Située sur le littoral de la Picardie et s’étendant sur une surface de 70 km2, la baie de Somme est internationalement connue pour sa richesse écologique, étant considérée comme un sanctuaire ornithologique et un territoire marin appartenant depuis 1999 au club des plus belles plages du monde.
La baie de Somme labellisée : « Grand site de France » représente l’une des plus grandes zones humides du pays. Elle est située à l’extrême Nord du département de la Somme et s’étend sur une zone de 3000 hectares concentrée de la nouvelle pointe de Saint-Quentin-en-Tourmont à l’embouchure de la Maye.
La baie de Somme fait partie du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale. Elle est principalement constituée de deux milieux : le slikke, zone de vasières recouverte au travers du jeu des marées par la mer deux fois par jour et le schorre, couvert par la mer seulement lors des grandes marées.
Partagée entre terre et mer, la baie de Somme possède un climat océanique frais et humide qui attire chaque année des touristes du monde entier. La baie étant le paradis des randonneurs et des afficionados des loisirs de plein air, elle est entourée par une piste cyclable qui permet d’utiliser ce moyen de locomotion non polluant pour en rejoindre les sites majeurs.
Afin de découvrir par nous-mêmes ce territoire authentique, nous avons choisi de le visiter et d’en tester les activités. Durant trois jours, nous avons vécu des émotions fortes, concomitamment avec la découverte d’une nature sublime et des habitants accueillants au caractère sincère avec lesquels nous avons passé des moments fortement agréables.
Et pour lieu de séjour, nous avons choisi le domaine hôtelier du Marquenterre, situé dans la partie Nord de la baie, non loin de la ville de Le Crotoy et de Quend plage. Le domaine se découvre au 32 chemin des Garennes, dans la ville de Saint-Quentin-en-Tourmont. Les réservations peuvent se faire directement par téléphone sur le 03 22 25 03 06 ou par le biais du site Internet de l’hôtel : https://www.domainedumarquenterre.fr/
Possédant un parc de près de 1000 hectares, le domaine est véritablement un choix judicieux pour allier confort, gastronomie, détente et pragmatisme, au travers d’un emplacement idéal pour un court, moyen ou long séjour. Ainsi pour un prix raisonnable, identique à des locations hôtelières bien moins qualitatives, le domaine apportera un confort supérieur et des habitations indépendantes présentées sous forme de gites individuels.
Pour découvrir en profondeur notre séjour, n’hésitez pas à vous rendre sur notre récit de voyage photographique : https://hors-frontieres.fr/france-somme-baie-de-somme-recit-de-voyage/
La maison de la baie de Somme
Notre entrée dans le territoire s’effectue par le biais de la maison de la baie de Somme, une entité spécialement créée pour servir à la fois de tremplin pour la médiatisation de ce secteur hautement touristique et pour contenir un musée en contant l’histoire.
Immédiatement, après avoir garé notre véhicule sur un parking venant clore une belle petite route entourée d’une nature verdoyante, nous découvrons un beau bâtiment intégré dans une sorte de corps de ferme qui attire le regard. Sur les côtés du bâtiment, plusieurs postes d’observation, constitués de pailles assombries volontairement attachées solidement à un support métallique permettent l’observation d’oiseaux et autres animaux terrestres.
Cayeux-sur-mer
Commune française de 2462 habitants s’étendant sur 27 km2, Cayeux-sur-mer marque notre véritable entrée dans la Baie de Somme. Après avoir arpenté un centre matinalement vide dont nous pouvons tout de même apercevoir le potentiel touristique, nous nous garons et profitons d’un bon petit café dans un bar authentique. Il faut dire que la ville est un spot touristique de la baie et la saison estivale, il n’est pas rare de voir la commune atteindre un nombre de touristes absolument stupéfiant.
Si les visiteurs lui apprécient le phare de 28 mètres de hauteur, mis en service en 1951 et la mairie reconnaissable entre mille avec sa façade en brique et ses ouvertures encadrées de pierres blanches, la ville est surtout connue pour son canot Benoît-Champy, classé depuis 1992 au titre des monuments historiques et protégé par un abri qui y est inscrit depuis le 25 juillet 2006.
Étant le terminus de la ligne touristique du chemin de fer de la baie de Somme, Cayeux-sur-mer possède un casino reconnu, mais surtout : la chapelle Notre Dame de la mer construite dans les années 1860 et l’église Saint-Pierre, un bâtiment religieux datant de 1913 et apprécié pour ses vitraux et ses statues.
En nous dirigeant vers le front de mer, immédiatement nos regards se portent vers ces cabanes qui le longent et qui ont fait la renommée de la ville. Surplombant une grande plage de sable qui se dévoile à marée basse, les cabanes s’intègrent parfaitement dans le décorum ambiant. Elles s’étendent sur plusieurs centaines de mètres et à perte de vue génèrent un véritable pouvoir attractif. Louées à la journée, à la semaine ou au mois, elles servent aux locaux et aux touristes qui peuvent y laisser leurs affaires balnéaires ou de pêches, afin de profiter des merveilles offertes par le territoire.
Mais sans louer le pragmatisme de ces bâtiments temporaires, en se basant juste sur le visuel qu’elles imposent, elles subliment la plage par leur présence et permettent d’égayer la platitude d’un paysage hors norme visuellement parlant. Les décorations qui y sont portées sont effectuées avec finesse et certaines de ces cabanes aux noms humoristiques bénéficient de véritables fresques émanant d’artistes locaux qui ont de leur pinceau, posé les jalons de leur art.
La plage qui nous fait face n’est pas en reste et permet de belles balades au milieu des ramasseurs de moules et autres pêcheurs de crevettes. Le vent qui souffle sur nos cheveux et qui laissent derrière son passage, un bruit strident d’outre-tombe vient renforcer ce côté sauvage d’une nature immanente.
Le Hourdel
Il ne nous faut que dix minutes en voiture pour rejoindre Le Hourdel, un petit port de pêche qui sert de point de découverte des phoques qui y sont massés globalement.
Il nous faut nous garer sur le petit parking payant du lieu, pour rejoindre, avant de traverser une sorte de marécage comprenant de la salicorne, cette algue maritime sauvage halophile vantée pour ses qualités iodées et ses vitamines, un petit brin de mer, résultant du retrait de l’eau du fait du jeu des marées.
Alors qu’un groupe de touristes suit un guide vêtu de treillis pour tenter de se fondre dans le décor, de nombreux visiteurs patientent sur un flanc pour tenter d’apercevoir les phoques tant désirés présents de l’autre côté d’un filet d’eau tumultueux.
Massés dans un amas compact semblant former un tout unifié, les phoques, protégés de la présence humaine par la loi qui interdit de s’en approcher à moins de 300 mètres, se reposent et profitent de la quiétude d’une niche écologique qui les préserve et dans laquelle ils se sont implantés il y a quelques décennies ne semblant pas prêts à la quitter.
En repartant vers notre véhicule, nous faisons une halte dans un des nombreux cafés présents sur le site pour prendre le temps de souffler un peu.
Saint-Valery-sur-Somme
Cité médiévale faisant partie du parc naturel régional de la baie depuis 2020, la commune peuplée de 2491 habitants s’étendant sur 10,5 km2, en est l’un de ses trois ports et en représente une de ses villes touristiques majeures.
Commune à la fois rurale et maritime, bordée par la Manche et faisant face à Le Crotoy, Saint-Valery-sur-Somme se découpe sur deux niveaux et sur ses hauteurs, possède un centre authentique, dont les maisons fleuries sont une ode à l’émerveillement. Les rues pavées plongent immédiatement le visiteur dans les tourments de son glorieux passé dans lequel Hugues Capet passa le gué de Blanquetaque pour s’emparer des reliques de Valery de Leuconay. La ville médiévale s’étant ainsi constituée vers cette époque, autour du sanctuaire de Saint-Valery.
Des fortifications d’antan, il subsiste la porte Guillaume, le porte de Nevers, la tour de Pierre où d’après la légende, Jeanne D’arc fut retenue. Par ailleurs, la commune possède également de nombreux vestiges du passage de la sainte, dont une plaque commémorative présente sur un des murs du centre historique.
Face à la mer ou du moins, de son gué, l’écluse et le phare restent des attractions majeures. Mais le vieux centre qui permet de rejoindre nombre de monuments a ce de particulier qu’il regroupe sur une superficie peu étendue, nombre de trésors, dont l’église Saint-Martin, construite au XIII ème siècle en damiers de silex et de pierre calcaire, caractéristiques du littoral picard. Elle est composée de deux nefs jumelles séparées par de grandes arcades gothiques. Et en la rejoignant, après avoir traversé une partie de la rue fleurie qui figure sur toutes les brochures touristiques de la ville, sa position sur le rempart de la partie haute au travers de son clocher, lui donne une aura flamboyante.
Un peu plus loin, la chapelle, dite des marins, de style néogothique, dévoile des murs en damiers de pierre blanche et de silex. Son clocher est surmonté d’un goéland et son intérieur comprend un tympan sculpté en plein bois. Dans la continuité des édifices religieux ou assimilés, l’abbaye de Saint-Valery-sur-Somme, la plus ancienne du diocèse d’Amiens. Aujourd’hui n’y subsiste que la maison conventuelle, propriété privée ; son mur d’enceinte en damier reste néanmoins intéressant à découvrir.
Érigé en hommage aux marins, le calvaire qui leur est dédié comprend une ancre décorée de fleurs. Tout en haut d’un piquet en fer, est indiquée la direction des vents, le tout surmonté de drapeaux anglais, français, américain et canadien. A proximité du quartier des marins, les visiteurs peuvent admirer la statue de la roche Madone, patronne des marins pêcheurs et en continuant la promenade, sur le quai Lejoille, découvrir un autre vieux bâtiment : l’entrepôt des sels qui date de 1736 et qui pouvait stocker jusqu’à 20 000 tonnes de sel. En 2019, l’entrepôt a été entièrement rénové.
En retournant dans le vieux centre, nous franchissons une belle arche de style néogothique et rejoignons la partie de la ville qui se trouve en contrebas, siège de l’ensemble de ses bâtiments administratifs et modernes. En dépassant un petit parc et un hôtel particulier qui attire notre regard et notre curiosité, tant l’édifice est remarquable, nous entrons dans le petit marché hebdomadaire qui s’étend le long des quais.
Au détour des regards, partagés entre l’appel du large qui nous attire irrésistiblement et l’odeur alléchante des produits du terroir, nous nous laissons tenter par un petit gâteau composé de pommes et d’amandes. Nous sympathisons avec un marchand de fruit qui nous offre gentiment une pomme dont l’arrivée en cette période de l’année marque le début d’une récolte qu’il espère fructueuse.
Quend plage
Considérée comme possédant la plus belle plage du territoire, Quend, station balnéaire se trouvant entre baie de Somme et baie d’Authie se laisse découvrir immédiatement après avoir dépassé un petit centre charmant agrémenté d’une belle petite place aux petits kiosques élégants.
De notre point de vue, surplombant la plage, la mer retirée dévoile une grande étendue balayée par un léger vent. Lorsque nous posons les pieds sur le sable craquelant à notre passage, nous sommes dépassés par une joggeuse en plein entraînement. Un peu plus loin, ce sont plusieurs adultes qui s’essayent au char à voile, une activité qui trouve sur ce territoire dégagé, le terrain propice à la liberté aux quatre vents.
Nous rejoignons après quelques minutes de marche, une petite tourelle qui sort du sol et sur laquelle, un homme ramasse patiemment des moules de petite taille. L’homme nous explique que ce système mécanique unique dégurgite le trop plein d’eau encore présent sur la plage, afin d’éviter un blocage de l’accès à la mer.
D’autres pêcheurs à la ligne tentent d’obtenir du poisson, mais en ce jour, la chance manque. Lorsque ce ne sont pas les fils des cannes qui se brisent, ce sont les vers qui manquent à l’appel. Ce qui n’est pas le cas des récoltants de crevettes, dont les paniers débordent. Le malheur des uns fait ainsi le bonheur des autres.
Les moules de bouchot
Mais l’intérêt majeur de la plage reste la culture des moules de Bouchot qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. Les piliers servant à maintenir les moules donnent à l’ensemble un côté un peu surnaturel, des pointes contendantes perforant le ciel et cassant avec malice, la monotonie géographique d’une plage sans anfractuosité.
Alors que nous nous promenons librement au milieu de ce parc à moule, dont les crustacés sont fameusement appréciés des amateurs de bonne chair du monde entier, un myticulteur vient à notre rencontre pour s’enquérir de notre intérêt pour la moule qu’il élève pour le compte d’un propriétaire absent le jour de notre visite.
Nous lui faisons part de notre grand étonnement pour cette culture vraiment particulière et lui expliquons que nous pensions que les moules se trouvaient un peu plus au large dans la mer. Il nous explique alors que le jeu des marées permet de nourrir les moules, qui une fois accrochées dans les filets grossissent en grappe durant un minimum de douze mois et pouvant aller jusqu’à 3 ans.
Il appelle son collègue, un jeune homme du secteur : Antonio, qui nous invite à le suivre. Il engouffre son véhicule tout terrain tandis que nous prenons place à l’arrière et se dirige vers plusieurs piliers aux grappes de moules matures. A l’aide d’un couteau, il découpe furtivement à la manière d’un samouraï, les filets.
Le tranchant est net, précis et sans bavure ; les moules ainsi libérées tombent directement dans une sorte de caisse en plastique. Une fois que le précieux chargement a été porté dans le coffre de son véhicule, il place immédiatement sur le pilier mis à nu, un autre filet qui servira à accueillir durant les prochains mois, des petites moules qui grandiront dans leur environnement naturel.
Fort-Mahon plage
Ressemblant fortement à Quend, Fort Mahon plage est également une commune balnéaire qui attire des touristes du monde entier. En découvrant cette grande étendue de sable, le spectateur ne peut qu’être subjugué de se trouver au cœur de cette nature préservée…du moins, grâce à la main de l’homme, qui chaque jour, à l’aide de tracteurs, s’empare du sable en surplus au Nord afin de le redéposer au Sud pour tenter de protéger ce trait de côte, créée par les marées et les courants.
La plage, à l’instar des plages de Quend représente un terrain de jeux unique pour les enfants et les plus grands, avec pour étendard, le char à voile et les promenades à pied ou à cheval. Lorsque le temps le permet, puisqu’il s’agit ainsi de sa fonction première, la baignade n’est pas en reste puisque la configuration de la plage à marée basse permet une immersion sécurisée jusqu’à la taille, au large du front de mer.
Une découverte de la baie en train ou en bateau
Comptant 27 kilomètres de parcours et datant de 1887, le train de la baie de Somme est une véritable expérience ludique qui relie Cayeux-sur-Mer à la commune de Le Crotoy. Constitué d’authentiques voitures de la belle époque, le train qui permet de traverser la baie de manière unique effectue également des arrêts à Noyelle-sur-Mer et Saint-Valery-sur-Somme. Les billets valables 1 jour coûtent 15 euros aller-retour pour un adulte et 11 euros pour un jeune âgé de 4 à 16 ans. Les prix passent à 20 euros pour les adultes et 15 euros pour les enfants pour une durée de validité de 2 jours. Des évènements spéciaux sur pré-réservation sont organisés, tels que des dîners commentés.
Pour ceux qui préfèrent la mer, le bateau du commandant Charcot propose depuis 2001, des excursions au cœur de la baie. Les départs s’effectuent depuis les ports de Saint-Valery-sur-Somme ou de Le Crotoy, chaque sortie étant soumise au jeu des marées. Les bateaux Charcot III et Charcot IV peuvent accueillir jusqu’à 98 personnes alors que les petits Charcots qui proposent des sorties au plus près de l’eau peuvent accueillir seulement 12 personnes. Les tarifs sont différents en fonction des trajets des bateaux, mais il faut compter approximativement 22 euros pour les adultes et 15 euros pour les enfants pour un tour de la baie au sein des commandants Charcot III et IV. L’excursion dure 2 heures. Le site Internet de la compagnie donne toutes les informations nécessaires : https://www.bateau-baie-somme.com/
Le Crotoy
Lorsque nous entrons dans la commune de Le Crotoy, peuplée de 2002 habitants s’étendant sur 16,3 km2, nous nous garons aux abords de l’hôtel : « Les Tourelles », qui tranche le consensualisme ambiant au travers de sa façade aux couleurs ocres. Non loin de l’hôtel, le monument aux frères Caudron se situant aux abords du kiosque à musique nous plonge directement dans le bain d’une visite qui s’annonce fructueuse.
En tentant de notre emplacement de rejoindre le port de plaisance, nous faisons une halte à l’église Saint-Pierre, dont la tour-façade datant du XIII ème siècle émerge. Une autre église : l’église de Saint-Firmin est quant à elle située dans le hameau de Saint-Firmin-lès-Crotoy dont le cimetière comporte le monument aux morts des deux guerres mondiales.
L’avancée au sein de ce petit village étendue nous permet de découvrir toute la richesse patrimoniale de la baie avec ses nombreuses maisons de villégiatures, encore habitées aujourd’hui.
En arrivant au cœur du village, qui comporte un petit centre constitué de nombreuses boutiques, nous tombons sur le monument commémoratif à Jeanne D’arc dons la statue est due au sculpteur Athanase Fossé. Mais, ce qui nous attire est la fête populaire qui se déroule sous nos yeux. Face à une estrade sur laquelle un homme chante des airs festifs constitués essentiellement de Tango et de musette, des dizaines de séniors retrouvent une seconde jeunesse. Les valses s’enchaînent presque sans temps mort, un véritable retour dans la France de l’entre-deux-guerres, lorsque la liberté rimait au son des festivités des petits villages d’antan.
En rejoignant le port de plaisance, à ne pas confondre avec le port de pêche connu pour ses nombreux étals de poissonniers, nous faisons une halte dans une petite fête foraine dans laquelle à l’instar de ce qui se fait de par le monde, nous perdons au jeu des crochets, réglés certainement à la puissance minimale d’un nouveau-né qui tenterait de serrer une main ou un objet.
Les falaises d’Ault
Situées au Sud de la Baie de Somme et marquant la séparation avec la Seine-Maritime, le département voisin, les hautes falaises d’Ault, pour rester dans un jeu de mots facile linguistiquement parlant, sont âgées de 65 millions d’années et pourfendent de leurs 80 mètres de hauteur, les paysages assez plats de la baie.
Les falaises de Seine-Maritime prennent naissance dans la Somme. Démesurées, d’un blanc nacré, elles sont baignées d’eaux turquoise et offrent un véritable territoire spectaculaire aux emprises de vents violents qui viennent s’écraser sur leurs parois.
Plusieurs sentiers permettent aux visiteurs de découvrir les falaises avec hauteur, dont le sentier du littoral, sur lequel la faune locale abondante se laissera sans doute observer avec attention : Goélands, Fulmars et Faucons pèlerin. A leurs pieds, la présence de galets en remplacement du sable donne aux visiteurs un peu effarouchés par le vertige, des découvertes autres, avec les moules, les crabes mais aussi les algues et anémones.
Au cœur des falaises, le Bois de Cise, un écrin de verdure se niche dans leur échancrure et ainsi protégé du vent, il permet à une végétation luxuriante de s’épanouir.
Abbeville
Porte d’entrée dans la baie de Somme, Abbeville est une ville de 22837 habitants s’étendant sur une superficie de 26,42 km2.
La ville possède un centre traditionnel avec ses rues bordées de maisons anciennes. En arpentant ce vieux centre en se rendant vers la Collégiale Saint-Vulfran, un côté traditionnel entouré de sincérité émerge immédiatement. Dans l’air rayonne une ambiance sereine, presque placide, un peu comme si la ville n’avait pas subi les affres du temps qui passe.
Face à la collégiale qui ressemble à une cathédrale, le visiteur se sent d’une petitesse absolue. Construite en 1488, ce bâtiment majestueux de l’art gothique en est l’un de ses éléments touristiques majeurs.
Toutefois, les bâtiments religieux ne manquent pas dans la ville. Il pourrait être cité : l’église Notre-Dame de la chapelle, l’aglise Saint-Gilles, l’église Saint-Silvin de Mautort, le prieuré Saint-Pierre, Carmel d’Abbeville et l’abbaye Notre-Dame de Willencourt, la liste n’étant pas exhaustive.
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le beffroi est l’un des plus anciens du pays. Construit en 1209, le beffroi d’Abbeville est une tour construite en grès qui mesure de 27 mètres de haut et 10 mètres de côté. Les murs ont une épaisseur de 2 mètres à la base. À chaque angle, de larges contreforts viennent renforcer le bâtiment. La toiture du beffroi est de forme pyramidale.
D’autres monuments sont également pourvoyeurs d’attractivité au travers de leur spécificité. Le théâtre construit en 1911 est l’un des rares à posséder une salle italienne alors que le château de Bagatelle est doté d’un toit plat dit « en terrasse » ou « à l’Italienne », comme ceux du château de Versailles.
En rejoignant la place centrale Max-Lejeune et ses belles fontaines qui sont dominées par la collégiale, il est possible d’atteindre le monument La barre, monument hommage au chevalier de La Barre, victime d’antan d’une gravissime erreur judiciaire qui lui coûté la vie.
La balade à cheval avec l’écurie Henson
Dans la commune de Saint-Quentin-en-Tourmont, le domaine équestre Henson reçoit par an plus de 10 000 visiteurs qui souhaitent effectuer une balade à cheval au cœur du parc du domaine du Marquenterre. Il était évident que nous n’allions pas passer à côté de cet incontournable. Pour cette raison, nous effectuons une réservation au domaine pour une balade qui aura lieu l’après-midi de 13 h à 16 h 00.
Plusieurs formules sont proposées, dont les deux principales sont : découverte du domaine du Marquenterre pour les novices et une balade pour les confirmés qui dure une heure de plus et comprend un galop sur la plage. Nous choisissons bien entendu la balade pour les confirmés…du moins pour les novices…et je dirai même…les novices des novices, notre pratique du cheval étant relativement récente.
La balade d’une durée de 3 heures et comptant près de 1 h 30 de préparation et de formation coûte 46 euros, tandis que la balade pour les confirmés coûte 56 euros.
Après avoir fait connaissance avec l’équipe, nous suivons Lucile, notre guide attitrée qui nous conduit dans une sorte de vestiaires. Après avoir dispatché les chevaux en fonction des clients, elle nous remet des bottes, une sorte de laisse et un casque. Nous la suivons ensuite dans un champ pour récupérer nos chevaux.
Nous sommes doublement surpris. Tout d’abord par la beauté de ces animaux d’une douceur inégalée, croisés scientifiquement pour être optimisés pour la randonnée. Puis, par la connaissance de la jeune fille de ces chevaux mâles et femelles qu’elle parvient à reconnaître au premier coup d’œil : « Ici, il y a Ambre car elle possède une petite tâche sur le flanc. Voici Diadème qui possède une petite touffe de poil sur la crinière. Étalon, Douceur, tempête » Inlassablement et sans se tromper, elle remet chaque animal à chaque client, qui apprend à le maintenir grâce à la laisse qu’elle place au niveau de sa tête.
Une fois les animaux en notre possession, nous retournons aux abords de l’entrée du domaine. Nous nous dirigeons à nouveau vers les vestiaires pour récupérer une selle, un tapis et des étriers que Lucile nous apprend à placer sur les animaux, avant de les avoir brossés, leur évitant ainsi de se blesser avec du sable présent sur leur corps.
Nous pouvons enfin monter sur les chevaux. La montée s’avère difficile pour nous, béotiens des équidés, mais grâce à l’entraide apportée par la jeune femme, nous y parvenons. Nous pouvons débuter notre balade.
Très rapidement, nous prenons nos aises, quand bien même nous commençons à ressentir des petites douleurs aux fesses qui tapotent contre les flancs des animaux. Les chevaux avancent à l’unisson, le nez des uns dans les fesses des autres, ce qui leur permet de se sentir en sécurité et de ne pas se cabrer lors de la survenue d’évènements extérieurs impromptus comme le décollage d’un oiseau.
Durant près d’une heure, Lucile se présente à nous et nous abreuve d’explications sur le parc. Elle nous explique également que pour les cavaliers confirmés, la balade diffère un peu de celle que nous effectuons au sein du domaine et comprend un galop sur le sable de la baie de Somme. Dans notre état et en prenant en compte notre inexpérience, arpenter le domaine du Marquenterre au cœur d’une forêt luxuriante nous suffit amplement.
Titulaire du galop 7, de la jeune femme se ressent un amour inconditionnel pour les chevaux, une véritable passion qu’elle nous fait partager, faisant du temps qui passe, une fuite en avant que nous ne percevons pas. Et c’est ainsi, sans nous en rendre compte, que nous terminons notre balade, un incontournable à conseiller sans restriction pour tous ceux qui souhaitent vivre une expérience unique au cœur de la baie.
Le parc du Marquenterre
Parc ornithologique de 200 hectares situé en bordure de la baie de Somme, le parc du Marquenterre est une halte de migration pour de nombreux oiseaux.
Le parc ou son homologue accolé : le domaine du Marquenterre de près de 1000 hectares et ayant une gestion privée par le complexe hôtelier éponyme, est un lieu privilégié pour observer une faune et une flore abondante.
Le parc qui longe la mer comporte trois sentiers ponctués de treize postes d’observation. La maison du Parc propose de nombreux services pour accueillir les visiteurs. Une multitude d’activités de découverte est proposée le long de l’année.
Le parc comporte une belle forêt ainsi que des sortes de marécages menant à la mer. L’intérieur du parc laisse une liberté totale à de nombreux animaux : sangliers, biches, faisans qui en profite pour s’y reproduire fréquemment.
Le parc du Marquenterre exige un droit d’entrée de 10,50 euros par adulte alors que le domaine du Marquenterre propose des découvertes privées et guidées sur demande.
Le plus en option : la ville incontournable : Amiens
Lorsqu’après 1 heure 30 de route, en provenance de la baie, nous parvenons jusqu’à la périphérie d’Amiens, immédiatement, nous sommes attirés par deux monuments qui semblent léviter au-dessus de la ville : le beffroi et la cathédrale.
Nous nous rendons vers le centre-ville que nous atteignons après avoir circulé une bonne dizaine de minutes, en passant devant le cirque Jules verne, plus grand cirque en dur du pays. Inauguré le 23 juin 1889 par Jules Verne, il succède à un cirque en bois édifié en 1874. Avec sa forme polygonale à 16 côtés, d’un diamètre de 44 mètres, il impose sa façade beige ponctuée de petites touches de rouge. Non loin, la maison de l’auteur située, à l’angle de la rue Charles-Dubois et du boulevard Jules-Verne, maison dans laquelle en compagnie de son épouse, il vécut entre 1882 et 1900. La maison ou plutôt l’hôtel particulier comporte près de 700 objets ayant appartenu à la famille.
En reprenant la route vers le centre commercial, nous découvrons sur la place au Fil, place centrale de la ville le beffroi classé au patrimoine mondial de l’Unesco, symbole de la capitale picarde. D’une hauteur de 52 mètres, il sonne chaque heure de la journée et sa construction date de 1406 ; il est constitué de pierres blanches alors qu’il était bâti en bois auparavant.
L’autre monument de la ville qui s’observe de loin : la tour Perret date en ce qui la concerne de 1944. Inaugurée en 1952, elle porte le nom de son concepteur et culmine à près de 110 mètres de haut.
Avec 281 hectares d’espaces verts, 300 hectares de forêts et d’hortillonnages, Amiens est une ville verte. Mais avec 53 monuments protégés au titre des monuments historiques et 126 lieux inventoriés au patrimoine national, Amiens est également une ville culturelle. Surnommée la petite Venise du Nord, grâce à la présence de nombreux canaux, elle possède également un centre piéton moderne non loin duquel nous stationnons, pouvant à notre guise rejoindre les monuments les plus emblématiques de la ville, dont le monument aux morts devant lequel, nous passons un long moment pour en admirer toutes les coutures.
Nous évitons volontairement les trois musées principaux de la ville : le musée de Picardie, le musée de l’hôtel de Berny et la maison de la culture, leur ayant préféré la maison Jules Verne.
En empruntant la zone piétonne, nous pouvons nous adonner à de nombreux achats, avant de rejoindre la place de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, qui émerge et laisse découvrir un bâtiment hors norme de 145 mètres de long et de 112 mètres de hauteur.
Plus vaste édifice religieux et médiéval de France par ses volumes intérieurs (200 000 m3), la cathédrale est un chef d’œuvre de l’art gothique. Sa façade est décorée de plus de 3 000 statues, gargouilles et chimères d’origine dans leur quasi-intégralité.
L’intérieur n’est pas en reste, puisque la nef est composée de six travées rectangulaires à voûtes quadripartites rectangulaires. Elle est bordée de chaque côté d’un collatéral de même longueur, mais possédant des voûtes carrées. Sa hauteur sous voûte est de 42,3 mètres, tandis que celle des bas-côtés atteint 19,7 mètres. À l’entrée de la nef, à droite et à gauche, on peut admirer les tombeaux surmontés de gisants de deux évêques.
Après une visite placée sous le charme de l’érudition, nous pouvons arpenter à notre guise cette belle ville, capitale de la Somme pour parfaire notre connaissance des lieux et avouons-le, profiter des plaisirs visuels qu’Amiens peut nous offrir.
Conclusion
La baie de Somme s’avère être un territoire fantastique, voire surprenant. Partagée entre terre et mer, elle offre des paysages variés possédant chacun une identité propre.
En parlant d’identité, les habitants de la baie sont authentiques et bruts de décoffrage ; leurs sourires sont réels et les discussions entreprises, toutes synonymes de véritables échanges. Un territoire surprenant !
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