Akrotiri : les incontournables de ce territoire britannique à Chypre

Situé dans le Sud de l’île de Chypre, entre les villes de Limassol et de Paphos, Akrotiri, est un territoire particulier puisque dépendant du Royaume-Uni, à l’instar de l’autre territoire britannique de l’île : Dhekelia. Méconnu, ce territoire qui ne paye pas de mine est souvent oublié des visiteurs. C’est pour cette raison que les informations le concernant sont rares sur Internet. Pourtant, il possède de nombreux incontournables que nous vous présentons au sein de cet article.

Chypre est une île particulière, puisqu’elle possède en son sein quatre entités dont la République de Chypre, état intégré dans l’Union européenne et la République Turque de Chypre du Nord, état composant 38 % du territoire, mais n’étant pas reconnu par la communauté internationale.

Mais si la République de Chypre qui occupe le Sud de l’île en possède la majorité du territoire, elle doit le partager en deux endroits avec Akrotiri et Dhekalia, deux bases militaires britanniques incorporées en tant que Territoire d’Outre-Mer du Royaume-Uni. Par ailleurs, les seuls territoires d’Outre-Mer méditerranéens du Royaume. C’est dire s’ils sont importants aux yeux du gouvernement britannique.

Ainsi, durant notre périple sur l’île de Chypre, nous avons souhaité découvrir tous les territoires présents. Cet article vous présente ainsi de manière complète les incontournables d’Akrotiri. Les informations sur ce territoire étant rares sur Internet et dans les guides de voyage, cet article vous permettra d’y préparer votre séjour en vous présentant les sites les plus emblématiques de cette base britannique qui fait partie de la Western Sovereign Base Area (WSBA).

Situé dans le Sud, entre les villes de Pissouri et Limassol, Akrotiri, d’une surface de 75,5 kilomètres carrés, abrite le quartier général des forces britanniques sur l’île et la seule base de la Royal Air Force britannique (RAF) actuellement en Méditerranée. Akrotiri n’a ainsi de frontière qu’avec la République de Chypre.

Le statut du territoire ainsi que celui de Dhekelia, l’autre base britannique située plus à l’Est entre Larnaca et Ayia Napa, a été défini par les accords de Londres le 19 février 1959 entre le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie, accords signés au moment de l’accession de l’île à l’indépendance, les Britanniques souhaitant conserver Akrotiri en Méditerranée comme base stratégique.

Quand bien même le Royaume-Uni ne paye plus depuis longtemps les indemnités d’occupation dues à la République de Chypre, les soldats britanniques sont présents aux côtés de l’ONU pour assurer le maintien de la zone tampon qui sépare le pays avec la République Turque de Chypre du Nord.

Malgré la signature en 2002 d’un accord garantissant l’interdiction par le Royaume-Uni de toute exploitation autre que militaire des deux bases et transmettant la gestion nationale des terres agricoles à l’autorité de la République de Chypre, de nombreux chypriotes réclament la restitution de ces territoires.

Pourtant, rejoindre le territoire d’Akrotiri est d’une facilité déconcertante. Il n’y a pas de frontières clairement établies et aucun contrôle n’y est effectué. Les Chypriotes qui y travaillent sont nombreux et mis à part quelques passages de véhicules militaires ou de police, rien ne laisse présager que le visiteur ne se trouve pas dans la République de Chypre. Si les lois qui sont appliquées sur le territoire sont britanniques, elles proviennent pour une grande part d’entre elles des différents codes chypriotes en vigueur.

Nous avons ainsi passé un long moment sur le territoire afin d’en déceler les trésors et nous vous rapportons dans cet article, les incontournables à découvrir.

Pour vous faire une idée plus précise du territoire, n’hésitez pas à vous rendre sur notre récit photographique qui vous présente de manière détaillée et complète, sous forme d’une photothèque chronologique, notre séjour à Akrotiri : https://hors-frontieres.fr/akrotiri-chypre-recit-de-voyage/

Akrotiri Shipwreck

Situé non loin de la chapelle Saint George, à proximité d’Akrotiri village, Akrotiri Shipwreck s’atteint après avoir parcouru une route de sable solidifié qui n’est même pas inscrite sur les cartes routières.

Afin de rejoindre ce site important du territoire, nous décidons en partance de la chapelle Saint George, de continuer notre chemin vers la mer Méditerranée en tentant de suivre le prolongement de la route goudronnée empruntée auparavant.

Il nous suffit ensuite de suivre les nombreux chemins de sable solidifié pour remonter un peu vers le Nord, jusqu’à parvenir à nous arrêter, bloqués par une sorte de monticule d’un mélange disparate de graviers et de galets.

Au cœur d’une côte escarpée, là où les vagues puissantes attaquent les gros blocs de pierres encore présents, les restes d’un bateau, rouillés par le temps et les vrombissements de l’eau, se dévoilent.

Semblant perforer la mer, cette dépouille qui dépasse les fonds marins peu profonds de plusieurs mètres de hauteur donne à l’endroit un sentiment de bout du monde étrange et attractif. Surtout, que les visiteurs ne sont pas nombreux sur le site, mis à part au loin, un pêcheur qui s’adonne à sa passion sans remarquer notre présence.

Les gros blocs de roche épars et disséminés sur la plage viennent égayer nos regards et il est fortement intéressant de se laisser porter par le bruit tonitruant de l’eau qui parvient toujours dans un mouvement incessant d’avancée et de recul, à se faire entendre.

Si le visiteur ne peut connaître précisément, en admirant cette carcasse, les origines de ce bateau, il ne peut que se laisser abandonner à cette vue délabrée d’une utilisation judicieuse d’un naufrage devenu au fil du temps, le symbole d’une humanité éphémère.

Akrotiri Sand Dunes

Au-dessous du site d’Akrotiri Shipwreck, le site d’Akrotiri Sand Dunes, s’atteint par une route de sable longeant la mer. Si le sable est l’élément majoritaire de la côte du territoire, la beauté des lieux de ce site unique est surtout amenée par la désertification et le silence ressenti par les visiteurs qui ont fait l’effort de parvenir jusque-là.

Alors que le sable de la côte est assez granuleux, constitué de nombreux petits débris qui limitent son attractivité, le site Sand Dunes est constitué de magnifiques monticules de sable fin donnant aux visiteurs ce sentiment de bout du monde, le silence étant uniquement perturbé par le clapotis des vagues qui virevoltent sur le rivage.

Akrotiri pier

Dans le Sud-Est, après avoir longé une longue route goudronnée, le site d’Akrotiri pier est un des incontournables du territoire.

Le petit pont qui semble disparaître dans la mer se rejoint néanmoins après avoir parcouru, à l’instar d’autres sites côtiers, une bande de sable constituant un semblant de chemin.

Sur place, alors que quelques oiseaux se posent sur les planches en constituant une sorte de jetée, le silence règne en maître. En longeant le pont, le visiteur a l’impression de pénétrer une mer calme et nonchalante. Le regard dressé vers l’horizon permet de bénéficier d’une quiétude reposante.

Holy Monastery of St Nicholas of the cats

Appelé également : « Agios Nicolaos ton Gaton », le monastère, le plus ancien du territoire, aurait été fondé par Sainte Hélène au IVe siècle et trouve son origine en cette période, lorsque dans le but d’éliminer des serpents, Kalokairos, un commandant sous les ordres de Constentin le Grand aurait rassemblé environ un millier de chats, qui dès lors ont établi leur quartier sur ses terres. Détruit, puis pillé, il fut restauré à partir de 1570 et abrite aujourd’hui, des sœurs qui continuent de l’entretenir.

En arrivant au monastère et en se garant sur le parking, il ne faut pas longtemps pour être accueillis par des chats, qui comme s’ils s’étaient donnés le mot apparaissent de nulle part, l’endroit étant uniquement entouré de magnifiques champs d’oliviers.

Situé au coeur du territoire, non loin de la route principale qui part d’Akrotiri village en direction de la Lady’s Mile beach, le monastère est bordé de verdures. Le silence des lieux est à notre arrivée, perturbé par un jardinier tondant une pelouse qui revêt les caractéristiques des gazons anglais : propres, réguliers et égalisés au millimètre.

Nous dépassons la maison principale des lieux et nous nous enfonçons au cœur du site, rejoignant une magnifique église qui possède un long couloir constitué d’arches symétriques.

L’église du monastère, à nef unique avec un toit voûté possède une entrée centrale intégrant des figures en relief des apôtres Pierre et Paul. Son intérieur comporte des traces d’hagiographies anciennes, tandis qu’au Sud-Est de l’église et près du chœur, il est possible d’admirer l’icône miraculeuse du saint protecteur du monastère : «  Agios Nicolaos ».

Au milieu de ce couloir extérieur, une bonne sœur, d’un âge compris entre la vingtaine et la trentaine range méticuleusement quelques objets liturgiques qu’elle propose aux rares visiteurs de passage. Nous décidons de faire l’acquisition de quelques biens religieux et devons lever nos pieds pour admirer l’intérieur de l’église fermée au public, qui dans son état naturel, baigne dans son jus.

Alors qu’une sœur un peu plus âgée entre dans ses appartements, nous découvrons sur un rebord, un chat bien grassouillet prenant un bain de soleil.

Le monastère comprend également plusieurs peintures ainsi que de belles fontaines qui intensifient la beauté des lieux.

Monastery of Christ of Symvoulas Saint Georges

A l’entrée du territoire, en provenance de Pissouri, une petite route longe la base militaire d’Episkopi et permet de rejoindre le monastère of Christ of Symvoulas Saint Georges, qui se trouve dans un site verdoyant.

En arrivant sur place, nous sommes accueillis par des bruits de chantiers, un grand monastère se construisant aux côtés d’une sorte de maison qui comprend la chapelle sacrée.

Nous entrons à l’intérieur est découvrons de nombreux objets liturgiques dont la couleur dorée prédomine. Nous rejoignons au cœur de ce bâtiment, une petite chapelle et nous nous inclinons aussi bien par la basse hauteur du plafond que par la beauté des lieux. Sur le mur central de ce site orthodoxe, de magnifiques peintures de saints placées côte à côte. Une bonne odeur d’encens embaume les lieux et la clarté des bougies allumées intensifie la piété et la ferveur du site.

En rejoignant l’extérieur, nous tombons sur le gardien des lieux qui entretient la tombe d’une sœur qui a beaucoup compté pour la gestion du monastère.

A l’intérieur de la maison, sur une étagère, nous tombons nez à nez avec deux boîtes contenant des ossements dont nous reconnaissons aisément trois crânes.

St George Chapel

Datant du XVIIe siècle et classée monument de la Table B par le Département des Antiquités, la chapelle est construite sur un grand terrain plat situé au Sud-Ouest du village d’Akrotiri.

Basilique qui comporte une seule pièce, son bâtiment est construit avec de la pierre extraite de la ville chypriote : « Limassol » en intégrant un arc en ogive conçu en pierres recouvertes de mortier de chaux et de ciment.

Semblant émerger de son ilot, la chapelle dégage le côté rassurant d’une piété d’ambiance. Elle présente une aura mystique indéniable. À son angle Sud-Est, se trouve un petit clocher.

L’angle du Sanctuaire est semi-circulaire. Son toit est constitué d’un demi-dôme en pierre recouvert également de mortier de chaux et de ciment.  L’entrée de l’église est une porte simple avec un linteau de porte cintrée.

Le sol intérieur de l’église est en marbre plâtre de Chypre. La Sainte Bema est surélevée d’un escalier et est séparée de l’église principale par un chœur en bois.  L’autel est constitué d’une plaque de pierre renforcée par une colonne de marbre.     

Site archéologique de Kourion

Situé à l’Ouest du territoire, le site archéologique de Kourion est l’un des principaux sites touristiques d’Akrotiri. Il présente les restes d’une des principales cités-royaumes de Chypre dans l’antiquité et comporte des ruines s’étendant sur plusieurs époques.

Après avoir payé les 4,50 euros de droit d’entrée, nous prenons notre véhicule et devons parcourir un petit bout de route goudronnée pour rejoindre l’entrée officielle du site constituée d’un baraquement en dur dans lequel nous pouvons apercevoir une reconstitution intégrale de cet ancien royaume prospère.

Aux côtés de l’entrée, nous nous rendons aux abords du splendide théâtre gréco-romain, construit au IIe siècle après Jésus Christ, dans lequel nous assistons à la venue de plusieurs dizaines de militaires anglais qui découvrent les spécificités de leur territoire, fraîchement débarqués sur l’île.

Non loin du théâtre, nous admirons protégée par un porche en fer de couleur bordeaux, les vestiges de la « Maison d’Eustolios», une villa privée, convertie en un centre de loisirs au cours de la Période paléochrétienne. Ses vestiges consistent en quatre panneaux de belles mosaïques du Ve siècle ornant le sol de la salle centrale et en un complexe de thermes, construit sur un niveau plus élevé, auquel on accède par un escalier au nord du bâtiment.

A l’Ouest du site, après une marche de plusieurs minutes, le visiteur peut découvrir les vestiges des hypocaustes et une pièce chaude : « le caldarium » dont les bassins encastrés servant aux bains sont relativement en bon état.

Se trouvent également les ruines de deux maisons : la « Maison d’Achille» et la «Maison des Gladiateurs» comprenant d’autres mosaïques relativement bien conservées.

Non loin, dominent les vestiges de l’agora romaine dont la construction remonte aux débuts du IIIe siècle, comprenant des extensions plus récentes, au cours de la Période paléochrétienne. L’agora romaine est construite sur les ruines d’un bâtiment public antérieur, entourée de portiques bordés de colonnes en marbre de ses deux côtés. Au Nord-Est, se trouve une construction imposante de bains publics, un petit temple : « le Nymphaeum », dédié aux nymphes d’eau ainsi qu’une basilique paléochrétienne datant du Ve siècle avec un baptistère séparé sur le côté septentrional extérieur.

Lady’s Mile Beach

Portant le nom de la jument du gouverneur de l’île durant la domination britannique, un gouverneur qui avait l’habitude de se promener à cheval le long de la côte et située en face du grand lac salé, à l’extrême Est du territoire, Lady’s Mile Beach s’étend sur près de 5 kilomètres, alternant les plages publiques et les plages privées gérées par des établissements qui proposent outre une restauration, des activités balnéaires ainsi que des transats.

Lorsque nous arrivons aux abords de la plage, après avoir arpenté une route en sable compacté, nous rejoignons le club Oceania, dans lequel nous posons nos affaires et commandons un rafraîchissement, avant d’arpenter cette belle plage dont les tables se trouvent à proximité de l’eau.

Nous découvrons une côte dynamique, mais paradoxalement, bien moins bondée que les plages de la ville de Limassol, proches.

Le sable gris foncé longe des eaux de baignade cristallines, dont la température, du fait de leur faible profondeur, est réellement agréable. A l’extrémité Sud de la plage, les eaux de baignade sont encore moins profondes et le sable change de couleur pour devenir brun doré.

Après nous être baignés, nous rejoignons les douches présentes et nous pouvons nous changer dans les vestiaires mis à disposition des usagers.  La plage est surveillée par des maîtres-nageurs équipés du matériel de premiers secours d’avril en octobre.

Nous franchissons les limites de la plage privée et faisons connaissance avec deux pêcheurs qui tentent à plusieurs reprises de réussir leurs prises. Sans y parvenir toutefois.

Un peu plus au Sud, à moins de 2 kilomètres, la plage : « Button » est un appel à la solitude. Déserte, elle est constituée de belles dunes.

Temple of Apollo Hylates

Datant du VIIIe siècle avant Jésus-Christ et accessible à 2,5 kilomètres à l’Ouest de Kourion, le sanctuaire du temple d’Apollo Hylates est un site archéologique dont l’entrée coûte 2,5 euros. Il permet de découvrir l’un des principaux centres religieux de l’ancienne Chypre, dans lequel Apollon était vénéré en tant que dieu de la forêt.

En entrant sur le site, immédiatement sur le côté, il est possible de découvrir les vestiges d’un temple, dont des traces subsistent dans les fondations du temple actuel.

Non loin, se trouve un monument circulaire ayant été consacré aux processions autour d’un bosquet d’arbres sacrés. Le monument est intégré dans une cité qui s’est progressivement étendue dans le temps.

A l’Ouest, protégées par un support contenant un toit en tôle, des ruines de bâtiments comprenant des mosaïques et des murs porteurs apparents. Des fouilles ont permis d’exhumer des figurines en terre cuite et des poteries aujourd’hui exposées dans des musées internationaux.

Une longue rue, orientée du Sud au Nord, conduit au temple d’Apollon Hylates, dont une haute colonne semble perforer le ciel.

Chapelle Agios Dimitrianos

Au cœur du territoire, entre le site de Kourion et Akrotiri village, cette chapelle médiévale du XIIe siècle peu connue protège les voyageurs immigrés.

Dans un écrin de verdure, la chapelle est constituée d’une structure unitaire dont les pierres apparentes dénotent une préservation séculaire. La chapelle est protégée par une sorte de toit en plastique opaque.

Son intérieur sobre expose quelques icones peintes, disséminées sans réelle symétrie, lui donnant un côté attachant. La chapelle comprend une petite cloche en bronze qui se trouve juste à côté, une cloche maintenue par un support en métal moderne.

Marais Zakaki

Situé aux abords de la ville de Limassol, à proximité de la sortie du territoire, le marais de Zakaki permet de découvrir une faune et une flore impressionnante au travers d’une zone humide dans laquelle se nichent de nombreuses espèces : l’Aigrette garce, l’Ibis brillant, la Grue, la Grue demoiselle, la Practincole à collier,  l’Échasse à ailes noires, le Pluvier à collier et le Fuligule rouilleux, cette liste n’étant pas exhaustive.

Le site comprend une cabane en bois dans laquelle, après la montée d’une petite échelle, le visiteur se fond dans le décor. Après un temps plus ou moins long d’attente, l’observation de la nature n’étant pas une science exacte, il découvrira avec attention, les migrations en cours au travers des venues incessantes des oiseaux profitant de ce havre de paix.

Salt lake

Au cœur du territoire, non loin de la côte, le salt lake ou appelé également : « lac salé de Lemesos » du nom en Grec de la ville chypriote : « Limassol » voisine, est l’une des plus importantes zones humides de Méditerranée orientale. Il est bordé de roseaux sur son flanc Nord.

Constitué de 10,65 kilomètres carrés, l’étendue de ce lac sec une grande partie de l’année, possède des airs ou du moins des faux airs du Salar d’Uyuni en Bolivie, sans en posséder aussi bien les reflets que le charisme.

Il n’est pas cependant dénué d’intérêt, puisqu’outre les belles promenades qu’il donne à faire, il se rejoint facilement par son côté Est au travers de petites routes non balisées qui permettent de s’en approcher en voiture. Il convient néanmoins de prendre ses précautions pour ne pas trop circuler dessus, étant donné que les plaques de sel peuvent cacher des infiltrations pouvant être responsables d’embourbements.

Le lac qui possède une profondeur de 30 centimètres sur plus de la moitié de sa superficie, constitue une accueillante escale pour des milliers de flamants ainsi que d’autres oiseaux migrateurs : hérons, échassiers, sans être exhaustifs de novembre à mars. Ces volatiles se nourrissent d’une petite crevette de la famille des anostracés. BirdLife International estime qu’entre 2 000 et 20 000 flamants roses passent les mois d’hiver dans le lac.

Sa profondeur maximale est d’environ 1 mètre et son altitude minimale de 2,7 mètres sous le niveau de la mer.  Il est également possible de bénéficier d’une belle vue sur le lac depuis l’observatoire du Centre d’éducation environnementale d’Akrotiri.

Akrotiri Marsh

Situé au Nord de la chapelle Saint George, le marais d’Akrotiri également connu sous le nom de marais de Fassouri est une zone humide naturelle unique s’étendant sur une surface de 150 hectares.

Le marais est un site Ramsar, une zone importante pour la conservation des oiseaux (IBA) et une zone de protection spéciale (ZPS). Car il n’était pas entretenu, la prolifération des roseaux a entraîné une perte de diversité aviaire et végétale. Néanmoins depuis 2015, les autorités ont pris cœur à lui redonner un second souffle et nombre d’associations écologiques œuvrent à leurs côtés pour l’optimiser.

Le visiteur peut ainsi découvrir au cœur de ce marais, de nombreux mammifères et volatiles évoluant dans un véritable paradis naturel. Parmi eux, des oiseaux nicheurs : Canard rouilleux, Vanneau huppé, Échasse à ailes noires, Francolin noir, Blongios nain, Paruline roseau, Bergeronnette à tête noire et Canard rouilleux, une espèce dont la conservation est préoccupante à l’échelle mondiale.

Le marais d’Akrotiri est ainsi une escale migratoire importante, un bon site d’hivernage et également un site de reproduction unique pour les espèces d’oiseaux importantes pour la conservation.

Akrotiri village

Comptant près de 870 habitants et situé à 8 kilomètres au Sud de Kolossi et à 16 kilomètres à l’Ouest de Limassol, Akrotiri village est une petite commune coincée entre le lac salé et la piste d’aviation de la Royal Air Force.

Parmi les cinq communes du territoire de la Base militaire de souveraineté d’Akrotiri, le village est le seul à être entièrement sous contrôle des Britanniques et de leur force de police locale : la SBA Police. Tout en restant cependant soumis aux lois de Chypre et de l’Union Européenne.

Petit village traditionnel, il comporte quelques commerces ainsi que des restaurants. Ses habitants sont tous des civils, étant donné que le personnel militaire et civil britannique composé d’environ 2000 personnes réside près de la piste ou dans le cantonnement d’Episkopi.

Le village reste intéressant pour l’église de Timios Stavros, construite en son centre, sur un grand terrain plat.

L’église de couleur orange, construite au XXe siècle est, au travers d’un mélange de béton et de pierres, voûtée en berceau à nef unique avec une coupole centrale.

Ses côtés Nord, Ouest et Sud, sont couverts par des vérandas dont les piliers ont été construits en béton.  À l’angle Sud-Est de l’église se trouve un clocher à trois niveaux.

L’église qui s’aperçoit de loin comporte plusieurs entrées dont deux d’entre elles sont des portes en bois à double charnière. À l’intérieur, son sol est constitué de marbre mosaïque. La base est blanche, tandis que les couloirs sont recouverts de marbre rouge et noir.

Le rez-de-chaussée couvre une superficie totale de 200 mètres carrés. La mezzanine des femmes couvre une superficie totale de 50 mètres carrés et les passages couverts, une superficie d’environ 90 mètres carrés.

Le village contribue également à la préservation de la vannerie, l’un des plus anciens domaines de l’artisanat exploité sur le territoire. La matière première utilisée pour la fabrication des paniers comprend principalement des plantes trouvées dans les zones humides. Si les vanneurs sont aujourd’hui rares, l’exploitation d’une telle activité n’étant pas souvent rentables, il en subsiste néanmoins quelques-uns qui apprécient la visite des étrangers à qui ils aiment expliquer leur art.

Les autres sites incontournables

Au milieu des incontournables visibles, le territoire regorge de curiosités bien plus secrètes et souvent délaissés des touristes.

Les falaises Sud de la péninsule abritent ainsi le premier site archéologique connu de l’île, au travers de fouilles qui ont été effectuées sur la commune d’Aetokremmos. Ces recherches sur le site dont il ne reste que les vestiges, a permis de découvrir des ossements datant de 12 000 ans, essentiellement d’os d’hippopotames pygmées et d’éléphants pygmées.

Non loin, sur le site d’Aetokremmos, environ 1 500 tombes taillées dans la roche ont été découvertes, datant des périodes romaines, byzantines et paléochrétiennes.

Dans un registre différent, le site archéologique de Lamnia a permis d’apporter la preuve du développement humain du territoire lors de la période hellénistique.

Plus près de notre époque, Panagia Galoctotrofousa, comprend en ce qui le concerne, un bâtiment monastique daté du XIIe siècle.

Dans le domaine de la nature, les falaises d’Episkopi abritent la plus importante colonie de vautours fauves reproducteurs de l’île, tout en accueillant également des faucons d’Éléonore et des faucons pèlerins reproducteurs. Ces volatiles s’observent toute l’année.

Conclusion

A l’instar de nombreux territoires du monde, Akrotiri possède de nombreux trésors aussi bien naturels qu’architecturaux. Peu visité, puisque souvent oublié des touristes et des voyageurs, qui y mettent les pieds sans savoir réellement où ils se trouvent, Akrotiri est un peu une fusion entre le flegme du Royaume-Uni et le côté plus chaleureux offert par Chypre.

Nous avons passé un agréable moment sur ce territoire en profitant en plus des sites architecturaux et religieux découverts, de plages magnifiques peu fréquentées. A ne pas louper lors d’un voyage sur l’île de Chypre.