Hors Frontières, lauréat du jasmin d’or, prix international du journalisme

Alors que je ne m’y attendais pas, j’ai été contacté par le ministère du tourisme tunisien afin de recevoir un prix international du journalisme, remis lors de la première édition du tourisme de Tunis-Carthage à six journalistes sélectionnés pour le travail effectué sur la promotion de la Tunisie. Bien plus qu’un prix, il s’agit là de la consécration du travail fourni sur notre site depuis plusieurs années. Ce que je tiens à partager avec vous.

J’ai choisi de créer le site Hors-frontières afin de faire partager au monde, le monde dans lequel ils vivent. Ainsi, même si le travail nécessaire pour faire fonctionner ce site est important, entre les voyages, la rédaction des articles, les montages des vidéos, la prise de photographies, la gestion administrative et si peu de temps m’est dévolu pour le repos et la farniente, jamais, je ne me plains ; j’ai la chance de faire le travail que j’aime, d’évoluer au sein une équipe solide, en famille et de faire découvrir le monde à des lecteurs et des spectateurs fidèles dont le nombre augmente exponentiellement chaque mois.

J’ai en ce sens la chance de pouvoir travailler en totale liberté, de nouer les partenariats que je souhaite nouer et de bénéficier de la confiance de mes centaines de partenaires, qui nous soutiennent et sans qui, nous ne pourrions jamais vous proposer cette immersion aussi précise au cœur de notre planète.

Et sans qui, nous n’aurions jamais pu couvrir les 182 pays dans lesquels nous nous sommes rendus. Et surtout, sans qui nous n’aurions jamais pu faire partager la quantité pléthorique d’informations que nous partageons : Près de 300 000 photos et 10 000 vidéos, vues chaque mois par 900 000 personnes, représentant à ce jour sur notre chaîne Youtube 43 000 000 vues et 67 000 abonnés.

Mais, ce qui nous rend fier, c’est la transparence avec laquelle, nous transmettons nos informations. Que ce soit dans les vidéos, dans nos articles Blog ou dans nos récits de voyage (représentant en réalité une photothèque complète de nos voyages), jamais, au grand jamais nous n’avons retouché une photographie ou une vidéo. Nous considérons que le monde est beau dans son authenticité et nous sommes simplement les intermédiaires entre ce monde et ses habitants…en faisant bien attention à ce que tous nos articles soient accessibles à tous, gratuitement, sans limitation, sans restriction.

Et ce afin que les renseignements que vous trouviez sur notre site soient vraies, permettant en ce sens, de limiter l’impact des fausses informations propagées sur Internet ou dans des médias plus traditionnels. Lorsque nous visitons un pays, nous effectuons plusieurs types de travail : le montage de plusieurs dizaines de vidéos présentant l’intégralité de ce que nous avons vécu ; ces vidéos découpées en séquences sont diffusées sur notre chaîne Youtube ainsi que sur notre Blog. Nous effectuons également une photothèque complète de ce que nous avons vu ; avec un rythme de près d’une photo toutes les cinq minutes, nous en sélectionnerons près de 1000 que nous insérerons chronologiquement dans la partie Récit de voyage avec des explications minimalistes afin de vous montrer sans ambages ce que nous avons découvert. Nous écrivons également un article complet de près de 2500 mots en moyenne dans lequel nous expliquons notre expérience, ce format privilégiant ainsi les lecteurs qui donnent plus d’importance à la rédaction. Enfin, nous terminons par une vidéo récapitulative de notre voyage en musique que nous insérons dans la partie Tour du monde.

Ce travail important est fait afin de pouvoir montrer à nos lecteurs et à nos spectateurs les merveilles de notre planète en insistant sur sa richesse et sa fragilité, une sorte de monde à l’intérieur duquel chaque humain joue un rôle, une sorte de puzzle qui ne peut être complet qu’au travers de la présence de tous. Ainsi, nous aidons ceux qui souhaitent partir dans un de ces pays visités en leur montrant ce qu’ils peuvent trouver sur place, mais notre travail est également effectué pour ceux qui souhaitent redécouvrir un endroit dans lequel ils sont allé ou ils ont vécu. Tout en étant optimisé pour ceux qui souhaitent découvrir le monde en n’ayant pas la chance ou le temps de voyager.

En outre, nous pouvons parler de notre monde en nous mettant volontairement en retrait. Ainsi, vous ne trouverez sur notre site que très peu de notre présence, notre philosophie étant de nous effacer devant ces endroits et ces humains que nous mettons en avant. Et il s’agit là d’une autre de notre fierté : celle de pouvoir parler de gens dont on ne parle pas, des artisans, des spécialistes, des territoires qui chaque jour font tourner un monde qui ne peut pas se passer d’eux, mais sans être mis en avant, le star système leur ayant préféré d’autres sujets plus vendeurs, plus sensationnels.

Avoir ainsi reçu ce prix du jasmin d’or par un gouvernement étranger n’est pas un aboutissement, mais simplement nous apporte la volonté de concrétiser le travail effectué jusqu’à présent, un travail d’équipe rendu possible par toute l’aide dont nous bénéficions chaque jour, chaque semaine, chaque mois. Une aide qui nous pousse à devenir constamment meilleurs, à vous transmettre de manière modeste, toujours plus d’information sur la réalité et l’authenticité de notre monde. Un travail qui essaye à son niveau de rapprocher les peuples et de faire de la différence une force et non une faiblesse. Voici ainsi le récit de ces trois jours de folies où Hors-Frontières a pu recevoir un prix international que nous souhaitons partager avec chacun d’entre vous…et accessoirement, voici les coulisses de cet évènement.

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L’appel de l’office de tourisme tunisien

Alors que je suis en train de préparer mon prochain voyage qui se déroulera dans plusieurs départements français, je reçois un appel d’Adel, un des collaborateurs de l’Office du tourisme bureau de France, qui m’informe que suite aux première éditions des journées touristiques de Tunis-Carthage, le ministre du tourisme tunisien, accompagné de ses équipes a choisi plusieurs journalistes, reporters et blogueurs internationaux, qui au travers de leur travail ont contribué au rayonnement de la Tunisie à travers le monde.

Je suis surpris de cet appel, mais flatté de savoir que notre travail sur le Sud tunisien lors d’un voyage effectué en décembre 2018 a été apprécié. Nous raccrochons.

Adel me rappelle deux jours plus tard, pour m’informer qu’à l’unanimité, mon travail a été reconnu sur la scène internationale et il est heureux de m’annoncer que nous avons remporté le prix du jasmin d’or pour la section France qui sera remis à Tunis trois jours plus tard.

Parmi tous les journalistes de presse écrite, presse télévisuelle, presse radio, un gouvernement étranger par le truchement de ses représentants nous a choisi, nous blogueurs reporters pour obtenir un prix international, moi qui n’avait jamais gagné, ne serait-ce qu’un soda gratuit au Mc Donald. Le moment est irréel. Je me questionne et l’annonce à notre équipe qui prend la nouvelle en hurlant.

Quelques mails plus tard, je reçois mes billets d’avion par voie électronique ; l’embarquement se fera à l’aéroport de Strasbourg pour un retour trois jours plus tard à l’aéroport d’orly.

Nous apprenons également que nous sommes six journalistes européens à avoir reçu le prix, six journalistes sélectionnés pour la représentativité de leur travail : un journaliste belge, un journaliste algérien, un journaliste anglais, une journaliste hollandaise et une journaliste italienne.

Nous recevons un nouvel envoi avec une autorisation d’importation de matériels de tournage et une autorisation de filmer les endroits que l’on souhaite.

Nous avons effectué ce voyage en étant aidé par l’office de tourisme de la Tunisie  joignable sur le site Internet https://www.discovertunisia.com

Pour découvrir le récit photographique de cet événement, n’hésitez pas à vous rendre au lien suivant.

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L’arrivée sur le sol tunisien

Le jour J, nous nous présentons à l’aéroport de Strasbourg afin de prendre un vol de la compagnie Tunis air. Nous patientons à l’enregistrement de nos bagages et apprenons que le vol aura une heure de retard.

Etant donné que je pars seul, j’embrasse mes proches et je découvre l’aéroport ; malgré son caractère régional, quand bien même son ambition est internationale, l’aéroport est moderne et bien agencé ; les nombreuses boutiques proposent un large choix de restauration et le bar situé à l’extérieur des contrôles de sécurité permet d’attendre ses vols dans un cadre agréable.

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Nous sommes appelés une heure plus tard ; l’avion attend déjà sur le tarmac ; nous embarquons, mais chaque passager entrant avec plusieurs bagages à main ralentit le flux d’entrée ; nous mettons près d’une heure avant de décoller, ce qui a le don d’exaspérer le steward en chef.

Après presque trois heures de vol, j’atterris à Tunis ; en descendant, je suis attendu par un membre de l’aéroport qui tient une pancarte sur laquelle est inscrit mon nom ; je le salue ; il me demande mon passeport afin de me faire gagner du temps lors du passage de l’immigration. Nous passons tout aussi rapidement les contrôles de douane et nous retrouvons dans le hall de l’aéroport avec Andrian le journaliste anglais, accompagné du représentant de l’office du tourisme de la Tunisie à Londres, un homme d’une grande prestance, une sorte de fusion paradoxale et improbable entre le naturel tunisien et le flegme anglais.

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Un chauffeur nous conduit jusqu’à notre Hôtel : le Leico hôtel, un hôtel cinq étoiles ayant été construit pour accueillir Kadhafi et qui appartient aujourd’hui à l’état Libyen. L’hôtel se trouve sur la Place des Droits de L’Homme, Avenue Mohamed 5, Tunis 1001 ; les réservations peuvent se faire au 00216 70 244 420. D’autres renseignements peuvent être trouvés sur le site Internet de l’hôtel : http://www.laico.ly/ 

Je découvre une chambre magnifique et peux enfin me détendre en sautant dans mon lit.

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La connaissance avec les autres journalistes

Alors que le soleil s’est déjà levé depuis deux heures, je me réveille, encore un peu épuisé par l’horaire tardive d’arrivée de la veille ; une fois ma toilette effectuée, je me rends dans la salle du restaurant afin d’avoir accès au buffet à volonté proposé par l’hôtel ; le buffet est copieux ; en outre, je rejoins le journaliste anglais rencontré la veille…en train de boire…un café.

Nous faisons un peu plus connaissance et après avoir été rejoint par son représentant tunisien, ensemble, nous rejoignons le hall de l’hôtel. En chemin, nous découvrons toute la finesse de la décoration de cet établissement de luxe. Aux plafonds, des lustres, dont un de plusieurs mètres de longueur.

Arrivés dans le hall, nous sommes appelés par une voix féminine ; nous nous retournons et découvrons Nelleke, la journaliste hollandaise qui parle le Français avec un petit accent empli de charme et de jovialité. Nous la saluons et sans avoir le temps de faire plus ample connaissance, nous découvrons la présence du journaliste belge, Philippe, un véritable routard du journalisme qui écrit sur la Tunisie depuis plus de vingt ans ; il est accompagné de la représentante du tourisme tunisien en Belgique ; quelques instants après, Abdesslem, le journaliste algérien se présente. Nous attendons la journaliste italienne, mais nous apprenons que le vol Tunis air avec lequel elle devait arriver a été annulé et que le prochain vol ne partira pas avant le début de l’après-midi. Nous pouvons commencer la journée qui a été prévue pour nous par le ministère.

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La découverte de Carthage

Nous rejoignons le bus qui nous attend et dans lequel nous allons visiter plusieurs lieux emblématiques du pays non loin de Tunis, la remise des prix devant être effectuée en fin d’après-midi.

Le premier lieu touristique dans lequel nous devons nous rendre est le site archéologique de Carthage Byrsa.

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Nous faisons la connaissance d’un guide mis à notre disposition par l’office de tourisme. L’homme, cheveux gris sur la tempe semble aussi ancien que le site archéologique ; se déplaçant difficilement, il est un érudit qui nous laisse à penser à un historien, tant ses connaissances sont grandes.

En sa compagnie, nous découvrons le site de Carthage qui comprend une place étendue, centre de la cité punique d’antan ; en contrebas, les ruines archéologiques sont relativement bien entretenues et le site est fort intéressant, quand bien même son musée a fermé depuis près de trois ans.

De chaque côté de la place, la silhouette massive de la cathédrale Saint-Louis édifiée, à la fin du XIX ème siècle, à l’emplacement présumé de la sépulture du roi Louis IX s’aperçoit. À proximité de la cathédrale, il ne subsiste que quelques fondations et quelques fragments de colonnes, mais on peut y mesurer la puissance qui émanait alors de la cité.

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Nous nous rendons… après trente minutes d’explications du guide qui ne s’arrête plus de nous abreuver de détails, à l’extrême opposé de la colline de Byrsa, de laquelle nous avons une vue globale sur l’ensemble du site.

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La visite de la cathédrale dans la foulée émerveille le groupe ; chaque détail a été finement préservé ; les plafonds hauts de plusieurs mètres de hauteur dévoilent des ornements grandioses, symboles de l’ancienne puissance de la cité aujourd’hui disparue.

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Carthage, les thermes d’Antonin

En remontant dans le bus, nous apprenons un arrêt à un autre secteur de Carthage : les thermes d’Antonin. En arrivant sur place, nous passons quelques instants en compagnie d’un jeune tunisien, qui pour arrondir ses fins de mois, joue à se faire prendre en photos, vêtu de l’uniforme d’un soldat romain, un faucon sur le poignet servant à faciliter le contact.

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Nous entrons sur le site. Dans le groupe, le rapprochement entre les membres commence à être effectif.

Les thermes d’Antonin, sont le plus vaste ensemble thermal romain construit sur le sol africain. Ils constituent aussi le seul bâtiment thermal de Carthage dont il subsiste quelques vestiges.

Après avoir arpenté plusieurs chemins, nous découvrons cet ensemble de ruines en le surplombant. S’étendant à perte de vue, des installations d’origine ne subsistent plus qu’une grande partie du sous-sol et quelques vestiges du rez-de-chaussée, situés à proximité du rivage de Carthage, les vestiges s’étirant sur une longueur supérieure à 300 mètres.

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Avant de quitter le site, Nelleke m’apprend qu’à Sidi Bou Saïd, le café des délices, dont parle la chanson éponyme de Patrick Bruel, propose un des thés les plus qualitatifs du pays ; en entendant cela, le représentant anglais de l’office du tourisme intervient pour nous expliquer gentiment un manque de temps évident. Mal lui en a pris, on ne plaisante pas avec une journaliste gastronome lorsqu’elle veut tester une spécialité culinaire. Son haussement de ton transforme radicalement son petit accent chantant ; face à tant de persuasion, le flegme anglais ne peut parvenir à le sortir de ce pétrin dans lequel il s’est empêtré ; il acquiesce timidement : « on essayera tout de même de se dépêcher »

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La ville de Sidi Bou Saîd

Nous arrivons à Sidi Bou Saïd, un village de Tunisie situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tunis qui compte 5 911 habitants. Le chauffeur nous arrête aux pieds du souk ; à peine entrés à l’intérieur, l’univers s’affole et rompt avec la quiétude ambiante ; un vendeur essaye de placer un de ses produits à une touriste qui lui tient tête ; un peu plus loin, un autre homme essaye de persuader le chaland : « Viens, mon ami, tout est gratuit…jusqu’à la caisse » Je ne peux m’empêcher de sourire, alors que je découvre mille couleurs, mille odeurs.

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Nous quittons le souk pour rejoindre la ville qui se trouve en pente.

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Les maisons de Sidi Bou Saïd qui combinent les architectures arabe et andalouse sont d’une blancheur éclatante ; leurs portes bleues sont dispersées au hasard de ruelles tortueuses. Nous comprenons en arpentant les rues de la ville pourquoi elle est surnommée le « petit paradis blanc et bleu ».

Après être parvenus à esquiver une équipe de France 24, dont un des journalistes descend une bière à une vitesse grand V, nous arrivons à la porte d’entrée du café des délices qui donne sur le golfe de Tunis en le surplombant.

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Après avoir alpagué à plusieurs reprises un serveur, nous pouvons enfin passer commande de notre thé, qui nous est servi accompagné de plusieurs gâteaux locaux.

Nous dégustons d’abord les amandes qui flottent et ensuite, dégustons ce breuvage divin, aux arômes de menthe prononcés.

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Le déjeuner en compagnie du bureau national du tourisme

Rassasiés, nous retrouvons notre chauffeur, qui a changé de bus et nous nous rendons à Gammarth dans le restaurant du golf : The club house.

Alors que nous découvrons un lieu magnifique, nous sommes placés à table et accueillons Leila Tekaïa, public officer du ministère du tourisme, les bras chargés de présents : un chapeau de paille, un éventail traditionnel, une huile d’olive, des objets artisanaux.

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Ensemble, nous nous asseyons à notre table et commençons à nous présenter.

C’est alors qu’Amel Hachani, la nouvelle directrice de l’office national de Tunisie nous rejoint, accompagné de Moslem ben Ali, le photographe officiel du ministre du tourisme René Travelsi. Nous découvrons une femme sympathique, qui a la charge de l’intégralité du tourisme tunisien dans le monde.

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Les plats nous sont servis rapidement ; en entrée, nous dégustons une salade agréable avec des morceaux de bœuf séché.

Nekkele, la journaliste hollandaise qui était en train de parler continue sa présentation, bientôt suivi d’Adrian, le journaliste anglais. Au moment où le plat principal arrive, un poisson magnifiquement cuit agrémenté d’une sauce onctueuse au citron et à la ciboulette, Amel s’excuse, mais doit nous quitter.

En effet, deux jours avant mon départ, un attentat sur des forces de police dans la capitale, avenue Bourguiba, à l’endroit même où devait se tenir une exposition touristique obligea les équipes responsables de l’organisation à modifier quelque peu le programme ; le dîner de remise des prix fut ainsi remplacé par un déjeuner, l’exposition fut annulée, mais furent maintenues les visites sur les sites de Carthage et de Sidi Bou Saïd.

Afin de pouvoir continuer de communiquer sur la sécurité optimale dans le pays, le ministre qui devait être présent lors du dîner de gala ainsi que la directrice du tourisme sont obligés de représenter leur pays dans les différents médias européens, afin de rassurer les Tour-Opérateurs.

Cependant, jamais, au grand jamais nous n’avons été mis en insécurité durant tout le séjour. La Tunisie est un pays sûr et sécurisé ; jamais je n’aurai peur d’y aller. Les attentats peuvent frapper partout dans le monde et en comparant le nombre de victimes du terrorisme, la Tunisie possède un des ratios les plus sécurisants.

Amel nous salue et donne la main à Leila pour l’organisation de la suite de la journée. Pendant ce temps, nous continuons de discuter sur la situation touristique du pays, qui depuis plusieurs années se porte au beau fixe ; ainsi, la nouvelle forme de communication du ministère, permet aux aficionados de la farniente de continuer de bénéficier de prestations de qualité pour des prix parmi les plus compétitifs du marché, mais la destination s’ouvre également à une autre forme de tourisme, plus accès sur la découverte et les rencontres.

Arrive le moment du dessert : une assiette de fruits frais, accompagnés de sorbets rafraîchissants. Et ce bien entendu, après une assiette de fromages surprenante, puisque tous les produits que nous suspections être d’origine européenne sont en réalité produits sur place, dans des fermes traditionnelles ; un autre visage de la Tunisie s’ouvre à moi.

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La remise des prix

Dans un cadre agréable, avec pour toile de fond, le lac artificiel du terrain de golf, Leila lance l’ouverture de la remise des prix du jasmin d’or. Avec une parole bienveillante et de manière solennelle, Leila remet le prix successivement à chaque journaliste. Et ce sous les coups de mitrailles de Moslem, l’oeil du ministère.

Les réactions sont toutes différentes, mais teintées de fierté. Philippe est ému, Adrian, quant à lui, reçoit son prix en agrémentant sa joie d’un petit sourire, alors que son accompagnant, toujours sur son trente et un demande plusieurs photos de lui : une avec lunettes, l’autre sans, une horizontale, l’autre verticale. Une peut-être diagonale. Un véritable être attachant qui apprécie le contact avec l’objectif.

Puis vient le tour de Nelleke, qui pleure, à l’extrême opposé d’Abdesslem, le journaliste algérien qui verse une petite larme, mais bien discrète…un peu moins communicatif que les algériens gagnant un match de football.

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Vient ensuite mon tour

  • Ludovic, je suis ravie, ravie de vous avoir retrouvé chez nous en ces circonstances en ces journées touristiques de Carthage…première édition et de pouvoir vous remercier de vive voix de tout ce que vous faîtes pour la Tunisie.

Pendant ce temps, le représentant du tourisme tunisien à Londres se présente à Leila en portant mon trophée, un beau jasmin doré, avec de l’ambre à l’odeur prononcé pour représenter les pétales.

  • Merci de tout ce que vous faîtes…
  • Merci à vous, ose-je répondre, ne sachant pas à ce moment-là ce que je dois dire, la peur peut-être de dire une parole de trop qui viendrait amenuiser la portée de ce moment solennel. Alors ne sachant pas quoi dire, ce qui est rare, je me tais.
  • Merci de tout ce que vous avez produit…et ce que vous continuez à produire.

A ce moment, Leila se saisit du jasmin d’or contenu dans un écrin de couleur rouge qui lui apporte une touche de visibilité hors norme ; j’ai la vague impression que le prix brille de mille feux. Afin que ce moment soit parfait, Leila prend quelques instants pour bien le faire tenir dans sa boîte et me le remet.

  • Merci beaucoup.
  • Le jasmin d’or en reconnaissance de tout ce que vous faîtes. Cet enthousiasme que vous avez lorsque vous faîtes découvrir la Tunisie à travers son authenticité.

Je tiens le jasmin d’or en m’accrochant à lui. Sans faire exprès, je ne remarque même pas Moslem qui demande à plusieurs reprises à ce que nos têtes se tournent vers lui afin d’immortaliser ce moment. Je ne sais pourquoi je reste silencieux si longtemps, moi dont la verve et la volubilité est une véritable philosophie. J’ai peut-être peur, peur qu’on me le reprenne. C’est que j’avais déjà imaginé sa place dans mon bureau…Peut-être le seul prix que je gagnerai dans ma vie. Ou peut-être suis-je tout simplement timide ?

  • Merci beaucoup, je suis touché…

Je me baisse ensuite pour faire les bises, tout en tenant fortement le jasmin d’or. La responsable ne me le reprend pas…C’est bon, je peux avoir moins peur. Mais, je le tiens tout de même fortement ; il ne faudrait pas que je le fasse tomber. Rien n’est plus pire que de recevoir un prix et de ne pas pouvoir l’exposer dans son bureau ou sa salle à manger.

C’est alors que je pensais retourner avec les autres journalistes, que Leila avec qui j’ai beaucoup parlé durant la journée place une boutade.

  • Il en a perdu son verbe… On devrait lui offrir plus souvent le jasmin d’or.

Et Philippe, le journaliste belge de rajouter en parlant de Leila.

  • Mais il a trouvé son complément…

Souhaitant simplement signifier que son débit de parole atteignait à présent le mien

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Après les photos collectives de groupe, Moslem nous prend à part afin d’effectuer un enregistrement sur notre ressenti quant à la Tunisie, son état, son évolution. Nelleke effectue cette étape en premier, suivi de Philippe, Adrian, Abdesslem ; je parle en dernier, pesant chacun de mes mots tant le pays est important pour moi. Afin d’aller au plus simple, je le compare à un livre, à un poème, à une peinture, tant les émotions sont vives, le pays étant l’un des premiers pays étrangers dans lequel je suis allé lorsqu’il y a une vingtaine d’années, j’ai commencé à voyager à l’international. Ma description touche Leila, qui garde le silence. Dans ses yeux, un simple merci. Dans les miens, une immense gratitude envers elle, qui m’a permis de vivre un moment magique.

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La remise du prix de la journaliste italienne

En rentrant à l’hôtel, nous nous détendons dans notre chambre mais nous sommes appelés rapidement pour rejoindre le treizième étage, un petit salon privé dans lequel une soirée improvisée est organisée afin de recevoir Daniela, la journaliste italienne qui vient d’arriver en provenance de Rome et à qui, Leila doit remettre le trophée avant son départ dans la soirée pour Athènes.

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Nous faisons connaissance avec une femme joviale accompagnée de son représentant tunisien travaillant à Milan. Autant que le représentant du tourisme tunisien à Londres avait développé un certain flegme anglais, autant lui est une image clichée de l’Italien ; la voix aigüe, les cheveux gris frisés, l’accent chantant et les mains en mouvement pour un simple mot prononcé. Le verbe fort et le sourire à chaque élocution. Une gentillesse extrême, une véritable scène de film de la Cinécittà de la deuxième moitié du siècle dernier. Mais, quel plaisir de l’entendre s’extasier pour le moindre geste effectué par la journaliste, de défendre le moindre de ses propos.

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Leila remet à la journaliste tout d’abord les présents que nous avons reçu au cours du déjeuner, puis vient la remise de son prix. Daniela est émue ; un petit discours de remerciement plus tard, c’est un beau coucher de soleil sur la ville de Tunis qui clôt cette journée magnifique, dont les souvenirs impérissables resteront gravés dans ma mémoire. La Tunisie, une histoire qui n’est pas prête de se terminer.

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