L’île de Pâques, une île mystérieuse et fascinante

Considérée comme étant un des lieux habités les plus isolés du monde, l’île de Pâques appelée également : « Isla de Pascua » en Espagnol, « Easter Island » en Anglais ou : « Rapa Nui » en langue indigène, est une dépendance du Chili qui suscite un intérêt chez tous les voyageurs. Nous y avons passé plusieurs jours et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables qui vous permettront d’y réussir votre séjour.

 Localisée dans l’Océan Pacifique Sud, l’île de Pâques est englobée dans les : « to do list » des voyageurs du monde entier qui sont fascinés par le mystère qui lui est associé au travers des moaï, ces statues géantes sculptées en un seul bloc dans les roches volcaniques insulaires et transportées sans que personne ne sache réellement comment. D’aucuns argumentant sur la présence d’extra-terrestres, de magies, d’un talent inné, chaque famille de l’île se sentant détentrice de la vérité… ou du moins d’une de ses parties.

Ce mystère intrinsèquement lié à l’île concerne également l’origine de ses premiers habitants, l’histoire de leur implantation, si elle caractérise indéniablement un peuple polynésien, étant soumis à une incertitude latente.

Découverte en avril 1722, par l’explorateur Jakob Roggeveen ayant foulé son sol le jour de Pâques, l’île fut rattachée au Chili en septembre 1888, qui depuis a pris des dispositions pour protéger cette culture insulaire unique au monde. Depuis 2016, l’île s’appelle officiellement : « Rapa Nui » et au travers d’un décret législatif, l’île est intégrée dans un parc qui en limite l’accès touristique.

Le Parlement chilien souhaite ainsi restaurer la mémoire des premiers habitants et concomitamment reconnaître leur culture qui a subi avec l’esclavage péruvien du    XIXe siècle et les conflits claniques, des pertes absolument insurmontables.

L’île de Pâques comprend près de 1042 monolithes de taille variant de 2,5 à 9 mètres de hauteur pour un poids moyen de près de 14 tonnes chacun. Ils sont répartis de cette manière : 887 moaï debout, 288 moaï situés sur un ahu, une plateforme intégrant pour certains d’entre eux, la fonction de chambre funéraire, 397 moaï se trouvant encore dans une carrière, 92 moaï abandonnés en cours de transport et 9 moaï exposés à l’étranger : 1 au Chili, 1 en Nouvelle-Zélande et 7 en Europe.

L’île de Pâques est souvent considérée à tort comme une destination excessivement onéreuse. Pourtant, en réalité, il n’en est rien et l’accès à l’île ne présente pas de surcoût déraisonnable par rapport à d’autres îles du Pacifique.

Bénéficiant d’un climat subtropical humide avec des températures comprises entre 20 et 25 degrés et 250 jours de pluie à l’année, l’île, est soumise aux aléas d’une nature puissante et sauvage, ce qui renforce encore un peu plus son côté attractif.

Il est sûr que pour un habitant européen, se rendre en Amérique du Sud ou dans le Pacifique a déjà un coût, qui dépend de la distance, des escales et de la fréquence de la destination desservie. Mais pour quelqu’un qui se rendrait en Amérique du Sud ou en Polynésie française, l’accès à l’île de Pâques est relativement facile et d’un coût relativement acceptable. De l’ordre de 600 euros.

En ce qui concerne les hébergements, si les prix peuvent s’envoler pour des hôtels quatre ou cinq étoiles, le visiteur peut trouver des hébergements chez l’habitant pour la somme de 60 euros la nuit.

Pour les déplacements, l’île est très mal desservie en transport en commun. Si certaines agences proposent des circuits touristiques, ces derniers sont généralement onéreux et il est préférable d’être indépendant, soit en louant un véhicule, soit en louant un scooter, soit un vélo.

Pour les locations en tout genre, il conviendra de s’adresser à son hôtel qui pourra mettre tout visiteur en relation avec les sociétés qui se trouvent essentiellement basées à Hanga Roa, la capitale de l’île. Par contre, il convient de faire très attention avec les véhicules puisque ces derniers sont loués généralement sans contrat de location et sans assurance.

Si vous souhaitez découvrir notre voyage de manière complète au travers d’une photothèque riche qui vous montrera l’île sans rien vous cacher, n’hésitez pas à découvrir notre récit de voyage en vous rendant sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/ile-de-paques-chili/

Avant de commencer, précisons la définition de quelques termes utilisés au sein de cet article afin de vous faciliter la lecture. Les moaï sont les statues de l’île de Pâques qui représentent les géants de pierre au regard figé. Les pukao  caractérisent les chapeaux que certains moaï portent sur la tête. Les ahu, quant à eux sont les sites cérémoniels se présentant en des plateformes qui dénotent un pouvoir spirituel important.

Le Parc National de Rapa Nui

Du fait de l’importance de ses sites archéologiques, un Parc National englobant une grande superficie du territoire fut créée par le décret suprême nº103 du ministère des Terres et de la Colonisation, le 16 janvier 1935 et l’île fut déclarée : « Monument Historique National » la même année. Le 8 décembre 1995, le Parc National de Rapa Nui a été déclaré site du Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Il est inséré dans la commune d’Isla de Pascua dans la province éponyme et administrativement, le parc fait partie de la région de Valparaíso.

Depuis 2017, le Parc National de Rapa Nui est géré par les autorités chiliennes en commun avec la Communauté indigène Ma’u Henua. Il s’étend ainsi sur 7 150,88 hectares, ce qui représente 43,5% de la superficie totale de l’île.

Le coût d’entrée dans le parc pour les étrangers est de 80 dollars. Les mineurs à partir de 7 ans bénéficient d’un tarif réduit et d’une entrée à 40 dollars. Les enfants de 0 à 7 ans ne payent pas. Les étudiants et les seniors paient le tarif normal. Le billet est individuel, incessible et valable uniquement pour le séjour sur l’île.

Le billet donne le droit de visiter Rano Raraku et Orongo une seule fois. Les autres sites n’ont pas de limite de visite. Le site de Tahai, Anakena et la ville d’Hanga Roa ne faisant pas partie du parc, ils ne sont pas soumis à l’achat d’un ticket d’entrée.

Il faut savoir que tous les touristes qui souhaitent visiter le parc national doivent payer cette somme ; le parc qui comprend la majeure partie des sites importants possède plusieurs entrées gardées par des rangers qui en contrôlent les tickets, valables 10 jours à partir du premier contrôle et peuvent être inspectés n’importe où dans le parc. Il est ainsi recommandé de toujours posséder son ticket sur soi. Par contre, en réalité, les contrôles sont relativement peu fréquents dans le parc, mis à part à Orango et à Rano Raraku.

Le parc est ouvert tous les jours de 9h00 à 18h00. Néanmoins, ces horaires sont adaptés en fonction de l’heure de lever de soleil sur le site de Tongariki.  C’est-à-dire qu’en été, les visiteurs pourront entrer dans le parc un peu plus tôt pour rejoindre ce site apprécié des touristes.

Tout visiteur qui souhaite acheter son ticket peut le faire sur le site Internet officiel du parc : www.rapanuinationalpark.com ou en envoyant un mail sur le : contacto@rapanuinationalpark.com. Des renseignements peuvent être demandés en composant le  00 56 322550455. Cependant, les tickets sont également en vente au guichet du parc, situé au sein même de l’aéroport Mataveri ou au bureau central de la communauté autochtone Ma’u Henua, rue Atamu Tekena, à côté de la pharmacie de la ville de Hanga Roa.

Précision importante !!! La durée maximale du séjour sur l’île est de 30 jours. Chaque visiteur qui arrive doit ainsi posséder un billet retour non modifiable ainsi qu’une réservation d’hôtel pour toute la durée du séjour. En outre, depuis la réouverture de l’île au tourisme en août 2022, pour entrer dans le Parc National Rapa Nui, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide local accrédité ou d’un hôte de l’île âgé de plus de 18 ans.  Néanmoins, quand bien même éditée, cette règle n’est presque jamais appliquée.

Afin de préserver le patrimoine culturel de l’île de Pâques, et en particulier du parc national de Rapa Nui, certaines règles simples sont imposées aux visiteurs :

  • Ne pas toucher, monter ou marcher sur les platesformes, les statues ou les pétroglyphes.
  • Ne pas ramassez des objets archéologiques ou des pierres.
  • Toute personne qui cause des dommages ou des modifications dans les sites archéologiques s’ expose à une peine de prison et à une amende, conformément à la loi 17 288 sur les monuments nationaux.
  • Ne marcher que sur les sentiers balisés. Ne pas pénétrer dans les zones de récupération de l’environnement ou dans d’autres zones restreintes.
  • Ne pas camper dans le parc.
  • Ne pas abandonner ses déchets dans le parc.

Le non-respect de ces règles est soumis à de lourdes sanctions. Les gardes du parc portent des caméras sur eux et les amendes qui s’appliquent sont assez élevées ; il est donc important d’être prudent.

D’un point de vue routier, le parc national de Rapa Nui possède des routes goudronnées de très bonne qualité qui relient toute la côte Sud, ainsi que Hanga Roa à la plage d’Anakena. Les secteurs des côtes Est et Nord sont reliés principalement par des routes non goudronnées et en état moyen.

Les secteurs de Poike et Maunga Terevaka ne se visitent qu’à cheval ou en excursion ; le reste de l’île peut être parcouru en véhicule, en utilisant de préférence un 4×4 sur les routes non goudronnées. Il est possible de circuler partout en vélo ou à cheval.

Te Pito Kura et la pierre magnétique

Face à la baie de la Pérouse, le site archéologique Te Pito Kura, au Nord de l’île est un complexe constitué du moaï de Paro, une statue de 10 mètres de hauteur provenant du volcan Rano Raraku, la plus grande n’ayant jamais été extraite de la carrière.

Aujourd’hui couché sur le ventre, il est resté dans son état naturel suite à son effondrement de sa plateforme, le choc l’ayant coupé en deux parties distinctes.  Devant sa tête, se trouve son énorme chapeau de 2 mètres de hauteur pour un poids identique à la statue, soit 10 tonnes. La coiffe est également considérée comme la plus imposante jamais sculptée.

Aux côtés du site, à quelques mètres de distance, se trouve une grosse pierre à qui les anciens prêtent des vertus magnétiques : « Tita’a Hanga O Te Henua » D’après la légende, la pierre aurait été portée sur l’île par Hotu Matu’a, le roi fondateur de l’île.

Du fait de son côté légendaire, la pierre, à forte teneur en fer, a suscité nombre de comportements graveleux, certains visiteurs n’hésitant pas à s’accoupler dessus afin d’augmenter les chances d’avoir un enfant.

Pour empêcher ces actes illégaux, les autorités ont placé les pierres dans une sorte de puit d’un mètre de hauteur, afin de la rendre plus difficile d’accès.  Non loin du site, se trouvent : « Aku Heiki’i » qui contient 3 pukao orientés selon certaines étoiles, ainsi que plusieurs restes d’habitations, des fours de cuisson et des pétroglyphes.

Baie de la Pérouse

Située non loin de la pierre magnétique cette petite baie, appelée : « Hanga Ho’onu » en Pascuan, longe la côte Nord-Est et comprend de nombreux moaï et vestiges d’anciennes habitations.

Parcouru par les vents violents, ce secteur de l’île qui a connu l’arrivée de l’explorateur Français : « Jean-François de La Pérouse » avec ses deux navires : « l’Astrolade et la Boussole » le 9 avril 1786, est aujourd’hui, un véritable paradis naturel.

De nombreux champs en bordent la côte. Nous faisons ainsi la connaissance avec un agriculteur qui accepte de nous partager son art.

Il est possible d’y faire de belles randonnées et de rencontrer de beaux chevaux sauvages qui y vivent en totale liberté.

Ahu Hanga Te’e (Vaihu )

Dans le centre de la côte Nord-Est, Vaihu comporte un ancien Ahu constitué d’un mur porteur arrière qui est de forme semi-circulaire et mesure 86 mètres de long sur 12 mètres de large.

A l’origine, sur cet Ahu, étaient posées 8 moaï, qui sont progressivement tombés et ont été abandonnés à plat sur le sol. Autour du ahu, se trouvent les pukao en pierre rouge qui les couronnaient.

Cet amoncellement non restaurée donne au site un côté authentique, renforcé par les conditions climatiques sévères qui y règnent, les vents soufflant fortement dans cette partie de l’île.

Au-devant de la plate-forme, sur le sol, se trouve un grand cercle de pierres d’environ 10 mètres de diamètre appelé : « paina » qui servait aux familles à effectuer des rituels commémoratifs.

Sur le site, d’autres vestiges sont à découvrir, dont les restes d’un ancien étang, laissés également dans leur état d’origine.  La seule rénovation du site concerne le moaï se trouvant non loin de la route, qui après avoir été enterré durant longtemps, a été redressé en 2002.

Ahu Huri

Situé à Urenga dans une propriété privée ne faisant pas partie du parc national de Rapa Nui, le ahu Huri est l’une des 25 plates-formes de l’île qui ne se trouvent pas sur la côte mais à l’intérieur des terres.

Si de primes abords, le site dont l’accès est libre n’est pas incontournable, il expose un moaï unique qui se trouve sur une plateforme de 13 mètres de long sur 4 mètres de large et qui possède deux paires de main.

La plateforme est également alignée sur deux collines voisines : « Maunga Mataengo et Maunga Tararaina » ainsi que sur deux ahu de plus petite taille situés à proximité, cette disposition expliquant l’utilisation du site comme un observatoire astronomique. En outre, le moaï regarde précisément où le soleil se lève pendant le solstice d’hiver austral.

Te Ara O Te Mohai

Non loin du site de Vaihu, couché sur le sol, nous découvrons un autre grand moaï qui semble avoir été abandonné dans l’état de latence dans lequel nous le découvrons.

Entouré d’une protection constituée de barrières en bois, le moaï, d’une grande taille ne possède que la forme de ce qu’il aurait dû être.

Ahu Te Peu

Sur la côte Nord-Ouest et accessibles à pied ou à vélo depuis la route qui débute à Ahu Akivi, les ruines d’un ancien grand village se dévoilent sur le sol. A leurs côtés, les manavai, des structures de pierres entourant un emplacement de verdure prolonge cette découverte en exposant une méthode de culture ancestrale qui servait à protéger les pousses du vent et des intempéries. Venant accompagner ces ruines, le visiteur peut y trouver les restes d’un ancien poulailler.

Sur le site, se trouve également les fondations de plusieurs maisons bateaux, dont l’une d’entre elles mesure près de 43 mètres de longueur. D’autres bâtiments sont plus abîmés et se situent devant une falaise où se trouvent les restes de deux plateformes avec à leurs abords, plusieurs moaï détériorés dont il ne reste pour certains, que leur tête.

Le site comprend autour du village, les restes de ahu, de moaï, de grottes et de pétroglyphes, que le visiteur découvre au grès de sa balade.

Ahu O’Orongo

Site archéologique situé dans la partie Sud-Ouest de l’île, sur le bord le plus étroit du volcan : « Rano kau » Orongo qui était habité saisonnièrement par des chefs d’anciennes tribus est un incontournable touristique de l’île.

Il est constitué de plusieurs maisons de pierres reconstituées, les 54 maisons le constituant d’antan ayant été détruites et pillées à plusieurs reprises durant les siècles passés. Si le site est accessible depuis un petit parking, une partie de son territoire est encore présent sur le bord du cratère, duquel comporte des dalles laminaires basaltiques, appelées : « keho »

Les habitations ont un sol oval d’une longueur variable de 6 à 12 mètres et d’une largeur maximale d’environ 2 mètres. Leur hauteur intérieure est basse, de l’ordre de 1 à 2 mètres. Certaines d’entre elles sont reliées entre elles par d’étroits couloirs.

En entrant dans le village, près du bord de la falaise, deux maisons n’ont pas été rénovées intentionnellement pour permettre aux visiteurs d’en apprécier la structure interne.

Certaines habitations possèdent des peintures exposées sur des grandes dalles verticales, représentant la cérémonie de l’homme oiseau qui consistait pour un membre d’une tribu à être le premier à récupérer l’œuf d’un oiseau spécifique sur le motu. Le site comprend également un moaï construit dans du basalte d’une hauteur de 2,5 mètres.

Les rochers entourant le village sont recouverts de plus de 1 700 pétroglyphes, faisant d’Orongo le lieu possédant la plus grande concentration d’art rupestre de l’île. Les pétroglyphes représentent essentiellement des animaux, des humains en position fœtale et de structures mythologiques.

Les ahu Akahanga et Ura Uranga Te Mahina

Sur la côte Nord-Est de l’île, en son centre, après avoir dépassé une statue de : « Hotu Matu’a » nous rejoignons les vestiges d’un ancien village aux abords d’une petite baie : « le site archéologique d’Akahanga » qui dévoile des fondations de pierre de plusieurs hare paenga ou autrement appelées : « maisons bateaux » eu égard à leur forme elliptique.

Sur le sol, des pierres ainsi disséminées marquent l’emplacement de ces habitations d’antan devant lesquelles se trouvent des : « umu pae » de vieux fours en pierre. Non loin du site, en plein cœur d’une nature sauvage aux abords de champs dans lesquels des chevaux se baladent en liberté, une petite grotte : « Ana Akahanga » dont l’entrée est renforcée par une pierre, une sorte de cavité ayant servi de protection aux intempéries, légions sur l’île.

Sur le site, à quelques mètres de l’océan, se trouvent 13 statues, le visage caché et le dos tourné, d’une taille allant de 5 à 7 mètres. Leur position allongée dégage le sentiment empathique d’une certaine fébrilité, les colosses étant soumis à la rudesse du temps qui passe sans pouvoir s’en défendre, subissant le cours d’un futur impacté par une érosion qui semble inéluctable.

Non loin d’Akahanga, Ahu Uru Uranga Te Mahina à l’Ouest, présente également de nombreux moaï renversés et laissés à l’abandon…du moins à première vue. Dans la même veine, le ahu Oroi situé à l’Est du site, comporte en ce qui le concerne, des moaï non restaurés mais en nombre plus restreint.

Ahu Vinapu

Sur la côte Sud, aux abords de l’océan, là où se termine la piste d’atterrissage de l’aéroport, le site de Vinapu démontre au travers de ses vestiges, la qualité de l’ingénierie antique de l’île.

En arrivant sur place, nous sommes surpris de découvrir à gauche de la route, six statues tombées face contre terre avec à leurs côtés, trois de leurs coiffes.

Non loin, de dos face à la côte, un moaï enterré et détérioré par l’érosion. Ses orbites ne sont pas sculptées et il semble avoir été abandonné tel quel, suite à un évènement soudain inconnu. Aux abords, un mur conçu avec de gros blocs de pierres de plusieurs tonnes, assemblés sans mortier, présente des ressemblances avec des constructions Incas.

La théorie la plus couramment acceptée pouvant l’expliquer, associe sa conception par l’Inca : « Tupac Yupanqui » lors de son expédition dans le Pacifique.

Il nous faut marcher quelques mètres pour arriver devant la plate-forme la plus ancienne du site sur laquelle se trouvent cinq moaï renversés avec à leurs côtés, leur pukao. Toujours sur le site, une énorme coiffe en pierre rouge à la surface de laquelle une cavité a été sculptée pour recueillir l’eau de pluie, nous interpelle.

Nous faisons également la découverte d’une grande colonne de scories rouges dressée à la verticale, semblant être le pendant féminin des moaï. Malheureusement, l’érosion en a effacé toute trace de sa forme passée et il n’en reste qu’un tube cylindrique présentant les stigmates du temps passé.

Papa Vaka

Entre Ahu Te Pito Kura et Pu O Hiro, sur la côte Nord, Papa Vaka est un site archéologique qui regroupe un nombre important de pétroglyphes correspondant à des gravures réalisées dans la roche.

Les figures ainsi représentées démontrent l’art rupestre des habitants et représentent un formidable témoignage des croyances primitives. Nous prenons grand soin d’admirer les nombreuses gravures au-dessus desquelles, une écriture dont nous ne comprenons pas les tenants et les aboutissants, mais qui crée en nous, instinctivement un respect de cet art passé ayant résisté aux affres du temps et de l’érosion.

Parmi les rochers, deux nous semblent plus intéressants que les autres. Papa Mangai, appelé également le rocher des hameçons concentre nombre de ces objets servant à pêcher avec en son centre, un animal aquatique dont nous peinons à savoir s’il s’agit d’une pieuvre ou d’un crabe. Papa Vaka, quant à lui représente un canoë de 12 mètres de long, entouré d’autres embarcations ainsi que des animaux aquatiques, laissant à penser qu’il représente le moyen initial d’arrivée des premiers habitants. Une sorte d’hommage conservé dans la pierre pour l’éternité.

La plage de Ovahe

Après un chemin de plusieurs mètres sur une côte escarpée, à 1,5 kilomètres de la plage d’Anakena, la plage de Ovahe se rejoint dans une sorte de petite crique dans le Nord de l’île.

Entourée de falaises volcaniques et surtout connue des locaux qui veulent être préservés du tourisme de masse, la plage est marquée par son côté sauvage et son absence de signalisation pour la situer.

Son sable rose accentué par des scories volcaniques rouges et du corail blanc donne au lieu, un côté irrationnel. Dans les falaises, il est possible de voir des grottes et les restes d’un ancien crématorium de cérémonie, le site ayant été la résidence des anciens indigènes de l’île.

Grâce à son emplacement caché, Ovahe est l’endroit idéal pour s’adonner au farniente. L’eau est chaude et sa transparence en font un lieu intéressant pour la pêche ou la plongée.

Il convient cependant de se méfier des courants qui peuvent être dangereux ainsi qu’aux chutes de pierres pouvant tomber de la falaise sur les usagers.

La plage d’Anakena

Considérée comme la plus belle plage de l’île, Anakena est située sur la côte Nord ; elle est reconnue pour son sable blanc, sa mer turquoise cristalline, ses vagues calmes et ses cocotiers.

Berceau de l’histoire et de la culture de Rapa Nui, la plage aurait vu débarquer, le premier roi : « Hotu Matu’a » et présente encore aujourd’hui, d’importants vestiges archéologiques en la présence de centres cérémoniels et de sites résidentiels.

En arrivant aux abords de la plage, nous découvrons, outre un restaurant et nombre de baigneurs, deux plateformes dont la richesse n’a d’égal que leur beauté.

La première plate-forme : « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire aux pieds de la colline Maunga Hau Epa. Il s’agit du premier moaï à avoir été redressé sur l’île, sur la base d’une idée de l’explorateur norvégien : « Thor Heyerdahl » qui en 1956 conseilla aux habitants de prendre soin de leurs œuvres architecturales.

La deuxième plate-forme, la plus connue est le : « Ahu Nau Nau » qui comprend sept moaïs, dressés à la suite de la restauration effectuée par l’équipe de Sergio Rapu en 1978. Ces moaï se distinguent des autres par la profusion des détails gravés sur leur dos.

Au cœur du site, un grand chapiteau en bois permet de faire connaissance avec des vendeurs qui proposent des produits artisanaux. Un peu excentrés, ils tentent d’accoster les touristes pour leur proposer en échange de quelques pesos, des petites statues ou des pendentifs censés les protéger.

Allongés sur le sable, nous assistons à l’arrivée des touristes qui ont remplacé les locaux du matin ; progressivement, le soleil commence à caresser doucement nos corps détendus. La transparence de l’eau nous appelle et sans mal, nous pouvons observer une faune marine riche et unique à l’aide d’un simple masque avec tuba.

La plage d’Anakena dispose d’une aire de pique-nique sous les palmiers, ce qui donne la possibilité aux vacanciers d’acheter les biens de premières nécessités qu’ils auraient oubliés à leur hôtel d’Hanga Roa, qui ne se trouve en voiture, qu’à une vingtaine de minutes de route.

L’Ahu Nau Nau

A 150 mètres de la plage d’Anakena, le site archéologique : « Ahu Nau Nau » est si important, qu’il mérite une attention toute particulière, la plateforme, au travers des époques, ayant nécessité plusieurs phases de construction. La phase la plus ancienne : « Nau Nau I » remonterait à 1100 après Jésus-Christ suivi par la phase : « Nau Nau II » entre 1190 et 1380  et enfin la dernière phase appelée : « Nau Nau III » s’est étendue entre 1300 et 1400 de notre ère.

Trois plateformes sont présentes sur le site. Si « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire au pied de la colline Maunga Hau Epa et en constitue l’une d’entre elles, le : « ahu Nau Nau » restauré entre 1978 et 1980 a permis le déterrement de 7 statues, qui ensevelies sous le sable ont pu être protégées de l’érosion et des affres du temps.

Ainsi, sur le site, il est possible d’observer sur 60 mètres de long et sur 12 de large, cet ahu qui comporte sept statues dont les quatre premières sont couronnées de leur pukao rouge. Le cinquième moaï est également bien conservé mais il lui manque le pukao, alors que les deux dernières ont le plus souffert.

Nous sommes cependant surpris de découvrir leur finesse, bien plus lisses que les autres moaï découverts jusque-là. Leurs surfaces, assez uniformes et stylisées, sont polies et les traits de leur visage sont finement sculptés. Sur le côté droit de l’ahu, se trouvent les vestiges d’un autre pukao et d’un moaï allongé face visible, assez érodé. Un peu plus à droite, non loin du site, se trouvent les fondations d’un hangar à bateaux ; à proximité, une autre tête en forme arrondie, sur le sol, appartenant à une statue plus ancienne suscite notre intérêt.

Lors de la fouille effectuée en 1978 par l’archéologue : « Sonia Haoa de Pessah » il fut découvert des fragments de corail blanc et un disque de scories rouges qui se sont révélés être les constituants des yeux des statues d’environ 35 centimètres de diamètre, changeant ainsi le regard des historiens sur les représentations originelles des moaï.

Ahu Akivi

Situé sur le flanc Sud-Ouest du volcan Maunga Terevaka, le point culminant de l’île, non loin d’Ana Kakenga, Ahu Akivi est le site le plus important de l’intérieur de l’île, les moaï se trouvant majoritairement sur les côtes.

En arrivant sur place, après avoir garé notre véhicule sur le parking aux abords duquel quelques vendeurs proposent leurs artefacts, nous découvrons ce site du puissant clan : « Miru » l’une des tribus qui comptèrent parmi les plus importantes de l’île.

En nous approchant de cette plate-forme de 25 mètres de longueur, nous découvrons sept moaï dont la ressemblance provoque une harmonie tant de tailles que de formes. En outre, les statues possèdent la particularité unique de regarder vers l’océan, à la différence des autres sites dont les regards sont tournés vers l’intérieur des terres.

Non loin de la plateforme, se trouvent les vestiges de deux anciens crématoriums construits durant deux périodes différentes.

Hanga Roa

Capitale de l’île de Pâques, Hanga Roa est située dans son Sud-Ouest et elle est peuplée de 7322 habitants. Elle comporte de nombreux commerces et présente les caractéristiques des petites villes d’Amérique latine.

Si nombre de sites touristiques incontournables de Rapa Nui sont situés hors de la capitale, Hanga Roa possède des monuments qui la rendent incontournable.

Construite en 1937, l’église Santa Cruz est la seule église catholique de l’île. Elle fusionne un symbolisme catholique et mythologique, ce rapprochement s’apercevant immédiatement sur sa façade constituée de plusieurs arches dont les motifs sont typiquement polynésiens. Sur la poutre horizontale se trouvent des reliefs à motifs chrétiens, tels que les tablettes de Moïse, les clefs du paradis ou une paire d’anges pointant vers l’œil divin. Sur les colonnes, des reliefs de poissons et des symboles : « Rongo Rongo » ajoutent à l’édifice un côté mystérieux, limite indéchiffrable.

Dans son intérieur sobre constitué d’un navire diaphane, se trouvent plusieurs sculptures accentuant des fonts baptismaux dont la base représente une divinité Rapanui et dont la partie supérieure est ornée de symboles polynésiens.

L’autel est orné d’un Christ portant une coiffe de coquilles et d’os de poissons et à sa droite, se trouve une représentation en bois de : « Santa Maria de Rapa Nui » la protectrice de l’île.

La ville comprend deux petits ports qui permettent concomitamment de découvrir un vrai pan de la vie locale en la présence de ses pêcheurs, tout en bénéficiant de commodités permettant de s’adonner à de nombreuses activités, dont le snorkelling ou la plongée sous-marine.

Hanga Piko est un petit port de pêche, principal point de débarquement des marchandises sur l’île. Entouré de petites collines et surmonté d’un grand moaï, le port comportant près de 40 pêcheurs et autant de bateaux permet aléatoirement de voir quelques tortues marines qui se reposent sur une plage constituée de sable et de petits cailloux.

Sur le port se trouvent, un restaurant et plusieurs sociétés proposant des locations de bateaux ou des excursions.

Le port d’Hanga Roa Otai est en ce qui le concerne, l’un des points les plus fréquentés de la ville car, en plus de servir de port pour les bateaux de pêche artisanale, il sert également de point d’arrivée pour les croisiéristes qui accostent sur l’île. En son coeur, un grand moaï sur un piédestal entouré de bancs constitue la place : « Hotu Matu’a » Au bout du petit port se trouve une statue de : « Saint Pierre » patron des pêcheurs.

Alors que nous nous trouvons sur le port, nous sollicitons un pêcheur qui s’en va en Haute Mer afin de procéder à une pêche spécifique. Nous sympathisons et il accepte de nous prendre avec lui.

Nous assistons à la pêche à la pierre, une pêche typique de l’île.

Le site, niché dans une sorte de crique est le paradis des surfeurs de l’île, qui profitent des commodités sur place, dont nombre de restaurants et de centres de plongée. Hanga Roa Otai se situe au bout de la rue : « Te Pito O Te Henua » à l’intersection de la rue « Policarpo Toro » longeant la côte, à la limite du ahu Tautira.

Aux abords du cimetière, non loin d’un moaï solitaire appelé également : « moaï de la paix » qui fait partie du centre social de la ville, mais qui est surtout représenté par un grand espace vert ouvert sur l’océan, de nombreuses sculptures côtoient des chevaux en liberté, le complexe donnant au visiteur le sentiment unique de se trouver ailleurs tout en étant au cœur de la zone urbaine.

A cet emplacement, se trouve également la piscine naturelle Poko Poko, appréciée des familles locales qui peuvent y faire nager leurs enfants en toute sécurité, la piscine ayant une eau peu profonde protégée des vagues par une paroi rocheuse.

Près de cette crique, le : « ahu O’Rongo » et les « Hitu Merahi » des sculptures représentant les sept archanges sont des œuvres d’art qu’il est agréable de découvrir.

Toujours dans la ville, la plage de Pea dévoile une petite crique, divisée en deux parties séparées par un petit rebord. La faible profondeur de l’eau est également appréciée par les familles qui souhaitent se baigner avec des enfants. Les berges sont composées de sable, qui jouxte des constructions bétonnées facilitant la baignade. Des ombrelles, souvent prises d’assaut sont également présentes.

La plage de Pea comprend également deux moaï, non loin du stade municipal dans lequel se déroulent des matchs de football et de rugby, deux des sports appréciés de l’île.

Dans le même registre naturel, le jardin botanique offre un véritable parcours de fraîcheur et permet de faire connaissance avec la flore endémique de l’île. Occupant une surface de 5 hectares et comprenant près de 2500 variétés de plantes, le site est constitué d’infrastructures en bois et en roches volcaniques, ce qui intensifie l’immersion des visiteurs et peut constituer une première approche de l’île. Au cœur de cette nature pouvant être considérée comme sauvage, plusieurs sculptures et moaï sont disséminés stratégiquement.

Les sentiers goudronnés permettent d’accéder avec facilité à tous les secteurs du jardin qui sont dotés de rampes facilitant les déplacements des personnes à mobilité réduite.

Nous décidons de retourner dans le centre-ville, au bout de la rue :  «  Te Pito O Te Henua » la rue principale de la ville. Nous avons la chance d’assister au déroulé du marché municipal. Bien que l’île ne comporte pas de ruisseaux ou de cours d’eau, nombreux sont les agriculteurs à parvenir à faire pousser des fruits et des légumes, qu’ils proposent sur leurs étals.

Ainsi, en arpentant les différents stands, riches de couleurs et de senteurs, nous sommes agréablement surpris de l’ambiance conviviale qui y règne. Plusieurs vendeuses, avec le sourire nous proposent leurs produits, mais nous nous laissons tenter par les barbecues dont le fumet de la viande nous attire.

Face à l’église de Santa Cruz, nous décidons ensuite d’entrer dans le marché artisanal datant des années 70, qui permet à plusieurs vendeurs locaux de vendre des souvenirs prisés de l’île. Qu’il s’agisse de pendentifs ou de petits moaï taillés dans les roches de l’île, nous prenons grand plaisir à négocier gentiment les prix et repartir, les bras chargés de souvenirs.

Dans le registre des musées, la fondation culturelle Tadeo lili Teao Frechet est un organisme à but non lucratif qui présente au travers d’une scénographie intéressante, l’histoire de Rapa Nui et de sa culture. Situé face à l’océan aux abords de Pea beach, un cadre paradisiaque et un grand moaï accueillent les visiteurs qui peuvent rejoindre une exposition au cœur d’une grande salle couverte par de grandes baies vitrées. La fondation possède également deux chambres louées à la nuit.

Non loin, sur la rue : « Policarpo Toro » le centre culturel de Tongariki, composé de trois bâtiments de pierre est un espace géré par la Corporation culturelle de Rapa Nui, une organisation à but non lucratif créée en 1999, qui vise à diffuser l’art et la culture sur l’île. Le centre possède également une boutique officielle.

Mais, d’un point de vue culturel, le lieu incontournable de la ville reste le musée anthropologique qui porte le nom du prêtre Sebastian Englert, un prêtre allemand arrivé sur l’île en 1935 et qui a passé les 34 dernières années de sa vie à étudier et diffuser la langue, les traditions et l’héritage de Rapa Nui.

Créé en 1973 à partir des artefacts collectés par l’homme d’église, le musée est détenteur aujourd’hui de 15 000 objets qui a pour pièces maîtresses : un œil moaï, des répliques des tablettes comprenant un système d’écriture antique, des outils de sculpture ainsi qu’un moaï femelle.

Hanga Kio’e, la baie de la souris

Complexe archéologique composé de deux ahu restaurés qui tournent le dos à une petite baie, Hanga Kio’e expose des moaï dont la construction a été démarrée, il y a près de 400 ans.

Chaque ahu est ainsi composé d’un moaï. Non loin, se trouvent les vestiges d’un poulailler ainsi que plusieurs restes d’abri paenga. Un des moaï a une hauteur de 4 mètres et son pukao est couché sur le sol. L’autre moaï, quant à lui ne possède qu’une partie de son dos installé sur la plate-forme.

Pour rejoindre le site, depuis Hanga Roa, il convient de prendre l’avenue : « Atamu Tekena » et de continuer par la rue Miru en direction de : « ahu Tepeu »  Hanga Kio’e est indiqué depuis la route.

Rano Kau

Si l’île de Pâques est connue pour ses moaï, elle possède également des merveilles naturelles qui méritent une attention particulière. Ce qui est le cas du volcan Rano Kau, appelé également : « Rano Kao » Dans le Sud, Rano Kau est le plus grand volcan pouvant être visité sur l’île. Le cratère, qui a une hauteur maximale de 324 mètres est circulaire et il est possible de rejoindre le site en voiture.  Formé, il y a près de 2,5 millions d’années, le volcan a vécu sa dernière éruption il y a 180 000 ans, cette éruption ayant créée une imposante caldera de 1,6 kilomètres de diamètre.

Sur le côté Nord, qui fait face à l’intérieur de l’île, le volcan descend sur une pente douce qui se termine pratiquement sur la piste de l’aéroport de Mataveri, juste à l’extérieur de Hanga Roa. Cependant, ses flancs Sud et Sud-Ouest, sont caractérisés par des falaises atteignant une hauteur de 300 mètres.
En arrivant sur le parking, il ne nous faut pas longtemps, pour rejoindre le haut du cratère, qui dévoile une étonnante mare constituée d’eau et de plantes végétales, lui donnant un côté assez charmant de serre naturelle.

L’accumulation d’eau de pluie à l’intérieur du cratère volcanique a formé un grand lac d’environ un kilomètre de diamètre dont le rivage est situé à 200 mètres du bord supérieur. La surface du lac, dont la profondeur est estimée à 10 mètres, est recouverte en grande partie par de nombreuses îles flottantes constituées de roseaux Totora.

Dans le cratère, au travers de flancs de plus de 200 mètres, les végétaux sont protégés des vents violents baignant dans un microclimat favorable à leur développement.

Sur les bords du volcan, se trouvent les vestiges du village Orongo, qui peuvent être atteints en contournant la caldeira.

Grotte  Ana Kai Tangata

Dans la partie Sud de Hanga Roa, à environ 2 kilomètres du centre, en suivant la route côtière menant au volcan Rano Kau et au village d’Orongo, la grotte d’origine volcanique, Ana Kai Tangata possède une cavité de 10 mètres de large, 5 mètres de haut et 15 mètres de profondeur, qui s’atteint après une petite descente le long d’escaliers directement sur la falaise face à l’océan.

Du fait de son histoire et des légendes probablement exagérées de cannibalisme qui lui sont associées, la grotte au travers de son emplacement spectaculaire au bord de l’eau est facilement accessible et constitue un formidable moyen de découvrir des peintures rupestres admirablement conservées, représentant l’oiseau Manutara, un oiseau migrateur aujourd’hui disparu.

Ainsi, l’art ancien de l’île se trouve un peu partout dans la grotte. Dans sa voûte intérieure, à environ 4 mètres de hauteur, au travers de couleurs rouges, blanches et noires, la représentation d’un oiseau revêt un caractère réel, et surprend par la finition de ses détails. D’autres représentations de l’oiseau, un peu moins précises, en restent tout de même intéressantes.

Grotte Ana Kakenga (Caverne Dos Ventana)

Ana Kakenga est située sur la route qui longe la côte à environ 400 mètres avant : « Ana Te Pora » et au Nord de Hanga Roa.

Lorsque nous arrivons aux abords du site, en suivant les panneaux indiquant : «  cavernes Dos Ventana » l’autre nom de la grotte, nous avons des difficultés à en trouver son entrée. Nous nous approchons de hautes falaises et pouvons apercevoir sous nos pieds, une eau violente s’écraser sur les rochers. Aux côtés d’un banc, une plaque en Espagnol rend hommage au décès d’un homme qui s’est suicidé durant l’année en se jetant dans le vide.

Accompagnés de ce sentiment glauque de la fin d’une vie dans le secteur, nous parvenons finalement à trouver non loin d’un groupe de plusieurs visiteurs, une petite entrée d’un diamètre de 50 centimètres non indiquée qui se trouve dans le sol. Nous nous agenouillons et pénétrons à l’intérieur de ce tube volcanique d’environ 50 mètres de long, formé il y a des milliers d’années lorsque la lave encore liquide a continué de couler à travers le sous-sol.

En nous engouffrant avec attention dans le trou, agenouillés pour ne pas nous cogner la tête, nous sommes submergés par un sentiment de claustrophobie, nous qui ne le sommes pas. Mais fort heureusement, ce petit conduit s’agrandit et la lumière naturelle qui vient de l’extérieur parvient à se frayer un chemin pour guider notre avancée.

Nous parvenons jusqu’à une grande salle qui ouvre sur deux couloirs distincts menant tous les deux vers des ouvertures dans les falaises qui permettent de bénéficier d’une vue de carte postale ou de fonds d’ordinateur.

Face à nous, aux abords de la fenêtre donnant sur l’océan, l’horizon qui déploie ses couleurs vives d’une eau qui semble infinie. Les deux ouvertures situées à 30 mètres de hauteur ont été créées par la sortie de la coulée de lave vers la mer.

La grande fenêtre du côté droit a des dimensions de deux mètres sur deux et permet de bénéficier d’une vue dégagée sur les îlots voisins : motu Tautara et motu Ko Hepoko.

La fenêtre de gauche, de forme elliptique nous oblige à nous baisser pour bénéficier d’une autre vue sur l’océan, avec la sensation eu égard au vide sous nos pieds, de nous trouver en équilibre.

Grotte Ana Te Pora

 A proximité d’une falaise, sur la côte Nord-Ouest de l’île, la grotte Ana Te Pora est englobée dans un vaste système de cavernse portant le nom de : « Roiho » Ana Te Pora est un long tube de lave comprenant une grande salle voûtée aux murs lisses, qui était utilisée en tant que refuge pour se cacher d’éventuels ennemis.

Renforcée par de grosses pierres formant un couloir étroit, son entrée se trouve à gauche de l’esplanade. A l’intérieur, le visiteur peut découvrir plusieurs pierres érigées en rectangle, dont l’origine est actuellement méconnue avec précision par les historiens.

Après avoir quitté la salle principale et parcouru un petit couloir dont les murs semblent figés et solides, le visiteur doit se courber pour avancer, la hauteur sous plafond ayant tendance à diminuer. Ce n’est qu’après avoir parcouru plusieurs mètres dans cette position, qu’il est réconforté par l’apparition des rayons du soleil qui s’engouffrent dans la grotte et la vision d’un jeune figuier qui émerge en semblant sortir de nulle part.

Ana Te Pora est située sur la route qui longe la côte Nord, à environ 400 mètres de l’accès menant à Ana Kakenga.

Grotte Ana Te Pahu

A l’intérieur des terres, dans le Nord de l’île, non loin de « ahu Akivi » Ana Te Pahu est une grotte constituée de plusieurs chambres souterraines interconnectées sur une longueur totale de plus de 7 kilomètres.

En arrivant sur un parking, nous nous joignons à un groupe de deux filles avec lequel nous suivons un autre groupe qui bénéficie de la présence d’un guide local, qui nous emmène après plusieurs mètres de marche dans un paysage vallonné, à l’entrée de la grotte.

Sous nos pieds, à plusieurs reprises, nous pouvons apercevoir des couches de lave endurcies qui recouvrent le sol. Coupant comme des rasoirs, ces rochers s’effritent partiellement à notre passage.

Nous entrons dans une cavité qui se trouve dans le sol et apprenons que du fait de son emplacement et de sa constitution, la grotte dans laquelle des fouilles ont révélé la présence de vieux fours, était utilisée comme lieu d’habitation.

Appelée également : « grotte du tambour » du fait de la résonnance des murs qui suite à un coup, provoque un son qui s’extirpe jusqu’à l’extérieur, Ana Te Pahu possède une salle emplie d’eau, dont l’origine provient d’une filtration naturelle des murs de la caverne.

Ana Te Pahu est également connue comme la : étant « grotte des bananes » étant donné la présence de ces arbres à une de ses entrées, donnant au lieu, le côté intéressant de plantation. Des vignes, des avocats et des tubercules comme le taro ou l’igname poussent ainsi dans cette serre naturelle.

Par ailleurs, d’antan, les anciens ont également utilisé le site pour cette raison, la protection offerte contre le vent et son humidité intrinsèque favorisant la pousse des cultures.

Après avoir arpenté de grandes marches en pierres érodées, nous nous retrouvons rapidement dans le noir et devons utiliser nos lampes de poche pour nous repérer dans de vastes souterrains, qui à plusieurs reprises, s’affaissent, nous obligeant à nous courber pour ne pas nous cogner la tête contre le plafond.

A plusieurs reprises, nous croisons des arbres dont les feuilles se détachent vers l’extérieur par toutes les ouvertures possibles.

À droite de l’entrée, une grande ouverture en forme d’arche mène à un large tunnel protégé par des barrières de pierre.  Une grande ouverture permet d’obtenir de la lumière naturelle dans la salle suivante et de découvrir un umu pae, un ancien four formé de pierres. Il nous faut continuer encore un peu pour rejoindre une autre salle qui mène à une sortie difficile à atteindre, de hauts murs nous empêchant de remonter à la surface facilement.

La carrière de Puna Pau

A environ 7 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, la carrière de Puna Pau est un site emblématique de l’île, puisque les pukao, les chapeaux des moaï proviennent tous de ce petit volcan éteint, qui a émergé lors des éruptions du Ma’unga Terevaka.

À l’intérieur du cratère Puna Pau se trouve une carrière de scories rouges, un type de cendre volcanique de grande porosité et de faible dureté, qui présente une couleur rougeâtre due à l’oxyde de fer présent dans sa composition.

Quand bien même, il existe d’autres gisements de scories rouges sur l’île, la carrière de Puna Pau était la plus importante de toutes et sa facilité accès a permis aux anciens de trouver sur le site, toutes les conditions requises au travail de la pierre.

Ainsi, après avoir parqué notre véhicule sur le parking prévu à cet effet, il nous faut longer un chemin en terre pour commencer à apercevoir sur les côtés, de nombreux pukao, dont la rougeur éclate dans le paysage verdoyant ambiant.

Après une petite montée, nous bénéficions d’un magnifique point de vue sur la carrière intérieure du cratère tout en profitant d’un panorama sur la périphérie de Hanga Roa.

Tata Ku Poki

Aux abords de Tongariki, à 200 mètres du ahu qui comprend les 15 moaï majestueux, nous faisons face à un sublime ensemble de pétroglyphes.

Généralement oublié des touristes, ce site comprend sur de belles pierres posées sur le sol, des motifs représentant des thons avec au-dessus, des trous. Sur une autre pierre, se trouve gravé un homme oiseau.

D’autres motifs sont également présents, comme les visages du Dieu Make Make, des tortues ou des vulves. Après Orango, il s’agit du lieu qui regroupe le plus de pétroglyphes sur l’île. Une visite à ne pas manquer.

Cimetière Tahai

Situé entre le site de Tahai et la ville d’Hanga Roa, le cimetière de Tahai est constitué de pierres tombales sculptées qui combinent des motifs chrétiens avec des motifs Rapanui.

A 30 mètres de l’océan, le cimetière qui fut inauguré en 1951 est un véritable exemple du syncrétisme religieux qui règne sur l’île. Des tombes fleuries dégageant au travers de leurs ornements et des petits moaï placés à leurs abords donnent le sentiment d’une fusion harmonieuse de différentes cultures entremêlées pour l’éternité.

Étant donné que le registre d’inscription du cimetière n’est pas pragmatique, il est possible de trouver des tombes bien antérieures à son inauguration, le cimetière étant le remplaçant des quatre précédents disséminés sur toute l’île et dans lesquels certains corps ont été déterrés pour intégrer leur emplacement actuel.  Il est ainsi possible de trouver des tombes du début du XXe siècle ainsi que des personnalités importantes dans l’histoire de Rapa Nui, telles que : « Uka A’Hey A’Rero » l’épouse du roi : « Atamu Tekena » décédée en 1946.

En arpentant les allées du cimetière entretenues par plusieurs employés municipaux, nous tombons en son centre sur une grande croix de scories rouges, sculptée sur un ancien chapeau du moaï : « Ahu Ko Te Riki »

Certaines tombes comprennent des moaï tenant une croix, des reliefs d’hommes-oiseaus ou des représentations des divinités passées de l’île. Notre attention se porte surtout sur deux tombes ornées de guitares colorées qui sont des petits mausolées dédiés à : « Roberto Pakomio » et à : « Keva Matoto’a Atan » ayant fait partie du groupe musical : « Matato’a »

D’un point de vue procédural, lors d’un décès sur l’île, les funérailles ont lieu à l’église de Santa Cruz.  La procession funéraire qui suit accompagne le cercueil dans la rue : « Te Pito o Te Henua » jusqu’à la route côtière qui mène au cimetière. En l’absence de compagnie de pompes funèbres sur l’île, ce sont les membres de la famille du défunt qui s’occupe des funérailles. Les défunts sont toujours enterrés la tête tournée vers le Pacifique.

Ahu Tahai, une osmose entre fiction et réalité

En longeant le front de mer, nous nous dirigeons vers Tahai, un des lieux les plus intéressants de l’île, à proximité directe avec la ville d’Hanga Roa.

Nous découvrons un site étendu qui comprend de nombreux moaï, disséminés en plusieurs regroupements, dont un ensemble de cinq monolithes de tailles différentes, avec pour seuls habits, la nudité de leurs corps, sans artifice ni ambages.

En réalité, Tahai est constitué de plusieurs sites regroupés sur un territoire qui fait face à l’océan et dont les côtes sont constituées partiellement de roches taillées, de telle sorte à créer une sorte de porte d’accostage : « le Hanga Moana Verovero » entouré de rochers coupant comme des rasoirs.

Plus ancien peuplement de l’île dont les vestiges les plus anciens remontent à 700 ans après Jésus-Christ, le site occupe une surface de 250 mètres sur 200. Des fouilles réalisées sur place ont permis de mettre à jour des chambres funéraires ainsi que des maisons bateaux, des constructions consistant en une base de pierres percées de trous dans lesquelles des perches de bois servaient de supports à un toit en herbe.

Si le site comprend des poulaillers en pierre ainsi qu’une maison hare moa, son attrait vient surtout des plateformes de cérémonies : les ahu, qui exposent des moaï en nombre différents.

En arrivant sur le site, le premier ahu qui se trouve à gauche avec cinq moaï est le : « ahu Vai Uri » le second est le : « ahu Tahai » et le dernier portant un pukao est le :  « ahu Ko Te Riku »

Le ahu Vai Uri est constitué d’une plateforme en pierres qui comprend aux abords de l’océan, 5 moaï dont le regard est dirigé vers l’intérieur des terres. Parmi les cinq statues, une est un morceau de roche dont seule l’imagination permet d’en reconnaître la forme structurelle. Sur le côté gauche, un socle vide qui devait d’après les anciens, accueillir un moaï, qui se trouve à quelques mètres plus au Sud, près de la tombe de l’anthropologue Mulloy, renversé au sol, à côté d’une tête en pierre usée.

Le ahu Tahai séparé du ahu Vai Uri par une rampe pavée de pierres menant à l’eau, en ce qui le concerne, comprend un moaï solitaire de 4,5 mètres de hauteur qui se dresse sur la plateforme la plus ancienne du site datant approximativement de 700 après Jésus-Christ. Érodée par l’usure, la statue est dotée d’un torse épais et d’un cou large.

Le ahu Ko Te Riku est la dernière des plateformes, situé plus au Nord sur lequel se dresse un moaï unique de 5,1 mètres de haut qui a été restauré avec tous les éléments qui ornaient les anciennes statues terminées. C’est ainsi que la statue qui comprend un pukao, un chapeau cylindrique sculpté dans les scories rouges du volcan Puna Pau a été restauré en accueillant des yeux.

Seul moaï doté d’un regard, constitué de peinture à la différence des anciens dont les yeux étaient en corail blanc avec des pupilles d’obsidienne, il dévoile une figure bien plus humaine ou du moins reconnaissable, semblant fixer de manière pérenne avec bienveillance le monde qui l’entoure.

Le site comprend également la tombe de William Mulloy, le célèbre anthropologue qui a permis à partir de 1955, de restaurer plusieurs sites importants de l’île.  À ses côtés, reposent les restes de sa femme Emily Rose, décédée en 2003, qui l’accompagnait durant ses longs séjours sur l’île.

En arrivant sur Tahai, le premier dans lequel nous faisons connaissance avec la culture des moaï, nous sommes subjugués de découvrir ces statues dont nous avons rêvées depuis tant d’années. Nous les admirons sous toutes les coutures et devons maîtriser nos émotions pour ne pas que nos battements de cœur soient trop rapides. Nous souhaitons tout découvrir, tout connaître de cette culture millénaire.

Sur ce site qui est le meilleur moyen d’assister à des couchers de soleil exceptionnels, du fait de sa localisation dans le Sud de l’île, nous nous asseyons face à l’océan et nous nous abandonnons au temps qui passe, un peu comme si la réalité n’avait plus cours.

Nous plongeons nos yeux face à ceux des moaï, une sorte de bataille de regard que nous sommes, à coup sûr, de perdre.

Un sentiment étrange nous pénètre. Un peu comme si nous venions d’effectuer un bond dans le temps. Nous regardons autour de nous : la capitale Hanga Roa dont nous apercevons la périphérie semble immuable. Pourtant, malgré les hôtels, les restaurants, les commerces, ces conséquences urbaines de la fréquentation touristique restent peu visibles Sur la route, peu de voitures circulent. Dans les rues, quelques passants. Nous nous sentons seuls au monde.

Nous sommes rejoints par un habitant qui entame la conversation. L’homme qui tient une rame en bois à deux palettes dans ses mains possède des dreadlocks et une barbe blanchie par les années, lui donnant un côté attendrissant.

C’est alors que le soleil commence à se coucher ; le ciel s’illumine d’un rouge flamboyant. Les statues semblent prendre vie.

Au bout du monde, nous assistons à un moment unique où la fiction et la réalité se rassemblent en une symphonie merveilleuse. Nous nous abandonnons et profitons de ce moment que nous souhaitons graver à jamais dans nos mémoires.

Pu O Hiro

Situé à 2 kilomètres derrière les pétroglyphes de : « Papa Vaka » le site de Pu ou Hiro comprend une pierre utilisée comme instrument de musique par les anciens habitants de l’île.

Entourée de rambardes en bois, la pierre est constituée d’un trou principal à travers lequel, s’engouffre le vent afin de provoquer l’apparition de sons, un peu à la manière des orgues naturelles des Tongas et des Samoas.

Mesurant 1,25 mètre de hauteur, la pierre dégage lorsqu’elle est soufflée, un son similaire à celui d’une trompette, qui, selon les anciens, permettaient aux tribus d’être entendues jusqu’à 3 kilomètres afin d’attirer les poissons du large dans les filets des pêcheurs.

Sur la surface de la pierre, aux abords du trou, se trouvent plusieurs pétroglyphes représentant des formes de vulve, symbole de la fertilité.

Rano Raraku

A la fois, volcan et site archéologique, Rano Raraku, qui se trouve à 20 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, dans la péninsule Poike, est un incontournable de l’île, si incontournable que dans le but de le préserver, les autorités chiliennes en limitent l’accès à une seule visite par personne et par séjour.

A l’origine, Rano Raraku est un volcan qui aujourd’hui possède une hauteur de 160 mètres et un cratère de forme elliptique de diamètre 700 mètres. A la différence des autres volcans de l’île, Rano Raraku est composé d’un unique type de roches : « le tuf de Lapilli » qui est une roche poreuse ayant une faible dureté, spécificité expliquant son appréciation des anciens pour la travailler et la sculpter. Ainsi, la quasi-totalité des moaï a été sculptée grâce à cette roche dont les scientifiques peinent encore à connaître les détails de cette logistique.

Après avoir garé notre véhicule, nous entrons sur le site gardé par un ranger et pénétrons au cœur de ce sanctuaire. Nous découvrons, ébahis, des dizaines de moaï enfoncés jusqu’au cou dans le sol de la montagne sacrée d’où ils furent taillés.

Nous longeons ainsi un petit chemin qui serpente autour des statues nous laissant penser à une longue partition de musique où les percussions sont jouées par le vent qui vient frapper les flancs de cette étendue vallonnée.

Aux pieds du versant extérieur de Rano Raraku, un moaï nommé : « Tai Hare Atua » est allongé sur le sol. Présentant la caractéristique de sa tête fusionnée à son corps, il est défini par une légende qui le considère comme le premier moaï à avoir été sculpté, mais le résultat n’ayant pas atteint l’objectif escompté, il fut laissé à l’abandon.

Dans un silence quasi religieux, nous admirons chacune de ces statues qui se dévoilent sans artifice. Ou du moins, surtout leur tête. Face à nous, le moaï : « Piro Piro » qui présente la caractéristique de posséder un nez allongé. A ses côtés, le moaï : « Hinariru » enterré jusqu’à la poitrine avec sa partie visible qui atteint une hauteur de 4 mètres. Sa figure bien conservée, présente une sculpture délicate et une surface très polie.

Plusieurs moaï déterrés partiellement, présentent sur leur dos, des gravures les habillant avec élégance.

En approchant du cœur de la carrière, nous apercevons sur le sol plusieurs statues taillées en partie, un peu comme si un événement soudain avait interrompu pour l’éternité la tâche de ces ouvriers d’élite d’antan.

Dans la partie inférieure de la carrière, où le rocher commence à monter vers le sommet, se trouve une énorme statue allongée de 22 mètres qui reste figée sur le sol, toujours dans la niche dans laquelle il a été sculpté : le moaï « Te Tokanga »

Nous sommes surpris de découvrir que tous ces moaï sont différents et présentent chacun des caractéristiques qui les rendent uniques. Entre les moaï recyclées, le moaï : « Tukuturi » le moaï agenouillé, nous avançons avec ce sentiment étrange de collectionnite aigue édictée par une célèbre franchise de jeux vidéos : « attrapez-les tous »

En rejoignant l’entrée du site, nous bifurquons à gauche et rejoignons après 300 mètres de march, le lagon intérieur du cratère qui nous permet de bénéficier d’une alternance de couleurs entre le vert de l’herbe omniprésente et l’orange de la terre mélangée à la cendre volcanique accumulée durant les dernières éruptions.

La lagune où les chevaux vont paître et boire, est l’une des principales zones humides de Rapa Nui. En outre, le lieu est l’endroit idéal pour la culture de légumes au milieu des roseaux de Tortora, utilisés par les habitants pour confectionner des objets d’artisanat.

Ahu Tongariki

Ahu Tongariki, à proximité de Rano Raraku est un autre site incontournable de l’île et l’un des plus visités. Il représente également la carte postale de Rapa Nui en consistant en l’assemblage sur une longue plateforme, près de  15 moaï qui se dressent fièrement le dos tourné à l’océan et le regard fuyant vers la montagne sacrée en direction d’un ancien village ayant existé d’antan.

Plus grand centre cérémoniel de l’île de Pâques, Tongariki accueille le visiteur au travers d’un premier moaï esseulé, appelé également : « le moaï voyageur » pour avoir été prêté au Japon lors d’une exposition universelle avant de regagner son emplacement. Son visage, avec ses orbites sculptées, fait face aux autres moaï et semble bien triste de n’avoir pas été inclus sur la plateforme centrale.

A Tongariki, la différence des formes et tailles des statues est surprenante. Les moaï mesurent entre 5,6 et 8,7 mètres de hauteur et seul l’un d’entre eux possède un pukao.

Le site a été entièrement restauré à la suite d’un tsunami passé qui a renversé les géants de pierre, ce travail de restructuration ayant duré plusieurs mois.

Au milieu de cette vaste place, à environ 80 mètres en face de la plate-forme, se trouve une autre énorme silhouette de pierre qui repose sur l’herbe. Ce moai, fendu en deux, est placé sur le dos et lève les yeux vers le ciel.

Nous passons plusieurs heures sur le site, à en faire le tour pour découvrir les motifs particuliers de ces statues qui nous attirent irrémédiablement.

Une sorte de magie embaume l’atmosphère et nous ne pouvons pas détacher notre regard de ces géants qui nous fixent.

Aux pieds des moaï, nous nous inclinons instinctivement afin de montrer à ces géants séculaires le respect que nous leur portons. Ils ont su traverser le temps et rien que pour cette épreuve de force, ils méritent le respect.

Conclusion

Alors que nous avions rêvé de découvrir cette île mythique, nous ne furent durant notre semaine sur place, nullement déçu, bien au contraire. Nous avons pu partager de chaleureux moments des habitants fiers et braves, forts descendants de ces aïeux qui leur ont laissé un riche héritage au travers de ces statues mondialement reconnu.

A plusieurs reprises, nous furent subjugués par la beauté intemporelle de ces géants de pierre et furent pris d’un sentiment étrange de mysticisme fort agréable.

En réalité, effectuer un voyage sur l’île de Pâques est d’une facilité déconcertante. Les hôtels sont nombreux, les prix non excessifs et les infrastructures de belle qualité. Si le voyage peut paraître onéreux à premières vues, en réalité, pour un voyageur qui décide de visiter la Polynésie Française ou le Chili, il s’avère être raisonnable.

Et surtout, incontournable… car outre une découverte de sites archéologiques exceptionnels la force de l’île est de faire voyager le visiteur non pas au travers uniquement de ses trésors, mais dans les tréfonds de son âme.

Un véritable voyage où le mystère est un passager difficile à appréhender mais dont il ne saurait être question de se passer.