D’une superficie de 245 857 km², la Guinée, autrement nommée la République de Guinée ou Guinée-Conakry, possède une population d’environ 13,1 millions d’habitants.

La monnaie officielle en Guinée est le franc guinéen (GNF).

La religion prédominante est l’islam, avec près de 85% de la population musulmane, tandis que le reste est constitué de minorités chrétiennes et de pratiquants des religions traditionnelles.

Ayant des frontières terrestres avec le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau, la Guinée dispose également d’une frontière maritime le long de l’océan Atlantique. Traverser la Guinée d’est en ouest prend environ dix-sept heures pour une distance de 900 km, et du nord au sud environ dix heures sur 600 km.

Conakry en est la capitale. Les autres grandes villes sont : Kankan, Nzérékoré et Kindia.

La République de Guinée, aussi appelée Guinée-Conakry pour la distinguer de ses voisines Guinée-Bissau et Guinée équatoriale, possède une histoire riche et variée qui remonte à plusieurs siècles. Ce pays d’Afrique de l’Ouest, situé sur la côte Atlantique et bordé par le Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau, a longtemps été au cœur d’anciens royaumes et empires puissants qui ont influencé la région et au-delà.

La Guinée fut autrefois le territoire de grands empires ouest-africains, notamment l’Empire du Ghana (IXe – XIe siècles), l’Empire du Mali (XIIIe – XVIe siècles) et l’Empire Songhaï (XVe – XVIe siècles). Au cours de cette période, la région était un centre prospère pour le commerce transsaharien, incluant l’or, le sel et le textile, qui circulaient dans les vastes territoires de l’Afrique de l’Ouest. Sous l’Empire du Mali, particulièrement célèbre pour sa richesse et sa culture raffinée, les villes de Tombouctou et Djenné sont devenues des centres intellectuels et spirituels. La Guinée actuelle abritait notamment des peuples Mandingues et Peuls, qui jouèrent un rôle central dans la transmission de l’islam en Afrique de l’Ouest et contribuèrent au rayonnement culturel et religieux de la région.

L’arrivée des Européens en Afrique de l’Ouest au XVe siècle, d’abord pour des expéditions commerciales puis pour l’extraction des ressources et la traite des esclaves, marqua profondément la région. Cependant, ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que la France impose progressivement sa domination en Guinée. Le grand résistant guinéen Samory Touré, fondateur de l’Empire Wassoulou, mena une lutte farouche contre la colonisation française. Entre 1882 et 1898, Samory Touré défendit son territoire et s’opposa à l’avancée coloniale française en menant une guerre de guérilla, utilisant des tactiques de retraits stratégiques et de contre-attaques. Cependant, il fut capturé en 1898, ce qui marqua la fin de la résistance guinéenne face à la colonisation. La Guinée devint alors un territoire de la colonie française de l’Afrique-Occidentale française (AOF), avec Conakry comme capitale.

Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements nationalistes se renforcent dans les colonies africaines, y compris en Guinée. Sous la direction d’Ahmed Sékou Touré, syndicaliste et homme politique influent, le Parti Démocratique de Guinée (PDG) devint la principale force politique et l’un des acteurs clés de la lutte pour l’indépendance. En 1958, le général Charles de Gaulle proposa un référendum aux colonies françaises, les invitant à intégrer la Communauté française en tant que territoires semi-autonomes ou à opter pour l’indépendance totale. Sékou Touré fit campagne en faveur de l’indépendance, affirmant la célèbre phrase : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage. » La Guinée devint alors le seul territoire africain à voter pour une rupture totale avec la France, obtenant ainsi son indépendance le 2 octobre 1958. Cette décision suscita une réaction sévère de la part de la France, qui cessa immédiatement toute aide et assistance au pays, laissant la Guinée dans une situation économique difficile. Cependant, Sékou Touré trouva un soutien auprès des pays du bloc de l’Est et des autres États africains nouvellement indépendants.

Après son accession à l’indépendance, Sékou Touré dirigea la Guinée avec une politique de centralisation stricte, un régime à parti unique et un contrôle rigide sur la population. Son gouvernement adopta une politique économique socialiste et chercha à industrialiser le pays. Toutefois, son règne fut marqué par des répressions violentes, des emprisonnements et des exécutions de ceux qui étaient perçus comme des opposants au régime. Cette période de dictature entraîna la fuite de nombreux Guinéens vers d’autres pays. Sékou Touré resta au pouvoir jusqu’à sa mort en 1984, après laquelle un coup d’État militaire porta le général Lansana Conté à la tête du pays. Conté chercha à libéraliser l’économie et à attirer des investissements étrangers, mais son régime fut également entaché par des accusations de corruption, de répression et d’autoritarisme. Il conserva le pouvoir jusqu’à sa mort en 2008.

Après le décès de Conté, la Guinée plongea dans une nouvelle période de turbulences, marquée par des coups d’État, des révoltes populaires et des tensions internes. En 2010, la Guinée organisa pour la première fois des élections démocratiques, et Alpha Condé devint le premier président élu démocratiquement de l’histoire du pays. Cependant, son règne ne fut pas sans controverses, notamment après sa décision de modifier la Constitution pour prolonger son mandat, provoquant des manifestations et une crise politique intense.

En 2021, un coup d’État militaire mené par le colonel Mamady Doumbouya mit fin au régime de Condé, plongeant de nouveau la Guinée dans une phase de transition politique qui dure encore aujourd’hui.