Les merveilles de la Roumanie

Terre de contraste et de solidarité, la Roumanie, au travers d’un territoire étendu bercé par la Mer Noire, est un carrefour entre l’Orient et l’Occident. Si le pays est le dernier entrant dans l’Union européenne, il est parvenu en peu de temps à rattraper son retard dans sa recherche de l’occidentalisation et possède en son sein, des merveilles touristiques uniques, une gastronomie riche et une population accueillante. Nous y avons passé plusieurs jours et vous en présentons les incontournables pour y réussir votre séjour, en vous conseillant sans modération de le visiter. Un véritable coup de cœur qui vous marquera à jamais.

Situé en Europe centrale, la Roumanie est un des rares pays de l’Union européenne à subir autant de railleries, conséquences de la mendicité organisée par certains roumains dans les grandes villes occidentales, ces roumains appelés : « les roms » et désignant une petite partie de la population vivant dans un secteur déterminé et restreint de leur pays d’origine.

Et pourtant, la Roumanie, pays encore méconnu d’Europe est tout l’inverse de ces clichés, le territoire possédant une histoire tout aussi riche que les merveilles architecturales et naturelles qu’elle parvient à mettre en avant pour attirer des touristes toujours plus nombreux.

Durant plusieurs jours, nous avons parcouru ce pays et découvert une terre de partage et de sincérité, accompagné par un peuple moderne et généreux qui utilise simplement son appartenance à l’Union européenne pour se moderniser et devenir meilleur.

Nous avions déjà visité le pays à deux reprises, il y a quelques années. Ce fut ainsi un réel plaisir d’y retourner et de le découvrir beaucoup plus en profondeur. Si certaines routes, essentiellement situées en campagne sont un peu difficiles d’accès, cette difficulté s’expliquant par un réseau secondaire ou tertiaire encore peu rénovée, majoritairement, le pays s’est doté d’infrastructures modernes ; les villes sont bien propres et les voies de circulation ont été grandement améliorées ; des autoroutes nouvelles ont été construites et bien d’autres sont en prévision.

En outre, le pays reste un des derniers pays d’Europe a être véritablement accessible d’un point de vue pécuniaire : l’essence est bien moins cher qu’en France, tout comme le coût de la vie, d’une baisse globale de 40 %. Dans les restaurants, un plat coûte en général 5 euros et une location de bonne qualité, aux alentours de 40 euros par jour.

Nous avons en ce sens passé plus d’une semaine à arpenter les routes de la Roumanie, afin d’en découvrir les merveilles touristiques. Des villages les plus traditionnels aux villes les plus grandes. Nous vous en présentons, au travers de ce reportage complet et simple d’utilisation, les incontournables, les immanquables à ne pas louper si vous souhaitez vous aussi visiter ce pays aux multiples facettes, encore mystérieux.

Si vous souhaitez découvrir la Roumanie comme vous ne l’avez jamais vue, n’hésitez pas à parcourir notre récit photographique de voyage, qui vous montrera tout de ce pays si accessible : https://hors-frontieres.fr/roumanie-le-grand-tour-du-pays-recit-de-voyage/

Pour découvrir la Roumanie lors de notre précédent voyage de Bran à Brasov, rendez-vous sur le récit photographique suivant : https://hors-frontieres.fr/roumanie-de-lest-de-bran-a-brasov/

Pour enfin découvrir la Roumanie de Cluj Napoca à Sibiu, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/roumanie-de-louest-de-cluj-napoca-a-sibiu/

Oradea

Oradea, marque notre accès dans le pays au travers de cette municipalité de près de 200 000 habitants. Du fait de sa position à un carrefour entre la Slovaquie et de la Hongrie, Oradea dévoile au travers de son architecture rénovée, un sentiment d’appartenance à une élite intellectuelle, tant son agencement et le nombre de ses monuments intensifient son côté culturel unique, la ville faisant partie du réseau européen : « Art Nouveau Network »

Lorsque nous entrons dans Oradea, accompagnés par une fine pluie, nous faisons connaissance avec des faubourgs qui de primes abords ne payent pas de mine, un peu à l’instar des nombreuses grandes villes européennes. Mais il nous suffit de nous arrêter à la cathédrale Adormirea Maicii Domnului semblant émerger d’un ilot d’habitations, pour découvrir le potentiel de la ville, un potentiel que nous exploitons plus pragmatiquement un peu plus tard, lorsque nous parvenons à nous garer dans le centre, face à un parc entouré par des rues pittoresques qui ont traversé des siècles d’histoire, nombre de ces édifices étant des palais construits un peu avant les années 1900 par des architectes hongrois.

Au milieu du parc prisé par les locaux, un parmi les nombreux de la ville, Oradea étant considéré comme la plus verte du pays, un beau monument perfore le ciel de sa pointe acéré. Deux jeunes garçons, des étudiants probablement, fument une cigarette en nous saluant à notre passage.  Précisons que la ville comporte près de 20 parcs, dont les plus célèbres sont : le jardin Rhedey et le parc Petöfi. Les rives de la rivière Crișul Repede, qui traverse la ville, offrent également de nombreux espaces verts.

Pour rejoindre le cœur de la ville, nous longeons un trottoir qui passe devant une belle synagogue et faisons une halte dans un petit commerce tenu par une dame, visage tiraillé par les années qu’elle porte comme un fardeau. Méticuleusement, elle prépare une sorte de pain local qu’elle agrémente avec du fromage et du jambon.

Nous longeons la rivière Crișul Repede, effectuant au travers de sa continuité, un parallélisme parfait avec la ligne de tramway qui traverse la ville et rejoignons la place de l’Union, place centrale appelée en roumain Piata Unirii, qui donne la part belle : à la statue emblématique de Mihai Viteazul, au palais de l’hôtel de ville et au Palais des évêques grecs-catholiques.

D’autres monuments emblématiques : Palais de Justice, Palais Apollo, Palais Stern et Palais Moskovits, sont situés grosso modo dans un pourtour qui englobe également le palais de l’Aigle Noir, un lieu de rassemblement moderne, sorte de galeries commerciales réalisées dans le style Sécession viennoise et dans lequel, nous déjeunons sur le pouce. Au cœur de ces halles modernes, une fresque multicolore, à la croisée des chemins et comme le nom du bâtiment l’indique, un aigle noir…semblant crever le ciel…et venant de nulle part…surgit…

La Tour de l’hôtel de ville, une tour à quatre niveaux permet d’obtenir une vue dégagée sur Oradea. Le premier niveau abrite une horloge qui joue la « Marche de Iancu » toutes les heures.

La forteresse, ancienne résidence du diocèse catholique romain d’Oradea est également à découvrir. Le Musée de la ville, situé dans la forteresse, accueille plusieurs expositions permanentes couvrant l’histoire du site, mais aussi l’histoire de l’Église Réformée et de l’Episcopat Gréco-Catholique. Les autres bâtiments célèbres sont : le Couvent des Ursulines, l’église et le monastère des Capucins, l’église évangélique Luthérienne, l’église réformée Calviniste et l’église de la Lune, la ville regorgeant de trésors dénotant son côté multiculturel.

En traversant un pont, nous rejoignons une autre partie de la ville et tombons nez à nez sur la place Ferdinand, qui accueille le Théâtre National Regina Maria, construit en 1900 mais également le Palais de Levay et le Palais de Poynar.

 Cluj Napoca

Deuxième ville de Roumanie en termes de population, bâtie sur les rives du Someşul Mic, Cluj-Napoca est la capitale de la Transylvanie, une cité dichotomique dans son paradigme structurel même.

Cité estudiantine qui attire chaque année un nombre important d’élèves européens et du monde entier avec ses prix bon marché et sa vie nocturne très dynamique, la ville regorge de musées et de galeries et accueille nombre de concerts et de spectacles.

Mais la ville, au travers de son patrimoine préservée et séculaire permet de se plonger dans les contes et légendes du pays et de faire ses premiers pas avec la culture transylvanienne, dont Dracula en est le plus fidèle représentant.

L’atmosphère qui y règne est baignée de mystère et les habitants locaux ont gardé un côté rude des campagnes avec un regard perçant et un sourire en coin appelant à la proximité. A un détour de rue, une vieille femme vend des fleurs et une autre qui nous alpague pour nous parler dans sa langue natale nous offre une sorte de pâtisserie locale.

Dans un environnement de collines verdoyantes, la ville est organisée au travers de sa place principale : la Piata Unirii (place de l’Union), centre névralgique de Cluj-Napoca d’où partent des rues et des avenues dessinées en damier, héritage évident de la culture saxonne.  Au cœur de la place, se trouvent l’église Saint-Michel et le monument dédié au roi Matthias 1er réalisée par János Fadrusz.

La place est entourée par plusieurs édifices notables, dont les deux édifices jumeaux qui marquent le début de la rue Iuliu Maniu. Il conviendra de citer le : musée des beaux-arts de Cluj, le Palatul Josika, le Palatul Rhedey, le Palatul Wass, l’ancien Hôtel New York et la Casa Wolphard-Kakas

La place agrémentée d’une belle fontaine sur laquelle jouent les enfants tentant avec adresse d’éviter les jets d’eau qui apparaissent par intermittence, permet de rejoindre les monuments majeurs de la ville : la Biserica Bob, l’Église des piaristes de la Trinité et l’ Église évangélique luthérienne. De nombreux immeubles sur le chemin rappellent le style austro-hongrois, omniprésent dans la ville.

Un peu excentrée, la Fortress Hill est une colline qui offre un panorama unique est spectaculaire sur Cluj Napoca. Les rives du fleuve Somesul Mic  permettent de rejoindre les magnifiques palais Banffy et Barthory ainsi que les jardins de l’Église Saint Michel.

Timmisoara

En entrant dans cette ville de l’Ouest du pays, une des plus belles de la Roumanie, nous sommes immédiatement sous le charme, tant la ville moderne est attractive.

Notre premier arrêt concerne bien entendu la cathédrale orthodoxe de la ville qui en est son bâtiment le plus représentatif. Mais avant de pénétrer au sein de ce lieu d’une beauté absolue qui nous laisse à penser à la Cathédrale Sainte Basile de Moscou, nous arpentons les allées verdoyantes du Anton von Scudier Park dans lequel de nombreuses statues égayent notre découverte, le point d’orgue de cette visite étant une sorte de monument aux morts représentant un soldat tenant fièrement contre son épaule, un drapeau.

Le parc est accolé à deux autres parcs : le cathédrale parc et le Alpinet parc, qui permettent une fois traversés, de rejoindre le fleuve Bega aux abords duquel nous pouvons faire connaissance avec le Typopassage, une sorte de petit tunnel artistique sur les murs duquel des affiches sont apposées.

Lorsque la cathédrale se dévoile à nous, elle se présente sous son jour le plus beau ; la ferveur qui se dégage de ses icônes liturgiques colorées plonge immédiatement le visiteur dans une piété sans nul doute, contagieuse. Des croyants se baissent au-devant de plusieurs représentations du Christ, disposées au centre de la nef qui nous fait face. Après plusieurs mouvements de la tête ou du moins d’inclinaisons, ils se prosternent à genoux sur le sol et récitent prières et psaumes, dont la pureté ne nous fait pas oublier la grandeur de l’intérieur de cette cathédrale qui semble briller de mille feux.

Lorsque nous rejoignons le centre-ville qui se trouve juste en face de nous, nous prenons le temps de boire un café avant de rejoindre le Huniade castle que nous admirons sous toutes les coutures.

De nombreux palais sont disposés le long de la grande rue centrale, dont le Palatul Neuhausz  et le Palatul Lloyd agencés d’un des deux côtés de la rue alors que sur le flanc opposé, ornent fièrement le palais Löffler.

Cette rue qui se termine par le square Victoriei est entrecoupée de petites statues et de fontaines, dont la plus représentative est la Wolf statue, symbolisant une louve nourrissant ses petits.

Quand nous arrivons à la place de la liberté, nous sommes agréablement subjugués de découvrir une statue imposante, entourée de beaux bâtiments colorés. Mais notre sens le plus ouvert reste l’ouïe avec la rencontre d’un jeune pianiste de rue transportant son instrument à la manière d’un scarabée et envoutant nos êtres au travers de sa maîtrise assumée dans le geste, mais modeste dans la conception.

Rejoindre ensuite la cathédrale Saint-Georges construite entre 1736 et 1774 et reconnaissable par la couleur jaune de ses façades, nous permet de profiter, pour terminer avec brio la visite de cette ville splendide, de sa place la plus touristique : la place Unirii, qui dégage une ambiance concomitamment festive et posée. Festive, car elle est fréquentée par une jeunesse estudiantine appréciant les nombreux bars qui se trouvent en rez-de-chaussée de maisons colorées habilement et posée, au travers des monuments qui s’y trouvent, circonscrivant une belle fontaine et la statue Holy Trinity.

Parmi ces monuments, la Brück house, le Timmisoara art museum et le baroque palace méritent particulièrement une attention.

Bucarest

Capitale de la Roumanie, Bucarest, à ne pas confondre sémantiquement avec Budapest, capitale de la Hongrie est une ville de 1,83 million d’habitants, qui regroupe l’essentiel des activités administratives du pays.

Après une nuit à dormir dans une sorte de guesthouse améliorée, nous prenons la route vers l’arc de triomphe roumain, que nous rejoignons après avoir effectué notre premier arrêt à la place de la victoire, appelée également Plata Victoriei, une place comprenant une grande étendue sur laquelle s’engouffrent les véhicules qui souhaitent rejoindre l’aéroport de la ville qui se trouve vers notre direction.

Si l’arc de triomphe roumain n’a rien à envier à son homologue français, il en présente néanmoins quelques différences. Sa taille, premièrement, le bâtiment roumain avec ses 26 mètres étant deux fois moins grand que son homologue parisien. Ensuite, sa conception et sa structure, l’arc de triomphe parisien étant décoré de manière plus précise, plus belliqueuse que l’arc qui nous fait face, mais qui dégage tout de même une impression de grandeur séculaire, le bâtiment étant dédié aux troupes de la seconde guerre mondiale ayant combattu pour la nation.

A proximité de l’arc, nous rejoignons le parc Regele Mihai I, aux abords duquel, une centaine de coureurs se préparent à un départ proche. Il faut dire que la ville est relativement verte et qu’il est possible de rejoindre les points d’attraction en parcourant uniquement les chemins qui relient les parcs les uns aux autres. Alors que nos enfants se pressent pour regarder les jouets proposés par un marchand ambulant, nous en profitons pour admirer la pléthore de statues présentes et qui honorent les grands noms du pays, dans des domaines aussi variés que les arts et la science. Dont une centrale à la mémoire de notre général De Gaulle.

Alors que nous nous dirigeons vers notre prochain point de chute, un regroupement nous attire ; nous pénétrons dans ce qui semble être une cour d’école et faisons connaissance avec la vie locale en la présence d’un marché de producteurs au circuit court. Nous déambulons dans les stands ; un marchand nous propose de goûter son miel tandis qu’une dame fort gentille nous fait déguster une crêpe salée comprenant de la viande.

Avec toute la force de son corps, un homme remue une grande bassine de viande qui cuit doucement et dont les effluves parviennent jusqu’à nos nez, ce qui, malgré la crêpe, nous fait envie. Mais à cette heure matinale, ce ragoût n’est pas encore prêt.

Dix minutes de route, bouchons compris, plus loin, nous arrivons jusqu’à l’Athénée roumain, qui fait face à un petit parc agréable. Avec ses colonnes majestueuses, le bâtiment émerge de l’architecture urbaine assez austère qui l’entoure. L’Athénée se trouve aux abords du mémorial of Rebirth, une sorte de pyramide élancée qui perfore le ciel. A quelques encablures, le palais royal de la ville offre aux visiteurs la possibilité de découvrir une ancienne résidence royale reconstruite dans les années 30 et possédant des œuvres majeures du pays ; il abrite le musée national d’art.

Le moment phare de notre visite de Bucarest reste la découverte du palais du Parlement, devant lequel nous sommes stupéfaits et sans voix. Au travers de son agencement, il symbolise à lui-seul, la puissance et la force. Il faut dire qu’en tant qu’ancien palais du dictateur Ceausescu, il a été construit à sa gloire avant d’être cédé aux parlementaires roumains lors de sa chute. D’un blanc intègre et séparé de la ville par une route fréquentée, ses colonnes et la symétrie qui s’en dégage impose le respect.

Non loin du palais, la cathédrale of Saints Constantine and Helena, en rénovation lors de notre visite revêt un caractère plus…disons voir…sage. Ses dômes émergeant d’un socle carré, situé au milieu d’un petit parc permet de profiter d’un calme apparent au cœur du tumulte d’une zone de circulation véhémente.

La place de l’Union que nous rejoignons ensuite possèdent de nombreuses fontaines synchronisées ; si les fontaines ne fonctionnent que durant les périodes estivales d’été, le site permet de découvrir une partie plus commerciale de la ville, avec ses magasins et ses nombreux restaurants.

Mais c’est la zone piétonne de la rue Lipscani qui nous permet de profiter pleinement de l’ambiance détachée de la capitale. Outre ses petits restaurants, la proximité de la rue avec nombre de sites religieux en fait un des endroits essentiels où les visiteurs se pressent. Le monastère Stavropoleos accueillant des pèlerins depuis 1724 dont la présence semble anachronique apporte une quiétude qui tranche radicalement avec le dynamisme des rabatteurs des nombreux bars qui tentent d’attirer le chaland. Une découverte de quelques églises et de la bibliothèque nationale, plus tard, il est temps pour nous de boire un café sur le pouce et de quitter cette ville surprenante.

Brasov

En arrivant dans la ville de Brasov, une des plus grandes de Transylvanie, nous sommes surpris de découvrir une ville moderne, bien éloignée des contes et légendes de la région.

A la manière de la ville de Hollywood, les lettres composant son nom ornent une sorte de colline sur laquelle elles sont installées, de sorte à se situer au su et à la vue de tous. Aux pieds de la colline, l’hôtel de ville rayonne et semble entourer le petit parc qui lui fait face.

Nous rejoignons en traversant un beau centre piéton bien achalandé, la place du conseil, cœur historique de la ville appelé également : centrul Vechi et possède de beaux monuments anciens aux architectures traditionnelles. L’ancien hôtel de ville s’il ne possède pas la grandeur de son remplaçant saura satisfaire la curiosité des visiteurs. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, son clocher singulier est une merveille à ne pas louper.

En rejoignant l’église noire, appelée Biserica Neagra, nous prenons le temps d’écouter la création musicale d’un accordéoniste de rue, qui pourfend le brouhaha ambiant de la symphonie d’une rue dynamique. Nous arrivons face à la plus grande église catholique de la région. Outre son aspect extérieur très sombre, le bâtiment possède une nef remarquable remplie de vitraux magistraux et de 119 tapis orientaux. L’entrée coûte 2 euros approximativement. Non loin de l’église, la rue ficelle : Strada Sforii, ruelle la plus étroite d’Europe est une curiosité urbaine typique. Son entrée est indiquée par un panneau noir et une petite flèche. Sa particularité outre sa taille est son dégradé de couleurs qui passe du rouge au jaune.

Dans les environs proches, sur la place Unirii, la visite de l’église Saint-Nicolas construite en 1292 est fort intéressante. Tout comme la colline Tâmpa, haute de 960 mètres qui outre le panorama offert sur la ville possède un restaurant apprécié pour la beauté de son cadre. Nous quittons la ville, accompagnés par la musique mélodieuse jouée par un accordéoniste de rue ressemblant à maître Vitalis dans le dessin animé : « Rémy sans famille »

Transfagarasan

Avant d’être une sorte de région, la Transfagarasan construite sous le régime de Ceaucescu, dans les années 1970, pour permettre une intervention militaire rapide en cas d’invasion par l’URSS est avant tout une route, destination touristique importante du pays.

Ayant nécessité un dynamitage pour ouvrir un chemin du côté nord des montagnes et traverser la plus haute chaîne de montagnes du pays : les Carpates, elle s’étend sur près de 150 kilomètres de lacets avec une vitesse limitée à 40 km/h et s’élève à 2000 mètres d’altitude.

Elle traverse un paysage splendide et est considérée par beaucoup comme étant une des plus belles routes du monde. Fermée entre octobre et juin, nous tentons quand même notre chance en y pénétrant par son entrée Nord. Alors que nous circulons vers les Carpates, la chaîne de montagne se rapproche au rythme de notre avancée, nous donnant l’impression de vivre la scène finale du film : « Terminator » à l’envers.

Nous entrons dans un paysage enneigé, constitué de forêts de conifères qui nous entourent.  Le paysage est impressionnant, notamment au niveau du col où la route serpente sur un plateau entre deux versants de la montagne.

Nous arrivons après plusieurs minutes de route au petit village de Buda, dans lequel nous apprenons que la route est fermée, bloquée sous près de 4 mètres de neige. Nous en profitons pour manger un morceau dans la seule auberge du secteur et en profitons pour découvrir les environs, dont la superbe cascade Capra que nous apercevons.

Ne croyant pas à la fermeture de la route, nous tentons quand même de la rejoindre, mais rapidement nous sommes face à une évidence : nous ne passerons pas, à moins de bénéficier, comme l’a dit si bien un promeneur d’un : « hélicoptère » A 2040 mètres d’altitude, au point le plus élevé de la route, le lac Baléa, un lac glaciaire situé entre deux des principaux sommets des monts Fagaras permet de bénéficier d’une vue sublime sur les environs.

Un peu plus loin, se trouve le plus long et le plus haut tunnel de la Roumanie, long de 900 mètres. Il faut continuer un peu pour rejoindre une autre attraction :  The caves of Piscul Negru, puis le lac Vidraru, un lac de montagne très étendu, qui permet après avoir été traversé de rejoindre la citadelle de Poienari, le vrai château de Vlad III, l’Empaleur.

Geamana

Dans le tourisme glauque, un peu à l’instar des villes fantômes, Geamana marque le symbole d’une catastrophe naturelle ayant eu des conséquences effroyables sur la nature et l’environnement de certaines villes. L’exploitation du cuivre dans les mines de Rosia Poieni, dans les Carpates occidentales fut schizophrénique. A la fois pour la possibilité d’avoir apporté aux habitants du travail tout en ayant contribué à leur perte.

Geamena en est le parfait exemple. Petit village situé non loin de Cluj Napoca, la commune fut désertée de ses habitants pour devenir une décharge servant à accueillir les déchets de la fosse minière de Rosia Poieni.

Aujourd’hui, le village est devenu un lac artificiel à l’eau chargée de produits toxiques et seuls le clocher de l’église qui émerge telle une île et quelques toitures sont la preuve d’une vie passée structurée ayant eu lieu au sein de cette terre de désolation.

Le lac polymorphe se transforme en fonction de la quantité de soleil qui se reflète dessus. Plus ou moins ocre, plus ou moins décoloré. Un gâchis plus ou moins visitable dans le but de se souvenir…et d’y réfléchir.

Sighisoara

C’est en pleine nuit que nous entrons dans la ville de Sighisoara, une des plus représentatives de la Transylvanie, située entre les villes de Sibiu et de Brasov.

Alors que nous sommes accompagnés par une faible pluie, nous découvrons une église d’un blanc immaculé : l’église de la Sainte-Trinité. Dans la soirée, après un repas dans une taverne locale et une nuit dans un hébergement spacieux, nous en profitons pour humer l’ambiance locale en arpentant quelques petites ruelles de son centre historique.

Mais c’est le lendemain matin, que nous exploitons le potentiel touristique de la ville, en y rejoignant la tour de l’horloge, dont le clocher particulièrement travaillé surplombe un panorama constitué de maisons accolées les unes aux autres. Le clocher se visite et il est possible de grimper à son sommet pour moins de 3 euros ; en plus d’un panorama sur la ville, le dernier étage comprend le muzeul de Istorie, qui expose plusieurs objets séculaires liés à la région.

Avant de rejoindre ce chemin pavé, nous arpentons une partie de la nouvelle ville, emplie de commerces modernes et agrémentée d’un beau petit parc verdoyant.

En rejoignant la tour après avoir franchi la Turnul Croitorilor, une sorte d’entrée antique constituée de deux portes monumentales voutées, nous découvrons les Covered Stairway, des escaliers protégés depuis plus de 400 ans et dégageant un côté lugubre à souhait. Aux abords de la tour de l’horloge qui se situe à proximité de la Klosterkirche, l’église emblématique de la ville, une pancarte de marbre attire notre attention : la Vlad Dracul house est indiquée ; d’après la légende, le comte Vlad y aurait vécu…ou n’est-ce qu’une construction marketing pour attirer le chaland ? Quoi qu’il en soit, l’endroit permet de manger à la vampire avec des plats et des boissons dont les noms ont été arrangés pour correspondre au stéréotype horrifique de la création fictionnelle qui fait frissonner les petits et les grands. Vous reprendrez-bien une petite gorgée de cette cuvée : « un A négatif » estampillée 1980. Un quarante ans d’âge…

La place centrale qui nous permet de rejoindre le château comprend de nombreuses bâtisses relativement bien préservées ainsi que plusieurs tours représentatives au travers de leur cachet gothique : le Tanner’s tower et The Tinsmith’s tower.

Sur le chemin toujours pavé, la Casa Venetiana est à ne pas manquer. Et pour ceux qui ont le temps et un moyen de locomotion car en étant excentré, le Mystical transylvania permet d’en apprendre un peu plus sur la vie de Vlad Tepes et les légendes transylvaniennes.

Bran

Au cœur de la Transylvanie, la ville de Bran symbolise à elle seule, la légende de Dracula. Si la ville, de primes abords a tout d’une ville moderne, son château qui émerge de son monticule rocheux niché au cœur des Carpates attire irrésistiblement les voyageurs en quête d’apprentissage sur ce célèbre personnage de Bream Stoker de la fin du 19e siècle.

Mais si le vampire est fictionnel, le personnage dont son auteur s’est inspiré l’est moins et prend naissance au travers du prince roumain : Vlad III, l’Empaleur, un prince sanguinaire qui a mis en déroute l’armée ottomane en empalant des dizaines de ses sujets pour inspirer d’effroi les guerriers de l’armée opposée en approche.

En réalité, Vlad III n’aurait fait qu’une halte dans le château de Bran, un arrêt bref mais suffisamment important pour faire de ce château, celui de l’Empaleur. Néanmoins, quand bien même le château n’est pas celui de Vlad III, il est suffisamment intéressant pour en être un des monuments représentatifs de la région.

Il faut dire que surplombant toute la vallée sur son éperon rocheux et imposant majestueusement sa stature acérée vers le ciel, il en impose et s’impose aux regards. Ancienne forteresse en bois construite sur une falaise au XIIIe siècle par des Chevaliers teutoniques, le château a subi maintes rénovations pour devenir une propriété de la dynastie des Habsbourg, princes de Transylvanie avant de devenir la propriété de Marie de Roumanie qui l’avait choisi comme résidence d’été et l’avait embelli dans les années 1920.

 Petite précision : le véritable château de Vlad III serait situé dans la région de la Transfagarasan et serait la citadelle de Poenari, aujourd’hui en ruines et difficile d’accès.

Après avoir visité un parc verdoyant, nous longeons une route à la circulation dense et entrons dans un petit centre transformé pour l’occasion en véritable royaume du souvenir dans lequel, entre les statuettes à l’effigie de Dracula, tout se vend, même une sucette en forme de vampire. Le site nous laissant penser que Vlad III voyant le devenir de ses terres doit bien apprécier de ne plus être des nôtres.

Le site se trouve en contrebas du château et avant de le rejoindre et de payer comme des centaines de milliers de visiteurs chaque année, les 8 euros d’entrée, nous décidons de nous faire peur et de visiter la maison hantée de la ville qui se trouve sur notre chemin. A chaque avancée, nous frissonnons de plaisirs et découvrons attentifs, les moindres surprises qui sont suffisamment intelligemment agencées pour parvenir au frisson qui nous glace le sang.

En toute fin de parcours, une statuette articulée en forme de Dracula nous décroche un léger sourire, sourire vite atténuée par le soin des éléments du décor qui nous entoure et qui dans un dernier souffle en provenance du sol manque de nous faire sursauter.

Le chemin qui nous mène à l’entrée du château nous permet de profiter d’un peu de verdure, le château se trouvant au cœur d’un parc bien entretenu. Un peu trop propre pour correspondre pleinement à l’ambiance gothique que nous nous faisions du château.  Une porte d’entrée plus tard, nous découvrons successivement et de manière indépendante les pièces qui se succèdent et qui sont spécifiquement bien décorées avec du mobilier qui s’il ne date pas de l’époque de Vlad III, correspond bien à une préservation d’antan.

Après un passage secret qui ne l’est plus tant que ça et plusieurs arrêts dans les étages supérieurs à découvrir la forêt de sapins qui nous entoure, nous parvenons jusqu’à une pièce dans laquelle le mythe de Dracula est mis à l’honneur.

Les salles se succèdent, tout comme les escaliers. Si Vlad III n’a peut-être pas vécu dans le château, aucun document officiel le mentionnant, le territoire de Transylvanie a été suffisamment intelligent pour développer un tourisme sur un monument existant dont la visite, pour les nombres de vêtements, peintures et armes exposés reste un incontournable.

Sculpture de Decebale

Point d’orgue de notre découverte de la vallée du Danube, la sculpture de Décébale est la plus grande statue rocheuse d’Europe et ses dimensions hors norme ne peuvent que nous impressionner, lorsque nous parvenons jusqu’à elle : 40 mètres de hauteur et 20 de mètres largeur.

La sculpture est à l’effigie de Décébale, le dernier roi des Daces, qui régna de 87 à 106 et qui combattu les empereurs romains Domitien et Trajan afin de préserver l’indépendance de la Roumanie.

Le monument se trouve près des Portes de Fer, qui forment la frontière naturelle entre la Roumanie et la Serbie. Lorsque nous arrivons aux abords de la statue, après avoir emprunté plusieurs kilomètres d’une route splendide longeant un fjord, nous ne pouvons pas la manquer, tant elle est visible de loin. Sa disposition, en outre non commune : dans une sorte de renfoncement aquatique, face à un pont qui semble séparer le Danube en deux, intensifie sa portée, mais apporte nombre de confusions aux différentes photos postées par les visiteurs sur les réseaux sociaux. Un peu comme les pyramides d’Égypte qui semblent se trouver au coeur du désert, mais qui se trouvent en réalité dans la périphérie proche de la banlieue du Caire.

De primes abords, en découvrant les clichés de la statue, j’imaginai, je ne sais pas pourquoi, de devoir longer le fleuve et de devoir prendre un bateau, tant la perspective donnée par les photos incitait mes songes. En réalité, la statue se trouve à proximité de la route et s’aperçoit magnifiquement du pont qui lui fait face, avec une petite route perpendiculaire sur laquelle se garer à moins de 5 mètres.

Sous le visage de Décébale se trouve une inscription en latin qui a pour traduction : « le roi Décébale – fait par Drăgan » du nom du mécène qui a financé la construction de l’œuvre à partir de 1993, sur près de 10 ans.

La figure est taillée dans le roc d’un affleurement situé dans une gorge du Danube. Sur l’autre rive, en Serbie, en face de la sculpture, se trouve la Table de Trajan, vestige romain taillé dans la paroi rocheuse.

Ayant coûté près d’un million de dollars, la sculpture réellement majestueuse émerge du paysage pour en dégager un sentiment de supériorité évident. Pourtant, concomitamment décriée lors de sa construction par les écologistes parce qu’elle dénaturait l’environnement ou par les historiens par ce qu’elle était soi-disant non ressemblante au personnage ayant existé, l’œuvre est devenue au fil du temps, une attraction majeure de la région. Et il faut dire que cette attractivité n’est pas usurpée, tant la sculpture attire les regards qui se posent sur elle et qui accompagnent sa forme longiligne tantôt irréelle, tantôt gracieuse.

L’érosion naturelle de la région au climat humide, à la manière du sphinx, le nez de Décébale fissuré menace de s’effondrer. Si sa consolidation est actuellement effective, ses jours sont peut-être comptés. Raison de plus de découvrir rapidement ce monument majeur de la vallée du Danube.

Mine de sel de Turda

Ancienne mine de sel, exploitée à l’origine par les Romains, au 2ème siècle après Jésus-Christ, puis reprise au rythme des différents changements de régime et par subséquence, de dirigeants, Salina Turda située sous la ville éponyme ferme en 1932, puis ré-ouvre 60 ans plus tard, après un investissement de plus de 6 millions de dollars par des investisseurs qui en exploitent le site pour en faire un centre touristique moderne.

Aujourd’hui, la mine comprend, outre ses fonctions médicinales par le biais de l’halothérapie, la thérapie par le sel, dans la lutte contre les problèmes respiratoires et allergiques, un grand complexe touristique composé d’un amphithéâtre, d’une arène sportive, d’un mini-golf, et de pistes de bowling, entre autres, permettant aux visiteurs de découvrir ses différents aspects. Le musée comprend en fait trois mines : la mine de Terezia, la plus profonde, suivie par la mine d’Anton et la mine de Rudolf. Un lac souterrain (dans la Mina Maria Tereza) permet également de pagayer pour explorer un peu plus la mine.

Après avoir payé les 8 euros d’entrée pour les adultes et 4 euros pour les mineurs, nous pénétrons dans la mine et découvrons, une descente d’escaliers plus loin, un long couloir de la galerie Franz Josef dans lequel nous nous engouffrons. Alors que nous apprenons que la mine de Terezia est fermée, suite aux nombreuses inondations de la fin de l’hivers. Nous nous rabattons sur la mine de Rudolf qui correspond en réalité à la partie du site aménagée dont nous apercevons toute l’étendue, au travers de notre altitude de 49 mètres.

C’est finalement un ascenseur qui nous permet de rejoindre la terre ferme ou du moins, le sel ferme, question de point de vue oblige.

Nous arrivons après une minute de descente, au cœur de la mine dont les dimensions gigantesques de 80 mètres par 40 nous donnent un étrange sentiment de nanisme.

Derrière la traditionnelle boutique de souvenirs, une sorte de grande roue qui permet de voir au plus près les stalactites qui en constituent les plafonds en dégageant le sentiment d’assister à une nuit étoilée éternelle.

Tout au long de la découverte, les anciens matériels d’excavation transformés en objets concomitants de décoration et d’art enjolivent notre visite de ce site qui a gagné en plus du titre de plus grande mine de sel d’Europe, celui de conversion industrielle réussie et optimale.

 

Craiova

Ville de 269 000 habitants, Craiova, située dans le Sud du pays, non loin de la vallée du Danube est un exemple parfait de la symbiose entre culture et dynamisme.

En entrant dans la ville, nous sommes surpris de la beauté de ses immeubles et de la qualité de vie ambiante qui y règne. Les faubourgs sont traversés rapidement et malgré sa population, la ville est de taille humaine.

Nous en profitons pour faire une halte dans une station de lavage manuel, afin de donner à notre véhicule, une apparence un peu plus respectable. Après la prestation, de la banlieue où nous nous trouvons, il ne nous faut pas longtemps pour arriver à son centre et faire face à un monument exceptionnel parfaitement intégré dans le décor urbain : le théâtre municipal.

En nous garant aux abords de la place centrale : le Mihai Viteazul square, nous prenons immédiatement conscience du potentiel de la ville, dont le cœur permet de rejoindre nombre de monuments exceptionnels, dont un centre piéton comprenant au travers d’une grande artère, une pléthore de magasins polymorphes.

La place est construite autour de l’hôtel de ville, un magnifique bâtiment qui était jadis l’ancienne Banque de commerce qui fut conçue par l’architecte Ion Mincu en 1916 par son élève Constantin Iotzu . Le bâtiment dispose d’un intérieur décoré de stuc, vitraux, mosaïques à la vénitienne et ferronneries. Sur la place, une statue dénote son côté grandiloquent. Alors que des enfants jouent au football, des étudiants plaisantent, un verre de bière à la main.  Une fontaine musicale attire les petits comme les grands qui se laissent volontiers asperger par les petites gouttelettes qui parviennent jusqu’à eux.

Non loin de la place, la basilique orthodoxe Mântuleasa détonne dans le paysage, sa couleur rouge attirant les regards au milieu de la monochromie urbaine. Il faut un peu marcher pour rejoindre deux autres bâtiment religieux phares de la ville : l’église de la madone Dudu, construite entre 1750 et 1756, un lieu de pèlerinage reconnu et la cathédrale de Saint Demetrius, un splendide ouvrage aux lignes de construction alternant le ciment et la brique, ce qui lui donne un côté naturel non sophistiqué.

Un peu excentré, le monastère de Cosun-Bucovăț datant approximativement du 15 èm siècle est une réussite marquée entre le style local et byzantin. Le manoir des Vorvoreni est quant à lui un palais construit par l’architecte D. Maimarolu caractérisé par des toits mansardés, des ornements nombreux et des moulures d’inspiration de la Renaissance française. La basilique Saint-Démètre reconstruite en 1651 par le hospodar Matei Basarab, puis réparée par le grand boyard Petru Obedeanu en 1690 fut laissée à l’abandon jusqu’en 1889, date de son embellissement. Elle abrite aujourd’hui des reliques sacrées.

Outre ses bâtiments riches, la ville peut également se targuer de posséder de nombreux parcs. Le parc Nicolae Romanescu en est le plus représentatif. Médaillé d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900, il est célèbre pour son pont suspendu mobile et ses deux collines encadrant un lac central.

Le Palais des Bans (Casa Băniei) est le plus ancien bâtiment civil à Craiova, construit à la fin du XVe siècle par les Craioveşti et reconstruit en 1699 par le hospodar Constantin Brancovan. De la construction initiale, une partie de la cave subsiste. Le bâtiment accueille depuis 1933, le Musée d’ethnographie de l’Olténie qui abrite aussi des expositions temporaires d’art contemporain.

Le musée d’art de la ville, se trouve en ce qui le concerne, dans un autre palais qui au travers de certains côtés, présentent quelques similitudes avec le château de Moulinsart, lui-même d’inspiration du château de Cheverny. Classé en 1947 comme monument historique de Roumanie, le palais comprend également la pinacothèque : « Alexandru et Aristia Aman » qui a ouvert à Craiova en 1908. Sans compter un intérieur riche constitué de miroirs vénitiens, de lustres en verre de Murano et d’escaliers en marbre de Carrare.

Sibiu

Lorsque nous entrons dans Sibiu, petite ville médiévale de Transylvanie, une petite bourgade entourée de fortification, nous ressentons immédiatement les relents d’un passé riche et sanguinaire, l’esprit de Vlad l’empereur ayant régné sur la région la nappant d’une chappe de mystère.

Après avoir garé notre véhicule, nous entrons à pied dans sa partie basse située dans les environs de la citadelle et arpentons les venelles pavées de la cité en direction de sa Grande Place.

Ville touristique par outrance, nous nous laissons subjugués par des petites ruelles aux maisons voisines reconnaissables au travers de leur façade colorée. Près de 18 bâtiments médiévaux attendent patiemment un regard de notre part. Mais avec leur allure gothique, ils ne doivent pas assister longtemps, tant leur magie opère sur nous.

Après avoir rejoint la la Strada 9 mai, la plus ancienne rue de Sibiu, avec en point d’orgue de cette découverte, deux tours datant du 16e siècle et 7 immeubles classés monuments historiques, nous rejoignons la Grande place sur laquelle se trouvent plusieurs maisons baroques ainsi que le célèbre palais Brukenthal.

De nombreux musées ponctuent la ville.  Parmi les plus renommés, la galerie d’art Brukenthal et la galerie nationale d’art. Le complexe ASTRA quant à lui, permet d’apprendre la vie traditionnelle d’antan en y exposant près de 19 000 objets d’époque.

Alors que nous prenons le temps de déguster un café, puis par entrain, un petit plat authentique : une sorte de goulash transylvanien, le soleil berçant nos corps réchauffés, nous parcourons un petit marché local où quand bien même nous sommes repus, nous nous laissons tenter par la dégustation de produits locaux, vendus par des femmes en habits traditionnels. Un véritable bond dans le passé s’opère.

La Petite Place nous permet de contempler des habitations aux galeries voûtées et son fameux pont des Mensonges.

Au détour d’une rue, un musicien de rue subjugue nos oreilles avec un son parfaitement maîtrisé. La Place Huet, et son portail de pierre gothique sculpté termine de nous en mettre plein la vue.

Berca

Au cœur de la Roumanie, un paysage lunaire se dévoile. Les volcans de boue de Berca dénotent au travers de leur cratère leur côté mystérieux. Alliant à la perfection les différents sens des visiteurs qui se pressent pour les découvrir, ils représentent un phénomène unique et rare en Europe.

Arpentant les différents cônes d’où s’échappent les éruptions gazeuses, s’ils ne possèdent pas le côté grandiloquent des chambres magmatiques des volcans du Pacifique, la boue qui en émerge y est froide du fait de la distance importante d’où elle remonte de la profondeur du sol reste unique. Ce qui permet de la toucher et de ressentir, en plus de l’odeur de soufre qui règne sur le site, une impression étrange de pouvoir jouer au plus près avec cette nature sauvage.

Ces volcans ont néanmoins une activité sismique et émettent des gaz tels que le méthane ou l’azote entre autres. Ces gaz provoquent en permanence des remontées de boue et d’eau et entraînant la formation de cônes spécifiques et visuels qui mesurent généralement quelques mètres de hauteur pour un diamètre pouvant atteindre la centaine de mètres.

Les alentours offrent de bonnes possibilités de promenade en pleine nature, le site de Berca, ou autrement le site des volcans de boue de Pâclele s’étendant sur près de 30 hectares. La réserve naturelle géologique ainsi formée comporte deux zones actives majeures : Pâclele mari (les grands brouillards) et Pâclele Mici (les petits brouillards)

Non loin du site, Sarata-Monteoru, station thermale la plus prisée de la région, permet de profiter de belles piscines d’eau de source salée.

Slanic Prahova Salina

Ancienne mine de sel située à Slănic au cœur de la Roumanie, à 100 kilomètres de la capitale, Slanic Prahova Salina, dont l’entrée coûte 8 euros par adulte a vu son exploitation être effective entre 1943 et 1970. L’exploitation s’est faite vers le bas du plafond à la base par tranches successives de 2,2 mètres avec une découpe horizontale à la base et verticale le long des parois.

Aujourd’hui, la mine est ouverte aux visiteurs qui peuvent en découvrir le fonctionnement tout en bénéficiant des effets curatifs de l’air salé en leur proposant une température de 12 degrés et une pression atmosphérique constantes tout au long de l’année. Le site est composé de deux niveaux, nommés Unirea et Mihai.

Après un accident d’ascenseur en 2014, des mini-fourgonnettes sont utilisées pour faire monter et descendre les visiteurs.

La partie Unirea au profil trapézoïdal possède un balcon en bois à son sommet. La mine est composée de 14 chambres et a une ouverture de 10 mètres au plafond et 32 ​​mètres au sol pour une hauteur de 54 mètres et un angle d’inclinaison des murs de 60 degrés.

L’une des chambres est un musée du sel nommé Genesis Hall par son auteur Iustin Năstase et il abrite les bustes en sel de Decebal et Traian. D’autres sculptures de sel dans la mine, comme le buste de Mihai Eminescu ou un bas-relief avec Mihai Viteazul sont également à découvrir

Situé verticalement au-dessus de la mine Unirea, le niveau Mihai se compose de 6 salles de forme trapézoïdale avec une largeur de plafond de 12 mètres, une largeur de plancher de 37 mètres et une hauteur de 66 mètres.

Monastères de la Bucovine

Région frontalière de l’Ukraine, la Buccovine, terre rurale par excellence est un carrefour important des cultures d’Europe orientale, représenté par la présence de plusieurs monastères dont 7 sont classés au patrimoine de l’Unesco.

Construits à partir du XIVe siècle à l’initiative d’Étienne le Grand, ils ont pour particularité leurs fresques qui en ornent les extérieurs et les intérieurs.

Le monastère de Voroneț, le plus célèbre a été fondée en 1448. Il comprend une petite sculpture agrémentée d’une croix et il est entouré d’une végétation verdoyante. Sa fresque : « la scène du jugement dernier » est unique, conçue avec une couleur introuvable : le bleu de Voronet.

Le monastère de Humor fondé en 1530 est entouré quant à lui de belles bâtisses en bois qui donnent à l’ensemble un côté intemporel. Sur ses murs sont peintes des scènes du : « jugement dernier » ainsi que des représentations de la Vierge Marie.

Construit en 1532, le monastère de Moldovița a pour couleur principale le rouge brique, donnant l’impression aux visiteurs de découvrir une forteresse antique. Les tours aux coins des murs de défense font 6 mètres de hauteur et 3 mètres d’épaisseur.

Le monastère de Sucevita fut construit à partir de 1582. Plus petit que les autres monastères, il n’en demeure pas moins exceptionnellement décoré avec la présence de fortifications bien entretenues.

Delta du Danube

Dans le Sud du pays, non loin de la Serbie dont les côtes s’aperçoivent tout du long, le delta du Danube est un territoire phare pour découvrir une facette méconnue de la Roumanie.

Notre entrée dans le territoire se fait de nuit par au travers de la ville de Drobeta Turnu, dans laquelle nous mangeons italien et nous dormons dans une véritable cité HLM, un mode de location idéal pour découvrir une autre facette du pays. Néanmoins, nous bénéficions d’une vue plongeante sur le théâtre, monument phare de la ville.

Le lendemain, en circulant vers la sculpture de Décébale qui marquera notre découverte ultime de la région, nous faisons à plusieurs reprises des haltes pour découvrir le Danube qui s’étend à perte de vue dans des fjords sublimes.

Sur la route, nous ne manquons pas le monastère Vodita, tout de bois vêtu, dans lequel nous vivons l’émotion d’une véritable messe orthodoxe de laquelle se dégage une foi inébranlable des croyants qui à plusieurs reprises se prosternent devant des icônes bibliques du Christ.

La ville de Orsova célèbre pour son petit port de plaisance longé par la route principale nous accueille avec bienveillance. La vue que nous avons du Danube est époustouflante et le monastère Santa Ana qui se trouve à proximité est une raison suffisante pour y faire un arrêt.

En entrant dans le parc naturel des portes de fer, les fjords se font plus nombreux ; le décor ambiant change et devient plus sauvage, quand bien même le sentiment de nous trouver toujours en plein cœur de la civilisation ne nous quitte pas, le nombre constant de maisons le long de la route l’expliquant.

Un petit pont qui nous permet de rejoindre la sculpture de Decebale nous donne la possibilité d’atteindre une sorte de presqu’île comprenant un nombre important de sites : Cazanele Mici, Ciucaru Mic point et Ciucaru Mic trail, le dernier site étant un terrain de randonnée prisé.

Un peu plus loin, le secteur de Dubova, également apprécié des visiteurs se partage entre la cave Veterani et le Danub’s Big Boilers, un point de vue qui surplombe une gorge sinueuse.

Maramures

Région traditionnelle frontalière de l’Ukraine, le Maramures est un territoire rural dans lequel, le visiteur aura la possibilité de découvrir la Roumanie d’un autre temps. Terre d’agriculteurs qui y travaillent encore à la faux et qui y constituent les réserves qu’ils utiliseront lorsque la bise sera venue, le Maramures permet de vivre des vacances tranquilles, loin du stress de l’ère moderne.

La région est ainsi célèbre pour la : « Drumul verde », une route longue de 88 kilomètres qui relie sept villages et ne se pratique qu’à pied, en vélo ou en charrette.  Mais, la région offre également de beaux sentiers de randonnée, principalement regroupés dans le Parc National des Monts Rodna, deuxième plus grand parc national en Roumanie. Au programme : lac de montagne, refuges et grottes mystérieuses.

D’un point de vue plus religieux, le Monastère de Bârsana est un trésor national, tout comme l’église de Surdesti, la plus haute église en bois de la planète avec ses 72 mètres. Précisons que la région compte huit églises classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoignage d’un savoir-faire reconnu. A Sapanta, le voyageur pourra y découvrir un cimetière unique aux tombes colorées, dominées par un bleu spécifique.

Dans la région, la : « Mocanita » un train à vapeur permet de découvrir la vallée de Vaserului au rythme du temps qui passe. Depuis 1932, la locomotive relie le village de Viseu de Sus et celui d’Izvorul Comanului en passant par des crêtes de montagnes jusqu’à une altitude de 1100 mètres.

A Vadu Iziei, un village pittoresque reconnu pour son artisanat, les habitants dévoilent toute l’étendue de leur savoir-faire ancestral. Des paniers en osier à la poterie, toute une gamme de travaux manuels est partagée avec des voyageurs accueillis avec bienveillance et sollicités pour s’essayer à l’artisanat local.

Château Peles

Construit par le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen en 1873, le château de Peles situé non loin de la ville de Sinaia, est l’un des châteaux les plus touristiques du pays. Comptant plus de 160 pièces, le château, d’un style néo-renaissance abrite une impressionnante collection d’art.

L’entrée coûte 6 euros et le Week-end, il est généralement nécessaire de réserver son ticket pour pouvoir bénéficier d’une possibilité de visite.

Entouré d’un domaine naturel, le bâtiment se découvre tout d’abord au travers de sa salle d’honneur, constituée de nombreuses décorations en bois et comprenant un magnifique plafond vitré, qui en laisse pénétrer une lumière magique qui se reflète sur les vitraux omniprésents. La salle des armes comptant plus de 4000 pièces vient pérenniser une attractivité de découverte indéniable.

Après le bureau personnel du prince et futur roi, la bibliothèque plonge le visiteur dans un passé dans lequel la lecture était un privilège d’une caste distingué. La méticulosité de rangement des livres et leurs ornements dénotent un visuel digne d’une fiction.

La salle de la musique, comprenant à la demande de la reine, divers instruments, permettent sous couvert d’un peu d’imagination, une plongée dans le monde des maharadjahs, la présence de mobiliers indiens authentiques s’expliquant par l’amitié portée à l’un de ses amis : le maharadjah de Kapurthala.

Dans la salle Florentina, immense, se distingue le plus beau plafond du château, aux dorures travaillées et aux lustres étincelants.  La salle des miroirs vient parfaire la visite avec la salle hispano-mauresque et le salon turc.

Izvorul Bigar

Située à 150 kilomètres de la ville de Timişoara, la cascade intégrée dans le Parc National Cheile Nerei-Beuşniţa, fait partie des merveilles touristiques à découvrir dans le pays. La chute d’eau est proche de la route et la zone où elle se trouve a été déclarée zone naturelle protégée en 2000. Le World Geography Magazine l’a même élue la plus étonnante chute d’eau du monde en 2013.

Du fait de son accès et de la gratuité de son entrée, elle est très appréciée par les visiteurs qui prennent généralement plusieurs heures pour en découvrir les environs, sa position centrale dans le parc en faisant un lieu optimisé pour les balades.

Lorsque nous nous garons aux abords de la route qui traverse le parc National, nous n’avons pas beaucoup de marche à effectuer pour l’admirer. Du trottoir ou du moins ce qui en semble, la cascade s’aperçoit à nos pieds ou du moins, sous un petit pont de bois qui permet d’accéder au site dans lequel elle est englobée.

Alors que nous prenons un long moment à découvrir l’eau qui se déverse sur un rocher de huit mètres de haut, en forme de champignon, nous descendons des escaliers qui se trouvent sur son côté pour la rejoindre au plus près. La roche est recouverte de mousse et la source qui la frappe crée dessus une sorte de rideau d’eau.

En entrant dans le parc, nous longeons le cours d’eau, arpentant un petit chemin de terre qui nous donne l’occasion de découvrir plusieurs cascades de plus petites tailles, cascades crées par les petits soubresauts en terre.

Après une centaine de mètres, un autre petit pont nous permet de traverser la rivière pour rejoindre la grotte Bigar, qui s’atteint après plusieurs marches en bois et deux passages particulièrement dangereux sur lesquels nous nous arrimons fortement à une chaîne en métal placé dans la roche. Autant dire que la montée n’est pas réservée à tous.

Nous parvenons finalement jusqu’au haut de la grotte et à l’aide de nos téléphones, admirons cette anfractuosité fermée par une sorte de câble. Mais en regardant plus bas, nous pouvons voir à quel point elle est profonde.

En retournant à notre véhicule, un vieil homme dans un Anglais approximatif nous sourit et nous conte la légende de la cascade et donc du site : « un couple stérile avait le désir d’avoir un enfant. C’est alors qu’une sorcière l’apprit et dit à la femme dans un rêve que si elle buvait de l’eau de la rivière Miniş, son souhait se réaliserait. Mais, la sorcière prévint la femme que son enfant ne devrait jamais tomber amoureux, sous peine de mourir. Une petite fille naquit et après de nombreuses années, elle rencontra un garçon nommé Bigăr duquel elle s’éprit. Afin de la protéger, les parents coupèrent cette relation et l’enfermèrent dans la grotte. La sorcière prenant conscience de la douleur de la femme, transforma ses cheveux en une cascade de larmes. Bigăr voulant être avec elle, l’homme se jeta dans la rivière et se noya. La fille mourut également. La légende raconte que tous ceux qui souhaitent que leur amour soit éternel, se doivent de boire l’eau de la Cascade de Bigăr, constituée par la réunion heureuse des amoureux maudits »

Water mills

L’arrivée dans ce petit village dont l’entrée est gratuite égaye nos yeux ; une petite route longeant de nombreuses d’habitations collées les unes aux autres nous emmène jusqu’à trois hommes assis sur un banc, qui nous arrêtent pour nous saluer et nous proposent de trinquer avec eux l’alcool local qu’ils fabriquent. Après quelques verres, juste suffisants pour nous ouvrir l’appétit, nous faisons une halte dans un petit terrain privé proche de la rivière pour déjeuner sur le pouce.

Le repas effectué, nous en profitons pour entrer dans le parc des Water mills, autrement dit des moulins hydrauliques qui sont disséminés dans tout le village. En traversant un pont qui nous permet de rejoindre la rive qui nous fait face, nous pouvons voir toute l’ingéniosité de ce système qui permet de faire tourner, en fonction de l’écoulement de l’eau, des hélices couplées à une barre qui remonte jusqu’à une meule broyant les grains de blés qu’un meunier intègre progressivement dans un bac. La farine ainsi récoltée sert à cuisiner et à faire du pain.

Après la découverte de deux moulins, nous nous dirigeons vers l’entrée du site et faisons la connaissance d’une femme fort sympathique, qui prend le temps de nous faire une démonstration complète du fonctionnement d’un moulin. Tour à tour, elle ferme l’arrivée de l’eau, puis l’ouvre pour nous permettre de nous plonger au plus près de cette vie d’antan qui est encore la leur de nos jours, les moulins ou du moins certains d’entre eux, étant encore en fonctionnement. Nous en profitons pour acheter quelques kilos de farine fraîchement moulue, pour le coup, réellement authentique.

Biertan

A notre arrivée dans le petit village de Biertan, petit village qui se situe non loin de la ville de Sighisoara, l’ambiance transylvanienne rayonne autour de la place centrale faisant face à l’église, célèbre dans tout le pays.

Nous en profitons pour en découvrir tout d’abord les faubourgs constitués de petites maisons d’un autre âge. L’unique commerce du village est un lieu de rassemblement évident et la population locale, aimable et chaleureuse sourit à la vue des étrangers que nous sommes qui ont parcouru plusieurs kilomètres d’une route sinueuse pour parvenir jusqu’à eux.

Au milieu de la place, surmontée d’un mat grandiose sur lequel flotte le drapeau du pays, plusieurs monuments commémorant, à leur manière, son histoire.

L’édifice entourée de hautes fortifications et construite entre 1490 et 1520, en style gothique tardif est la dernière église transylvanienne érigée de la sorte.

L’église possède trois halles de hauteurs égales. Son autel : le plus grand du pays, pour rester dans les superlatifs, comprend 28 panneaux peints et l’ambon en pierre qui date de 1500, est l’œuvre de Ulrich de Brașov. Toujours à l’intérieur, le mobilier présent qui se laisse découvrir avec délectation est rare et précieux. Les stalles du chœur sont décorées avec des bandes d’ornements gothiques.

Les fortifications qui entourent l’église ont trois rangées de murailles, 6 tours et 3 bastions construits en plusieurs étapes. La partie supérieure laisse la part belle à un couloir de défense. La tour « mausolée » est située au nord-est et elle possède, au rez-de-chaussée, un mausolée qui abrite, depuis 1913, les tombes des différents prélats qui se sont succédés.

La tour des catholiques a constitué quant à elle, la chapelle destinée aux croyants d’après la Reforme religieuse de Luther.   L’accès à l’intérieur, vers l’église, se fait par un escalier avec toiture, long de 100 mètres, qui part de la place centrale du village, à côté de la Tour de la garde.

Château de Hunedoara

Se trouvant dans la ville de laquelle en est tiré son nom et qui possède de somptueux monuments, le château de Hunedoara également appelé : « château des Corvin », un des plus célèbres du pays, est entouré de grandes forêts, ce qui lui donne un côté conte de fée évident, au travers de ses courbes très douces, une véritable dichotomie avec les châteaux aux lignes plus austères de Transylvanie.

Considéré comme le plus grand château de Roumanie, il est aussi un des plus importants monuments d’architecture gothique du pays. Son histoire est liée à la famille des Corvin, lorsqu’au XVe siècle, le voïvode Iancu de Hunedoara décida d’agrandir et d’aménager la forteresse que son père, Voicu, avait reçue de Sigismond de Luxembourg.

Le voïvode voulut ainsi ériger un château en style gothique afin que son architecture donne l’image d’une forteresse indestructible face aux ennemis. Au fil des siècles, la forteresse militaire continuera de s’agrandir, s’adaptant par la suite aux périodes de la Renaissance et de l’art baroque.

Après avoir traversé un pont en bois qui donne à l’ensemble un côté romanesque digne des plus belles productions d’Hollywood, en payant les  8 euros de l’entrée, une guide s’adressant à un groupe de visiteurs leur dévoile une des nombreuses légendes du château :  « Le puit de 30 mètres dans la cour intérieure aurait été creusé par des prisonniers turcs qui devaient obtenir leur libération après avoir trouvé de l’eau. Une promesse qui n’aurait pas été tenue et à laquelle les prisonniers auraient répondu : Vous avez peut-être de l’eau, mais vous n’avez pas d’âme » Le décor est posé.

Au travers de ses remparts impressionnants, et mélangeant de primes abords, deux notions diamétralement opposées en la fermeté du gothique et la grâce de la Renaissance, le château impressionne et divulgue ses secrets aux yeux avertis.

Niché sur une roche surplombant une rivière, le château est unique du fait de sa splendeur et de la qualité de sa conservation. Ses nombreuses tours et bastions le rendent imprenables et de larges murs protègent son donjon central. A l’entrée du château, à droite du pont, se trouve une imposante statue de Saint Jean Népomucène.

L’intérieur du château détonne également. Ses nombreuses salles très grandes comprennent des collections parmi les plus belles d’Europe. S’y trouvent particulièrement des expositions d’armes anciennes, des collections de céramiques, des fresques vieilles de 500 ans et des documents rares. Les tours sont visitables et les plus appréciées en sont :  la tour des Massues et la tour Neboisa.

L’aile ouest du château comporte la Salle des Chevaliers, autrefois, salle festive mais aussi la salle de jugement dans laquelle se trouve la statue de Iancu de Hunedoara. Après avoir parcouru un escalier en spirale, le visiteur peut prendre son temps dans la salle de la Diète pour en admirer les médaillons de princes régnants peints sur les murs.

A l’étage de l’aile nord, dite Matei, sur l’arcade, une fresque mystérieuse représenterait la légende liée à l’origine de Iancu de Hunedoara et qui voudrait qu’il soit en réalité le fils illégitime du roi Sigismund de Luxembourg.

Les Carpates

Composées de trois massifs, les Carpates appelées Carpates occidentales roumaines sont une chaîne de montagne qui regorgent de trésors constitués d’une flore riche, d’une faune préservée et de bâtiments culturels séculaires.

Les Carpates couvrent un vaste territoire englobant une grande partie de la Transylvanie.

Les Monts Apuseni, sont situés au nord du pays et à l’ouest de la Transylvanie. Ils sont les plus hauts et les plus célèbres de Roumanie.

Les Monts Poïana Ruscai se trouvent entre les rivières Mures et Timis.

Les Monts du Bana, quant à eux, s’étendent entre la rivière Timis et le Danube.

Les Carpates qui débutent en Pologne avec le massif des Tatras se terminent en Roumanie avec la vallée du Danube. Il y a de grandes chances ainsi pour les visiteurs qui se trouvent en Roumanie de les croiser à un moment ou à un autre sur leur route, étant donné qu’ils prédominent dans sa partie Ouest.

Monts Bucegi

Situés non loin de Brasov, au coeur de la Transylvanie et englobés dans le parc naturel des Carpates roumaines, les monts Bucegi sont des plateaux avoisinant les 2000 mètres d’altitude. Par le biais du téléphérique du Sinaia, de nombreux chemins de randonnées sont ouverts, dont un qui permet de rejoindre la croix Eroilor Neamului, dédiée aux morts roumains de la 1re guerre mondiale.

Le site est connu des ufologues, comme étant un repère propice à la présence d’un paranormal étrange, l’ambiance dégagée par les lourds brouillards qui en recouvrent les monts, lui donnant un côté envoutant, renforcé par les légendes des Carpates.

Parmi les attractions majeures, le sphinx de Bucegi, véritable curiosité géologique saura satisfaire les afficionados de curiosités.

La route Muntele Obarsia, longue de 30 kilomètres permet de rejoindre nombre de points de vue touristiques impressionnants. Trois cascades spectaculaires sont à relever : la cascade Moara Dracului, la cascade Fantoma Caraiman et la cascade Lalomitei.

 

La grotte Scarisoara

A proximité de Cluj Napoca, la grotte se trouve au fond d’un gouffre de 300 mètres et se rejoint après avoir payé les deux euros de droits d’entrée, derrière un long escalier en métal. Progressivement et alors que les températures décroissent, de la glaçe apparaît.

Un parcours balisé par des barrières de bois permet de parcourir cette grotte, peut-être la plus célèbre du pays et d’apercevoir des stalactites et des stalagmites impressionnantes.Le sol karstique roumain offre un nombre incroyable de curiosités géologiques.  La grotte de Scarisoara est spécifique puisqu’elle recouvre le plus grand glacier du pays. La grotte en elle-même s’étend sur près de 700 mètres et accueille un immense bloc de glace dont le volume est estimé à 80 000 mètres cubes, formé il y a près de 4000 ans et ne dégelant jamais, du fait de la profondeur du site pouvant aller jusqu’à 40 mètres.

 

La mer noire et Constanta

S’étendant sur près de 250 kilomètres, le rivage de la Mer Noire, se compose principalement de belles stations balnéaires modernes, étant donné que l’absence de loi littorale a rendu possible la construction de nombreux hôtels et complexes les pieds dans l’eau.

De manière générale, l’accès à la Mer Noire fait principalement par la ville de Constanta une ville de 350 000 habitants, plus grande ville de la côte, qui saura combler les vacanciers en leur offrant des infrastructures modernes et un patrimoine culturel traditionnel. Le phare génois est un marqueur de l’histoire belliqueuse de la ville, avec ses 21 mètres de hauteur. De nombreux musées attireront les visiteurs plus curieux de ce passé riche. La ville possède également un delphinarium, de belles plages et un casino.

Le trésor du littoral roumain est la ville de Mamaia située sur la ceinture de sable qui sépare les eaux salées de la mer des eaux douces du lac Siutghiol. La plage de Mamaia , la plus étendue du littoral roumain, s’étend sur 8 kilomètres environ.

Eforie, quant à elle est la station la plus étendue du bord de mer. Découpée en un secteur Sud et un secteur Nord, sa proximité avec de hautes falaises et le lac Techirghiol, renommé ainsi grâce à ses qualités curatives, en font un incontournable du secteur.

Plusieurs autres stations valent également le détour : Costinesti, Olimp, Neptun, Venus, Saturn, Jupiter et Cap Aurora, chacune présentant des similitudes et des spécificités, Costinesti étant apprécié des jeunes alors que Cap Aurora étant réservé aux adeptes d’un tourisme plus naturel.

Route des vins de Cotnari

Dans le Nord-Est du pays, dans le județ de Lași, des vignobles à perte de vue démontrent la capacité vinicole de la Roumanie. Ayant pour centre logistique, la ville de Cotnari, la région qui est surtout connue pour la qualité de ses vins, est également considérée comme étant un territoire rural ayant fait de l’agriculture son or noir, noir comme la terre dont elle exploite la composition.

Ainsi, au milieu de petits hameaux et de paysages vallonnés, le village de Cârjoaia, véritable âme de l’authenticité roumaine avec ses petites maisons, quelquefois brinquebalantes mais aux combiens sincères, sera le point d’orgue d’un voyage dans lequel le vin sera portée au rang de fierté territoriale.

Plusieurs domaines nécessitent une attention particulière :

– La cave Cotnari localisée dans la ville éponyme, qui cultive des cépages séculaires. Le site peut se vanter de posséder une des plus impressionnantes vinothèques de Roumanie avec une collection de plus d’1 million de bouteilles.

– La cave Stribey située à Drăgășani, Vâlcea, qui appartient à la famille princière des Stirbey depuis plus de 300 ans et qui est gérée aujourd’hui par Ileana Kripp-Costinescu et son mari Jakob Kripp qui veulent garder intacte la tradition des cépages nobles locaux.

– La cave Rotenberg délimitée à Ceptura de Jos, Prahova, aménagée dans un édifice à l’architecture intéressante, entourée d’un beau jardin ; le propriétaire Mihael Rotenburg apprécie d’en faire la visite et de démontrer une fabrication manuelle sans mécanisation.

– La cave Lacerta qui se trouve à Fintesti, Buzau et dont les vins produits au cœur d’une nature verdoyante ont été à maintes reprises, primés dans des concours nationaux et internationaux.

– La cave Murfatlar située à Murfatlar, qui possède plus de 3000 hectares de vignes et au travers de sa proximité avec la mer Noire, baigne dans des conditions climatiques idéales pour atteindre l’objectif fixé : l’excellence.

Bäile Herculane

Plus ancienne station thermale de Roumanie et aussi l’une des plus anciennes stations thermales du monde, Bäile Herculane se trouve dans le département de Caras-Severin, à seulement 40 kilomètres de la ville de Drobeta Turnu Severin, dans la vallée du Danube.

La ville aujourd’hui peuplée de 5000 habitants trouve ses origines en 153 après Jésus-Christ, lorsque les Romains ont établi une première station thermale appelé Aqua Herculi, dédié au héros-dieu mythique gréco-romain d’Héraclès.

Tombés en désuétude et laissés à l’abandon ensuite, les bassins thermaux, renommés dans le monde entier pour les effets curatifs de ses sources thermales minérales se sont vu offrir une seconde jeunesse dans les années 2000, avant leur rénovation et leur réhabilitation.

Les eaux minérales de la station thermale d’Herculane se répartissent selon les principales catégories suivantes : eaux minérales chlorosodiques, bi-carbonatées et légèrement sulfureuses. Les ions négatifs de l’air diminuent la sédimentation du sang
vitesse et augmentent la stabilité colloïdale du sang et des tissus et la résistance du corps aux maladies infectieuses.

De nos jours, les thermes, se parant de la légende qu’Hercule himself s’y serait baigné, sont alimentés par 16 sources naturelles, de la station d’Herculane avec de l’eau minérale thermale, dispersées le long de la vallée de la Cerna.

Si la ville n’a pas encore pu réhabiliter les fastes d’antan, elle accueille tout de même de nombreux curistes et des curieux qui souhaitent également bénéficier des vertus de cette eau miraculeuse.

Conclusion

De tous les pays d’Europe, la Roumanie est d’un point de vue touristique, un véritable eldorado dans lequel tout est possible. Grâce à des prix bas et une qualité de services digne des plus grands critères occidentaux, le tout accompagné par un peuple chaleureux toujours enclin à aider ou à fraterniser, le pays possède une véritable potentialité.

La culture riche de son passé et son positionnement européen en faisant un carrefour des civilisations, son patrimoine est impressionnant et mérite d’être découvert. Un véritable coup de cœur à ne manquer sous aucun prétexte.