Partir en voyage, et ce quelle que soit la destination revêt le risque d’attraper une maladie et afin de palier ce risque, ou du moins, de le réduire, se vacciner reste un acte fondamental et nécessaire.

Tout au long de sa vie, un être humain doit se vacciner, afin de développer une résistance immunitaire et acquérir une mémoire immunitaire adaptative et acquise à la différence de la mémoire immunitaire innée que possède tout individu à sa naissance. S’il existe de nombreuses maladies, pour lesquelles les vaccins sont absents, tels ceux permettant de lutter contre le Virus de l’Immunodéficience Acquise ou familièrement appelé Sida, de nombreuses maladies du voyageur sont répertoriées et connues ; les vaccins les concernant existent bel et bien et ne pas se vacciner serait de l’inconscience pure et simple.

 

Poliomyélite
Si vous n’êtes plus protégé (votre dernier rappel date de plus de 10 ans), vous pouvez quand même continuer à couler des jours heureux en Europe car la polio a disparu du continent, grâce à la vaccination collective associée aux progrès de l’hygiène.
En revanche, le virus redoutable persiste à l’état endémique dans tous les pays en développement. Si on l’attrape, on connaît la suite : adieu les voyages…
La poliomyélite, causée par un virus, peut être contractée en absorbant de l’eau ou des aliments contaminés, lors de baignades ou au contact d’une personne malade.
Le DTP est une vaccination sans problème, à renouveler tous les 10 ans, après l’âge de 18 ans. Vaccination obligatoire pour les enfants en France. Le DTP protège également contre la diphtérie et le tétanos. Pour se protéger également contre la coqueluche, il faut choisir le vaccin DTPCoq.

Tétanos
Le tétanos se transmet par une bactérie contaminant toute blessure souillée par la terre, des objets ou des épineux. C’est une maladie potentiellement mortelle.
En Europe, vous vous blessez : si vous n’êtes pas à jour pour votre vaccination antitétanique, on entreprend immédiatement une prévention secondaire (rappel + immunoglobulines) : plus de risque. Vous dormez sur vos deux oreilles. Maintenant, essayez de trouver en urgence un sérum antitétanique en brousse africaine ou dans le désert de Gobi…
Le DTP protège du tétanos.

Diphtérie
Selon votre âge et le nombre d’injections que vous avez préalablement reçues, le médecin jugera de l’opportunité d’une nouvelle injection de rappel. La diphtérie, qui se transmet par la salive, est une maladie très commune sous les tropiques, ainsi que dans les pays de l’Europe de l’Est.
Le DTP protège de la diphtérie.

Hépatite A
L’hépatite A est une maladie extrêmement répandue sur la surface du globe : Amérique du Sud, Afrique, Asie et Amérique centrale.
Plus le pays est pauvre, plus le risque est élevé.
L’hépatite A (ou jaunisse) est la plus fréquente des maladies du voyageur qui soit évitable par la vaccination. Elle n’est que très rarement très grave, voire mortelle, mais rend souvent très malade et très longtemps : avant la mise au point des vaccins, c’était un véritable fléau pour les sociétés envoyant des salariés à l’étranger, pour l’armée et pour bon nombre de touristes qui payaient bien cher leurs quelques semaines de farniente sous les tropiques. L’hépatite A se transmet par l’eau, les aliments et les mains sales.
Le vaccin est extrêmement efficace (proche de 100 %), 15 jours à trois semaines après une seule injection. Une injection de rappel faite 6-12 mois plus tard assure une protection au moins égale à 10 ans. Un rappel doit être fait tous les 10 ans.
Le Tyavax est un vaccin combiné hépatite A typhoïde (âge minimum 16 ans).

Hépatite B
Dès que l’on doit approcher des gens de près (professionnellement comme les personnels de santé, sexuellement, ou dans des conditions de vie précaires des pays en développement), mieux vaut être vacciné contre l’hépatite B. L’hépatite B est une maladie de la  » promiscuité « , qui se transmet par voies sexuelle (même orale) et sanguine. C’est une maladie grave qui peut aboutir à la cirrhose, et au cancer du foie, le premier cancer dans le monde. Dans certains pays comme dans certains villages, plus de 90 % des gens ont rencontré le virus au cours de leur existence : même si seulement 10 à 20 % d’entre eux en sont malades, cela représente un risque conséquent. Les régions à très haut risque sont l’Afrique et l’Asie, même si on trouve le virus sur toute la planète?
Vaccination actuellement recommandée à tous les Européens, a fortiori donc à ceux qui voyagent.
Schéma vaccinal courant : une injection, une seconde un mois plus tard ; rappel à 6 mois -1 an. Après l’âge de 25 ans, recherche d’anticorps nécessaire avant de procéder à un rappel.
En attendant que tout le monde soit protégé grâce à la vaccination systématique des nourrissons et adolescents, il est nécessaire aujourd’hui que les voyageurs tropicaux soient dûment vaccinés contre cette maladie qui est la 9ème cause de mortalité mondiale.

BCG (Tuberculose)
Ce vaccin contre la tuberculose est en principe obligatoire dès le plus jeune âge en France. Une seule administration suffit le plus souvent. Mais si vous êtes jeune, si vous ne savez pas si vous êtes bien protégé, il est facile de vous répondre grâce à une intradermo-réaction ( » cuti « ). On pourra éventuellement après, en cas de réaction négative, refaire le BCG.
Cette vaccination est importante, surtout si on doit vivre avec la population des pays visités, car la tuberculose est une maladie très fréquente dans tous les pays en développement.
Les zones où les risques sont les plus importants : pays d’Amérique du Sud et Centrale, le continent africain, le continent asiatique, les pays d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est.

ROR
Il s’agit du vaccin combiné Rougeole-Oreillons-Rubéole qui est désormais fortement recommandé en Europe pour tous les enfants : a fortiori donc lorsque l’on se rend dans les pays en développement, notamment en Chine et en Asie du Sud-Est, ainsi qu’en Afrique intertropicale.
Cependant, ce n’est pas à proprement parler une vaccination de l’adulte voyageur, mais plutôt une vaccination universelle.

Coqueluche
Mêmes remarques que pour le ROR (rougeole, oreillons, rubéole). Compte tenu de la recrudescence de la maladie, depuis 2008, ce vaccin est également recommandé pour les adultes.

Méningitecérébro-spinale et Haemophilus B
Indispensable, vital, pour tous les nouveau-nés et nourrissons de moins de 2 ans.
Si un enfant doit voyager en zone tropicale, il est absolument indispensable qu’il ait bénéficié de TOUTES les vaccinations obligatoires et recommandées en France.
Une seule injection 15 jours minimum avant le départ pour une première vaccination. Validité : 3 ans.

Fièvre jaune
Avec cette vaccination, on ne discute pas.
Elle est indispensable pour tout voyage en Afrique intertropicale ou en Amérique du Sud tropicale (Brésil, Bolivie, Pérou, Colombie, Venezuela, Guyane, Panama), dès l’âge de 6 mois, même lorsqu’elle n’est pas administrativement exigée par le pays récepteur. On ne discute pas car il s’agit d’une maladie mortelle (60 %) que l’on contracte sans s’en apercevoir en étant piqué par un moustique qui n’a rien de particulier par rapport à ses confrères.
La vaccination protège à quasiment 100 %, pendant au moins 10 ans (10 ans est la durée de validité  » administrative « ).
Bien noter que :
– il n’y a pas de fièvre jaune en Asie,
– la vaccination ne peut se faire que dans les centres de vaccination habilités (il y en a environ une centaine en France),
– la protection est conférée seulement 10 jours après l’injection. Il est donc encore une fois nécessaire de s’y prendre à l’avance.
Attention : contre-indication pour les femmes enceintes, les enfant de moins de 9 mois, le personnes allergiques à l’oeuf, traitées aux corticoïdes, ou présentant un déficit immunitaire.

Choléra
La prévention du choléra, pour le voyage, repose en fait tout simplement sur le respect des règles d’hygiène de base (bien se laver les mains, éviter eaux stagnantes, laver les fruits…). Il y a du choléra à peu près dans tous les pays en développement : des cas de choléra contracté par les voyageurs français se comptent sur les doigts d’une main, et par décennie.
Pour un voyageur qui serait particulièrement exposé (personnel humanitaire intervenant sur une épidémie par exemple), on pourrait envisager la mise sous antibiotique préventif – doxycycline par exemple.
La vaccination n’est vraiment recommandée que pour les personnels de santé en cas d’épidémie.

Fièvre typhoïde
Cette maladie est aujourd’hui exceptionnelle en France, mais continue à faire de terribles ravages dans les pays en développement.
Les zones à très haut risque sont l’Afrique, le sous-continent Indien, l’Asie du sud-est, l’Amérique du Sud.
L’actuel vaccin (le Tyavax, voir hépatite A) n’a plus rien à voir avec le déjà antique TAB, qui a laissé de douloureux souvenirs pour tous les conscrits. Le vaccination typhoïdique est même proche du  » vaccin idéal  » : quasiment aucune contre-indication, injection quasi-indolore (faible volume), effets secondaires proches de ceux d’une injection de placebo, facilement associable aux autres vaccins ; une seule injection confère une protection de 3 ans. On ne saurait donc que trop le recommander aux voyageurs tropicaux.
Toutefois, le vaccin ne saurait se subsister aux règle élémentaires d’hygiène (eau, aliments, lavage des mains).

Méningite à méningocoque A + C
Il s’agit d’une maladie qui décime des villages entiers dans nombre de régions tropicales, en Afrique en particulier. D’ailleurs, quand un cas isolé survient en France, c’est la mobilisation générale : fermeture des écoles, vastes chimioprophylaxies, etc… On arrive ainsi à faire avorter l’épidémie potentielle : mais là-bas ?…
La vaccination est recommandée aux enfants, adolescents et jeunes adultes qui vont séjourner dans des pays où la méningite sévit régulièrement de manière épidémique (les régions sahéliennes et soudano-sahéliennes par exemple).
Pour l’adulte de moins de 35-40 ans, il s’agit d’une vaccination très recommandée si on se rend en zone d’endémie à certains moments de l’année (par exemple : la saison sèche en Afrique soudano-sahélienne). Elle est obligatoire pour les personnes se rendant en pélerinage à La Mecque.
Il s’agit d’une vaccination sans aucun risque, bien tolérée et facilement associable à toutes les autres. Durée de protection : 4 ans.

Rage
Jusqu’à preuve du contraire, il faut considérer que la rage est présente dans tous les pays tropicaux. Elle l’est d’ailleurs également en Europe, aux Etats-Unis…. Mais, dans les pays industrialisés, si l’on se fait mordre par un animal suspect de rage, les pouvoirs publics, les centres agréés de vaccination antirabique entrent en action dans des délais très courts ; cette rapidité de mobilisation fait que nous ne déplorons aucun cas de rage humaine autochtone en France, même si la rage animale est présente. Tous ces moyens sont mis en œuvre pour préserver l’homme parce que la rage est une des rares maladies humaines qui soit mortelle dans 100 % des cas.
Que penser alors du voyageur, du trekker, du routard, qui va se trouver mordu à plusieurs jours de tout centre capable de lui administrer un traitement salvateur de qualité ?
C’est pourquoi, il est fortement recommandé à certaines personnes de se faire vacciner de manière préventive :
– Toute personne qui sera en contact avec des animaux de manière obligatoire (vétérinaires, biologistes animaux, écologistes, agronomes…)
-Tout voyageur, qui, par sa destination ou son périple, se trouvera éloigné de plus de 48 heures d’un centre apte à le traiter efficacement et sans risque iatrogène une fois contaminé.
La vaccination antirabique actuellement disponible est aussi bien tolérée que les autres et n’a plus du tout le caractère héroïque de celle qui fut à l’origine inventée par Louis Pasteur. Avis aux routards, trekkers, aventuriers, fanatiques de la nature, coopérants… et aussi leurs enfants.
– Schéma : vaccin rabique préventif : 3 injections J-0, J-7, J-28 et un rappel à 1 an, puis tous les 5 ans. En cas de morsure, un simple rappel du même vaccin suffit.
On évitera ainsi de recevoir sur place des sérums et vaccins curatifs de fabrication locale qui sont volontiers considérés comme plus dangereux que le risque de rage lui-même.

Encéphalite japonaise
Il s’agit d’une maladie, transmise par piqûre de moustique, qui sévit par épidémies de l’Inde jusqu’au Japon, 1/3 de décès, 1/3 de séquelles neurologiques graves.
La vaccination est recommandée à toute personne qui se rendra plus d’un mois en zone rurale, et surtout en période de mousson, ainsi qu’aux expatriés et à ceux qui comptent effectuer un long séjour.
Vaccin réservé en France à la distribution hospitalière après procédure spéciale de prescription : deux injections à J0 et J28. Rappel entre 1 et 3 ans. Pas de voyage dans les 10 jours qui suivent le dernier vaccin.

Méningite-encéphalite à tiques
Ce n ‘est pas une maladie tropicale, bien au contraire.
Zone de transmission : toutes les forêts depuis l’Alsace jusqu’à la Sibérie. C’est une maladie grave contre laquelle la seule arme est le vaccin. Contrairement à ce qu’on peut penser, elle ne se transmet pas uniquement par la tique : la consommation de certains produits, dont le lait cru (sauf pasteurisé ou bouilli), est une cause très fréquente de contamination.
Vaccination : 3 injections à J0, J7 et J21. Premier rappel à 12-18 mois puis tous les cinq ans (trois ans pour les personnes âgées de plus de 60 ans).

Peste
Aucun vaccin n’est reconnu comme efficace à ce jour : tous entraînent de sévères réactions secondaires.

Dengue
Pas de vaccin. La dengue se transmet par les piqûres de moustique, aussi bien en zone rurale qu’en ville. Elle est en voie d’extension dans toutes les zones intertropicales de la planète.
La dengue est habituellement bénigne ou asymptomatique, mais elle peut donner lieu à des hémorragies sévères. La seule façon de se protéger est la lutte contre les moustiques (insecticides, répulsifs…).

La tourista
La tourista peut s’apparenter à une gastroentérite violente, avec des diarrhées sévères. La diarrhée est un problème de santé rencontré fréquemment par les voyageurs ; il s’agit généralement de troubles bénins dus à des infections contractées lors de la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Ces troubles disparaissent en général spontanément en 1 à 3 jours.
Il n’y a pas de vaccins afin de s’en prémunir et quelques règles d’usage permettent de s’en protéger :
-Ne pas manger de légumes crus ;
-Ne pas boire de l’eau du robinet ;
-Se laver régulièrement les mains.
Ce sont les voyageurs en provenance des pays industrialisés qui sont les plus exposés au risque de diarrhée, lorsqu’ils voyagent dans des pays à faible niveau d’hygiène ou que les conditions du séjour sont précaires. La prudence recommande de respecter les mesures d’hygiène alimentaire indiquées. Il n’y a pas encore de vaccination disponible. Le traitement curatif est souvent un auto-traitement pour lequel il est pratique de disposer de médicaments dont on se sera muni avant le départ.

Le VIH
Aucun vaccin n’existe pour ce virus, qui attaque les lymphocyte LT CD4 et entraîne l’apparition d’une immunodéficience, terrain optimale pour la prolifération de maladies bénignes, qui deviennent graves, tels le rhume ou la grippe. Se protéger en mettant un préservatif et ne pas utiliser de seringue usagée en reste les barrières les plus optimales.

Maladies transmises par animaux divers
Un grand nombre d’infections, contre lesquelles on ne dispose pas toujours de vaccin ou de traitement médicamenteux, sont transmises par les arthropodes. Les moyens de protection sont les mêmes que ceux que l’on utilise contre les moustiques vecteurs du paludisme, mais l’horaire peut varier : ainsi, les moustiques vecteurs de la dengue piquent dans la journée ou en début de soirée.
Il faut ainsi : porter des chaussures montantes, fermées, un pantalon long, frapper le sol avec un bâton ou faire du bruit en marchant ; secouer ses vêtements, ses chaussures, ses draps, avant usage ; sur la plage, ne pas marcher pieds nus et se renseigner localement.

Traumatologie
les accidents (de la circulation ou non) représentent 30 % des causes de rapatriement sanitaire.
La prudence s’impose donc du fait notamment de l’état des routes et du non-respect des règles de circulation. Le port du casque est indispensable en deux roues. Une assurance auprès d’une société d’assistance est indispensable avant le départ. Les transfusions sanguines, les soins médicaux avec injection ou incision ou endoscopie, les soins dentaires représentent un risque majeur dans la plupart des pays aux structures sanitaires insuffisantes (hépatite B, hépatite C, infection par le virus du SIDA) : refuser tout soin sans matériel neuf à usage unique (aiguilles, seringues) ; de même, éviter tatouage, piercing et acupuncture.

Maladies hygiéniques
Afin d’être préservés des maladies subséquences d’une mauvaise hygiène de vie, il faut se laver souvent les mains avec du savon (l’eau est insuffisante), particulièrement : avant les repas ; avant toute manipulation d’aliments ; après passage aux toilettes.
Il faut également, consommer uniquement de l’eau en bouteille capsulée (bouteille ouverte devant soi) ou rendue potable (filtre portatif, produit désinfectant, ébullition 5 minutes) ; peler les fruits ; pasteuriser ou bouillir le lait.

Il ne faut pas ingérer des aliments ou des boissons à risque tels que : crudités ou aliments cuits consommés froids, même conservés au réfrigérateur ; eau locale non embouteillée ; manger des coquillages, des plats réchauffés, des glaçons et des glaces.
Dans certaines régions, se renseigner localement sur les risques de toxicité des poissons de mer, indépendants du degré de cuisson (ciguatera).

Il faut se prémunir des bactéries ou parasites qui peuvent se trouver dans les sols ou l’eau (prévention du larbish, anguillulose, ankylostomoses, bilharzioses, infections cutanées…).
Eviter de laisser sécher le linge à l’extérieur ou sur le sol ; ne pas marcher pieds nus sur les plages ; ne pas s’allonger à même le sable ; porter des chaussures fermées sur les sols boueux ou humides ; ne pas marcher ou se baigner dans les eaux douces ; ne pas caresser les animaux.

Le paludisme
Le paludisme est une maladie grave, potentiellement mortelle, transmise par des moustiques, et très répandue en zone tropicale. Il existe plusieurs espèces de parasites responsables du paludisme. Plasmodium falciparum est l’espèce la plus dangereuse, car elle est responsable des formes mortelles, c’est également la plus fréquente (en Afrique tropicale surtout, mais aussi en Amérique et en Asie forestière). C’est prioritairement contre cette espèce que sont dirigées les mesures préventives.

Ses modalités dépendent de la destination, des conditions et de la durée du séjour, de la saison, …
Aucun moyen préventif n’assure à lui seul une protection totale contre le paludisme, c’est pourquoi il convient de recourir simultanément :

A une chimioprophylaxie (prise d’un médicament antipaludique à titre préventif) ;
A des mesures de protection contre les piqûres de moustiques.

Le choix du médicament utilisé varie en fonction de la résistance du parasite à la chloroquine (autrefois suffisante pour assurer la prévention du paludisme chez le voyageur), mais aussi les caractéristiques propres du voyageur : son âge (enfants, personnes âgées), ses antécédents pathologiques, une possible interaction médicamenteuse, une grossesse (ou son éventualité).
Aussi, ces médicaments ne sont-ils délivrés que sur prescription médicale : une consultation auprès de son médecin traitant ou d’un centre de conseils aux voyageurs est donc nécessaire.

La prise pendant le séjour d’un traitement antipaludique par le voyageur de sa propre initiative doit rester l’exception et ne doit s’envisager qu’en l’absence de possibilité de prise en charge médicale dans les 12 heures qui suivent 1’apparition de la fièvre. Il devra avoir été prescrit par un médecin consulté avant le départ.

La possession d’un médicament de réserve peut se justifier lors d’un séjour de plus d’une semaine avec déplacements en zone très isolée. Si le voyageur est amené à prendre de lui-même un tel traitement, il devra de toutes façons, consulter un médecin dès que possible.

Un traitement de réserve ne doit jamais être pris au retour en France sans consultation médicale et sans un examen sanguin préalable. La chimioprophylaxie concerne également les personnes originaires de pays où sévit le paludisme, tout particulièrement les Africains résidant en France, qui ont perdu leur immunité au bout de quelques années et a fortiori leurs enfants nés en France, qui n’ont jamais été exposés au parasite.

Les régions impaludées du monde sont classées en 3 groupes, définis selon le niveau de chloroquinorésistance, auxquels correspondent différentes possibilités de traitement préventif :

GROUPE 0 (absence de paludisme)

Enfin les pays et zones du Groupe 0 sont exempts de paludisme et ne nécessitent pas de chimioprophylaxie.

GROUPE 1 (absence de chloroquinorésistance) :

– Chloroquine (Nivaquine ®100)
Un comprimé chaque jour pour une personne pesant au moins 50 kg. Pour une personne de moins de 50 kg et chez les enfants, la posologie est de 1,5 mg/kg/jour.La prise est à débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque, et à poursuivre 4 semaines après avoir quitté la zone impaludée.

GROUPE 2 (zone de chloroquinorésistance), deux possibilités :

– Chloroquine (Nivaquine® 100) ; un comprimé par jour.
Ou Proguanil (Paludrine® 100) : deux comprimés chaque jour, en une seule prise au cours d’un repas.
Ou l’association Chloroquine – Proguanil (Savarine®)
Un comprimé par jour, pour une personne pesant au moins 50 kg. La chloroquine, le proguanil et la Savarine® peuvent être administrés aux femmes enceintes. La Savarine® n’ayant pas de présentation adaptée à l’enfant, la chloroquine à la dose de 1,5mg/kg/j et le proguanil à 3 mg/kg/j (à partir de 9 kg) sont prescrits séparément chez les sujets de moins de 50 kg. La prise est à débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque, et à poursuivre 4 semaines après avoir quitté la zone impaludée.

– Association Atovaquone (250 mg) – Proguanil (100 mg) (Malarone®)
Un comprimé par jour au cours d’un repas, chez les personnes pesant au moins 40 kg. La Malarone® est disponible en comprimé pédiatrique (Malarone® comprimés enfants ; atovaquone : 62,5 mg, proguanil : 25 mg) permettant l’administration de ce médicament chez l’enfant de 11 à 40 kg. Chez la femme enceinte, la Malarone® peut être prescrite en cas de séjour inévitable en pays du groupe 3, mais le suivi de grossesses exposées à l’association atovaquone-proguanil est insuffisant pour exclure tout risque.
L’administration est commencée le jour d’arrivée en zone à risque et doit être poursuivie une semaine après la sortie de cette zone. La durée d’administration continue de l’atovaquone-proguanil dans cette indication devra être limitée à 3 mois, faute de disposer à ce jour d’un recul suffisant en prophylaxie prolongée.

GROUPE 3 (zone de prévalence élevée de chloroquinorésistance ou de multirésistance), trois possibilités :

– Méfloquine (Lariam® 250)
Un comprimé une fois par semaine, pour une personne pesant plus de 45 kg.
Chez l’enfant, la chimioprophylaxie obéit aux mêmes règles que pour l’adulte, à la dose de 5 mg/kg/semaine. Cependant, le produit n’existe que sous forme de comprimé quadrisécable (dosé à 250 mg) qui ne permet d’adapter la prophylaxie que chez les sujets de plus de 15 kg (environ 3 ans).
Chez la femme enceinte, la méfloquine peut être prescrite en cas de séjour inévitable en pays de groupe 3, l’analyse d’un nombre élevé de grossesses exposées n’ayant apparemment relevé aucun effet malformatif ou foetotoxique particulier dû à ce médicament administré en prophylaxie. Il faut débuter le traitement au moins 10 jours avant l’arrivée dans la zone à risque pour apprécier la tolérance de deux prises. Sauf si un traitement antérieur a été bien toléré, il est même préférable, dans la mesure du possible, d’obtenir trois prises avant le départ pour détecter un éventuel effet secondaire survenant plus tardivement. L’apparition sous traitement de troubles neuro-psychiques tels qu’une anxiété aiguë, un syndrome dépressif, une agitation, une confusion mentale, des tendances suicidaires ou même des troubles mineurs tels qu’une tristesse inexpliquée, des céphalées, des vertiges ou des troubles du sommeil, doit conduire à l’interruption immédiate de cette prophylaxie. La prise de méfloquine doit être poursuivie 3 semaines après avoir quitté la zone d’endémie.
En cas de contre-indication ou d’effet indésirable de la méfloquine entraînant l’arrêt du traitement, peuvent être proposées l’association atovaquone-proguanil (Malarone®), la doxycycline (monohydrate de doxycycline) (au-delà de l’âge de 8 ans et en l’absence de grossesse en cours), ou l’association chloroquine-proguanil (Nivaquine® + Paludrine® ou Savarine®) en dépit de sa moindre efficacité (il conviendra alors de renforcer les mesures de protection contre les piqûres de moustiques).

– Association Atovaquone – Proguanil (Malarone®) :
Un comprimé par jour au cours d’un repas, chez les personnes pesant au moins 40 kg. La Malarone® est disponible en comprimé pédiatrique (Malarone® comprimés enfants ; atovaquone : 62,5 mg, proguanil : 25 mg) permettant l’administration de ce médicament chez l’enfant de 11 à 40 kg. Chez la femme enceinte, la Malarone® peut être prescrite en cas de séjour inévitable en pays du groupe 3, mais le suivi de grossesses exposées à l’association atovaquone-proguanil est insuffisant pour exclure tout risque. L’administration est commencée le jour d’arrivée en zone à risque et doit être poursuivie une semaine après la sortie de cette zone. La durée d’administration continue de l’atovaquone-proguanil dans cette indication devra être limitée à 3 mois, faute de disposer à ce jour d’un recul suffisant en prophylaxie prolongée.

– Monohydrate ou Hyclate de Doxycycline :
Doxypalu® (monohydrate) comprimés à 50 ou 100 mg, Granudoxy ® Gé (monohydrate) comprimés sécables à 100 mg, Doxy® 100 Gé et Doxy® 50 Gé (hyclate) : 100 mg/jour chez les sujets de plus de 40 kg, 50 mg/j pour les sujets de poids < 40 kg.
La doxycycline est contre-indiquée avant l’âge de 8 ans, déconseillée pendant le premier trimestre de la grossesse et contre-indiquée à partir du deuxième trimestre (elle expose l’enfant à naître au risque de coloration des dents de lait). Elle peut entraîner une photodermatose par phototoxicité. Pour limiter ce risque, on conseille la prise le soir au cours du repas, au moins 1 h avant le coucher. La prise est à débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque, et à poursuivre 4 semaines après avoir quitté la zone impaludée.

En complément du traitement prophylactique, il est recommandé suivant l’Institut Pasteur de respecter plusieurs protocoles :

– Il est aussi très important de se protéger contre les piqûres de moustiques, car cela permet de prévenir également d’autres infections ayant le même mode de transmission, en particulier la dengue, très répandue sous les tropiques. Les anophèles (moustiques vecteurs du paludisme) piquent habituellement entre le coucher et le lever du soleil ; les mesures à observer sont les suivantes :

Porter le soir des vêtements longs, imprégnés d’insecticide :
les vêtements ainsi que les toiles de tente peuvent être imprégnés par pulvérisation (spray) ou par trempage (I’insecticide utilisé doit alors être la perméthrine). On peut se procurer en pharmacie des flacons vaporisateurs de perméthrine. La pulvérisation se fait sur les parties externes des vêtements.

– Appliquer un produit répulsif (insectifuge ou repellent) sur les parties découvertes du corps :
L’application du produit doit se faire dès le coucher du soleil sur toutes les parties découvertes du corps, visage compris, ainsi que sur les parties pouvant se trouver découvertes à l’occasion de mouvements.
La durée de la protection varie de 2 à 5 heures :
Elle dépend de la concentration du produit et de la température extérieure. Les applications seront renouvelées plus fréquemment en fonction de la transpiration ou des bains et des douche. Ces produits peuvent être toxiques s’ils sont ingérés : éviter tout contact avec les muqueuses buccales ou oculaires. La pulvérisation de répulsif sur les vêtements est possible mais de courte efficacité (2 heures) car le produit est volatil.

– Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide (deltaméthrine ou perméthrine) :
La moustiquaire imprégnée d’insecticide assure la meilleure protection contre les piqûres de moustiques nocturnes. Elle doit être en bon état (pas de déchirure) et utilisée correctement (soit bordée sous le matelas, soit touchant le sol). On peut se procurer des moustiquaires déjà imprégnées en pharmacie ou dans les magasins d’articles de voyage, ou les imprégner soi-même avec des kits d’imprégnation disponibles en pharmacie. La durée d’efficacité du produit est de 6 à 8 mois. Même dans les pièces climatisées, utiliser un diffuseur électrique d’insecticide (penser au kit d’adaptation de prises de courant), car la climatisation réduit l’agressivité des moustiques mais ne les empêche pas de piquer. A l’extérieur, on peut faire brûler des tortillons de pyrèthre.

Les produits recommandés sont variables en fonction de la situation.

Chaque traitement prophylactique possède une efficacité qui lui est propre.

Même si l’on a suivi une chimioprophylaxie adaptée et appliqué toutes les mesures, toute fièvre au retour d’un voyage en zone tropicale doit être considérée comme un accès de paludisme et impose de consulter en urgence un médecin. Les premiers symptômes sont souvent peu alarmants mais le paludisme peut être mortel si son traitement est retardé. En cas de fièvre même légère, nausées, maux de tête, courbatures ou fatigue au cours du séjour ou dans les mois qui suivent le retour, un médecin doit être consulté en urgence. L’examen d’un échantillon de sang est nécessaire pour confirmer le diagnostic. Toute fièvre au retour des tropiques doit être considérée a priori comme un paludisme jusqu’à preuve du contraire.

Le prix des vaccins permet de prévoir son budget de départ et il n’est souvent, pas négligeable. Les vaccins doivent en outre, pour certains d’entre eux, se faire administrer dans des centres spécialisés.