Entourée par la Syrie et l’Iraq au cœur du Moyen-Orient, la Jordanie est pourtant un océan de stabilité dans une région réputée perpétuellement conflictuelle. Alors que nous l’avions visitée, il y a près d’une décennie, nous avons choisi d’y retourner pour la découvrir de manière complète et de vous en restituer grâce à cet article, sa quintessence.

 

Intégrée dans une région appelée le : « Moyen-Orient », avec des pays tels que : l’Irak, l’Arabie Saoudite, le Yémen, Oman, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Koweït, l’Iran et l’Afghanistan à la différence du : « Proche-Orient » qui lui englobe : la Turquie, Chypre, Israël, la Palestine, la Syrie et le Liban, la Jordanie est considérée par de nombreux voyageurs comme un pays devant être particulièrement visité, tant les trésors qu’il possède sont nombreux.

Outre ses sites séculaires : Jerash et Petra, le pays s’étend de la mer Morte à la mer Rouge et comporte le Wadi Rum, un désert usité par Hollywood comme un socle cinématographique pouvant accueillir des tournages transposant les lieux d’action hors de notre planète. Preuve en est, s’il en faut encore, de la présence dans le pays, de paysages uniques et exceptionnels.

Lors de notre première accession au pays, nous avions découvert un univers chaleureux composé d’un peuple enclin au partage. Nous avions également remarqué nombre de places mythiques qui nous avaient permis de vivre une expérience réellement déroutante. Mais sans être rassasiés, l’impression que le pays avait encore tant à nous offrir et créant en nous une sorte de frustration latente lorsqu’après coup nous avions pris conscience de l’existence de sites si intéressants que de ne pas les découvrir lors de notre précédente venue était un crime ou du moins une véritable faute.

Alors que durant les deux ans de pandémie, nous avons surtout voyagé en France et en Europe, lorsque possibilité nous fut donnée de prendre à nouveau un avion moyen ou long courrier, l’évidence de rejoindre la Jordanie fut claire.

Néanmoins, à la différence de la vie d’avant où voyager était aussi simple que respirer, il a fallu nous y préparer.

En recherchant les billets d’avion, nous tombons sur une offre que nous ne pouvons pas manquer : 80 euros le billet aller et retour avec la compagnie Ryanair. Sans bagage en soute cependant. En le rajoutant ou du moins 1 bagage pour 3 passagers, économie oblige, il faut compter 321 euros pour le groupe dans son intégralité. Pour ce faire, nous passons par le site https://www.kiwi.com/fr/

A ce prix, les billets comportent obligatoirement des escales. Dans notre cas, elles s’élèvent au nombre de 1 pour l’aller et le retour. Ainsi, pour l’aller, après un départ à l’aéroport de Charleroi-Bruxelles, le stop est effectué à l’aéroport de Milan-Bergame pour une nuit entière.  Pour le retour, l’escale est à effectuer toujours à l’aéroport de Milan-Bergame mais pour une durée de 6 heures en pleine après-midi. Par contre, au travers de cette configuration, nous devons trouver un parking pour laisser notre véhicule à l’aéroport de Charleroi. Après quelques recherches sur Internet, nous optons pour un parking surveillé au coût de 4 euros par jour. Ce dernier se trouvant un peu loin de l’aéroport, une navette prévue par les propriétaires permet de rejoindre l’aéroport en toute facilité. Les seuls inconvénients de ce mode de gardiennage : le parking est ouvert tous les jours jusqu’à 00 h 00, ce qui oblige à rentrer avec pour obligation le respect de cette tranche horaire et l’obligation de marcher un peu avec ses bagages, la navette s’arrêtant aux abords d’une entrée aéroportuaire, située à une dizaine de minutes de marche du Terminal d’embarquement.

Pour entrer en Italie, nous devons remplir un questionnaire aérien dans lequel nous indiquons notre état vaccinal ; étant donné que nous avons été vaccinés grâce au vaccin Pfyzer, nous l’indiquons dans le formulaire. Cependant, il ne nous sera pas demandé.

Pour entrer en Jordanie, nous devons remplir également un formulaire aérien. Cependant, il ne nous sera pas demandé.

Par contre, nous devons effectuer une déclaration en ligne sur le site https://www.gateway2jordan.gov.jo/form/ qui permet d’obtenir un QR code qui sera contrôlé en Italie avant de prendre notre avion pour la Jordanie.

Nous devons également effectuer un Test PCR de moins de 72 heures avant le décollage ; le test ne nous sera pas demandé.

Pour les non vaccinés, un second test doit être effectué en Jordanie ; étant donné notre condition vaccinale, nous pourrons rejoindre directement les contrôles de l’immigration.

Nous devons enfin, souscrire une assurance voyage couvrant les frais éventuels liés au Covid. Cette assurance étant intégrée dans notre contrat habitation, il ne sera pas nécessaire de la souscrire. Cette assurance nous sera exigée avant notre embarquement pour la Jordanie. Trois touristes allemands ne la possédant pas seront refoulés juste devant nos yeux en Italie, sur le Tarmac de l’aéroport.

Une fois les formalités administratives effectuées, il nous faut réserver un véhicule. Pour nous aider dans notre recherche, nous choisissons d’effectuer cette réservation sur le site : https://www.opodo.fr/offres/

Nous trouvons une voiture pour un coût de 20 euros par jour. Par contre, revers de la médaille, le loueur ne se trouve pas dans l’aéroport d’arrivée, mais à une quinzaine de kilomètres. Et ce afin de pouvoir pratiquer des prix bas de l’ordre de 50% moins chers que les sociétés de location traditionnelles qui se trouvent au sein de l’aéroport et qui sont tributaires concomitamment d’un parc moins fourni et de taxes plus importantes à régler. La société de location est la société Arena consultable directement sur le site http://www.arena-jo.com/site/

En arrivant à Amman, capitale de la Jordanie, nous devons appeler le loueur qui vient nous récupérer à l’aéroport. La première voiture qu’il nous propose ne nous convient pas car sa centralisation est défectueuse et nous demandons à en changer, ce qu’il accepte non sans quelques grimaces. En outre, nous devons verser une caution de 350 dinars jordaniens qui couvrent à la fois les infractions routières éventuelles et les dommages causés au véhicule. Cette caution nous sera reversée en fin de séjour.

Une petite précision importante à souligner : nous avons préféré souscrire une assurance complémentaire de 40 euros pour toute la durée de la location au sein du groupe Axa afin de couvrir les dommages éventuels sur le véhicule. Une sorte de rachat de franchise en quelques sortes.

Par le biais du site https://www.booking.com/ nous réservons avec possibilité d’annulation quelques chambres afin de bloquer les prix procurés par notre statut Genius qui nous permet d’obtenir de belles réductions sur certains établissements.

Afin de bénéficier d’un GPS, à l’aéroport d’arrivée, nous achetons une carte sim locale de l’opérateur Orange, qui nous donne droit pour 10 jour, à près de 15 Gigas d’Internet, le tout pour une somme accessible de 15 dinars jordaniens, soit une vingtaine d’euros au cours du jour.

En ce qui concerne le visa, il est possible de le faire directement à l’aéroport au prix de 40 dinars jordaniens. Néanmoins, depuis quelques années, le pays a mis en place sur le site https://www.jordanpass.jo/Default.aspx le Jordan pass, qui permet d’acheter avant de bénéficier d’une offre pour un coût de 70 dinars jordaniens comportant un visa plus une entrée dans près de 40 sites du pays, dont le site de Petra, nouvelle merveille du monde qui a elle seule revient à près de 50 dinars jordaniens.

Les sites acceptés par le Jordan pass sont :

Petra
Jerash
Wadi Rum
Amman Citadel
Ajloun Castle
Umm Qays
Qasr Al-Azraq
Quseir Amra
Karak Castle
Pella
AlHallabat
Umm Ar-Rasas
Umm Qays Museum
Umm al-Jimmal
Shobak Castle
Al-Hamimah
Museum of Popular Traditions – Amman
Jordan Archaeological Museum
Aqaba Museum
Madaba Archaeological Museum
As-Salt Museum
St. Elijah’s Hill (Tal Mar Elias)
Dar Al-Saraya Museum – Irbid
Karak Museum
Iraq Al-Amir
Qasr Al-Kharranah
Roman Theatre Amman
Qasr Al-Mushatta
Qasr Hammam Al-Sarh
As-Salt Historical Museum
Madaba Archaeological Park
Church of the Apostles
Burnt Palace – Madaba
Lowest Place on Earth Museum
Aqaba Castle
Rehab / Al-Mafraq

Le Jordan pass est un peu plus cher en fonction du nombre de jours passés à Petra. Par contre, une seule entrée sur ce site mondialement connu permet de le rentabiliser.

L’entrée par voie terrestre à Aqaba ne nécessite pas de visas pour au moins 3 nuits passées dans le pays ; le Jordan pass n’est ainsi pas rentable lors de cette situation précise. En outre, l’accès aux sites religieux : Mont Nebo, église Saint Georges de Madaba, Site de baptême du Christ à Bethanie ne sont pas inclus dans le pass. Pour le site de baptême du Christ à Bethanie, il est possible de bénéficier d’une réduction de 33 % en réservant l’entrée directement sur le site en même temps que le Jordan pass.

En arrivant directement à l’aéroport, une fois le second test PCR évité, nous présentons nos jordan pass à des policiers présents qui nous les tamponnent ; il ne nous reste plus qu’à passer les contrôles de l’immigration qui nous prennent en photo et nous tamponnent nos passeports, en nous agrémentant d’un joyeux : « Welcome in Jordan » Le ton est donné ; la Jordanie, qui a dû subir depuis plus de 5 ans, un afflux massif de migrants iraquiens et syriens n’a pas perdu son légendaire hospitalité, ouvrant la voie à un séjour s’annonçant riche en émotions.

 

Pour découvrir de manière encore plus complète notre visite de la Jordanie, n’hésitez pas à vous rendre sur les liens suivants qui comportent en photos, l’intégralité du voyage que nous avons effectué. Ces récits photographiques vous dévoileront sans rien vous cacher et avec un minimum de texte, le pays tel qu’il est.

Récit de voyage du Nord du pays : https://hors-frontieres.fr/nord-de-la-jordanie-de-amman-aux-sites-bibliques/

Récit de voyage du Centre du pays : https://hors-frontieres.fr/centre-de-la-jordanie-de-la-mer-morte-au-sources-aux-main-hot-springs/

Récit de voyage du Sud du pays : https://hors-frontieres.fr/sud-de-la-jordanie-de-petra-au-wadi-rum/

 

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Amman, la blanche

Après avoir récupéré notre véhicule et mangé un poulet entier…avec les doigts…les vacances nous libérant un peu du poids des convenances, nous entrons dans la capitale du pays : Amman, qui dévoile la blancheur de ses habitations.

Le périphérique passé, la frénésie de la circulation commence à libérer sa horde de fourmillements sonores tandis que nous nous rendons, aidés de notre téléphone armé de notre nouvelle carte Sim jordanienne, à l’amphithéâtre de la ville face auquel nous nous garons.

Construit entre 138 et 161 après Jésus-Christ par l’empereur Antonin le Pieux, il est situé derrière l’emplacement de l’ancien forum et s’adosse au flanc d’une colline en s’intégrant parfaitement dans un site qui le circonscrit et qui représente pour les habitants de la ville, un formidable terrain de jeu, le théâtre antique étant encore souvent utilisé pour des spectacles.

En franchissant l’entrée dans laquelle nos Jordan pass sont contrôlés, nous dépassons deux commerces dont un vendeur de glace vêtu à la turque qui nous salue en hochant la tête. Il nous faut traverser une grande place sur laquelle des enfants courent, joyeusement, pour enfin pénétrer au sein de ce lieu chargé d’histoire.

A peine entrés, nous sommes accueillis par plusieurs habitants qui nous réclament des photos, surtout pour les membres de la gente féminine du groupe. Une photo, puis deux ; nous nous prêtons au jeu, quand bien même un vieillard un peu plus…disons attachiant…insiste. Mais avec bienveillance.

Nous en profitons pour enjamber les marches et admirer la vue avec hauteur, là où les images des spectacles d’antan défilent sous nos yeux.

Sur place, nous entamons la discussion avec un couple de polonais, dont la femme parle couramment le Français. Elle nous explique qu’elle découvre la capitale en compagnie de son conjoint et d’un guide qui les abreuve de connaissances. Elle nous donne son numéro de téléphone ; il s’agit de Ahmad, joignable au 00962799865582 ou sur le jridi.ahmad@gmail.com

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En quittant le théâtre, nous faisons un arrêt au cœur du quartier Al-Abdali, un des quartiers les plus touristiques de la ville, avant de rejoindre la mosquée du roi Abdallah construite entre 1982 et 1986. Mais nous leur préférons les rues animées du vieux centre et ses souks dans lesquels nous trouvons la vie locale pétillante.

En arpentant les trottoirs sur lesquels les marchandises débordent, la vue se mêle à l’odorat, une fusion parfaite de ce que l’humanité porte au mieux en avant : la vie. De tous âges, les locaux échangent dans un calme apparent. Les produits passent de mains en mains. Ici une robe, là, une paire de chaussures. Sans en comprendre le moindre mot, nous en ressentons pourtant toute la compréhension, comme si le langage non verbal parvenait à nous donner les codes de leur communication.

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Les Jordaniens, sourire aux lèvres nous agrémentent d’interrogations et de sincères salutations et nous passons de ruelles en ruelles, avec toujours cette attention omniprésente. Non pas l’attention usitée au cœur d’un danger, le pays étant d’une bienveillance sans pareille, mais l’attention créée par l’envie de ne pas perdre une miette de ce spectacle auquel nous sommes attachés.

En rejoignant les hauteurs de la ville pour atteindre la citadelle Jabal al Qal’a, nous ne résistons pas à faire une halte à une terrasse panoramique dont la vue qui s’ouvre sur la capitale dépasse l’imaginaire. Face à nous, le théâtre que nous venons de quitter et qui de l’emplacement où nous nous trouvons, semble encore plus grand.

Après avoir garé notre véhicule sur le parking de la citadelle et présenté nos Jordan pass à un gardien qui ne s’attarde pas dessus, le site s’ouvre à nous avec en prime un magnifique coucher de soleil qui nous émerveille.

Surplombant la ville, la citadelle est entourée par une muraille qui en protège le monument phare : le temple Hercule, qui émerge telle une flèche dressée vers le ciel de ce musée ouvert. En nous engouffrant dans les allées, soigneusement entretenues, nous nous inspirons de ce site dont l’occupation est attestée depuis le Néolithique.

Le soleil se couchant de bonne heure sous ces latitudes à cette période de fin d’année, nous nous empressons de nous placer face à l’arche du temple pour en admirer la disparition de l’astre, rapidement remplacé par une belle lune qui pudique, nous laisse apercevoir son croissant.

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Immédiatement, l’aura de la nuit pointe le bout de son nez, ce qui suffit à plonger la ville dans les pénombres dont la noirceur est brisée aléatoirement par les phares des véhicules que nous croisons en nous rendant à la Raimbow street, notre dernière visite de la journée.

La rue illuminée de plus belle, tranche avec les rues plus authentiques aperçues jusque-là, mis à part peut-être du quartier moderne Al-Abdali, avec cependant, un cachet bien plus propice à la découverte. Quelques lampions accrochés sur un fil qui traverse la rue dans laquelle nous nous garons, nous sommes surpris à plusieurs reprises à humer avec délectation les senteurs des chichas dont le nombre important de bars rend atmosphériquement usuel.

Les restaurants de la rue sont abondants et tous rivalisent d’imagination pour communiquer sur la qualité de leurs produits qu’ils tentent de mettre en avant. Best Shawarma, best Kebab…

Nous nous laissons finalement tenter par un Shawarma pris dans une rue dont l’éclairement intensifie le regard sur plusieurs dizaines de parapluies accrochées sur un fil et dans laquelle, plusieurs jordaniennes sympathisent avec nous, le temps d’une discussion qui permet à nos sandwichs consommés dans un ancien camion de pompier, d’être préparés. Une détente essentielle à cette heure de la nuit qui nous permet de profiter de la douceur des températures estivales de la Jordanie.

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Jerash

Le lendemain matin, après une heure de route en provenance de la capitale dans laquelle nous avons passé la nuit au Conroy hotel, un quatre étoiles pour un coût de 39 euros, petit-déjeuner compris, nous entrons dans la ville de Jerash, appelée également Gerasa.

En circulant dans la ville moderne de 135 000 habitants, il est impossible de louper le site de l’ancienne cité éponyme qui en a fait la renommée. Ou du moins, l’arc d’Hadrien construit à son entrée sud. C’est d’ailleurs à l’aperçu de cet arc qu’il convient de tourner pour trouver le parking sur lequel nous laissons notre véhicule, juste face à un restaurant dont le patron en bon vendeur, tente directement de nous faire asseoir à une de ses tables.

En pénétrant dans le site, nous devons franchir une salle emplie de vendeurs de souvenirs qui rivalisent de formules toutes faîtes pour tenter de nous faire stopper au-devant de leur stand. Sans réelle insistance, il convient de le préciser.

Nous présentons notre Jordan pass qui est survolé par le gardien des lieux et pouvons partir à la découverte de cette cité mythique, fondée selon la légende par Alexandre le Grand himself à la fin du IV ème siècle avant Jésus-Christ, cette origine étant toutefois putative, les fouilles effectuées sur place ne la délimitant qu’au II ème siècle avant Jésus-Christ.

Fort de nos quelques connaissances et d’un plan traduit en Français et remis à l’entrée du site, nous franchissons l’arc d’Hadrien, monumental construction de 25 sur 21, 5 mètres avant de rejoindre l’hippodrome, un des plus petits du monde romain.

Après avoir arpenté un petit chemin de terre qui nous laisse déjà apercevoir sur les côtés, de belles colonnes, nous découvrons les temples de Zeus et d’Artemis, dont l’un d’entre eux abrite une exposition temporaire, plus ou moins étalée dans le temps.

En franchissant une autre porte et en grimpant quelques escaliers en bois qui n’ont rien d’antique, nous nous retrouvons au cœur du forum ovale, une place entourée de hautes colonnes et qui faisait office concomitamment de place publique, d’agora et de marché.

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De là, nous nous engouffrons dans la cité en empruntant une rue pavée qui nous transpose aux périodes fastes de la cité. Circonscrite par une multitude de colonnes et de vestiges d’habitation, la rue nous permet d’entrer dans le cœur du site, celui qui comprend les monuments les plus intéressants, dont la cathédrale et le temple d’Artemis au milieu desquels nous nous engageons sur un grand escalier, qui porte à nos yeux, plusieurs vues dégagées qui égayent notre plaisir visuel et s’étendent jusqu’à la muraille qui entoure Jerash.

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Une, voire deux églises plus loin, nous retournons au forum ovale en faisant une halte à l’amphithéâtre dans lequel, deux musiciens égayent auditivement nos oreilles. Il faut dire que le joueur de cornemuse particulièrement doué est une institution sur le site.

Umm Qeis

A 1 heure de route de Jerash, au Nord de la ville d’Irbid, le site d’Umm Qeis accessible avec le Jordan pass permet aux visiteurs de se plonger dans le passé de la ville antique de Gadara.

Inscrit depuis 2001 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco, le site se trouve sur une arête étroite s’étendant des montagnes de Gilead vers le Jourdain. Dans la ville se trouvent les ruines de deux théâtres, d’une basilique, d’un temple et de nombreux autres bâtiments majestueux. Une rue pavée bordée d’une double colonnade, traverse la ville d’est en ouest.

Malgré plusieurs rénovations qui tranchent avec la pureté des pierres d’antan assemblées en la forme traditionnelle qu’elles auraient pu avoir, le site a conservé une certaine forme d’authenticité, la végétation ambiante et le peu de visiteurs renforçant ce côté avéré.

 

As-Salt, l’ancienne capitale du pays

Ancienne capitale de la Jordanie, As-Salt est aujourd’hui une ville de taille moyenne qui comprend 91 400 habitants ; au cœur de la ville, un carrefour entraîne un long embouteillage et son concert de klaxons qui l’accompagne ; en arpentant une des rues commerciales de la ville, nous sommes invités à plusieurs reprises par des habitants, fiers que nous nous intéressions à eux ; il faut dire que la ville, si elle propose plusieurs musées, est souvent située en-dehors des circuits touristiques. Pourtant, elle possède une belle petite place sous-jacente à une mosquée. En outre, ancienne cité fortifiée, les vestiges de son passé glorieux rejaillissent lorsque les visiteurs prennent le temps de s’y intéresser.

En quittant la ville, nous sommes alpagués par Ibrahim, le patron d’un restaurant traditionnel qui nous invite à découvrir son antre, dans laquelle, il nous concocte de bons petits plats : un kebab, une brochette et une spécialité à base de poulets.

Le repas que nous prenons tranquillement nous restaure complètement et nous fait du bien ; l’ambiance apaisante du restaurant nous procure une grande satisfaction, qui plus est lorsque le responsable, satisfait de voir des touristes déguster sa cuisine, nous invite à la découvrir plus en profondeur. Ainsi, au milieu de la frénésie créatrice de ses équipes, nous nous régalons

Al-Maghtas ou Béthanie-au-delà-du-Jourdain

Selon l’évangile attribué à Jean, Béthanie au-delà du Jourdain est un des deux lieux où baptisait Jean le Baptiste et où il aurait rencontré pour la première fois Jésus et dans lequel il l’aurait baptisé. Quand bien même, la localisation exacte de cet emplacement est sujet à débat, nombre de preuves l’attribuent à Béthanie, une place sur la rive est du Jourdain, situé à 10 kilomètres au sud-est de Jéricho, en face du site de Bethabara.

Le Pape Jean-Paul II a visité le site en mars 2000, tout comme Benoît XVI en mai 2009 et François en mai 2014.  Le 5 juillet 2015, le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et devient ainsi le cinquième site classé du pays.

En nous rendant avec notre véhicule sur place, nous sommes refoulés par des militaires, un refoulement cordial qui nous oblige à retourner d’un kilomètre en arrière, sur le parking de la véritable entrée du site, qui doit se faire en bus.

Une fois sur place, nous présentons nos tickets réservés concomitamment avec le Jordan pass et qu’au moment de la réservation, nous avons pu payer 30 % moins chers et patientons avec les autres visiteurs jusqu’à ce que le bus qui effectue une rotation toutes les heures vienne nous récupérer.

Après quelques minutes de route, le bus nous dépose à un arrêt au cœur du site et toujours chaperonnés par notre guide, nous pouvons commencer notre visite des lieux. Notre premier arrêt concerne une église orthodoxe dans laquelle sont exposés plusieurs objets liturgiques ; en quittant l’église en empruntant un chemin constitué de petits cailloux, nous arrivons ensuite face à la Palestine qui semble nous tendre les bras.

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Les arrêts ne durent pas plus de cinq minutes et le guide n’étant pas prêt à louper le bus qui viendra nous récupérer, accélère la cadence, en omettant à plusieurs reprises de nous attendre. C’est alors que nous arrivons sous un porche protecteur surplombant une petite étendue d’eau. A voir les mosaïques placées sur un mur tout de bois vêtu et les explications posées sur un panneau, nous y sommes : l’endroit dans lequel a été baptisé Jésus-Christ.

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Malheureusement, nous ne pouvons pas nous approcher de la source d’eau et devons suivre le groupe qui en effectue le tour. A un moment, alors que nous apercevons une autre mosaïque, nous voyons un homme qui enjambe une petite barrière pour se rapprocher du cœur du site qu’il rejoint en descendant un petit monticule de terre.

Délicatement, il touche l’eau et commence à prier dans une langue que nous ne comprenons pas ; nous regardons autour de nous et apercevons que le guide et le groupe nous ont totalement oubliés. Loin devant, nous sommes seuls, placés juste face à une petite cordelette qui nous sépare d’un endroit unique dans lequel nous souhaitons nous approcher.

Nous enjambons la cordelette et nous nous approchons le cœur palpitant, tant notre foi est grande, de l’homme priant, qui après un dernier signe de croix, libère la place non sans avoir encore une fois touché l’eau purifiée.

A notre tour, nous touchons cette eau et prenons quelques instants pour admirer les moindres détails du site. Nous abreuvons nos corps, galvanisés par cette eau purifiante et rejoignons le guide que nous croisons sur le chemin alors que prenant conscience de notre absence, nous regarde de bas en haut. Les quelques gouttelettes perlant sur nos fronts nous trahissent. Mais il garde le silence.

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En sa compagnie, nous nous rendons non loin du fleuve Jourdain, dont l’accès qui se trouve à une encablure de la Palestine est encadrée par un militaire. Une belle église possédant de beaux vitraux multicolores apporte à l’endroit sensible, une atmosphère paisible, presque dichotomique. Tour à tour, nous avons la possibilité de toucher l’eau du Jourdain, avant de repartir et de faire une halte dans l’église orthodoxe visitée en amont afin d’y effectuer quelques emplettes.

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Les sources de Moïse ou Mose’s springs

Au cœur d’un désert aride dans lequel rien ne pousse, nous partons à la recherche des sources de Moïse. Ainsi, en nous rendant au Mont Nebo, à moins de 5 kilomètres de notre arrivée, une bifurcation de notre route nous emmène aux tréfonds d’une vallée au passage sinueux sur lequel nous abandonnons notre véhicule, juste en face de plusieurs maisons en ruine aux abords desquelles un homme que nous interrogeons sur la présence des sources nous rassure par un : « It’s here »

Nous le rejoignons et gentiment, il nous accompagne jusqu’à un petit chemin sur lequel nous devons nous engouffrer et marcher plusieurs dizaines de mètres en enjambant les crottes de dromadaires et les cailloux instables.

Si en contrebas, nous apercevons un peu de verdure au travers de palmiers dont nous distinguons une vague forme, le paysage alentour ne nous permet pas d’imaginer en ce lieu désertifié, la présence des Mose’s springs. Et pourtant, en enjambant un petit monticule et alors que nous ne l’apercevions pas, la grotte contenant les sources de Moïse émerge et semble irréelle. Tout de vert vêtue, elle est une oasis méconnaissable et inimaginable dans ce désert sec où seules les roches semblent être à leur place.

Après une énième enjambée précautionneuse, nous pénétrons en son sein et malgré la quantité importante de déchets jonchant le sol, l’endroit est paradisiaque. A plusieurs reprises, les sources continues déversent leur eau pure et limpide dans une grotte emplie d’une atmosphère de bien-être et de sécurité.

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Nous n’hésitons pas à nous abreuver à sa source et à nous asperger le visage et les cheveux, prenant un grand plaisir à reposer nos corps et nos esprits en nous laissant bercer par le mouvement perpétuel de l’eau qui s’écoule.

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Le mont Nebo

En arrivant au mont Nebo, nous nous garons sur le parking prévu à cet effet et découvrons le paysage de la vallée du Jourdain qui se trouve en contrebas, mêlant au travers de ses couleurs brunes et vertes la particularité d’une terre paradoxalement fertile et aride.

L’entrée au mont Nebo n’étant pas incluse dans le Jordan pass, nous payons les 3 dinars jordaniens que nous réclame l’agent d’accueil et pouvons entrer dans ce lieu chargé d’histoire.

Dans la bible, Moïse, interdit d’entrer sur la Terre promise vers laquelle il a conduit les Hébreux sortis d’Égypte, observe le Pays de Canaan du haut de ce mont de plus de 800 mètres, et y meurt à 120 ans. Comme toujours avec les lieux bibliques, différentes interprétations sont amenées par les historiens ; néanmoins, la tradition chrétienne fixe la tombe de Moïse sur ce mont.

En entrant sur le site, nous dépassons le monument du Jubilé de l’an 2000 érigé à l’occasion de la visite du pape Jean-Paul II et découvrons sur le sol, plusieurs mosaïques anciennes. Sur le côté, l’Abu Badd, une pierre en forme de roue suscite les interrogations.

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En continuant notre visite, la basilique du mausolée de Moïse constituée d’un ensemble de constructions et restructurations reste le bâtiment principal du site, composé du sanctuaire primitif, de l’ancien diakonikon-baptistère, de la chapelle du baptistère sud et de la chapelle de la Théotokos.

Avant de pénétrer dans cet édifice qui abrite une collection importante et unique de mosaïques, nous faisons face au monument du Serpent d’airain, œuvre du sculpteur italien Giovanni Fantoni.

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Dans la basilique, avant d’allumer plusieurs bougies, nous admirons des œuvres majeures de l’art biblique, fusionnant le passé et le présent dans une symbiose visuelle intelligemment agencée. Un incontournable qui revêt la forme d’une exposition permanente de représentations bibliques.

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Madaba

A 30 kilomètres d’Amman et peuplée de 86 000 habitants, Madaba est un véritable musée à ciel ouvert. En entrant dans la ville, immédiatement, nous sommes frappés par l’omniprésence de bâtiments architecturaux antiques, dont nombre d’églises.

Alors que nous arpentons le centre-ville, composé de rues pavées et de plusieurs commerces tenus par des Jordaniens fort sympathiques, nous rejoignons l’église Saint-Georges dont l’accès se trouve derrière une porte devant laquelle, deux hommes d’un certain âge jouent à la belote. Nous les regardons amusés, s’engueuler gentiment.

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L’entrée de l’église Saint Georges, au coût de 3 dinars, non inclus dans le Jordan pass nous permet de découvrir un bâtiment religieux unique qui présente sur son sol, la plus ancienne carte en mosaïques de la Terre sainte. Sur les murs, d’autres mosaïques plus récentes attirent l’œil du visiteur, qui y découvre plusieurs scènes bibliques intensifiées par le relief des matériaux utilisés.

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Dans la vieille rue du centre, rue dans laquelle, nous nous adonnons à quelques emplettes et faisons connaissance avec plusieurs artisans qui y travaillent les tissus ou y constituent des mosaïques.

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Nous entrons grâce à notre Jordan pass dans un parc archéologique qui comprend l’église des martyrs.

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Dans le même registre, un autre parc archéologique nous permet de visiter l’église de la vierge conçue à la fin du XI èm siècle sur une route romaine.

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Il nous faut enfin prendre notre voiture pour rejoindre l’église des apôtres qui se situe un peu excentrée de la ville ; l’église accessible grâce au Jordan pass date de l’époque de l’archevêque Sergius en 578. Le bâtiment étendu permet grâce à une sorte d’estrade qui en longe les côtés de surplomber une médaille centrale représentant une femme qui porte dans sa main gauche un drapeau.

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Le château fort de Karak

Situé à Al-Karak à 118 kilomètres au Sud d’Amman, le château fort qui se trouve non loin de la tombe du prophète Nuh et des Wadi Ibn Hammad et Bin Hammad domine toutes les routes à destination du Sud du pays.

Construit par le gouverneur féodal Payen le Bouteiller, le château s’est, au fil des ans transformé en une forteresse frontalière stratégique sur la route entre La Mecque, l’Égypte et la Syrie.

Sur le site, le bâtiment belligérant impose sa stature sur l’ensemble de la vallée et de la ville qu’il surplombe. Situé sur un plateau rocheux, le château relativement bien se décompose en plusieurs enceintes, l’une supérieure, l’autre inférieure.

À l’est, le mur, datant de la période croisée, est esquissé de quatre tours quadrangulaires ; vingt-neuf meurtrières y sont présentes, tandis qu’un chemin de ronde protégé s’établit à son sommet.

Au nord-est, le bloc d’entrée, accessible par un pont levis, est flanqué de deux tours. Il mène à un long couloir voûté qui descend en formant un angle droit. Deux autres entrées à l’angle nord-ouest et au sud, sont fermées de nos jours. Celle du sud, dite « porte de la victoire », possède encore son pont-levis et ses mâchicoulis.

Le décor est sobre et composé de fleurs à huit ou six pétales, exécutées en relief. Plusieurs parties sont inspirées de l’architecture européenne.

 

Le Ma’In Hot Springs hotel Resort and Spa

Alors que nous nous trouvons dans la vallée du Jourdain avec notre véhicule, les remontées abruptes successives réduisent fortement notre jauge de carburant dont la quantité qui diminue fortement ne nous rassure pas, allant jusqu’à nous faire peur lorsque les trois barres dont nous disposions disparaissent, nous laissant au milieu de nulle part, avec un clignotement qui résonne en nous comme une musique de film d’horreur accélérée au moment fatidique.

Fort heureusement, après une énième boucle serrée, un panneau indiquant la direction des Ma’In Hot Springs nous libère de cette peur, quand bien même il nous faut encore descendre au moins deux kilomètres pour accéder au complexe qui comprend les sources chaudes ainsi que l’hôtel qui en porte le nom.

L’accès aux sources est payant : de l’ordre de 15 dinars jordaniens par personne, soit 18 euros. Nous avons fait le choix de réserver une chambre à l’hôtel Ma’In Hot Springs, ce qui représente la meilleure des solutions puisque non content de posséder une piscine thermale dont l’eau est de la même température approximativement que les sources payantes, le tout dans un cadre luxueux d’un resort 5 étoiles, l’hôtel permet à ses clients chaque jour d’avoir accès aux sources payantes gratuitement, le matin de 06 h à 09 h.

Nous garons notre véhicule sur le parking de l’hôtel et rejoignons la réception dans laquelle, un employé grand sourire nous accueille. Nous lui expliquons tout d’abord, notre mésaventure avec l’essence de notre véhicule ; il nous rassure et nous explique que la situation est habituelle pour de nombreux touristes et que le lendemain matin, 10 litres nous seront versés dans le réservoir.

Nous payons notre chambre, de l’ordre de 135 euros pour 3 personnes, petit-déjeuner inclus, ce qui permet de bénéficier de la nuit, déduction des entrées aux sources chaudes de 60 euros que nous aurions tout de même payées, à une somme de 75 euros…prix totalement acceptable pour un hôtel 5 étoiles qui s’avèrera être durant les trois nuits de notre séjour, le plus formidable hôtel dans lequel nous avons séjourné ces 5 dernières années.

Il faut dire que le Ma’In Spa Resort cinq étoiles a une capacité de 97 chambres d’hôtel et trois salles de réunion, ainsi que des piscines naturelles, des saunas, une piscine publique et des restaurants avec vue sur la montagne. Au sein de la station, il y a un centre de soins de santé intégré spécialisé dans la santé thérapeutique et le massage qui permettent d’acquérir un stade de bien-être à la limite du médical.

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Jour 1

Une fois les démarches administratives effectuées, un employé nous emmène à notre chambre que nous découvrons avec un grand plaisir.

Les chambres supérieures sont meublées avec des matériaux naturels et des éléments d’ameublement colorés, avec un lit king-size. Toutes les chambres disposent d’un coin salon avec table de jeux et d’un balcon avec une vue imprenable sur la montagne. Nous ne nous laissons pas tenter par le confort attirant de la literie qui appelle au sommeil et nous enfilons nos maillots de bain pour rejoindre la piscine d’eau thermale.

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Nous franchissons une belle salle de sport dans laquelle nous nous essayons au lever de poids. Nous arrivons aux abords de la piscine thermale et nous nous voyons remettre trois serviettes de bain que nous nous empressons de poser sur trois des nombreuses chaises longues disposées autour de la piscine.

Le décor est irréel ; la piscine d’eau thermale est alimentée par une grande cascade surplombant une grotte naturelle constituée de vert et de gris, couleurs résultant de l’oxydation des parois par une eau à près de 60 degrés et qui dégage une légère fumée à l’odeur soufrée.

Au derrière de la piscine, une grande cascade déverse ses trombes d’eau dans une sorte de rivière en contrebas, ce qui intensifie le côté majestueux de ce véritable petit paradis.

La chaleur différentielle entre l’eau de près de 40 degrés et le corps explose les sensations et une fois la tête immergée dans les profondeurs, l’ouïe qui ne perçoit que le vrombissement de la cascade est générateur d’un sentiment de bien-être total, un bien-être que je n’avais plus retrouvé depuis près de 8 ans, lorsqu’à Izmir, en Turquie, un hôtel m’avait permis de vivre une expérience similaire, mais bien moins intense, l’absence de ce décor féérique en amenuisant le ressenti.

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Après deux heures de pur bonheur, nous rejoignons le restaurant non sans avoir découvert la bibliothèque de l’hôtel, bibliothèque qui se trouve non loin de la cave à vin qui ferait pâlir de jalousie les plus grands des œnologues Français.

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Nous choisissons le restaurant à la carte et sommes installés à une terrasse qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les nombreuses tables installées autour d’un arbre séculaire, tables occupées par des fumeurs de chichas qui dégagent, au travers de leur instrument, dans l’atmosphère, une myriade de senteurs parfumées.

Trois plats : deux spaghettis et un burger terminent de nous convaincre de la validité de l’hôtel, si tant est qu’il ait fallu réellement nous convaincre, notre avis étant déjà ancré en nous dès notre arrivée.

Jour 2

Après des péripéties uniques dans le pays, nous choisissons de retourner au sein de cet hôtel pour nos deux dernières nuits en Jordanie. Si dès notre arrivée, nous choisissons de nous replonger dans l’eau chaude de la piscine thermale, le soir, nous tentons pour nous différencier de notre premier jour, de manger le buffet à volonté préparé par le chef.

Pour 20 dinars jordaniens, nous avons accès à une multitude d’entrées et de plats chauds. Nous choisissons du Houmous avec de la salade en entrée et en plat, nous nous laissons tenter par des pâtes et de la viande de kebab. Le tout accompagné par un grand vin jordanien, un Chardonnay réellement fruitée et dont nous pouvons sentir tout le potentiel.

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Pour la balade du soir, nous arpentons la piscine et nous prenons un petit jus frais au bar de la piscine, qui au travers de son ambiance cosy et de son personnel attentionné, nous donne l’opportunité de ressentir le vrai pouls du Moyen-Orient.

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Et c’est couchés sur un transat, un verre à la main, que nous nous laissons glisser sans restriction dans notre pleine découverte de l’hospitalité de la vie jordaniennes d’une manière confortable, saine et durable, l’initiation arabe d’un accueil voluptueux et sincère.

Jour 3

Le lendemain matin, après un petit-déjeuner exceptionnel, constitué de fruits frais, de plats chauds et de crêpes composées devant nous par le chef, nous nous rendons au Spa de l’hôtel qui se trouve en contrebas du complexe et dans lequel nous sommes emmenés par un voiturier.

En découvrant ce décor unique, ancré au cœur des montagnes et aux abords desquelles s’écoule finement une cascade aux eaux naturellement froides permettant de guérir les troubles de la circulation sanguine et d’améliorer le fonctionnement de toutes les parties du corps, nous sommes à nouveau transposés dans une fiction féérique, surtout que nous sommes accueillis par une jeune femme charmante, léger voile sur la tête qui nous gratifie d’un petit plateau composé de fruits secs et de jus frais.

Le spa Cascade de conception classique se trouve directement sous l’une des chutes de sources naturelles qui se jettent dans la piscine du spa et l’espace de détente. Le Cascade Spa est un bâtiment autonome comprenant 10 salles de soins et une grotte à vapeur unique, qui offre une expérience d’intimité et de détente intime.

Nous choisissons le massage complet du corps qui utilise une combinaison de massage suédois, d’étirements thaïlandais et de points d’acupression.  Nous terminons par le masque corporel Ma’In qui fait fondre les tensions et nous revigore instantanément.

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Nous décidons de visiter un peu l’hôtel et de retourner dans la piscine thermale, avant de rejoindre le restaurant dans lequel, nous commandons un bœuf et un saumon que le chef fait flamber devant nous et nous sert avec pour décor d’arrière-plan, la cascade féérique qui nous surplombe.

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Le soir, nous choisissons après une énième plongée dans le bassin thermal, de retourner au restaurant à la carte, dans lequel, pour mon anniversaire, le chef nous a concocté une soirée digne des mille et une nuits. Un chemin de bougie nous conduit jusqu’à notre table, placée au cœur d’une petite prairie de verdure et sur laquelle sont posés quatre plats jordaniens, que nous ne parviendrons pas à terminer tant ils sont copieux mais qui marqueront à jamais nos esprits et qui nous permettront de considérer cet hôtel comme le plus beau du pays, le plus charismatique et peut-être un des endroits les plus forts dans lesquels nous avons séjourné autour du monde.

Et lorsqu’en discutant avec nos deux amies belges rencontrées dans le désert du Wadi Rum : Gaëlle et Olivia et qui me vanteront les qualités des grandes chaînes occidentales dans lesquelles elles ont séjourné dans le pays, je leur conterai juste cette petite histoire :

« Imagine, traverser une vallée du Jourdain, aride, aux routes sinueuses où les seules couleurs qui t’accompagnent ne sont pas enclines à la vie. Imagine ensuite après une conduite mouvementée, dangereuse, là où chaque courbe est un attentat à la vie, où la vigilance se doit d’être maximale, où la frontière entre vivre et trépasser est si tenue que sa fragilité la rend précieuse. Imagine qu’après le passage de ce désert inhospitalier, tu arrives et tu découvres ce complexe au cœur d’une oasis verdoyante, où les sources d’eau chaudes qui galvanisent ton corps sont une ode au paradis, là où le seul mot qui peut décrire ta condition est impossible à prononcer tant la situation que tu vis est irréelle. Un palace dans lequel l’hospitalité jordanienne est ce qu’il y a de mieux, un bâtiment authentique dont la noblesse de ses matériaux majoritaires n’a d’égal que leur agencement…parfait…précis, un bâtiment qui a de la gueule, celui dont tu te souviendras longtemps. Et sans compter ces repas pris avec pour arrière-plan, une cascade naturelle d’une eau à près de 45 degrés, là où tous tes sens se trouvent en exacerbation, là où ton corps meurtri se sent enfin revivre. Voici l’histoire que tu pourras raconter lorsque tu parleras de l’hôtel Ma’In springs. Alors, oui, il est totalement différent des grandes chaînes occidentales, les Hilton, les Marriot, les Sofitels. Non pas que ces derniers ne soient pas qualitatifs, loin de là, mais l’hôtel Ma’In springs est parfait en ce qu’il est imparfait, que ses lignes ne soient pas une reproduction de ce que tu connais déjà. Le Ma’In est unique et c’est en cela qu’il est à la fois un élément à part entière de ton rêve et de ta réalité »

Pour tous ceux qui souhaitent découvrir ce complexe traditionnel, l’hôtel se trouve à PO Box 801 11117 Ma’In, du moins entre la route entre la mer morte et la ville de Ma’In. Il est joignable sur le site Internet : www.mainhotsprings.jo ou sur le 00962 5 3245500.

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Les Ma’In Hot Springs  

Situées à 264 mètres (866 pieds) sous le niveau de la mer, au sud d’Amman la capitale, les sources chaudes de Ma’In au nombre incroyable de 63 à différentes températures contiennent des éléments importants tels que le sodium, le calcium, le chlorure, le radon, le sulfure d’hydrogène et le dioxyde de carbone. Pouvant atteindre pour certains d’entre elles 65 degrés, elles sont mondialement connues pour leurs vertus et ont été classées par Vogue Australia parmi les 23 des plus belles piscines et sources naturelles du monde.

Si certaines d’entre elles sont accessibles de la route longeant la mer morte, les plus chaudes d’entre elles sont situées au cœur d’un véritable oasis verdoyant, entouré par des monts arides et ocres.

Chauffées par l’eau chaude qui provient du sommet de la montagne basaltique, elles descendent en formant des marées, complétant les eaux qui traversent la zone protégée de Mujib vers la mer Morte.

Les touristes qui fréquentent les sources chaudes, cherchent un traitement pour des maladies physiques chroniques telles que les maladies de la peau et de l’appareil circulatoire, et les douleurs osseuses, articulaires, dorsales et musculaires. La légende raconte que les empereurs du passé eux-mêmes appréciaient particulièrement ces traitements.

Le matin, de bonne heure, nous nous rendons au cœur de ces cascades d’eau chaude. Aucun contrôle n’est effectué entre 06 et 09 heures, créneau d’accès gratuit aux résidents de l’hôtel Ma’In Springs duquel le site se trouve à quelques minutes de marche et dans lequel nous avons réservé une chambre.

En arrivant sur place, nous faisons connaissance avec un local qui se trouve dans un des bassins secondaires au site ; le bassin dans lequel s’écoule une petite cascade est surplombé par un panneau qui mentionne les températures éventuelles de l’eau qui diffère selon les mois, allant de 40 à 50 degrés.

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Néanmoins, pour découvrir le vrai bassin des thermes, il nous faut continuer un peu plus loin et arriver jusqu’à une cascade immense devant laquelle nous nous sentons tout petits.

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Nous nous rendons dans une petite grotte qui se trouve en hauteur et de notre piédestal, alors que nous sympathisons avec un jordanien qui est en train de se laver, tranquillement, en faisant attention de ne pas se brûler avec une eau à plus de 60 degrés, nous admirons au travers du filet d’eau de la cascade, une nature luxuriante, qui autrefois était accessible aux visiteurs, mais qui depuis quelques années, présente trop de dangers, suite aux nombreux éboulements de roches de la falaise qui nous circonscrit.

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Tandis que deux résidents de l’hôtel s’amusent avec la chute d’eau qui s’écoule dans le bassin avec une température de près de 45 degrés, nous nous déshabillons et pénétrons dans l’eau. La chaleur nous envahit ; nos muscles se détendent ; nous sommes aspergés plus ou moins localement par l’eau de la cascade qui se laisse bercer par le vent, jusqu’à ce que nous nous immergions entièrement et profitons de ce moment divin.

Plusieurs cavités placées à la manière des rizières sur l’île de Bali nous permettent de profiter d’une eau plus ou moins chaudes selon l’emplacement et après avoir été bercés plus d’une heure, nous nous amusons à observer les détails de ce site unique au cœur de la Jordanie. Nous remarquons qu’un mince filet d’eau froide naturelle s’écoule dans le bassin pour lui donner une température plus accessible et que de la boue utilisée dans les soins peut être récupérée en raclant le fond du sol.

Finalement, nous nous laissons glisser dans un bien-être indéfinissable et profitons au maximum de la chaleur de cette eau dont la meilleure manière d’en exploiter tout le potentiel est finalement de ne rien faire…

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Le musée du point le plus bas de la planète

Au Sud de la mer Morte, accessible avec notre Jordan pass, le musée de la mer morte se targue d’être le musée situé sur le point le plus bas en altitude au monde. Nous nous y rendons.

A l’intérieur, présentés de manière judicieuse, de nombreux objets découverts autour de la mer morte. D’un point de vue didactique, les explications posées sur les nombreux panneaux informatifs sont fort intéressantes et nous pouvons découvrir l’évolution d’une mer qui recule de près d’un mètre chaque année, et qui a terme finira par libérer une terre dont l’avenir ne s’annonce pas radieux.

Au fond de la grande salle qui constitue le support principal de ce musée fort intéressant, plusieurs mosaïques découvertes non loin de là, qui permettent d’acquérir de bonnes connaissances sur l’art jordanien et son histoire.

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Les Lots caves

Avant de quitter le musée, nous demandons au gardien de nous ouvrir la barrière qui bloque l’accès aux lots cave, un site pouvant être rejoint à pied et qui se trouve généralement oublié des circuits de visite classique.

Et pourtant, le site qui se trouve sur une colline au-dessus de la ville de Safi, comprend une église et un monastère dédiés à Saint-Lot que les chrétiens byzantins ont construit après avoir trouvé refuge dans une grotte lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe et ayant pu, ainsi protégés du monde, donner naissance aux futurs Ammonites et Moabites, dont les royaumes se trouvaient dans ce qui est maintenant le nord et le centre de la Jordanie.

Après une pente raide que nous sommes heureux d’effectuer en voiture, nous nous garons et nous entamons une longue montée facilitée par la présence d’escaliers qui à chaque pas nous donnent l’impression de stagner, tant il y en a. Par contre, malgré la difficulté de l’exercice, la vue étendue de la plaine en contrebas nous galvanise. Tout comme l’entrée du site qui comporte les restes d’un monastère, d’une basilique byzantine du 7ème siècle après JC et la grotte du Lot.

L’entrée de la grotte se trouve directement derrière la basilique byzantine représentée sur la carte de Madaba, une église aux trois nefs avec trois absides et dont le sol est décoré d’une mosaïque. Une porte au fond de l’allée nord gauche permet d’accéder à la grotte du Lot.

Étant donné qu’un grand trou se trouve dans la porte grillagée qui nous sépare de la grotte, nous entrons et découvrons à nos pieds, la mosaïque précédemment citée et recouverte par une grande couche de terre mêlée à du sable. A la manière d’archéologues, nous soufflons délicatement sur le sol duquel se dévoile l’œuvre antique.

La grotte qui se trouve devant nous nous attire irrémédiablement et quand bien même, nous pénétrons à l’intérieur, motivés come jamais à en découvrir chaque recoin, nous sommes stoppés dans notre élan par un éboulis ancien qui nous empêche d’aller plus loin.

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Wadi Mujib

La Mujib Biosphere Reserve qui s’étend sur plus de 200 km2 est gérée par la Royal Society for the conservation of nature. Elle entoure le Wadi Mujib, souvent appelé le Grand canyon de Jordanie qui s’étend sur 70 kilomètres, à 410 mètres sous le niveau de la mer, et mesure en moyenne 1 kilomètre de profondeur.

Aux abords de la route qui longe la mer Morte, le Mujib Visitor Center propose pour plus d’une vingtaine de dinars jordaniens en son prix le plus bas, des expéditions, qui permettent à de nombreux visiteurs de parcourir le siq, au travers de plusieurs parcours aquatiques et terrestres plus ou moins difficiles.

Pour cette raison, le Wadi est interdit aux mineurs et il est accessible uniquement d’avril à octobre.

Le parcours débute par la descente d’une échelle métallique. En quelques minutes, le passage rétrécit et rapidement, l’eau recouvre les visiteurs jusqu’aux torses. A contre-courant, les efforts sont impressionnants pour se frayer un chemin puis, quelques passages techniques se succèdent, des passages nécessitant une bonne condition physique et des cordes disséminées le long du chemin. Des guides présents permettent d’aider les plus faibles ne parvenant pas à se débrouiller seuls.

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Wadi Numeira

Oued connu pour sa gorge profonde coupée à travers le grès, surnommé également Inmira valley, le Wadi Numeira est d’une longueur de 6,2 kilomètres aller et retour qui se parcourt approximativement en 3 heures.

D’un dénivelé de 100 mètres, il est complètement fermé et se pratique en famille. Autre alternative au Wadi Mujib à l’instar des Wadi  Ibn Hammad (à proximité de Rakin et de Batir), Wadi araba (non loin de la mer Morte), Wadi Hidan (proche de Madaba), Wadi Manshalah (proche de Madaba) et Wadi Karak (non loin de la mer Morte), le Wadi Numeira est gratuit et c’est ce Wadi, un des plus beaux du pays, que nous avons choisi.

Ainsi, au Sud de la mer Morte, face à une caserne, nous entrons dans un petit chemin et garons notre véhicule non loin d’un berger qui nous confirme l’accès à ce Wadi, qui dès les premiers mètres ne paye pas de mine.

Mais, c’est en entrant dans le canyon qu’il révèle tout son potentiel. Les roches ocres dévoilent leur hauteur faramineuse et après le passage d’une arche constituée par une grosse pierre posée en équilibre sur deux flancs de falaises, nous avons l’impression en tant qu’aventuriers de partir à la découverte de paysages uniques.

Sur le sol constitué de petits cailloux, à plusieurs reprises nous franchissons de petits gués, en faisant attention de ne pas nous mouiller les pieds. Nous continuons notre route et après une heure de randonnée, la végétation ambiante commence à poser sur nos yeux, une touche de vert, synonyme de la présence de nombreux moustiques qui n’hésitent pas à nous dévorer.

Nous arrivons finalement, après un parcours enchanteur, à une roche qui bloque une petite source, qui en s’écoulant donne l’impression d’une petite cascade.

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Mer Morte

Entourée par la Palestine, Israël et la Jordanie, la mer Morte, qui est en réalité plus un lac qu’une mer voit en son sein s’écouler le fleuve Jourdain. Il s’agit d’un des lieux les plus incontournables du pays. D’une densité de 1,24, alors que le corps avoisine une densité se rapprochant de 1, l’eau de la mer permet de flotter et de vivre une expérience unique.

S’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres dans le pays, de nombreuses manières de la découvrir s’offrent aux visiteurs.

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La baignade luxueuse

Tout d’abord, dans le Nord de la mer Morte, non loin d’Amman, myriades de complexes hôteliers de luxe permettent d’accéder en y séjournant, à un accès illimité à leurs plages privées. Coûtant en moyenne 130 euros la nuit, ces hôtels possèdent des plages comprenant douches et transats qui permettent de profiter des douceurs du site sans les inconvénients de devoir trouver un moyen de se rincer.

En ce qui nous concerne, nous avons choisi de séjourner au Ramada dead sea, un complexe quatre étoiles qui ne coûte que 68 euros la nuit. L’hôtel se trouve aux abords de la mer Morte ; il est joignable sur le 00962 5 349 5000 ou sur son site Internet : www.ramadaresortdeadsea.com 

En arrivant dans l’hôtel, nous nous dépêchons de déposer nos bagages dans notre chambre, avant de rejoindre un arrêt de bus qui se trouve derrière la grande piscine du site et qui nous conduit par rotations toutes les 15 minutes à la plage privée de l’hôtel qui se trouve à 800 mètres.

En arpentant un petit chemin qui nous rapproche de la mer, nous sentons l’excitation poindre, surtout lorsqu’au loin, nous apercevons plusieurs badauds flottant dans une atmosphère bon enfant, les rires et les cris de joies résonnant au travers du paysage désertique qui nous entoure.

La mer possède la clarté d’une huile raffinée ; nous ne résistons pas à tremper le doigt dedans et sommes agréablement surpris de sa douceur de velours ; de l’eau soie. Face à nous, plusieurs bassines de boue noire, une boue aux vertus épidermiques indéniables.

Immédiatement, nous nous déshabillons et entrons progressivement dans cette eau dans laquelle nous ne pouvons pas nager et qui recule de près d’un mètre chaque année, disparition progressive d’une étendue qui fait vivre des millions de personnes et qui doit subir en plus de l’évaporation naturelle, l’exploitation industrielle de structures qui en récoltent le sel.

Alors que l’eau est un peu froide, nous ne ressentons même pas cette frilosité, tant galvanisés que nous sommes par cette expérience que nous sommes en train de vivre et dont nous avons regretté l’absence, il y a près de 8 ans, lorsque par manque de temps, nous n’avions pas pu la vivre.

En l’instant, plus rien d’autres ne compte que ce léger sourire présent sur nos visages et cette allégresse même pas masquée lorsque nous nous abandonnons dans l’eau sur le dos comme des tortues sur leur carapace, remuant les membres avec une stabilité aquatique ancrée solidement en nous, un peu comme si nous étions parvenus pour la première fois à réussir à faire la figure de l’étoile de mer sans voir le creux de nos fesses nous entraîner au fond de l’eau.

Après avoir tenté toutes les expériences possibles, nous ressortons et voyons nos corps se recouvrir d’une fine pellicule blanche que nous nous empressons de retirer grâce aux douches présentes. Nos corps enfin nettoyés, nous nous badigeonnons ensuite de la boue présente dans les coupelles et patientons au soleil en attendons leur solidification, nous faisant ressembler après une quinzaine de minutes à la : « chose », personnage fictif du groupe créé par Marvel des : « Quatre Fantastiques »

Quel plaisir de replonger entièrement dans l’eau en faisant bien attention de ne pas recevoir de projection dans nos yeux, et de voir cette boue solidifiée se détacher de nos corps et retourner parmi les fonds marins.

Vers 16 heures, alors que le soleil se couche, nous sommes alpagués par un maître-nageur qui nous sommes de nous apprêter à sortir de l’eau, l’accès aux plages de la mer Morte ou du moins s’y baigner étant interdit à la tombée de la nuit, le gouvernement jordanien entendant de cette manière, lutter contre les trafics illégaux et contrebandiers avec la Palestine voisine dont de notre berge, nous apercevons les côtes.

Nous assistons au magnifique coucher d’un soleil dont les rayons se projettent sur une mer que l’on peut aisément qualifier d’huile.

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La baignade publique payante avec douches

Un visiteur qui ne réside pas dans un des complexes hôteliers de la mer Morte peut également se baigner dans de relatives bonnes conditions. Tout d’abord, il peut se rendre sur la plage publique d’Amman, qui pour un coût de 15 dinars jordaniens, permettra de bénéficier de douches et de transats. Il est nécessaire de prévoir 1 JOD pour un casier et 3 JOD pour accéder au bain de boue. Amman Beach propose une plage et des vestiaires propres, ainsi que des piscines extérieures. Sinon, il est possible de bénéficier pour un coût d’entrée un peu supérieur, aux plages privées des hôtels. Par exemple, l’accès au Movenpick coûte 35 dinars jordaniens ; enfin, il est possible au sein de ces plages privées de se faire passer pour un client, comme le testent chaque année, plusieurs visiteurs au budget vacance réduit. Aux risques et périls des fraudeurs cependant.

 

La baignade gratuite à une plage publique avec douche naturelle

A 10 kilomètres au Sud de la plage d’Amman, Herodus Spring, permet d’accéder gratuitement à une plage de la mer Morte.  Généralement connue des locaux, cette plage ne dispose pas de douches artificielles, mais derrière la route qui longe la mer, une source d’eau naturelle permet de sea laver afin d’enlever les résidus de sel qui collent à la peau.

Toujours dans le Nord, non loin des sources de Zara, se baigner gratuitement est également possible en bénéficiant de surcroît d’une eau chaude pour se rincer.

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 La baignade gratuite dans un des plus beaux décors de la mer morte

Au Sud, juste avant un petit renfoncement, la mer dévoile son atout majeur : la beauté de ses côtes. Un peu avant les formations géologiques Lot’s wife, les Sea Creeks and Salt divulguent de la route, des pics terrestres dont le bleu éclatant est un appel à la découverte. Un peu plus loin, la plage de sel : la Salt beach qui succède au spot The Moon se révèle être également un choix judicieux pour qui souhaite vivre une véritable expérience immersive au cœur de la mer Morte.

C’est dans ce décor paradisiaque que nous choisissons de nous baigner. Ainsi, nous laissons notre véhicule et rejoignons à pied les berges, après avoir traversé un plateau descendant constitué de gros blocs de sels, résultante d’un retrait progressif de la mer.

En arrivant sur la plage de sel, nos pieds délicatement appuyés sur un sol dur nous permettent de ne pas perdre une miette, de ce décor féérique, unique. Seuls au monde, mis à part quelques instants lorsque deux touristes allemands nous ont rejoint pour prendre quelques photos, nous décidons de nous baigner, bien nous ayant pris d’avoir emporté avec nous deux bouteilles d’eau de près d’1,5 litres chacune.

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Nous entrons dans l’eau et pouvons faire tomber le bas, profitant d’une mer qui en l’instant, nous appartient. Les mouvements de l’eau nous bercent et si nous nous enfonçons un peu à quelques endroits dans lesquels le sel n’a pas encore coagulé, nous nous éloignons facilement de la côte, toujours couchés sur le dos et profitons d’un pur moment de bonheur. Peut-être notre meilleure baignade dans la mer Morte du séjour, une baignade intensifiée par l’absence miraculeuse de mouches, qui depuis le début de notre arrivée, pullulent et nous harcèlent lorsqu’elles détectent autre chose que l’environnement minéral dans lequel elles vivent.

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Réserve de Dana

Sur la route entre la mer Morte et Petra, en empruntant la route des rois, une des plus belles routes du pays, nous nous engouffrons dans la réserve de Dana, que nous apercevons tout d’abord de hauteur.

Sillonnée de nombreux sentiers, la réserve de Dana, qui n’a rien à voir avec la chanson du groupe : « Manau » possède en son cœur le Wadi Ghuweir qui se découvre le temps d’une balade entre les bassins, les oasis et les palmeraies de la région.

La réserve de Dana classée réserve de biosphère par l’Unesco, est à ce jour l’espace protégé le plus étendu de la Jordanie avec près de 308 km2. Au sein de la montagne de Rummana culminant à 1 700 m d’altitude, les gorges fertiles hébergent 600 espèces de plantes, des vergers abondants et près de 35 espèces de mammifères dont des gazelles de montagne et des chats des sables. D’un point de vue historique, la réserve de Dana compte une centaine de sites archéologiques.

Avec notre véhicule, nous entrons dans la réserve et devons bien parcourir 2 kilomètres de route, partagée entre des virages dangereux et des passages sinueux, avant d’en rejoindre le point le plus bas et découvrir par nous-mêmes cette flore foisonnante. Un peu plus au loin, dans la réserve, aux abords de gros cailloux que la nature et le temps ont façonné pour leur donner la forme de sphère quasi parfaite, des campements qui permettent d’accueillir les nombreux randonneurs qui se délectent de cette espace fourmillant de liberté.

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Petra

Situé entre le golfe d’Aqaba et la mer Morte, Petra qui se trouve à 200 kilomètres de la capitale Amman est l’incontournable du pays. Élu parmi les sept nouvelles merveilles du monde, le site justifie à lui seul, une découverte de la Jordanie.

Alors que nous l’avions découvert il y a près de 8 ans, il était naturel pour nous d’y retourner afin d’en analyser les trésors plus en profondeur.

Son entrée pour une journée est de 50 dinars jordaniens, inclus dans le Jordan pass, qui a été, il faut le dire, instauré pour ce site, quand bien même, les 40 autres lieux accessibles ne sont pas dépourvus d’intérêt, bien au contraire. Mais Petra est Petra et un peu comme si un visiteur se rendait à Paris sans découvrir la Tour Eiffel, un voyage en Jordanie sans visiter Petra n’est pas un voyage en Jordanie.

Surtout qu’en plus de la beauté du lieu, son histoire est tout autant unique. Petra est un site localisé dans un cirque rocheux structuré par plusieurs failles creusées par des wadis qui constituent les principales voies de communication de cette ville troglodyte creusée à même la roche.

Aux alentours de 1200 avant Jésus-Christ, le lieu est progressivement occupé par un groupe d’origine sémitique connu dans les écrits bibliques sous le nom d’« Édomites » qui délaisseront le site pour se rendre du côté Ouest du Jourdain, dans la région d’Hébron et laissent la future cité pas encore construite à un peuple nomade en voie de sédentarisation : les Nabatéens qui prennent le contrôle de Petra et commencent à en faire une cité florissante, important centre de commerce au croisement de l’Orient et de l’Occident.

Les Nabatéens, au nombre de 10 000 résistent aux assauts belliqueux de plusieurs généraux et développent leur activité pour devenir de riches nomades sédentarisés ; Petra se développe et au travers de l’art manuel, les Nabatéens prouvent à tous leur qualité architecturale.

Malheureusement, en l’an 64 av. J.-C., les Romains établissent une province romaine en Syrie. Ils créent une confédération de dix cités-États : la Décapole qui entrave toute future expansion des Nabatéens. En 106 après Jésus-Christ, après la mort du dernier roi nabatéen Rabbel II le royaume est annexé. L’ouverture des routes maritimes à l’époque romaine détourne les flux commerciaux de la ville et porte un coup fatal à Petra et aux Nabatéens, qui sous le règne de l’Empire Romain d’Orient, délaissent leurs croyances pré-islamiques pour se tourner, plus ou moins forcés vers la religion chrétienne.

Un violent tremblement de terre frappe Petra le 19 mai 363, détruisant la ville qui mettra plusieurs années à en effacer les stigmates. A nouveau, Petra, qui s’est progressivement vidée de ses habitants, devient un simple village vers 700 et tombe progressivement dans l’oubli.

Petra est révélée au monde occidental en 1812 par Jean Louis Burckhardt, un voyageur suisse déguisé en Arabe, qui se fait appeler Cheikh Ibrahim.  La nouvelle de la découverte de Jean Louis Burckhardt se répand parmi les européens. Ainsi, en mai 1818, l’égyptologue William John Bankes et une dizaine de personnes se rendent de Jérusalem à Petra et, malgré la méfiance des tribus locales, parviennent à rester quelques jours sur le site et en dévoilent la beauté au reste du monde.

Armés de notre Jordan pass, de bonne heure, nous entrons dans le site et devons nous rendre au guichet afin de le présenter dans le but d’obtenir le précieux sésame que nous présentons au poste de contrôle, après avoir traversé une petite place non loin du musée éponyme, place dans laquelle, les vendeurs de souvenirs côtoient les petits restaurants dont les prix ont été multipliés par 3 comparativement à ceux pratiqués en ville.

Immédiatement, nous sommes sollicités par des loueurs de véhicules électriques qui proposent pour 25 dinars Jordaniens, un aller direct jusqu’à la porte de Khazneh, l’élément phare du site. Les propriétaires de chevaux ne sont pas en reste puisque pour la même somme, ils proposent un circuit soi-disant : « hors des sentiers battus » Pour faire plaisir à un des membres de notre groupe, nous négocions pour 15 euros, un petit trajet en cheval jusqu’à l’entrée du siq devant lequel, des soldats romains patientent en tentant de se faire prendre en photos par les quelques touristes qui le souhaitent en échange d’une petite contribution qui ne dit pas son nom.

Notons qu’avant d’entrer dans le canyon, la vue du premier monument que nous croisons : « le Bab Al Siq », trois blocs massifs ou tours de Djinn, monuments creusés dans la roche porte avec le tombeau de l’obélisque, le poids d’une découverte qui s’annonce riche.

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Dans le canyon d’une longueur de 1200 mètres, nous admirons plusieurs petites constructions dont deux barrages et nombre de canalisations entretenues par des employés du gouvernement, qui en dégagent les bouchons pour leur donner un côté conservé.

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Après une vingtaine minutes de marche, alternant les chemins en roche et les passages pavés, la porte de Khazneh, appelé également le trésor Al Khazna, apparaît, un temple de près de 40 mètres de hauteur finement orné de chapiteaux et de frises que nous pouvons apercevoir de hauteur en acceptant de suivre les nombreux guides qui en proposent un accès sinueux.

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Il faut dire que le trésor est le monument emblématique du site, celui qui lui a permis d’intégrer la liste réduite des 7 nouvelles merveilles du monde, le site qui a été vu dans de nombreux films, dont : « Indiana Jones » Autant dire que chaque touriste y va de sa photo et nombreuses sont les sollicitations de jordaniens qui ne vivent que pour et grâce à cette porte et les fantasmes qui en découlent.

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Alors que nous ne pouvons pas entrer dans le temple qui nous fait face, nous en profitons pour en admirer le moindre de ses recoins, accoudés à une table placée par un des restaurants des lieux.

Nous choisissons néanmoins de boire un thé, non pas dans le restaurant, mais dans une des grottes qui se trouve juste à droite du trésor et dans laquelle nous entrons après être montés par quelques escaliers. A l’intérieur, outre les pétroglyphes que nous pouvons admirer au plafond, nous faisons connaissance avec plusieurs jeunes qui proposent pour des prix réduits, thé et kebabs. Nous nous laissons tenter par un thé et profitons de ce moment de détente.

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Et ce, avant de rejoindre la rue des façades et découvrir aux côtés des nombreux propriétaires d’ânes, une rangée de tombeaux monumentaux sculptés dans la roche.

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En bifurquant sur le chemin et en marchant quelques dizaines de minutes, il est possible de rejoindre le Haut lieu du sacrifice, mais nous choisissons de rejoindre le théâtre sculpté dans le flanc de la montagne et qui se compose de 3 rangées de sièges séparées par des couloirs. Pouvant accueillir près de 4000 spectateurs, il a été construit par les romains et possède le titre d’unique théâtre existant à avoir été construit dans la roche.

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Non loin du théâtre, quatre tombeaux royaux permettent aux visiteurs de découvrir quatre magnifiques façades adjacentes les unes aux autres : le tombeau de l’urne, le tombeau de la soie, le tombeau corinthien et le monument palais.

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En continuant notre visite des lieux, dépasser le Nymphée, fontaine semi-publique permet d’avoir accès à l’église byzantine et la rue à colonnades, rue commerçante de l’antique cité. Et ce avant de rejoindre le grand temple couvrant une superficie de 7000 mètres carrés.

Un peu plus loin dans le site, le Qasr-al-Bint, le Triclinium du lion et Al Deir, le monastère accessible après plusieurs centaines de marches accueillent les visiteurs téméraires qui ont fait le choix de souffrir plusieurs heures sous un soleil de plomb pour les rejoindre.

Une petite promenade sur un âne plus tard, lorsque nous retrouvons à nouveau le trésor, nous l’admirons une dernière fois avant de quitter le site que nous espérons ne jamais oublier tant il est marquant, dévoilant toute l’agilité intellectuelle et manuelle de l’être humain à une époque où l’absence d’ordinateur n’était pas synonyme de frein à l’évolution.

Aqaba

Plusieurs dizaines de kilomètres avant d’entrer dans la ville d’Aqaba, nous franchissons un poste frontière, étant donné que la ville se trouve dans une zone économique franche, c’est-à-dire que tous les produits qui y sont achetés sont détaxés. En un coup d’œil, le militaire devant lequel nous nous arrêtons nous octroie le droit de passer sans fouiller notre véhicule, notre condition de touriste devant y être certainement pour quelque chose.

Après la traversée d’un paysage prêtant au désert que nous avons quitté il y a peu, de nombreuses similitudes, la ville d’Aqaba, peuplée de 88 000 habitants et conjointe à Eilat en Israël se dévoile telle une oasis. Les palmiers remplacent les montagnes et une route moderne traverse la ville de part en part et nous conduit jusqu’au front de mer où nous nous garons.

Nous rejoignons la forteresse de la ville dans laquelle nous entrons après avoir traversé une belle place dont le centre constitué d’un grand mat portant les couleurs de la Jordanie.

La forteresse dont l’entrée est gratuite est en pleine réfection ; nous prenons le temps de la découvrir avant de rejoindre le front de mer et ses nombreux bateaux qui s’éloignent un peu de la côte pour permettre à leurs usagers d’écouter de la musique en faisant la fête. Du moins, c’est l’impression qui nous domine lorsque nous les apercevons statiques, à quelques encablures de la plage.

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Nous rejoignons ensuite le square  Al-Hussein Bin Ali dans lequel se regroupent la jeunesse de la ville, avant de nous rendre en son centre, découvrir les nombreux commerces, sortes de souks à ciel ouvert dont les produits passent de mains en mains.

C’est d’ailleurs dans la rue As-Saadeh street, spécialisée dans la nourriture locale que les touristes se dirigent en masse pour pouvoir partager un bout de vie à la jordanienne.

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Mer rouge

Pour bénéficier des beautés de la mer rouge ou du moins du golfe d’Aqaba, il est nécessaire de prendre la voiture et de rejoindre la Marina Tala Bay. Ce que nous faisons en empruntant une sorte d’autoroute flambant neuve.

Alors que nous longeons la mer rouge, nous arrivons aux abords du Darna village, qui regroupe plusieurs clubs de plongée. Étant donné que la mer rouge regorge de trésors marins, nous décidons de nous y arrêter.

Après avoir arpenté les berges de la plage, malgré le temps maussade qui nous accompagne depuis le matin, nous rejoignons le Darna club que nous interrogeons sur les possibilités de plongée : snorkelling ou bouteilles qui s’offrent à nous. Le responsable, partagé entre l’accueil des plongeurs et des visiteurs qui souhaitent simplement manger dans son restaurant, nous confie à un instructeur qui nous explique que le temps changeant qui se profile empêche tout snorkelling, c’est-à-dire les plongées avec masque et tuba. Par contre, les fonds marins étant protégés des soubresauts venteux de la surface, il est possible de faire une dive, une plongée avec des bouteilles pour 35 euros par personne.

Nous nous laissons tenter. Les formalités d’accueil sont rapidement survolées ; les explications sont inexistantes. Je lui explique que je ne possède pas mon Padi, mais que j’ai déjà plongé à plusieurs reprises en plusieurs endroits dans le monde. L’instructeur qui n’a qu’une hâte : se jeter à l’eau se contente de ma réponse comme s’il s’agissait d’un diplôme que je lui présente.

Je suis dirigé vers l’habillement tandis qu’il place les bouteilles dans son petit camion dans lequel il me demande de grimper à l’avant, pour nous conduire jusqu’aux abords d’une plage ; une fine pluie commence à tomber.

Sur place, il me leste de mes poids et de mes bouteilles et me demande de le suivre. La plongée se fera directement de la plage, ce qui nous oblige à transporter le matériel…le lourd matériel jusqu’à la mer.

Une fois les pieds dans l’eau, il m’aide à enfiler mes palmes et sans autres explications, il disparaît sous les flots ; je me dois de le suivre et de recouvrer rapidement mes réflexes de plongeurs ou du moins ceux qu’il me reste.

Alors que les poids placés sur mon corps l’ont été approximativement et que je commence à avoir une pression au niveau des oreilles, pression que j’adapte en me bouchant le nez et en soufflant fortement dessus, je tente tant bien que mal à trouver une certaine forme de stabilité dans l’eau.

Jusqu’à ce que deux crampes me tirent au niveau des jambes, des crampes que je parviens à dénouer en gardant mon calme. Durant tout ce temps, l’instructeur est bien loin ; il préfère regarder les coraux. Livré à moi-même, je serai pour toute la plongée, mon unique guide.

Immédiatement, les fonds marins dévoilent leur beauté ; les coraux sont omniprésents et derrière un banc de poissons multicolores, un tank fait son apparition ; laissé à l’abandon depuis des années, il sert de refuge à la faune sous-marine.

Alors que nous nous attardons à l’emplacement du char, le guide revient vers moi pour me demander de le suivre ; nous croisons quatre autres plongeurs et nous plongeons un peu plus bas ; vers 12 mètres de profondeur, la pression importante empêche la manipulation des boutons de notre caméra sous-marine, écrasés par la quantité d’eau qui appuie dessus, ce qui ne nous empêche pas de profiter de cette vue exceptionnelle dont nous bénéficions.

La plongée durera près de 30 minutes, un temps relativement suffisant pour apprécier les beautés de la mer rouge, dont une famille de poissons Nemos qui se sont habitués à nous et nous entourent dans une espèce de danse lancinante.

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Wadi Rum

Situé dans le Sud du pays, à la frontière avec l’Arabie Saoudite, le Wadi Rum ou Wadi Ramm est un désert partagé entre des dunes de sables multicolores, des canyons, des arches naturelles, des falaises et des grottes. Inscrit au Patrimoine mondial en 2011 en tant que bien mixte naturel et culturel, le désert est sur le plan géologique une vallée creusée par l’érosion d’un cours d’eau dans les rochers de grès et de granit du sud-ouest de la Jordanie.

Pour découvrir, cet incontournable, il nous faut sur la route des rois, prendre la bifurcation qui mène vers le Wadi Rum Convention center. Pour plus de sécurité, nous avons effectué une réservation dans un des nombreux camps pour touristes présents sur le site, mais nous avons la volonté de trouver sur place un guide qui nous permettra de dormir à la belle étoile, un guide bédouin comme il y en a quelques-uns et dont les voyageurs qui les ont côtoyés, en gardent précieusement les coordonnées et se les transmettent au compte-goutte.

Sur la route qui nous mène vers le Wadi Rum Convention center, une route longiligne dégageant l’impression de se rendre au bout du monde, nous sommes accompagnés par des paysages variés, constitués de montagnes aux tranchants acérés. Le Wadi Rum commence pudiquement à laisser apparaître ses formes.

En arrivant aux abords du Wadi Rum convention, nous sommes enjoints par un garde de faire tamponner nos Jordan pass, nous permettant d’éviter de payer les droits d’entrée dans le désert. Une fois nos coordonnées transmises aux policiers présents et les Jordan pass tamponnés, nous pouvons rejoindre le Wadi Rum village duquel partent toutes les expéditions dans le désert. Mais avant de le rejoindre, nous décidons de boire un bon expresso dans le café du centre.

C’est alors, que devant le café, un homme, vêtu à la traditionnelle, attire notre attention. Il est jeune, élancé et son keffieh jordanien lui donne un côté anachronique qui nous plaît.

En parlant avec lui, nous apprenons qu’il s’appelle Salem et qu’il est un véritable guide bédouin qui propose non pas des excursions pour touristes en camps, mais de véritables découvertes du désert en groupe privatisé.

Nous négocions avec lui une excursion tout compris pour deux jours dans le désert, la somme de 150 dinars par personne. Il se fait nommer friendwadirum et est joignable au 00962772136948 ou sur son mail : salamazlabe@gmail.com Son site Internet est le https://friendwadirum.com

En sa compagnie, nous entrons dans le Wadi Rum pour en rejoindre le village et abandonner durant les 2 prochaines journées notre véhicule sur le parking prévu à cet effet. Une fois nos affaires transvasées dans le vieux Toyota de Salem, nous sommes invités à l’accompagner dans sa maison ; il nous présente ses proches, dont son frère Mohammed, également guide. Il nous présente également son fils de quelques mois et son jeune frère qui nous accompagnera durant notre périple.

Un thé nous est offert et à la tombée de la nuit, alors que sa femme a terminé de préparer notre repas du soir, nous entrons dans le désert en étant placés à l’arrière de son 4/4 ouvert ; une vingtaine de minutes est nécessaire pour rejoindre notre halte de la nuit : une petite grotte ouverte sur un ciel étoilée et protégée du vent par des murs naturels.

Salem, accompagné de son frère, étend sur le sol plusieurs tapis sur lesquels, il pose trois matelas. Après avoir effectué sa prière, il prépare le feu en récupérant dans le désert du bois mort. Une fois le feu pris, il pose dessus la casserole préparée par sa femme. Au menu en ce jour ou du moins en cette nuit : du poulet mariné accompagné de riz.

Le temps que la cuisson du plat soit optimale, il nous prépare à la jordanienne, un thé dont il a le secret. Totalement différent du thé saharien, il n’en est pas moins exquis. Sucré à point et sans chichi ostentatoire, il nous revigore et nous apaise en même temps.

Nous prenons le repas et faisons plus ample connaissance. Il nous explique qu’il est le fils d’une famille de bédouins et que ses parents que nous rencontrerons le lendemain vivent toujours dans le désert, son père étant berger et sa mère, femme au foyer.

Et c’est à la belle étoile, avec une vue magnifique sur le ciel étoilé et protégés du vent par les parois naturelles de la montagne qui nous accueille en son sein, que nous nous plongeons dans les bras de Morphée.

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Le lendemain matin, de bonne heure, nous nous réveillons ; face à nous, un thé préparé en amont qui nous attend patiemment. En compagnie de Salem et de son frère, nous prenons un petit-déjeuner traditionnel et nous pouvons lui retranscrire notre satisfaction quant à la première nuit de notre existence passée à la belle étoile.

Le matériel rangé, nous nous rendons à notre premier point de visite : la petite arche. Après 15 minutes d’une route somptueuse au travers d’un désert variant ses couleurs à la manière d’un humain sujet aux changements de température, nous faisons notre première halte. Face à nous, une arche magnifique que nous contournons et qui s’élance vers le ciel, semblant tenir en un équilibre précaire pourtant séculaire.

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Il nous faut ensuite seulement 5 minutes pour rejoindre une source asséchée dans laquelle nous explique Salem, les bergers viennent abreuver leurs bêtes. Et encore 5 minutes pour rejoindre le rocher champignon qui comme son nom l’indique semble tout droit sorti d’un conte pour enfant. Face au rocher que nous prenons le temps d’admirer, une tente dans laquelle un enfant vend quelques produits fabriqués par des bédouins…et d’autres : « made in China » mondialisation oblige. Nous prenons cependant le temps de boire un bon thé et d’acheter des herbes récoltées dans le désert par la famille du jeune garçon. Nous sommes rejoints par un groupe d’israéliens avec lequel nous engageons une discussion amicale.

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Nous retrouvons nos nouveaux amis israéliens un peu plus tard, lorsque Salem nous arrête aux abords de la Laurence House, une véritable maison antique dont il ne reste que quelques ruines. Mais l’attrait du site réside en ses dunes de sable rouge dans lesquelles nous nous amusons comme des enfants, alors qu’en cette heure tardive de la matinée, nous apercevons au loin de plus en plus de véhicules dans ce désert calme quelques heures auparavant.

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Il nous faut encore 20 minutes pour rejoindre une autre arche vers laquelle, nous nous dirigeons après avoir arpenté un chemin sinueux. Lorsque nous arrivons sur place et alors que le frère de Salem tente de sauter de plus en plus haut sur le rocher sur lequel il se trouve afin qu’on le saisisse en photo, nous devons patienter le temps que des Instagrameuses tentent la pose parfaite. Nous pouvons les voir ensuite pianoter sur leur appareil pour tenter d’effacer les moindres imperfections de leurs clichés, certaines y passant un peu plus de temps que d’autres, sélection naturelle physique arbitraire oblige.

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Un thé plus loin, nous entrons un peu avec l’impression de nous trouver dans un troupeau, dans le canyon de Azalabi, un canyon époustouflant qui possède sur ses murs et que nous découvrons avec stupeur, des dizaines de pétroglyphes. Il faut dire que la présence de dessins, d’inscriptions gravées et de vestiges archéologiques témoigne dans le Wadi Rum de 120 siècles d’occupation humaine. Plus de 25 000 pétroglyphes et de 20 000 inscriptions permettent de retracer les débuts de l’écriture alphabétique et l’évolution de la pensée de l’homme, de ses activités pastorales, agricoles et urbaines dans la région.

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Une fois que nous arrivons au bout du canyon, Salem nous démontre son agilité en grimpant tel Spider-Man sur deux parois proches du canyon afin de se trouver à un étage supérieur. Nous ne le suivrons pas.

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Il nous faut ensuite une heure pour quitter les couleurs orangés du désert dans lequel nous nous trouvons avant de rejoindre le désert blanc, dont même les montagnes semblent plus claires. Pour le déjeuner, Selem nous emmène dans la tente de ses parents, située dans une sorte de creux naturel.

Nous faisons connaissance avec son père, un bédouin qui élève des chèvres et des dromadaires. Après un énième thé bu, nous mangeons du poulet grillé accompagné de riz. Le père, un homme posé d’un certain âge ne parle pas Anglais, ce qui ne l’empêche pas de tenter de communiquer avec nous. Nous lui répondons avec la langue des signes, avant que Salem parti passer quelques moments avec sa famille ne nous rejoigne pour en effectuer la traduction.

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Salem nous conduit ensuite vers le point le plus éloigné de notre incursion dans le désert. Un site dans lequel, il nous laisse en compagnie de son frère, qui une fois libéré de la présence de son aîné peut nous démontrer toute son agilité d’enfant du désert. De manière simiesque, il grimpe sur les montagnes, joue avec un caillou qu’il envoie avec adresse dans une anfractuosité rocheuse et n’hésite pas à escalader une falaise abrupte tombant dans le vide, sans sourciller, allant même jusqu’à nous faire peur.

En ce qui nous concerne, après avoir découvert une roche multicolore, nous arrivons au sommet de ce paysage frontalier avec l’Arabie Saoudite et profitons de l’après-midi pour nous détendre et attendre un coucher de soleil, qui laisse éclater ses rayons fortement lumineux sur le désert que nous surplombons.

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En retournant dans la tente des parents de Selem, nous faisons connaissance avec deux femmes belges : Gaëlle et Olivia que nous avions aperçues dans le canyon et avec lesquelles nous sympathisons.

Les frères de Selem nous rejoignent et tous ensemble, autour d’un bon feu, nous pouvons profiter de la quiétude ambiante une bonne partie de la soirée, avant de rejoindre un peu plus loin, notre ciel étoilé sous lequel, Selem a préparé nos couches.

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A l’instar de la veille, des tapis placés sur le sol sont recouverts par des matelas aux abords d’un feu majestueux qui nous sert aussi bien à nous réchauffer qu’à faire cuire notre repas : un barbecue du désert.

Selem nous explique après avoir entendu les hurlements de plusieurs loups que le Wadi Rum abrite une faune et une flore rare et endémique : bouquetins de Nubie, loups gris, renards de Blanford, renards roux et chat des sables. Les petits mammifères, les insectes et les reptiles sont plus communs. De nombreux oiseaux de proie sont présents durant les périodes de migration. L’oryx d’Arabie, une antilope du désert, fait l’objet d’un programme de réintroduction depuis 2002.

Après le repas, nous alimentons le feu grâce à des branches mortes que nous trouvons un peu partout autour de nous et profitons d’un site naturel unique intensifié par la multitude d’étoiles qui nous font face.

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Le lendemain matin, alors que je fête mon anniversaire au cœur du désert, nous prenons un petit-déjeuner copieux constitué de fruits, de thé et de pains bédouins. Nous remballons ensuite le matériel et rejoignons la dernière étape : les Laurence Springs, qui constituent le point d’achoppement, non loin du Wadi Rum village, de tous les bergers qui utilisent cette source pour abreuver leurs troupeaux.

Par ailleurs, un jeune enfant parvient difficilement à contrôler son dromadaire et il est nécessaire que Selem intervienne pour réconforter l’enfant, qui une fois les pieds à terre souffle enfin.

Et c’est sur ce dernier acte de bravoure que nous quittons le Wadi Rum en prenant un énième thé dans la maison de Selem, que nous embrassons chaleureusement pour son accueil et les expériences qu’il nous a permis de vivre.

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Les châteaux du désert

Sur la route, de nombreux bergers sont présents avec leurs troupeaux. L’élevage intensif d’animaux permet ainsi à la Jordanie de bénéficier au niveau national, de viandes ne nécessitant pas d’importation, du moins, en ce qui concerne les chèvres et les moutons.

D’après leur appellation, les châteaux du désert regroupent plusieurs édifices situés majoritairement à l’Est d’Amman en direction de la frontière irakienne possédant des caractéristiques identiques : aspect fortifié, cour centrale, matériaux de construction similaire.

Construits entre les VII et VIII ème siècles, pendant le règne de la dynastie omeyyade, ils pouvaient servir de caravansérails, de bains isolés ou de pavillons de chasse et sont visitables grâce au Jordan pass.

·       Qasr Al-Qastal, à environ 25 km au sud d’Amman
·       Qasr Al-Muwaqqar, à environ 30 km au sud d’Amman
·       Qasr Mushatta, à environ 35 km au sud-est d’Amman
·       Qasr Hammam Assarah, à environ 55 km au nord-est d’Amman
·       Qasr Hallabat, à environ 60 km au nord-est d’Amman
·       Qasr Kharana, à environ 65 km à l’est d’Amman
·       Qusayr Amra, à environ 85 km à l’est d’Amman
·       Qasr Tuba, à environ 95 km au sud-est d’Amman
·       Qasr Azraq, à environ 100 km à l’est d’Amman
·       Qasr el-Heir el-Gharbi, à environ 60 km au sud-ouest de Palmyre.
·       Qasr el-Heir ech-Charqi, à environ 80 km à l’est de Palmyre.

Conclusion

Durant près de 10 jours, nous avons pu découvrir ou redécouvrir un pays constitué de paysages absolument uniques, dans une ambiance généreuse et chaleureuse, les jordaniens constituant un peuple admirable de bonté et de fraternité.

Les expériences vécues furent exceptionnelles :

– nager dans la mer Morte
– profiter des sources chaudes de Ma’In
– Visiter Petra
– manger un shawarma dans une des plus belles rues de Amman
– faire une plongée sous-marine en mer Rouge
– visiter le musée le plus bas de la planète
– bénéficier d’un massage de boue
– dormir à la belle étoile dans le désert du Wadi Rum

Alors dans ce contexte morose de pandémie mondiale et parce que la Jordanie le permet, n’hésitez plus à vous y rendre !