La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables du district de Brčko

Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de cette partie de l’europe, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité du district de Brčko et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.

Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.

La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires géographiques ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.

Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.

Si nous avons visité le pays dans son intégralité à travers ces trois secteurs politiques, nous avons choisi de traiter ces articles entité par entité afin d’en préciser les attraits plus précisément.

Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.

Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’un secteur à l’autre sans difficulté et ce, même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.

En ce qui concerne le district de Brčko, nous avons découvert un petit pays, très peu touristique. Il est sûr, que le district de Brčko n’est pas la première destination à laquelle on pense lorsqu’on prévoit de partir en vacances. Néanmoins, ce petit pays est très agréable et possède de nombreux monuments intéressants, à visiter sans restriction.

Nous avons été accueillis comme en fédération de Bosnie-et-Herzégovine et en République serbe de Bosnie, par un peuple chaleureux et attentionné, avec ce sentiment particulier d’entrer dans un secteur méconnu et écarté du tourisme de masse.

Le district de Brčko, qui occupe 0,5% du territoire national possède un statut administratif particulier : indépendant de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et de la République serbe de Bosnie , il est géré par le maire de Brčko et le superviseur international mandaté par l’ONU dépendant du haut représentant international en Bosnie-Herzégovine.

Afin de respecter une impartialité totale entre les trois principaux peuples du district (les Bosniaques, les Serbes et les Croates), ses langues officielles sont le Bosniaque, le Croate et le Serbe. En outre, les alphabets officiels englobent le cyrillique et le latin  et le drapeau et les armoiries du district sont ceux de la Bosnie-Herzégovine.

Le district de Brčko au Nord du pays coupe le territoire en deux parties et sépare la République serbe de Bosnie de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine. D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.

Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général conforme et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Les autoroutes sont inexistantes, du fait de la petite taille du district.

Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent des standards européens. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé du tourisme de masse qui mérite d’être découvert.

Pour tous ceux qui souhaitent voir l’intégralité de notre voyage au sein du district de Brčko , n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant :  https://hors-frontieres.fr/le-district-de-brcko-recit-de-voyage/

Brčko

Chef-lieu du district de Brčko, la ville éponyme compte 37 619 habitants et elle est située au bord de la Save qui marque la frontière Nord entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie.

Du fait de son emplacement, Brčko peut être considérée comme le port principal non pas du district, mais de la Bosnie-Herzégovine dans son intégralité. Grand centre industriel, la ville se trouve dans la plaine de Pannonie composée de terres fertiles propices à l’agriculture.

En entrant dans la ville, nous découvrons, face à nous, un peu excentrée, l’église de l’Assomption de la Sainte-Vierge, une église orthodoxe qui se trouve dans le quartier Srpska varoš.

Datant de 1868 et ayant été construit sur les fondations d’un temple orthodoxe, l’édifice est consacré en 1874 et dédié à l’Assomption de la Sainte Vierge.

Conçue initialement dans le style roman, avec une grande façade et trois petites tours, l’église a été entièrement détruite durant la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite intégralement en 1969, et consacrée en 1971, elle est agrandie en 2002 et se voit doter de quatre tours, deux sur la section de l’autel et deux à l’arrière du temple, à côté du clocher.

L’intérieur du bâtiment se compose d’iconostases composées d’icônes sculptées et de fresques sur les murs. L’église est éclairée par deux grands lustres richement décorés.

Nous rejoignons la Save, la rivière qui traverse la ville et découvrons non loin d’un secteur qui comporte nombre de bâtiments anciens classés, des berges sur lesquelles stationnent de grands bateaux. Le port de Brčko construit en 1913 et modernisé entre 1952 et 1962, permet de dynamiser le district et reste un point de passage obligé pour nombre de marchandises.

Sur les berges, qui comprennent un restaurant ouvert dans une péniche à quai, avec une belle vue sur le pont qui permet de rejoindre la ville, des promeneurs s’adonnent à leur petite balade quotidienne, seuls ou en compagnie de leurs animaux.

Si l’architecture globale de la ville est relativement moderne, plusieurs quartiers comportent des édifices classés au patrimoine national, pour avoir conservé leur cachet et leur structure d’origine.

Ce qui est le cas du premier bureau de poste de la ville créé en 1864 et situé dans le quartier résidentiel de Kolobara, près d’Islahij. Bâtiment d’un étage, il a une disposition angulaire droite et comporte deux ailes asymétriques, totalisant 511 mètres carrés. La hauteur totale du bâtiment est d’environ 8,4 mètres.

Construit dans le style néo-Renaissance, le bâtiment possède 14 ouvertures sur la façade, dont 13 sont des fenêtres, donnant à l’ensemble un côté austère assumé. La corniche du toit est légèrement arrondie et profilée avec une gouttière qui se situe en arrière-plan. Au-dessous, une frise peu profonde se termine par un profil horizontal qui s’étend le long des deux façades principales, justifiant entre autres le classement du bâtiment en tant que monument national du pays.

Dans le même style, située dans le quartier résidentiel de Kolobara, la maison Kočić a été construite, quant à elle, pour le célèbre marchand Alija Kučukalić, qui a déménagé à Brčko entre 1890 et 1907.

La maison présente les caractéristiques d’une villa autrichienne, dans le style pseudo-mauresque éclectique au travers de l’utilisation d’une riche ornementation et d’éléments décoratifs sur les façades. L’édifice qui comporte un rez-de-chaussée et plusieurs étages est entourée d’un jardin fleuri dans lequel ont poussé de grands arbres.

Ses éléments structurels de base sont construits avec des murs en brique de 50 centimètres d’épaisseur. La structure du plancher est en bois, l’escalier est en pierre et les rampes sont en fer. La villa se compose de deux appartements de quatre chambres et elle est ouverte au public.

Dans la ville, de nombreux autres bâtiments sont classés en tant que monuments nationaux : ensemble architectural de Srpska Varoš, hôtel Posavina ; maison située 26 rue Draže Mihajlovića, maison située 11 rue Jovana Dučića, maison située 35 rue Ratka Krpića, immeuble situé 15 rue Pavla Gajića, banque de la Posavina, immeuble commercial situé 10 rue Draže Mihajlovića, immeuble commercial situé 5 et 7 rue Srpskih oslobodilaca Brčkog, immeuble résidentiel situé 16 rue Milana Cvijanovića, immeuble résidentiel et commercial situé place Boško Perić Peša, immeuble résidentiel et commercial situé à l’angle des rues Srpskih oslobodilaca Brčkog et Dušana Miloševića, immeuble résidentiel et commercial situé 24 rue Jovana Dučića, immeuble résidentiel et commercial situé au 1 rue Pavla Gajića, académie de commerce de Brčko, villa située au 3 rue Njegoševoj, banque nationale de Brčko, bâtiment mansardé sur la place Boškà Perić Peša et bâtiment situé au 4 rue Srpskih oslobodilaca

De l’autre côté de la route, la mosquée Atik constitué par l’ensemble architectural de Konačko Brdo, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, émerge du paysage urbain au travers de son minaret à deux serefes, en brique, plâtré et peint à l’extérieur. Sa partie inférieure a une base carrée, tandis que la base de la partie supérieure est octogonale.

Construite à l’origine en bois et agrandie au fil du temps en raison du nombre important de fidèles, la mosquée s’est vu doter d’un maktab construit juste à ses côtés Comportant une pièce, couverte par un toit à quatre étages, l’édifice possède une façade divisée horizontalement par une série d’ouvertures et de corniches.  Face à lui, un petit pont qui permet de rejoindre le centre piéton, dans lequel nous nous rendons et faisons la connaissance en ses contrebas, de plusieurs vendeurs qui assis sur le trottoir proposent des produits allant des paquets de cigarettes aux prises de téléphone portable.

Un homme d’une quarantaine d’années nous accoste et entame la discussion, enchanté de découvrir des visiteurs étrangers ; il porte sur le dos un ensemble sportif siglé du nom d’un club de sport.

Nous entrons dans le centre piéton, bien achalandé et qui comprend de nombreux commerces et restaurants dévoilant au travers de leur terrasse, un véritable pan de la vie locale.

Nous nous rendons aux abords d’une sorte de parc municipal qui comprend des statues éparpillées mettant en avant des artistes et hommes politiques locaux.

Face à un grand monument représentant une arche moderne comprenant une sphère, l’hôtel de ville dont la composition est conçue selon le principe de symétrie stricte avec une rhizalite centrale plus prononcée et deux rhizalites plus petites et anguleuses.

Construit entre 1890 et 1892, l’hôtel comprend en réalité le petit parc dans lequel nous nous trouvions, le bâtiment principal Posavina et le bâtiment de la succursale de la banque Zemaljska.

D’inspiration néo-Renaissance, l’hôtel de ville présente les dimensions habituelles de l’architecture ottomane-turque. La rhizalite médiane est divisée verticalement en trois bandes égales avec des ouvertures de fenêtre, également situées sur les rhizalites latérales qui se terminent par un toit en forme de dôme en fer à cheval. La mairie, qui se compose d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage sert de bureau au maire et le bâtiment est également utilisé pour les sessions du gouvernement du district de Brčko.  Désigné monument national de Bosnie-Herzégovine, il est ouvert à tous les visiteurs depuis 2013.

En rejoignant l’allée centrale bordée par de nombreux bancs sur lesquels, les anciens de la ville conversent agréablement, nous découvrons une belle fontaine qui permet de nous rafraîchir.

Nous faisons également la connaissance avec un artiste totalement inspiré, qui reprend un chant national en y impulsant un entrain qui nous met en rythme.

Dans le registre des rencontres, nous faisons également la connaissance avec un vendeur qui propose à la dégustation nombre de boissons fabriquées avec des fruits de son jardin. L’homme, en pleine conversation téléphonique nous sourit et nous agrémente d’une longue discussion, n’hésitant pas à raccrocher à son interlocuteur à notre vue : « Pas grave, il s’agit de ma femme » nous rétorque t’il lorsque nous lui expliquons que nous aurions pu attendre la fin de sa communication.

Le parc municipal permet de découvrir une autre facette de la ville. Outre de belles allées fleuries, le parc comprend le monument de Dobro Jovanović situé à son entrée. Au travers de sa conception, le monument est un symbole de la souffrance, de la lutte et de l’aspiration à la liberté pendant la Première Guerre mondiale, indépendamment de la religion et de la nation.

Aux abords d’un rond-point, l’église du Sacré-Cœur, une église catholique dont la construction a débuté en 1883 et s’est achevée en 1885 se dévoile. Mais, de sa construction initiale, il ne reste plus un mur, du fait de sa destruction durant la Première Guerre mondiale.

Le bâtiment qui nous fait face date en ce qui le concerne de 1933 et ce n’est qu’en 1934, qu’une autre sacristie a été ajoutée à l’ensemble et que le complexe a été nommé l’église du Sacré-Cœur de Jésus. Basilique à coupole à trois nefs, avec une abside d’autel semi-circulaire, l’église qui émerge du paysage urbain, possède une nef principale avec narthex, un baptistère placé à gauche de l’entrée, tandis qu’à droite de l’entrée, elle comprend un escalier menant à la tour.

Les surfaces murales sont séparées par les peintures au plafond de Saints, placées dans des champs séparés en forme de médaillon et détaillant deux épisodes de la vie de Jésus-Christ.

Brezovo Polje 

Petit village comptant 1 446 habitants, Brezovo Polje comporte, niché le long de la Save, la rivière qui constitue un affluent du Danube, plusieurs monuments disséminés, le village ne comportant pas de centre tel que nous avons l’habitude de les considérer.

L’église de la Transfiguration du Seigneur est un temple orthodoxe serbe construit et consacré en 1933. Incendiés en 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, seuls les murs nus et sans toit ont survécu. L’édifice fut ainsi reconstruit et consacré en 1946 et vécu une nouvelle restauration en 1986 pour atteindre l’embellissement escompté.

Au travers de sa belle façade blanche, l’église qui comporte une petite chapelle ainsi qu’un jardin verdoyant est un incontournable du pays à ne pas louper. Son intérieur qui se visite certains jours, expose une belle iconostase en bois sculpté avec des icônes ainsi que des fresques majestueuses.

Non loin de l’église, dans un autre registre, la mosquée Azizija a été érigée en 1862 sur les fonds d’un caveau impérial.  Aux abords de la mosquée, nous apercevons dans un cimetière attenant, de nombreux nišans, des pierres monolithiques dressées au-dessus des tombes musulmanes datant de la fin du XIXe siècle.

La mosquée porte le nom du sultan ottoman Abd-ul Aziz. Le bâtiment a été construit dans le style baroque, avec un respect strict des symétries. C’est ce qui nous frappe lorsque nous entrons à l’intérieur. Dominée par un dôme ayant une hauteur de 17 mètres, reposant sur un tambour octogonal, avec des canapés couverts et un minaret en pierre, la mosquée a une taille de 14,50 x 18,50 mètres, ce qui lui permet de s’imposer parmi les plus grands monuments du pays.

Le long de la rivière Save, qui est constitué comme une sorte de plan d’eau, de nombreux jeux adaptés aux enfants permettent aux familles de profiter de la quiétude des lieux. Sur place, nous faisons connaissance avec plusieurs membres d’une même fratrie qui préparent une sorte de pique-nique. Sur les berges, se trouve un petit restaurant qui présente un attrait  puissant.

Bijela 

Comptant près de 2 208 habitants, Bijela est un village très étendu situé à la confluence du Bijeli potok et de la Tinja,  qui ne comporte pas de centre à proprement parler. Si Bijela possède une église de type moderne, le village est surtout connu pour la tour Gradašćević, un ensemble architectural qui remonte à la fin du XVIIIe siècle, inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays.

Alors qu’à plusieurs reprises, nous devons demander notre chemin, les monuments n’étant pas correctement indiqués, nous faisons la connaissance d’une vieille dame qui nous indique une route qui en réalité ne mène nulle part, mais nous permet de bénéficier d’un beau panorama sur la ville.

C’est après plusieurs minutes en voiture, que nous tombons sur la tour Gradaščević, bâtiment résidentiel et fortifié de la période ottomane qui se trouve sur les pentes de Majevica, aux abords d’une ligne de chemin de fer. La tour se compose du bâtiment principal d’habitation et de fortifications pour une hauteur jusqu’à l’avant-toit inférieur, de 17,50 mètres et jusqu’au sommet du toit de 23 mètres.

Bel édifice, la tour est couverte de tuiles plates et possède une pointe de mât au milieu du toit. Une cheminée traverse le toit inférieur qui ne comporte qu’une salle à l’étage supérieur, sous la voûte finale.  Les murs sont en pierre de 70 centimètres d’épaisseur et le rez-de-chaussée possède des mors d’une épaisseur de 152 centimètres.

Aux abords, une cour dont l’entrée se trouve côté Sud est encerclée par un mur d’une hauteur de 2,50 mètres. Le mur est construit en pierre de taille et recouvert d’un toit en bois et de tuiles plates.

Dans le village, le cimetière Cincar est l’autre monument national répertorié. Ce cimetière, toujours en activité, compte 25 pierres tombales anciennes avec des inscriptions originales. Entouré d’une clôture métallique et occupant une superficie d’environ 550 mètres carré, le cimetière a une entrée située sur le côté Sud du complexe, à côté de la route locale qui relie Brčko et Bijela.

De nombreuses pierres tombales comportent des stèles, des obélisques ou des croix contenant des inscriptions originales. Les pierres tombales les plus anciennes datent des XVIIIe et XIXe siècles.

Le site archéologique Zidine

Après avoir circulé sur une route forestière de belle facture, le chemin entouré de grands sapins verdoyants commence à comprendre de grandes croix espacées qui donnent à l’ensemble, un côté solennel.

C’est alors que nous arrivons, après avoir traversé le village de Skakava Gornja  qui compte moins de 1500 habitants, aux abords d’un site semblant se trouver sur une estrade géante, agrémenté de nombreux panneaux explicatifs indiquant que nous nous trouvons sur les lieux d’un ancien monastère.

Ainsi, le site archéologique Zidine regroupe les vestiges des fondations d’une ancienne église gothique, d’une église romane, d’un ancien complexe sacré (baptistère), d’une nécropole et d’un patrimoine mobilier, mis à jour lors des fouilles archéologiques ayant eu lieu sur le secteur à l’intérieur de nombreuses tombes.

En rejoignant le cœur de l’église romane qui date du XIIIe siècle, nous pouvons au travers de la conservation admirable de ses vestiges, nous projeter lors du temps de sa grandeur.  Les murs porteurs ont été restaurés et nous pouvons aisément imaginer la présence de cette église à nef unique.

A ses côtés, le baptistère est le plus ancien édifice du site. Construit selon un plan hexagonal, d’inspiration des premiers édifices ecclésiastiques chrétiens de la période préromane, il donne la possibilité, protégé par d’énormes panneaux en aluminium, de bénéficier d’un moment unique d’apprentissage historique en toute tranquillité.

L’église gothique du couvent date de la première moitié du XIVe siècle.  L’église à nef unique possédait un sanctuaire polygonal allongé, encadré par des murs de soutènement, construit selon l’architecture gothique. La sacristie se trouvait du côté Nord du sanctuaire.

Aux abords du site, un cimetière médiéval a également été découvert, avec ses tombes organisées en rangées, permettant aux archéologues de mettre à jour de nombreux objets funéraires : anneau en argent, fermoir en fer fragmenté, trois pièces en argent et cinq morceaux de tuiles décorées. Le patrimoine mobilier des tombes est conservé dans l’église paroissiale du monastère franciscain Saint-Antoine de Padoue à Dubrava. Au point le plus haut de la colline, où se trouve le site archéologique, une chapelle Saint-François a été construite en 1983.

Gornji Zovik

Situées à Zovik, à une altitude de 2245 mètres, l’église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint François d’Assise constituent un ensemble fortement intéressant.

La construction de l’église de Zovik a commencé en 1856, pour se terminer en 1890 et l’ancienne maison paroissiale, en 1902. Entre 1982 et 1986, une nouvelle maison paroissiale a été construite, tandis qu’une salle d’enseignement religieux a été construite en 1977 et agrandie en 2010. L’ensemble architectural comprenant l’ancienne église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint-François d’Assise, a été déclaré patrimoine national.  Ouvert au public, il expose un mobilier admirablement conservé : cinq sculptures, un maître-autel, un baptistère et un confessionnal.

Kolobara

Dans le village de Kolobara, non loin de la capitale Brčko, Islahijet est un complexe englobant un centre éponyme, quatre bâtiments résidentiels et commerciaux, des entrepôts et des vestiges d’habitation.

Situé, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, le complexe architectural, datant de la période austro-hongroise, outre le fait de présenter une architecture typique, est un formidable exemple de reconversion de la pierre pour l’adapter à l’époque actuelle tout en lui permettant une réhabilitation qui conserve sa mémoire.

Si les bâtiments ont été construits séparément, à des périodes différentes, avec le même nombre d’étages et présentent des formes irrégulières avec différents angles de surfaces murales et un traitement différent des surfaces de façade, le complexe présente paradoxalement une sorte d’unicité et un syncrétisme semblant naturel.

Non loin du centre, le monument rendant hommage à Hasan Aganović Tač, un jeune combattant révolutionnaire et partisan de la Seconde Guerre mondiale, se découvre et permet de s’incliner respectueusement devant ce symbole de courage et de résistance à l’occupation.

Le village de Ražljevo

Si à première vue, le village ne présente que peu d’intérêts, il comprend : « l’ethno house » une maison serbe typique de Podmajevica, construite en 1930.

Ayant conservé son aspect et sa construction initiale, la maison récemment rénovée possède des fenêtres et des portes d’origine. Ouverte au public, elle permet aux visiteurs de découvrir de nombreux objets ethnographiques collectés dans les ménages de Ražljevo et des villages voisins.

A l’intérieur, la charpente en bois, le sol de la grande pièce, la charpente du plafond, la toiture à quatre points d’eau recouverte de poivrière et deux cabanons baignent également dans leur jus. Ainsi, ce musée, qui a ouvert ses portes en 2004, permet aux visiteurs d’effectuer un véritable bond dans le passé en se projetant dans le mode de vie d’antan.

La maison posée sur des coupes de chêne érigées sur des murets en pierres est également utilisée lors d’exposition d’artisanat et lors de diverses manifestations culturelles.

Le monastère franciscain de Dubrave

Situé dans le village de Dubrave, à une vingtaine de kilomètres de Brčko, le monastère franciscain a remplacé le monastère de Skakava au XIVe siècle, après le transfert de la paroisse de la ville à Dubrave.

Néanmoins, après plusieurs constructions de temples qui se sont succédés dans le passé, ce n’est qu’en 2002 que l’église actuelle a été érigée sur un site qui aura déjà vu en 1982, l’instauration de la maison paroissiale que le visiteur peut découvrir.

Semblant dégagé un côté moderne, le monastère n’en est pas dénué d’intérêt, puisqu’il abrite la galerie Šimun, exposant au public quatre-vingts objets d’exposition, préservant en ce sens, une tradition franciscaine vieille de plus de six siècles.

Conclusion

Le district de Brčko s’est avéré être une véritable aventure intéressante, aussi bien au travers de son patrimoine touristique, que dans la sensation ressentie en découvrant un pays méconnu.

Nous avons reçu un accueil formidable, nombre de locaux ayant effectué la démarche de se tourner vers nous, réellement fiers et enchantés de voir des étrangers faire l’effort de visiter leurs pays.