Bosnie-Herzégovine : Incontournables de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine

Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de fédération de Bosnie-et-Herzégovine qui couvre 51 % du territoire et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables.

Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.

La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.

Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.

Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits.

Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.

Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.

En ce qui concerne la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, nous avons découvert un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes à l’urbanisme fusionné entre l’Orient et l’Occident.

Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, ayant toujours en tête l’histoire tragique vécue lors de la guerre des Balkans, qui a porté un coup rude à son développement, mais qui ne l’a pas éteint, bien au contraire.

La fédération de Bosnie-et-Herzégovine occupe le Sud-Ouest et le centre de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons visité le pays qui couvre 51 % du territoire sur plusieurs jours et en plusieurs étapes.

La majeure partie de son territoire est occupée par les Alpes dinariques et est peu propice à l’agriculture. Bien que la mer Adriatique ne soit jamais loin de la majorité du territoire, la fédération ne totalise que 23 kilomètres de côtes dans le centre de la ville de Neum.

D’un point de vue global, le pays est sûr. Si certaines villes présentent encore les stigmates du conflit, au travers des mémoriaux, des cimetières et des impacts de balle sur les immeubles de la capitale, la modernisation entreprise est en marche et son développement touristique en favorise l’implantation.

Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général correct et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint et les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.

Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.

Pour tous ceux qui souhaitent voir l’intégralité de notre grand tour du pays, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant :  https://hors-frontieres.fr/bosnie-herzegovine-recit-de-voyage-de-la-ville-de-tuzla/

Pour tous ceux qui souhaitent découvrir en photos, notre deuxième incursion en fédération de Bosnie-et-Herzégovine, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/bosnie-herzegovine-recit-de-voyage/

 Tuzla

Avec ses 80 570 habitants, Tuzla est la troisième agglomération du pays. Ville industrielle située dans le Nord-Est, Tuzla est un symbole du multiculturalisme, du fait des excellentes relations qui existent entre les différentes communautés qui y vivent.

La ville de Tuzla se trouve à 237 mètres d’altitude, dans une plaine qui longe les pentes orientales du mont Majevica. Au Sud-Est, la ville est également entourée par les monts Ozren, Konjuh et Javornik.

En entrant dans la ville, nous faisons un arrêt à la cathédrale de la Dormition de la Mère de Dieu, une cathédrale orthodoxe construite en 1882 et qui au travers de sa façade claire et ses trois tours surmontées de croix, émerge et semble attirer tous les regards. Pourtant, l’église n’est pas la seule dans la ville. Une autre église orthodoxe est également prisée des touristes : « l’église Saint Georges » terminée en 1900 qui possède des fresques et un iconoclaste classé au patrimoine national.

La religion musulmane est également bien représentée. La mosquée de Turali-bey, construite en 1572, possède un cimetière et une turbe. La mosquée de Behram-bey, quant à elle, se trouve entourée d’un harem et possède un magnifique portail d’entrée sur son site, au niveau de la médersa. N’oublions pas les mosquées : « Blanche, de Husein Caus et de Mehmed-aga » qui suscitent  depuis quelques années, un intérêt croissant des visiteurs qui en apprécient l’authenticité.

En nous rendant dans le centre, nous ne pouvons pas louper le palais de l’éparchie de Zvornik, du début du XXe siècle, qui possède de nombreux biens mobiliers d’exception. Dans le domaine culturel, la ville détient les fonds et collections des archives cantonales, classées eux-aussi en tant que monuments nationaux. Tout comme les collections de peinture d’Ismet Mujezinovic et de Tito, exposées dans la Galerie internationale du portrait située dans la ville.

Parmi les bâtiments d’exception, citons : « l’Hastahana » un ancien hôpital et le patrimoine industriel encore existant de l’ancienne production de sel du territoire.

Le centre de la ville est l’endroit phare qui permet de rejoindre la majeure partie de ses monuments touristiques. Ainsi, nous nous rendons aux abords d’une fontaine qui borde une grande place ouverte à toutes les directions autour de laquelle, des enfants tentent de s’asperger avec de l’eau, en riant.

La place : « Trg Slobode » est entourée de nombreux bars et restaurants. Elle comprend également sur une bordure en herbe, un monument commémoratif constitué en une sorte de figure géométrique dirigée vers le ciel.

Dans un des renfoncements de la place, qui permet de rejoindre la rue juive : « jevrejska Ulica », nous découvrons une carsija, un monument ottoman emblématique du pays qui fait face à la mosquée : « Bijela Dzamija » une mosquée blanche dont la couleur sobre détonne dans un paysage urbain constitué essentiellement de maisons colorées.

Toujours sur la place, des vestiges protégés par des vitres posées à même le sol, exposent aux visiteurs, des ruines antiques de la ville Les fouilles qui les ont révélées ont permis de mettre à jour des objets archéologiques, exposés dans le musée municipal.

Aux abords d’un grand arbre, de nombreux locaux se protègent comme ils peuvent d’un soleil de plomb. Alors que les mères pianotent sur leurs téléphones portables, les enfants courent gaiement, insouciants.

En les rejoignant, nous faisons connaissance avec une vendeuse de rue dont l’odeur du fumet qui se dégage de bonnes gaufres en train de cuire, nous appâtent irrésistiblement.

Nous n’hésitons pas et nous commandons, outre des gaufres, des pommes de terre découpées de manière circulaire et qui une fois cuites dans l’huile, laissent sur le palais, un goût irrésistible.

La ville est entourée dans ses contreforts par un grand cimetière dont les tombes blanches au travers de leurs stèles semblent espacées de manière totalement symétrique. Nous nous recueillons un instant et tandis que nos yeux parcourent l’horizon, Tuzla se laisse découvrir sans pudeur.

Bugojno

Au centre de la Bosnie, sur la rivière Vrbas, à 80 kilomètres de la capitale et entourée par les monts Kalin, Rudina et Stozer, Bugojno est une petite bourgade tranquille de 17 202 habitants.

Dans le centre, la mosquée du : « Sultan Ahmed » construite en 1693 a su garder son charme avec son minaret en pierres qui semblent lissées et son petit toit en briques rouges.

A ses côtés, l’église catholique : « Saint-Antoine de Padoue » dénote un certain côté austère. Entourée de verdures, l’église qui célèbre nombre d’offices possède une façade blanche accentuée par un toit en tuiles noires.

Une autre église attire les regards : « l’église Ivana Krstitelja » qui avec ses deux tours et ses pierres apparentes semble émerger du paysage, pourtant montagnard, qui l’entoure.

Dans les environs de la ville, il est possible de découvrir le site archéologique de Crkvina à Cipuljic, un site dont l’origine remonte à l’Antiquité. A Pod, le site préhistorique découvert il y a peu permet de remonter encore plus loin dans le temps et de se rapprocher de nos premiers ancêtres.

Nécropole de Kučarin

Si le pays compte plusieurs milliers de : « stecci » un type particulier de tombes médiévales, la nécropole de Kučarin située sur le territoire du village de Hrancici, dans l’Est du pays en est une des plus connues et a été proposée pour intégrer la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco.

Ainsi, dans un paysage rural, la nécropole intègre près de 325 de ces tombes posées sur le sol et ornées de motifs décoratifs, qui sont apparues au XIIe siècle et permettent de se plonger dans des temps immémoriaux.

Relativement bien conservées, ces tombes médiévales sont intégrées dans un cimetière qui se découpe en rangées, une organisation structurelle coutumière en Europe depuis le Moyen-Âge.

Pour la plupart sculptés dans de la pierre calcaire et se répartissant selon plusieurs formes, les stećci présentent une grande diversité de motifs décoratifs et d’inscriptions qui témoignent à la fois des continuités dans l’Europe médiévale et de traditions locales particulières plus anciennes.

 Lac de Boracko

Alimenté par les eaux du glacier du mont Bjelašnica, le lac est un site de 26 hectares de baignade très fréquenté en été, s’étendant au travers d’une forme elliptique sur environ 790 mètres de longueur et 400 mètres de largeur avec une profondeur maximale de 17 mètres.

Situé à une altitude de 397 mètres dans un magnifique cirque et entouré par les monts :  « Prenj, Bjelašnica et Visočica » le lac Boračko a été créé par l’érosion glaciaire durant des millions d’années.

Non loin de la ville de Konjic, le lac est un trésor naturel ; son eau de couleur verdâtre est particulièrement appréciée et il se trouve dans une oasis de verdure, comprenant nombre d’infrastructures constituées essentiellement de bois permettant aux familles de profiter de pique-niques et d’effectuer de belles randonnées.

Outre le rafting sur la rivière Neretva et le canyoning dans la rivière Rakitnica, les visiteurs peuvent s’adonner au farniente sur des plages habilitées ; la pêche est une des autres activités pratiquées, grâce au foisonnement de poissons pouvant être trouvé dans le lac. Essentiellement des truites et des écrevisses.

Mostar

Considérée comme la plus belle ville du pays, Mostar située dans le Sud de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine compte 65 286 habitants et elle est découpée en deux secteurs : le Mostar moderne et le quartier du vieux pont de la vieille ville, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Après avoir garé notre véhicule aux abords du vieux centre et alors que nous rencontrons une vieille dame, vêtue comme les diseuses d’aventure d’antan, nous arpentons le long de la rive gauche de la rivière Neretva et découvrons les trésors uniques artisanaux proposés par des commerçants dont certains exposent leur art à la vue des visiteurs.

L’étoile de Mostar : « le pont Stari most » permet de rejoindre les deux secteurs de la ville. Constitué en pierres, l’ouvrage, conçu par l’architecte ottoman : « Mimar Hayruddin » et commandé par le sultan : « Suleiman le Magnifique » a été construit en 1566 pour remplacer un pont en bois qui enjambait la même section de la rivière. S’étendant sur 29 mètres et s’élevant à 21 mètres au-dessus du niveau de l’eau, il est utilisé comme tremplin par certains locaux qui s’adonnent à des activités extrêmes en vue d’impressionner les foules.

Passage obligatoire, nous dégustons dans le vieux bazar, un café bosniaque, élément phare du lien social dans le pays. Si nos papilles ne sont pas habituées à son goût très prononcé et si nous lui préférons un bon expresso, néanmoins, force est de constater qu’il provoque en nous un petit effet, servi dans un : « džezva » un pot en métal constitué d’un long manche, placé sur un plateau en bronze gravé avec une tasse en céramique appelée : « fildžan » des morceaux de sucre et un petit verre d’eau.

A la demande du serveur, nous versons le café dans une tasse, puis nous nous saisissons d’un morceau de sucre que nous frottons sur notre langue afin d’adoucir l’amertume de la boisson.

Aux abords de la rivière, la mosquée : « Koski Mehmed Paša » est l’une des six mosquées de la ville. Conçue en 1617, elle présente un extérieur austère avec un minaret en pierres apparentes et un toit en tôle. Son intérieur est riche en peintures murales et bien visible, une calligraphie islamique a été placée le long de son dôme. La salle de prière principale est parsemée de somptueux tapis sur le sol. Il est possible de grimper au sommet du minaret pour bénéficier d’un point de vue dégagé sur la ville.

Les autres mosquées intéressantes sont les mosquées : de « Karađoz-bey » construites en 1557, de « Hadži Kurt » datant de la fin du XVIe siècle et de « Roznamedži Ibrahim-effendi » chacune possédant des spécificités qui les rendent uniques.

La ville est également dotée en édifices chrétiens. Le palais épiscopal catholique, construit en 1906 vaut le détour. Tout comme le palais archiépiscopal orthodoxe, construit entre 1908 et 1910 et reconstruit en 2006-2007, qui présente malgré la modernité de sa rénovation, une architecture relativement bien restituée. N’oublions pas également la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité.

De son côté, dans le nouveau Mostar, l’église franciscaine : « Franjevačka crkva » possède le plus haut clocher du pays. Il est possible de grimper sur la tour de 107 mètres de hauteur, après avoir pris un ascenseur et en arpentant les 150 dernières marches pour bénéficier d’un point de vue intéressant sur la ville grâce à une plateforme vitrée qui expose un panorama à 360 degrés.

Si Mostar comporte plusieurs musées, plusieurs d’entre eux méritent une attention particulière. Le : « Old bridge museum » permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du pont Stari Most. Les musées : « Biscevic » et « Muslibegovic » comprennent quant à eux, des expositions et des objets ethnologiques uniques.

Nous décidons de visiter en ce qui nous concerne : « le Hamam Museum » qui comme son nom l’indique, expose de nombreux objets en lien avec ce bain à vapeur ancestral apprécié en Orient comme en Occident.

En arpentant les rues pavées dans le vieux bazar, nous découvrons une vie fourmillante qui vit autour de nous.  Deux jeunes filles se câlinent amicalement, tandis que des touristes émergent de partout. Les vendeurs sont nombreux et certains d’entre eux rivalisent d’imagination pour attirer le chaland.

Pendant ce temps, en contrebas, nombre de locaux se détendent sur de gros rochers aux abords directs de la rivière. Certains enfants jouent en sautant dans l’eau. Ils éclaboussent leur mère qui lève la main. Sans parvenir à les entendre, nous imaginons aisément les mots qui sortent de leur bouche.

Nous découvrons ensuite, nombre de monuments incontournables. La tour de l’Horloge datant de 1636 se dévoile au travers de ses vieilles pierres alors que la fontaine de la place Musalla appelée également : « fontaine de Muhamed-bey Alajbegović » permet de profiter d’un art architectural un peu plus récent, la fontaine datant du XIXe siècle. Nous terminons par le pont : « Lucki Most » construit en 1913, qui nous permet d’apercevoir : « Stari Most » de face, ce qui donne à la ville son potentiel de petit village avec du caractère.

Jajce

En entrant dans cette ville qui se trouve en Bosnie centrale, nous parcourons une longue route après le panneau d’entrée, avant de rejoindre un centre de près de 8787 habitants. Il faut dire que cette ville, candidate pour intégrer la liste du patrimoine mondial de l’Unesco possède des trésors touristiques exceptionnels.

C’est ainsi que notre premier arrêt concerne la chute Pliva, au confluent de la rivière éponyme et du Vrbas, qui mesurent 22 mètres de hauteur. Les chutes sont positionnées à proximité de l’entrée, de la vieille ville, qui se dévoile sur le petit monticule rocheux qui la porte, surplombée d’une magnifique forteresse qui lui donne ce cachet unique de ville fortifiée.

La forteresse de Jajce est intégrée dans un complexe médiéval construit au XIIIe siècle. Le château royal du XVe siècle qui s’y trouvait autrefois a été le siège du royaume de Bosnie pendant 40 ans, de 1421 jusqu’à sa chute aux mains de l’Empire ottoman.

Aujourd’hui, la forteresse comporte des murs défensifs, des bastions et deux tours dans un excellent état. Les visiteurs entrent dans le complexe par un portail gravé comportant des insignes royaux sculptés dans le grès.

Sur la route, à flanc de colline : « la mosquée de Dizdar » est située sur le chemin menant vers la forteresse de la ville. Construite en 1812, elle présente la particularité de ne pas avoir de minaret.

Juste en dessous de la forteresse : « l’église Sainte-Marie » construite au XIIe siècle est une autre visite incontournable du secteur. En ruine, le bâtiment est constitué de l’intégralité de sa structure, un peu comme une sorte de coquille vide, mais les vestiges présents permettent de se représenter fidèlement le faste de cet édifice ayant joué un rôle important dans l’histoire du pays, le dernier roi, Stjepan Tomasevic ayant été couronné en son sein. L’église fermée au public du fait de la dangerosité du site, est attachée au beffroi de Saint-Luc.

En entrant dans le vieux centre, aux abords de la chute Pliva, après, avoir traversé un pont et rencontré de nombreux touristes dont certains se ruent pour acheter une glace chez un petit commerçant qui propose en outre du pop-corn, nous découvrons une ville caractérisée par une symbiose réussie entre des maisons anciennes et des commerces de proximité qui en dynamisent la portée.

Le centre comporte ainsi de vieilles bâtisses inscrites sur la liste des monuments nationaux. Parmi lesquelles, il est possible de citer : « la maison d’Omer Bey, la maison Burić, la maison Kršlak, la maison Kršlak et la maison Sarač »

Le long d’un chemin en pierres apparentes, la fontaine Hafizadić construite en 1845 permet d’admirer la finesse de ses gravures dont la subtilité des ornements se retrouve sur certaines des tombes du cimetière catholique de Hrast, établi à partir de 1719.

La mosquée « Esma Sultanija » vêtue de blanc est le plus bel édifice religieux de la ville. Edifiée en 1750, elle fut détruite durant la deuxième guerre mondiale, puis reconstruite, une reconstruction qui lui donne un certain côté moderne intéressant.

Toujours dans le vieux centre, le musée ethno réparti sur deux niveaux permet de présenter aux visiteurs, l’histoire locale à travers une exposition d’objets précieux, principalement des costumes et des appareils de tissage. Une petite collection de radios yougoslaves est exposée dans la pièce voisine.

Après avoir effectué une belle visite du vieux centre, nous nous rendons aux abords des catacombes, non loin desquelles, un homme coupe du bois.

Nous rejoignons une petite place surmontée d’une grande tour et entrons dans les souterrains pour y découvrir plusieurs petites chambres caverneuses taillées dans le granit qui servaient d’église clandestine et de crypte au XIVe siècle.

Sur les parois rocheuses, dans la chambre basse, un crucifix en pierre sculpté sur un petit autel apporte un côté pieux à l’ensemble.

La cascade de Kravica 

A 10 kilomètres au Sud de Ljubuški, nous entrons sur le site de la cascade de Kravica, et laissons notre véhicule sur un grand parking, qui dénote au travers de sa taille, les possibilités d’accueil d’un large public.

Après avoir payé les quelques euros de droits d’entrée, il nous faut arpenter un chemin durant une quinzaine de minutes pour commencer à entendre le bruit de l’eau de cette chute exceptionnelle, véritable paradis pour les amateurs d’une nature sauvage.

La cascade de Kravica est une grande cascade de tuf sur la rivière Trebiža, que nous longeons après avoir descendu une dernière série d’escaliers sur un chemin balisé entouré de barrières vertes auxquelles se tenir, accompagnés par le son de l’écoulement de l’eau qui parvient jusqu’à nos oreilles.

Arrivés en contrebas, le spectacle que nous découvrons nous fige immédiatement. Nous sommes entourés d’une chute d’eau d’environ 25 mètres dont les filets d’écoulement laissent apparaître plusieurs bandes de roches.

L’eau se jette dans un bassin de 120 mètres de rayon, bassin dans lequel sa température un peu fraiche ne déroute pas plusieurs baigneurs qui y nagent. Il faut dire que le site est particulièrement apprécié par les visiteurs qui peuvent y trouver toutes les infrastructures requises pour y passer une agréable journée. A plusieurs endroits, nous pouvons y découvrir des restaurants, des bars et des zones de pique-nique populaires.

Un petit pont en bois permet de traverser une partie du plan d’eau et de rejoindre les chutes au plus près. En nous rapprochant des parois, nous sommes aspergés par des embruns qui s’additionnent sur notre peau, nous obligeant nous aussi à tester cette eau qui nous glace le sang mais à laquelle nous nous habituons rapidement.

Aux abords de la chute de Kravica se trouvent également une petite grotte avec des stalactites en carbonate de calcium et un ancien moulin.

Villages de Čuhovići et de Lukomir

Situés non loin de Konjic, les villages de Čuhovići et de Lukomir semblent être tout droit sortis d’un conte de fée. Avec leurs maisons de pierres et leurs toits construits avec les moyens du bord, le visiteur qui en arpente les petites rues en terre battue en prend plein les yeux.

Nichés dans une vallée en contrebas de moyennes montagnes, les deux villages peuplés d’à peine 150 habitants ont su conserver leur âme d’antan.

Le village de Lukomir est inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays. Il faut dire que constitué de 46 maisons, de 49 bergeries, d’une ancienne école, d’une mosquée et de 2 nécropoles, il possède un patrimoine touristique indéniable.

Čuhovići, quant à lui n’est pas inscrit sur la liste des monuments nationaux, mais il n’en est pas dénué d’intérêt, sa véritable richesse étant la structure vierge d’une architecture figée dans le temps et qui n’a pas été dénaturée par la modernité. Des conditions de vie rudes, mais authentiques.

Zenica 

Quatrième ville du pays comptant près de 73 741 habitants, Zenica se trouve dans le centre de la Bosnie-Herzégovine à environ 50 kilomètres au Nord de Sarajevo ; elle est établie dans la vallée de la rivière Bosna.

La ville dégage ce côté tranquille des petites bourgades de campagne ; en rejoignant le centre, après avoir longé la rivière qui permet de belles promenades, le visiteur peut découvrir : « l’église de la nativité de la Mère de Dieu » une église orthodoxe construite en 1883, qui dénote un certain côté austère au travers de sa façade jaunie, à la fois par l’utilisation d’une peinture craquelante et suite aux affres du temps qui passe.

Dans le cœur de la ville : « l’église catholique Saint Elie » présente une attractivité supérieure. Construite sur la base d’un clocher, sa couleur bleue détonne dans le paysage urbain, un bleu encore accentué par son toit en brique rouge, qui lui permet d’être vue de loin.

Pour les musulmans, la ville est dotée de la mosquée du sultan Ahmed, construite en 1675 et remaniée par la suite, qui comporte une école coranique dans laquelle étudient de nombreux élèves. Dans la ville se trouve également une autre mosquée : « la mosquée Sejmen » datant de la période ottomane, dont il ne reste que des vestiges.

Parmi les monuments qui suscitent un intérêt, citons l’ancienne synagogue, l’usine à papier Papirna et la plaque du grand juge Gradesa qui remonte au XIIe siècle et qui est conservée dans le musée municipal, un musée qui au travers de ses expositions, permet d’en apprendre un peu plus sur la région. Non loin de la ville, la forteresse de Vranduk, une forteresse qui remonte au Moyen-Âge possède des ruines visitables.

Pyramides de Bosnie

Considérées par certains comme étant un phénomène naturel et par d’autres comme étant de nature humaine, les pyramides de Bosnie sont situées près de la ville de Visoko, au Nord-Ouest de Sarajevo.

De manière générale, elles présentent la forme d’un groupe de chevrons, formations géologiques présentant une face plate en forme de semelle de fer à repasser. Quelle que soit leur origine, les pyramides ne laissent pas indifférents et présentent quelques caractéristiques qui les rendent uniques.

Parmi ces 5 pyramides, l’une d’entre elles : « la colline de Visočica » appelée également : « pyramide du soleil » est haute de 213 mètres et représente l’ancien centre de la capitale médiévale bosnienne : « Visoko » où résident les fondations d’un ancien château Ottoman, dont il ne reste aujourd’hui que les bases d’une tour et d’un mur.

Sur le sentier menant à leur sommet, il a été découvert plusieurs chemins constitués de blocs de grès. A l’instar des pyramides, ces chemins revêtent selon les scientifiques deux origines : naturelle ou humaine. Naturelle car les blocs les composant résulteraient du déplacement des plaques tectoniques et humaines car selon une datation au carbone 14 réalisée, ces blocs auraient plus ou moins 30 000 ans, une bizarrerie historique qui ne devrait pas exister, l’Europe à cette période n’étant pas peuplée de bâtisseurs, mais plutôt de cueilleurs.

En outre, selon certains, des études aux rayons X ont permis de mettre à jour sous les pyramides, des réseaux de tunnel de plusieurs kilomètres de longueur et variant en profondeur entre 5 et 350 mètres. Dans ces tunnels, ont été découvertes des plaques de céramique, un matériau qui n’existe pas à l’état naturel.

Neum

Seule ville du pays ayant accès à la mer Adriatique, Neum possède 21 kilomètres de côte et elle est peuplée de 3236 habitants.

Si Neum présente peu d’intérêts touristiques, elle est une station balnéaire réputée puisque détentrice de près de 5000 lits pouvant accueillir autant de visiteurs sur une côte ne comportant pas de sable, mais majoritairement du béton.

Les environs de la ville comprennent en ce qui les concerne, plusieurs sites d’intérêts. La forteresse de Hutovo sur le territoire éponyme présente les vestiges d’une ancienne fortification du XVIII e siècle dont les ruines permettent d’admirer une tour ainsi que les murs porteurs dont certains pans se sont entièrement écroulés. A 2 kilomètres de Neum, le site archéologique de Vranjevo Selo remonte à l’Antiquité et les villages de Brstanica et de Glumina possèdent des nécropoles tout aussi anciennes.

Počitelj

Souvent et à juste titre, considérée comme un musée en plein air, Počitelj situé dans le Sud du pays et peuplée de 870 habitants, est un village de pierres à flanc de colline dont l’origine remonte au Moyen-Âge.

Fortifié et occupé par les forces bosniaques, ottomanes et austro-hongroises, le village permet d’être plongé dans le passé en étant transporté dans une bourgade authentique ayant su résister aux affres du temps et aux attaques belliqueuses.

La forteresse de Počitelj, construite en 1444, est l’un de ses principaux centres d’intérêt ; outre le point de vue sur la vallée de la Neretva qu’elle offre, elle façonne le secteur municipal en l’entourant d’un mur de pierre comportant des bastions. L’entrée dans Počitelj s’effectue au travers de deux portes principales aux abords desquelles se trouvent de nombreux cafés et boutiques de souvenirs. Le Kulina, le Bastion des Pilavdzics et le Bastion du Pacha se trouvent tous le long du périmètre du complexe, entre les deux portes. Il est possible de grimper au sommet des tours de guets encore présentes.

Dans la bourgade qui dévoile son potentiel à chaque rue, en représentant une véritable carte postale animée, les vestiges d’un hammam construits par des artisans d’Istanbul et alimenté par l’eau de la rivière voisine. Abandonné tel quel, il dévoile ses dômes recouverts de plomb gravement endommagés. Le hammam se trouve à proximité du bazar, qui comprend des boutiques orientales, une grande auberge et les anciens bains publics. Si l’auberge a été réhabilitée et intègre un restaurant, les autres édifices ne sont pas exploités pour une utilisation autre que ce qu’ils sont.

La mosquée de « Šišman Ibrahim Pacha » également connue sous le nom de mosquée de Hadži Alija, a été construite en 1562 et 1563 ; endommagée pendant la Guerre de Bosnie, elle a été restaurée et expose aujourd’hui un dôme nu et des panneaux muraux d’origine. À l’intérieur, la salle de prière principale est entourée de belles pierres apparentes et sur son sol, sont posés de larges tapis en provenance de Perse.

Le village de Počitelj possède une colonie d’artistes, créée en 1961, qui est installée dans la « maison Gavrenkapetanović » le plus grand ensemble de bâtiments de style ottoman dans la localité.

En se promenant dans le village, le visiteur pourra découvrir de belles demeures aujourd’hui, habitées et constituées de pierres et masquées par de lourdes portes en bois. Derrière ces portes, des petits jardins permettent à leurs propriétaires de faire pousser leurs productions pour une consommation personnelle.

Dans les hauteurs, la tour horloge, appelée également : « tour de Gavrankapetan » émerge au travers de sa conception octogonale. Construite durant le XVIIe siècle et ayant souffert des intempéries et des batailles ayant frappé la bourgade, elle comporte un mur un peu gondolé et peut être gravit pour permettre au visiteur de bénéficier d’un panorama étendu sur le village.

Jablanica

Petite ville de 4202 habitants située entre Sarajevo et Mostar, au bord de la rivière Neretva et entre les monts Čvrsnica et Prenj, Jablanica est surtout connue pour son lac artificiel créé en 1953.

Néanmoins, en se trouvant dans le parc de Blidinje, la ville est un véritable point de chute pour de nombreux touristes qui y trouvent une série d’infrastructures de bonne qualité.

Dans son beau petit centre, outre une belle église et une mosquée, le visiteur peut découvrir l’ensemble commémoratif de la bataille de la Neretva, un site qui expose dans un bâtiment dédié comprenant sur une façade blanche, les noms de l’œuvre peint en rouge, plusieurs expositions dans un musée permettent de revenir sur un conflit important ayant eu lieu durant la seconde guerre mondiale.

Le site permet d’avoir accès également au célèbre pont détruit et encore présent dans la rivière éponyme, qui donne à l’ensemble un côté intemporel, plongeant immédiatement le visiteur dans ce conflit guerrier dont les combats terribles ont fait rage en 1943 entre les résistants yougoslaves et les forces allemandes.

Dans les environs, la nécropole de Dugo polje située au pied du mont Vran, abrite 150 stećci, un type particulier de tombes médiévales. D’autres nécropoles se trouvent dans la municipalité : Risovac, qui compte 41 stećci ou Ponor, qui en compte 21. Non loin, le site de Sovići, comporte des tumuli préhistoriques et une nécropole médiévale relativement bien conservés.

Blagaj 

Petit village se trouvant non loin de Mostar, Blagaj est un incontournable dans le pays, puisqu’il en est souvent le visage. Il faut dire, qu’au travers de ses 2684 habitants et un ensemble naturel et architectural du village inscrit sur la liste des monuments nationaux, le village ne manque pas de touristes qui aiment s’y faire photographier.

Ainsi, en bordure de la plaine de Bišće, au Sud-Est du bassin de Mostar, le village qui est traversé par la rivière Buna, un affluent de la Neretva, émerge telle une illusion optique. Comportant une belle mosquée, la ville possède ses deux rives rejointes par plusieurs ponts, qui permettent de bénéficier d’une vue splendide sur la grotte de de Ševrljica à proximité de laquelle a été construit un monastère pour derviche appelé également : « un tekké »

Le monastère tout de blanc constitué accueille des pèlerins et de son intérieur, il est possible de bénéficier d’une des plus belles vues sur les sources de la Buna, qui au travers d’un bleu éclatant se rejoignent dans une sorte de lac aux abords de l’entrée de la grotte, qu’il est possible de visiter en petit bateau.

En faisant face à la caverne que le visiteur peut considérer tout droit sorti d’un roman, quelques petites chutes accentuent encore un peu plus la beauté d’un paysage consubstantiel. Non loin, la grotte Zelena pećina, également classée au patrimoine national peut être visitée à pied et possède un site archéologique qui a donné lieu à de grandes découvertes historiques.

Le village est surmonté d’une belle forteresse qui a su conserver son charme d’antan.

Le parc naturel de Blidinje

Situé dans le cœur du pays et entouré de de trois chaînes de montagnes : « Čvrsnica, Čabulja et Vran » le parc de Blidinje peuplé de pins à écorce blanche endémique comprend le lac éponyme, apprécié des visiteurs.

Le parc qui permet d’effectuer de belles randonnées est composé d’une grande variété d’espèces de plantes méditerranéennes et de plantes de montagne : « Petteria ramentacea, Grabovica, edelweiss, gentiane de printemps (Gentiana verna), gentiane des Alpes dinariques (Gentiana dinarica), gentiane jaune (Gentiana lutea) et Sibirea croatica » la liste n’étant pas exhaustive.

En arpentant de beaux sentiers, le visiteur pourra rejoindre les gorges de la Neretva ou la gorge de Diva afin de découvrir des paysages escarpés, dont le vent et les intempéries ont travaillé la roche pour leur donner la forme de hautes falaises.

Parmi les espèces animales qui vivent dans le parc figurent des ours bruns, des chamois, des lièvres, des renards, des sangliers, des belettes (Mustela nivalis) ou encore des écureuils. Parmi les espèces d’oiseaux, se trouvent :  le pipit rousseline (Anthus campestris), l’alouette des champs (Alauda arvensis), le goéland pontique (Larus cachinans), la corneille mantelée (Corvus cornix), le héron cendré (Ardea cinerea) et la bergeronnette printanière (Motacilla flava).

La grotte de Vjetrenica 

Plus grande grotte de Bosnie-Herzégovine, Vjetrenica qui se trouve au cœur de la chaîne de montagne des Alpes dinariques est aménagée pour le tourisme et contient une grande diversité d’espèces cavernicoles. Vjetrenica se trouve près du village de Zavala, dans la municipalité de Ravno, dans le Sud du pays.  Elle est surtout appréciée pour ses manifestations karstiques. D’une longueur de 6,3 kilomètres, elle s’ouvre au public seulement au travers d’une partie de ses souterrains, qui selon les scientifiques pourraient s’étendre jusqu’à la mer Adriatique.

En entrant à l’intérieur, le visiteur est pris dans un courant d’air froid, puis intègre la galerie principale de la grotte en arpentant un sentier éclairé comprenant une barrière en aluminium à laquelle il est possible de se tenir pour ne pas glisser sur un sol souvent humide.

Dans ses renfoncements, la vue de cours d’eau et de lacs souterrains dont les stalagmites se reflètent en y profitant de cet effet miroir sublime, permet de vivre un moment irréel et de bénéficier d’une nature à couper le souffle.


Konjic

Bercé sur les deux rives de la Neretva et entourée par les monts Prenj (2 102 mètres),  Bjelašnica (2 067 mètres) et Bitovnja (1 744 mètres), Konjic est peuplée de 11 165 habitants.

Elle est traversée par de beaux petits ponts qui lui donnent un charme bucolique. Son centre agréable, comprend plusieurs monuments fortement intéressants, dont des pierres archéologiques du parc de Varda qui sont exposées sur une petite estrade circulaire avec en arrière-plan, un paysage montagnard qui s’étend à perte de vue.

La ville comporte l’église Saint Basile le Grand, ainsi que la mosquée Junuz-Caus datant de 1579. Ces deux édifices religieux sont visitables, tout comme le monastère franciscain de la ville. L’autre mosquée : « Gornja Mahala » est également un incontournable.

Si la ville expose des collections de gravures sur bois au musée Mulicev Rekord, la culture au sein de la ville est présente dans de nombreuses rues au travers de vestiges et de statues. Ainsi, le temple antique de Mithra est un incontournable à ne pas louper.

Les alentours de la ville comportent nombre de sites touristiques qui méritent d’être découverts. Ainsi, à Gorani, Dolovi, Razici, Vrbljani, Borci et Doljani, il est possible de voir des nécropoles datant du Moyen-Âge. Pour les amateurs d’un tourisme plus vert, les lacs de : « Boračko,  Blatačko et Uloško » sont des merveilles naturelles préservées.

Vallée de la Neretva

Paysage naturel considéré comme le plus beau du pays, la vallée de de la Neretva qui longe la rivière éponyme longue de 230 kilomètres prend sa source dans les montagnes des Alpes dinariques à 1220 mètres d’altitude aux abords de Jabuka.

En réalité, la rivière se forme à Konjic pour ensuite descendre en aval vers Jablanica et son lac, puis vers Mostar avant de rejoindre la Croatie. Au Nord, la rivière forme des gorges étonnantes tandis qu’au Sud, dans la partie croate, la vallée est nettement plus large et forme même des deltas.

Afin de découvrir les merveilles proposées par cette vallée, il convient de longer la portion de la route E73/M17entre Konjic et Metković, un petit village de Croatie.

Les villes et attractions touristiques sont nombreuses. Dès le début de la route, Lukomir et Čuhovići, deux vieux villages isolés dans les montagnes bosniaques permettent d’effectuer un véritable bond dans le passé. Un arrêt ensuite au lac de Jablanica permettra de découvrir une eau d’un bleu éclatant, à la limite de l’irréel. Il est possible d’y nager ou de le parcourir en bateau.

La vallée englobant également les villes de Mostar, de Blagaj et le site des cascades de Kravica, la manière la plus intéressante pour découvrir cette vallée reste de s’arrêter au grès de ses envies pour en découvrir les intérêts hors des sentiers battus. La rivière traverse ainsi nombre de champs qu’elle irrigue en transperçant des petits villages pour venir abreuver des vignobles qui s’étendent à perte de vue. Sur certains de ses bras, la rivière dévoile une eau d’un vert qu’il est possible d’arpenter en : «  trupica » les petites barques traditionnelles du secteur.

Velika Kladuša

Petite ville frontalière de la Croatie et peuplée de 5009 habitants, Velika Kladuša, ancienne capitale autoproclamée de la Province autonome de Bosnie occidentale qui n’existe plus aujourd’hui, possède à premières vues, peu d’intérêts. Ses maisons en plein cœur de son centre sont grises et elle ne dénote pas un côté particulièrement attractif.

Néanmoins, cette petite bourgade est construite sous une belle forteresse en pierres taillées et admirablement bien conservée, une forteresse dans laquelle se trouve un restaurant et qui est entourée d’un petit parc agréable dans lequel, il est possible d’effectuer une petite promenade pour découvrir, disséminés, quelques artefacts belliqueux rouillés suite à leur exposition à l’extérieur. Une belle vue sur les contrebas de la ville apporte un plus indéniable à cette découverte, qui plus est lorsque les maisons qui se dessinent dans la vallée représentent une sorte de domino géant intéressant.

La ville comporte une église orthodoxe datant de 1901 : « l’église Saint Georges » ainsi qu’une mosquée : « la Gradska Dzamija » qui date de la même année et présente un beau minaret en pierres apparentes.

Dans le centre véritablement verdoyant, sont disséminées à plusieurs endroits, des petites statues agréables à regarder. Plusieurs places sont ainsi marquées par des monuments commémoratifs, entourées de commerces. La ville comporte un parc : « le parc Mujo Hrnjica » apprécié par les locaux.

Les Kameni svatovi

Aux abords de la ville d’Okoliste, réellement mal indiquées, les Kameni svatovi sont des manifestations géologiques de roches ayant été façonnées par l’érosion et suite à un travail constant sur plusieurs centaines de milliers d’années, les intempéries et le vent ayant permis à ces pics éparpillés, d’exister.

En intégrant une route de campagne, le visiteur parvient jusqu’à un site en entrée libre, qui permet de dévoiler ce paysage verdoyant dans lequel, ces manifestations naturelles émergent.

En contrebas d’une sorte de petite colline emplie d’arbres touffus, il est possible de bénéficier d’une vue panoramique sur les pics acérés. Ce travail précis de la nature est surprenant, quand bien même le site ne met pas en évidence ces sculptures naturelles et sauvages uniques dans le pays.

Cazin

Située à 15 kilomètres de la frontière avec la Croatie, Cazin, peuplée de 14 387 habitants est traversée par la rivière Bosanska Otoka.

Comme nombre de villes bosniaques, Cazin possède une belle petite forteresse qui la surplombe et lui permet de bénéficier de cette aura de ville fortifiée attractive. Avec ses vestiges qui permettent aux visiteurs de bénéficier de belles vues sur la vallée, la forteresse est un incontournable qu’il convient de ne pas manquer.

La ville est entourée de plusieurs bourgades qui possèdent également leur propre forteresse, inscrite définitivement ou provisoirement sur la liste des monuments nationaux. Parmi elles : la forteresse de Bijela Stijena, la forteresse d’Ostrozac et celle de Pecigrad sont les plus visitées. A Pecigrad, il convient de découvrir également : « les Niçans » des tèles funéraires ottomanes de la famille Kajtezovic.

Si la ville comporte un beau petit centre moderne, elle comprend deux bâtiments d’exception. La maison de Nurija Pozderac, construite vers 1820 a été conservée telle quelle. Rénovée pour lui donner un soubassement solide, elle présente le cachet agréable des constructions d’antan. Ce qui est le cas également de la maison d’Ibro Alagic, qui elle date de la première moitié du XIX e siècle.

Dans le cœur de la ville, constituée par une omniprésence de parcelles verdoyantes qui donnent à l’ensemble un côté mosaïque intéressant, l’hôtel de ville est surplombé d’une belle mosquée. Un peu plus loin, une église orthodoxe sans grande particularité accueille les visiteurs.

Trebevic

Trebevic est l’une des trois montagnes qui entoure la ville de Sarajevo, connue principalement pour avoir abrité les infrastructures des jeux olympiques de 1984 et dont il ne reste aujourd’hui, que des ruines utilisées par les amateurs d’urbex et d’afficionados de sports extrêmes.

Le site qui peut être rejoint en voiture ou par un téléphérique, comprend sur plusieurs hectares, des restes d’habitation ainsi qu’une piste de bobsleigh, qui recouverte de graffitis est un royaume pour les amateurs de sensations fortes qui en empruntent le béton pour tenter des figures périlleuses à grande vitesse.

Sur le site dont les installations ont été le théâtre du siège de Sarajevo durant la guerre de Bosnie entre 1992 et 1996, il est possible de trouver des panneaux indiquant la présence de mines, ce qui intensifie le sentiment sordide des lieux.

Néanmoins, précisons que les autorités locales se trouvent actuellement dans une phase de réhabilitation des infrastructures, en partenariat avec des initiatives privées. Ainsi, certains amateurs de VTT ont déjà créé un parcours de descente de montagne pour en faire vivre le patrimoine du mont Trebevic, ce qui permet de profiter de l’ambiance unique d’une forêt dense et touffue qui a fait la renommée de ce site rare aux portes de la ville la plus peuplée du pays.

La cascade Pliva

Située en plein cœur de la ville de Jajce, la cascade Pliva qui mesure 22 mètres de hauteur est un incontournable que nous ne pouvions pas manquer, considérée comme une des plus belles merveilles naturelles du pays.

En nous approchant du vieux centre, nous nous présentons sur une sorte de niveau supérieur afin d’obtenir une vue dégagée sur la cascade formée il y a plus de 50 000 ans, derrière laquelle émerge la ville.

Dans une sonorisation tonitruante, nous assistons en contrebas, au déversement de plusieurs milliers de litres d’eau à la minute.

Outre l’enivrement visuel qu’elle propose, la cascade inscrite sur la liste indicative de l’UNESCO est la seule au monde à être située dans un centre-ville.

En descendant toute une série d’escaliers pour rejoindre une plateforme au plus près de la chute, nous prenons conscience de la beauté des lieux.  Créant un estuaire à l’endroit où la rivière Pliva se jette dans la rivière Vrbas, le site est entouré d’une verdure luxuriante.

À une distance de 5 kilomètres de la ville, les eaux de deux lacs : « les lacs de Pliva » sont utilisés comme ressource hydroélectrique essentielle au secteur. Des moulins à eau, appelés : « Mlinčići » constituent une autre attraction entre les deux lacs.

En plus de nombreux sports nautiques pouvant être pratiqués, la pêche est très populaire sur la rivière Pliva et ses lacs, du fait de la présence de 26 espèces de poissons. En août, la ville attire des foules importantes pour assister à un championnat unique de sauts de falaise.

Forteresse de Stolac

Dans la ville de Stolac, la forteresse éponyme se dresse dans le Sud du pays et surplombe cette petite bourgade de moins de 4000 habitants, traversée par la rivière Bregava, un affluent gauche de la Neretva.

Inscrite sur la liste des monuments nationaux, la forteresse, fondée par l’empereur Constentin au Ve siècle, se trouve sur un éperon rocheux. Admirablement conservée, après avoir subi plusieurs rénovations, elle est constituée de plusieurs tours et de murs apparents.

Occupée successivement par les Slaves, les Illyriens, les Romains, les Bogomiles, la forteresse comptait au XVIIe siècle près de 12 tours, faisant de la ville, la municipalité la mieux protégée du pays.

De la forteresse pouvant être rejointe par une petite route, la nature luxuriante se dévoile et permet aux visiteurs de découvrir que les murs de ce colosse aux pieds d’argile se dégradent ; les pierres de loin qui paraissaient lisses sont en réalité usées par le temps et ce fort si vaillant semble subir difficilement les affres du temps qui passe.

Dans les environs de la ville, il est possible de visiter une autre forteresse à Vidoska et un site archéologique de la communauté illyrienne à Osanici. Près de 1500 tombes ont été répertoriées dans les environs, dont les plus connues sont regroupées dans les nécropoles de Radmilja et de Boljuni.

Medjugorie

Situé dans le centre du pays et peuplée de 2306 habitants, Medjugorie est surtout connue pour être un centre de pèlerinage catholique important.

En 1981, la « Vierge Marie » est apparue à 6 croates d’Herzégovine et dès lors, ce miracle a entraîné la création d’un nombre important d’hôtels, qui accueillent plusieurs millions de pèlerins chaque année.

Si la ville comporte un beau petit centre fréquenté, c’est surtout l’église Saint-Jacques construite en 1969 et classée au titre des Monuments Nationaux qui attire les regards, puisqu’elle est le siège des pèlerinages.

L’église, qui est devancée par un autel représentant : « la Vierge Marie » face auquel les pèlerins adressent leur prière, est constituée de deux tours suivant un plan carré. Entre les tours se trouve une entrée à trois portes dans le tympan au-dessus de l’entrée centrale.

La nef de l’édifice est divisée en sept travées, elles-mêmes divisées par des piliers. L’intérieur sobre de l’église est illuminé par de nombreux vitraux qui se trouvent juste sous le plafond.

Sur la colline dominant la ville, se trouve une grande croix visible au loin. D’autres monuments liturgiques sont implantés sur l’autre colline du secteur : « la colline de Krizevac »

Sarajevo

Située dans le centre du pays, Sarajevo est le cœur économique, politique et culturel de la Bosnie-Herzégovine.

Peuplée de 405 000 habitants approximativement, Sarajevo est parfois appelée la « Jérusalem de l’Europe » car les quatre grandes religions monothéistes cohabitent ensemble, en harmonie.

Quand bien même la ville a subi une grande destruction durant la guerre de Bosnie et qu’elle en porte encore aujourd’hui les stigmates, au travers notamment des impacts de balles encore présents dans les murs, Sarajevo possède la croissance la plus rapide du pays.Désignée en 2019, ville créative de l’UNESCO pour placer la culture au centre de ses stratégies de développement, Sarajevo possède des trésors architecturaux, au cœur des Alpes dinariques. Elle est entourée de collines densément boisées et de cinq sommets, dont les plus élevés sont : le mont Treskavica qui atteint une altitude de 2088 mètres, Bjelašnica (2 067 mètres), Jahorina (1 913 mètres), Trebević (1 627 mètres) et Igman (1 502 mètres).

La rivière Miljacka traverse la ville d’Est en Ouest, avant de se jeter dans la rivière Bosna. La Miljacka, divise ainsi la vieille ville en deux parties et définit un tracé facile à suivre.

D’un point de vue cultuel, la ville comprend nombre d’édifices religieux. Parmi les plus connus, citons la nouvelle église orthodoxe serbe, la synagogue, la cathédrale catholique du Coeur de Jésus et la mosquée d’Ali Pacha regroupés au sein d’un même quartier.

L’architecture de Sarajevo est constituée d’un mélange parfait entre les inspirations ottomanes et austro-hongroises. La ville possède de nombreux théâtres dont le plus important est le théâtre national, constitué de blanc au travers d’une façade sobre. Se trouvant un peu plus dans l’ostentatoire, l’académie des beaux-arts rayonne avec son dôme surmonté d’une flèche perforant le ciel.

Le musée historique de Bosnie-Herzégovine, créé en 1945, rassemble environ 300 000 objets, couvrant toute l’histoire du pays. Il présente une exposition permanente sur la guerre de Bosnie s’étant déroulée dans la ville. Sarajevo abrite également le : « musée de littérature et d’art dramatique de Bosnie-Herzégovine », créé en 1961. Le : « musée de Sarajevo » quant à lui a été créé en 1949 et se compose de cinq ensembles : « le bezistan de Brusa, un marché couvert d’un dôme et construit en 1551, la Svrzina kuća, une maison, la maison Despić, les collections sur la période austro-hongroise de la ville et sur l’attentat de Sarajevo, et le musée juif de Bosnie-Herzégovine »

Nous nous rendons dans le musée du génocide et des crimes contre l’humanité, qui détaille au travers d’expositions et d’une scénographie poignante, la barbarie subie par les habitants de la ville.

Outre l’histoire du conflit présenté, le musée revient sur les massacres perpétrés sur une population dont les morts se sont comptés par dizaine de milliers.

A un moment, nous tombons sur des messages de paix accrochés sur les murs, juste à côté de la peluche d’un enfant étant tombé sous les balles.

Nous sortons du musée, horrifiés et tristes ; nous reprenons cependant nos esprits, afin de parcourir la nouvelle ville ; nous parvenons jusqu’à un petit parc dans lequel, quelques femmes arrondissent leur fin de mois en proposant à la vente, des biens matériels divers.

Nous rejoignons ensuite une rue fortement passante dont la frénésie se remarque à l’intérieur et à l’extérieur des commerces qui sont pris d’assaut par des habitants ayant une soif immense de consommer. Dans cette rue au-dessus de laquelle des drapeaux sont accrochées, un sigle : « I love Sarajevo » invite les touristes à se faire prendre en photo.

La place aux pigeons marque l’entrée dans la vieille ville ; elle comporte une belle fontaine en bois surplombée par un dôme, aux abords de laquelle, des milliers de volatiles convergent, donnant à l’ensemble, un mouvement de dynamisme perpétuel.

Dans les bars aux alentours, des hommes et des familles passent un moment convivial en buvant le café local servi dans un : « kahveni takum » qui comprend un plateau en cuivre, un  pot džezva , un pot à sucre šećerluk et une petite tasse appelée fildžani. C’est alors qu’un homme pour lequel nous ne parvenons pas à décider s’il s’agit d’une ivresse passagère ou d’un mal plus profond commence à les invectiver, avant d’être chassé gentiment par quelques restaurateurs.

En arrière-plan, la vieille ville se dévoile avec ses ruelles sinueuses aux pierres travaillées qui emplissent les murs des maisons ; le sol est constitué également de pierres, polies par le temps et les nombreux pas qui le foulent.

Nous sommes pris au nez par l’agréable odeur d’une pâtisserie en forme de cylindre cuisant sur une plaque et ne résistons pas à l’envie de la goûter.

Si la ville comporte plus de 200 mosquées : «  Gazi Husrev-Beg » en est certainement la plus visitée. Constitué avec un minaret qui perce le ciel et constitué de pierres blanches apparente, elle possède une entrée aux motifs soignés dont les teintes tirent vers le bleu.

Conçu au XVe siècle, le marché principal de la vieille ville : « le marché Bascarsija » représente le secteur du centre le plus authentique. Au détour de petites ruelles qui portent le nom de l’artisanat qui s’y est développé, nombre de vendeurs proposent leurs produits dans une ambiance conviviale. Les échoppes débordent ainsi de souvenirs, de tapis et de vaisselles, mélangés ainsi dans une symbiose visuelle rare.

La rue : « Kazandzilu » n’est pas en reste, puisqu’en tant que rue des chaudronniers, elle permet comme son nom l’indique, d’assister au travail de ces artisans qui ont fait la renommée de la ville. En arpentant la rue, nous en croisons plusieurs d’entre eux, frappant avec force sur un morceau de métal, afin de lui donner la forme souhaitée.

En nous promenant et après avoir rencontré un homme vêtu d’un costume traditionnel, nous découvrons la trépidante vie bosniaque. Le mouvement est omniprésent. A chaque coin de rue, des gens parlent, jouent aux cartes, travaillent. Définitivement, le statique est un mot qui ne fait pas partie du vocabulaire des habitants.

Construit par les Austro-Hongrois dans le style néo-mauresque, Vijećnica, l’hôtel de ville de Sarajevo, illustre parfaitement la fusion entre l’orient et l’Occident. Situé à la périphérie de la ville, le bâtiment est un incontournable, tant pour son histoire que pour sa beauté. Et qui est capable de mettre en avant comme ils le méritent, les habitants de cette capitale attachants et sincères.

Conclusion

Ainsi, la fédération de Bosnie-et-Herzégovine s’est avérée être un pays surprenant et d’une richesse inégalée. Fortement intéressant, le pays a tout à offrir. Destination encore méconnue, elle permettra à coup sûr, pour un coût bien moins inférieur aux autres pays européens, de réussir ses vacances dans de relatives bonnes conditions.

La population est chaleureuse et accessible. Toujours à la disposition d’autrui pour un échange verbal ou un sourire. Les paysages sont exceptionnels et les villes, historiquement surprenantes.

Accessible à tout type de tourisme, la fédération-de-Bosnie-et-Herzégovine mérite ainsi une attention toute particulière car elle est bien en passe de devenir la prochaine destination qui deviendra à la mode.