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Cet article est le deuxième de notre série consacrée à notre voyage dans le Nord du japon. Après être parvenus à rallier Tsuruoka dans la préfecture de Yamagata, nous avons effectué une escapade dans la préfecture de Nigata pour découvrir les merveilles proposées par la ville de Murakami. Nous continuons notre visite de la région avec la découverte des trois monts sacrés du Shonai.

Les trois monts sacrés : le mont Gassan (1 984 mètres), le mont Haguro (414 mètres) et le mont Yudono (1 504 mètres), connus sous le nom de Dewa sanzan sont les sièges de vie et de pratiques ancestrales des moines Yamabushis littéralement : « ceux qui couchent dans la montagne », des ermites qui pratiquent de longues retraites solitaires où ils se prêtent à des rites secrets qu’ils acceptent de nous ouvrir exceptionnellement, grâce à la collaboration et le travail de fourmi de rapprochement de Hiro San, notre réceptif local qui nous explique en détail le fonctionnement de cette caste séculaire.

Les Yamabushis proposent un concept d’immersion au cœur de leurs traditions. Ils sont reconnaissables au travers de leur kimono et les conques : « les horagai » dans lesquels ils soufflent pour signaler leur présence.

La traversée de ces trois monts durant leur pèlerinage : le sankan sando symbolise la genèse d’une existence partagée entre la mort et la renaissance. Alors que le mont Gassan représente le passé et le monde des morts, Haguro signifie la prospérité dans la vie présente et Yudono, la réincarnation et l’avenir. C’est dans ce dernier mont que nous nous rendons, après avoir eu l’autorisation exceptionnelle de pouvoir filmer l’ascension vers le sanctuaire au travers d’un chemin naturel, accompagnés d’une prêtresse Yamabushi.

Pour vivre cette expérience je suis ainsi rentré en contact avec l’agence de voyage Odysway, basé en France qui nous a proposé de vivre ce concept unique.

Pour découvrir la première partie de notre récit photographique complet immortalisant notre voyage au Japon, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/japon-nord-partie-1-2-les-monts-sacres-des-moines-yamabushis/

Si vous souhaitez découvrir en photos la deuxième et dernière partie de notre voyage dans le Nord du Japon, il est nécessaire de vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/japon-nord-partie-2-2-de-tsuruoka-a-sakata/

La route vers les monts sacrés des moines Yamabushis

 

Après un solide petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel Dai Ichi dans lequel nous logeons à Tsuruoka, nous quittons la ville en compagnie de Sarah, une Française expatriée qui travaille à la mairie dans le service : promotion internationale du tourisme, pour rejoindre le sanctuaire sacré du mont Yudono.

Les moines partagent leur existence qu’ils vouent au Shugendô, une tradition spirituelle millénaire mêlant shintoïsme et bouddhisme en privilégiant la relation entre l’homme et la nature.

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Le temple Churenji

 

Afin de nous emmener au plus près de cette recherche d’ascétisme prôné par les moines Yamabushis, nous faisons une halte au Temple Churenji. Le temple se trouve sur la ligne de bus qui relie Tsuruoka à Yudono-san . Pour le rejoindre, il convient de descendre à l’arrêt de bus Oami (大 網), où Churenji se rejoint en 20 minutes. Il y a cinq allers-retours par jour. Le trajet aller simple entre la gare de Tsuruoka et Oami prend 45 minutes et coûte environ 1030 yens.

Le temple en bois domine de sa nature imposante le paysage rural environnant ; en franchissant la porte d’entrée, après nous être déchaussés, nous découvrons un temple finement décoré, comportant certaines figures de bande-dessinées sur les plafonds, un mélange des genres apprécié.

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Nous faisons le tour du bâtiment et prenons grand plaisir à découvrir de nombreuses fenêtres sans vitre nous apportant des perspectives différentes du temple. Mais, c’est en approchant d’une momie protégée derrière une vitre que nos émotions sont les plus intenses.

Dans la préfecture de Yamagata, huit des seize sokushinbutsu sont présentes, les sokushinbutsu étant des momies de moines étant parvenus à s’auto-momifier.

La responsable du temple nous explique en détail les techniques de l’auto-momification, procédé aujourd’hui interdit par la loi. Les moines ascètes qui souhaitaient devenir des bouddhas vivants enduraient trois périodes de restriction alimentaire de 1000 jours. Durant la première phase, ils ne mangeaient que des légumes de montagne tout en continuant à pratiquer les épreuves physiques de la formation au shugendo ; la deuxième phase restreignait davantage le régime alimentaire en le réduisant à de simples écorces, tout en intensifiant les efforts physiques. Durant ces deux périodes, les moines ascètes buvaient s’ils le souhaitaient un thé composé de sève d’urushi et d’arsenic, ces éléments ayant des propriétés conservatrices des corps.

La dernière phase de 1000 jours voyait les moines encore en vie, être placés dans des boîtes en cèdre et enfermés avec un tube respiratoire pour leur permettre de respirer et une cloche à faire sonner pour signifier leur état. A la fin des 1000 jours, la tombe était ouverte et le corps momifié, relevé.

Il s’agit ainsi du corps d’un de ces moines que nous admirons face à nous ; l’apprentissage de cette histoire nous glace le sang mais nous fait prendre conscience que certains individus sont capables de sacrifices insoupçonnés dans le but d’accomplir leur dessein.

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La campagne

 

Au cœur de la campagne que nous traversons pour rejoindre le site du mont Yudono, nous découvrons de nombreuses rizières devant lesquelles ornent de gros poteaux semblant habillés de branches de riz séchées. Ces grappes sont posées les unes sur les autres après leur récolte pour sécher suffisamment avant leur récupération et leur tri.

Par ailleurs, alors que la saison de la récolte est déjà terminée depuis le mois de septembre, nous avons la chance à quelques kilomètres de notre arrêt de découvrir plusieurs agriculteurs s’affairer à récolter les dernières grappes de riz de leur champ.

En nous approchant d’eux, nous découvrons le travail acharné qu’ils mènent ; aidé par une sorte de motoculteur que ses collaborateurs font avancer manuellement, un des hommes ramasse les grappes de riz qu’il place sur un petit tapis roulant conduisant la matière à l’intérieur d’une broyeuse ; les morceaux de pailles sont projetés sur le côté de la machine, tandis que les grains de riz sont recueillis dans de gros sacs.

Les femmes, quant à elles ne sont pas en reste et récupèrent les poteaux et les sacs qu’elles transportent jusque dans leur camion. Un travail efficace rondement mené par des agriculteurs d’un âge avancé.

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Le même travail est effectué non loin par une vieille dame, qui se baisse difficilement afin de ramasser des haricots, qu’elle m’explique vendre au marché du village proche.

Le temple Dainichi-bo

 

Juste en face des agriculteurs, nous décidons de visiter le temple Dainichi-bo. Il se trouve Nyudo-11 Oami, Tsuruoka, Yamagata 997-0531, Japon ; il est joignable au 00 81 235 54 6301 ou sur le site Internet : http://dainichibou.or.jp

Le temple, un peu similaire au temple Churenji comprend une momie exposée derrière une grande vitre dans une des salles à l’arrière du temple. Mais à la différence du temple Churenji, le moine principal qui nous accueille est fier de la présence d’étrangers ; il nous autorise à prendre les photos que nous souhaitons.

Alors que nous visitons le temple en sa compagnie, il nous ouvre exceptionnellement l’arrière salle d’exposition d’une grande statue de Bouddha, une salle normalement fermée au public et dans laquelle, nous voyons tous les ustensiles qu’il utilise pour transmettre ses prières.

Il nous conduit ensuite dans la salle d’exposition de la momie et nous assistons un autre moine, contant son histoire en langue japonaise à trois pèlerins nippons venus spécialement pour l’occasion.

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Le moine nous convie ensuite à une prière qu’il délivre spécialement pour nous. Agitant une sorte de grande lance terminée par une plume, il conte à plusieurs reprises les mêmes litanies dont nous ne comprenons pas le sens, mais qui au travers de leur prononciation dénote leur importance ; nous nous prosternons en toute fin de prière et remercions le moine du temps qu’il nous a consacré.

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L’entrée du mont Yudono

 

En arrivant sur le site du mont Yudono, après le passage payant d’un péage, nous découvrons une grande arche rouge qui orne au milieu d’une place comprenant sur la gauche le Yudono sanrojo lodge et sur la droite des dizaines de pèlerins assistant à une prière dirigée par un moine Yamabushi.

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Face à cette arche imposante, qui masque en partie la vue du mont Yudono, nous nous sentons en état de petitesse. Ce qui ne nous empêche pas de rejoindre la prière et d’assister à ce moment de piété, le moine s’évertuant à prononcer ses litanies de manière monocorde et les pèlerins d’en boire la moindre parole.

Nous rejoignons le Yudono Sanrojo lodge, dans lequel nous dormirons le soir même. Le mont Yudono n’est pas desservi par les transports en commun réguliers. La méthode de visite la plus souvent préférée consiste à utiliser une voiture ou un taxi. Ce site est situé à plus d’une heure de la gare de Tsuruoka et dans les hauteurs de la montagne. Plus d’informations peuvent être demandés sur le site : https://www.yudonosan-stay.com/access/

Nous sommes rejoints par la prêtresse Yamabushi : Masayo Ueno qui va nous accompagner au cœur de cette découverte de l’univers des moines de montagne. La prêtresse peut être jointe au 00 81 23 641 2160 ou sur le info@ise-dewa.jp Elle peut également être jointe au 00 81 90 65650662 ou sur le masayoun@gmail.com 

La jeune femme d’une trentaine d’années a le visage juvénile ; de longs cheveux noirs tendent un beau visage fermé et serein.

C’est accompagnés de la femme de foi, que nous nous rendons dans un restaurant proche du sanctuaire afin de pouvoir manger un ramen, un bol de nouilles agrémenté de viandes, les produits à base d’animaux étant interdits dans le lodge considéré comme sacré.

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Le Yudono Sanrojo lodge

 

Masayo, la prêtresse nous conduit ensuite dans notre chambre que nous découvrons, un peu surpris. La chambre est une grande pièce aérée donnant une belle vue sur la montagne alentour. Elle comporte une petite table sur laquelle est posé un kit pour faire chauffer de l’eau. En guise de lit, un simple matelas et un drap. La porte ne ferme pas à clef, les Japonais étant réputé pour leur honnêteté.

Le lodge comprend également un restaurant dans lequel nous mangerons le soir un repas privé de tout produit animal, mis à part le poisson que le chef autorisera exceptionnellement au travers de notre condition d’étrangers. Par contre, l’alcool y est autorisé… ainsi que les plaisirs charnels, nous explique-t-on, un sourire en coin.

Le lodge comporte également des onsens dont l’accès est libre ; deux types d’onsens accueillent les visiteurs : des onsens traditionnels et des onsens plus modernes. Les deux onsens ont la particularité de posséder de l’eau à près de 40 degrés, dont la source provient directement du sol de la montagne. La même source alimente le sanctuaire Yudono que nous rejoindrons dans l’après-midi.

La préparation du trek vers le sanctuaire Yudono

 

Afin de pouvoir effectuer le trek vers le sanctuaire sacré, il est nécessaire de nous préparer en enfilant un kimono traditionnel. Passé le moment d’analyse des tissus, de la même manière que nous découvrons une notice de montage pour un meuble Ikea, nous parvenons tant bien que mal à enfiler les quelques pièces composant l’ensemble…en effectuant à plusieurs reprises des erreurs qui nous obligent à nous dévêtir puis à nous revêtir. Une fois les lanières du kimono serrées, il est nécessaire de nous atteler à enfiler des sandales dont le socle est constitué de pailles.

La mise en place des lanières circonscrivant un tissu couvrant les mollets est également une étape difficile, les morceaux de tissus ne tenant pas bien en place. Finalement, l’étape la plus simple consiste à enfiler un collier tout de paille tressée et constituant une amulette ainsi qu’une sorte de protection de la tête, que nous mettons tout de même dix minutes à nouer.

Ainsi parés, nous sommes fin prêts pour effectuer le trek sacré vers le sanctuaire Yudono. Mais avant de partir, un moine Yamabushi qui passait en voiture s’arrête et souffle à l’intérieur de sa conque afin de signaler aux esprits notre présence.

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Le trek vers le sanctuaire Yudono

 

Le trek débute sur une voie asphaltée. Modernité oblige, il est possible de rejoindre le sanctuaire en bus en continuant sur la voie goudronnée ou pour les plus courageux, de s’y rendre à pied, toujours sur la route goudronnée.

Mais, selon la prêtresse Yamabushi qui nous accompagne, ce chemin n’est pas sacré. Si nous débutons sur la route, il nous faudra la quitter rapidement afin d’endurer tous les sacrifices des moines Yamabushis et recevoir la bénédiction de la déesse de la montagne.

A chaque kilomètre, nous faisons un arrêt devant différentes stèles ; durant ces arrêts, la prêtresse prie à haute voix et termine sa référence par une prosternation que nous devons suivre.

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Le trek nous permet de nous engouffrer dans un paysage montagnard intéressant. A plusieurs reprises, nous découvrons des chutes d’eau et des ponts qui permettent d’obtenir sur les rivières, une perspective intéressante.

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Après une heure de marche sur la route goudronnée, la prêtresse Yamabushi emprunte une bifurcation pour rejoindre un chemin de terre, qui nous oblige à descendre pour nous rapprocher de la rivière. Nous prêtons une attention particulière à la descente d’une échelle rendue glissante par les embruns amenés par le vent qui se lève.

Aux pieds de la rivière, nous nous déchaussons pour en parcourir le lit ; le premier contact avec l’eau qui provient de la montagne est glacial…mais il s’agit d’une difficulté nécessaire afin de continuer notre avancée.

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Par contre, le décor qui nous entoure est enivrant ; bercés par les soubresauts sonores de la rivière, nous nous laissons portés par nos pas qui nous mènent aux abords d’une cascade qui vient clore ce chemin, duquel nous devons nous extirper en grimpant une haute échelle.

Mais avant de commencer cette ascension vertigineuse, la prêtresse Yamabushi se place face à la cascade et commence à prier ; ses paroles sont noyées par le bruit de l’eau qui se fracasse contre le sol, mais les bribes de mots qui parviennent jusqu’à nos oreilles donne à la scène un côté émotionnellement fort.

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Après l’ascension de l’échelle, nous traversons une petite forêt et apercevons le sanctuaire qui dévoile ses formes ; nous le rejoignons. Les photos du sanctuaire sont interdites.

Nous entrons dans le sanctuaire et après un petit tunnel à ciel ouvert, nous arrivons au cœur d’un petit temple qui fait face à une sorte de grand volcan de couleur brune, duquel émerge une eau bouillante. Trois moines nous réceptionnent et prient à grand renfort de mouvements.

Après la prière, nous grimpons sur le volcan ; le contact de l’eau chaude nous procure immédiatement une sensation de bien-être ; grâce à une rampe d’accès, les pieds nus au contact de la terre, nous en faisons le tour avant de redescendre et de rejoindre un petit temple dans lequel, nous plaçons une petite feuille dans un bassin d’eau et brûlons de l’encens. Pour nous remercier de notre visite, un des moines nous offre une petite bouteille de saké et une amulette, censée nous protéger.

En revenant au lodge en bus, nous prenons quelques instants pour nous reposer en buvant un thé ; Hiro San qui souhaite accompagner Sarah, notre invitée française décide de se rendre à Tsuruoka ; nous l’accompagnons et profitons de ce départ pour visiter la ville.

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Le centre-ville de Tsuruoka

 

Avec plus de 130 000 habitants, Tsuruoka est la troisième plus grande ville de la préfecture de yamagata. Située à quatre heures de train de Tokyo, elle se trouve aux pieds des trois montagnes sacrées et possède la particularité d’être classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour les qualités de la cuisine qu’elle propose, une cuisine alliant les recettes ancestrales ainsi que les alliances internationales. Mélange des cultures d’Edo, de Kyoto et du Tôhoku, Tsuruoka est une ville étendue au patrimoine riche. En 2014, la ville est la première de l’Archipel à rejoindre le réseau de l’Unesco des villes créatives dans le domaine de la gastronomie.

Après avoir déposé Sarah, Hiro San nous emmène à la gare afin de découvrir la place centrale de la ville ainsi que la statue qui en orne le centre ; non loin, l’office de tourisme fait l’éloge de la cuisine qui se développe dans la ville.

Afin de puiser tout le potentiel de Tsuruoka, Hiro San nous emmène dans un grand hypermarché, dans lequel nous pouvons effectuer quelques achats souvenirs, dont nombre de confiseries colorées qui attirent notre regard ; nous nous laissons également tentés par du whisky que nous offrirons à notre retour en France, le whisky japonais étant considéré comme un des meilleurs au monde.

Le Gyokusenji temple and Japanese garden

 

A notre retour dans le lodge, dont l’accès est fermé par une chaîne sur laquelle est accrochée un cadenas, qu’Hiro San tente d’ouvrir avec le code récupéré par téléphone, nous retrouvons la prêtresse Yamabushi qui a vêtu ses habits quotidiens ; nous découvrons une jeune femme encore plus pétillante que dans l’après-midi, la solennité en moins. Notre repas constitué de produits végétariens et d’un peu de poissons est agréable, surtout lorsque nous nous lançons dans la dégustation d’une bouteille de saké, apportée par Hiro San. La bouteille ne finira pas la nuit.

Le lendemain matin, Hiro San qui a réservé une voiture de taxi conduit par une femme âgée de la cinquantaine, nous attend dans le hall pour notre départ. Nous avons le temps d’assister à la prière d’un moine Yamabushi avant de prendre la route.

Nous nous garons aux abords du temple Gyokusenji temple and Japanese garden qui se trouve amagawa-35 Haguromachi Tamagawa, Tsuruoka, Yamagata 997-0121, Japon ; il est joignable sur le 00 81 235 62 2746 ou sur le site : https://www.gyokusenji.or.jp

Le temple est constitué d’un grand jardin ouvert sur un champ de bambous. Un petit chemin en pierre permet d’accéder au temple qui donne sur un autre jardin typiquement japonais, agrémenté à nombre d’endroits de petites cascades.

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Le mont Gassan

 

Lorsque nous arrivons au mont Gassan, nous admirons lors de la montée, après avoir traversé en voiture une grande forêt, un paysage qui se pare de ses couleurs d’automnes.

Les herbes et les broussailles du mont se vêtent d’orange et de vert sombre, donnant au site une teinte inimitable. Nous arrivons au sommet et garons notre voiture sur le parking. Autour de nous, une vue exceptionnelle, intensifiée par de la vapeur d’eau polymorphe.

La pluie vient de cesser de tomber. Hiro San nous demande de nous dépêcher, estimant que cette accalmie ne durera pas. Nous nous dirigeons vers une stèle sacrée et profitons d’une vue exceptionnelle sur la vallée qui se situe en contrebas.

Nous décidons également d’effectuer une petite promenade au milieu des broussailles ; lorsque nous nous approchons d’un petit chemin praticable, nous découvrons toutes les variétés de couleurs que la nature nous offre, le tout en dégageant une odeur que nous ne parvenons pas à décrire, une sorte de mélange entre le travail de la terre, l’humidité de l’air et le déclin de l’été. Un voyage au cœur d’une saison qui annonce son arrivée en nous permettant d’en profiter encore un peu…jusqu’à ce que la nature reprenne ses droits en nous aspergeant d’une forte tombée de pluie, ce qui nous oblige à retourner dans notre véhicule.

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Le centre commercial de Tsuruoka

 

A Tsuruoka, le soir même, Hiro San souhaite nous présenter un grand centre commercial de la ville. Lorsque nous entrons à l’intérieur, nous sommes immédiatement attirés par les nombreuses lumières des différents magasins qui le composent.

Des petits restaurants proposent des plats variés allant du salé au sucré. Nous nous laissons tentés par une bonne glace, puis nous nous dirigeons dans un magasin afin d’acheter quelques confiseries. En nous rendant à l’étage, après avoir acheté quelques souvenirs, nous faisons connaissance avec un groupe de jeunes collégiennes qui souhaitent que nous les prenions en photo. Nous nous prêtons au jeu.

Nous nous rendons également dans un game center, une sorte de regroupement de jeux électroniques et de divers jeux que nous trouvons en Europe dans les fêtes foraines. Mais au Japon, point de peluches, les cadeaux à gagner sont majoritairement des confiseries dont les adolescents raffolent.

Face à nous, un jeune garçon joue au nouveau jeu Dragon Ball heroes, en insérant dans la machine prévue à cet effet, des cartes qu’il achète dans le commerce. Le tout dans un tintement sonore dérangeant mais au combien banal au japon.

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Le bar à sushis

 

Lors de notre dernière visite au Japon, nous avions souhaité déjeuner dans un bar à sushis ; mais malheureusement, à Tokyo, lorsque nous avions tenté de réserver une table, le restaurant était complet. Il est ainsi évident qu’à Tsuruoka, capitale de la gastronomie, nous n’allions pas passer à côté de cette expérience.

Accompagnés d’Hiro San, nous entrons dans un de ces bars dans lesquels, les sushis tournent sur un tapis roulant. Lorsque nous nous présentons à l’accueil, un des serveurs nous place à une table ; il nous explique le concept. Les sushis tournent sur un tapis et les clients se saisissent des mets qu’ils souhaitent ; les mets se trouvent sur des assiettes protégées par une coque en plastique, question d’hygiène oblige. Une fois que le ou les sushis sont saisis, l’assiette est laissée sur la table. En fin de repas, le nombre d’assiettes sera multiplié par la valeur unitaire d’une assiette, c’est à dire 100 yens, soit moins d’un euro, pour obtenir le prix total du repas.

Certaines assiettes de couleur rouge coûtent quant à elles 200 yens et des commandes spéciales peuvent être effectuées au travers d’un écran d’ordinateur surplombant la table. Ces commandes peuvent également concernées des sushis spéciaux peu présents sur le tapis.

Nous nous asseyons et tentons au début avec un peu de difficulté à nous saisir des plats désirés. Mais après quelques minutes, nous nous acclimatons au concept et pouvons à notre guise nous saisir des sushis souhaités. Les sushis sont de bonne qualité ; nous nous régalons.

Le mont Haguro

 

De bonne heure, après un petit-déjeuner copieux, Hiro San vient nous récupérer accompagné de la chauffeuse de taxi de la veille. Nous prenons la route vers le mont Haguro, le deuxième mont sacré de la région. Alors que nous montons dans le taxi bien spacieux, Hiro San nous suit avec sa voiture.

Le trajet vers le mont Haguro dure une heure ; nous nous arrêtons au musée Ideha afin de pouvoir rencontrer Derek ; nous en profitons pour visiter le musée et découvrir la culture des moines Yamabushis.

Derek est un guide formidable ; il est joignable au 00 81 70 11 43 01 72 ou sur le derek.yamashita@thehiddenjapan.com ; il travaille pour un formidable site d’information sur le Japon : https://www.thehiddenjapan.com/

Le mont Haguro comprend un sanctuaire qui se rejoint après avoir emprunté un sentier constitué de 2 446 marches : « le Ishidan » et sur lequel près de 33 personnages sculptés apportent la prospérité à ceux qui parviennent à les trouver.

En entrant sur le site du mont sacré, nous arpentons une première série de marches à descendre avant de découvrir tout un ensemble de petits temples que nous parcourons avec attention.

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Une fois ces temples traversés, nous changeons de décor ; un petit pont rouge nous permet de rejoindre un autre temple, protégé par une statue au regard énervé et à la forme belliqueuse. Mais de notre point de vue, le paysage observé revêt le décor d’une carte postale.

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Nous reprenons notre avancé au cœur de la forêt de cèdres avant de découvrir un chêne millénaire ; sa cime est si haute qu’elle perfore le ciel et son tronc si imposant qu’il paraît impossible à déraciner, faisant ainsi mentir le fabuliste Jean de la Fontaine dans son œuvre : « Le chêne et le roseau »

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A ses côtés, une pagode à cinq étages vient clore notre découverte de ce lieu sacré. Etant donné que le temps nous manque, nous ne tenterons pas le franchissement des 2446 marches et préférons prendre un petit café au cours duquel, Derek nous met en relation avec Takeshi Suda, un des plus grands chefs sushis et sachimis de la planète qui accepte de nous présenter son travail le lendemain.

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Le Kominka Cafe Fujinoie

 

Pour l’heure, nous prenons la route afin de rejoindre le Kominka Cafe Fujinoie qui se trouve 28 Fujishima, Tsuruoka 999-7601 Yamagata Prefecture, devant lequel notre chauffeuse nous arrête.

Nous avons la chance de pouvoir découvrir, non loin de l’entrée du restaurant, le processus de construction d’une maison traditionnelle dont la structure en bois permet un maintien stable des fondations…pour un coût bien moins onéreux que la pierre.

En entrant dans le restaurant après nous être déchaussés, nous sommes installés à une table par la patronne des lieux, qui nous explique qu’elle propose une cuisine japonaise à l’inspiration internationale, son fils qui vit en Autriche lui envoyant régulièrement des recettes germaniques.

Nous commandons plusieurs plats, dont une soupe agrémentée de gros morceaux de viandes ainsi qu’un hamburger et sa purée maison. Nous terminons par un dessert qui nous fait du bien.

Le bilan

 

Vivre ainsi en immersion, l’existence sacrée des moines Yamabushis fut un véritable voyage au cœur de l’inédit ; l’expérience proposée par l’agence Odysway est un formidable moyen de concilier découverte et spiritualité dans le but de nous approcher d’une culture séculaire.

En outre, cette expérience permet concomitamment à cette recherche de spiritualité et d’apaisement de découvrir des paysages grandioses et de rencontrer des individus différents, animés par une sérénité extraordinairement normale.