion et suite à un travail constant sur plusieurs centaines de milliers d’années, les intempéries et le vent ayant permis à ces pics éparpillés, d’exister.
En intégrant une route de campagne, le visiteur parvient jusqu’à un site en entrée libre, qui permet de dévoiler ce paysage verdoyant dans lequel, ces manifestations naturelles émergent.
En contrebas d’une sorte de petite colline emplie d’arbres touffus, il est possible de bénéficier d’une vue panoramique sur les pics acérés. Ce travail précis de la nature est surprenant, quand bien même le site ne met pas en évidence ces sculptures naturelles et sauvages uniques dans le pays.
Cazin
Située à 15 kilomètres de la frontière avec la Croatie, Cazin, peuplée de 14 387 habitants est traversée par la rivière Bosanska Otoka.
Comme nombre de villes bosniaques, Cazin possède une belle petite forteresse qui la surplombe et lui permet de bénéficier de cette aura de ville fortifiée attractive. Avec ses vestiges qui permettent aux visiteurs de bénéficier de belles vues sur la vallée, la forteresse est un incontournable qu’il convient de ne pas manquer.
La ville est entourée de plusieurs bourgades qui possèdent également leur propre forteresse, inscrite définitivement ou provisoirement sur la liste des monuments nationaux. Parmi elles : la forteresse de Bijela Stijena, la forteresse d’Ostrozac et celle de Pecigrad sont les plus visitées. A Pecigrad, il convient de découvrir également : « les Niçans » des tèles funéraires ottomanes de la famille Kajtezovic.
Si la ville comporte un beau petit centre moderne, elle comprend deux bâtiments d’exception. La maison de Nurija Pozderac, construite vers 1820 a été conservée telle quelle. Rénovée pour lui donner un soubassement solide, elle présente le cachet agréable des constructions d’antan. Ce qui est le cas également de la maison d’Ibro Alagic, qui elle date de la première moitié du XIX e siècle.
Dans le cœur de la ville, constituée par une omniprésence de parcelles verdoyantes qui donnent à l’ensemble un côté mosaïque intéressant, l’hôtel de ville est surplombé d’une belle mosquée. Un peu plus loin, une église orthodoxe sans grande particularité accueille les visiteurs.
Trebevic
Trebevic est l’une des trois montagnes qui entoure la ville de Sarajevo, connue principalement pour avoir abrité les infrastructures des jeux olympiques de 1984 et dont il ne reste aujourd’hui, que des ruines utilisées par les amateurs d’urbex et d’afficionados de sports extrêmes.
Le site qui peut être rejoint en voiture ou par un téléphérique, comprend sur plusieurs hectares, des restes d’habitation ainsi qu’une piste de bobsleigh, qui recouverte de graffitis est un royaume pour les amateurs de sensations fortes qui en empruntent le béton pour tenter des figures périlleuses à grande vitesse.
Sur le site dont les installations ont été le théâtre du siège de Sarajevo durant la guerre de Bosnie entre 1992 et 1996, il est possible de trouver des panneaux indiquant la présence de mines, ce qui intensifie le sentiment sordide des lieux.
Néanmoins, précisons que les autorités locales se trouvent actuellement dans une phase de réhabilitation des infrastructures, en partenariat avec des initiatives privées. Ainsi, certains amateurs de VTT ont déjà créé un parcours de descente de montagne pour en faire vivre le patrimoine du mont Trebevic, ce qui permet de profiter de l’ambiance unique d’une forêt dense et touffue qui a fait la renommée de ce site rare aux portes de la ville la plus peuplée du pays.
La cascade Pliva
Située en plein cœur de la ville de Jajce, la cascade Pliva qui mesure 22 mètres de hauteur est un incontournable que nous ne pouvions pas manquer, considérée comme une des plus belles merveilles naturelles du pays.
En nous approchant du vieux centre, nous nous présentons sur une sorte de niveau supérieur afin d’obtenir une vue dégagée sur la cascade formée il y a plus de 50 000 ans, derrière laquelle émerge la ville.
Dans une sonorisation tonitruante, nous assistons en contrebas, au déversement de plusieurs milliers de litres d’eau à la minute.
Outre l’enivrement visuel qu’elle propose, la cascade inscrite sur la liste indicative de l’UNESCO est la seule au monde à être située dans un centre-ville.
En descendant toute une série d’escaliers pour rejoindre une plateforme au plus près de la chute, nous prenons conscience de la beauté des lieux. Créant un estuaire à l’endroit où la rivière Pliva se jette dans la rivière Vrbas, le site est entouré d’une verdure luxuriante.
À une distance de 5 kilomètres de la ville, les eaux de deux lacs : « les lacs de Pliva » sont utilisés comme ressource hydroélectrique essentielle au secteur. Des moulins à eau, appelés : « Mlinčići » constituent une autre attraction entre les deux lacs.
En plus de nombreux sports nautiques pouvant être pratiqués, la pêche est très populaire sur la rivière Pliva et ses lacs, du fait de la présence de 26 espèces de poissons. En août, la ville attire des foules importantes pour assister à un championnat unique de sauts de falaise.
Forteresse de Stolac
Dans la ville de Stolac, la forteresse éponyme se dresse dans le Sud du pays et surplombe cette petite bourgade de moins de 4000 habitants, traversée par la rivière Bregava, un affluent gauche de la Neretva.
Inscrite sur la liste des monuments nationaux, la forteresse, fondée par l’empereur Constentin au Ve siècle, se trouve sur un éperon rocheux. Admirablement conservée, après avoir subi plusieurs rénovations, elle est constituée de plusieurs tours et de murs apparents.
Occupée successivement par les Slaves, les Illyriens, les Romains, les Bogomiles, la forteresse comptait au XVIIe siècle près de 12 tours, faisant de la ville, la municipalité la mieux protégée du pays.
De la forteresse pouvant être rejointe par une petite route, la nature luxuriante se dévoile et permet aux visiteurs de découvrir que les murs de ce colosse aux pieds d’argile se dégradent ; les pierres de loin qui paraissaient lisses sont en réalité usées par le temps et ce fort si vaillant semble subir difficilement les affres du temps qui passe.
Dans les environs de la ville, il est possible de visiter une autre forteresse à Vidoska et un site archéologique de la communauté illyrienne à Osanici. Près de 1500 tombes ont été répertoriées dans les environs, dont les plus connues sont regroupées dans les nécropoles de Radmilja et de Boljuni.
Medjugorie
Situé dans le centre du pays et peuplée de 2306 habitants, Medjugorie est surtout connue pour être un centre de pèlerinage catholique important.
En 1981, la « Vierge Marie » est apparue à 6 croates d’Herzégovine et dès lors, ce miracle a entraîné la création d’un nombre important d’hôtels, qui accueillent plusieurs millions de pèlerins chaque année.
Si la ville comporte un beau petit centre fréquenté, c’est surtout l’église Saint-Jacques construite en 1969 et classée au titre des Monuments Nationaux qui attire les regards, puisqu’elle est le siège des pèlerinages.
L’église, qui est devancée par un autel représentant : « la Vierge Marie » face auquel les pèlerins adressent leur prière, est constituée de deux tours suivant un plan carré. Entre les tours se trouve une entrée à trois portes dans le tympan au-dessus de l’entrée centrale.
La nef de l’édifice est divisée en sept travées, elles-mêmes divisées par des piliers. L’intérieur sobre de l’église est illuminé par de nombreux vitraux qui se trouvent juste sous le plafond.
Sur la colline dominant la ville, se trouve une grande croix visible au loin. D’autres monuments liturgiques sont implantés sur l’autre colline du secteur : « la colline de Krizevac »
Sarajevo
Située dans le centre du pays, Sarajevo est le cœur économique, politique et culturel de la Bosnie-Herzégovine.
Peuplée de 405 000 habitants approximativement, Sarajevo est parfois appelée la « Jérusalem de l’Europe » car les quatre grandes religions monothéistes cohabitent ensemble, en harmonie.
Quand bien même la ville a subi une grande destruction durant la guerre de Bosnie et qu’elle en porte encore aujourd’hui les stigmates, au travers notamment des impacts de balles encore présents dans les murs, Sarajevo possède la croissance la plus rapide du pays.Désignée en 2019, ville créative de l’UNESCO pour placer la culture au centre de ses stratégies de développement, Sarajevo possède des trésors architecturaux, au cœur des Alpes dinariques. Elle est entourée de collines densément boisées et de cinq sommets, dont les plus élevés sont : le mont Treskavica qui atteint une altitude de 2088 mètres, Bjelašnica (2 067 mètres), Jahorina (1 913 mètres), Trebević (1 627 mètres) et Igman (1 502 mètres).
La rivière Miljacka traverse la ville d’Est en Ouest, avant de se jeter dans la rivière Bosna. La Miljacka, divise ainsi la vieille ville en deux parties et définit un tracé facile à suivre.
D’un point de vue cultuel, la ville comprend nombre d’édifices religieux. Parmi les plus connus, citons la nouvelle église orthodoxe serbe, la synagogue, la cathédrale catholique du Coeur de Jésus et la mosquée d’Ali Pacha regroupés au sein d’un même quartier.
L’architecture de Sarajevo est constituée d’un mélange parfait entre les inspirations ottomanes et austro-hongroises. La ville possède de nombreux théâtres dont le plus important est le théâtre national, constitué de blanc au travers d’une façade sobre. Se trouvant un peu plus dans l’ostentatoire, l’académie des beaux-arts rayonne avec son dôme surmonté d’une flèche perforant le ciel.
Le musée historique de Bosnie-Herzégovine, créé en 1945, rassemble environ 300 000 objets, couvrant toute l’histoire du pays. Il présente une exposition permanente sur la guerre de Bosnie s’étant déroulée dans la ville. Sarajevo abrite également le : « musée de littérature et d’art dramatique de Bosnie-Herzégovine », créé en 1961. Le : « musée de Sarajevo » quant à lui a été créé en 1949 et se compose de cinq ensembles : « le bezistan de Brusa, un marché couvert d’un dôme et construit en 1551, la Svrzina kuća, une maison, la maison Despić, les collections sur la période austro-hongroise de la ville et sur l’attentat de Sarajevo, et le musée juif de Bosnie-Herzégovine »
Nous nous rendons dans le musée du génocide et des crimes contre l’humanité, qui détaille au travers d’expositions et d’une scénographie poignante, la barbarie subie par les habitants de la ville.
Outre l’histoire du conflit présenté, le musée revient sur les massacres perpétrés sur une population dont les morts se sont comptés par dizaine de milliers.
A un moment, nous tombons sur des messages de paix accrochés sur les murs, juste à côté de la peluche d’un enfant étant tombé sous les balles.
Nous sortons du musée, horrifiés et tristes ; nous reprenons cependant nos esprits, afin de parcourir la nouvelle ville ; nous parvenons jusqu’à un petit parc dans lequel, quelques femmes arrondissent leur fin de mois en proposant à la vente, des biens matériels divers.
Nous rejoignons ensuite une rue fortement passante dont la frénésie se remarque à l’intérieur et à l’extérieur des commerces qui sont pris d’assaut par des habitants ayant une soif immense de consommer. Dans cette rue au-dessus de laquelle des drapeaux sont accrochées, un sigle : « I love Sarajevo » invite les touristes à se faire prendre en photo.
La place aux pigeons marque l’entrée dans la vieille ville ; elle comporte une belle fontaine en bois surplombée par un dôme, aux abords de laquelle, des milliers de volatiles convergent, donnant à l’ensemble, un mouvement de dynamisme perpétuel.
Dans les bars aux alentours, des hommes et des familles passent un moment convivial en buvant le café local servi dans un : « kahveni takum » qui comprend un plateau en cuivre, un pot džezva , un pot à sucre šećerluket une petite tasse appelée fildžani. C’est alors qu’un homme pour lequel nous ne parvenons pas à décider s’il s’agit d’une ivresse passagère ou d’un mal plus profond commence à les invectiver, avant d’être chassé gentiment par quelques restaurateurs.
En arrière-plan, la vieille ville se dévoile avec ses ruelles sinueuses aux pierres travaillées qui emplissent les murs des maisons ; le sol est constitué également de pierres, polies par le temps et les nombreux pas qui le foulent.
Nous sommes pris au nez par l’agréable odeur d’une pâtisserie en forme de cylindre cuisant sur une plaque et ne résistons pas à l’envie de la goûter.
Si la ville comporte plus de 200 mosquées : « Gazi Husrev-Beg » en est certainement la plus visitée. Constitué avec un minaret qui perce le ciel et constitué de pierres blanches apparente, elle possède une entrée aux motifs soignés dont les teintes tirent vers le bleu.
Conçu au XVe siècle, le marché principal de la vieille ville : « le marché Bascarsija » représente le secteur du centre le plus authentique. Au détour de petites ruelles qui portent le nom de l’artisanat qui s’y est développé, nombre de vendeurs proposent leurs produits dans une ambiance conviviale. Les échoppes débordent ainsi de souvenirs, de tapis et de vaisselles, mélangés ainsi dans une symbiose visuelle rare.
La rue : « Kazandzilu » n’est pas en reste, puisqu’en tant que rue des chaudronniers, elle permet comme son nom l’indique, d’assister au travail de ces artisans qui ont fait la renommée de la ville. En arpentant la rue, nous en croisons plusieurs d’entre eux, frappant avec force sur un morceau de métal, afin de lui donner la forme souhaitée.
En nous promenant et après avoir rencontré un homme vêtu d’un costume traditionnel, nous découvrons la trépidante vie bosniaque. Le mouvement est omniprésent. A chaque coin de rue, des gens parlent, jouent aux cartes, travaillent. Définitivement, le statique est un mot qui ne fait pas partie du vocabulaire des habitants.
Construit par les Austro-Hongrois dans le style néo-mauresque, Vijećnica, l’hôtel de ville de Sarajevo, illustre parfaitement la fusion entre l’orient et l’Occident. Situé à la périphérie de la ville, le bâtiment est un incontournable, tant pour son histoire que pour sa beauté. Et qui est capable de mettre en avant comme ils le méritent, les habitants de cette capitale attachants et sincères.
Conclusion
Ainsi, la fédération de Bosnie-et-Herzégovine s’est avérée être un pays surprenant et d’une richesse inégalée. Fortement intéressant, le pays a tout à offrir. Destination encore méconnue, elle permettra à coup sûr, pour un coût bien moins inférieur aux autres pays européens, de réussir ses vacances dans de relatives bonnes conditions.
La population est chaleureuse et accessible. Toujours à la disposition d’autrui pour un échange verbal ou un sourire. Les paysages sont exceptionnels et les villes, historiquement surprenantes.
Accessible à tout type de tourisme, la fédération-de-Bosnie-et-Herzégovine mérite ainsi une attention toute particulière car elle est bien en passe de devenir la prochaine destination qui deviendra à la mode.
Les Comores : les incontournables de l’île de Mohéli
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île de Mohéli, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Afin de rejoindre Mohéli, nous devons tout d’abord nous rendre à Grande Comore. Alors que nous nous trouvons toujours sur l’île d’Anjouan, nous parvenons à avoir l’autorisation exceptionnelle d’embarquer sur un Kwasa Kwasa, une sorte de barque prise par les locaux qui souhaitent naviguer entre les îles.
C’est ainsi que le matin de bonne heure, nous nous rendons au port qui se trouve dans la capitale de l’île d’Anjouan. Nous achetons nos billets. Une fois les gestes de sécurité effectués, nous achetons deux gros sachets afin de placer à l’intérieur nos sacs que nous positionnons sous nos pieds. L’embarcation est chargée à la limite maximale de ses capacités, entre les 17 passagers, les 2 pilotes et les bagages.
Les deux moteurs puissants de l’embarcation sont allumés en même temps et nous pouvons enfin voir les côtes de l’île d’Anjouan s’éloigner. Le trajet est mouvementé ; nous sommes ballotés continuellement et devons faire avec deux jeunes filles qui se trouvent sous nos pieds dans une position inconfortable, qui commencent après une heure de trajet à vomir leurs tripes. Nos regards tentent de ne pas fixer le liquide brunâtre qui sort de leur bouche, mais à la manière d’enfants à qui on demande de ne pas toucher une prise électrique et qui le font quand même, nous ne pouvons pas écarter notre vision qui finit par croiser ce que nous ne voulions pas croiser. Résultat, des nausées non pas provoquées par le trajet mais par ses conséquences.
Finalement, après deux heures et trente minutes de navigation au cours desquelles, nous avons été arrosés fréquemment, nous parvenons jusqu’aux côtes de Grande Comore, dans une eau bien plus agréable.
Pour nous rendre à Mohéli, de l’île de Grande Comore, nous choisissons de prendre un vol avec la compagnie Air Komor. Le vol dure moins d’une heure, décollage et atterrissage compris.
Après avoir récupéré nos billets et franchi les contrôles de sécurité, nous embarquons dans un petit avion, qui nous permet une fois dans les airs de bénéficier d’une vue globale sur l’île de Grande Comore. Le vol se déroule sans encombre et nous permet de bénéficier d’un service irréprochable, l’hôtesse circulant entre les passagers pour offrir une bouteille d’eau et un petit gâteau. Mais à peine le temps de nous installer, que l’atterrissage est annoncé, lorsque nous survolons les côtes sableuses de Mohéli qui se dessine sous nos pieds.
Fomboni (Mohéli)
Capitale de l’île de Mohéli, Fomboni, peuplée de 20 000 habitants, soit près d’un tiers de la population insulaire, se situe à proximité de l’aéroport Bandar Es Salam. En entrant dans la ville et en parcourant sa rue principale composée de bâtisses à un seul étage se succédant, nous nous rendons au marché qui se trouve non loin de la place principale composée d’une pharmacie, d’une banque et d’une poste.
Le marché de la ville est bien achalandé. Il comporte de nombreux stands, tenus principalement par des femmes vêtues aux couleurs locales. Les fruits peuplent majoritairement les étals, lesquels englobent également des vêtements ou des produits d’hygiènes du quotidien.
L’accueil au marché par les vendeuses est détendu. Le sourire prime et plusieurs femmes n’hésitent pas à entamer la conversation avec nous, semblant même surprise de nous trouver dans la ville, généralement exclue des circuits de visite traditionnels.
En traversant le marché, une belle plage mène à un petit port débouchant sur une jetée qui accueille un chantier naval désuet. Nous profitons de la brise marine et perdons nos regards vers l’horizon d’une mer bleu azur qui semble imperturbable.
La ville à l’ambiance placide comporte également une école primaire publique, un hôtel, un centre hospitalier, une station-service, une antenne permanente de l’Alliance française, un terrain de football, deux mosquées et quelques modestes boutiques et auberges.
La plage de Mbaisé (Mohéli)
Située sur la côte Nord, la plage de Mbaisé n’est pas en ce qui la concerne une plage touristique. Ici, point de sable fin, mais plutôt, des écorces des nombreux cocotiers qui échouent sur le sable, certaines tombant des arbres proches, d’autres étant charriées par l’Océan.
Longeant la plage, le petit village de Mbaisé constitué de petites maisons dont les murs en plaques de bois dénotent un côté archaïque rudimentaire. Alors que nous arpentons la plage, parsemée de petites embarcations traditionnelles, nous sommes rejoints par plusieurs enfants qui nous sourient. Si certains d’entre eux effectuent certains gestes pouvant être considérés comme…vulgaires, il n’en est rien et au travers de leur sourire, ils dévoilent leur positivité, accentuée par notre présence.
Niamachoua (Mohéli)
Nous arrivons à l’hôtel Vanilla Lodge, un petit hôtel situé bien en amont de la ville de Niamachoua, qui se trouve sur la côte Sud de l’île. Nous découvrons un site verdoyant, dans lequel, les propriétaires nous accueillent avec le sourire pour nous servir notre repas : une série de plats succulents préparés avec soin. Nous en profitons également pour découvrir l’hôtel, constitué de plusieurs chambres intégrées dans une sorte de jardin biologique, dont les fruits de la récolte sont utilisés par les hôteliers pour leurs clients.
Pour réserver une chambre au Vanilla Lodge, il vous suffit de contacter le 00269 356 34 88 ; le prix d’une chambre est d’environ 25 euros par nuitée.
Une fois rassasiés, nous reprenons la route et traversons cette petite ville de Niamachoua, qui ressemble à tant d’autres; néanmoins, nous ne nous attendons pas à découvrir une des plus belles plages du pays qui se situe aux abords du Laka lodge, l’hôtel le plus beau de l’île, dans lequel nous séjournons.
L’hôtel est intégré également dans un site verdoyant, mais avec les pieds dans l’eau ; il est constitué de plusieurs bungalows refaits à neuf, dont la vue donne directement sur la mer. Les habitations entourent un bâtiment central qui englobe la réception, le bar et le restaurant. L’hôtel comporte également un centre de plongée et peut organiser de nombreuses excursions en voiture ou en bateau.
Réserver une chambre au Laka Lodge : il vous suffit de joindre le 00269 772 60 38 ; la nuitée coûte entre 80 et 169 euros, en fonction du type de chambre. Vous pouvez vous rendre également sur le site de l’hôtel : https://www.lakalodge.com/
Après avoir posé nos affaires, nous faisons connaissance avec la plage paradisiaque qui se trouve aux pieds de notre bungalow, un véritable paradis tropical à la diversité de la faune et de la flore très abondante.
Immédiatement, nous nous prélassons sur un sable blanc, d’une finesse absolue, sable sur lequel, nous n’avons qu’à tendre nos bras pour ramasser des coquillages d’une beauté exceptionnelle. Le soleil qui caresse nos peaux ne nous empêche pas de découvrir les alentours à la végétation surprenante, une sorte de bout du monde tel que nous l’escomptons dans nos rêves les plus fous.
Au loin, les ilots qui se dévoilent cassent la monotonie d’une mer sans vague, une mer d’huile qui attire à la sérénité, partagée par des couleurs vives associées généralement au farniente.
Dans la soirée, alors que la lune profite des premières heures du crépuscule, nous sommes rejoints sur la plage par une vingtaine de femmes du village, vêtues de leurs habits traditionnels.
Elles se placent avec en arrière fond le spectre d’un décor onirique, sur le bord de plage et commencent à entonner des chants locaux, dont les notes résonnent comme des instruments de musique.
Subjugués, nous les écoutons patiemment, durant de longues minutes qui s’écoulent à la vitesse de secondes. La nuit qui tombe les remplace par d’autres villageois, qui se livrent à présent à une danse endiablée, constituée de positions statiques alternant avec des mouvements brusques et dynamiques. Durant le spectacle, un villageois qui a un peu trop bu, est écarté, mais le vieil homme qui possède des airs d’un personnage ubuesque créé par Hergé revient à la charge, donnant une touche d’humour non négligeable à la scène.
La balade en bateau dans le parc marin(Mohéli)
Protégeant les eaux du canal du Mozambique situées le long de la côte sud de l’île de Mohéli près de la commune de Nioumachoua, le parc de Mohéli est un des deux parcs du pays, placé sous le contrôle du gouvernement, mais géré par les associations locales.
Lorsque l’hôtel Laka Lodge nous enjoint à rejoindre la plage sur laquelle sont stationnés, deux bateaux comprenant chacun deux gros moteurs, nous nous dépêchons pour être sûrs d’être placés au-devant des embarcations.
Le capitaine et son copilote font vrombir les moteurs et les bateaux, en parallèle commencent à s’engouffrer dans le parc. Progressivement, nous quittons la zone de corail marquée par une profondeur d’eau peu haute pour rejoindre la haute mer qui dévoile un bleu sombre inquiétant. Mais fort heureusement, toutes les conditions de sécurité sont réunies pour nous assurer une promenade en toute quiétude. Et ce même lorsque les deux bateaux se lancent dans une sorte de petite course dans laquelle notre embarcation sort perdante.
La guide qui nous accompagne, une jeune Française de 22 ans, téméraire et courageuse pour avoir quitté sa France natale pour se retrouver seule sur cet île paradisiaque nous annonce que nous allons faire un arrêt sur une des îles.
Alors que les bateaux sont dirigés manuellement par le biais des copilotes n’ayant pas hésité à se jeter à l’eau, nous posons un pied sur la terre ferme et découvrons une île encore plus paradisiaque que Mohéli qui nous fait face.
Le crissement de nos pas sur le sable blanc, le bruit de la mer, les palmiers et la végétation dense qui nous entoure…nous n’avons qu’une envie : être abandonnés, tels que nous sommes…ici…sur cette terre du bout du monde.
Nous en faisons le tour et apercevons au loin, d’autres îles, semblant encore plus mystérieuses, plus attractives, mais après quelques photos avec des locaux qui jouent le jeu de la pose, il est l’heure de repartir.
Chaque île possède ses propres spécificités. Si certaines d’entre elles sont adaptées à la bronzette et au farniente, d’autres sont un véritable trésor pour la découverte d’espèces uniques, le parc comptant près de 500 espèces de plantes, 21 espèces d’oiseaux et neuf espèces de reptiles.
Dans l’îlot de Mchaco, dans la partie Est du parc, niche une colonie qui comprend plusieurs milliers de Noddi brun mais aussi des sternes fuligineuses, des fous à pieds rouges et des fous masqués. Le parc en lui-même comporte quelques espèces endémiques les plus menacées sur Terre.
Et c’est avec ces explications de la guide, que nous retournons à Niamachoua, sous un coucher de soleil magnifique qui ne laisse que de la place à l’émerveillement.
L’arrivée à Mohéli par bateau de pêcheurs
Étant donné que nous souhaitons assister à la ponte des tortues de mer, nous décidons de retourner sur l’île de Mohéli. Néanmoins, nous voulons tenter un autre moyen de transport et éviter de devoir effectuer deux heures de route depuis l’aéroport de l’île pour rejoindre Niamachoua qui se trouve à l’extrême Sud de Mohéli.
Nous nous rendons ainsi à Chindini, sur l’île de Grande Comore afin de prendre une embarcation de pêcheurs et d’effectuer cette traversée à la locale, une traversée empruntée seulement par des locaux et quelques touristes.
A Chindini, après avoir présenté nos passeports et payé la somme de 20 euros par passager, nous sommes conviés à monter sur une barque comprenant un seul moteur.
Malheureusement, nous commettons l’erreur de ne pas demander de gilets de sauvetage et mal nous en prend. Immédiatement, après avoir navigué quelques minutes, des vagues importantes commencent à se former, à un croisement marin assez compliqué. Le capitaine n’y prête pas attention, ce qui nous rassure un peu. Mais cette conceptualisation morale disparaît lorsque des vagues de plusieurs mètres se forment. Nous nous trouvons alors au cœur de l’Océan, en plein centre entre Grande Comore et de Mohéli, dont nous voyons concomitamment les côtes. Mais remués et ballotés violemment, avec nos fesses et nos dos qui s’écrasent contre les parois de la barque dont nous apercevons tous les défauts, nous ne parvenons pas à garder le sourire. Surtout lorsque des centaines de poissons volants profitent des vagues pour se projeter en avant en nous demandant ce que nous sommes venus faire dans cette galère.
Le capitaine, dans un calme stoïque commence à douter ; il s’allume cigarette sur cigarette et nous en sommes au stade d’imaginer sur le bateau, les éléments à récupérer si naufrage il y avait. En gros, quelques morceaux de bois qui ne nous serviraient pas à grand-chose, le vent soufflant vers le large en direction des côtes du Mozambique.
Fort heureusement, après quelques soubresauts dangereux, en entrant dans les eaux de Mohéli, après deux heures de navigation, l’Océan se calme et nous pouvons profiter de la beauté du parc marin, avant de parvenir jusqu’à la plage paradisiaque de Niamachoua.
La plongée sous-marine dans le parc marin(Mohéli)
Afin de pouvoir découvrir le parc marin en profondeur, dans son sens propre et figuré, nous décidons d’effectuer une plongée, avec le centre de plongée de l’hôtel Laka Lodge.
Il est possible également de réserver une plongée avec Ibou, un jeune homme dynamique qui possède un centre qui lui est propre.
Pour réserver une plongée avec Ibou, il vous suffit de le contacter au 00269 373 73 37
Mais en l’instant, nous rejoignons la monitrice de plongée qui travaille au Laka Lodge sur la plage de Niamachoua, afin de revêtir notre combinaison. Une fois la tenue vestimentaire adaptée enfilée, nous pouvons embarquer afin de nous diriger vers un secteur du parc marin, considéré par la guide comme un bon spot.
Arrivés sur place, nous plaçons sur nos dos, les bouteilles de plongées et pouvons après quelques explications rapides, sauter dans l’eau.
Dès les premiers mètres, le fond marin qui se dévoile nous en met plein la vue. Des poissons en grand nombre tournent autour de nous, dans une valse infinie. Malheureusement, en ce jour, le courant marin est si fort qu’en quelques secondes, il nous éloigne du spot sans que nous parvenions à lutter.
Le bateau nous emmène dans un autre endroit, dans lequel nous pouvons enfin descendre dans les profondeurs de l’océan. En quelques instants, outre des fonds exceptionnels, composés de rochers et de coraux, nous croisons plusieurs raies, une tortue ainsi qu’un requin, qui nous frôle sans s’intéresser à nous.
Le sentiment qui nous domine est une ode à la liberté ; nous avons l’impression d’être seuls au monde, mais paradoxalement, jamais nous ne nous sentons esseulés. Le paradoxe ultime permis par l’océan.
Itsamia(Mohéli)
Immédiatement après la plongée, le capitaine décide de nous emmener à Itsamia, pour assister à un spectacle unique au monde : la ponte des tortues marines, qui choisissent cette plage de l’extrême Est de l’île, pour venir pondre, protégées par les membres du village, qui lutte ainsi contre les braconniers qui ont décimé les différentes tortues sur les autres plages de l’Océan Indien.
Normalement, la plage d’Itsamia se rejoint en effectuant le grand tour de l’île, par sa côté Nord, soit un périple de 3 heures en voiture depuis Niamachoua, mais le site peut se rejoindre en une heure en partant en bateau de l’hôtel Laka Lodge.
Alors que nous nous trouvons sur le bateau, nous pouvons profiter pleinement du parc marin dont nous apercevons les ilots qui émergent tels des pics acérés dressés vers le ciel et c’est avec un coucher de soleil magnifique que nous arrivons à Itsamia.
Sur place, alors que nous poussons la barque sur le sable, nous rejoignons le petit village du même nom, afin de patienter et d’attendre la nuit tombante, car comme un des membres de la communauté nous explique, les tortues pondent la nuit, lorsque la mer est haute. Néanmoins, en ce jour de visite, la marée place la mer dans des conditions idéales pour permettre aux tortues de venir pondre dès le début de la nuit, ce qui nous évite de devoir patienter des heures pour assister à ce spectacle.
Nous faisons également connaissance avec : « la force » le surnom donné à un guide qui nous prend en main et nous présente les bungalows communautaires que le village a créés afin de permettre aux touristes d’assister à la ponte des tortues.
Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 358 77 49. Le prix d’une nuit est de 20 euros. A ce prix, il convient de rajouter une trentaine d’euros supplémentaire pour assister à la ponte des tortues.
Alors que la nuit est tombée, le guide d’Itsamia nous demande de le suivre afin de rejoindre la plage sur laquelle les tortues commencent à arriver. Progressivement, nos yeux s’habituent à la pénombre ; nos sens sont en éveil ; nous tentons de capter le moindre son, mais nous ne parvenons à entendre que le bruit des vagues. C’est alors, que sans savoir comment il fait, la force nous demande de nous concentrer ; à l’aide d’une lumière infrarouge, il nous dirige le regard vers une sorte de masse qui grimpe la petite pente créée par le sable ; il s’agit de notre première tortue.
Afin de nous prouver que les tortues ne supportent pas la lumière blanche, caractéristique des lampes générales, il en allume une ; immédiatement, la tortue fait demi-tour et retourne dans l’océan.
Il nous emmène un peu plus loin et repère toujours dans le noir, une autre tortue que nous suivons discrètement jusqu’à un gros trou dans lequel elle commence à creuser.
Une fois installée confortablement, elle pond ; nous assistons à ce spectacle, émerveillés ; de son appareil reproducteur, les œufs sortent deux par deux et commencent à remplir le petit trou creusé auparavant.
A ses côtés, une, puis une autre, puis des dizaines de tortues rejoignent chacune leur tour, des trous dans lesquels elles s’engouffrent, puis pondent. Le guide, exceptionnellement allume la lumière blanche afin que nous puissions assister en réel à ce moment phare de la vie.
Le naufrage
Toujours sur la plage d’Itsamia, après 30 minutes…et le dernier œuf pondu, la tortue que nous suivons depuis le début commence à l’aide de ses nageoires, à recouvrir les œufs de sable, avant de remonter hors du trou, difficilement, et de rejoindre l’Océan, disparaissant dans la nuit noire.
Galvanisés, nous saluons notre guide et retournons à notre embarcation. Mais avant de parvenir à rejoindre l’Océan, le vent s’étant levé brusquement, plusieurs vagues scélérates remplissent le bateau, recouvrant toutes nos affaires du liquide salée. Fort heureusement, le sac contenant la caméra a été entouré d’un sac plastique, qui quand bien même n’étant pas hermétique freine la progression de l’eau. En quelques instants, les vagues se succèdent et projettent toutes les autres affaires hors de l’embarcation, tout en la poussant violemment comme un morceau de polystyrène sur le capitaine qui tentait de sauver le peu d’affaires pouvant l’être.
C’est alors qu’une énième vague projette le bateau sur ses jambes qui se font écraser, en même temps que les dernières affaires qui sont expulsées sur la plage.
Le capitaine hors de danger, ses collaborateurs parviennent miraculeusement à réunir toutes les affaires emportées par les flots et fort heureusement, poussées sur le sable : vêtements, chaussures, affaires de plongées…et alors qu’ils extraient les moteurs pour éviter qu’ils se noient, nous sentons grouiller sous nos pieds, des mouvements dont nous ne soupçonnons pas la provenance.
Un peu partout sur la plage, au milieu du chaos, des centaines de naissances de bébés tortues amoindrissent notre effarement, les bébés perdus par cette prise à la vie, tourbillonnant en effectuant des mouvements erratiques et désordonnés. Et alors que le désespoir nous avait gagné, que nos affaires trempées nous avaient laissé le goût amer d’une soirée qui avait merveilleusement bien commencée, nous nous abandonnons à ce spectacle unique qui nous marquera à jamais.
Faire une randonnée dans la forêt primaire (Mohéli)
Alors que nous circulons sur une route traversant un paysage verdoyant, nous faisons une halte afin de découvrir une partie de cette forêt qui nous accompagne depuis notre arrivée sur l’île et au cœur de laquelle, nous avons successivement aperçu des côtes sublimes, des champs de palmiers et des villages accueillants.
Sur le chemin, nous effectuons une halte aux abords d’une rivière et alors que des villageois nous rejoignent et nous saluent, nous entrons dans la forêt pour une petite randonnée, accompagnés par un guide local qui, impatient de faire notre connaissance, nous présente le monde dans lequel il vit.
Sur un chemin de terre, nous pénétrons ce paysage touffu et authentique, dérangés par les nombreux moustiques qui tentent de percer notre peau afin de se nourrir de notre sang frais et gorgé de sucre.
Nous longeons la rivière et patiemment, le guide nous explique les spécificités de ces plantes dont nombre d’entre elles sont endémiques. A une intersection, nous faisons la connaissance d’une villageoise qui se repose ainsi que d’un jeune homme qui à l’aide d’un bâton de bois planté dans le sol, ouvre des noix de coco, qu’il récolte afin de les vendre au marché de la ville.
La cascade de Ouallah 2 (Mohéli)
Alors que la plage de Ouallah 2 au travers de son sable fin et de son eau turquoise est un des plus beaux sites de l’île, ce petit village situé dans l’Est de Mohéli possède un autre trésor : la cascade Ouallah 2, qui s’étend sur plusieurs niveaux.
Aux abords de la plage, il est possible de réserver des chambres dans la construction communautaire des villageois qui tentent eux-aussi de profiter de la manne touristique de l’île.
Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 327 09 97. Le prix d’une nuit est de 20 euros.
Lorsque notre véhicule nous conduit aux abords d’une vieille distillerie, nous quittons le chauffeur qui en profite pour laver son véhicule dans l’eau de la rivière que nous longeons, pieds nus afin de ne pas nous mouiller.
Nous traversons un champ dans lequel sont cultivés des cocotiers et faisons la connaissance avec un agriculteur qui l’ensemence pour préparer les prochaines récoltes. Nous retournons dans la rivière quittée auparavant et parcourons une centaine de mètres entre les cailloux pour parvenir finalement jusqu’à la cascade qui nous fait face.
Dans un vrombissement ahurissant, l’eau s’écoule après s’être projetée sur plusieurs anfractuosités et laisse émerger dans l’air ambiant lourd d’humidité, quelques embruns rafraîchissant.
Les chauve-souris Livingstone (Mohéli)
La Roussette de Livingstone (Pteropus livinstonii ) est une espèce de chauve-souris du genre Pteropus. Elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde et se trouve sur l’île de Mohéli, aux abords de la ville de Ouallah 2. Ayant une envergure de ses ailes de 1,40 mètres, elle est endémique à l’île et vit dans la forêt tropicale humide.
Pour la rejoindre, il convient d’effectuer une randonnée approximative d’une heure. Après le suivi d’un chemin de terre, accompagnés par un guide, les chauves-souris se dévoilent dans les cimes des arbres Ficus esperata, Girostpula comoriensis, Gambeya spp., Ficus lutea et Nuxia pseudodentata. Regroupés en une sorte de grappe composée de dizaines de membres, les animaux qui volent de nuit se reposent lorsque le soleil est au zénith. Dérangées par le bruit, elles se réveillent subitement, tournent autour de leur habitat avant de se poser à nouveau et d’attendre la luminosité parfaite pour se livrer à leur activité préférée : la chasse.
Conclusion
L’île de Mohéli s’est avérée être une véritable île paradisiaque, possédant une identité propre. Si les infrastructures de conduite sont peu développées, elles permettent néanmoins de circuler autour de l’île pour rejoindre des sites exceptionnels.
A Mohéli, si l’activité phare reste le balnéaire avec des plages de sable blanc et une eau turquoise, la nature de l’île est si sauvage, que des randonnées permettent d’avoir accès à des trésors préservés.
En outre, l’activité permettant de vivre une ponte de tortues est unique et garantie à coup sûr, la réussite de son séjour.
Les Comores : les incontournables de l’île d’Anjouan
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île d’Anjouan, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Pour rejoindre l’île d’Anjouan, la liaison aérienne avec Mohéli reste le meilleur moyen accessible d’un point de vue pécuniaire et qui amène un confort permettant de découvrir les côtes escarpées de cette île.
A l’aéroport, après un contrôle rapide de nos bagages à main, nous sommes autorisés à monter dans le même avion qui nous avait conduit à Mohéli. Le décollage se passe sans encombre et après quelques minutes, l’hôtesse nous indique, au travers de sa voix sensuelle qui se propage dans les haut-parleurs, que la descente est engagée.
Sous nos pieds, l’île volcanique d’Anjouan, qui dévoile ses reliefs marqués, île que nous rejoignons par l’intermédiaire du tarmac que nous foulons. Un test PCR plus tard, nous sommes accueillis en chansons et en musique par un groupe de chanteuses locales, qui nous place dans les meilleures conditions pour commencer notre découverte.
Capitale de l’île d’Anjouan en remplacement de Domoni, Mutsamudu fondée en 1482, est la deuxième ville la plus importante des Comores, peuplée de 30 000 habitants. La ville possède le seul port en eau profonde du pays et comprend l’aéroport situé à Ouani.
Après avoir déposé nos affaires dans l’hôtel Papillon, nous pouvons rejoindre la médina de la ville, constitué constituée de ruelles étroites et parfois couvertes qui serpentent autour des dix-sept mosquées.
Réserver une chambre à l’hôtel Papillon : il vous suffit de contacter le 00269 771 17 06.
En arpentant les rues de la médina, nous croisons nombre de petits artisans qui nous accueillent avec le sourire. Nous faisons également connaissance avec la population locale, dont nombre d’enfants qui nous abreuvent de questions.
Le portail Foukoujou et le palais d’Ujumbé, en pleine rénovation dévoilent un peu plus les qualités architecturales de la ville, parfaitement intégréesdans un décor urbain plongeant le visiteur dans les fastes d’antan.
A chaque croisement de rue, des regroupements d’hommes qui jouent ensemble à la pétanque ou à des jeux de société ; dans une ambiance bon enfant, ils tentent de gagner et n’hésitent pas à donner de la voix pour faire valoir leurs droits. Mais comme toujours en Afrique, il n’y a aucune animosité lors de ces montées de ton.
Nous rejoignons ensuite la citadelle, après avoir dépassé le marché couvert de la ville, dans lequel des dizaines de vendeurs et de vendeuses proposent des produits divers et variés.
Lorsque nous arrivons aux abords de la citadelle, avec la tour carrée du vieux donjon qui domine les murs en basalte, construite en pierres dures, nous bénéficions sur la ville d’un panorama à couper le souffle. En entrant dans la citadelle après avoir payé un ticket de l’ordre de quelques euros, nous sommes surpris de découvrir un spectacle de danses traditionnelles. Grâce aux percussions endiablées de musiciens talentueux, la troupe composée d’hommes et de femmes se dandinent avec la puissance pour maître mot de leur représentation.
Nous assistons ensuite au concert solo d’un jeune homme véritablement charmant.
Nous finissons la visite en assistant à un magnifique coucher de soleil, dont les derniers rayons parviennent à pénétrer les lucarnes derrière lesquelles sont placés des canons, objectifs pointés vers l’horizon.
Un autre hôtel dans la ville permet d’accueillir les visiteurs : l’hôtel le Jasmin, qui possède une magnifique devanture intégrée dans un petit jardin verdoyant.
Réserver une chambre à l’hôtel Le Jasmin : il vous suffit de contacter le 00269 771 00 79.
La cuvette de Tsembéhou (Anjouan)
Au cœur de l’île, les paysages montagneux se succèdent au fur et à mesure que nous longeons de hauts ravins, qui accentuent leur profondeur aux abords de la ville de Tsembéhou. Nous ne résistons pas à l’appel du vide qui se trouve sous nos pieds et parvenons sur le bord de la route, à trouver une petite place d’arrêt factuelle. Face à nous, sur une route récente, dont les abords sont entretenus et fleuris par les villageois de la ville, une arche naturelle constituée par des végétaux qui se rejoignent en une sorte de pont.
Nous nous rendons ensuite à l’hôtel : » Le Bleché » afin que nos compagnons de route qui y séjournent puissent y poser leurs affaires.
Réserver une chambre à l’hôtel Le Bleché, un des plus beaux de l’île : il vous suffit de contacter le 00269 771 66 07 ; le prix d’une chambre est d’environ 40 euros par nuitée.
Au milieu de la végétation fournie, une montagne émerge au travers de sa grandeur et semble toucher le ciel. Au loin, il est possible, au milieu des forêts verdoyantes, de découvrir plusieurs champs dans lesquels s’affairent des agriculteurs, qui de notre emplacement grouillent à la manière de fourmis.
En continuant sur la route, un autre point de vue nous permet concomitamment de découvrir les limites de l’île marquées par la présence du bleu azur de l’Océan qui l’entoure et de la forêt primaire impénétrable recouverte par de larges nuages.
La cascade de Tratengua (Anjouan)
Aux abords d’une rivière dans laquelle s’affairent des dizaines de femmes dans leurs habits colorés, à nettoyer les vêtements de la famille, un petit pont nous permet de découvrir un paysage semblant tout droit sorti de la jungle : une petite rivière s’écoule, calmement, entourée par des bananiers dont la récolte proche en a dénudé les socles.
Nous avons la chance d’être accompagnés de Saindou Combo, un guide exceptionnel, qui possède un savoir étendu. Ancien professeur, son visage toujours souriant est un véritable appel à la découverte.
Pour contacter Saindou Combo, le guide, n’hésitez pas à appeler le : 00269 331 53 23.
Nous sommes également accompagnés de Nadhuf, l’ancien directeur de l’office de tourisme de l’île, qui peut organiser des voyages uniques hors des sentiers battus.
Pour contacter Nadhuf, n’hésitez pas à composer le : 00269 436 10 15.
De l’autre côté du pont, le paysage change radicalement. Les tréfonds du sol provoquent en nous un léger vrombissement vertigineux, surtout lorsqu’un point noir émerge au milieu de l’écume provoquée par la chute abrupte de l’eau de la rivière aperçue auparavant qui dévoile un côté insoupçonné.
Après le point, un autre apparaît et en concentrant nos regards, nous parvenons à distinguer des ramasseurs de sable qui toute la journée, plongent afin de récupérer le précieux matériel qui servira à construire les routes de l’île.
La cascade de Wongoni (Anjouan)
Dans le Sud Est de l’île d’Anjouan, la cascade de Wongoni s’aperçoit de la route ; l’eau d’une force puissante s’écoule dans un rideau que l’on soupçonne infini. Mais la particularité du site est un petit canal construit par les habitants, qui permet de scinder l’eau de la rivière en deux et de lui donner au travers de ce passage étroit, un calme permettant à tous d’en exploiter la richesse.
Ainsi, deux femmes lavent leur linge en le frottant avec une savonnette, tandis qu’une troisième profite des bienfaits de son écoulement pour l’utiliser comme un spa naturel.
Sur les rebords qui donnent sur le vide, nous faisons connaissance avec un rappeur qui s’adonne à son art. Avec en arrière-plan, la cascade de Wongoni, la scène irréelle semble tout droit sortie d’un clip musical, le son en moins, le pauvre chanteur ne possédant pas la voix permettant de rivaliser en intensité avec la force de la nature qui s’évertue à faire cracher sa mélodie bruyante sans interruption.
La cascade se prolonge vers la mer et crée une deuxième chute d’eau tout aussi impressionnante que la première.
Les plantations d’Ylang Ylang (Anjouan)
Arbre de la famille des Annonacées, originaire d’Asie du Sud-Est, l’Ylang-Ylang est cultivé pour ses fleurs dont on extrait par distillation une huile essentielle très utilisée en parfumerie. L’arbre au feuillage persistant peut atteindre dans son milieu naturel près de 25 mètres.
Premier pays exportateur au monde, les Comores ont fait de cette culture, l’apanage de leur savoir-faire ; ainsi, les plantations sur les différentes îles ne manquent pas et c’est tout naturellement, que sur le bord de la route, nous faisons un arrêt lorsque nous apercevons une petite cabane en bois dans laquelle, deux femmes proposent à la vente, des feuilles de cet or vert.
Nous sommes accueillis par un vieil homme, petit couvre-chef local sur la tête, qui nous fait visiter sa petite plantation, dans laquelle, il cultive nombre de fruits, dont la fameuse Ylang Ylang.
En arrivant sur le site, verdoyant, nous dépassons plusieurs petites maisons qui accueillent des membres de sa famille, dont une toute petite fille au visage angélique. L’homme nous enjoint à pénétrer dans la plantation et après avoir dépassés plusieurs bananiers et manguiers, nous parvenons jusqu’à des centaines de petits arbustes de l’ordre de quelques centimètres, semblant construire sur le sol un tapis végétal. L’homme s’agenouille et extrait des petits plans de pots en plastique noir et les plante dans le sol, avant de les arroser. Malheureusement, en effectuant un mouvement brusque, il commence à manquer d’air. Nous apprenons à ce moment, qu’il est asthmatique. Sa crise s’intensifie, jusqu’à ce qu’il inhale son médicament. Nous lui portons assistance et passons quelques instants en sa compagnie, jusqu’à ce qu’il aille mieux. Sa crise passant, il nous accompagne à notre véhicule. Pour le remercier de sa gentillesse, nous nous cotisons pour lui donner un peu d’argent afin d’acquérir un autre inhalateur, celui qu’il utilisait étant presque vide.
Domoni (Anjouan)
Au Sud-Est, la ville de Domoni peuplée de 19 000 habitants se dévoile au travers de sa porte royale, dont il ne subsiste qu’un pan de mur. Nous garons notre véhicule devant le mausolée d’Ahmed Abdallah Abderemane, que nous avons la chance de pouvoir visiter.
Ce bâtiment accueille l’ancien président du pays, qui a contribué grandement à son indépendance, comprend plusieurs salles de prières, protégées par des portes en bois massif ; pour rejoindre le mausolée, tout de marbre constitué, il est nécessaire de se rendre à l’étage supérieur, afin de pouvoir bénéficier d’une vue étendue sur sa dernière demeure dans laquelle il repose avec son épouse.
En rejoignant l’extérieur, nous nous rendons à la mosquée de Chiraz, construite entre le XIVe et XVIe siècle, qui a la particularité de posséder deux mihrabs, bâtis sur le plan des mosquées iraniennes, l’un de 38,5 mètres de hauteur, le second de 25 mètres. La ville comprend également plusieurs tombeaux chiraziens.
Après avoir sympathisé avec plusieurs hommes, dont un érudit âgé d’une soixantaine d’années, nous nous rendons dans la médina et pouvons découvrir les remparts de la ville, Domoni ayant la particularité d’avoir été dès le XVe siècle, un centre d’échanges avec l’Afrique et l’Orient, et plus tard un mouillage des navires à voile européens allant aux Indes. De fait, en tant qu’ancienne capitale de l’île avant le transfert de cette compétence administrative à Mutsamudu en 1792, les remparts dont il reste des parties entières utilisées en réhabilitation de l’infrastructure urbaine, étaient nécessaires pour assurer la fonction protectrice de la municipalité, riche de palais royaux du XIIIe siècle, dispersés dans la ville : Darini-mwa-dari, U’jumbé, Singani, Toyifa.
La vieille ville est ainsi divisée en trois quartiers historiques : « Maweni », « Momoni » et « Haryamouji », ce dernier secteur englobant la médina dans laquelle nous entrons. Nous faisons ainsi la connaissance de deux artisanes qui s’évertuent à coudre des habits traditionnels.
Un peu plus loin, après la rencontre avec plusieurs enfants, dont une jeune fille à la beauté future évidente, un gros rocher attise notre curiosité, curiosité renforcée lorsque les guides qui nous accompagnent nous en vantent les origines météoritiques.
En arrivant sur le front de mer, nous sommes accueillis par des pêcheurs qui tentent d’écouler leur prise de la journée, dans une ambiance bon enfant.
Sur la plage qui se situe en contrebas, plusieurs personnes profitent d’un panorama somptueux en effectuant des tâches du quotidien. Un homme assis dans l’eau arrose le peu de cheveux qu’il lui reste, alors que deux autres tentent de frotter leurs chemises. Dans l’eau, plusieurs enfants lancent ce qui semble être un fil de canne à pêche, en parvenant à attraper devant nous, un poisson.
La randonnée au lac Dzialandzé (Anjouan)
Dans le cœur de l’île, le chauffeur après avoir emprunté une route nouvellement construite, nous arrête sur le bas-côté. Un petit chemin nous permet d’accéder au lac Dzialandzé, qui se rejoint après une marche de 20 minutes.
Dès notre entrée sur le site, nous croisons un agriculteur qui revient des champs, avec sur la tête un gros fagot de feuilles ; il nous salue et nous le laissons passer avant de continuer notre avancée sur la piste qui se présente devant nous et qui nous permet de découvrir un paysage exceptionnellement sauvage et verdoyant, avec au loin, les contrées vallonnées de l’île.
Lorsque nous parvenons jusqu’au sommet, nous payons un droit d’entrée de quelques euros, droit d’entrée utilisé par les villageois qui se sont érigés en collectif de défense du site, afin de l’entretenir.
Une descente plus loin, nous parvenons jusqu’à un lac magnifique dont le reflet des arbres prolonge son côté majestueux.
Alors que nous prenons grand plaisir à nous plonger dans les abimes de notre propre image renvoyée par l’eau à la manière d’un miroir, quelques canards viennent troubler la quiétude des lieux, pour notre plus grand plaisir.
La cascade Lingoni (Anjouan)
Avant d’arriver sur la plage de Moya, nous effectuons un petit arrêt sur le site de la cascade Lingoni qui se situe dans un secteur fleuri, agrémenté de nombreux arbres. Sur le bas-côté de la route, une sorte de petit parc dans lequel nous prenons notre temps pour découvrir une végétation surprenante. Une petite route nous conduit jusqu’à un portail fermé, mais sur les côtés, une ouverture nous permet d’admirer au loin cette cascade unique, dont la puissance de la chute est utilisée pour produire de l’électricité.
Avec sa dizaine de mètres de hauteur, la cascade est une des plus hautes de l’île et subséquemment, de l’archipel. A ses pieds, une centrale hydroélectrique, qui démontre à quel point, le pays utilise ses richesses pour améliorer la vie de ses habitants qui profite ainsi d’une électricité locale sans pollution. Si la cascade n’est pas ouverte au public, il est cependant facile de la découvrir et d’en bénéficier d’une vue étendue sur son entièreté.
La plage de Moya (Anjouan)
Lorsque nous arrivons sur Moya, nous mangeons un plat local composé de poulpes et de coco, avec une vue splendide sur la mer, que nous rejoignons après avoir pris le temps de souffler un peu.
En descendant un petit escalier, la plage de Moya, plus belle plage de l’île se dévoile. A nos pieds, un gros rocher semblant perdu au milieu de cette plage de sable ocre, dont les vagues composent une mélodie symphonique nous berçant.
La plage entourée par de hautes falaises sur lesquelles trônent des cocotiers donnent au site un côté crique, intéressant. Dans une sorte de caverne, plusieurs jeunes écoutent de la musique ; ils sont rejoints par des amis et ensemble, ils se lancent dans une partie de foot endiablée. Sur des bateaux traditionnels posés dans le renfoncement de la plage, des locaux les regardent jouer.
C’est alors qu’une averse s’abat sur la plage qui se vide en quelques instants. Armés d’un morceau de carton perforés par les grosses gouttes de pluie qui s’abattent sur nous, nous rejoignons notre véhicule et assistons à un spectacle magnifique ; dans les rues, à la manière des processions indiennes, tous les enfants se rejoignent et profitent d’une douche naturelle, afin de partager un moment d’insouciance en totale fraternité.
La plage de Sima(Anjouan)
Dans le Nord sauvage de l’île, la plage de Sima, brille par son côté authentique. Au travers de son sable rouge, elle s’étend, placide dans un cadre enchanteur. La forêt sombre qui l’entoure accentue son ambiance sauvage, à la limite du mystérieux. Un léger vent parcourt nos corps, ce qui nous fait un bien fou.
Nous longeons le bord de plage jusqu’à arriver à une côte escarpée sur laquelle, les vagues se projettent violemment contre les rochers, laissant derrière elles une légère écume moussante. Il faut dire qu’après l’averse subie, l’Océan tente de recouvrer un calme apparent, tout en semblant ne pas parvenir à lutter contre un chaos indescriptible qui sommeille en ses profondeurs, un peu comme si l’accalmie naissante n’était qu’illusion.
Conclusion
L’île d’Anjouan, qui de l’avis de tous les habitants ressemble à Mayotte, est une île préservée et sauvage qui apporte chaque jour son lot de découvertes exceptionnelles. Durant plusieurs jours, nous avons été accueillis par des habitants généreux qui nous ont permis de vivre des moments magiques en leur compagnie.
L’île est ainsi réservée aux amateurs de randonnées et de nature luxuriante afin de se plonger en immersion dans les tréfonds d’une île qui saura apporter à tout visiteur, une adrénaline sans restriction.
Les Comores : les incontournables de Grande Comore
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île de Grande Comore, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Tout d’abord, avant de commencer à présenter les incontournables du pays, il faut posséder quelques notions historiques. Les Comores, dont le nom dérive du mot arabe : « qamar » signifiant : « lune », est à l’origine un archipel constitué de quatre îles : Grande Comore (Ngazidja), Anjouan (Ndzuwani), Mohéli (Mwali) et Mayotte (Maoré). Ancienne colonie française, le pays accède à l’indépendance en 1975, mais contre l’avis de la population globale, Mayotte, s’exprime différemment de ses consœurs et fait le choix du maintien de son statut français. Néanmoins, dans l’esprit des habitants de l’archipel, Mayotte est toujours considérée comme comorienne…et elle le restera, la symbiose des peuples ne pouvant pas être aliénée par des découpages politiques ou géographiques.
Notre histoire avec les Comores a débuté lors du salon international du tourisme de Paris en 2019, lorsqu’au détour de stands, nous faisons la connaissance de deux figures du tourisme de l’île : Marie Attoumane et Rachid Mohamed.
Marie Attoumane est la directrice nationale du tourisme et de l’hôtellerie. Femme distinguée et intelligente, elle parle posément et chacun de ses mots dénote une réflexion faîte dans le but de promouvoir le tourisme dans son pays, dont elle respire chaque spécificité pour les présenter au monde.
Rachid Mohamed, gabarit de sportif est quant à lui, le directeur de l’office national. Verbe fort et élocution facile, il dégage un côté rassurant et amical qui nous attire immédiatement. Capable de gérer plusieurs dossiers en même temps, il a l’air perpétuellement pressé.
En parlant avec Marie et Rachid et en les entendant présenter leur pays, la générosité de leur peuple, les trésors historiques qu’il possède, le côté authentique d’une des dernières contrées vierges de l’Océan Indien, nous n’avons qu’une hâte : nous y rendre.
Malheureusement et alors que nous avons prévu un départ dans la foulée du salon, le Covid frappe le monde et nous devons annuler notre séjour…ou du moins, le Covid annulant tous les vols internationaux, nous sommes contraints de le faire. Mais nous le savons déjà…ce n’est que partie remise.
Deux ans plus tard, au mois d’avril 2022, alors que les frontières commencent à nouveau à s’ouvrir, je reçois un appel de Marie Attoumane, qui m’annonce la tenue d’un évènement qui doit avoir lieu au mois de mai, un évènement unique dans l’histoire des Comores : les assises du tourisme équitable, qui regrouperont les grands noms du tourisme mondial : journalistes, tour-opérateurs et institutionnels qui se réuniront durant trois jours afin d’analyser les forces et les faiblesses du pays et proposer les solutions pour faire de la destination, un incontournable de l’Océan Indien.
Il faut dire que le pays n’a pas eu de chance. Un peu à l’instar de la Tunisie et de la Mauritanie, les Comoriens ont subi sans le mériter depuis plusieurs années une campagne de dénigrement de la part des médias occidentaux, plus attachés à mettre en avant les accouchements de femmes comoriennes à Mayotte ou les anciens agissements de Bob Denard, mercenaire français impliqué dans de nombreux coups d’état en Afrique qui appréciait particulièrement l’archipel qu’il avait contribué à déstabiliser.
Notre travail consistant à présenter le monde non pas au travers des clichés véhiculés mais par le biais de la réalité, il nous était essentiel de nous rendre dans le pays, qui plus est, le peu d’informations disponibles sur Internet et les guides de voyage le concernant, nous prouvant que le territoire vierge d’une masse touristique pléthorique se trouvait dans une phase d’émergence fort intéressante qu’il nous tardait de découvrir.
Ainsi, en moins d’une semaine, nous parvenons à organiser notre voyage et le jour J, nous décollons avec la compagnie Ethiopian Airlines, qui propose des billets aux environs de 900 euros aller-retour jusqu’à Moroni, soit les billets les plus adaptés pour le maximum de voyageurs qui souhaitent allier coût raisonnable et compagnie agréable.
Après 6 heures de vol jusqu’à Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, une attente de 5 heures dans un aéroport moderne et disposant de toutes les infrastructures requises, un autre vol jusqu’à Dar-es-Salam, la capitale de la Tanzanie, une attente de 50 minutes sans débarquement et un autre vol de 1 h 30, nous atterrissons enfin à Moroni, la capitale du pays sur l’île de Grande Comore, ce pays duquel nous allons éperdument tomber amoureux : de ses coutumes, de son peuple, de son ambiance, de sa générosité, de ses paysages, de sa gastronomie et de sa potentialité infinie.
En arrivant à l’aéroport, nous nous rendons dans un salon VIP, dans lequel, un officier récupère nos passeports afin de procéder à notre entrée dans le pays. Une fois les démarches administratives effectuées, nous sommes emmenés à l’extérieur de l’aéroport. Immédiatement, la température extérieure nous prend aux tripes en nous submergeant. Mais une chaleur agréable, supportable, avec un léger vent frais qui caresse nos visages. Nous ressentons alors ce que les vacanciers qui ont quitté le froid de leur pays d’habitation vivent : un sentiment de satisfaction ultime. Surtout, lorsque nous sommes conduits avec les autres reporters invités aux assises du tourisme, au-devant de l’aéroport domestique pour assister à une danse endiablée de bienvenue où les femmes ondulent leurs corps, vêtues de leurs habits colorés et où les hommes, tout de blancs constitués, présentent des mouvements plus virils, plus guerriers.
Nous faisons connaissance avec les autres journalistes présents, dont certains d’entre eux deviendront des amis. Je parle ainsi de Rafa, reporter pour France télévision, Sofia, Romain, Bernard, pour ne citer qu’eux.
Nous sommes conduits ensuite à notre hôtel : le Golden Tulip, un hôtel quatre étoiles dans lequel une femme à la réception nous agrémente de son plus beau sourire. Nous avons la chance d’être placés dans un bungalow qui fait face à une plage privée et à une piscine, en pleine rénovation lors de notre arrivée.
En arrivant au Golden Tulipe, nous découvrons un bâtiment sécurisé par deux gardes qui en contrôlent l’accès. Une fois au niveau de la réception, une décoration agréable nous saute aux yeux. L’hôtel, un des plus beaux de l’île allie modernité et traditionnel, avec des meubles locaux aux teintes foncées.
En traversant une grande salle de restaurant, nous arrivons à une belle terrasse qui jouxte une grande place herbeuse entourée de palmiers. La vue de la terrasse donne sur les côtes escarpées et habitées de l’île avec au loin, des chauves-souris inoffensives qui pêchent dans l’Océan, empruntée par de nombreuses barques locales dont nous apercevons les pêcheurs.
Une mention spéciale est réservée au chef du restaurant, qui parvient à concocter une cuisine fine et goûteuse, alternant le local et l’international.
Notre bungalow se situe juste aux abords de la piscine et de la plage, qui se niche dans une sorte de crique. Les bungalows possèdent tout le confort moderne. Climatisés, ils sont spacieux et possèdent chacun une petite terrasse sur laquelle, il est agréable de profiter de la quiétude de l’endroit.
Pour réserver une nuit à l’hôtel Golden Tulip, n’hésitez pas à contacter le 00269 773 33 33 ou à vous rendre sur le site Internet : https://grande-comore-moroni.goldentulip.com
Les assises du tourisme
Le lendemain matin, nous sommes conduits au palais du peuple paré pour l’occasion de ses plus beaux habits, pour le lancement de ces huitièmes assises du tourisme attendus depuis fort longtemps comme un évènement majeur dans l’histoire du pays, qui souhaite exploiter les trésors naturels qu’il possède, des trésors qui lui permettent de rivaliser avec les destinations les plus courues au monde : île Maurice, Maldives, Seychelles, la liste n’étant pas exhaustive.
C’est pour cette raison, que dès notre arrivée au palais, l’ambiance générale est aussi visuelle que sonore. Alors que les officiels commencent à arriver, ils sont accueillis par une escouade d’hôtesses qui les agrémentent de colliers de fleurs, au son de musiques locales et de danses fiévreuses.
Lorsque nous entrons dans le palais, nous découvrons l’auditoire central dont les chaises commencent à se remplir. C’est alors qu’une ferveur s’empare de la foule. Le président Azali Assoumani est sur le point d’arriver. Nous sommes conviés à assister à sa venue et rejoignons l’entrée du palais, devant lequel se garent quatre gros véhicules blindés.
Nous avons la chance de nous engouffrer avec le président, qui nous regarde et accepte notre présence et pouvons le suivre jusqu’à ce qu’il s’installe en compagnie de son épouse sur l’estrade centrale.
Alors que l’ambiance dans la salle était survoltée, elle se tait immédiatement lorsque le speaker annonce la présence de son excellence, qui d’un geste assumé salue la foule de la tête.
Le speaker ouvre les festivités avec la présence d’un imam qui effectue une lecture chantante de quelques versets du Coran, le pays étant musulman, mais adepte d’un islam tolérant et accueillant.
Les personnalités les plus importantes des assises se succèdent dont : le Ministre du tourisme Houmed Msaidié, que nous aurons la chance de rencontrer durant notre séjour pour une interview exclusive dévoile sa vision des Comores : un pays chaleureux qui au travers du tourisme, souhaite accueillir des milliers de personnes afin de leur faire partager les trésors naturels et humains qu’il possède. L’homme, cheveux teintant sur le gris est d’une intelligence rare.
Après un discours réfléchi de sa part dans lequel le ministre développe les potentialités de l’archipel, il laisse sa place à divers officiels et au président, qui avant de rejoindre le micro pour un discours solennel, assiste à un spectacle de danse improvisé par son ministre du budget, danse au cours de laquelle, il oublie la solennité de son portefeuille pour laisser libre court à ses envies artistiques.
Lorsque le président parvient jusqu’au micro, toute l’Assemblée se lève ; un silence respectueux règne dans la salle. L’adage amenant l’entente des mouches voler est partiellement faux. Même les mouches stoppent leur course.
Le président lance la diffusion de l’hymne nationale, qui entraîne dans la salle, un regain de respect, à la limite du protocolaire. Ce n’est qu’ensuite, qu’il prend la parole, dans un discours tout d’abord effectué en Français, puis en comorien.
Posément, ses idées font mouche, sans jeu de mot facile et c’est après un triomphe d’applaudissements, qu’il retourne à sa place avant de clore la cérémonie d’ouverture, accompagné par un autre verset du Coran récité par un imam un peu plus âgé que le premier.
Nous avons l’immense privilège d’être invités dans la salle du président, en compagnie de ses ministres afin de prendre un café. Devant nous, les personnes les plus influentes au monde : hommes politiques, reporters internationaux, institutions internationales. C’est alors au culot et après avoir vu le président seul quelques instants, que nous nous approchons de lui pour le saluer. Face à ses gardes du corps incrédules, qui se regardent sans savoir quoi faire, nous interpellons le président et lui tendons la main. Sans hésiter, il nous tend notre salutation avec une poigne assurée. Nous pouvons en profiter pour échanger avec un homme brillant et doté d’une grande intelligence.
Une fois les photos effectuées, nous retournons au buffet avant que les personnalités présentes qui n’en sont pas moins humaines, ne le finissent. Ce qui serait dommage étant donné la qualité des différents mets sucrés salés disponibles.
Mais, alors que nous avons les bras chargés de victuailles, le président s’approche de nous afin de nous décorer en tant qu’invités d’honneur. Nous posons nos victuailles et voyons apposer sur nos torses, officiellement, les couleurs du pays. Décorés, mais l’estomac vide, nos assiettes n’étant pas longtemps sur la table avant d’être récupérés par un membre d’une délégation étrangère. Néanmoins, nous sommes heureux de pouvoir arborer de manière officielle, les couleurs des Comores.
Immédiatement, après cette valorisation personnelle, nous rejoignons une des nombreuses conférences permettant de définir les besoins de l’archipel dans le développement touristique, ainsi que les moyens de remédier à ses éventuelles difficultés.
La conférence terminée, nous rencontrons à l’extérieur du palais, de nombreux professionnels, dont Mohamed Rachid, le directeur national du tourisme, avec lequel nous pouvons enfin parler longuement ; l’homme dirige l’office qui œuvre au niveau international sur le développement touristique de l’île et qui le fait bien, le pays attirant chaque année de plus en plus de voyageurs, une évolution exponentielle qui n’est pas prête de s’estomper avec la création du nouveau site de l’office, ainsi que l’émergence d’une véritable politique marketing de valorisation du territoire. Le nouveau site du tourisme est joignable au lien suivant : http://www.tourismcomoros.com/
Nous faisons connaissance également avec le CIR, le Cadre Intégré Renforcé, un organisme qui œuvre pour le développement économique, dont touristique, un organisme grâce à qui les assises ont pu se tenir, étant donné le financement apporté lors de la genèse de cet évènement.
Étant donné que notre objectif ultime est de découvrir les Comores, nous n’assisterons pas aux autres conférences qui parsèmeront les assises, en leur préférant la visite du pays durant près de deux semaines.
Moroni (Grande Comore)
Capital administrative, économique et politique, Moroni, peuplée de 110 000 habitants est la ville la plus grande des Comores et possède un centre urbain en pleine mutation, ce changement ergonomique constitué de rénovations et d’embellissements allant de pair avec un investissement massif d’investisseurs privés qui en agrémentent les rues avec des commerces flambant neufs.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous en traversons la banlieue et commençons à être pris dans les embouteillages, avant de rejoindre la place de l’indépendance, la place dressée en l’honneur du jour où les Comores sont devenues un pays à part entière, libéré de la colonisation française.
La place est constituée de plusieurs bâtiments, entourant plusieurs parcelles étendues sur lesquelles, de nombreux jeunes aiment se retrouver pour parler ou jouer au football. Sur la place, une belle église donne le tonus nécessaire pour en faire un endroit incontournable de la ville.
Nous sommes accompagnés de notre guide Azzali (appelé humoristiquement : « le président sans pouvoir » du fait de la proximité nominative avec son excellence Azzali Assoumani) le meilleur guide de l’archipel, un homme de grande taille et au verbe facile, qui possède une mémoire historique riche semblant infinie. L’homme, également poète, connaît l’intégralité des sites touristiques comme sa poche et il est la personne incontournable pour réussir ses vacances aux Comores.
Pour contacter Azzali, n’hésitez pas à le joindre au numéro : 00269 338 31 15. Ses tarifs sont de 20 euros approximativement la journée.
Vers le Nord de la ville, le port permet de découvrir la véritable vie locale des habitants.
Le long de la route, de nombreuses vendeuses proposent des produits variés, dont essentiellement des poissons ramenés directement de la mer par les nombreux pêcheurs qui effectuent des va-et-vient incessants, le tout sous le regard amusé de dizaines d’enfants qui partagent leur temps libre entre la baignade et la pêche.
Dans un petit parc, alors que plusieurs hommes discutent ou écoutent de la musique, certains d’entre eux jouent à un jeu de société local, un jeu qui les oblige à préparer finement leur attaque intellectuelle en plaçant des sortes de petits cailloux dans des encoches prévues à cet effet.
Notre chauffeur : Mustapha, homme de petite taille maîtrisant un Français parfait nous explique les spécificités de la vie locale. Originaire du Nord de l’île, il deviendra un ami précieux avec lequel nous partagerons de beaux moments.
Pour contacter Mustapha, n’hésitez pas à composer le numéro : 00269 432 63 51. Ses tarifs sont de 15 euros par jour pour ses prestations et 70 euros pour la location d’un 4/4.
En nous rapprochant de la place qui jouxte la médina, nous nous trouvons aux abords de la plus grande mosquée de la ville qui dévoile ses atouts au travers de sa façade blanche agrémentée de bleu. Ses hauts minarets et sa forme rectangle représentent la démonstration de l’architecture et du savoir-faire comorien. La mosquée se trouve face à un petit port qui accueille un gros bateau échoué dans lequel, des enfants jouent et refont le monde à leur manière.
Du trottoir, un formidable point de vue sur les maisons accolées, donne la possibilité de bénéficier d’un agrément visuel unique.
En entrant dans la médina, les nombreuses ruelles dévoilent au détour d’une bifurcation, toute la beauté des Comores. Après la visite d’une petite mosquée, nous faisons connaissance avec nombre d’habitants qui nous agrémentent de leur plus beau sourire ; ils semblent enchantés de voir des étrangers s’intéresser à leur quotidien.
Ce qui est le cas également des nombreux artisans qui nous partagent leur savoir-faire. Un fabriquant de bijoux, un réparateur de chaussures, un autre fabriquant de bijoux et une couturière.
Dans la médina, les vendeurs et vendeuses nous proposent dans le calme des produits aux prix accessibles, bien éloignés de l’ambiance frénétique du marché Volo Volo dans lequel nous nous rendons.
Sur plusieurs mètres carrés, des centaines de commerçants usent de tous les stratagèmes pour capter le client. Dès l’entrée dans ce lieu phare de la ville, dont les premiers stands sont placés sur les côtés de la route, la vie locale revêt tout son sens.
Tour à tour, nous arpentons les différents quartiers du site, découpé à la manière d’un supermarché : le quartier des vêtements, le bazar, le secteur des fruits, des poissons, des épices, de la viande, tous les commerçants chantant de plus belle la qualité et le prix abordable de leurs produits.
Un peu en retrait, par rapport à notre entrée, la sortie du marché, outre le spectacle visuel d’un Far West anachronique qu’il dégage, est caractérisée par l’odeur des grillades de viandes et de poissons sur des barbecues fabriqués avec les moyens du bord et qui viennent clore ce voyage unique dont nous nous demandons encore aujourd’hui s’il fut un rêve.
Dans la ville, si pléthores d’hôtels sont disponibles, nous faisons la connaissance d’un propriétaire qui possède un petit lodge véritablement authentique et qui peut se révéler être un bon compromis aux hébergements plus traditionnels. Dans une maison individuelle, aux abords d’une belle piscine, une petite chambre décorée avec soin comprend en ses contrebas, un grand lit posé sur des échasses. L’endroit est véritablement unique pour être souligné.
Pour réserver une nuit dans cet établissement, n’hésitez pas à contacter le 0033 6 44 66 45 00 ou d’adresser un message sur le mail : leatm@majordhomegroup.fr
Mitsamiouli (Grande Comore)
En arrivant dans cette ville de 7235 habitants qui se trouve dans le Nord-Ouest de l’île, nous nous garons face à une plage de sable blanc qui s’étend à perte de vue.
La ville qui accueillera le futur hôtel 5 étoiles : « le Galawa » dont l’ouverture est prévue pour 2023 possède le charme enivrant des municipalités accueillantes comoriennes. D’ailleurs, lorsque nous garons notre véhicule, nous sommes rejoints par une quinzaine de jeunes garçons qui nous gratifient de larges sourires.
La plage sur laquelle, nous marchons pieds nus est un véritable appel à la baignade, baignée par une eau cristalline digne des spots de baignade les plus beaux au monde, une sorte de fusion entre les plages des Pacifiques et celles des Caraïbes. Dans l’eau, quelques pirogues portant des pêcheurs, qui tentent de se maintenir en stabilité, un filet solidement maintenu à la force de leurs poignets.
A l’ombre des quelques arbres qui parsèment la plage, nous nous asseyons sur un de ces bateaux traditionnels échoués sur le sable, pour oisivement, profiter de ce cadre idyllique.
Le soir, nous choisissons de nous rendre au Al Camar Lodge qui se trouve à Ndzaouzé, non loin de la ville. Lorsque nous arrivons sur le site de l’hôtel, nous sommes immédiatement stupéfaits de découvrir ce véritable coin de paradis, au travers d’un bâtiment intégré dans un cadre verdoyant, face à la mer.
La chambre qui nous est proposée est d’une beauté et d’un bon goût absolus. Un grand lit au matelas moelleux se trouve au centre d’une pièce très grande et chaque élément en constituant la décoration a été choisi avec soin.
L’hôtel possède une plage privée ainsi qu’une sorte de petite cuvette constituée de rochers sur lesquels les vagues viennent s’écraser.
Considéré comme un hôtel cinq étoiles, l’établissement est constitué de plusieurs chambres réparties aux différents noms des îles de l’Océan Indien et possède une belle piscine à débordement, dans laquelle nous effectuons plusieurs brasses agréables qui nous vivifient.
Le repas que nous prenons en compagnie du directeur et de deux clients allemands, vient un peu plus nous gratifier. Une langouste du jour, accompagnée d’un bon petit vin rosé de la cuvée spéciale des propriétaires qui possèdent un domaine en France. Un hôtel exceptionnel dans lequel le paradis a enfin un visage.
Pour réserver une nuit à l’hôtel Al Camar Lodge, n’hésitez pas à contacter le 00269 444 81 30 ou à vous rendre sur le site Internet : https://www.alcamarlodge.com
Assister à un grand mariage (Grande Comore)
Évènement totalement aléatoire qui tire son origine, des grandes fêtes royales, le grand mariage est comme son nom l’indique une festivité qui peut s’étendre sur plusieurs jours et durant lequel, deux êtres fusionneront leur amour pour l’éternité.
Durant notre séjour, nous avons la chance d’assister à la fête de clôture des assises du tourisme et nous sommes invités à suivre le groupe d’officiels afin de participer à un spectacle se déroulant sur plusieurs étapes.
Dès notre entrée dans la médina de Moroni, nous sommes accueillis par le Maire de la ville qui nous conduit aux abords d’une mosquée, devant laquelle, plusieurs hommes effectuent une danse traditionnelle, en bougeant virilement leurs corps. Ce n’est qu’après cette danse que nous sommes conduits dans la médina pour assister à un concert de rap, ainsi qu’aux démonstrations de voix d’un chanteur moderne qui allie la maîtrise de la langue à aux musicalités qu’elle génère. Lors de la séance de proclamation d’un texte au travers du slam à la manière des tribuns d’antan, un jeune danseur de Hip Hop effectue une démonstration de son talent.
Nous terminons notre soirée dans une autre partie de la ville, sur une grande place sur laquelle une estrade comprenant un peintre a été construite. C’est alors que sort de nulle part, un jeune couple vêtu de ses plus beaux habits, qui traverse la population, galvanisée par l’évènement. Et pendant que le tableau du peintre prend corps, le grand mariage sans qu’on sache s’il est officiel, démarre.
Au milieu d’un public en délire qui reprend à haute voix, des chants nationaux, les mariés sont congratulés, félicités et portés à bout de bras, au sens propre comme au figuré. Une véritable fête à laquelle nous prenons part, en nous laissant bercer nous aussi par la joie et la bonne humeur qui règnent en maître.
Visiter une distillerie d’Ylang Ylang (Grande Comore)
Non loin de la ville d’Itsandra, en direction de l’aéroport, nous faisons une halte pour visiter une distillerie d’Ylang Ylang, la plante emblématique de l’île, dont l’huile essentielle représente quantitativement, la première exportation pour le pays.
Il faut dire que cette huile essentiellement utilisée en parfumerie représente un savoir-faire ancestral, aussi bien dans sa culture que dans sa transformation.
C’est pour cette raison, que nous nous rendons à la distillerie Byolang, une des plus célèbres du pays afin de la visiter. Arrivés sur place, nous découvrons tout d’abord la plantation qui se trouve sur le site. Mêlant dans une symbiose parfaite, les arbres de fruits et les plantes, la plantation verdoyante nous permet de découvrir toute l’étendue des cultures insulaires, la distillerie en utilisant les feuilles pour produire toute une gamme d’huiles allant de la citronnelle au thym en passant par les clous de girofles.
Si vous souhaitez vous aussi découvrir cette distillerie, n’hésitez pas à vous rendre BP Palais des fleurs, Hatrovou ou contacter le 00269 333 93 33.
Nous sommes rejoints par un ouvrier qui nous fait visiter l’usine, à l’arrêt le jour de notre visite, du fait de la fin de la récolte des feuilles d’Ylang Ylang. Ce qui ne nous empêche pas d’en apprendre un peu plus sur cette transformation.
Les feuilles sont rajoutées dans un grand alambic, chauffé à haute température. La vapeur qui se dégage est récupérée puis en refroidissant, donne l’huile tant escomptée.
Pour terminer notre visite, nous sommes conduits dans le bureau de la directrice, une femme dotée d’une grande intelligence et d’un sens de l’humour évident, qui nous explique les différences de degrés des huiles produites.
Nous ressortons de la distillerie, l’odorat encore empli des fragrances d’Ylang Ylang, qui persistent à ne pas disparaître, pour notre plus grand plaisir.
Le trou du prophète (Grande Comore)
En continuant vers le Nord, le trou du prophète, site légendaire est une immense plage entourée d’une végétation luxuriante, face à laquelle, une sorte de rocher imposant émerge telle un ilot au cœur de l’Océan.
Le site, ancien repère de pirates aurait également été selon les traditions sacrées qui se transmettent oralement, l’endroit dans lequel, le prophète Mohamed aurait posé les pieds lors de sa venue sur l’archipel.
A notre arrivée, des cris d’enfants attirent notre attention. En nous rendant à leurs abords, ils nous accueillent avec des rires et des manifestations de timidité ; se baignant, ils plongent la tête dans l’eau pour tenter de disparaitre, mais face à leur capacité pulmonaire réduite, cette plongée aquatique ne reste qu’une tentative vaine, ce qui a le don de les enchanter puisqu’au fur et à mesure de notre présence sur place, leur cache-cache démonstratif dure de moins en moins longtemps, jusqu’à rester émerger.
Nous contournons la plage pour découvrir ce rocher central, qui est en réalité accolé à la terre continentale et ouvrons grands nos yeux pour ne rien manquer des détails des nombreuses petites grottes qui en parsèment les flancs.
Un peu plus loin, sur le site, des bungalows communautaires et un petit restaurant fermé le jour de notre venue, accueillent des touristes, qui pour quelques dizaines d’euros profitent d’un des plus beaux sites de l’Océan Indien.
Le baobab mystérieux (Grande Comore)
Aux abords du trou du prophète, le baobab mystérieux dont l’accès se fait de la route, dévoile au travers de sa taille gigantesque, les merveilles de ses spécificités. Nous sommes accueillis par une nuée de chauve-souris, peu farouches, qui n’hésitent pas à nous survoler, un peu à la manière de vautours en plein cœur du désert.
Une toile d’araignée plus tard, nous entrons dans le tronc de l’arbre majestueux, qui peut accueillir une dizaine de personnes. Sur l’écorce interne de ce baobab séculaire, plusieurs gravures symbolisant des amitiés ou des amours dont nous ne connaissons rien ou si peu, et au milieu de ces gravures éphémères, un cœur attire notre regard. Nous n’en connaissons pas les protagonistes, juste qu’il s’appelle Nassou et elle Faiza. Un moment de partage avec ce couple dont il n’a aujourd’hui, peut-être plus que le nom.
Et alors que nous nous amusons à prendre des poses diverses et variées au cœur de cet arbre que nous ne pensions exister qu’à Madagascar, nous apprenons que l’endroit bien qu’agréable avait une histoire qui ne l’était pas, étant donné qu’il servait de prison par le passé pour les condamnés judiciaires, exposés en plein soleil à la vindicte de la nature.
Le lac salé (Grande Comore)
Appelé également Nyamawii, le lac salé est considéré par la tradition, comme étant peuplé de Djinns, des génies dans le Coran et les légendes musulmanes. Ce n’est pas que nous sommes superstitieux… quand bien même nous le sommes… mais à peine arrivés, nous sommes baignés au travers de ce site par une atmosphère irréelle.
Face à nous, un immense cratère présentant un ovale parfait. Tout autour, des chauve-souris de grandes tailles commencent à poindre le bout de leur nez ; il faut dire que le soleil se couchant, elles peuvent émerger du long sommeil duquel elles s’extirpent.
Le lac salé fait face à l’immensité de l’Océan ; le bleu qui se dégage amplifie la grandeur du lac aux abords duquel nous nous trouvons, un peu pris en étau entre le plateau de la grille et l’horizon qui se dessine et dont le profil s’estompe au fur et à mesure que la nuit progresse. Une sorte d’entre ciel et mer dont nous nous satisfaisons grandement, abandonnés à la solennité de la nature qui nous entoure, une nature sauvage, indomptable.
Le dos du dragon (Grande Comore)
Toujours dans le Nord, le dos du dragon, appellation donnée à une colline qui comprend plusieurs rochers acérés et qui représentent le dos…d’un dragon, une appellation pas si incertaine surtout lorsque trente minutes de marche sont nécessaires pour en rejoindre le sommet.
Notre véhicule garé sur le bas-côté de la route, nous traversons un champ dans lequel se trouvent plusieurs vaches et évitant de les énerver afin qu’elles restent à distance correcte…ou du moins sécuritaire, nous apercevons ce dos vouté que nous sommes obligés de rejoindre, le site étant un des incontournables de l’île.
Mais, le dragon ne se dompte pas facilement et c’est sur un petit chemin pentu que nous nous engageons afin d’en parvenir jusqu’au sommet. Vers la tombée de la nuit, nous croisons à plusieurs reprises, des femmes qui se dirigent vers la petite plage qui se situe en contrebas.
Lorsque nous faisons face aux écailles de la bête, nous pouvons admirer toute la beauté du site, qui en arrière-plan présente également une sorte d’ovale parfait, avec la mer en contrebas et les vagues déchaînées qui se fracassent contre les rochers.
Alors que le soleil se couche, nous admirons la forêt immense et brumeuse qui se situe sous nos pieds et faisons la connaissance avec un jeune homme vraiment souriant qui patiente, assis sur un petit caillou. Nous l’imitons, alors qu’un bon vent frais parcoure nos visages, une légère brise qui refroidit l’atmosphère ambiante et apaise un paysage irréel qui disparaît dans la nuit.
La plage de Ndroudé (Grande Comore)
Alors que nous entrons dans le petit village de Ndroudé situé dans le Nord-Est de l’île, plusieurs enfants, qui jouent avec un robinet d’eau en tentant d’en effectuer avec le placement de leur main, le plus grand jet possible, se dirigent en courant, vers la plage que nous découvrons.
Au milieu des rochers, quelques bribes de sable accueillent nos pieds afin de nous permettre de bénéficier de la meilleure stabilité pour en admirer l’étendue. Un jeune homme : Nassoro, taille longiligne et visage souriant nous souhaite la bienvenue. Il est le propriétaire de l’hôtel : « Tropical Island » qu’il construit patiemment, seul ou accompagné de quelques amis. Et le résultat est époustouflant. Plusieurs bungalows, face à la mer, pour un coût de l’ordre de 20 euros la nuitée, dans un confort relativement optimal.
Pour réserver une chambre au : « Tropical island » il vous suffit de contacter Nassoro, le propriétaire au 00269 334 79 69 ou sur le 00269 431 79 69.
Après nous avoir présenté un grand trône construit en ciment sur une sorte de petite île constituée par un rocher volcanique, Nassoro nous emmène sur la plage principale de Ndroudé, une plage de sable fin avec en arrière-plan, des cocotiers qui donnent à l’endroit un côté esseulé de bout du monde. Un vrai régal pour les yeux.
L’île aux tortues (Grande Comore)
Situé dans le Nord-Est de l’île, à proximité de la ville de Choua Chandroude, l’île aux tortues peut se rejoindre à pied à marée basse. Mais, lors de notre venue, étant donné que la mer est haute, il nous est impossible d’y accéder par nos propres moyens. Mais Nassoro, le propriétaire de l’hôtel : « Tropical Island » accepte pour 20 euros de nous trouver un bateau et de nous y transporter.
Ainsi, malgré les vagues de plus en plus puissantes qui s’abattent contre le rivage de la plage de Ndroudé, le capitaine parvient à se stabiliser suffisamment pour en rejoindre le bord, afin de nous embarquer.
Après 15 minutes d’un trajet houleux, nous parvenons jusqu’à l’île qui dévoile ses côtes escarpées. Mais c’est en grimpant à une altitude un peu plus élevée sur cette terre émergée, que nous prenons conscience de son potentiel. A perte de vue, de hautes herbes qui telles que regroupées, semblent former un tapis naturel sur lequel nous n’avons qu’une hâte : nous y reposer.
Ce tapis naturel est parsemé de plusieurs palmiers, intensifiant le côté désert de l’île, qui paradoxalement ne se situe qu’à quelques encablures de la côte dont nous apercevons les reliefs.
La plage de Hantsidzi (Grande Comore)
Alors que les côtes de Grande Comore dévoilent leur charme indéniable, les petites maisons colorées s’y trouvant en bord d’Océan donnant un côté caribéen fort intéressant, nous arrivons sur la petite plage de Hantsidzi, sur laquelle jouent plusieurs enfants de bas âges.
Ils sont accompagnés de plusieurs adolescents : garçons et filles qui nous accueillent avec un grand sourire. Nous débarquons et profitons de la beauté des lieux, avant de rejoindre une plus petite crique, qui se trouve un peu en retrait. Avec son sable de couleur sombre, et les vastes prairies qui en entourent le front de mer, le site dégage le sentiment tranquille d’une authenticité placide. Nous rejoignons les adolescents avec lesquels nous faisons connaissance. Pendant qu’un des jeunes se frotte les jambes avec le sable mouillé de la plage : « massage naturel » ainsi qu’il nous l’explique, une des jeunes filles joue avec les petits. Et lorsqu’en début de soirée, nous quittons le site, ce sont leurs grands gestes amicaux qui accompagnent notre départ.
Iconi (Grande Comore)
Située sur la côte Ouest de l’île, Iconi regroupe près de 9000 habitants. Aux pieds du mont-Djabal, se trouve la ville naturellement fortifiée par la présence d’une haute montagne dont la falaise est l’origine d’une légende encore transmise oralement par les anciens de la ville. Durant une attaque des voisins malgaches, les femmes d’antan furent cachées dans la montagne. Mais, l’une d’entre elles : « Fatima Karibangwé » préféra la mort à l’esclavage en choisissant de se jeter de la falaise devant laquelle nous nous trouvons, devenant ainsi un symbole de liberté pour tous les opprimés.
Sur la place centrale, un ancien palais royal qui comporte plusieurs tombes est relativement bien entretenu. Il marque son empreinte sur l’organisation urbaine de la ville au travers de la pierre grise qui le constitue. Le palais se trouve aux abords d’un rond-point devant lequel, une des plus belles mosquées de l’île accueille les visiteurs. La mosquée est séparée du palais par une sorte de bras de mer, qui est recouvert d’eau, lors de la marée montante.
Afin de profiter de la brise marine, nous nous aventurons sur de gros rochers, sur lesquels, nous faisons la rencontre avec deux pêcheurs qui parviennent devant nous, à force de patience, à attraper de belles prises.
En traversant une partie de la ville, en y longeant l’océan, nous parvenons jusqu’à une série de maisons à un étage, construites pour la plupart en tôle, mais donnant au lieu, un côté petit village de pêcheurs intéressant. La vue que nous contemplons face à nous, et qui dévoile une autre petite montagne est surprenante. En nous voyant, les yeux éberlués, admirer ce site naturel, un vieil homme vêtu de son habit traditionnel sourit. Il semble satisfait en ce qui le concerne de posséder cette richesse visuelle aux pieds de son habitation.
Le lac marabout (Grande Comore)
A proximité de la ville d’Iconi, le lac marabout se trouve de l’autre côté de la route face à la mer. Cette mangrove comportant plusieurs arbres, dénote au travers de sa structure avec les paysages globaux de l’île. Fortement apprécié des moustiques qui s’y donnent à cœur joie, en vampirisant notre hémoglobine, le lac permet par ses flancs, une belle balade partagée entre la boue et les chemins en dur, donnant lieu à certains visuels surprenant.
Au milieu du lac, un arbre est un recueil à oiseaux, sur lequel ils aiment se poser. La couleur blanche des volatiles surprend autant qu’elle attire, surtout lorsque les oiseaux se servent du lac mangrove afin de se nourrir et pêcher devant nous.
Il n’est pas rare de trouver sur le site, des toiles d’araignées géantes qui comprennent des araignées tout aussi grandes ; fort heureusement, elles ne sont pas dangereuses, mais saisissent lorsqu’elles se rapprochent de nous, poussées par le vent qui souffle fortement.
Itsandra (Grande Comore)
Petite ville se trouvant non loin de Moroni, Itsandra est célèbre pour sa médina et sa plage de sable fin, une des plus belles de l’île.
A peine entrés dans son agglomération urbaine, nous remarquons la présence d’un regroupement sur le bas-côté de la route qui attire notre attention ; il s’agit d’un café local itinérant. Une femme prépare ce nectar apprécié à la maison ; elle le transfert dans des thermos et s’assoit sur une chaise au bord de la route. Les conducteurs ou les passants, à sa vue, s’arrêtent et profitent d’un joyeux moment de convivialité.
Une tasse rapide enfilée sur le coude, nous entrons dans la médina, qui dévoile ses charmes. Ses petites ruelles et ses nombreuses habitations donnent au lieu, à l’émergence d’une ambiance frénétique emplie de vie. A chaque croisement, nous sommes arrêtés par des enfants qui nous demandent de les photographier en nous octroyant le privilège d’assister à leur plus beau sourire.
En nous rendant vers le front de mer, après avoir dépassé plusieurs mosquées et palais historiques, nous sommes accueillis par la sortie des cours d’une école coranique dans laquelle est enseigné aux enfants, un islam tolérant constitué de partages et d’entraides. Mettant en avant cette humanité acquise, les enfants, par groupe de dizaines, se ruent vers nous afin de faire plus ample connaissance. Entourés de ces petites têtes innocentes, nous partageons un moment comme nous les aimons.
Un peu en retrait de la médina, nous grimpons une série d’escaliers pour découvrir les ruines entretenues d’un palais multiséculaire, constitué de belles pierres taillées. Si le palais est inoccupé, il possède néanmoins le charme des belles constructions d’antan et permet de bénéficier d’un point de vue unique sur la ville.
Alors que la nuit pointe le bout de son nez, la plage d’Itsandra se dévoile au travers de ses facettes attractives.
Sous nos pieds, plusieurs enfants nagent alors que des adolescents, sous la direction d’Ibrahim, un coach, effectuent plusieurs séries d’abdominaux, avant d’être autorisés à jouer au football, tandis que nous assistons à un coucher de soleil flamboyant, visuellement exceptionnel.
C’est à ce moment, que nous rejoignons le restaurant : « Le Habana », dans lequel nous faisons connaissance avec Faiza, sa directrice, une réunionnaise, cheveux frisés, qui possède un charme indéniable et une humanité débordante. Nous sympathisons et en sa compagnie, nous nous rendons dans ses cuisines pour découvrir un pêcheur, avec lequel elle travaille, découper un thon qu’il vient de pêcher. Faiza accepte également de nous dévoiler ses recettes et de nous présenter son produit phare : le tartare de poisson, qu’elle agrémente d’épices et qui se révèlera être un véritable délice. Elle prépare également, toujours avec des produits frais du jour, des délicieux bouchons, qui se dévorent en une seule bouchée.
« Le Habana » est sans conteste le meilleur restaurant de l’archipel. Il est situé idéalement sur la plage d’Itsandra et est l’endroit le plus couru de l’île. Le restaurant possède une terrasse dans le sable et une grande salle couverte, ouverte sur la mer, décoré avec des meubles locaux.
Le restaurant sert des cocktails uniques et toutes les semaines, le Week-end, il s’attribue les services d’un DJ renommé pour faire la fête en musique jusqu’au bout de la nuit.
En outre, après avoir fait du restaurant notre point de chute, nous sympathisons suffisamment avec le personnel, dont Ali, un sourd et muet qui travaille avec Faiza qui inclus dans son fonctionnement la formation du personnel et l’emploi de travailleurs handicapés.
Progressivement, en côtoyant Faiza et son personnel, nous voyons les bienfaits de ce restaurant sur la ville et au détour d’une conversation, nous transmettons la recette de la langouste grillée, une recette qu’elle ne connaissait pas.
Plusieurs jours après la transmission de la recette, elle nous contacte et nous annonce que la recette de la langouste grillée marche tellement, qu’elle a décidé de lui donner notre nom.
Et c’est ainsi que nous découvrons avec fierté, pour la première fois de notre existence, un plat aux couleurs du site « Hors-frontières »
Si vous aussi, vous souhaitez tester le meilleur restaurant de l’île de Grande Comore, n’hésitez pas à vous rendre au restaurant : « Le Habana » sur la plage d’Itsandra ou contactez le 00 269 374 86 10 ; vous pouvez également envoyer un mail au : restauren.lehabana@gmail.com
Afin de tester toutes les potentialités gastronomiques de l’île, nous nous rendons quelques jours plus tard dans un autre restaurant situé à Itsandra : « Le Coraya », tenu par un chef renommé et son jeune fils. Lorsque nous arrivons sur place, nous découvrons un restaurant avec les pieds dans l’eau, composé d’une belle terrasse donnant sur un petit port.
Résolument moderne, le restaurant est agrémenté d’une belle devanture laissant briller de mille feu son nom au travers de néons colorés.
Après avoir discuté avec le chef, un grand colosse au cœur généreux, il nous emmène dans ses cuisines afin que nous assistions à la préparation de quelques recettes qui ont fait sa renommée. Le tartare de poissons nécessite une attention minutieuse ; à la manière d’un savant fou, il jette dans un bol, nombre d’ingrédients qu’il parvient à sublimer avec un tour de main assumé ; le résultat est surprenant ; grâce à des colorants alimentaires, il dresse sur ses assiettes les couleurs du pays qui prennent vie lorsqu’il dépose délicatement dans un emporte-pièce, sa préparation.
Il procède de même mais directement sur le fourneau pour préparer un carré de crevettes sauce coco, en les faisant flamber grâce à une huile qu’il chauffe à haute température. Bien entendu, lorsque nous goûtons les plats, nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre un grand plaisir en effectuant ce voyage dans les entrailles du savoir-faire comorien.
Si vous aussi, vous souhaitez tester le restaurant Le Coraya à Itsandra, n’hésitez pas à téléphoner au 00269 358 88 88 ou à envoyer un email au : lecoraya@gmail.com
Le plateau de la Grille (Grande Comore)
Occupant le Nord de l’île de Grande Comore, la Grille est un ancien volcan éteint ayant une altitude de 1087 mètres. Aujourd’hui, considéré comme un plateau, l’érosion ayant fait son œuvre, la montagne de forme allongée dans le sens Nord-Sud, est constituée d’un stratovolcan recouvert de cônes de scories de 800 mètres de hauteur en moyenne. De ses anciennes éruptions, se sont échappées des coulées de lave basaltique qui ont parfois rejoint la mer sur les flancs Est, Nord et Ouest du volcan.
Lorsque nous nous rendons sur le plateau, nous traversons plusieurs petits villages avant de rejoindre son cœur recouvert d’une végétation dense. Le territoire regroupe de nombreuses fermes biologiques, dont la ferme de Abdillah Msaidié, le frère du ministre du tourisme, qui a créé un système unique ancré dans un développement durable.
Dès notre arrivée, l’homme nous salue cordialement, avant de nous emmener découvrir ses champs de pommes de terre, qu’il développe au sein d’une terre fertile. Un peu plus loin, il nous conduit dans son entrepôt dans lequel, il élève plusieurs vaches ayant pour provenance la Tanzanie ou l’Afrique du Sud. Devant nous, il chérie ses animaux dont il utilise les bouses pour produire du gaz au travers de leur fermentation.
Aux abords d’une cuvette, qui nous apporte une vue exceptionnelle, se trouve son récupérateur de gaz, qu’il utilise au sein de la ferme pour les tâches de la vie courante. Une véritable inclusion dans le respect de l’écologie et de l’environnement où l’homme parvient à donner ses lettres de noblesse à l’adage : « Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme »
Le volcan Karthala(Grande Comore)
Célèbre pour sa caldeira de trois kilomètres de largeur par quatre kilomètres de longueur, formée par des effondrements successifs, le volcan Karthala de trente kilomètres de longueur et de quinze kilomètres de largeur culmine à 2 361 mètres d’altitude.
Ce volcan situé au centre de l’île possède un profil asymétrique et a été façonné au travers d’éruptions majoritairement effusives dont la dernière a été relevée en 2005. Le 12 novembre 2006, le Karthala est reconnu site Ramsar en raison de la diversité des zones humides qui entourent le volcan. Les pentes de la montagne, dont l’inclinaison varie de 10 à 15° sur le flanc Ouest et de 24 à 30° sur le flanc Est, sont couvertes d’une forêt tropicale entaillée par endroits.
Effectuer l’ascension du Karthala est l’activité ultime à accomplir sur l’île. Pour cette raison, nous sommes conduits par notre chauffeur, au centre de Grande Comore et après trente minutes de route, nous arrivons jusqu’à une petite ville dans laquelle nous rejoignons un petit parking où nous attend un véhicule tout terrain, dont à la vue, nous nous demandons s’il ne va pas nous lâcher en route, tant il semble obsolète.
Nous faisons également connaissance avec Jiré, notre guide, un homme grand et corpulent qui possède la particularité de porter…un sac Dora l’exploratrice, une sorte de dichotomie amusante qui nous laisse à penser que cette journée va être riche en rebondissement.
Pour contacter Jiré, il vous suffit de composer le 00269 323 34 22. L’homme demande 60 euros par personne avec un demi-tarif pour les enfants de moins de 18 ans. Le tarif est gratuit pour les enfants de moins de douze ans.
Nous grimpons dans le véhicule et commençons notre ascension…ou du moins de la route qui nous conduit jusqu’aux flancs du volcan. Il n’est pas nécessaire de prendre un véhicule pour effectuer ce chemin, nombre de visiteurs choisissent d’arpenter les six kilomètres de route à pied. Néanmoins, avec l’ascension de plusieurs heures qui se dessinent lorsque nous aurons atteint le point le plus haut pouvant être pratiqué en véhicule à moteur, nous n’avions pas le courage de le faire à pied.
Pour effectuer ce trajet en voiture, il faut compter 100 euros pour la location du véhicule avec chauffeur. Il convient ainsi de le demander au guide lors de la réservation.
Ainsi, durant deux heures, nous empruntons la pire route du pays ; les anciennes coulées de lave refroidies, mêlées aux morceaux de l’ancienne route provoque sur notre véhicule, des soubresauts violents dont nous ressentons chaque mouvement. Relativité oblige, le temps s’écoule avec lenteur, les secondes devenant des minutes, les minutes donnant l’impression d’être des heures. Et c’est finalement après deux heures de route que nous parvenons à la fin du chemin…s’il peut être appelé ainsi.
Accompagnés de Jiré, et de Nassur, notre ami, nous commençons l’ascension. Dès les premiers mètres, nos jambes ressentent des tensions, conséquences d’un manque flagrant d’entraînement. Alors que nous longeons un petit chemin en terre, nous prenons conscience de la beauté des lieux qui nous entourent.
Encouragés par Jiré, nous continuons notre marche, avant de nous asseoir sous un arbre et souffler un petit peu en mangeant quelques barres de céréales achetées le matin même.
Nous faisons également la connaissance d’un groupe d’Indiens qui ressentent encore plus de difficultés que nous, la marche commençant à nous habituer à l’effort.
Malgré tour, un peu à la manière d’un funambule qui regarde le vide qui se trouve sous ses pieds, le fait d’analyser le temps de chemin qu’il nous reste à parcourir nous épuise moralement et ce n’est pas Jiré qui nous répète depuis deux heures qu’il ne reste que cinq minutes de marche, qui nous permet de ne pas perdre espoir, surtout lorsque chaque monticule que nous grimpons dévoile un paysage identique à celui que nous avons quitté.
Fort heureusement, galvanisés par cette volonté de parvenir au sommet, nous réussissons notre ascension, congratulés par un Jiré tonitruant.
Au sommet, la vue qui se dégage de la caldeira qui nous fait face est tout bonnement sublime. Nous avons une vue perçant l’horizon et pouvons admirer un des panoramas les plus beaux de l’Océan Indien.
Nous soufflons un petit peu et décidons de descendre dans la caldeira. Ne pas y aller serait une folie après l’effort engendré pour parvenir à notre objectif. C’est ainsi que délicatement, sur une pente abrupte, nous entamons notre descente.
Après les rochers, nous nous maintenons du mieux que nous pouvons aux différents arbres qui parsèment les flancs de la caldeira. La vue dont nous profitons nous galvanise d’autant plus que chaque mètre engendré nous rapproche de ce paysage lunaire unique au monde. Nous parvenons finalement à une sorte de forêt noirci par les températures importantes qui ont régné sur le site.
En pénétrant dans la caldeira, marquée par de hauts reliefs qui nous entourent, un sentiment de bout du monde nous envahit. Face à nous, un dôme duquel s’échappe des fumerolles nous attire irrémédiablement.
Alors que nos pas sur la cendre volcanique transformée en sable crépite sur notre passage, nous nous rendons aux tréfonds de la caldeira, afin de découvrir le nouveau cratère constitué suite à l’éruption volcanique de 2005. Mais, en marchant , nous avons le temps de prendre conscience d’un développement dans cette plaine aride, d’une faune fort intéressante, dont certaines fleurs émergent.
A nos pieds, afin de conclure cette découverte en beauté, le trou d’un ovale presque parfait nous oblige au travers de sa profondeur, à la prudence. Mais ce n’est pas l’envie qui nous manque de nous poser à ses abords afin d’en visualiser le moindre recoin.
Chindini (Grande Comore)
Dans le Sud de l’île, la petite ville de Chindini comporte une belle plage de sable fin, baignée par une eau turquoise. Elle attire nombre de locaux qui apprécient sa tranquillité et son authenticité.
Mais l’intérêt de la ville réside en sa plage d’arrivée des bateaux de l’île de Mohéli, dans laquelle, la vie fourmille. Lorsque nous arrivons aux abords de ce port constitué avec les moyens du bord, la frénésie des vendeuses qui se sont placées sous des porches de fortune nous donne le ton de cette découverte : intense. En avançant vers la mer, nous croisons un va-et-vient incessant entre les femmes qui portent sur leur tête, les thons de plusieurs kilos fraîchement pêché et les pêcheurs ou transporteurs qui tirent sur le sol de gros bidons de carburant.
L’embouteillage qui se créé entre les bateaux qui tentent de se frayer un passage au plus près de la terre ferme donne aux navigants la possibilité de faire entendre leur voix. Mais toujours à la comorienne : avec respect.
Pour l’occasion, nous sommes accompagnés de notre grande amie Sofia, journaliste à TV Comores, qui nous a demandé de travailler pour elle en cette journée ensoleillée. Nous filmons ainsi deux interviews en sa compagnie, de pêcheurs qui content leurs conditions difficiles de travail, ce qui nous permet de faire plus ample connaissance avec des hommes qui chaque jour, risquent leur vie en pleine mer, les abords de Grande Comore comprenant des courants difficiles à appréhender, même pour les plus navigateurs les plus aguerris.
La plage de Malé (Grande Comore)
Toujours dans le Sud de l’île, la plage de Malé s’atteint après avoir traversé le village éponyme, dans lequel nous partageons un petit moment avec quelques enfants munis d’un micro dont nous ne savons pas s’il fonctionne réellement. Mais les enfants semblent le croire puisqu’ils s’évertuent à pousser la chansonnette dont l’écho, n’existe qu’au travers de la résonnance de leur regroupement.
Au bout de quelques minutes de route, sur un chemin en terre battue, la plage de Malé se dévoile. Plage de sable de couleur ocre, elle est entourée d’un paysage constitué essentiellement de palmiers et de cocotiers. Par le biais des mouvements de l’eau, elle se situe en-dessous d’un petit monticule qui l’entoure, une sorte de petite dune naturelle qui en accentue les perspectives.
Le sable au travers du passage de l’eau, laisse émerger de nombreux sillons qui en dessinent le prolongement. Quelques bancs permettent à des locaux de profiter de ce décor paradisiaque et ils ne s’en gênent pas, la plage étant considérée comme la plus belle de l’île.
Alors que nous marchons dans l’eau, nous nous laissons bercer par le bruit des vagues qui frotte le sable en laissant derrière elle, de nombreux coquillages qu’il nous suffit de ramasser.
Foumbouni (Grande Comore)
Chef-lieu de la préfecture de Badjini, située sur la côte Sud Est de l’île et ayant une population de 20 331 habitants, Foumbouni est une ancienne cité côtière, protégée comme une place forte.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous en longeons les remparts encore présents et parvenons jusqu’à la place centrale, surmontée d’une belle colonne.
Un guide nous accompagne vers une sorte de citerne relativement bien conservée, dans laquelle, le réseau d’irrigation de la ville permettait à ses habitants de bénéficier d’une source d’eau potable à tout instant.
La médina dans laquelle nous nous rendons ensuite comporte nombre de petits cimetières dans lesquels, des anciens monarques sommeillent toujours pour l’éternité. La ville comporte également plusieurs palais royaux, dont un que nous visitons en faisant connaissance avec une vieille dame volubile et faconde, qui à l’aube de ses 90 ans, nous surprend par son élocution.
La médina possède un charme indéniable. Sur les petits chemins en dur, nous croisons nombre d’enfants qui nous approchent, concomitamment timides et farouches. A la croisée d’une intersection, une artisane en train de coudre nous permet de partager son art.
Nous arrivons aux abords d’une des 10 mosquées que compte la ville et faisons connaissance avec plusieurs habitantes, souriantes. Il faut dire que les gens de la ville, vêtus de leurs costumes traditionnels, sont d’une gentillesse sans égal. Accueillants et généreux, ils n’ont pour seule expression faciale, que le sourire, une manifestation de leur empathie qui nous fait du bien.
En sortant de la médina, sous un arbre, plusieurs hommes nous invitent à partager un petit moment de convivialité en leur compagnie. Alors que certains jouent aux jeux traditionnels locaux, d’autres assis semblent attendre le temps qui passe. Nous les abandonnons pour rejoindre la plage de la ville qui nécessite tout de même quelques minutes de trajets en voiture.
Mais ces minutes ne sont pas inutiles, loin de là, puisque le décor sauvage que nous découvrons est un véritable plaisir pour les yeux. Baignant dans une sorte de crique sauvage, la plage de Foumbouni est différente des autres plages de l’île.
Entourée de gros rochers et accessible après plusieurs minutes de marche qui dévoilent un paysage marqué par des falaises qui s’aperçoivent au loin, elle est bercée par les vents qui se fracassent contre ses parois rocheuses.
Sur le sable, plusieurs parasols offerts par l’office de tourisme, qui permettent aux locaux de se protéger d’un soleil conquérant. Nous ne résistons pas à plonger dans cette eau turquoise qui nous appelle et profitons d’un pur moment de bien-être revigorant et rafraîchissant.
Le front de mer escarpé (Grande Comore)
En circulant sur la côte Ouest, nous faisons un arrêt non loin de la ville de Moroni, sur un terrain qui ne paye pas de mine, mais qui dévoile des côtes escarpées acérées comme des rasoirs.
L’eau qui vient se projeter sur les rebords des falaises construit patiemment ce décor sublime, dans lequel nous nous sentons tout petit. Il faut dire que l’île alterne les paysages côtiers différents, la côte étant partagée entre des plages plates de sable fin et des falaises bien plus abruptes.
Alors que les vagues en s’engouffrant dans certains interstices prolongent le visuel avec le sonore, tout en faisant attention de ne pas chuter, nous regardons avec attention l’eau sous nos pieds dont les mouvements anarchiques nous la rendent vivante. Les légers embruns, résultants de ces collisions constantes dévoilent une légère écume dans laquelle nous nous perdons.
La porte Bangwe Ndruwani (Grande Comore)
Non loin d’Iconi, le guide qui nous accompagne souhaite nous présenter une partie de la richesse architecturale de l’île ; en sa compagnie, nous nous rendons dans un petit village qui comporte la porte Bangwe Ndruwani, un ouvrage séculaire.
Lorsque nous arrivons sur la place centrale du village, sur laquelle, un homme à la bonhomie naissante nous accueille avec le sourire, nous humons immédiatement la bonne atmosphère de ces villes coupées des circuits touristiques que nous apprécions tant.
Nous nous rendons, après avoir traversé quelques rues excentrées face à une porte dont la peinture blanche est craquelée, conséquence du temps qui passe. Nous sommes rejoints par un homme portant un habit traditionnel et un chapeau islamique que portent essentiellement les sages.
La porte relativement bien conservée dévoile des motifs ancestraux et au travers de la finesse de sa construction, elle représente à elle seule toute la beauté de l’art comorien.
Conclusion
Rarement, un pays nous avait autant attirés. Les Comores représentent ainsi tout ce que nous pouvons rechercher dans une découverte : un peuple généreux, des paysages sublimes, une gastronomie fine, des expériences uniques.
Si le pays s’ouvre au tourisme, néanmoins, force est de constater qu’il ne développera jamais un tourisme de masse, dans le mauvais sens du terme, avec ses hordes de touristes, claquettes aux pieds et casquettes vissées sur la tête. Non, le pays deviendra une destination de qualité dans laquelle, les voyageurs qui feront le choix de le découvrir, seront conscients que chaque jour leur apportera non pas une monotonie, mais une possibilité de penser leurs rêves et de les réaliser.
En outre, chaque jour qui passe, le pays se développe surtout sur l’île de Grande Comore et améliore ses infrastructures. Si toutes les routes ne sont pas encore réhabilitées, elles le deviennent progressivement. Les hôtels ne sont pas nombreux, mais ceux qui existent sont de qualités, pour des voyageurs qui considèrent un voyage d’un point de vue global et non pas au travers de détails. La restauration, en ce qui la concerne permet d’alterner entre des produits locaux peu chers et des plats internationaux servis dans des restaurants pouvant rivaliser avec les établissements occidentaux. Aussi bien dans la forme que dans le fond.
Les Comores sont ainsi une destination coup de cœur, que nous vous conseillons sans restriction.
La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables de la République serbe de Bosnie
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de République serbe de Bosnie et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits. Qui plus est, il est rare sur Internet de trouver des informations pertinentes sur la République serbe de Bosnie.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne la République serbe de Bosnie, nous avons découvert comme la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes fort intéressantes, mais ressemblant un peu plus aux villes de la Serbie, traditionnellement orthodoxe.
Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, qui nous a toujours guidé et conseillé avec bienveillance.
La république serbe de Bosnie, occupe les parties Nord et Est de la Bosnie-Herzégovine et couvre 48,5 % de son territoire. Le district de Brčko au statut mixte coupe le territoire en deux. Située à mi-chemin de la plaine de Pannonie et de la mer Adriatique, la majeure partie du territoire est traversé par les alpes dinariques, interrompues par les vallées de la Bosna, de la Neretva, de la Drina, du Vrbas et de la Una. L’entité n’a pas d’accès à la mer mais comporte le plus grand lac du pays : « le lac de Bileća » situé à l’extrême Sud, près de Trebinje, non loin de la frontière avec le Monténégro.
D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général bon et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint ; en outre, les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.
Non loin de la frontière serbe, le monastère de Dobrun est un monastère orthodoxe situé sur le territoire du village de Gornji Dobrun, dans la municipalité de Višegrad.
Rattaché à la métropole de Dabro-Bosna, il est dédié à la : « Dormition de la Mère de Dieu » D’après les écrits découverts, il a été fondé en 1343 par le duc Pribil, puis a subi nombre de reconstructions, particulièrement en 1884 et 1946.
En 1994, le monastère est à nouveau habité par des moines et il ouvre ses portes au public. C’est ainsi que nous l’apercevons de l’autre côté de la route et le rejoignons après avoir traversé un pont dont les barrières de couleur rouge semblent marquer l’accès au site de manière solennelle.
Nous découvrons alors un grand complexe, agrémenté d’une vieille locomotive parquée sur un rail de chemin de fer longeant le monastère dans lequel nous entrons.
Un beau jardin bien entretenu nous accueille ; outre les appartements des moines, une belle église de l’Assomption de la Vierge Marie se dévoile. Des chemins pavés de vieilles pierres font le tour du propriétaire et permettent d’avoir accès à tous les recoins du territoire.
Tout de blanc vêtue, l’église comporte sur sa façade, de belles fresques colorées qui apportent au site, un côté reposant. L’église fait face à l’entrée principale caractérisée par une arche surmontée d’un toit en tuiles.
Dans les rochers au-dessus du monastère se trouve une grotte, surmontée d’une grande croix.
Banja Luka
Capitale de l’entité de la République serbe de Bosnie, Banja Luka comprend 150 000 habitants et représente l’entité culturelle et économique du pays.
Moderne et festive, la ville compte plusieurs secteurs possédants chacun leur identité propre. Nous rejoignons ainsi le quartier de Centar qui nous intéresse car il correspond au centre historique de la ville.
Ce quartier abrite nombre d’institutions gouvernementales de la République dont la présidence, le gouvernement et l’Assemblée Nationale. En rejoignant le secteur, nous arrivons aux abords de la forteresse de Kastel construite sur la rive gauche de la rivière Vrbas et qui est constituée de remparts surmontés de tours de guets magnifiquement entretenues.
Toujours dans le centre, la cathédrale du Christ-Sauveur construite en 1993 sur l’emplacement d’une ancienne église émerge au travers de sa structure dont la couleur orange prédomine. Conçue identiquement à la cathédrale de la Sainte-Trinité détruite en 1941, ses murs sont constitués de pierres rouges et jaunes : « des travertins » en provenance directe de Mésopotamie. Elle possède un dôme qui s’élève à une hauteur de 22,50 mètres, son clocher atteignant les 47 mètres.
Dans le domaine des religions, la ville abrite également la cathédrale catholique Saint-Bonaventure construite en 1970 en l’honneur d’un théologien franciscain, une cathédrale rénovée en 2001 et reconnaissable au travers de sa structure moderne, dont la tour centrale de couleur jaune donne à l’ensemble surmontée d’une tour latérale en colimaçon, un côté récent assumé. Les musulmans, quant à eux peuvent prier au sein de la mosquée de Vrbanja, construite en 2010. L’autre mosquée importante de la ville est la mosquée Arnaudija construite en 1594 à la demande de Hasan Defterdar, ministre des finances du pachalik de Bosnie.
D’un point de vue culturel, si la ville accueille l’Académie des sciences et la Bibliothèque nationale, elle est surtout connue pour le Théâtre national, fondé le 2 septembre 1930 qui dispose d’une troupe de 25 acteurs et de deux salles, le tout au sein d’un bâtiment austère au blanc prédominant.
Dans le registre des musées, la ville qui en est correctement dotée, en possède 2 particulièrement appréciés. Le musée de la République serbe a été créé en 1930 sous le nom de : « musée de la Banovine du Vrbas » Il possède environ 30 000 pièces réparties en cinq départements : archéologie, histoire, ethnologie-ethnographie, histoire de l’art et science ; il dispose aussi d’une bibliothèque comptant 14 000 ouvrages.
Le musée d’art moderne de la République serbe, quant à lui, créé en 1971 et se trouvant dans l’ancienne gare de Banja Luka expose des collections de peintures, sculptures, dessins et aquarelles, sur près de 1 300 œuvres. Un véritable régal pour les yeux et l’âme.
Lorsque nous avançons dans la ville, après une grande place, nous faisons la connaissance d’une femme manifestant pour trouver les coupables de l’assassinat de son fils. Posée sur le sol, une sorte de mausolée, dont les bougies disposées autour de plusieurs photos du jeune homme tout sourire, provoque en nous une émotion vive.
Nous nous rendons dans une rue piétonne bien achalandée : « la rue Gospodska » qui permet de rejoindre un autre secteur de la ville. En arpentant cette rue pavée, nous sommes agréablement surpris de découvrir, en levant nos yeux vers le ciel, attachés entre eux, de nombreux parapluies multicolores ; cet agencement très disparate amène outre un peu d’ombre, un côté artistique indéniable.
Nous faisons également la rencontre avec un accordéoniste, qui interprète avec talent, de nombreux airs locaux. La mélodie qui résonne dans les rues de la ville finit par provoquer un attroupement de gens qui sortent leur téléphone portable afin de filmer ce virtuose.
Au détour de notre découverte, nous prenons conscience du syncrétisme urbain ambiant qui règne dans la ville, l’architecture de Banja Luka étant partagée entre une influence ottomane, austro-hongroise et moderne.
La période ottomane est d’abord marquée par les constructions de Ferhat-pacha Sokolovic qui fit construire 216 édifices dans la ville entre 1579 et 1587. Outre nombre d’habitations encore présentes, la mosquée Ferhadija, la mosquée de Behram-beg, la mosquée de Gazanfer-bey, la mosquée de Mehdi-bey Imamović et la mosquée de Potok en sont les plus fidèles représentations. La ville abrite également de nombreux tombeaux ottomans, dont celui de Halil-pacha et des demeures de dignitaires ou de riches particuliers qui subsistent encore de cette période : « maison du pacha Đumišić, maison Kapidžić ou maison Šeranić »
Mais la ville compte également de nombreux édifices qui remontent à la période austro-hongroise. La maison impériale située dans le centre-ville a été construite entre 1878 et 1883, avec des murs de briques enduits de mortier. Elle abrite aujourd’hui les Archives de la République serbe de Bosnie.
Sur une des places de la ville, aux espaces verts bien délimités, nous profitons du bien-être de cette végétation omniprésente. Outre les parcs : « Mladen Stojanović » et « Petar Kočić » le quartier de Banj brdo est situé sur une colline qui s’élève à une altitude de 431 mètres, au Sud du centre ; le site offre un beau point de vue et trône en son cœur, le monument aux combattants morts pour la Krajina de Bosnie.
Sur une autre place où de nombreux locaux sont assis sur des bancs, face à la représentation en bronze d’un homme qui semble être important, un marchand de pop-corn à l’ancienne, en fait chauffer dans une petite casserole d’un autre âge ; ainsi, il égaye nos papilles et provoque en nous un sourire de contentement. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre une des nombreuses terrasses pour nous adonner ainsi à cette joie de vivre qu’offre la ville.
Parc de l’Una
Situé dans le Nord-Ouest du pays, sur le territoire de Bihać, le parc National de l’Una encercle les vallées autour de la rivière Una et des canyons de la rivière Unac, sur les pentes Ouest des montagnes Pljesevica, Grmeč et Osječenica.
Site naturel doté de paysages exceptionnels et d’un riche patrimoine culturel, il donne la possibilité aux visiteurs d’effectuer de belles randonnées pédestres (au sein de la forêt Putemod Dvoslap Troslap) ou de s’adonner à des activités variées : vélo, pêche, rafting, plongée souterraine et canoë, la liste n’étant pas exhaustive.
Du fait de sa structure, le parc possède de magnifiques cascades. Štrbački d’une hauteur de 24,5 mètres reste la plus spectaculaire d’entre elles. Crée suite à des dépôts de travertin et des mouvements tectoniques, elle est l’aboutissement de l’écoulement d’une rivière dont les berges accueillent nombre de moulins et de maisons en bois. Dans un environnement sauvage préservé, la cascade Martin Brod baigné de deux somptueuses retenues d’eau, offre un autre regard sur la beauté des lieux.
Dans de nombreux champs, il est possible de découvrir des agriculteurs travaillant difficilement à l’ancienne.
Pour les amateurs de culture, la ville de Vakuf érigée sur une île artificielle offre plusieurs bastions à découvrir. Le parc comprend également la mosquée Sultan Ahmed et les ruines de la forteresse ottomane Haval, à ne pas louper.
Doboj
Dans le Nord, Doboj est une ville de près de 68 000 habitants et constitue le nœud ferroviaire du pays. Doboj est situé sur les bords de la rivière Bosna, un affluent droit de la Save, à sa confluence avec la Spreča.
L’arrivée dans cette petite ville dans laquelle il fait bon vivre est marquée par la présence d’une forteresse qui se trouve sur une haute colline et domine les alentours. Magnifiquement entretenue, la forteresse est constituée de larges murs surmontés d’une tour de guet en pierres taillées, dont l’étage est réalisé avec du bois de couleur sombre.
La ville comprend le musée régional, qui permet, au travers d’expositions de nombreux objets précieux, de dévoiler des explications sur le passé riche et mouvementé de la région.
La ville comprend un beau petit centre qui regroupe nombre de bâtiments religieux. Le plus connu d’entre eux est : « l’église orthodoxe Saint-Pierre-et-Saint-Paul » reconnaissable grâce à son imposante structure dont la façade principale de couleur beige agrémentée de rouge exploite parfaitement sa grandeur, émergeant tel un ilot dans un architecture urbaine assez peu élevée.
La ville compte également une autre église orthodoxe : « l’église de la Nativité » qui possède une grande tour latérale comprenant plus de 5 étages.
Construite entre 2001 et 2005 : « l’église catholique du Sacré-Cœur-de-Jésus » quant à elle, est de taille bien inférieure à sa consœur orthodoxe. Possédant une tour, elle est surtout marquée par son clocher agrémenté de tuiles rouges sur lesquels se trouvent des motifs en forme de losange.
Srebrenica
Connue surtout pour le massacre de ses habitants ayant eu lieu en 1995, lorsque plus de 8000 hommes et adolescents bosniaques ont été occis par les hommes du général Ratko Mladic, la ville peuplée de 2607 habitants compte un mémorial important pour se souvenir de cette tragédie.
Ainsi, dans le cimetière de Srebrenica-Potocari, aux abords des tombes dont les stèles semblent s’étendre à l’infini, une grande fresque comporte les 8372 noms des disparus qui placés côte-à-côte, intensifient encore un peu plus la barbarie des hommes. Des noms sans visage à l’histoire tragique.
Mais la ville qui compte aujourd’hui une place importante dans l’industrie du sel, possède également une belle forteresse de l’époque romaine, dont il ne reste que les vestiges des murs et d’une tour, ces ruines ayant été recouvertes par une végétation dense sauvage.
Dans le cœur de Srebrenica, outre quelques belles églises et la mosquée Crvena Rijeka, le visiteur pourra visualiser une architecture relativement bien agencée, alternant entre le moderne de sa reconstruction et la préservation de ses vieilles habitations dont : « la maison Dervisagic »
Le monastère Tvrdos
A quelques kilomètres de Trebinje, le monastère Tvrdos nous accueille sur un parking dans lequel nous abandonnons temporairement notre véhicule. Nous franchissons ensuite les portes d’entrée du site et découvrons sur le côté, accrochées à un mur, des habits servant à recouvrir les épaules des femmes et les shorts des hommes.
Vieux de 6 siècles et s’étant vu rajouter depuis, nombre de bâtiments modernes, le monastère est situé non loin d’une rivière et possède un parc verdoyant, dont les vignes dénotent un côté campagnard assumé et dont le vin qui y est issu a construit sa notoriété.
Comme nombre de monastère, Tvrdos a une histoire complexe. Au IVe siècle, sur les ordres de Constantin Ier, une église est érigée. Sur le site, est implanté au début du XIVe siècle, un monastère serbe orthodoxe en l’honneur de la Dormition de la Mère de Dieu.
A plusieurs reprises, les Ottomans l’incendient et le monastère doit subir nombre de vols et de pillages. Mais, il parvient toujours à se relever. Une première reconstruction majeure de Tvrdos est attribuée au métropilite de Trebinje : « Visiarion » en 1509. Néanmoins, il est anéanti lors du tremblement de terre qui frappe Dubrovnik en 1667.
A la fin du XVIIe siècle, le monastère devient l’objet d’un conflit majeur entre les Vénitiens et les Ottomans. Persuadés que les guerriers orientaux pourraient s’en servir comme base pour leur défense, les Vénitiens le détruisent en 1694 en le faisant exploser.
Peu après cette destruction symbolique, Nikola Runjevac, nouveau propriétaire du site, restaure le Konak et agrandit sa surface pour y établir un monastère vivant ainsi une série de modernisation qui vont lui apporter une forme similaire à sa forme actuelle.
Aux abords des bâtiments d’habitation, un chat couché sur une table profite de la quiétude de la place. Nous rejoignons l’église et sommes accueillis immédiatement par un moine qui nous surveille de près, les photos et les vidéos étant interdites à l’intérieur du bâtiment.
Les fresques sont sublimes. Colorées, elles représentent des scènes de l’évangile et au travers du mobilier doré, elles accentuent leur portée. Quelques fidèles se prosternent devant des icônes, tandis que d’autres allument des cierges et effectuent des prières.
Nous terminons cette belle découverte par une visite des caves comprenant de grands futs de chênes qui servent à faire vieillir un vin dont la notoriété dépasse les frontières.
Trebinje
En arrivant dans cette ville située au Sud-Est du pays et peuplée de 26 000 habitants, nous découvrons une cité frontalière avec la Croatie et le Monténégro qui s’étend au pied du mont Leotar et qui est traversée par la Trebišnjica, débouchant ainsi pour une part dans la mer Adriatique et se jetant pour une autre part dans la Neretva.
En rejoignant le centre historique qui regroupe la majeure partie des monuments à visiter, nous avons la chance d’assister à un grand marché local, dans lequel nombre de vendeurs proposent leurs produits, essentiellement des fruits, de la viande et du fromage.
Il nous faut franchir ensuite la vieille porte du côté Ouest pour rejoindre le cœur historique qui comprend outre des petits restaurants, le musée de l’Herzégovine, créé en 1952 et qui présente des objets allant de la Préhistoire au Moyen Âge. Le musée abrite également un département d’histoire, un département d’histoire naturelle et un département d’histoire des arts constitué par la collection Jovan Dučić, la collection Anastasije Popović et par une série de legs ayant été effectués par : Radovan Ždral, Milena Šotra, Branko Šotra, Milorad Ćorović et Mirko Kujačić.
En longeant ainsi les fortifications préhistoriques de Brijeg, dans le quartier de Mostaći, nous tombons nez à nez sur plusieurs édifices religieux, tous classés au titre des monuments nationaux : l’église de la Sainte-Parascève, l’église Saint-Clément, la mosquée du Sultan Ahmet, la mosquée d’Osman-pacha Resulbegović, la cathédrale catholique de la Nativité-de-Marie et la cathédrale orthodoxe de la Transfiguration.
Après un vieux pont, nous découvrons de vieilles maisons admirablement conservées et qui ont su garder leur âme d’antan. La : « maison Resulbegović » construite en 1725 en est la plus célèbre, mais il convient de ne pas oublier : « la tour-résidence Hadžiahmetović » datant de la fin du XVIIIe siècle.
Visegrad
En entrant dans cette ville frontalière avec la Serbie, peuplée de 5869 habitants, nous nous rendons immédiatement aux abords du pont Mehmed Pacha Sokolovic, achevé en 1577 et qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Constitué de 11 arches possédant des ouvertures de 11 et de 15 mètres, le pont permet de rejoindre les deux rives de la ville et de favoriser ainsi son développement. En outre, en arpentant ses pierres en travertin extraites d’une carrière locale, nous pouvons découvrir en enjambant la rivière Drina, la ville qui se dévoile de manière bucolique en présentant les caractéristiques d’un petit village de campagne.
En rejoignant l’amont du pont, nous faisons connaissance avec une belle statue symbolisée au cœur d’une sorte de jardin circulaire possédant en son sein, deux parallélogrammes surmontés d’un visage.
Le centre dans lequel nous nous rendons possède peu de monuments touristiques ; il comprend néanmoins une belle petite église, qui se trouve dans les hauteurs de la ville et permet au travers de ses nombreux commerces, d’effectuer des achats allant du vestimentaire à l’alimentaire. Quelques restaurants sont également présents.
Mais, l’attrait de la ville réside le long de la rivière en direction d’Andricgrad, un quartier pensé et financé par Emir Kusturica, qui revêt les traits d’une émergence de luxe au cœur d’une ville usée par le temps.
En le rejoignant, nous découvrons aux abords d’une petite épicerie, une belle statue représentant un homme tenant dans ses bras une épée et un sceptre…ou du moins, ce qui s’apparente en être un. Il s’agit de Mehmed Pasa Sokolovic, le constructeur du pont qui porte aujourd’hui son nom et qui a construit la renommée de la ville.
Nous entrons dans le secteur d’Andricgrad, qui regroupe la majeure partie des restaurants, et des bars de la ville. Nous découvrons une sorte d’ilot qui émerge de manière fastueuse de la vieille ville, le marbre neuf que nous foulons des pieds ayant remplacé le goudron de son bitume. Deux mondes, deux moments.
Le secteur que nous découvrons comprend une belle église : « Crkva Svetog Cara Lazara » et semble tout droit sorti du passé, sans en avoir subi les affres du temps qui passe. Nous nous émerveillons de la justesse et de la précision des constructions, mais en y regardant d’un peu plus près, nous ressentons une émotion étrange. Trop beau pour être vrai, trop parfait.
Sur la place qui borde l’église, se trouve : « le Kamengrad » un centre culturel et : « The Andric Institute » un institut de recherche. Les deux bâtiments étant architecturalement parlant, du même registre que les nombreux bâtiments du secteur : constitués de marbre travaillé ou de pierres polies, agencées à la perfection et ne présentant que le défaut de ne pas en avoir.
Nous tentons de ne pas nous attacher à cette analyse pour profiter pleinement de ces lieux en buvant un café sur une des nombreuses terrasses qui accueillent la population branchée de la ville. Si les prix sont doublés par rapport au centre de la ville, le décor de cinéma dans lequel nous nous trouvons mérite cependant une attention.
Bijeljina
Ville de 45 291 habitants située dans le Nord-Est du pays, Bijeljina est ancrée dans la région Semberija, non loin des monts Majevica, d’une hauteur de 916 mètres.
Devant l’hôtel de ville constitué d’un bâtiment austère constituée d’une grande façade de couleur grise, se dresse une statue érigée en l’honneur du roi Pierre 1er de Serbie. La statue le représente, vaillant sur un cheval, une épée à la main.
D’un point de vue cultuel, la ville comporte une belle église catholique, ainsi que la mosquée Atik qui fait face à un autre monument imposant : une arche, tout de marbre constitué.
Culturellement, la ville possède le musée de la Semberija, ainsi que des maisons classées en tant que monument national, dont la maison Sokol.
Parc de Sutjeska
A la frontière avec le Montenegro, le parc de Sutjeska est le plus ancien parc du pays. Fondé en 1962, il englobe la rivière du même nom et abrite une des dernières forêts primaires d’Europe, nichée en contrebas des monts Maglic, Volujac et Bioc.
Dans un écrin de verdure, le visiteur qui peut pratiquer de nombreuses randonnées sur des sentiers balisées, pourra atteindre, d’une hauteur de 75 mètres, la chute de Skakavac.
Durant son périple, à l’intérieur d’une forêt composée de hêtres et de pins noirs, il est également possible de pratiquer l’escalade. A de nombreux emplacements, des chalets en bois ainsi que des emplacements constitués de bancs et de tables permettent de profiter des infrastructures intelligemment intégrées dans le décor naturel ambiant.
Parmi les randonnées proposées : « la Trnovacko lake » permet sur une distance de 12,5 kilomètres d’une durée de 6 heures, d’atteindre comme son nom l’indique, un magnifique lac.
Les autres randonnées pouvant être effectuées sont : Tjentiste to Prijevor (17,1 kilomètres), Via Dinarica (24 kilomètres), Badjine (10 kilomètres), Volujak Stavljan Tiholjica (13,5 kilomètres), Volujak Lica (8,9 kilomètres), Volujak Lica I Adzovac (14 kilomètres) et Skakavac waterfall (3,9 kilomètres)
Parc national de Kozara
Fondé en 1967, ce parc qui se trouve non loin de Banja Luka couvre une superficie de 35,2 km2, tout en étant composé de forêts et de vallées s’étendant à perte de vue qui jalonnent des montagnes dont l’altitude atteint difficilement les 1000 mètres.
Le parc qui axe ses activités essentiellement autour de la randonnée, du VTT et de l’escalade, possède un monument exceptionnel dédié aux morts de la seconde guerre mondiale, constitué de deux arches monumentales blanches qui perforent le paysage ambiant.
Le parc qui comporte une eau pure s’écoulant dans de nombreuses fontaines disséminées sur le territoire compte plus de 900 espèces végétales, dont principalement des hêtres et des sapins au Nord et des chênes et des pins au Sud.
Parmi les mammifères, il est possible de rencontrer : des écureuils, des renards, des chats et épisodiquement des ours et des loups. Les oiseaux englobent en ce qui les concerne : des aigles, des chouettes et des perdrix.
L’entrée et le centre du parc sont situés à Mrakovica. Une fois arrivés dans la ville, le parc est facilement accessible après avoir laissé son véhicule sur le grand parking qui se trouve au-devant de : « l’hôtel Monument »
Kalinovic
Ville du Sud-Est de la République serbe de Bosnie et dans la région de Foča, Kalinovik regroupe 1093 habitants.
La ville est marquée par la présence d’une grande forteresse qui la surplombe, forteresse dont des pans entiers de murs se sont écroulés.
En son centre, le visiteur pourra arpenter de belles petites ruelles et rejoindre l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul comportant un clocher de forme typique, semblant être recouvert de feuilles de bronze. Sa façade centrale présente une couleur blanche, érodée par le temps.
Les environs de la ville comportent deux nécropoles : la nécropole de Cengica Bara et la nécropole de Gvozno qui sont inscrites sur la liste des monuments nationaux du pays.
Le lac Bileća
Frontalier avec le Monténégro, dont il en partage une partie du territoire, le lac Bileća est le deuxième plus grand réservoir artificiel des Balkans. D’une longueur de 18 kilomètres et d’une largeur de 4 kilomètres, ce lac large couvre la partie supérieure et centrale de la vallée de Trebišnjica, la terre la plus fertile du pays.
Le lac a été créé en 1968, lors de la construction du barrage Grančarevo sur la rivière Trebišnjica. Comprenant une île en son centre, il permet d’effectuer de belles randonnées le long de ses berges, à admirer en arrière-plan, des petites collines qui donnent à l’ensemble un effet harmonieux de mélange réussi entre la verdure et l’eau.
Mais, l’intérêt de ce lac réside surtout dans ses fonds qui abritent un monde souterrain unique, véritable paradis pour les plongeurs qui peuvent y découvrir outre le site romain de Leusinio, les vestiges des villages de Panik, Orah, Čepelica, Zadublje et Miruše, engloutis lors de la création du site.
Conclusion
Ainsi, la république serbe de Bosnie, présente tous les attraits qui permettent à un voyageur d’y réussir son séjour. Une nourriture exceptionnelle et bon marché, un accueil généreux et des infrastructures de belles qualités.
Couvrant la moitié du territoire de la Bosnie-Herzégovine, le pays alterne les montagnes et les vallées en dévoilant des trésors naturels uniques.
Les villes que nous avons découvert, quand bien même similaires à celles que nous avons visitées en Serbie, présentent un ajout oriental typique de la Bosnie et c’est cette dualité aujourd’hui assumée qui en façonne son identité.
La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables du district de Brčko
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de cette partie de l’europe, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité du district de Brčko et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires géographiques ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité à travers ces trois secteurs politiques, nous avons choisi de traiter ces articles entité par entité afin d’en préciser les attraits plus précisément.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’un secteur à l’autre sans difficulté et ce, même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne le district de Brčko, nous avons découvert un petit pays, très peu touristique. Il est sûr, que le district de Brčko n’est pas la première destination à laquelle on pense lorsqu’on prévoit de partir en vacances. Néanmoins, ce petit pays est très agréable et possède de nombreux monuments intéressants, à visiter sans restriction.
Nous avons été accueillis comme en fédération de Bosnie-et-Herzégovine et en République serbe de Bosnie, par un peuple chaleureux et attentionné, avec ce sentiment particulier d’entrer dans un secteur méconnu et écarté du tourisme de masse.
Le district de Brčko, qui occupe 0,5% du territoire national possède un statut administratif particulier : indépendant de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et de la République serbe de Bosnie , il est géré par le maire de Brčko et le superviseur international mandaté par l’ONU dépendant du haut représentant international en Bosnie-Herzégovine.
Afin de respecter une impartialité totale entre les trois principaux peuples du district (les Bosniaques, les Serbes et les Croates), ses langues officielles sont le Bosniaque, le Croate et le Serbe. En outre, les alphabets officiels englobent le cyrillique et le latin et le drapeau et les armoiries du district sont ceux de la Bosnie-Herzégovine.
Le district de Brčko au Nord du pays coupe le territoire en deux parties et sépare la République serbe de Bosnie de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine. D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général conforme et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Les autoroutes sont inexistantes, du fait de la petite taille du district.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent des standards européens. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé du tourisme de masse qui mérite d’être découvert.
Chef-lieu du district de Brčko, la ville éponyme compte 37 619 habitants et elle est située au bord de la Save qui marque la frontière Nord entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie.
Du fait de son emplacement, Brčko peut être considérée comme le port principal non pas du district, mais de la Bosnie-Herzégovine dans son intégralité. Grand centre industriel, la ville se trouve dans la plaine de Pannonie composée de terres fertiles propices à l’agriculture.
En entrant dans la ville, nous découvrons, face à nous, un peu excentrée, l’église de l’Assomption de la Sainte-Vierge, une église orthodoxe qui se trouve dans le quartier Srpska varoš.
Datant de 1868 et ayant été construit sur les fondations d’un temple orthodoxe, l’édifice est consacré en 1874 et dédié à l’Assomption de la Sainte Vierge.
Conçue initialement dans le style roman, avec une grande façade et trois petites tours, l’église a été entièrement détruite durant la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite intégralement en 1969, et consacrée en 1971, elle est agrandie en 2002 et se voit doter de quatre tours, deux sur la section de l’autel et deux à l’arrière du temple, à côté du clocher.
L’intérieur du bâtiment se compose d’iconostases composées d’icônes sculptées et de fresques sur les murs. L’église est éclairée par deux grands lustres richement décorés.
Nous rejoignons la Save, la rivière qui traverse la ville et découvrons non loin d’un secteur qui comporte nombre de bâtiments anciens classés, des berges sur lesquelles stationnent de grands bateaux. Le port de Brčko construit en 1913 et modernisé entre 1952 et 1962, permet de dynamiser le district et reste un point de passage obligé pour nombre de marchandises.
Sur les berges, qui comprennent un restaurant ouvert dans une péniche à quai, avec une belle vue sur le pont qui permet de rejoindre la ville, des promeneurs s’adonnent à leur petite balade quotidienne, seuls ou en compagnie de leurs animaux.
Si l’architecture globale de la ville est relativement moderne, plusieurs quartiers comportent des édifices classés au patrimoine national, pour avoir conservé leur cachet et leur structure d’origine.
Ce qui est le cas du premier bureau de poste de la ville créé en 1864 et situé dans le quartier résidentiel de Kolobara, près d’Islahij. Bâtiment d’un étage, il a une disposition angulaire droite et comporte deux ailes asymétriques, totalisant 511 mètres carrés. La hauteur totale du bâtiment est d’environ 8,4 mètres.
Construit dans le style néo-Renaissance, le bâtiment possède 14 ouvertures sur la façade, dont 13 sont des fenêtres, donnant à l’ensemble un côté austère assumé. La corniche du toit est légèrement arrondie et profilée avec une gouttière qui se situe en arrière-plan. Au-dessous, une frise peu profonde se termine par un profil horizontal qui s’étend le long des deux façades principales, justifiant entre autres le classement du bâtiment en tant que monument national du pays.
Dans le même style, située dans le quartier résidentiel de Kolobara, la maison Kočić a été construite, quant à elle, pour le célèbre marchand Alija Kučukalić, qui a déménagé à Brčko entre 1890 et 1907.
La maison présente les caractéristiques d’une villa autrichienne, dans le style pseudo-mauresque éclectique au travers de l’utilisation d’une riche ornementation et d’éléments décoratifs sur les façades. L’édifice qui comporte un rez-de-chaussée et plusieurs étages est entourée d’un jardin fleuri dans lequel ont poussé de grands arbres.
Ses éléments structurels de base sont construits avec des murs en brique de 50 centimètres d’épaisseur. La structure du plancher est en bois, l’escalier est en pierre et les rampes sont en fer. La villa se compose de deux appartements de quatre chambres et elle est ouverte au public.
Dans la ville, de nombreux autres bâtiments sont classés en tant que monuments nationaux : ensemble architectural de Srpska Varoš, hôtel Posavina ; maison située 26 rue Draže Mihajlovića, maison située 11 rue Jovana Dučića, maison située 35 rue Ratka Krpića, immeuble situé 15 rue Pavla Gajića, banque de la Posavina, immeuble commercial situé 10 rue Draže Mihajlovića, immeuble commercial situé 5 et 7 rue Srpskih oslobodilaca Brčkog, immeuble résidentiel situé 16 rue Milana Cvijanovića, immeuble résidentiel et commercial situé place Boško Perić Peša, immeuble résidentiel et commercial situé à l’angle des rues Srpskih oslobodilaca Brčkog et Dušana Miloševića, immeuble résidentiel et commercial situé 24 rue Jovana Dučića, immeuble résidentiel et commercial situé au 1 rue Pavla Gajića, académie de commerce de Brčko, villa située au 3 rue Njegoševoj, banque nationale de Brčko, bâtiment mansardé sur la place Boškà Perić Peša et bâtiment situé au 4 rue Srpskih oslobodilaca
De l’autre côté de la route, la mosquée Atik constitué par l’ensemble architectural de Konačko Brdo, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, émerge du paysage urbain au travers de son minaret à deux serefes, en brique, plâtré et peint à l’extérieur. Sa partie inférieure a une base carrée, tandis que la base de la partie supérieure est octogonale.
Construite à l’origine en bois et agrandie au fil du temps en raison du nombre important de fidèles, la mosquée s’est vu doter d’un maktab construit juste à ses côtés Comportant une pièce, couverte par un toit à quatre étages, l’édifice possède une façade divisée horizontalement par une série d’ouvertures et de corniches. Face à lui, un petit pont qui permet de rejoindre le centre piéton, dans lequel nous nous rendons et faisons la connaissance en ses contrebas, de plusieurs vendeurs qui assis sur le trottoir proposent des produits allant des paquets de cigarettes aux prises de téléphone portable.
Un homme d’une quarantaine d’années nous accoste et entame la discussion, enchanté de découvrir des visiteurs étrangers ; il porte sur le dos un ensemble sportif siglé du nom d’un club de sport.
Nous entrons dans le centre piéton, bien achalandé et qui comprend de nombreux commerces et restaurants dévoilant au travers de leur terrasse, un véritable pan de la vie locale.
Nous nous rendons aux abords d’une sorte de parc municipal qui comprend des statues éparpillées mettant en avant des artistes et hommes politiques locaux.
Face à un grand monument représentant une arche moderne comprenant une sphère, l’hôtel de ville dont la composition est conçue selon le principe de symétrie stricte avec une rhizalite centrale plus prononcée et deux rhizalites plus petites et anguleuses.
Construit entre 1890 et 1892, l’hôtel comprend en réalité le petit parc dans lequel nous nous trouvions, le bâtiment principal Posavina et le bâtiment de la succursale de la banque Zemaljska.
D’inspiration néo-Renaissance, l’hôtel de ville présente les dimensions habituelles de l’architecture ottomane-turque. La rhizalite médiane est divisée verticalement en trois bandes égales avec des ouvertures de fenêtre, également situées sur les rhizalites latérales qui se terminent par un toit en forme de dôme en fer à cheval. La mairie, qui se compose d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage sert de bureau au maire et le bâtiment est également utilisé pour les sessions du gouvernement du district de Brčko. Désigné monument national de Bosnie-Herzégovine, il est ouvert à tous les visiteurs depuis 2013.
En rejoignant l’allée centrale bordée par de nombreux bancs sur lesquels, les anciens de la ville conversent agréablement, nous découvrons une belle fontaine qui permet de nous rafraîchir.
Nous faisons également la connaissance avec un artiste totalement inspiré, qui reprend un chant national en y impulsant un entrain qui nous met en rythme.
Dans le registre des rencontres, nous faisons également la connaissance avec un vendeur qui propose à la dégustation nombre de boissons fabriquées avec des fruits de son jardin. L’homme, en pleine conversation téléphonique nous sourit et nous agrémente d’une longue discussion, n’hésitant pas à raccrocher à son interlocuteur à notre vue : « Pas grave, il s’agit de ma femme » nous rétorque t’il lorsque nous lui expliquons que nous aurions pu attendre la fin de sa communication.
Le parc municipal permet de découvrir une autre facette de la ville. Outre de belles allées fleuries, le parc comprend le monument de Dobro Jovanović situé à son entrée. Au travers de sa conception, le monument est un symbole de la souffrance, de la lutte et de l’aspiration à la liberté pendant la Première Guerre mondiale, indépendamment de la religion et de la nation.
Aux abords d’un rond-point, l’église du Sacré-Cœur, une église catholique dont la construction a débuté en 1883 et s’est achevée en 1885 se dévoile. Mais, de sa construction initiale, il ne reste plus un mur, du fait de sa destruction durant la Première Guerre mondiale.
Le bâtiment qui nous fait face date en ce qui le concerne de 1933 et ce n’est qu’en 1934, qu’une autre sacristie a été ajoutée à l’ensemble et que le complexe a été nommé l’église du Sacré-Cœur de Jésus. Basilique à coupole à trois nefs, avec une abside d’autel semi-circulaire, l’église qui émerge du paysage urbain, possède une nef principale avec narthex, un baptistère placé à gauche de l’entrée, tandis qu’à droite de l’entrée, elle comprend un escalier menant à la tour.
Les surfaces murales sont séparées par les peintures au plafond de Saints, placées dans des champs séparés en forme de médaillon et détaillant deux épisodes de la vie de Jésus-Christ.
Brezovo Polje
Petit village comptant 1 446 habitants, Brezovo Polje comporte, niché le long de la Save, la rivière qui constitue un affluent du Danube, plusieurs monuments disséminés, le village ne comportant pas de centre tel que nous avons l’habitude de les considérer.
L’église de la Transfiguration du Seigneur est un temple orthodoxe serbe construit et consacré en 1933. Incendiés en 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, seuls les murs nus et sans toit ont survécu. L’édifice fut ainsi reconstruit et consacré en 1946 et vécu une nouvelle restauration en 1986 pour atteindre l’embellissement escompté.
Au travers de sa belle façade blanche, l’église qui comporte une petite chapelle ainsi qu’un jardin verdoyant est un incontournable du pays à ne pas louper. Son intérieur qui se visite certains jours, expose une belle iconostase en bois sculpté avec des icônes ainsi que des fresques majestueuses.
Non loin de l’église, dans un autre registre, la mosquée Azizija a été érigée en 1862 sur les fonds d’un caveau impérial. Aux abords de la mosquée, nous apercevons dans un cimetière attenant, de nombreux nišans, des pierres monolithiques dressées au-dessus des tombes musulmanes datant de la fin du XIXe siècle.
La mosquée porte le nom du sultan ottoman Abd-ul Aziz. Le bâtiment a été construit dans le style baroque, avec un respect strict des symétries. C’est ce qui nous frappe lorsque nous entrons à l’intérieur. Dominée par un dôme ayant une hauteur de 17 mètres, reposant sur un tambour octogonal, avec des canapés couverts et un minaret en pierre, la mosquée a une taille de 14,50 x 18,50 mètres, ce qui lui permet de s’imposer parmi les plus grands monuments du pays.
Le long de la rivière Save, qui est constitué comme une sorte de plan d’eau, de nombreux jeux adaptés aux enfants permettent aux familles de profiter de la quiétude des lieux. Sur place, nous faisons connaissance avec plusieurs membres d’une même fratrie qui préparent une sorte de pique-nique. Sur les berges, se trouve un petit restaurant qui présente un attrait puissant.
Bijela
Comptant près de 2 208 habitants, Bijela est un village très étendu situé à la confluence du Bijeli potok et de la Tinja, qui ne comporte pas de centre à proprement parler. Si Bijela possède une église de type moderne, le village est surtout connu pour la tour Gradašćević, un ensemble architectural qui remonte à la fin du XVIIIe siècle, inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays.
Alors qu’à plusieurs reprises, nous devons demander notre chemin, les monuments n’étant pas correctement indiqués, nous faisons la connaissance d’une vieille dame qui nous indique une route qui en réalité ne mène nulle part, mais nous permet de bénéficier d’un beau panorama sur la ville.
C’est après plusieurs minutes en voiture, que nous tombons sur la tour Gradaščević, bâtiment résidentiel et fortifié de la période ottomane qui se trouve sur les pentes de Majevica, aux abords d’une ligne de chemin de fer. La tour se compose du bâtiment principal d’habitation et de fortifications pour une hauteur jusqu’à l’avant-toit inférieur, de 17,50 mètres et jusqu’au sommet du toit de 23 mètres.
Bel édifice, la tour est couverte de tuiles plates et possède une pointe de mât au milieu du toit. Une cheminée traverse le toit inférieur qui ne comporte qu’une salle à l’étage supérieur, sous la voûte finale. Les murs sont en pierre de 70 centimètres d’épaisseur et le rez-de-chaussée possède des mors d’une épaisseur de 152 centimètres.
Aux abords, une cour dont l’entrée se trouve côté Sud est encerclée par un mur d’une hauteur de 2,50 mètres. Le mur est construit en pierre de taille et recouvert d’un toit en bois et de tuiles plates.
Dans le village, le cimetière Cincar est l’autre monument national répertorié. Ce cimetière, toujours en activité, compte 25 pierres tombales anciennes avec des inscriptions originales. Entouré d’une clôture métallique et occupant une superficie d’environ 550 mètres carré, le cimetière a une entrée située sur le côté Sud du complexe, à côté de la route locale qui relie Brčko et Bijela.
De nombreuses pierres tombales comportent des stèles, des obélisques ou des croix contenant des inscriptions originales. Les pierres tombales les plus anciennes datent des XVIIIe et XIXe siècles.
Le site archéologique Zidine
Après avoir circulé sur une route forestière de belle facture, le chemin entouré de grands sapins verdoyants commence à comprendre de grandes croix espacées qui donnent à l’ensemble, un côté solennel.
C’est alors que nous arrivons, après avoir traversé le village de Skakava Gornja qui compte moins de 1500 habitants, aux abords d’un site semblant se trouver sur une estrade géante, agrémenté de nombreux panneaux explicatifs indiquant que nous nous trouvons sur les lieux d’un ancien monastère.
Ainsi, le site archéologique Zidine regroupe les vestiges des fondations d’une ancienne église gothique, d’une église romane, d’un ancien complexe sacré (baptistère), d’une nécropole et d’un patrimoine mobilier, mis à jour lors des fouilles archéologiques ayant eu lieu sur le secteur à l’intérieur de nombreuses tombes.
En rejoignant le cœur de l’église romane qui date du XIIIe siècle, nous pouvons au travers de la conservation admirable de ses vestiges, nous projeter lors du temps de sa grandeur. Les murs porteurs ont été restaurés et nous pouvons aisément imaginer la présence de cette église à nef unique.
A ses côtés, le baptistère est le plus ancien édifice du site. Construit selon un plan hexagonal, d’inspiration des premiers édifices ecclésiastiques chrétiens de la période préromane, il donne la possibilité, protégé par d’énormes panneaux en aluminium, de bénéficier d’un moment unique d’apprentissage historique en toute tranquillité.
L’église gothique du couvent date de la première moitié du XIVe siècle. L’église à nef unique possédait un sanctuaire polygonal allongé, encadré par des murs de soutènement, construit selon l’architecture gothique. La sacristie se trouvait du côté Nord du sanctuaire.
Aux abords du site, un cimetière médiéval a également été découvert, avec ses tombes organisées en rangées, permettant aux archéologues de mettre à jour de nombreux objets funéraires : anneau en argent, fermoir en fer fragmenté, trois pièces en argent et cinq morceaux de tuiles décorées. Le patrimoine mobilier des tombes est conservé dans l’église paroissiale du monastère franciscain Saint-Antoine de Padoue à Dubrava. Au point le plus haut de la colline, où se trouve le site archéologique, une chapelle Saint-François a été construite en 1983.
Gornji Zovik
Situées à Zovik, à une altitude de 2245 mètres, l’église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint François d’Assise constituent un ensemble fortement intéressant.
La construction de l’église de Zovik a commencé en 1856, pour se terminer en 1890 et l’ancienne maison paroissiale, en 1902. Entre 1982 et 1986, une nouvelle maison paroissiale a été construite, tandis qu’une salle d’enseignement religieux a été construite en 1977 et agrandie en 2010. L’ensemble architectural comprenant l’ancienne église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint-François d’Assise, a été déclaré patrimoine national. Ouvert au public, il expose un mobilier admirablement conservé : cinq sculptures, un maître-autel, un baptistère et un confessionnal.
Kolobara
Dans le village de Kolobara, non loin de la capitale Brčko, Islahijet est un complexe englobant un centre éponyme, quatre bâtiments résidentiels et commerciaux, des entrepôts et des vestiges d’habitation.
Situé, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, le complexe architectural, datant de la période austro-hongroise, outre le fait de présenter une architecture typique, est un formidable exemple de reconversion de la pierre pour l’adapter à l’époque actuelle tout en lui permettant une réhabilitation qui conserve sa mémoire.
Si les bâtiments ont été construits séparément, à des périodes différentes, avec le même nombre d’étages et présentent des formes irrégulières avec différents angles de surfaces murales et un traitement différent des surfaces de façade, le complexe présente paradoxalement une sorte d’unicité et un syncrétisme semblant naturel.
Non loin du centre, le monument rendant hommage à Hasan Aganović Tač, un jeune combattant révolutionnaire et partisan de la Seconde Guerre mondiale, se découvre et permet de s’incliner respectueusement devant ce symbole de courage et de résistance à l’occupation.
Le village de Ražljevo
Si à première vue, le village ne présente que peu d’intérêts, il comprend : « l’ethno house » une maison serbe typique de Podmajevica, construite en 1930.
Ayant conservé son aspect et sa construction initiale, la maison récemment rénovée possède des fenêtres et des portes d’origine. Ouverte au public, elle permet aux visiteurs de découvrir de nombreux objets ethnographiques collectés dans les ménages de Ražljevo et des villages voisins.
A l’intérieur, la charpente en bois, le sol de la grande pièce, la charpente du plafond, la toiture à quatre points d’eau recouverte de poivrière et deux cabanons baignent également dans leur jus. Ainsi, ce musée, qui a ouvert ses portes en 2004, permet aux visiteurs d’effectuer un véritable bond dans le passé en se projetant dans le mode de vie d’antan.
La maison posée sur des coupes de chêne érigées sur des murets en pierres est également utilisée lors d’exposition d’artisanat et lors de diverses manifestations culturelles.
Le monastère franciscain de Dubrave
Situé dans le village de Dubrave, à une vingtaine de kilomètres de Brčko, le monastère franciscain a remplacé le monastère de Skakava au XIVe siècle, après le transfert de la paroisse de la ville à Dubrave.
Néanmoins, après plusieurs constructions de temples qui se sont succédés dans le passé, ce n’est qu’en 2002 que l’église actuelle a été érigée sur un site qui aura déjà vu en 1982, l’instauration de la maison paroissiale que le visiteur peut découvrir.
Semblant dégagé un côté moderne, le monastère n’en est pas dénué d’intérêt, puisqu’il abrite la galerie Šimun, exposant au public quatre-vingts objets d’exposition, préservant en ce sens, une tradition franciscaine vieille de plus de six siècles.
Conclusion
Le district de Brčko s’est avéré être une véritable aventure intéressante, aussi bien au travers de son patrimoine touristique, que dans la sensation ressentie en découvrant un pays méconnu.
Nous avons reçu un accueil formidable, nombre de locaux ayant effectué la démarche de se tourner vers nous, réellement fiers et enchantés de voir des étrangers faire l’effort de visiter leurs pays.
L’île de Pâques, une île mystérieuse et fascinante
Considérée comme étant un des lieux habités les plus isolés du monde, l’île de Pâques appelée également : « Isla de Pascua » en Espagnol, « Easter Island » en Anglais ou : « Rapa Nui » en langue indigène, est une dépendance du Chili qui suscite un intérêt chez tous les voyageurs. Nous y avons passé plusieurs jours et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables qui vous permettront d’y réussir votre séjour.
Localisée dans l’Océan Pacifique Sud, l’île de Pâques est englobée dans les : « to do list » des voyageurs du monde entier qui sont fascinés par le mystère qui lui est associé au travers des moaï, ces statues géantes sculptées en un seul bloc dans les roches volcaniques insulaires et transportées sans que personne ne sache réellement comment. D’aucuns argumentant sur la présence d’extra-terrestres, de magies, d’un talent inné, chaque famille de l’île se sentant détentrice de la vérité… ou du moins d’une de ses parties.
Ce mystère intrinsèquement lié à l’île concerne également l’origine de ses premiers habitants, l’histoire de leur implantation, si elle caractérise indéniablement un peuple polynésien, étant soumis à une incertitude latente.
Découverte en avril 1722, par l’explorateur Jakob Roggeveen ayant foulé son sol le jour de Pâques, l’île fut rattachée au Chili en septembre 1888, qui depuis a pris des dispositions pour protéger cette culture insulaire unique au monde. Depuis 2016, l’île s’appelle officiellement : « Rapa Nui » et au travers d’un décret législatif, l’île est intégrée dans un parc qui en limite l’accès touristique.
Le Parlement chilien souhaite ainsi restaurer la mémoire des premiers habitants et concomitamment reconnaître leur culture qui a subi avec l’esclavage péruvien du XIXe siècle et les conflits claniques, des pertes absolument insurmontables.
L’île de Pâques comprend près de 1042 monolithes de taille variant de 2,5 à 9 mètres de hauteur pour un poids moyen de près de 14 tonnes chacun. Ils sont répartis de cette manière : 887 moaï debout, 288 moaï situés sur un ahu, une plateforme intégrant pour certains d’entre eux, la fonction de chambre funéraire, 397 moaï se trouvant encore dans une carrière, 92 moaï abandonnés en cours de transport et 9 moaï exposés à l’étranger : 1 au Chili, 1 en Nouvelle-Zélande et 7 en Europe.
L’île de Pâques est souvent considérée à tort comme une destination excessivement onéreuse. Pourtant, en réalité, il n’en est rien et l’accès à l’île ne présente pas de surcoût déraisonnable par rapport à d’autres îles du Pacifique.
Bénéficiant d’un climat subtropical humide avec des températures comprises entre 20 et 25 degrés et 250 jours de pluie à l’année, l’île, est soumise aux aléas d’une nature puissante et sauvage, ce qui renforce encore un peu plus son côté attractif.
Il est sûr que pour un habitant européen, se rendre en Amérique du Sud ou dans le Pacifique a déjà un coût, qui dépend de la distance, des escales et de la fréquence de la destination desservie. Mais pour quelqu’un qui se rendrait en Amérique du Sud ou en Polynésie française, l’accès à l’île de Pâques est relativement facile et d’un coût relativement acceptable. De l’ordre de 600 euros.
En ce qui concerne les hébergements, si les prix peuvent s’envoler pour des hôtels quatre ou cinq étoiles, le visiteur peut trouver des hébergements chez l’habitant pour la somme de 60 euros la nuit.
Pour les déplacements, l’île est très mal desservie en transport en commun. Si certaines agences proposent des circuits touristiques, ces derniers sont généralement onéreux et il est préférable d’être indépendant, soit en louant un véhicule, soit en louant un scooter, soit un vélo.
Pour les locations en tout genre, il conviendra de s’adresser à son hôtel qui pourra mettre tout visiteur en relation avec les sociétés qui se trouvent essentiellement basées à Hanga Roa, la capitale de l’île. Par contre, il convient de faire très attention avec les véhicules puisque ces derniers sont loués généralement sans contrat de location et sans assurance.
Si vous souhaitez découvrir notre voyage de manière complète au travers d’une photothèque riche qui vous montrera l’île sans rien vous cacher, n’hésitez pas à découvrir notre récit de voyage en vous rendant sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/ile-de-paques-chili/
Avant de commencer, précisons la définition de quelques termes utilisés au sein de cet article afin de vous faciliter la lecture. Les moaï sont les statues de l’île de Pâques qui représentent les géants de pierre au regard figé. Les pukao caractérisent les chapeaux que certains moaï portent sur la tête. Les ahu, quant à eux sont les sites cérémoniels se présentant en des plateformes qui dénotent un pouvoir spirituel important.
Le Parc National de Rapa Nui
Du fait de l’importance de ses sites archéologiques, un Parc National englobant une grande superficie du territoire fut créée par le décret suprême nº103 du ministère des Terres et de la Colonisation, le 16 janvier 1935 et l’île fut déclarée : « Monument Historique National » la même année. Le 8 décembre 1995, le Parc National de Rapa Nui a été déclaré site du Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Il est inséré dans la commune d’Isla de Pascua dans la province éponyme et administrativement, le parc fait partie de la région de Valparaíso.
Depuis 2017, le Parc National de Rapa Nui est géré par les autorités chiliennes en commun avec la Communauté indigène Ma’u Henua. Il s’étend ainsi sur 7 150,88 hectares, ce qui représente 43,5% de la superficie totale de l’île.
Le coût d’entrée dans le parc pour les étrangers est de 80 dollars. Les mineurs à partir de 7 ans bénéficient d’un tarif réduit et d’une entrée à 40 dollars. Les enfants de 0 à 7 ans ne payent pas. Les étudiants et les seniors paient le tarif normal. Le billet est individuel, incessible et valable uniquement pour le séjour sur l’île.
Le billet donne le droit de visiter Rano Raraku et Orongo une seule fois. Les autres sites n’ont pas de limite de visite. Le site de Tahai, Anakena et la ville d’Hanga Roa ne faisant pas partie du parc, ils ne sont pas soumis à l’achat d’un ticket d’entrée.
Il faut savoir que tous les touristes qui souhaitent visiter le parc national doivent payer cette somme ; le parc qui comprend la majeure partie des sites importants possède plusieurs entrées gardées par des rangers qui en contrôlent les tickets, valables 10 jours à partir du premier contrôle et peuvent être inspectés n’importe où dans le parc. Il est ainsi recommandé de toujours posséder son ticket sur soi. Par contre, en réalité, les contrôles sont relativement peu fréquents dans le parc, mis à part à Orango et à Rano Raraku.
Le parc est ouvert tous les jours de 9h00 à 18h00. Néanmoins, ces horaires sont adaptés en fonction de l’heure de lever de soleil sur le site de Tongariki. C’est-à-dire qu’en été, les visiteurs pourront entrer dans le parc un peu plus tôt pour rejoindre ce site apprécié des touristes.
Tout visiteur qui souhaite acheter son ticket peut le faire sur le site Internet officiel du parc : www.rapanuinationalpark.com ou en envoyant un mail sur le : contacto@rapanuinationalpark.com. Des renseignements peuvent être demandés en composant le 00 56 322550455. Cependant, les tickets sont également en vente au guichet du parc, situé au sein même de l’aéroport Mataveri ou au bureau central de la communauté autochtone Ma’u Henua, rue Atamu Tekena, à côté de la pharmacie de la ville de Hanga Roa.
Précision importante !!! La durée maximale du séjour sur l’île est de 30 jours. Chaque visiteur qui arrive doit ainsi posséder un billet retour non modifiable ainsi qu’une réservation d’hôtel pour toute la durée du séjour. En outre, depuis la réouverture de l’île au tourisme en août 2022, pour entrer dans le Parc National Rapa Nui, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide local accrédité ou d’un hôte de l’île âgé de plus de 18 ans. Néanmoins, quand bien même éditée, cette règle n’est presque jamais appliquée.
Afin de préserver le patrimoine culturel de l’île de Pâques, et en particulier du parc national de Rapa Nui, certaines règles simples sont imposées aux visiteurs :
Ne pas toucher, monter ou marcher sur les platesformes, les statues ou les pétroglyphes.
Ne pas ramassez des objets archéologiques ou des pierres.
Toute personne qui cause des dommages ou des modifications dans les sites archéologiques s’ expose à une peine de prison et à une amende, conformément à la loi 17 288 sur les monuments nationaux.
Ne marcher que sur les sentiers balisés. Ne pas pénétrer dans les zones de récupération de l’environnement ou dans d’autres zones restreintes.
Ne pas camper dans le parc.
Ne pas abandonner ses déchets dans le parc.
Le non-respect de ces règles est soumis à de lourdes sanctions. Les gardes du parc portent des caméras sur eux et les amendes qui s’appliquent sont assez élevées ; il est donc important d’être prudent.
D’un point de vue routier, le parc national de Rapa Nui possède des routes goudronnées de très bonne qualité qui relient toute la côte Sud, ainsi que Hanga Roa à la plage d’Anakena. Les secteurs des côtes Est et Nord sont reliés principalement par des routes non goudronnées et en état moyen.
Les secteurs de Poike et Maunga Terevaka ne se visitent qu’à cheval ou en excursion ; le reste de l’île peut être parcouru en véhicule, en utilisant de préférence un 4×4 sur les routes non goudronnées. Il est possible de circuler partout en vélo ou à cheval.
Te Pito Kura et la pierre magnétique
Face à la baie de la Pérouse, le site archéologique Te Pito Kura, au Nord de l’île est un complexe constitué du moaï de Paro, une statue de 10 mètres de hauteur provenant du volcan Rano Raraku, la plus grande n’ayant jamais été extraite de la carrière.
Aujourd’hui couché sur le ventre, il est resté dans son état naturel suite à son effondrement de sa plateforme, le choc l’ayant coupé en deux parties distinctes. Devant sa tête, se trouve son énorme chapeau de 2 mètres de hauteur pour un poids identique à la statue, soit 10 tonnes. La coiffe est également considérée comme la plus imposante jamais sculptée.
Aux côtés du site, à quelques mètres de distance, se trouve une grosse pierre à qui les anciens prêtent des vertus magnétiques : « Tita’a Hanga O Te Henua » D’après la légende, la pierre aurait été portée sur l’île par Hotu Matu’a, le roi fondateur de l’île.
Du fait de son côté légendaire, la pierre, à forte teneur en fer, a suscité nombre de comportements graveleux, certains visiteurs n’hésitant pas à s’accoupler dessus afin d’augmenter les chances d’avoir un enfant.
Pour empêcher ces actes illégaux, les autorités ont placé les pierres dans une sorte de puit d’un mètre de hauteur, afin de la rendre plus difficile d’accès. Non loin du site, se trouvent : « Aku Heiki’i » qui contient 3 pukao orientés selon certaines étoiles, ainsi que plusieurs restes d’habitations, des fours de cuisson et des pétroglyphes.
Baie de la Pérouse
Située non loin de la pierre magnétique cette petite baie, appelée : « Hanga Ho’onu » en Pascuan, longe la côte Nord-Est et comprend de nombreux moaï et vestiges d’anciennes habitations.
Parcouru par les vents violents, ce secteur de l’île qui a connu l’arrivée de l’explorateur Français : « Jean-François de La Pérouse » avec ses deux navires : « l’Astrolade et la Boussole » le 9 avril 1786, est aujourd’hui, un véritable paradis naturel.
De nombreux champs en bordent la côte. Nous faisons ainsi la connaissance avec un agriculteur qui accepte de nous partager son art.
Il est possible d’y faire de belles randonnées et de rencontrer de beaux chevaux sauvages qui y vivent en totale liberté.
Ahu Hanga Te’e (Vaihu )
Dans le centre de la côte Nord-Est, Vaihu comporte un ancien Ahu constitué d’un mur porteur arrière qui est de forme semi-circulaire et mesure 86 mètres de long sur 12 mètres de large.
A l’origine, sur cet Ahu, étaient posées 8 moaï, qui sont progressivement tombés et ont été abandonnés à plat sur le sol. Autour du ahu, se trouvent les pukao en pierre rouge qui les couronnaient.
Cet amoncellement non restaurée donne au site un côté authentique, renforcé par les conditions climatiques sévères qui y règnent, les vents soufflant fortement dans cette partie de l’île.
Au-devant de la plate-forme, sur le sol, se trouve un grand cercle de pierres d’environ 10 mètres de diamètre appelé : « paina » qui servait aux familles à effectuer des rituels commémoratifs.
Sur le site, d’autres vestiges sont à découvrir, dont les restes d’un ancien étang, laissés également dans leur état d’origine. La seule rénovation du site concerne le moaï se trouvant non loin de la route, qui après avoir été enterré durant longtemps, a été redressé en 2002.
Ahu Huri
Situé à Urenga dans une propriété privée ne faisant pas partie du parc national de Rapa Nui, le ahu Huri est l’une des 25 plates-formes de l’île qui ne se trouvent pas sur la côte mais à l’intérieur des terres.
Si de primes abords, le site dont l’accès est libre n’est pas incontournable, il expose un moaï unique qui se trouve sur une plateforme de 13 mètres de long sur 4 mètres de large et qui possède deux paires de main.
La plateforme est également alignée sur deux collines voisines : « Maunga Mataengo et Maunga Tararaina » ainsi que sur deux ahu de plus petite taille situés à proximité, cette disposition expliquant l’utilisation du site comme un observatoire astronomique. En outre, le moaï regarde précisément où le soleil se lève pendant le solstice d’hiver austral.
Te Ara O Te Mohai
Non loin du site de Vaihu, couché sur le sol, nous découvrons un autre grand moaï qui semble avoir été abandonné dans l’état de latence dans lequel nous le découvrons.
Entouré d’une protection constituée de barrières en bois, le moaï, d’une grande taille ne possède que la forme de ce qu’il aurait dû être.
Ahu Te Peu
Sur la côte Nord-Ouest et accessibles à pied ou à vélo depuis la route qui débute à Ahu Akivi, les ruines d’un ancien grand village se dévoilent sur le sol. A leurs côtés, les manavai, des structures de pierres entourant un emplacement de verdure prolonge cette découverte en exposant une méthode de culture ancestrale qui servait à protéger les pousses du vent et des intempéries. Venant accompagner ces ruines, le visiteur peut y trouver les restes d’un ancien poulailler.
Sur le site, se trouve également les fondations de plusieurs maisons bateaux, dont l’une d’entre elles mesure près de 43 mètres de longueur. D’autres bâtiments sont plus abîmés et se situent devant une falaise où se trouvent les restes de deux plateformes avec à leurs abords, plusieurs moaï détériorés dont il ne reste pour certains, que leur tête.
Le site comprend autour du village, les restes de ahu, de moaï, de grottes et de pétroglyphes, que le visiteur découvre au grès de sa balade.
Ahu O’Orongo
Site archéologique situé dans la partie Sud-Ouest de l’île, sur le bord le plus étroit du volcan : « Rano kau » Orongo qui était habité saisonnièrement par des chefs d’anciennes tribus est un incontournable touristique de l’île.
Il est constitué de plusieurs maisons de pierres reconstituées, les 54 maisons le constituant d’antan ayant été détruites et pillées à plusieurs reprises durant les siècles passés. Si le site est accessible depuis un petit parking, une partie de son territoire est encore présent sur le bord du cratère, duquel comporte des dalles laminaires basaltiques, appelées : « keho »
Les habitations ont un sol oval d’une longueur variable de 6 à 12 mètres et d’une largeur maximale d’environ 2 mètres. Leur hauteur intérieure est basse, de l’ordre de 1 à 2 mètres. Certaines d’entre elles sont reliées entre elles par d’étroits couloirs.
En entrant dans le village, près du bord de la falaise, deux maisons n’ont pas été rénovées intentionnellement pour permettre aux visiteurs d’en apprécier la structure interne.
Certaines habitations possèdent des peintures exposées sur des grandes dalles verticales, représentant la cérémonie de l’homme oiseau qui consistait pour un membre d’une tribu à être le premier à récupérer l’œuf d’un oiseau spécifique sur le motu. Le site comprend également un moaï construit dans du basalte d’une hauteur de 2,5 mètres.
Les rochers entourant le village sont recouverts de plus de 1 700 pétroglyphes, faisant d’Orongo le lieu possédant la plus grande concentration d’art rupestre de l’île. Les pétroglyphes représentent essentiellement des animaux, des humains en position fœtale et de structures mythologiques.
Les ahu Akahanga et Ura Uranga Te Mahina
Sur la côte Nord-Est de l’île, en son centre, après avoir dépassé une statue de : « Hotu Matu’a » nous rejoignons les vestiges d’un ancien village aux abords d’une petite baie : « le site archéologique d’Akahanga » qui dévoile des fondations de pierre de plusieurs hare paenga ou autrement appelées : « maisons bateaux » eu égard à leur forme elliptique.
Sur le sol, des pierres ainsi disséminées marquent l’emplacement de ces habitations d’antan devant lesquelles se trouvent des : « umu pae » de vieux fours en pierre. Non loin du site, en plein cœur d’une nature sauvage aux abords de champs dans lesquels des chevaux se baladent en liberté, une petite grotte : « Ana Akahanga » dont l’entrée est renforcée par une pierre, une sorte de cavité ayant servi de protection aux intempéries, légions sur l’île.
Sur le site, à quelques mètres de l’océan, se trouvent 13 statues, le visage caché et le dos tourné, d’une taille allant de 5 à 7 mètres. Leur position allongée dégage le sentiment empathique d’une certaine fébrilité, les colosses étant soumis à la rudesse du temps qui passe sans pouvoir s’en défendre, subissant le cours d’un futur impacté par une érosion qui semble inéluctable.
Non loin d’Akahanga, Ahu Uru Uranga Te Mahina à l’Ouest, présente également de nombreux moaï renversés et laissés à l’abandon…du moins à première vue. Dans la même veine, le ahu Oroi situé à l’Est du site, comporte en ce qui le concerne, des moaï non restaurés mais en nombre plus restreint.
Ahu Vinapu
Sur la côte Sud, aux abords de l’océan, là où se termine la piste d’atterrissage de l’aéroport, le site de Vinapu démontre au travers de ses vestiges, la qualité de l’ingénierie antique de l’île.
En arrivant sur place, nous sommes surpris de découvrir à gauche de la route, six statues tombées face contre terre avec à leurs côtés, trois de leurs coiffes.
Non loin, de dos face à la côte, un moaï enterré et détérioré par l’érosion. Ses orbites ne sont pas sculptées et il semble avoir été abandonné tel quel, suite à un évènement soudain inconnu. Aux abords, un mur conçu avec de gros blocs de pierres de plusieurs tonnes, assemblés sans mortier, présente des ressemblances avec des constructions Incas.
La théorie la plus couramment acceptée pouvant l’expliquer, associe sa conception par l’Inca : « Tupac Yupanqui » lors de son expédition dans le Pacifique.
Il nous faut marcher quelques mètres pour arriver devant la plate-forme la plus ancienne du site sur laquelle se trouvent cinq moaï renversés avec à leurs côtés, leur pukao. Toujours sur le site, une énorme coiffe en pierre rouge à la surface de laquelle une cavité a été sculptée pour recueillir l’eau de pluie, nous interpelle.
Nous faisons également la découverte d’une grande colonne de scories rouges dressée à la verticale, semblant être le pendant féminin des moaï. Malheureusement, l’érosion en a effacé toute trace de sa forme passée et il n’en reste qu’un tube cylindrique présentant les stigmates du temps passé.
Papa Vaka
Entre Ahu Te Pito Kura et Pu O Hiro, sur la côte Nord, Papa Vaka est un site archéologique qui regroupe un nombre important de pétroglyphes correspondant à des gravures réalisées dans la roche.
Les figures ainsi représentées démontrent l’art rupestre des habitants et représentent un formidable témoignage des croyances primitives. Nous prenons grand soin d’admirer les nombreuses gravures au-dessus desquelles, une écriture dont nous ne comprenons pas les tenants et les aboutissants, mais qui crée en nous, instinctivement un respect de cet art passé ayant résisté aux affres du temps et de l’érosion.
Parmi les rochers, deux nous semblent plus intéressants que les autres. Papa Mangai, appelé également le rocher des hameçons concentre nombre de ces objets servant à pêcher avec en son centre, un animal aquatique dont nous peinons à savoir s’il s’agit d’une pieuvre ou d’un crabe. Papa Vaka, quant à lui représente un canoë de 12 mètres de long, entouré d’autres embarcations ainsi que des animaux aquatiques, laissant à penser qu’il représente le moyen initial d’arrivée des premiers habitants. Une sorte d’hommage conservé dans la pierre pour l’éternité.
La plage de Ovahe
Après un chemin de plusieurs mètres sur une côte escarpée, à 1,5 kilomètres de la plage d’Anakena, la plage de Ovahe se rejoint dans une sorte de petite crique dans le Nord de l’île.
Entourée de falaises volcaniques et surtout connue des locaux qui veulent être préservés du tourisme de masse, la plage est marquée par son côté sauvage et son absence de signalisation pour la situer.
Son sable rose accentué par des scories volcaniques rouges et du corail blanc donne au lieu, un côté irrationnel. Dans les falaises, il est possible de voir des grottes et les restes d’un ancien crématorium de cérémonie, le site ayant été la résidence des anciens indigènes de l’île.
Grâce à son emplacement caché, Ovahe est l’endroit idéal pour s’adonner au farniente. L’eau est chaude et sa transparence en font un lieu intéressant pour la pêche ou la plongée.
Il convient cependant de se méfier des courants qui peuvent être dangereux ainsi qu’aux chutes de pierres pouvant tomber de la falaise sur les usagers.
La plage d’Anakena
Considérée comme la plus belle plage de l’île, Anakena est située sur la côte Nord ; elle est reconnue pour son sable blanc, sa mer turquoise cristalline, ses vagues calmes et ses cocotiers.
Berceau de l’histoire et de la culture de Rapa Nui, la plage aurait vu débarquer, le premier roi : « Hotu Matu’a » et présente encore aujourd’hui, d’importants vestiges archéologiques en la présence de centres cérémoniels et de sites résidentiels.
En arrivant aux abords de la plage, nous découvrons, outre un restaurant et nombre de baigneurs, deux plateformes dont la richesse n’a d’égal que leur beauté.
La première plate-forme : « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire aux pieds de la colline Maunga Hau Epa. Il s’agit du premier moaï à avoir été redressé sur l’île, sur la base d’une idée de l’explorateur norvégien : « Thor Heyerdahl » qui en 1956 conseilla aux habitants de prendre soin de leurs œuvres architecturales.
La deuxième plate-forme, la plus connue est le : « Ahu Nau Nau » qui comprend sept moaïs, dressés à la suite de la restauration effectuée par l’équipe de Sergio Rapu en 1978. Ces moaï se distinguent des autres par la profusion des détails gravés sur leur dos.
Au cœur du site, un grand chapiteau en bois permet de faire connaissance avec des vendeurs qui proposent des produits artisanaux. Un peu excentrés, ils tentent d’accoster les touristes pour leur proposer en échange de quelques pesos, des petites statues ou des pendentifs censés les protéger.
Allongés sur le sable, nous assistons à l’arrivée des touristes qui ont remplacé les locaux du matin ; progressivement, le soleil commence à caresser doucement nos corps détendus. La transparence de l’eau nous appelle et sans mal, nous pouvons observer une faune marine riche et unique à l’aide d’un simple masque avec tuba.
La plage d’Anakena dispose d’une aire de pique-nique sous les palmiers, ce qui donne la possibilité aux vacanciers d’acheter les biens de premières nécessités qu’ils auraient oubliés à leur hôtel d’Hanga Roa, qui ne se trouve en voiture, qu’à une vingtaine de minutes de route.
L’Ahu Nau Nau
A 150 mètres de la plage d’Anakena, le site archéologique : « Ahu Nau Nau » est si important, qu’il mérite une attention toute particulière, la plateforme, au travers des époques, ayant nécessité plusieurs phases de construction. La phase la plus ancienne : « Nau Nau I » remonterait à 1100 après Jésus-Christ suivi par la phase : « Nau Nau II » entre 1190 et 1380 et enfin la dernière phase appelée : « Nau Nau III » s’est étendue entre 1300 et 1400 de notre ère.
Trois plateformes sont présentes sur le site. Si « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire au pied de la colline Maunga Hau Epa et en constitue l’une d’entre elles, le : « ahu Nau Nau » restauré entre 1978 et 1980 a permis le déterrement de 7 statues, qui ensevelies sous le sable ont pu être protégées de l’érosion et des affres du temps.
Ainsi, sur le site, il est possible d’observer sur 60 mètres de long et sur 12 de large, cet ahu qui comporte sept statues dont les quatre premières sont couronnées de leur pukao rouge. Le cinquième moaï est également bien conservé mais il lui manque le pukao, alors que les deux dernières ont le plus souffert.
Nous sommes cependant surpris de découvrir leur finesse, bien plus lisses que les autres moaï découverts jusque-là. Leurs surfaces, assez uniformes et stylisées, sont polies et les traits de leur visage sont finement sculptés. Sur le côté droit de l’ahu, se trouvent les vestiges d’un autre pukao et d’un moaï allongé face visible, assez érodé. Un peu plus à droite, non loin du site, se trouvent les fondations d’un hangar à bateaux ; à proximité, une autre tête en forme arrondie, sur le sol, appartenant à une statue plus ancienne suscite notre intérêt.
Lors de la fouille effectuée en 1978 par l’archéologue : « Sonia Haoa de Pessah » il fut découvert des fragments de corail blanc et un disque de scories rouges qui se sont révélés être les constituants des yeux des statues d’environ 35 centimètres de diamètre, changeant ainsi le regard des historiens sur les représentations originelles des moaï.
Ahu Akivi
Situé sur le flanc Sud-Ouest du volcan Maunga Terevaka, le point culminant de l’île, non loin d’Ana Kakenga, Ahu Akivi est le site le plus important de l’intérieur de l’île, les moaï se trouvant majoritairement sur les côtes.
En arrivant sur place, après avoir garé notre véhicule sur le parking aux abords duquel quelques vendeurs proposent leurs artefacts, nous découvrons ce site du puissant clan : « Miru » l’une des tribus qui comptèrent parmi les plus importantes de l’île.
En nous approchant de cette plate-forme de 25 mètres de longueur, nous découvrons sept moaï dont la ressemblance provoque une harmonie tant de tailles que de formes. En outre, les statues possèdent la particularité unique de regarder vers l’océan, à la différence des autres sites dont les regards sont tournés vers l’intérieur des terres.
Non loin de la plateforme, se trouvent les vestiges de deux anciens crématoriums construits durant deux périodes différentes.
Hanga Roa
Capitale de l’île de Pâques, Hanga Roa est située dans son Sud-Ouest et elle est peuplée de 7322 habitants. Elle comporte de nombreux commerces et présente les caractéristiques des petites villes d’Amérique latine.
Si nombre de sites touristiques incontournables de Rapa Nui sont situés hors de la capitale, Hanga Roa possède des monuments qui la rendent incontournable.
Construite en 1937, l’église Santa Cruz est la seule église catholique de l’île. Elle fusionne un symbolisme catholique et mythologique, ce rapprochement s’apercevant immédiatement sur sa façade constituée de plusieurs arches dont les motifs sont typiquement polynésiens. Sur la poutre horizontale se trouvent des reliefs à motifs chrétiens, tels que les tablettes de Moïse, les clefs du paradis ou une paire d’anges pointant vers l’œil divin. Sur les colonnes, des reliefs de poissons et des symboles : « Rongo Rongo » ajoutent à l’édifice un côté mystérieux, limite indéchiffrable.
Dans son intérieur sobre constitué d’un navire diaphane, se trouvent plusieurs sculptures accentuant des fonts baptismaux dont la base représente une divinité Rapanui et dont la partie supérieure est ornée de symboles polynésiens.
L’autel est orné d’un Christ portant une coiffe de coquilles et d’os de poissons et à sa droite, se trouve une représentation en bois de : « Santa Maria de Rapa Nui » la protectrice de l’île.
La ville comprend deux petits ports qui permettent concomitamment de découvrir un vrai pan de la vie locale en la présence de ses pêcheurs, tout en bénéficiant de commodités permettant de s’adonner à de nombreuses activités, dont le snorkelling ou la plongée sous-marine.
Hanga Piko est un petit port de pêche, principal point de débarquement des marchandises sur l’île. Entouré de petites collines et surmonté d’un grand moaï, le port comportant près de 40 pêcheurs et autant de bateaux permet aléatoirement de voir quelques tortues marines qui se reposent sur une plage constituée de sable et de petits cailloux.
Sur le port se trouvent, un restaurant et plusieurs sociétés proposant des locations de bateaux ou des excursions.
Le port d’Hanga Roa Otai est en ce qui le concerne, l’un des points les plus fréquentés de la ville car, en plus de servir de port pour les bateaux de pêche artisanale, il sert également de point d’arrivée pour les croisiéristes qui accostent sur l’île. En son coeur, un grand moaï sur un piédestal entouré de bancs constitue la place : « Hotu Matu’a » Au bout du petit port se trouve une statue de : « Saint Pierre » patron des pêcheurs.
Alors que nous nous trouvons sur le port, nous sollicitons un pêcheur qui s’en va en Haute Mer afin de procéder à une pêche spécifique. Nous sympathisons et il accepte de nous prendre avec lui.
Nous assistons à la pêche à la pierre, une pêche typique de l’île.
Le site, niché dans une sorte de crique est le paradis des surfeurs de l’île, qui profitent des commodités sur place, dont nombre de restaurants et de centres de plongée. Hanga Roa Otai se situe au bout de la rue : « Te Pito O Te Henua » à l’intersection de la rue « Policarpo Toro » longeant la côte, à la limite du ahu Tautira.
Aux abords du cimetière, non loin d’un moaï solitaire appelé également : « moaï de la paix » qui fait partie du centre social de la ville, mais qui est surtout représenté par un grand espace vert ouvert sur l’océan, de nombreuses sculptures côtoient des chevaux en liberté, le complexe donnant au visiteur le sentiment unique de se trouver ailleurs tout en étant au cœur de la zone urbaine.
A cet emplacement, se trouve également la piscine naturelle Poko Poko, appréciée des familles locales qui peuvent y faire nager leurs enfants en toute sécurité, la piscine ayant une eau peu profonde protégée des vagues par une paroi rocheuse.
Près de cette crique, le : « ahu O’Rongo » et les « Hitu Merahi » des sculptures représentant les sept archanges sont des œuvres d’art qu’il est agréable de découvrir.
Toujours dans la ville, la plage de Pea dévoile une petite crique, divisée en deux parties séparées par un petit rebord. La faible profondeur de l’eau est également appréciée par les familles qui souhaitent se baigner avec des enfants. Les berges sont composées de sable, qui jouxte des constructions bétonnées facilitant la baignade. Des ombrelles, souvent prises d’assaut sont également présentes.
La plage de Pea comprend également deux moaï, non loin du stade municipal dans lequel se déroulent des matchs de football et de rugby, deux des sports appréciés de l’île.
Dans le même registre naturel, le jardin botanique offre un véritable parcours de fraîcheur et permet de faire connaissance avec la flore endémique de l’île. Occupant une surface de 5 hectares et comprenant près de 2500 variétés de plantes, le site est constitué d’infrastructures en bois et en roches volcaniques, ce qui intensifie l’immersion des visiteurs et peut constituer une première approche de l’île. Au cœur de cette nature pouvant être considérée comme sauvage, plusieurs sculptures et moaï sont disséminés stratégiquement.
Les sentiers goudronnés permettent d’accéder avec facilité à tous les secteurs du jardin qui sont dotés de rampes facilitant les déplacements des personnes à mobilité réduite.
Nous décidons de retourner dans le centre-ville, au bout de la rue : « Te Pito O Te Henua » la rue principale de la ville. Nous avons la chance d’assister au déroulé du marché municipal. Bien que l’île ne comporte pas de ruisseaux ou de cours d’eau, nombreux sont les agriculteurs à parvenir à faire pousser des fruits et des légumes, qu’ils proposent sur leurs étals.
Ainsi, en arpentant les différents stands, riches de couleurs et de senteurs, nous sommes agréablement surpris de l’ambiance conviviale qui y règne. Plusieurs vendeuses, avec le sourire nous proposent leurs produits, mais nous nous laissons tenter par les barbecues dont le fumet de la viande nous attire.
Face à l’église de Santa Cruz, nous décidons ensuite d’entrer dans le marché artisanal datant des années 70, qui permet à plusieurs vendeurs locaux de vendre des souvenirs prisés de l’île. Qu’il s’agisse de pendentifs ou de petits moaï taillés dans les roches de l’île, nous prenons grand plaisir à négocier gentiment les prix et repartir, les bras chargés de souvenirs.
Dans le registre des musées, la fondation culturelle Tadeo lili Teao Frechet est un organisme à but non lucratif qui présente au travers d’une scénographie intéressante, l’histoire de Rapa Nui et de sa culture. Situé face à l’océan aux abords de Pea beach, un cadre paradisiaque et un grand moaï accueillent les visiteurs qui peuvent rejoindre une exposition au cœur d’une grande salle couverte par de grandes baies vitrées. La fondation possède également deux chambres louées à la nuit.
Non loin, sur la rue : « Policarpo Toro »le centre culturel de Tongariki, composé de trois bâtiments de pierre est un espace géré par la Corporation culturelle de Rapa Nui, une organisation à but non lucratif créée en 1999, qui vise à diffuser l’art et la culture sur l’île. Le centre possède également une boutique officielle.
Mais, d’un point de vue culturel, le lieu incontournable de la ville reste le musée anthropologique qui porte le nom du prêtre Sebastian Englert, un prêtre allemand arrivé sur l’île en 1935 et qui a passé les 34 dernières années de sa vie à étudier et diffuser la langue, les traditions et l’héritage de Rapa Nui.
Créé en 1973 à partir des artefacts collectés par l’homme d’église, le musée est détenteur aujourd’hui de 15 000 objets qui a pour pièces maîtresses : un œil moaï, des répliques des tablettes comprenant un système d’écriture antique, des outils de sculpture ainsi qu’un moaï femelle.
Hanga Kio’e, la baie de la souris
Complexe archéologique composé de deux ahu restaurés qui tournent le dos à une petite baie, Hanga Kio’e expose des moaï dont la construction a été démarrée, il y a près de 400 ans.
Chaque ahu est ainsi composé d’un moaï. Non loin, se trouvent les vestiges d’un poulailler ainsi que plusieurs restes d’abri paenga. Un des moaï a une hauteur de 4 mètres et son pukao est couché sur le sol. L’autre moaï, quant à lui ne possède qu’une partie de son dos installé sur la plate-forme.
Pour rejoindre le site, depuis Hanga Roa, il convient de prendre l’avenue : « Atamu Tekena » et de continuer par la rue Miru en direction de : « ahu Tepeu » Hanga Kio’e est indiqué depuis la route.
Rano Kau
Si l’île de Pâques est connue pour ses moaï, elle possède également des merveilles naturelles qui méritent une attention particulière. Ce qui est le cas du volcan Rano Kau, appelé également : « Rano Kao » Dans le Sud, Rano Kau est le plus grand volcan pouvant être visité sur l’île. Le cratère, qui a une hauteur maximale de 324 mètres est circulaire et il est possible de rejoindre le site en voiture. Formé, il y a près de 2,5 millions d’années, le volcan a vécu sa dernière éruption il y a 180 000 ans, cette éruption ayant créée une imposante caldera de 1,6 kilomètres de diamètre.
Sur le côté Nord, qui fait face à l’intérieur de l’île, le volcan descend sur une pente douce qui se termine pratiquement sur la piste de l’aéroport de Mataveri, juste à l’extérieur de Hanga Roa. Cependant, ses flancs Sud et Sud-Ouest, sont caractérisés par des falaises atteignant une hauteur de 300 mètres.
En arrivant sur le parking, il ne nous faut pas longtemps, pour rejoindre le haut du cratère, qui dévoile une étonnante mare constituée d’eau et de plantes végétales, lui donnant un côté assez charmant de serre naturelle.
L’accumulation d’eau de pluie à l’intérieur du cratère volcanique a formé un grand lac d’environ un kilomètre de diamètre dont le rivage est situé à 200 mètres du bord supérieur. La surface du lac, dont la profondeur est estimée à 10 mètres, est recouverte en grande partie par de nombreuses îles flottantes constituées de roseaux Totora.
Dans le cratère, au travers de flancs de plus de 200 mètres, les végétaux sont protégés des vents violents baignant dans un microclimat favorable à leur développement.
Sur les bords du volcan, se trouvent les vestiges du village Orongo, qui peuvent être atteints en contournant la caldeira.
Grotte Ana Kai Tangata
Dans la partie Sud de Hanga Roa, à environ 2 kilomètres du centre, en suivant la route côtière menant au volcan Rano Kau et au village d’Orongo, la grotte d’origine volcanique, Ana Kai Tangata possède une cavité de 10 mètres de large, 5 mètres de haut et 15 mètres de profondeur, qui s’atteint après une petite descente le long d’escaliers directement sur la falaise face à l’océan.
Du fait de son histoire et des légendes probablement exagérées de cannibalisme qui lui sont associées, la grotte au travers de son emplacement spectaculaire au bord de l’eau est facilement accessible et constitue un formidable moyen de découvrir des peintures rupestres admirablement conservées, représentant l’oiseau Manutara, un oiseau migrateur aujourd’hui disparu.
Ainsi, l’art ancien de l’île se trouve un peu partout dans la grotte. Dans sa voûte intérieure, à environ 4 mètres de hauteur, au travers de couleurs rouges, blanches et noires, la représentation d’un oiseau revêt un caractère réel, et surprend par la finition de ses détails. D’autres représentations de l’oiseau, un peu moins précises, en restent tout de même intéressantes.
Grotte Ana Kakenga (Caverne Dos Ventana)
Ana Kakenga est située sur la route qui longe la côte à environ 400 mètres avant : « Ana Te Pora » et au Nord de Hanga Roa.
Lorsque nous arrivons aux abords du site, en suivant les panneaux indiquant : « cavernes Dos Ventana » l’autre nom de la grotte, nous avons des difficultés à en trouver son entrée. Nous nous approchons de hautes falaises et pouvons apercevoir sous nos pieds, une eau violente s’écraser sur les rochers. Aux côtés d’un banc, une plaque en Espagnol rend hommage au décès d’un homme qui s’est suicidé durant l’année en se jetant dans le vide.
Accompagnés de ce sentiment glauque de la fin d’une vie dans le secteur, nous parvenons finalement à trouver non loin d’un groupe de plusieurs visiteurs, une petite entrée d’un diamètre de 50 centimètres non indiquée qui se trouve dans le sol. Nous nous agenouillons et pénétrons à l’intérieur de ce tube volcanique d’environ 50 mètres de long, formé il y a des milliers d’années lorsque la lave encore liquide a continué de couler à travers le sous-sol.
En nous engouffrant avec attention dans le trou, agenouillés pour ne pas nous cogner la tête, nous sommes submergés par un sentiment de claustrophobie, nous qui ne le sommes pas. Mais fort heureusement, ce petit conduit s’agrandit et la lumière naturelle qui vient de l’extérieur parvient à se frayer un chemin pour guider notre avancée.
Nous parvenons jusqu’à une grande salle qui ouvre sur deux couloirs distincts menant tous les deux vers des ouvertures dans les falaises qui permettent de bénéficier d’une vue de carte postale ou de fonds d’ordinateur.
Face à nous, aux abords de la fenêtre donnant sur l’océan, l’horizon qui déploie ses couleurs vives d’une eau qui semble infinie. Les deux ouvertures situées à 30 mètres de hauteur ont été créées par la sortie de la coulée de lave vers la mer.
La grande fenêtre du côté droit a des dimensions de deux mètres sur deux et permet de bénéficier d’une vue dégagée sur les îlots voisins : motu Tautara et motu Ko Hepoko.
La fenêtre de gauche, de forme elliptique nous oblige à nous baisser pour bénéficier d’une autre vue sur l’océan, avec la sensation eu égard au vide sous nos pieds, de nous trouver en équilibre.
Grotte Ana Te Pora
A proximité d’une falaise, sur la côte Nord-Ouest de l’île, la grotte Ana Te Pora est englobée dans un vaste système de cavernse portant le nom de : « Roiho » Ana Te Pora est un long tube de lave comprenant une grande salle voûtée aux murs lisses, qui était utilisée en tant que refuge pour se cacher d’éventuels ennemis.
Renforcée par de grosses pierres formant un couloir étroit, son entrée se trouve à gauche de l’esplanade. A l’intérieur, le visiteur peut découvrir plusieurs pierres érigées en rectangle, dont l’origine est actuellement méconnue avec précision par les historiens.
Après avoir quitté la salle principale et parcouru un petit couloir dont les murs semblent figés et solides, le visiteur doit se courber pour avancer, la hauteur sous plafond ayant tendance à diminuer. Ce n’est qu’après avoir parcouru plusieurs mètres dans cette position, qu’il est réconforté par l’apparition des rayons du soleil qui s’engouffrent dans la grotte et la vision d’un jeune figuier qui émerge en semblant sortir de nulle part.
Ana Te Pora est située sur la route qui longe la côte Nord, à environ 400 mètres de l’accès menant à Ana Kakenga.
Grotte Ana Te Pahu
A l’intérieur des terres, dans le Nord de l’île, non loin de « ahu Akivi » Ana Te Pahu est une grotte constituée de plusieurs chambres souterraines interconnectées sur une longueur totale de plus de 7 kilomètres.
En arrivant sur un parking, nous nous joignons à un groupe de deux filles avec lequel nous suivons un autre groupe qui bénéficie de la présence d’un guide local, qui nous emmène après plusieurs mètres de marche dans un paysage vallonné, à l’entrée de la grotte.
Sous nos pieds, à plusieurs reprises, nous pouvons apercevoir des couches de lave endurcies qui recouvrent le sol. Coupant comme des rasoirs, ces rochers s’effritent partiellement à notre passage.
Nous entrons dans une cavité qui se trouve dans le sol et apprenons que du fait de son emplacement et de sa constitution, la grotte dans laquelle des fouilles ont révélé la présence de vieux fours, était utilisée comme lieu d’habitation.
Appelée également : « grotte du tambour » du fait de la résonnance des murs qui suite à un coup, provoque un son qui s’extirpe jusqu’à l’extérieur, Ana Te Pahu possède une salle emplie d’eau, dont l’origine provient d’une filtration naturelle des murs de la caverne.
Ana Te Pahu est également connue comme la : étant « grotte des bananes » étant donné la présence de ces arbres à une de ses entrées, donnant au lieu, le côté intéressant de plantation. Des vignes, des avocats et des tubercules comme le taro ou l’igname poussent ainsi dans cette serre naturelle.
Par ailleurs, d’antan, les anciens ont également utilisé le site pour cette raison, la protection offerte contre le vent et son humidité intrinsèque favorisant la pousse des cultures.
Après avoir arpenté de grandes marches en pierres érodées, nous nous retrouvons rapidement dans le noir et devons utiliser nos lampes de poche pour nous repérer dans de vastes souterrains, qui à plusieurs reprises, s’affaissent, nous obligeant à nous courber pour ne pas nous cogner la tête contre le plafond.
A plusieurs reprises, nous croisons des arbres dont les feuilles se détachent vers l’extérieur par toutes les ouvertures possibles.
À droite de l’entrée, une grande ouverture en forme d’arche mène à un large tunnel protégé par des barrières de pierre. Une grande ouverture permet d’obtenir de la lumière naturelle dans la salle suivante et de découvrir un umu pae, un ancien four formé de pierres. Il nous faut continuer encore un peu pour rejoindre une autre salle qui mène à une sortie difficile à atteindre, de hauts murs nous empêchant de remonter à la surface facilement.
La carrière de Puna Pau
A environ 7 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, la carrière de Puna Pau est un site emblématique de l’île, puisque les pukao, les chapeaux des moaï proviennent tous de ce petit volcan éteint, qui a émergé lors des éruptions du Ma’unga Terevaka.
À l’intérieur du cratère Puna Pau se trouve une carrière de scories rouges, un type de cendre volcanique de grande porosité et de faible dureté, qui présente une couleur rougeâtre due à l’oxyde de fer présent dans sa composition.
Quand bien même, il existe d’autres gisements de scories rouges sur l’île, la carrière de Puna Pau était la plus importante de toutes et sa facilité accès a permis aux anciens de trouver sur le site, toutes les conditions requises au travail de la pierre.
Ainsi, après avoir parqué notre véhicule sur le parking prévu à cet effet, il nous faut longer un chemin en terre pour commencer à apercevoir sur les côtés, de nombreux pukao, dont la rougeur éclate dans le paysage verdoyant ambiant.
Après une petite montée, nous bénéficions d’un magnifique point de vue sur la carrière intérieure du cratère tout en profitant d’un panorama sur la périphérie de Hanga Roa.
Tata Ku Poki
Aux abords de Tongariki, à 200 mètres du ahu qui comprend les 15 moaï majestueux, nous faisons face à un sublime ensemble de pétroglyphes.
Généralement oublié des touristes, ce site comprend sur de belles pierres posées sur le sol, des motifs représentant des thons avec au-dessus, des trous. Sur une autre pierre, se trouve gravé un homme oiseau.
D’autres motifs sont également présents, comme les visages du Dieu Make Make, des tortues ou des vulves. Après Orango, il s’agit du lieu qui regroupe le plus de pétroglyphes sur l’île. Une visite à ne pas manquer.
Cimetière Tahai
Situé entre le site de Tahai et la ville d’Hanga Roa, le cimetière de Tahai est constitué de pierres tombales sculptées qui combinent des motifs chrétiens avec des motifs Rapanui.
A 30 mètres de l’océan, le cimetière qui fut inauguré en 1951 est un véritable exemple du syncrétisme religieux qui règne sur l’île. Des tombes fleuries dégageant au travers de leurs ornements et des petits moaï placés à leurs abords donnent le sentiment d’une fusion harmonieuse de différentes cultures entremêlées pour l’éternité.
Étant donné que le registre d’inscription du cimetière n’est pas pragmatique, il est possible de trouver des tombes bien antérieures à son inauguration, le cimetière étant le remplaçant des quatre précédents disséminés sur toute l’île et dans lesquels certains corps ont été déterrés pour intégrer leur emplacement actuel. Il est ainsi possible de trouver des tombes du début du XXe siècle ainsi que des personnalités importantes dans l’histoire de Rapa Nui, telles que : « Uka A’Hey A’Rero » l’épouse du roi : « Atamu Tekena » décédée en 1946.
En arpentant les allées du cimetière entretenues par plusieurs employés municipaux, nous tombons en son centre sur une grande croix de scories rouges, sculptée sur un ancien chapeau du moaï : « Ahu Ko Te Riki »
Certaines tombes comprennent des moaï tenant une croix, des reliefs d’hommes-oiseaus ou des représentations des divinités passées de l’île. Notre attention se porte surtout sur deux tombes ornées de guitares colorées qui sont des petits mausolées dédiés à : « Roberto Pakomio » et à : « Keva Matoto’a Atan » ayant fait partie du groupe musical : « Matato’a »
D’un point de vue procédural, lors d’un décès sur l’île, les funérailles ont lieu à l’église de Santa Cruz. La procession funéraire qui suit accompagne le cercueil dans la rue : « Te Pito o Te Henua » jusqu’à la route côtière qui mène au cimetière. En l’absence de compagnie de pompes funèbres sur l’île, ce sont les membres de la famille du défunt qui s’occupe des funérailles. Les défunts sont toujours enterrés la tête tournée vers le Pacifique.
Ahu Tahai, une osmose entre fiction et réalité
En longeant le front de mer, nous nous dirigeons vers Tahai, un des lieux les plus intéressants de l’île, à proximité directe avec la ville d’Hanga Roa.
Nous découvrons un site étendu qui comprend de nombreux moaï, disséminés en plusieurs regroupements, dont un ensemble de cinq monolithes de tailles différentes, avec pour seuls habits, la nudité de leurs corps, sans artifice ni ambages.
En réalité, Tahai est constitué de plusieurs sites regroupés sur un territoire qui fait face à l’océan et dont les côtes sont constituées partiellement de roches taillées, de telle sorte à créer une sorte de porte d’accostage : « le Hanga Moana Verovero » entouré de rochers coupant comme des rasoirs.
Plus ancien peuplement de l’île dont les vestiges les plus anciens remontent à 700 ans après Jésus-Christ, le site occupe une surface de 250 mètres sur 200. Des fouilles réalisées sur place ont permis de mettre à jour des chambres funéraires ainsi que des maisons bateaux, des constructions consistant en une base de pierres percées de trous dans lesquelles des perches de bois servaient de supports à un toit en herbe.
Si le site comprend des poulaillers en pierre ainsi qu’une maison hare moa, son attrait vient surtout des plateformes de cérémonies : les ahu, qui exposent des moaï en nombre différents.
En arrivant sur le site, le premier ahu qui se trouve à gauche avec cinq moaï est le : « ahu Vai Uri » le second est le : « ahu Tahai » et le dernier portant un pukao est le : « ahu Ko Te Riku »
Le ahu Vai Uri est constitué d’une plateforme en pierres qui comprend aux abords de l’océan, 5 moaï dont le regard est dirigé vers l’intérieur des terres. Parmi les cinq statues, une est un morceau de roche dont seule l’imagination permet d’en reconnaître la forme structurelle. Sur le côté gauche, un socle vide qui devait d’après les anciens, accueillir un moaï, qui se trouve à quelques mètres plus au Sud, près de la tombe de l’anthropologue Mulloy, renversé au sol, à côté d’une tête en pierre usée.
Le ahu Tahai séparé du ahu Vai Uri par une rampe pavée de pierres menant à l’eau, en ce qui le concerne, comprend un moaï solitaire de 4,5 mètres de hauteur qui se dresse sur la plateforme la plus ancienne du site datant approximativement de 700 après Jésus-Christ. Érodée par l’usure, la statue est dotée d’un torse épais et d’un cou large.
Le ahu Ko Te Riku est la dernière des plateformes, situé plus au Nord sur lequel se dresse un moaï unique de 5,1 mètres de haut qui a été restauré avec tous les éléments qui ornaient les anciennes statues terminées. C’est ainsi que la statue qui comprend un pukao, un chapeau cylindrique sculpté dans les scories rouges du volcan Puna Pau a été restauré en accueillant des yeux.
Seul moaï doté d’un regard, constitué de peinture à la différence des anciens dont les yeux étaient en corail blanc avec des pupilles d’obsidienne, il dévoile une figure bien plus humaine ou du moins reconnaissable, semblant fixer de manière pérenne avec bienveillance le monde qui l’entoure.
Le site comprend également la tombe de William Mulloy, le célèbre anthropologue qui a permis à partir de 1955, de restaurer plusieurs sites importants de l’île. À ses côtés, reposent les restes de sa femme Emily Rose, décédée en 2003, qui l’accompagnait durant ses longs séjours sur l’île.
En arrivant sur Tahai, le premier dans lequel nous faisons connaissance avec la culture des moaï, nous sommes subjugués de découvrir ces statues dont nous avons rêvées depuis tant d’années. Nous les admirons sous toutes les coutures et devons maîtriser nos émotions pour ne pas que nos battements de cœur soient trop rapides. Nous souhaitons tout découvrir, tout connaître de cette culture millénaire.
Sur ce site qui est le meilleur moyen d’assister à des couchers de soleil exceptionnels, du fait de sa localisation dans le Sud de l’île, nous nous asseyons face à l’océan et nous nous abandonnons au temps qui passe, un peu comme si la réalité n’avait plus cours.
Nous plongeons nos yeux face à ceux des moaï, une sorte de bataille de regard que nous sommes, à coup sûr, de perdre.
Un sentiment étrange nous pénètre. Un peu comme si nous venions d’effectuer un bond dans le temps. Nous regardons autour de nous : la capitale Hanga Roa dont nous apercevons la périphérie semble immuable. Pourtant, malgré les hôtels, les restaurants, les commerces, ces conséquences urbaines de la fréquentation touristique restent peu visibles Sur la route, peu de voitures circulent. Dans les rues, quelques passants. Nous nous sentons seuls au monde.
Nous sommes rejoints par un habitant qui entame la conversation. L’homme qui tient une rame en bois à deux palettes dans ses mains possède des dreadlocks et une barbe blanchie par les années, lui donnant un côté attendrissant.
C’est alors que le soleil commence à se coucher ; le ciel s’illumine d’un rouge flamboyant. Les statues semblent prendre vie.
Au bout du monde, nous assistons à un moment unique où la fiction et la réalité se rassemblent en une symphonie merveilleuse. Nous nous abandonnons et profitons de ce moment que nous souhaitons graver à jamais dans nos mémoires.
Pu O Hiro
Situé à 2 kilomètres derrière les pétroglyphes de : « Papa Vaka » le site de Pu ou Hiro comprend une pierre utilisée comme instrument de musique par les anciens habitants de l’île.
Entourée de rambardes en bois, la pierre est constituée d’un trou principal à travers lequel, s’engouffre le vent afin de provoquer l’apparition de sons, un peu à la manière des orgues naturelles des Tongas et des Samoas.
Mesurant 1,25 mètre de hauteur, la pierre dégage lorsqu’elle est soufflée, un son similaire à celui d’une trompette, qui, selon les anciens, permettaient aux tribus d’être entendues jusqu’à 3 kilomètres afin d’attirer les poissons du large dans les filets des pêcheurs.
Sur la surface de la pierre, aux abords du trou, se trouvent plusieurs pétroglyphes représentant des formes de vulve, symbole de la fertilité.
Rano Raraku
A la fois, volcan et site archéologique, Rano Raraku, qui se trouve à 20 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, dans la péninsule Poike, est un incontournable de l’île, si incontournable que dans le but de le préserver, les autorités chiliennes en limitent l’accès à une seule visite par personne et par séjour.
A l’origine, Rano Raraku est un volcan qui aujourd’hui possède une hauteur de 160 mètres et un cratère de forme elliptique de diamètre 700 mètres. A la différence des autres volcans de l’île, Rano Raraku est composé d’un unique type de roches : « le tuf de Lapilli » qui est une roche poreuse ayant une faible dureté, spécificité expliquant son appréciation des anciens pour la travailler et la sculpter. Ainsi, la quasi-totalité des moaï a été sculptée grâce à cette roche dont les scientifiques peinent encore à connaître les détails de cette logistique.
Après avoir garé notre véhicule, nous entrons sur le site gardé par un ranger et pénétrons au cœur de ce sanctuaire. Nous découvrons, ébahis, des dizaines de moaï enfoncés jusqu’au cou dans le sol de la montagne sacrée d’où ils furent taillés.
Nous longeons ainsi un petit chemin qui serpente autour des statues nous laissant penser à une longue partition de musique où les percussions sont jouées par le vent qui vient frapper les flancs de cette étendue vallonnée.
Aux pieds du versant extérieur de Rano Raraku, un moaï nommé : « Tai Hare Atua » est allongé sur le sol. Présentant la caractéristique de sa tête fusionnée à son corps, il est défini par une légende qui le considère comme le premier moaï à avoir été sculpté, mais le résultat n’ayant pas atteint l’objectif escompté, il fut laissé à l’abandon.
Dans un silence quasi religieux, nous admirons chacune de ces statues qui se dévoilent sans artifice. Ou du moins, surtout leur tête. Face à nous, le moaï : « Piro Piro » qui présente la caractéristique de posséder un nez allongé. A ses côtés, le moaï : « Hinariru » enterré jusqu’à la poitrine avec sa partie visible qui atteint une hauteur de 4 mètres. Sa figure bien conservée, présente une sculpture délicate et une surface très polie.
Plusieurs moaï déterrés partiellement, présentent sur leur dos, des gravures les habillant avec élégance.
En approchant du cœur de la carrière, nous apercevons sur le sol plusieurs statues taillées en partie, un peu comme si un événement soudain avait interrompu pour l’éternité la tâche de ces ouvriers d’élite d’antan.
Dans la partie inférieure de la carrière, où le rocher commence à monter vers le sommet, se trouve une énorme statue allongée de 22 mètres qui reste figée sur le sol, toujours dans la niche dans laquelle il a été sculpté : le moaï « Te Tokanga »
Nous sommes surpris de découvrir que tous ces moaï sont différents et présentent chacun des caractéristiques qui les rendent uniques. Entre les moaï recyclées, le moaï : « Tukuturi » le moaï agenouillé, nous avançons avec ce sentiment étrange de collectionnite aigue édictée par une célèbre franchise de jeux vidéos : « attrapez-les tous »
En rejoignant l’entrée du site, nous bifurquons à gauche et rejoignons après 300 mètres de march, le lagon intérieur du cratère qui nous permet de bénéficier d’une alternance de couleurs entre le vert de l’herbe omniprésente et l’orange de la terre mélangée à la cendre volcanique accumulée durant les dernières éruptions.
La lagune où les chevaux vont paître et boire, est l’une des principales zones humides de Rapa Nui. En outre, le lieu est l’endroit idéal pour la culture de légumes au milieu des roseaux de Tortora, utilisés par les habitants pour confectionner des objets d’artisanat.
Ahu Tongariki
Ahu Tongariki, à proximité de Rano Raraku est un autre site incontournable de l’île et l’un des plus visités. Il représente également la carte postale de Rapa Nui en consistant en l’assemblage sur une longue plateforme, près de 15 moaï qui se dressent fièrement le dos tourné à l’océan et le regard fuyant vers la montagne sacrée en direction d’un ancien village ayant existé d’antan.
Plus grand centre cérémoniel de l’île de Pâques, Tongariki accueille le visiteur au travers d’un premier moaï esseulé, appelé également : « le moaï voyageur » pour avoir été prêté au Japon lors d’une exposition universelle avant de regagner son emplacement. Son visage, avec ses orbites sculptées, fait face aux autres moaï et semble bien triste de n’avoir pas été inclus sur la plateforme centrale.
A Tongariki, la différence des formes et tailles des statues est surprenante. Les moaï mesurent entre 5,6 et 8,7 mètres de hauteur et seul l’un d’entre eux possède un pukao.
Le site a été entièrement restauré à la suite d’un tsunami passé qui a renversé les géants de pierre, ce travail de restructuration ayant duré plusieurs mois.
Au milieu de cette vaste place, à environ 80 mètres en face de la plate-forme, se trouve une autre énorme silhouette de pierre qui repose sur l’herbe. Ce moai, fendu en deux, est placé sur le dos et lève les yeux vers le ciel.
Nous passons plusieurs heures sur le site, à en faire le tour pour découvrir les motifs particuliers de ces statues qui nous attirent irrémédiablement.
Une sorte de magie embaume l’atmosphère et nous ne pouvons pas détacher notre regard de ces géants qui nous fixent.
Aux pieds des moaï, nous nous inclinons instinctivement afin de montrer à ces géants séculaires le respect que nous leur portons. Ils ont su traverser le temps et rien que pour cette épreuve de force, ils méritent le respect.
Conclusion
Alors que nous avions rêvé de découvrir cette île mythique, nous ne furent durant notre semaine sur place, nullement déçu, bien au contraire. Nous avons pu partager de chaleureux moments des habitants fiers et braves, forts descendants de ces aïeux qui leur ont laissé un riche héritage au travers de ces statues mondialement reconnu.
A plusieurs reprises, nous furent subjugués par la beauté intemporelle de ces géants de pierre et furent pris d’un sentiment étrange de mysticisme fort agréable.
En réalité, effectuer un voyage sur l’île de Pâques est d’une facilité déconcertante. Les hôtels sont nombreux, les prix non excessifs et les infrastructures de belle qualité. Si le voyage peut paraître onéreux à premières vues, en réalité, pour un voyageur qui décide de visiter la Polynésie Française ou le Chili, il s’avère être raisonnable.
Et surtout, incontournable… car outre une découverte de sites archéologiques exceptionnels la force de l’île est de faire voyager le visiteur non pas au travers uniquement de ses trésors, mais dans les tréfonds de son âme.
Un véritable voyage où le mystère est un passager difficile à appréhender mais dont il ne saurait être question de se passer.
Pays des Balkans frontalier de la Hongrie, du Kosovo, de la Bosnie, de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Croatie, du Monténégro et de la Macédoine du Nord, la Serbie, quand bien même ne fait pas partie de l’Union européenne est un acteur incontournable de la région. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
République de l’ex-Yougoslavie à l’histoire récente mouvementée, la Serbie, qui a exprimé à plusieurs reprises le souhait d’être intégré dans l’Union européenne est un pays encore méconnu mais qui possède des richesses culturelles et touristiques uniques.
Du fait de sa guerre avec d’autres pays des Balkans et son opposition à l’indépendance du Kosovo, une de ses régions ayant effectué une sécession de son état, la Serbie a dû subir les rejets de la communauté internationale durant de nombreuses années. Cette mise au ban lui a permis de se remettre en question et de s’ouvrir au monde, tout en se développant d’un point de vue touristique.
Aujourd’hui, la Serbie est un pays facile d’accès, qui a développé ses infrastructures pour les porter au niveau des grandes puissances occidentales. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité fort intéressante et un peuple facilement abordable, d’une chaleur humaine à toute épreuve.
Ainsi, la Serbie est réellement attractive. Elle possède des paysages exceptionnels et des villes d’une beauté absolue, servant de lien entre l’Orient et l’occident. Le coût de la vie y est moindre qu’en France, de l’ordre de 30% et les infrastructures sont neuves pour la plupart, avec des autoroutes récentes et des routes qui permettent de circuler en toute sécurité.
Nous avons visité ce pays en deux étapes et la seule déconvenue subie est l’attente aux frontières qui peut s’avérer longue avec la Hongrie, l’autoroute principale reliant les deux pays étant une zone de passage obligée pour les conducteurs souhaitant se rendre en Turquie.
Avec près de 185 000 habitants et située dans le Nord-Est du pays, Niš est une des plus belles villes de Serbie. En rejoignant le centre historique, il est possible de découvrir son architecture ancienne, dont l’inspiration ottomane se retrouve surtout au travers de sa forteresse, dont le système défensif, partiellement conservé, a été conçu de 1719 à 1723.
Aux abords d’une rivière qui traverse la ville, de nombreux cafés et restaurants accentue un certain dynamisme urbain. Les berges de la rivière comptent également plusieurs tours défensives, ainsi que de nombreuses œuvres d’art.
Plusieurs ponts permettent de rejoindre le centre historique dans lequel, plusieurs bâtiments marquent une judicieuse utilisation. Outre un hammam construit au XVème siècle, aujourd’hui transformé en restaurant, et la mosquée Bali-bey, construite entre 1521 et 1523 et qui abrite aujourd’hui une galerie d’art, le centre comporte également l’« allée des rétameurs » qui intègre nombre de maisons qui remontent au XVIII e siècle.
Avec une prépondérance des styles néo-classique et néobaroque, parfois mêlés dans le même édifice, l’allée des rétameurs est une des allées principales de la ville. Elle comprend l’université et le Musée national, édifiés en 1894. L’hôtel de ville, construit entre 1924 et 1926 y possède le même agencement et une inspiration similaire. La maison de la famille Stambolija commencée en 1875 et caractéristique du style balkanique est un véritable trésor architectural et un incontournable à ne pas louper.
La ville de Niš possède des églises intéressantes sur le plan architectural. Parmi elles : l’église Saint-Nicolas, le Mali Saborni hram et l’église Saint-Pantaléon. Outre les sites historiques de Mediana, de Ćele kula, du mont Čegar ou du camp de concentration de Crveni krst, la ville offre également le visage d’une Serbie accueillante et sincère.
Après un pont qui enjambe la rivière, un petit parc dont l’allée centrale est parsemée de bancs donne la possibilité de partager un pan de la vie locale. Alors qu’un homme s’hydrate au robinet d’une fontaine, plusieurs hommes tentent de dresser une de leurs créations, assurant la promotion de leur école.
Dans le cœur de la ville, une place surmontée d’une belle statue d’un cavalier permet d’accéder au centre piéton qui possède nombre de commerces bien achalandés.
Sremski Karlvoci
Comptant 8 750 habitants, Sremski Karlovci est une commune située dans la province autonome de Voïvodine et une ville dont l’architecture du début du XIXème lui permet de se napper dans un style néoclassique visible. Le Stefaneum, construit en 1903 en est un de ses bâtiments phares. il abrite aujourd’hui l’Institut du Peuple serbe et de la communauté serbe internationale. L’hôtel de ville construit entre 1808 et 1811 est également de style néoclassique ; son architecture présente un mélange de style baroque et de style néo-Renaissance.
Après avoir garé notre véhicule dans le centre, juste face à nous, un petit marché nous permet de prendre le pouls de la ville.
Ici et là, quelques vendeuses tentent de nous proposer quelques fruits et alors que nous arpentons les allées à cette heure de la journée, désertée par les vendeurs, nous dépassons le Lycée municipal qui a été construit à la fin du XVIIIème siècle ; il possède une bibliothèque de 18 000 livres considérée comme la plus ancienne bibliothèque scolaire du pays. A ses côtés, le séminaire orthodoxe de Sremski Karlovci, créé par le métropolite Stevan Stratimirović, date de 1794 et surprend par son architecture.
La ville comprend de nombreuses églises qu’il est nécessaire de visiter. La Cathédrale Saint-Nicolas, construite en 1758 dans un style typiquement baroque, possède une œuvre peinte par Teodor Kračun. Tout comme l’église de : « la Très Sainte Mère de Dieu » édifiée en 1746, qui possède en ce qui la concerne une iconostase baroque peinte par Dimitrije Bačević, un des peintres les plus célèbres de la ville.
Sur la place centrale, nous faisons la connaissance d’un homme portant sur la tête un chapeau de paille avec lequel nous échangeons quelques bribes de mots. Il nous indique d’un geste de la main, la Chapelle de la paix que nous ne devons pas manquer ainsi que l’église catholique de la Sainte-Trinité, conçue en 1735 et qui a été plusieurs fois aménagée tout en gardant le charme de sa construction initiale.
Lorsque nous prenons grand soin de nous promener autour de la place agrémentée de nombreux restaurants et cafés, nous faisons une halte devant la fontaine aux quatre lions, édifiée en 1799, pour célébrer la mise en eau du premier service de canalisations de la ville.
Novi Sad
Englobant 231 798 habitants et se trouvant sur la route qui relie Subotica à Belgrade, Novi Sad, outre sa place importante dans la culture serbe, est un important carrefour économique et financier du pays.
Lorsque nous rejoignons le centre après avoir franchi une sorte de petit tunnel aux allures d’une porte d’entrée, nous nous garons et découvrons une petite ville dans laquelle il fait bon vivre.
Nous écoutons avec attention un homme atteint de déficience visuelle chanter, alors que son collègue joue un air d’accordéon qui nous prend aux tripes.
Novi Sad possède plusieurs parcs dont le plus fréquenté est le Dunavski qui s’étend sur 3,7 hectares et abrite de nombreuses sculptures. D’un point de vue religieux, la ville comporte la cathédrale orthodoxe Saint Georges qui présente un côté sobre au travers de sa façade tendant sur le rose pâle.
L’église catholique du Nom-de-Marie, quant à elle est plus majestueuse. Construite entre 1892 et 1894, sur des plans de l’architecte hongrois György Molnár, elle se trouve sur la place de la liberté que nous rejoignons. La place est dominée par le Monument de Svetozar Miletić, érigé en l’honneur du grand défenseur des Serbes de Voïvodine. La statue monumentale en bronze est une œuvre du sculpteur croate Ivan Meštrović et elle a été dévoilée sur la place en 1939.
Sur la place nous découvrons également l’hôtel de ville, construit en 1895 toujours sur des plans de György Molnár. Étant de style éclectique, avec une dominante du style néo-Renaissance, il possède une façade principale, richement décorée. Nous faisons également connaissance avec plusieurs autres bâtiments d’exceptions dont l’ex-maison de la JNA, un bien classé comme monument culturel de grande importance ainsi que l’ancien building de la Caisse d’épargne de Novi Sad, réalisé en 1904 sur des plans de l’architecte Lipót Baumhorn, et un autre bâtiment connu sous le nom de l’« Homme de fer » conçu par l’architecte Béla Peklo en 1908 et caractéristique du style de la Sécession hongroise.
Nous parcourons ensuite la rue piétonne Zmaj Jovina qui comprend nombre de cafés et restaurants avant de rejoindre la rue Dunavska dont l’entrée est marquée par la présence d’une statue de femme tendant son bras vers le ciel. La rue comporte nombre de maisons inscrites sur la liste du patrimoine culturel de Serbie.
Dans un autre secteur de la ville, sur le Sunčani kej, le monument sur le quai, également connu sous le nom de : « La Famille » est une œuvre du sculpteur Jovan Soldatović, dédié aux victimes du raid de janvier 1942 ; il est également inscrit sur la liste des sites mémoriels de grande importance du pays.
Si la ville comprend de nombreux monuments touristiques, la municipalité, c’est-à-dire le territoire englobant les communes voisines en possède tout autant. Il conviendra ainsi de citer : l’église orthodoxe Saint-Côme-et-Saint-Damien à Futog, l’église catholique du Sacré-Cœur-de-Jésus à Futog, le château Chotek à Futo