Les incontournables de l’île de Savai’i aux Samoa

 

Plus grande des îles des Samoa, Savai’i est également la plus grande des îles de Polynésie après Hawaï et la Nouvelle-Zélande. Moins développée qu’Upolu, elle est aussi moins peuplée avec ses 43 000 habitants. Durant notre visite des Samoa, nous y avons passé plusieurs jours.

Samoa Savai Bluehole

Située à l’Ouest d’Upolu, l’île principale des Samoa, Savai’i possède une superficie de 1708 kilomètres au carré. Sa plus grande ville est Salelologa. Nous avons passé plusieurs jours sur l’île et avons pu découvrir les merveilles qu’elle propose. En voici ici les incontournables.

Cet article est le deuxième sur les îles Samoa. Pour découvrir le premier article sur les incontournables d’Upolu, l’île principale du pays, rendez-vous sur le lien suivant :

Pour ceux qui souhaitent découvrir notre visite de l’île de Savai’i, plus en profondeur, n’hésitez pas à prendre connaissance avec notre récit de voyage photographique en vous rendant sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/recit-de-voyage-samoa-savaii/

L’arrivée sur l’île

Alors que nous nous trouvons sur l’île d’Upolu, nous nous dirigeons, toujours accompagnés de notre chauffeur, au port commercial situé non loin de la capitale Apia. Nous sommes arrêtés aux abords d’un petit bâtiment dans lequel pour une quarantaine d’euros, nous achetons un billet aller-retour pour le ferry qui effectue quotidiennement la traversée.

Une fois le billet en poche, nous patientons dans une petite salle, jusqu’à ce que toutes les voitures aient pu embarquer dans le ferry, chargé ainsi à ras bord de biens divers. Pour info, la traversée pour une voiture coûte approximativement 100 euros, soit un coût légèrement excessif pour un des pays les plus pauvres du Pacifique.

La traversée dure deux heures ; durant ce laps de temps, nous en profitons pour nous laisser bercer par les vagues frappant la coque du bateau. Les côtes de Savai’i ne nous ont jamais quittés depuis le départ, les deux îles étant proches géographiquement.

Une fois que le bateau a accosté, nous pouvons récupérer nos affaires et rejoindre l’entrée du port dans lequel, nous faisons connaissance avec un homme qui accepte pour 80 euros par jour de nous servir de chauffeur guide. Soit, bien moins cher que si nous avions loué une voiture sur Upolu, en payant la traversée ainsi que l’essence.

Notre chauffeur s’appelle Olive Setemat et il peut être joint au 685 773 2072.

Les chutes Afu Au

Nous n’avons pas encore quitté le port que notre chauffeur souhaite nous faire découvrir les plus belles chutes de l’île ; en sa compagnie, après quinze minutes de route, nous nous garons aux abords d’un parking en terre battue ; il nous faut payer les 5 dollars australiens de droit d’entrée à une famille qui en possède les terres.

Nous longeons dans une végétation luxuriante, une rivière et apercevons le long du chemin, plusieurs petites chutes, dénivelant le cours d’eau à plusieurs endroits.

Ce n’est qu’après plusieurs minutes de marche que nous parvenons aux abords de la cascade, majestueuse dont les trombes d’eau se déversent violemment dans une sorte de bassin cristallin.

Derrière les filets de lame, des rochers sur lesquels de la mousse verte se déploie à perte de vue. La chute d’eau, s’étendant sur plusieurs niveaux, recouvre tout le paysage qui se dévoile sous nos yeux. Deux filles d’une vingtaine d’années profitent de la place pour se baigner. Elles semblent être des touristes.

Après avoir photographié les moindres recoins de ce décor paradisiaque, nous nous laissons tenter nous aussi par une petite baignade dont la température fraîche nous galvanise et nous donne assez d’énergie et de vitalité pour la journée chargée qui s’annonce.

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Un enterrement traditionnel

Sur la route extérieure de l’île nous permettant de rejoindre notre prochain point de visite, de la musique se fait entendre ; je questionne mon chauffeur sur l’origine de cette musique ; il me propose de nous y arrêter. Nous garons notre véhicule et rejoignons un attroupement de personnes chantant des airs traditionnels ; regroupées dans un grand Fale, elles se relaient en cœur.

Plus d’une trentaine de locaux sont présents, entourant un cercueil accueillant pour l’éternité une femme d’un certain âge, les bras en croix et le visage serein. Une photo de la défunte dans un de ses âges avancés d’antan donne à la scène un côté attendrissant et émouvant. Aux abords du cercueil, une jeune femme un peu enrobée, la trentaine en pleurs ; les larmes de ses yeux s’écoulent le long de ses joues ; inconsolable et vacillant à plusieurs reprises, elle est soutenue par un jeune garçon qui semble être son fils.

Alors que nous assistons à cette scène poignante, une femme se présente à nous en tant que fille de la défunte. Sans nous connaître, elle nous invite à participer à la cérémonie. Nous la suivons dans une grande maison dans laquelle, nous partageons le repas avec les convives regroupés en masse.

Aux Samoa, un décès donne lieu à de grandes festivités ; si la tristesse est présente, la joie de se retrouver permet d’accompagner les morts dans l’au-delà de la meilleure des manières. Ces cérémonies sont l’occasion de festoyer, de boire et de manger et les invités nombreux dépassent le cadre de la famille mais englobent tout le voisinage.

Ainsi, nous nous voyons proposer de la viande qu’une femme nous place dans un box en polystyrène et partageons ce repas en compagnie d’autres habitants du village. Nous sommes questionnés sur notre nationalité et prenons bien deux heures pour rencontrer les invités qui nous abreuvent de questions.

La chaleur de la cérémonie nous tient à cœur et nous procure un grand sentiment de fraternité ; nous sommes accueillis comme des membres de la famille et nous accompagnons de notre présence la défunte que nous ne connaissions pas, mais qui après deux heures sur place nous paraît proche.

Cape Mulinuu

Point le plus occidental des Samoa et selon la légende, endroit où les morts passent dans le monde souterrain, le cap Mulinuu permet de bénéficier d’un site spectaculaire où les falaises escarpées fusionnent avec une nature verdoyante.

En rejoignant le point de vue majeur du site, la carte postale que nous découvrons nous frappe instantanément à l’instar d’une toile d’artiste hypnotisante ; la fusion des couleurs tirant sur le vert et le bleu est une ode à la pureté des formes que la nature créée dans un élan salvateur et galvanisant.

Dans la zone, plusieurs sites archéologiques d’intérêt : le diable Haden, la grotte de Vaatausili, Paepae o Apaula, Vai Sua Toto (puits de sang), la piscine Lualotooalii, Spirits Meeting Ground et la piscine Fusipotopoto.

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Passerelle de canopée Falealupo

Dans la Falealupo Rainforest Preserve, le Canopy Walkway reste l’une des activités incontournables pour les visiteurs. Au travers d’un pont suspendu, traversant un espace de 30 mètres entre deux grands arbres tropicaux, il est possible d’être projeté dans les méandres de la forêt tropicale parcourant le centre de l’île.

Le droit de visite de 20 dollars australiens se paye au centre d’information présent en entrée de site et inclue les visites de l’empreinte de Moso et de la maison du rocher.

L’empreinte de Moso est une formation géologique qui se trouve le long de la côte nord-ouest de Savaii.  Située au coeur d’un petit centre touristique, l’empreinte est ainsi nommée en fonction de la forme particulière de la fissure de forme inhabituelle dans la lave qui se trouve sur le sol. La légende la considère comme l’empreinte d’un géant célèbre éponyme.

Non loin de l’empreinte de Moso, toujours compris dans les droits d’entrée de 20 dollars de la Canopy Walkway de la Falealupo Rainforest Preserve la House of Rock, une curiosité géologique représentant une maison tout de pierre construite par des femmes, qui selon la légende ont terminé leur bien immobilier avant les hommes.

 

Mont Silisili

Dans la région centrale de Savaii, le mont Silisili se rejoint par Aopo le village le plus proche à environ 10 km au nord. Une grande randonnée de deux jours, à l’aide d’un guide permet de rejoindre le point culminant de l’île.

Généralement, le premier jour, les visiteurs sont accueillis par une famille traditionnelle habitant dans le village, pour un départ matinal le lendemain. Le matériel de couchage et la nourriture ne sont pas compris dans la prestation qui se réserve avec le pulenu’u d’Aopo.

Démarrant par la traversée d’un chemin de plantation dans lequel, les visiteurs peuvent découvrir les différentes cultures de l’île, la randonnée continue sur une longue route herbeuse en direction de l’Est. Après environ 2 heures, le sentier pénètre dans la zone de conservation d’Aopo, une forêt tropicale luxuriante qui présente une pente au dénivelé important.

Après environ 6 heures, le sentier mène à une zone végétale ouverte puis à une crête de cratère sur laquelle de la mousse spongieuse orange et blanche et des roches de lave fragiles décorent le sol. Le sentier se termine à «Mata o le Afi», un volcan entré en éruption en 1902.

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Alofaaga Blowholes / Pa Sopo’ia Cave

Après dix minutes de route, nous arrivons sur le site majeur de l’île : les Alofaaga Blowholes qui se situent dans le village de Taga.

Nous parcourons en voiture un chemin de terre avant d’être empêchés de continuer en véhicule motorisé par une absence de route. Il nous faut marcher un petit peu le long de l’Océan et d’un flanc constitué uniquement de roches, ce qui crée ce formidable terrain de jeu.

Les soufflures impressionnantes propulsent un jet d’eau rugissant à des centaines de mètres de hauteur. Les vagues qui se succèdent par gros volumes sont entraînées dans les trous contenus dans les rochers et par le biais de la thermodynamique, voyant sa surface de projection réduite, l’eau est envoyée à la manière d’un jet dans les airs. Quelques touristes sont présents sur le site, mais dans un nombre inférieur aux locaux qui aiment jouer avec ces éléments de la nature qu’ils semblent défier. Un de leur jeu favori est de placer dans les trous, des noix de coco et de s’éloigner en riant lorsque les vagues les projettent dans les airs.

Sur le site, la grotte Pa Sopo’ia se laisse également découvrir gratuitement et au travers d’elle, un véritable panc des croyances des habitants, les anciens considérant que cette grotte est une ancienne voie où les esprits des ancêtres voyagent pour atteindre le Haden du diable au cap Mulinu’u, le dernier lieu de rencontre avant d’entrer dans le monde ténébreux connu des Samoans sous le nom de Pulotu.

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Cascade de Mu Pagoa

Sur le long de la côte de l’île, la cascade de Mu Pagoa présente la caractéristique rare de plonger directement dans l’Océan. Située dans le village du même nom et accessible après le paiement d’un droit d’entrée de 5 dollars australiens, la cascade s’étend en dessous du pont Puleia.

Il n’est pas rare d’y trouver des locaux qui utilisent l’eau de la cascade pour y nettoyer leur linge et leur vaisselle. D’autres préfèrent la détente ; couchés dans un des nombreux creux qui longent les différents niveaux de la chute, ils se laissent bercer par le mouvement du courant.

D’une hauteur raisonnable, la cascade est facilement accessible depuis la route.

 

Lovers Leap

Toujours sur la côte aux abords du village de Falelima, le Lovers leap offre un point de vue incontournable sur la falaise parmi les plus hautes de l’île. D’une hauteur de 300 mètres de hauteur et plongeant directement dans les eaux de l’Océan, la falaise se découvre d’une aire de repos appréciée des amoureux qui en exploitent le cadre romantique.

La violence des vagues donne à l’eau, une texture moussante blanche qui laisse place après le retrait des vagues à un bleu clair qui devient rapidement en s’éloignant du bord, beaucoup plus foncé.

 

Le Mont Matavanu

Accessible en véhicule tout terrain depuis le village de Safotu, le cratère permet de découvrir un des plus beaux volcans inactifs de l’île. Le trajet vers la piste de marche dure 20 minutes ; à ce temps, il convient de rajouter 3 heures de montée pour rejoindre le cratère.

Mais après l’effort vient le réconfort. Au sommet, une vue magnifique sur l’île attend les visiteurs assez courageux pour avoir osé affronter cet ancien volcan, dont la dernière éruption a envoyé de la lave en fusion sur près de 13 kilomètres, détruisant de sa fureur le village de Saleula.

 

La piscine de Mataolealelo

Nichés dans le village de Safune, la piscine de Mataolealelo comprend en réalité deux bassins : un dédié aux hommes et le deuxième, plus petit, réservé pour les femmes et les enfants.

Après avoir refusé de payer les 30 dollars de droits d’entrée pour les voitures, nous payons 2 dollars et rejoignons le site à pied. Nous découvrons aux abords de l’Océan, deux bassins séparés d’eux-mêmes et de l’Océan par un muret dont la couleur bleue défraichie ne donne de primes abords, pas envie.

Néanmoins, le site est intéressant à la visite car il est l’un des sites historiques les plus importants de Savai’i. La légende contant le mariage entre Sina et une anguille ayant nagé depuis les Fidji voisines qui s’y est déroulé en ces lieux, tout comme la naissance de la noix de coco, fruit particulièrement apprécié dans le pays.

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Les autres incontournables de l’île

Non loin du village A’opo, sur la route qui mène à Safotu, la grotte de lave appelée grotte de Pois s’étend de plus d’un kilomètre vers la côte.  L’entrée est de 5 dollars et la grotte permet de voir en plus d’une formation géologique intéressante, une créature nocturne unique : le martinet à croupion blanc. Ainsi, armés d’une lampe de poche, les visiteurs pourront parcourir cette cavité tout en entendant le cliquetis de ces oiseaux endémiques. La présence d’un guide pour parcourir la grotte est indispensable.

Dans la partie Nord de l’île, pour un coût d’entrée de 5 dollars, la grotte des nains de Paia accueille les visiteurs avec toujours une présence obligatoire d’un guide, tant la cavité est grande. La journée peut ne pas suffire à la parcourir. L’accès se fait par un chemin de terre qui se trouve à 15 minutes de l’entrée du village de Paia. Selon la croyance locale, des nains habitent encore cette intrigante grotte de lave.

Également dans le Nord de l’île, le champ de lave de Saleaula se découvre dans un décor apocalyptique, quand bien même la végétation a recouvert depuis l’éruption destructrice du mont Matavanu, l’intégralité des 5 villages présents dont il ne reste aujourd’hui que  les ruines conservées intégralement. En l’espèce : une tombe vierge, des églises et les soubassements de nombreuses maisons.

Située dans la réserve de la péninsule de Tafua, non loin de Salelologa, le cratère de Tafua est accessible aux visiteurs qui ont payé un droit d’entrée de 5 dollars à la maison de Sara, dans le village éponyme. Il est possible d’effectuer la montée qui prend deux heures sans guide, mais dans les faits, il est plus intéressant de faire appel à un local afin de ne pas se perdre. Le point de vue du sommet du cratère permet de voir les villages côtiers voisins et de découvrir la végétation riche de l’île.

La nage avec les tortues avec la famille Matai’i

Alors que nous roulons, notre chauffeur nous demande si nous souhaitons vivre une expérience exceptionnelle : nager avec des tortues. Nous acceptons et effectuons un petit détour de quelques kilomètres. Nous parvenons jusqu’à une sorte de petite ferme dans laquelle nous accueille un couple d’une quarantaine d’années.

Le couple nous raconte son histoire et nous met à l’aise. A la base, il s’agit d’un projet familial ; le couple souhaitait protéger les tortues malades en les regroupant dans un bassin et voyant la volonté des tortues de nouer contact avec les humains, ils ont tout d’abord permis à des visiteurs d’approcher les animaux dans le respect des distances de sécurité, puis voyant que les tortues n’hésitaient pas à s’approcher des touristes, la famille a créée cette activité unique dans le pays.

La famille propose aujourd’hui, une offre tout compris pour 60 dollars la nuitée. Ce prix inclus le séjour en pension complète avec une immersion totale avec les tortues. Mais pour 10 dollars, il est possible de négocier une petite nage avec les animaux.

Nous nous déshabillons et enfilons un masque et un tuba. Nous entrons par palier dans l’eau. Très rapidement, nous sentons des contacts sur nos jambes immergées ; les tortues peu farouches nous collent.

Nous prenons réellement conscience de notre chance lorsque nous plongeons notre tête dans l’eau et découvrons plusieurs dizaines de spécimens nous tourner autour. Nous gardons une distance réglementaire, mais les tortues ne l’entendent pas de cet avis ; elles cherchent le contact ; nous nous éloignons.

Au fur et à mesure de notre présence, elles nous oublient. Les regarder évoluer dans leur domaine aquatique est une expérience unique, surtout en les voyant se nourrir par à coup ou lever la tête hors de l’eau pour respirer.

La Lava fields

Nous saluons nos hôtes en les félicitant encore pour leur impact sur le quotidien de ces tortues recueillies alors qu’elles étaient en souffrance physique et reprenons la route.

Aux abords d’un champ de lave qui s’étend à perte de vue, notre chauffeur nous arrête. Il s’agit de la lava field, un des plus grands champs de l’île dont l’accès gratuit permet de découvrir la tenue rêche de la lave solidifiée.

Nous parcourons ce champ granuleux chauffé par le soleil en faisant attention de ne pas tomber ; les anfractuosités des morceaux de lave coupant comme des rasoirs nous trancheraient la peau comme un sabre de samouraï peut découper une feuille de papier.

La fête au village

Alors que nous rejoignons le port pour reprendre notre bateau afin de retourner sur l’île d’Upolu, un attroupement attire notre regard. Notre chauffeur nous explique qu’il s’agit d’un concours de chant calqué sur l’émission internationale : « Incroyables talents »

Face à un jury constitué de plusieurs membres, plusieurs dizaines de jeunes se relaient dans une ambiance bon enfant pour présenter des chants traditionnels. Nous sommes invités à partager ce moment à la fois en compagnie des membres du jury et des candidats qui répètent en cœur en samoan : « il n’y a pas de vainqueur, l’essentiel étant de participer »

Le bilan

Si Savai’i présente la particularité d’être plus grande qu’Upolu, elle n’en est pas moins la plus sauvage et la plus authentique. La particularité des sites naturels étant une biodiversité encore protégée avec un plan local d’urbanisme laissant la part belle aux constructions peu nombreuses.

Ainsi, une visite des Samoa ne peut être complète sans la découverte de cette île sur laquelle les expériences intenses permettront aux visiteurs d’entrer en communion avec la flore locale et avec une humanité généreuse et fraternelle.

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