L’entrée en Roumanie se fait par la Hongrie, après la traversée d’un petit village.Le poste frontière apparaît. Les policiers aux frontières qui contrôlent nos passeports remarquent le défaut de validité d’un des documents, le passeport des enfants étant valable cinq ans et non dix ans ; après plus de 15 heures de route depuis la France, il s’agit de la seule déconvenue à laquelle nous n’avions pas pu palier.
Les policiers roumains, tout sourire de voir des touristes français sont appelés par leurs collègues hongrois et récupèrent nos papiers d’identité ; ils nous placent à l’écart et nous expliquent la situation. Mais, ils nous rendent nos documents et nous enjoignent, avec une gentillesse non usurpée, de faire le nécessaire dans leur pays afin de continuer notre voyage. Que ce défaut de validité ne poserait pas de problème en Roumanie, mais que dans les pays limitrophes, les contrôleurs ne seraient pas aussi indulgents.
Nous les saluons chaleureusement et nous arrêtons à quelques mètres afin de prendre une vignette électronique nous permettant de circuler sur les autoroutes du pays ; elle ne nous coûte que quelques euros. Une fois, les tracas administratifs réglés, nous arrivons après quelques dizaines de kilomètres d’une route convenable à Timisoara, dans l’extrême Ouest du pays, une ville de prés de 300 000 habitants. Nous prenons possession de notre chambre d’hôtel avec une vue dégagée sur le plus grand centre commercial de la ville.
Puis, après effectués quelques nages dans la piscine de l’hôtel, nous nous rendons dans le centre ville. La place de la victoire regroupe à elle seule la plupart des commerces et des monuments de la ville.
Derrière nous, les habitants se regroupent dans les bars et restaurants de la place, alors que les touristes sont plus enclins à se faire photographier devant les monuments, dont la cathédrale orthodoxe.
L’orthodoxie étant une des religions majoritaires dans le pays, la cathédrale est naturellement représentative de ce culte, une des branches du christianisme.
Sur la place, également, le théâtre de la ville avec ses pigeons qui cherchent au milieu de ce haut lieu de consommation, les restes qui viendront égayer leurs papilles ou du moins sustenter leur appétit.
La place étant centrale, il n’y a pas lieu de marcher beaucoup pour rejoindre les autres monuments alentours, dont la synagogue de la ville.
Ou d’autres places plus tranquille dans lesquelles faire une bonne balade est conseillé.
En nous dirigeant vers notre hôtel, nous ne manquons pas la place Unirii.
Nous rejoignons notre hôtel et le lendemain matin, nous nous dirigeons en direction de Bucarest. Nous traversons la ville de Primaria Caransebes.
Qui possède une belle église orthodoxe.
Et reprenons la route en nous dirigeant vers la Transylvanie, une région mystique, tant elle a fait parler d’elle, les légendes de ses forêts enchantées et les récits du comte Dracula, inspiré de l’empereur Vlad III qui y a vécu et qui y a péri n’ont fait que renforcer une aura gagnée au fil du temps.
Les décors que nous traversons semblent chargés d’histoire, sortis tout droit d’un film. Avec ses forêts mystérieuses.
Et ses paysages escarpés.
Nous continuons notre route sur un axe de circulation convenable, avec une absence d’autoroute peu problématique, puisque le flux de circulation n’est pas ralenti par une omniprésence de véhicules. Au gré de notre avancée et des 400 kilomètres qui séparent la ville de Timisoara de la capitale, nous découvrons des paysages lacustres forts visuels. Nous croisons également sur la route, de nombreuses carrioles, moyens de circulation assez usités dans la campagne roumaine. Et dont les utilisateurs nous regardent avec étonnement se questionnant de la présence sur leur terre, de cylindrés immatriculés hors du pays, une avancée des relations politiques qu’ils ne comprennent pas toujours.
Sur la route, nous croisons également nombre d’auto-stoppeurs qui attendent le possesseur d’automobile qui les emmènera dans les villes voisines à leur village souvent reculé et dans lequel, ils ne trouvent pas les matières plus élaborés dont ils ont besoin pour leur quotidien. Par contre, sur le bord des routes, il n’est pas rare de trouver des agriculteurs proposant en vente directe les fruits de leur récolte, à des prix défiant toute concurrence. Une pastèque entière de cinq kilos à 25 centimes d’euros. Soit, un Lei environ, la monnaie nationale. Nous arrivons dans la banlieue de Bucarest, capitale du pays et forte de prés de deux millions d’habitants. Nous croisons une particularité : un immeuble portant la dénomination du Ritz, un célèbre palace parisien, mais qui en semble tout de même éloigné. Voire même aux antipodes.
Nous continuons la traversée de la banlieue en faisant attention aux passants qui traversent sans trop de respect du code de la route et dépassons les immeubles résidentiels. Avant d’atteindre un premier monument qui attire notre attention, une sorte de bâtiment administratif en pleine réfection.
Nous continuons notre route.
Nous rejoignons notre hôtel, un palace cinq étoiles que nous obtenons en dernière minute à un prix équivalent d’un deux étoiles en France.
Puis, nous rejoignons, après nous être détendus quelques instants dans notre chambre d’hôtel, la place du parlement.
De laquelle, nous atteignons le parlement de Bucarest, une sorte de palais majestueux.
Qui se trouve face à un parc, dans lequel, les habitants viennent se promener en famille. La nuit vient de tomber sur la ville, qui prend des allures de guirlandes électriques ; les noctambules et autres nyctalopes commencent à sortir. A moins que ce ne soient des vampires en provenance directe de Transylvanie. A regarder leurs verres remplis de boissons alcoolisées, le doute n’est pas possible. Nous rejoignons dans la nuit, la cathédrale, qui s’illumine, la lumière magnifiant la somptuosité de la place.
Nous nous dirigeons ensuite vers les artères commerciales de la ville et nous garons notre véhicule, aidé pour quelques centimes d’euros, par un groupe de jeunes, qui pour une ou deux pièces, nous trouvent une place de stationnement et en prime nous surveillent le véhicule. Dans la nuit, certains monuments tout éclairés se dévoilent.
Et agréablement, nous poursuivons notre balade, en croisant au passage quelques artistes de rue que nous affectionnons tant.
N’ayant pas mangé, nous nous asseyons à une table de restaurant et commençons à faire connaissance avec un couple de roumains.
Le Roumain est une langue parlée en Roumanie et en Moldavie voisine. Il est d’origine latine et proche de l’Italien. Il comprend également nombre de mots en Français intégrés dans son vocabulaire. Nous tentons quelques mots.
– Bonjour. Bună ziua.
– Comment allez-vous ? Ce mai faceţi?
– Très bien, merci. Foarte bine, mulţumesc.
– Quel est votre nom ? Cum vă numiţi?
– Je m’appelle Ludovic. Mă numesc Ludovic.
– Enchanté de vous connaître. Îmi pare bine de cunoştinţă.
– Merci. Mulţumesc.
– Il n’y a pas de quoi. Cu plăcere.
– Je ne parle pas roumain. Nu vorbesc româneşte.
– Parlez-vous français ? Vorbiţi limba franceză?
– Non. Nu.
– Noapte bună. Je ne comprends pas.
– Je suis désolé. Îmi pare rău.
– Au revoir. La revedere.
Nous choisissons ensuite notre menu.
La cuisine roumaine est familiale et traditionnelle ; les prix étant peu excessif, aller au restaurant ne coûte pas cher et toutes les bourses peuvent accéder à des plats de qualité. L’alcool n’étant pas toléré au volant, il convient d’en modérer sa consommation.
Nous commençons par la Plăcinta cu brânză : feuilleté, salé à la viande, au fromage et aux herbes et des Mititei ou mici : petites saucisses grillées à base de viande hachée. En plat, nous avons le choix entre : Mămăliga : semoule de maïs qui accompagne un fromage blanc fabriqué à partir de lait de vache ou de brebis un peu aigre, la tochitura, mélange de viande de porc et de veau avec du foie de volaille, les Sarmale : feuilles de choux, de vigne, de betterave, de radis noir ou de tussilage, farcies de riz, viande, champignons, herbes et légumes, la Zacusca : assortiments de légumes, d’herbes et de champignons hachés, la Ciorba ţărănească de légumes : soupe aigre à base de son fermenté et de betterave, cèpes, herbes aromatiques, pommes de terre, et porc, les Pîrjoale moldoveneşti : boulettes de viande hachée et grillée, avec de l’ail et des herbes ou les Muşchi : grillades de filet mignon le plus souvent de porc.
Nous terminons par un dessert choisi entre les
Papanaşi moldoveneşti : beignets sucrés au fromage blanc et à la vanille ou le Cozonac : gâteau brioché aux raisins de Corinthe, aux loukoums, aux noix, au pavot.
Le lendemain matin, très tôt, nous nous rendons à l’ambassade afin d’obtenir un laisser-passer qui nous permettra de continuer notre périple ; la ville de Bucarest paraît presque endormie, trop calme.
Le consul de France qui nous reçoit doit faire face à la panne de plusieurs matériels informatiques, mais gentiment, il se démène afin de nous régler notre problème : il nous délivre manuellement un laisser passer qui couvrira les pays que nous visiterons, en nous donnant son numéro de téléphone portable afin de le joindre, si problème il y avait, un laisser passer n’étant normalement pas une pièce de circulation, mais un document permettant de regagner la France.
Nous reprenons la route en direction de la Bulgarie. Et en nous arrêtant à une station essence, nous croisons quelques jeunes roumains, à qui nous offrons quelques sucreries. Leur hiérarchie sociale est déjà bien ancrée, puisque le chef regroupe les présents et les distribue à ses acolytes, une sorte de voyage dans le temps dans la France des années 20. Nous quittons ensuite un pays formidable, aux gens généreux et accueillants.