La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables de la République serbe de Bosnie

Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de République serbe de Bosnie et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.

Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.

La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.

Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.

Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits. Qui plus est, il est rare sur Internet de trouver des informations pertinentes sur la République serbe de Bosnie.

Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.

Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.

En ce qui concerne la République serbe de Bosnie, nous avons découvert comme la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes fort intéressantes, mais ressemblant un peu plus aux villes de la Serbie, traditionnellement orthodoxe.

Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, qui nous a toujours guidé et conseillé avec bienveillance.

La république serbe de Bosnie, occupe les parties Nord et Est de la Bosnie-Herzégovine et couvre 48,5 % de son territoire. Le district de Brčko au statut mixte coupe le territoire en deux. Située à mi-chemin de la plaine de Pannonie et de la mer Adriatique, la majeure partie du territoire est traversé par les alpes dinariques, interrompues par les vallées de la Bosna, de la Neretva, de la Drina, du Vrbas et de la Una. L’entité n’a pas d’accès à la mer mais comporte le plus grand lac du pays : « le lac de Bileća » situé à l’extrême Sud, près de Trebinje, non loin de la frontière avec le Monténégro.

D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.

Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général bon et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint ; en outre, les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.

Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.

Pour tous ceux qui souhaitent voir l’intégralité de notre grand tour du pays, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant :   https://hors-frontieres.fr/recit-de-voyage-republique-serbe-de-bosnie/

Pour tous ceux qui souhaitent découvrir en photos, notre deuxième incursion en République serbe de Bosnie, rendez-vous sur le lien suivant :   https://hors-frontieres.fr/republique-serbe-de-bosnie-recit-de-voyage-de-lest-du-pays/

Monastère de Dobrun

 Non loin de la frontière serbe, le monastère de Dobrun est un monastère orthodoxe situé sur le territoire du village de Gornji Dobrun, dans la municipalité de Višegrad.

Rattaché à la métropole de Dabro-Bosna, il est dédié à la : « Dormition de la Mère de Dieu » D’après les écrits découverts, il a été fondé en 1343 par le duc Pribil, puis a subi nombre de reconstructions, particulièrement en 1884 et 1946.

En 1994, le monastère est à nouveau habité par des moines et il ouvre ses portes au public. C’est ainsi que nous l’apercevons de l’autre côté de la route et le rejoignons après avoir traversé un pont dont les barrières de couleur rouge semblent marquer l’accès au site de manière solennelle.

Nous découvrons alors un grand complexe, agrémenté d’une vieille locomotive parquée sur un rail de chemin de fer longeant le monastère dans lequel nous entrons.

Un beau jardin bien entretenu nous accueille ; outre les appartements des moines, une belle église de l’Assomption de la Vierge Marie se dévoile. Des chemins pavés de vieilles pierres font le tour du propriétaire et permettent d’avoir accès à tous les recoins du territoire.

Tout de blanc vêtue, l’église comporte sur sa façade, de belles fresques colorées qui apportent au site, un côté reposant. L’église fait face à l’entrée principale caractérisée par une arche surmontée d’un toit en tuiles.

Dans les rochers au-dessus du monastère se trouve une grotte, surmontée d’une grande croix.

Banja Luka


Capitale de l’entité de la République serbe de Bosnie, Banja Luka comprend 150 000 habitants et représente l’entité culturelle et économique du pays.

Moderne et festive, la ville compte plusieurs secteurs possédants chacun leur identité propre. Nous rejoignons ainsi le quartier de Centar qui nous intéresse car il correspond au centre historique de la ville.

Ce quartier abrite nombre d’institutions gouvernementales de la République dont la présidence, le gouvernement et l’Assemblée Nationale. En rejoignant le secteur, nous arrivons aux abords de la forteresse de Kastel construite sur la rive gauche de la rivière Vrbas et qui est constituée de remparts surmontés de tours de guets magnifiquement entretenues.

Toujours dans le centre, la cathédrale du Christ-Sauveur construite en 1993 sur l’emplacement d’une ancienne église émerge au travers de sa structure dont la couleur orange prédomine. Conçue identiquement à la cathédrale de la Sainte-Trinité détruite en 1941, ses murs sont constitués de pierres rouges et jaunes : « des travertins » en provenance directe de Mésopotamie. Elle possède un dôme qui s’élève à une hauteur de 22,50 mètres, son clocher atteignant les 47 mètres.

Dans le domaine des religions, la ville abrite également la cathédrale catholique Saint-Bonaventure construite en 1970 en l’honneur d’un théologien franciscain, une cathédrale rénovée en 2001 et reconnaissable au travers de sa structure moderne, dont la tour centrale de couleur jaune donne à l’ensemble surmontée d’une tour latérale en colimaçon, un côté récent assumé. Les musulmans, quant à eux peuvent prier au sein de la mosquée de Vrbanja, construite en 2010. L’autre mosquée importante de la ville est la mosquée Arnaudija construite en 1594 à la demande de Hasan Defterdar, ministre des finances du pachalik de Bosnie.

D’un point de vue culturel, si la ville accueille l’Académie des sciences et la Bibliothèque nationale, elle est surtout connue pour le Théâtre national, fondé le 2 septembre 1930 qui dispose d’une troupe de 25 acteurs et de deux salles, le tout au sein d’un bâtiment austère au blanc prédominant.

Dans le registre des musées, la ville qui en est correctement dotée, en possède 2 particulièrement appréciés. Le musée de la République serbe a été créé en 1930 sous le nom de : « musée de la Banovine du Vrbas » Il possède environ 30 000 pièces réparties en cinq départements : archéologie, histoire, ethnologie-ethnographie, histoire de l’art et science ; il dispose aussi d’une bibliothèque comptant 14 000 ouvrages.

Le musée d’art moderne de la République serbe, quant à lui, créé en 1971 et se trouvant dans l’ancienne gare de Banja Luka expose des collections de peintures, sculptures, dessins et aquarelles, sur près de 1 300 œuvres. Un véritable régal pour les yeux et l’âme.

Lorsque nous avançons dans la ville, après une grande place, nous faisons la connaissance d’une femme manifestant pour trouver les coupables de l’assassinat de son fils. Posée sur le sol, une sorte de mausolée, dont les bougies disposées autour de plusieurs photos du jeune homme tout sourire, provoque en nous une émotion vive.

Nous nous rendons dans une rue piétonne bien achalandée : « la rue Gospodska » qui permet de rejoindre un autre secteur de la ville. En arpentant cette rue pavée, nous sommes agréablement surpris de découvrir, en levant nos yeux vers le ciel, attachés entre eux, de nombreux parapluies multicolores ; cet agencement très disparate amène outre un peu d’ombre, un côté artistique indéniable.

Nous faisons également la rencontre avec un accordéoniste, qui interprète avec talent, de nombreux airs locaux. La mélodie qui résonne dans les rues de la ville finit par provoquer un attroupement de gens qui sortent leur téléphone portable afin de filmer ce virtuose.

Au détour de notre découverte, nous prenons conscience du syncrétisme urbain ambiant qui règne dans la ville, l’architecture de Banja Luka étant partagée entre une influence ottomane, austro-hongroise et moderne.

La période ottomane est d’abord marquée par les constructions de Ferhat-pacha Sokolovic qui fit construire 216 édifices dans la ville entre 1579 et 1587. Outre nombre d’habitations encore présentes, la mosquée Ferhadija, la mosquée de Behram-beg, la mosquée de Gazanfer-bey, la mosquée de Mehdi-bey Imamović et la mosquée de Potok en sont les plus fidèles représentations. La ville abrite également de nombreux tombeaux ottomans, dont celui de Halil-pacha et des demeures de dignitaires ou de riches particuliers qui subsistent encore de cette période : « maison du pacha Đumišić, maison Kapidžić ou maison Šeranić »

Mais la ville compte également de nombreux édifices qui remontent à la période austro-hongroise. La maison impériale située dans le centre-ville a été construite entre 1878 et 1883, avec des murs de briques enduits de mortier. Elle abrite aujourd’hui les Archives de la République serbe de Bosnie.

Sur une des places de la ville, aux espaces verts bien délimités, nous profitons du bien-être de cette végétation omniprésente. Outre les parcs : « Mladen Stojanović » et « Petar Kočić » le quartier de Banj brdo est situé sur une colline qui s’élève à une altitude de 431 mètres, au Sud du centre ; le site offre un beau point de vue et trône en son cœur, le monument aux combattants morts pour la Krajina de Bosnie.

Sur une autre place où de nombreux locaux sont assis sur des bancs, face à la représentation en bronze d’un homme qui semble être important, un marchand de pop-corn à l’ancienne, en fait chauffer dans une petite casserole d’un autre âge ; ainsi, il égaye nos papilles et provoque en nous un sourire de contentement. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre une des nombreuses terrasses pour nous adonner ainsi à cette joie de vivre qu’offre la ville.

Parc de l’Una

Situé dans le Nord-Ouest du pays, sur le territoire de Bihać, le parc National de l’Una encercle les vallées autour de la rivière Una et des canyons de la rivière Unac, sur les pentes Ouest des montagnes Pljesevica, Grmeč et Osječenica.

Site naturel doté de paysages exceptionnels et d’un riche patrimoine culturel, il donne la possibilité aux visiteurs d’effectuer de belles randonnées pédestres (au sein de la forêt Putemod Dvoslap Troslap) ou de s’adonner à des activités variées :   vélo, pêche, rafting, plongée souterraine et canoë, la liste n’étant pas exhaustive.

Du fait de sa structure, le parc possède de magnifiques cascades.  Štrbački d’une hauteur de 24,5 mètres reste la plus spectaculaire d’entre elles. Crée suite à des dépôts de travertin et des mouvements tectoniques, elle est l’aboutissement de l’écoulement d’une rivière dont les berges accueillent nombre de moulins et de maisons en bois. Dans un environnement sauvage préservé, la cascade Martin Brod baigné de deux somptueuses retenues d’eau, offre un autre regard sur la beauté des lieux.

Dans de nombreux champs, il est possible de découvrir des agriculteurs travaillant difficilement à l’ancienne.

Pour les amateurs de culture, la ville de Vakuf érigée sur une île artificielle offre plusieurs bastions à découvrir. Le parc comprend également la mosquée Sultan Ahmed et les ruines de la forteresse ottomane Haval, à ne pas louper.

Doboj

Dans le Nord, Doboj est une ville de près de 68 000 habitants et constitue le nœud ferroviaire du pays. Doboj est situé sur les bords de la rivière Bosna, un affluent droit de la Save, à sa confluence avec la Spreča.

L’arrivée dans cette petite ville dans laquelle il fait bon vivre est marquée par la présence d’une forteresse qui se trouve sur une haute colline et domine les alentours. Magnifiquement entretenue, la forteresse est constituée de larges murs surmontés d’une tour de guet en pierres taillées, dont l’étage est réalisé avec du bois de couleur sombre.

La ville comprend le musée régional, qui permet, au travers d’expositions de nombreux objets précieux, de dévoiler des explications sur le passé riche et mouvementé de la région.

La ville comprend un beau petit centre qui regroupe nombre de bâtiments religieux. Le plus connu d’entre eux est : « l’église orthodoxe Saint-Pierre-et-Saint-Paul » reconnaissable grâce à son imposante structure dont la façade principale de couleur beige agrémentée de rouge exploite parfaitement sa grandeur, émergeant tel un ilot dans un architecture urbaine assez peu élevée.

La ville compte également une autre église orthodoxe : « l’église de la Nativité » qui possède une grande tour latérale comprenant plus de 5 étages.

Construite entre 2001 et 2005 : « l’église catholique du Sacré-Cœur-de-Jésus » quant à elle, est de taille bien inférieure à sa consœur orthodoxe. Possédant une tour, elle est surtout marquée par son clocher agrémenté de tuiles rouges sur lesquels se trouvent des motifs en forme de losange.

Srebrenica

Connue surtout pour le massacre de ses habitants ayant eu lieu en 1995, lorsque plus de 8000 hommes et adolescents bosniaques ont été occis par les hommes du général Ratko Mladic, la ville peuplée de 2607 habitants compte un mémorial important pour se souvenir de cette tragédie.

Ainsi, dans le cimetière de Srebrenica-Potocari, aux abords des tombes dont les stèles semblent s’étendre à l’infini, une grande fresque comporte les 8372 noms des disparus qui placés côte-à-côte, intensifient encore un peu plus la barbarie des hommes. Des noms sans visage à l’histoire tragique.

Mais la ville qui compte aujourd’hui une place importante dans l’industrie du sel, possède également une belle forteresse de l’époque romaine, dont il ne reste que les vestiges des murs et d’une tour, ces ruines ayant été recouvertes par une végétation dense sauvage.

Dans le cœur de Srebrenica, outre quelques belles églises et la mosquée Crvena Rijeka, le visiteur pourra visualiser une architecture relativement bien agencée, alternant entre le moderne de sa reconstruction et la préservation de ses vieilles habitations dont : « la maison Dervisagic »

Le monastère Tvrdos

A quelques kilomètres de Trebinje, le monastère Tvrdos nous accueille sur un parking dans lequel nous abandonnons temporairement notre véhicule. Nous franchissons ensuite les portes d’entrée du site et découvrons sur le côté, accrochées à un mur, des habits servant à recouvrir les épaules des femmes et les shorts des hommes.

Vieux de 6 siècles et s’étant vu rajouter depuis, nombre de bâtiments modernes, le monastère est situé non loin d’une rivière et possède un parc verdoyant, dont les vignes dénotent un côté campagnard assumé et dont le vin qui y est issu a construit sa notoriété.

Comme nombre de monastère, Tvrdos a une histoire complexe. Au IVe siècle, sur les ordres de Constantin Ier, une église est érigée. Sur le site, est implanté au début du XIVe siècle, un monastère serbe orthodoxe en l’honneur de la Dormition de la Mère de Dieu.

A plusieurs reprises, les Ottomans l’incendient et le monastère doit subir nombre de vols et de pillages. Mais, il parvient toujours à se relever. Une première reconstruction majeure de Tvrdos est attribuée au métropilite de Trebinje : «  Visiarion » en 1509. Néanmoins, il est anéanti lors du tremblement de terre qui frappe Dubrovnik en 1667.

A la fin du XVIIe siècle, le monastère devient l’objet d’un conflit majeur entre les Vénitiens et les Ottomans. Persuadés que les guerriers orientaux pourraient s’en servir comme base pour leur défense, les Vénitiens le détruisent en 1694 en le faisant exploser.

Peu après cette destruction symbolique, Nikola Runjevac, nouveau propriétaire du site, restaure le Konak et agrandit sa surface pour y établir un monastère vivant ainsi une série de modernisation qui vont lui apporter une forme similaire à sa forme actuelle.

Aux abords des bâtiments d’habitation, un chat couché sur une table profite de la quiétude de la place. Nous rejoignons l’église et sommes accueillis immédiatement par un moine qui nous surveille de près, les photos et les vidéos étant interdites à l’intérieur du bâtiment.

Les fresques sont sublimes. Colorées, elles représentent des scènes de l’évangile et au travers du mobilier doré, elles accentuent leur portée. Quelques fidèles se prosternent devant des icônes, tandis que d’autres allument des cierges et effectuent des prières.

Nous terminons cette belle découverte par une visite des caves comprenant de grands futs de chênes qui servent à faire vieillir un vin dont la notoriété dépasse les frontières.

Trebinje

En arrivant dans cette ville située au Sud-Est du pays et peuplée de 26 000 habitants, nous découvrons une cité frontalière avec la Croatie et le Monténégro qui s’étend au pied du mont Leotar et qui est traversée par la Trebišnjica, débouchant ainsi pour une part dans la mer Adriatique et se jetant pour une autre part dans la Neretva.

En rejoignant le centre historique qui regroupe la majeure partie des monuments à visiter, nous avons la chance d’assister à un grand marché local, dans lequel nombre de vendeurs proposent leurs produits, essentiellement des fruits, de la viande et du fromage.

Il nous faut franchir ensuite la vieille porte du côté Ouest pour rejoindre le cœur historique qui comprend outre des petits restaurants, le musée de l’Herzégovine, créé en 1952 et qui présente des objets allant de la Préhistoire au Moyen Âge. Le musée abrite également un département d’histoire, un département d’histoire naturelle et un département d’histoire des arts constitué par la collection Jovan Dučić, la collection Anastasije Popović  et par une série de legs ayant été effectués par : Radovan Ždral, Milena Šotra, Branko Šotra, Milorad Ćorović et Mirko Kujačić.

En longeant ainsi les fortifications préhistoriques de Brijeg, dans le quartier de Mostaći, nous tombons nez à nez sur plusieurs édifices religieux, tous classés au titre des monuments nationaux : l’église de la Sainte-Parascève, l’église Saint-Clément, la mosquée du Sultan Ahmet, la mosquée d’Osman-pacha Resulbegović, la cathédrale catholique de la Nativité-de-Marie et la cathédrale orthodoxe de la Transfiguration.

Après un vieux pont, nous découvrons de vieilles maisons admirablement conservées et qui ont su garder leur âme d’antan. La : « maison Resulbegović » construite en 1725 en est la plus célèbre, mais il convient de ne pas oublier : « la tour-résidence Hadžiahmetović » datant de la fin du XVIIIe siècle.

Visegrad

En entrant dans cette ville frontalière avec la Serbie, peuplée de 5869 habitants, nous nous rendons immédiatement aux abords du pont Mehmed Pacha Sokolovic, achevé en 1577 et qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Constitué de 11 arches possédant des ouvertures de 11 et de 15 mètres, le pont permet de rejoindre les deux rives de la ville et de favoriser ainsi son développement. En outre, en arpentant ses pierres en travertin extraites d’une carrière locale, nous pouvons découvrir en enjambant la rivière Drina, la ville qui se dévoile de manière bucolique en présentant les caractéristiques d’un petit village de campagne.

En rejoignant l’amont du pont, nous faisons connaissance avec une belle statue symbolisée au cœur d’une sorte de jardin circulaire possédant en son sein, deux parallélogrammes surmontés d’un visage.

Le centre dans lequel nous nous rendons possède peu de monuments touristiques ; il comprend néanmoins une belle petite église, qui se trouve dans les hauteurs de la ville et permet au travers de ses nombreux commerces, d’effectuer des achats allant du vestimentaire à l’alimentaire. Quelques restaurants sont également présents.

Mais, l’attrait de la ville réside le long de la rivière en direction d’Andricgrad, un quartier pensé et financé par Emir Kusturica, qui revêt les traits d’une émergence de luxe au cœur d’une ville usée par le temps.

En le rejoignant, nous découvrons aux abords d’une petite épicerie, une belle statue représentant un homme tenant dans ses bras une épée et un sceptre…ou du moins, ce qui s’apparente en être un. Il s’agit de Mehmed Pasa Sokolovic, le constructeur du pont qui porte aujourd’hui son nom et qui a construit la renommée de la ville.

Nous entrons dans le secteur d’Andricgrad, qui regroupe la majeure partie des restaurants, et des bars de la ville. Nous découvrons une sorte d’ilot qui émerge de manière fastueuse de la vieille ville, le marbre neuf que nous foulons des pieds ayant remplacé le goudron de son bitume. Deux mondes, deux moments.

Le secteur que nous découvrons comprend une belle église : « Crkva Svetog Cara Lazara » et semble tout droit sorti du passé, sans en avoir subi les affres du temps qui passe. Nous nous émerveillons de la justesse et de la précision des constructions, mais en y regardant d’un peu plus près, nous ressentons une émotion étrange. Trop beau pour être vrai, trop parfait.

Sur la place qui borde l’église, se trouve : « le Kamengrad » un centre culturel et : « The Andric Institute » un institut de recherche. Les deux bâtiments étant architecturalement parlant, du même registre que les nombreux bâtiments du secteur : constitués de marbre travaillé ou de pierres polies, agencées à la perfection et ne présentant que le défaut de ne pas en avoir.

Nous tentons de ne pas nous attacher à cette analyse pour profiter pleinement de ces lieux en buvant un café sur une des nombreuses terrasses qui accueillent la population branchée de la ville. Si les prix sont doublés par rapport au centre de la ville, le décor de cinéma dans lequel nous nous trouvons mérite cependant une attention.

Bijeljina

Ville de 45 291 habitants située dans le Nord-Est du pays, Bijeljina est ancrée dans la région Semberija, non loin des monts Majevica, d’une hauteur de 916 mètres.

Devant l’hôtel de ville constitué d’un bâtiment austère constituée d’une grande façade de couleur grise, se dresse une statue érigée en l’honneur du roi Pierre 1er de Serbie. La statue le représente, vaillant sur un cheval, une épée à la main.

D’un point de vue cultuel, la ville comporte une belle église catholique, ainsi que la mosquée Atik qui fait face à un autre monument imposant : une arche, tout de marbre constitué.

Culturellement, la ville possède le musée de la Semberija, ainsi que des maisons classées en tant que monument national, dont la maison Sokol.

Parc de Sutjeska

A la frontière avec le Montenegro, le parc de Sutjeska est le plus ancien parc du pays. Fondé en 1962, il englobe la rivière du même nom et abrite une des dernières forêts primaires d’Europe, nichée en contrebas des monts Maglic, Volujac et Bioc.

Dans un écrin de verdure, le visiteur qui peut pratiquer de nombreuses randonnées sur des sentiers balisées, pourra atteindre, d’une hauteur de 75 mètres, la chute de Skakavac.

Durant son périple, à l’intérieur d’une forêt composée de hêtres et de pins noirs, il est également possible de pratiquer l’escalade. A de nombreux emplacements, des chalets en bois ainsi que des emplacements constitués de bancs et de tables permettent de profiter des infrastructures intelligemment intégrées dans le décor naturel ambiant.

Parmi les randonnées proposées : « la Trnovacko lake » permet sur une distance de 12,5 kilomètres d’une durée de 6 heures, d’atteindre comme son nom l’indique, un magnifique lac.

Les autres randonnées pouvant être effectuées sont : Tjentiste to Prijevor (17,1 kilomètres), Via Dinarica (24 kilomètres), Badjine (10 kilomètres), Volujak Stavljan Tiholjica (13,5 kilomètres), Volujak Lica (8,9 kilomètres), Volujak Lica I Adzovac (14 kilomètres) et Skakavac waterfall (3,9 kilomètres)

Parc national de Kozara

Fondé en 1967, ce parc qui se trouve non loin de Banja Luka couvre une superficie de 35,2 km2, tout en étant composé de forêts et de vallées s’étendant à perte de vue qui jalonnent des montagnes dont l’altitude atteint difficilement les 1000 mètres.

Le parc qui axe ses activités essentiellement autour de la randonnée, du VTT et de l’escalade, possède un monument exceptionnel dédié aux morts de la seconde guerre mondiale, constitué de deux arches monumentales blanches qui perforent le paysage ambiant.

Le parc qui comporte une eau pure s’écoulant dans de nombreuses fontaines disséminées sur le territoire compte plus de 900 espèces végétales, dont principalement des hêtres et des sapins au Nord et des chênes et des pins au Sud.

Parmi les mammifères, il est possible de rencontrer : des écureuils, des renards, des chats et épisodiquement des ours et des loups. Les oiseaux englobent en ce qui les concerne : des aigles, des chouettes et des perdrix.

L’entrée et le centre du parc sont situés à Mrakovica. Une fois arrivés dans la ville, le parc est facilement accessible après avoir laissé son véhicule sur le grand parking qui se trouve au-devant de : « l’hôtel Monument »

Kalinovic

Ville du Sud-Est de la République serbe de Bosnie et dans la région de Foča, Kalinovik regroupe 1093 habitants.

La ville est marquée par la présence d’une grande forteresse qui la surplombe, forteresse dont des pans entiers de murs se sont écroulés.

En son centre, le visiteur pourra arpenter de belles petites ruelles et rejoindre l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul comportant un clocher de forme typique, semblant être recouvert de feuilles de bronze. Sa façade centrale présente une couleur blanche, érodée par le temps.

Les environs de la ville comportent deux nécropoles : la nécropole de Cengica Bara et la nécropole de Gvozno qui sont inscrites sur la liste des monuments nationaux du pays.

Le lac Bileća

Frontalier avec le Monténégro, dont il en partage une partie du territoire, le lac Bileća est le deuxième plus grand réservoir artificiel des Balkans. D’une longueur de 18 kilomètres et d’une largeur de 4 kilomètres, ce lac large couvre la partie supérieure et centrale de la vallée de Trebišnjica, la terre la plus fertile du pays.

Le lac a été créé en 1968, lors de la construction du barrage Grančarevo sur la rivière Trebišnjica. Comprenant une île en son centre, il permet d’effectuer de belles randonnées le long de ses berges, à admirer en arrière-plan, des petites collines qui donnent à l’ensemble un effet harmonieux de mélange réussi entre la verdure et l’eau.

Mais, l’intérêt de ce lac réside surtout dans ses fonds qui abritent un monde souterrain unique, véritable paradis pour les plongeurs qui peuvent y découvrir outre le site romain de Leusinio, les vestiges des villages de Panik, Orah, Čepelica, Zadublje et Miruše, engloutis lors de la création du site.

Conclusion

Ainsi, la république serbe de Bosnie, présente tous les attraits qui permettent à un voyageur d’y réussir son séjour. Une nourriture exceptionnelle et bon marché, un accueil généreux et des infrastructures de belles qualités.

Couvrant la moitié du territoire de la Bosnie-Herzégovine, le pays alterne les montagnes et les vallées en dévoilant des trésors naturels uniques.

Les villes que nous avons découvert, quand bien même similaires à celles que nous avons visitées en Serbie, présentent un ajout oriental typique de la Bosnie et c’est cette dualité aujourd’hui assumée qui en façonne son identité.