Le Liban, une terre d’accueil et d’hospitalité

Souvent caractérisé par les médias uniquement au travers du prisme des nombreux problèmes qu’il a subi, partagé entre une guerre avec son voisin, une crise économique, un conflit politique, des difficultés territoriales et des catastrophes naturelles, le Liban reste malgré tout un joyau de l’humanité, grâce à sa population généreuse et des sites touristiques uniques. Nous y avons passé un long moment et vous en présentons son vrai visage et ses incontournables.

Se trouvant au Proche-Orient, le Liban ou autrement appelé : « République libanaise » est entouré de la Syrie et d’Israël, tout en partageant une frontière maritime avec Chypre.

Si le pays fait beaucoup parler de lui ces dernières années, c’est surtout pour les problèmes qui l’ont frappé et ont entraîné les médias occidentaux dans une déconsidération revêtant la forme d’une publication de masse sur ses problèmes et non ses solutions, ses inconvénients et non ses avantages.

Les gouvernements occidentaux ne sont pas en reste, puisque nombre d’entre eux en considèrent une grande partie de son territoire comme dangereux, ce qui a tendance à jeter l’opprobre sur toute une population qui ne le mérite pas. Un peu comme l’a vécu la Mauritanie avant de redevenir visitable aux yeux du monde.

C’est ainsi dans ce pays que nous avons passé plusieurs jours et dès l’annonce de notre voyage, nous avons pu ressentir toute la méfiance de nos proches au travers des recommandations de méfiance reçues, recommandations plus ou moins abusées, voire hypertrophiées, certains considérant à tort le Liban avec la Libye qui pourrait s’apparenter à un homonyme, d’autres estimant que tout ce qui s’apparente au Moyen, ou au Proche Orient reste dangereux.

Il faut dire, que ces dernières années, le pays n’a pas eu de chance. Après une guerre avec son plus proche voisin : « Israël », le Liban a subi une crise politique majeure, puis à cette crise politique, s’est rajoutée une crise économique, qui a entraîné le pays dans une récession et une inflation, responsable d’un écroulement de son système bancaire.  Avec pour conséquences pour les habitants, une incapacité de pouvoir accéder à leurs fonds bancaires, à utiliser une carte de paiement, à avoir accès aux crédits, voire même, pouvoir assurer leur avenir, étant donné que la livre libanaise fluctue tellement que les prix indiqués sur un menu, sont rarement valables plus de 24 heures.

En outre, le pays subit depuis plusieurs années, une arrivée massive de réfugiés syriens et un départ tout aussi important d’une grande couche de la population, qui après avoir perdu espoir, s’est tournée vers la France, les États-Unis et l’Occident en général pour y travailler en y exploitant leurs compétences, des compétences qui aujourd’hui font cruellement défaut au Liban. Mais comment en vouloir à ces émigrés libanais, en sachant que même le système des retraites a été abrogé et entraîne certaines populations de personnes âgées dans l’extrême pauvreté.

Malgré tout, le pays est un trésor et un joyau de l’humanité. Un trésor, car il possède des sites comptant parmi les plus beaux au monde.  De la grotte de Jeita aux temples de Baalbeck, en passant par Anjar ou la vallée de la Qadisha, le pays en lui-même est une ode aux plus belles créations humaines.

Mais, le Liban est également l’étendard de la gastronomie travaillée. Des mezzés à la restauration rapide, en passant par des desserts succulents, aucune région ne peut prétendre ne pas posséder un savoir-faire qui en fait sa renommée mondiale, des spécialités si exceptionnelles que nombre de pays tentent d’en affirmer sans vergogne la paternité.

Surtout, le pays est parvenu depuis des siècles à devenir la fusion interreligieuse parfaite. Une véritable image d’Épinal qui n’est pas usurpée. Ainsi, dans les foyers, s’il est possible de vivre une tolérance parfaite, revêtant la forme d’unions mixtes, cette symbiose s’aperçoit également dans le domaine public où les religieux côtoient les athées, où les traditions avancent main dans la main avec la modernité. Des cathédrales construites aux côtés des mosquées permettent de resplendir la religion dans ce qu’elle a de plus pur, de plus noble.

Et pour finir, sa véritable essence se retrouve dans la gentillesse de son peuple, un peuple toujours enclin à sourire et à communiquer. Un véritable accueil à chaque coin de rue, un peuple humain et sincère qui démontre sa capacité à se relever de toutes les situations difficiles qu’il a eues et qu’il pourra avoir à traverser. Un symbole du bien-vivre ensemble dont les tréfonds de ses contours se remarquent au travers chaque visage rencontré. Partage, simplicité, et solidarité en sont l’étendard de la représentation.

La préparation du voyage

Pour préparer notre voyage, nous préférons nous entourer de guides, afin de pouvoir découvrir le pays en profondeur.

En passant quelques appels de collègues et en nous rendant sur les forums de voyageurs, deux noms ressortent : Walid et Joanna, que nous nous empressons de contacter sur Whatsapp.

En décrochant et en nous saluant grâce à sa voix suave et charmante, Walid à qui nous parlons en premier nous rassure et nous conquis immédiatement.

Durant de nombreux jours et alors que nous sommes également conquis en parlant avec Joanna, nous préparons notre voyage jour après jour et à chaque instant qui passe, nous devenons de plus en plus impatients, concomitamment de découvrir ce pays et de rencontrer nos guides, qui en plus d’être économiques pour nous en nous empêchant d’avoir besoin de louer un véhicule, nous évitant des frais inhérents (essence, location et assurance), ce qui in fine, revient à une sorte d’équivalence.

En outre, le fait de bénéficier d’un chauffeur guide permet d’en voir beaucoup plus du pays et de se trouver constamment en sécurité sans perdre de temps à trouver son chemin. Surtout, après avoir appris que la conduite libanaise est avec la conduite égyptienne, une des plus anarchiques au monde.

Pour contacter Walid, il convient de composer le numéro : 00 961 3 254 949. Il est francophone, anglophone et est joignable sur l’application gratuite Whatsapp. Sa société de voyage s’appelle Dido Tours.

Pour contacter Joanna, il convient de composer le numéro 00961 3 392 209. Elle est francophone, anglophone et est joignable sur l’application gratuite Whatsapp.

Johanna travaille également pour l’agence de voyage qu’elle a créée avec sa tante. L’agence qui s’appelle Beyond 961 peut vous organiser des voyages complets au Liban et le site de l’agence est consultable à l’adresse mail : https://brasiliatravel.net

En ce qui concerne les hébergements, le pays compte de nombreux hôtels. Mais pour bénéficier de prix plus avantageux, nous décidons de faire appel à un loueur particulier qui possède près de 20 appartements, tous aussi beaux les uns que les autres et avec des prix défiants toute concurrence.

Ralph Massabni est le propriétaire de ces appartements de haut standing. L’homme, aimable, serviable et généreux est joignable au 00 961 3 844 219 ou par mail sur le : rmas@gmx.net Nous réservons un grand appartement à Beyrouth, ainsi qu’un appartement à Harissa et pouvons bénéficier de tarifs imbattables, négociés en amont de notre voyage.

Pour les vols, nous choisissons de partir avec la compagnie Transavia, et réservons nos billets pour un coût total de 260 euros par personne.

En arrivant dans le pays, en tant que Français, nous recevons le visa 1 entrée, directement à l’aéroport, gratuitement. Une bien belle surprise !

En ce qui concerne le change, étant donné que le marché fluctue d’un jour à l’autre, nous changeons des petites sommes. Le problème est qu’il faut toujours avoir du liquide sur soi. Si le dollar est accepté presque partout, la livre libanaise qui subit une inflation galopante et incontrôlée reste la monnaie de prédilection. Par contre, il est presque impossible de régler avec une carte bancaire, mis à part dans les grands établissements et à l’aéroport dans les duty free.

Si le coût de la vie a beaucoup augmenté ces dernières années, il reste de 30 à 40 % inférieur à la France, ce qui permet de bénéficier de latitudes dans les dépenses pour un Français ou un Européen. Les entrées dans les sites touristiques ne dépassent pas les 3 euros et il est possible de manger pour moins de 4 euros par personne et par repas.

Contrairement à ce que vous pouvez entendre dans les médias, si le pays subit des difficultés, les magasins ne manquent de rien et sont très bien fournis.

Et en ce qui concerne la sécurité, identiquement à l’achalandage des commerces, n’écoutez pas les mises en garde : le pays est sûr et sécurisé ! Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, des grandes villes aux petits villages, il ne vous arrivera rien. Tous les habitants possèdent une richesse humaine inégalée et seuls les sourires et les salutations vous accompagneront.

Afin de vous montrer la réalité du pays et sa beauté, nous avons écrit plusieurs récits de voyage composés de plusieurs centaines de photos. Pour découvrir la partie concernant le Liban du Centre et de l’Est, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/liban-du-centre-et-de-lest-recit-de-voyage/

Pour découvrir la partie concernant le Liban du Nord, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/liban-du-nord-recit-de-voyage/

Pour découvrir la partie concernant le Liban du Centre et de l’Est, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/liban-du-centre-et-de-lest-recit-de-voyage/

Le sanctuaire de Saint Charbel

En arrivant aux abords du sanctuaire appelé également : « monastère Saint Maroun » qui se trouve dans la ville d’Annaya, nous sommes accueillis par une mosaïque de grande taille de l’homme de foi béatifié par le pape, qui marque l’entrée de ce lieu saint pour les chrétiens maronites.

Le sanctuaire est intégré dans un cadre verdoyant faisant face à une vallée qu’il surplombe. A l’entrée, une femme à genoux récite des cantiques face à la mosaïque tandis qu’une autre nous explique qu’elle a décidé de vivre en ascète dans le monastère en silence durant les trois prochains jours.

Nous entrons dans le sanctuaire et outre plusieurs reliques ayant appartenu au Saint, nous découvrons le cercueil de verre dans lequel il a été placé à sa mort. Le cercueil constitué de vitres transparentes laisse apparaître plusieurs tâches qui semblent être constituées de sang et d’autres liquides que nous ne parvenons pas à définir.

En arpentant les couloirs, nous parvenons jusqu’à l’emplacement du nouveau tombeau constitué d’un cercueil en bois devant lequel, plusieurs pèlerins s’agenouillent avec ferveur.

Le sanctuaire comprend une petite église dont l’intérieur est orné de magnifiques icônes. Parmi les fidèles, la femme que nous avons croisé à notre arrivée, les yeux fermés qui semble avoir commencé à garder le silence pour vivre plus en profondeur sa foi.

Notre Dame du Liban

Dans la ville d’Harissa, sur ses sommets, alors qu’elle s’aperçoit de loin, Notre Dame du Liban, un lieu saint dédié à la Vierge Marie, représentée en une grande statue resplendissante surplombant la baie de Jounieh et plusieurs chapelles, nous accueille.

Après avoir garé notre véhicule, nous sommes immédiatement plongés dans l’ambiance sainte des lieux au travers d’une musique liturgique diffusée avec douceur dans de nombreux haut-parleurs.

Entourant un grand socle constitué d’escaliers permettant de grimper au sommet qui porte la Vierge, plusieurs petites chapelles, que nous prenons grand plaisir à visiter. Dans une d’entre elles, une messe est donnée et avec ferveur, le prêtre fend le pain et commence à distribuer l’hostie.

Sur les côtés, une grande basilique reconnaissable à sa façade en verre, fermée pour l’occasion, mais qui peut accueillir jusqu’à 3000 fidèles en même temps ; nous rejoignons le socle central, dans lequel nous pénétrons pour découvrir une belle chapelle.

Nous grimpons ensuite les nombreux escaliers en colimaçon qui l’entoure et parvenons jusqu’au sommet d’où outre le fait de nous rapprocher de la statue de la Vierge Marie, nous bénéficions d’une vue étendue et magnifique sur la baie en contrebas.

Musée de Gibran Khalil

Situé à Bcharré, à 120 kilomètres de Beyrouth, le musée Gibran Khalil dédié au poète, écrivain et philosophe libanais éponyme décédé en 1931, nous accueille dans une ancienne caverne surmontée d’un monastère ou du moins d’un bâtiment de forme rectangulaire ayant été utilisé comme tel par les pères carmélites, avant son rachat par l’artiste afin d’en faire sa retraite.

En arrivant sur le site et bien avant de découvrir ce beau bâtiment, nous longeons une sorte de petite voute naturelle constituée de nombreux escaliers. Il va s’en dire qu’au cœur de la vallée de la Qadisha, la vue sur la campagne environnante est sublime.

Le premier étage du musée dans lequel nous entrons, expose de nombreux objets et peintures de l’artiste. Au travers de pièces blanches, le style épuré de l’endroit dénote un minimalisme qui accentue la portée des œuvres. Fondé en 1935, le musée expose ainsi près de 440 peintures et dessins que Gibran Khalil a conçus alors qu’il se trouvait à New York, durant une grande partie de son existence.

En descendant un autre escalier, nous rejoignons un autre étage qui comprend également plusieurs œuvres majeures, avant de rejoindre la crypte qui comprend la tombe de l’artiste ainsi qu’une citation résumant bien son œuvre : « Je suis vivant comme toi. Je suis maintenant debout. A côté de toi, ferme tes yeux. Et regarde. Tu me verras devant toi ».

Nous sommes subjugués par la puissance de cette réflexion, mais également apeurés lorsque sur le côté, nous apercevons contre le mur une silhouette alors que nous sommes seuls dans la pièce. Néanmoins, après la reprise en main de nos émotions, nous découvrons que cette ombre émane d’un projecteur intelligemment dissimulé.

En rejoignant l’extérieur, il est possible de découvrir une petite grotte comprenant un autel et une statue de la Vierge Marie. Pour nous détendre, nous buvons un café dans une petite boutique attenante et faisons la connaissance d’une femme fort sympathique qui propose à la vente de délicieux produits locaux, dont un miel de pomme surprenant.

Deir El Qamar

Cette ancienne capitale du Mont Liban, peuplée de 10 000 habitants et se trouvant à 38 kilomètres de Beyrouth dégage l’ambiance d’un petit village de montagne fort intéressant.

Dans les hauteurs de la ville, un sanctuaire permet de bénéficier d’une belle vue et de profiter d’un moment de quiétude mérité.

Au cœur de la place principale constituée de pierres taillées anciennes, non loin d’une belle petite statue, la mosquée Fakhredine construite en 1493 et restaurée au XVIème siècle, la surplombe en lui permettant de bénéficier de cette aura qu’ont les emplacements se trouvant face aux bâtiments importants.

Quelques petits cafés et restaurants accueillent non loin, les touristes qui se pressent pour arpenter les ruelles de ce village, habité majoritairement par des chrétiens et ayant résisté admirablement à la guerre ayant frappé le pays de 1975 à 1990.

En grimpant dans les hauteurs, après avoir dépassé le bâtiment emblématique de l’Institut français, la synagogue facilement reconnaissable au travers de son arche semble intégrée parfaitement dans le paysage urbain.

Dans le musée de cire : « Marie Baz », fondé par Monsieur Samir Emile Bas dans le palais Fakhreddine II du XVIIème siècle, plusieurs dizaines de statues accueillent les visiteurs, un peu décontenancés de découvrir des représentations, essentiellement axées sur des personnes politiques et religieuses. Après un patio d’accueil constitué d’une belle fontaine et un espace souvenir de cette famille importante de la région, les différentes salles décorées de manière minimaliste mettent en avant des figures que nombre d’occidentaux doivent méconnaître mais qu’ils pourront prendre plaisir à découvrir.

Dans la rue principale, nous entrons dans le palais de l’émir Youssef Chihab qui sert aujourd’hui d’hôtel de ville. Gratuitement, l’entrée étant libre, nous découvrons les ornements et les différentes salles de ce palais, véritable symbole de l’utilisation judicieuse de la réhabilitation d’un décor historique afin d’en faire profiter les habitants. Par eux, pour eux et à travers eux.

Dans le faubourg, au milieu de petites ruelles, perforant et séparant des habitations au style inimitable, parsemées de romarins en fleurs, une église parmi les 37 que compte le village attire notre regard. Nous rejoignons ainsi l’église maronite : « Notre Dame de la colline » constituée d’un gros bloc rectangulaire surmonté d’une tour, dans laquelle nous entrons afin de découvrir plusieurs icônes et un autel magnifique. Dans une des salles attenantes, face à une représentation de la Vierge Marie, plusieurs portraits de Saints, accompagnés de la photo d’un jeune homme décédé il y a quelques années.

Château de Moussa

De l’autre côté de la rive sur laquelle, il se trouve, le château de Moussa présente par son paradigme architectural, des airs de l’abbaye de Kylemore, célèbre édifice de la république d’Irlande.

Mais en s’approchant de l’édifice et surtout en découvrant son intérieur unique, nous nous apercevons rapidement que cette similitude n’est qu’illusion, le château de Moussa possédant des spécificités qui le rendent unique.

D’apparence pseudo-médiéval, situé entre les villes de Deir el Qamar et Beiteddine, le château de Moussa a été construit par Moussa Abdel Karim Al-Maamari, un Libanais né en 1931, qui lorsqu’il était étudiant tomba amoureux d’une fille qui ne voulait épouser qu’un homme dont le père possédait un château.

Alors, en tant qu’enfant de famille modeste, il décida de le construire, brique après brique durant près de 60 ans.

Le château qui comprend des tours, des remparts, des douves et un pont-levis a nécessité près de 6500 pierres que l’homme décédé en 2018 posa tout seul. C’est ainsi que lorsque nous entrons dans ce site unique, nous avons l’impression d’être transportés dans un lieu magique tout droit sorti d’un conte de fée. En outre, ce sentiment est renforcé par la constitution interne du château qui présente sur le côté latéral du long d’un couloir, des centaines de personnages constitués d’argile et représentant des scènes traditionnelles du Liban d’antan.

Avec une précision rare, les personnages semblent vivre dans un décor onirique mais paradoxalement réel et crédible. En longeant ce couloir, nous sommes séparés des personnages par des grilles et accompagnés d’une scénographie qui donne la part belle à la lumière et au son.

En descendant à l’étage inférieur, nous sommes accueillis également par d’autres personnages, mais également par un musicien qui commence à nous interpréter à la Libanaise, plusieurs airs internationaux.

Une fois rassasiés de cette musique qui tambourine dans nos têtes, nous rejoignons une autre partie du château qui à la manière d’un musée expose des centaines d’armes en provenance de différentes époques, des armes chinées et achetées par l’homme, sa vie durant.

L’apothéose de notre visite est vécue au travers d’une petite partie du château qui comprend de beaux vitraux, qui en laissant passer la lumière qui s’y reflète, embaume visuellement la pièce en une symphonie visuelle inénarrable.

Palais de l’émir Amine

Non loin du château de Moussa, à 950 mètres d’altitude, dans la région du Chouf, le Palace Mir Amin construit en 1838 par l’Emir Bechir Chehab II pour son fils l’Emir Amin est fermé lorsque nous nous présentons à l’accueil.

Néanmoins, le gardien nous autorise exceptionnellement à le découvrir, tout en nous expliquant que le palais, aujourd’hui, un hôtel 5 étoiles ne pourra nous offrir toutes les commodités qu’il offre en saison à ses clients, ce qui ne nous dérange nullement, étant donné que nous souhaitons simplement le visiter.

A la mort de l’émir, le palais fut successivement une propriété de l’État, un club privé pour l’armée libanaise, avant d’être pillé et saccagé durant la guerre du Liban, pour devenir un véritable palace après sa restauration en 1987.

En entrant à l’intérieur, nous découvrons un bâtiment splendide, dont l’architecture d’inspirations : italienne, arabe et ottomane lui vaut le surnom de : « petit Beit Eddine » du nom du grand palais, aujourd’hui résidence d’été du président libanais, situé à quelques kilomètres.

Le palais est composé de deux bâtiments : le Salamlak ou résidence extérieure et le Haramlak ou résidence intérieure. Le Salamlak, qui contenait autrefois les appartements de l’Emir, possède des arcades ornées, un bois riche sculpté et des jardins intérieurs verdoyants.

Après un détour par la piscine, dont le fond est recouvert d’un magnifique tapis de mosaïque, nous nous rendons à l’Haramlak, l’ancien harem, en longeant des fontaines, disposées sur une ligne imaginaire reliant le Salamlak à la résidence intérieure.

La beauté du Haramlak réside dans ses éléments à arcades dominant la vallée, mais aussi dans son bassin ornemental de plusieurs centaines de mètres entièrement constitué de marbre blanc.

Monastère Qozhaya

Situé dans la vallée de la Qadisha, le monastère de Qozhaya  a été fondé au IVème siècle après Jésus-Christ, par St Hilarion , en l’honneur de l’ anachorète égyptien : «  St Anthony le Grand ».

Détruit au XVIème siècle, puis restauré à de nombreuses reprises, le monastère nous accueille après une petite route longeant de magnifiques vignobles dans lesquels, les moines qui y vivent, travaillent et peuvent ainsi, produire plusieurs dizaines de bouteilles de vin chaque année.

Appartenant à l’ordre libanais maronite et situé dans le district de Zgharta, le monastère est considéré comme le plus ancien monastère de la vallée.

Il est cédé en 1708 par l’évêque Jean Habcouq à l’ordre maronite. A l’intérieur, au cœur d’une haute tour, un musée nous accueille. Ce musée qui comprend un petit magasin possède plusieurs pièces exposants des objets anciens, dont la première machine d’imprimerie du pays.

En sortant du musée, après avoir bénéficié d’une vue magique sur les vignobles qui se trouvent en contrebas, nous découvrons une petite église après avoir pénétré dans la roche pour nous inspirer la quiétude d’une autre petite chapelle qui rend un hommage appuyé à la Vierge Marie.

L’église, placée dans une sorte de renfoncement ouvert sur l’extérieur, comprend de nombreuses icônes et se trouve latéralement sur le côté, non loin des dépendances de vie du monastère dans lesquelles nous entrons ensuite et assistons à la préparation de la table par un vieux moine tenant difficilement debout et avançant lentement avec sa canne qui lui sert de troisième jambe.

 

Monastère Deir el Nouriye

Situé à Hamat et émergeant au cœur d’un îlot de verdure, le monastère se dévoile au travers d’un bâtiment principal que nous contournons avant de découvrir une magnifique chapelle intégrée dans un complexe dont les dépendances sont constituées d’un long couloir entouré d’arches se succédant à la manière d’un jeu de domino.

Alors que nous admirons les finesses des icônes de la chapelle, nous assistons, sortant de nulle part, tel un super héros, à l’apparition d’une bonne sœur tout de noir vêtue.

Elle surgit comme par magie et disparaît aussitôt, traversant les trois portes de l’autel surplombées par de magnifique fresques.

Elle réapparaît immédiatement en tenant dans les mains, une sorte de briquet à longue tige, pour se diriger vers les socles à bougies et s’égosiller à tenter d’allumer un morceau de charbon sur lequel elle souffle délicatement pour en raviver la flamme. Une épaisse fumée parcourt la pièce tandis qu’elle est rejointe par un prêtre orthodoxe.

Nous rejoignons l’extérieur du monastère et poussons notre petite marche jusqu’au front de mer que nous visualisons de notre point de vue exceptionnel. A nos côtés, une autre petite église dans laquelle nous entrons. Après avoir admiré ses nombreux ornements, nous apprenons qu’un petit escalier mène sur le toit. Sans trop réfléchir, nous nous engouffrons sur ce chemin étroit et parvenons jusqu’au toit afin de découvrir plus précisément la cloche que nous venions de faire sonner quelques minutes auparavant, un petit marteau étant disponible à l’entrée de l’église.

Notre Dame de Zahlé

En plein cœur de la plaine de la Bekaa, dans les hauteurs de la ville éponyme, le sanctuaire Notre Dame de Zahlé, appelé également : « Notre Dame de la Bekaa » est constitué d’une haute tour qui semble perforer le ciel et sur laquelle, il est possible de grimper, soit pour les plus courageux en empruntant un long escalier constitué de plusieurs dizaines de marches, soit de manière plus moderne au travers de son ascenseur.

Le site a été conçu et pensé en 1958 par l’évêque Euthym en l’honneur de la Vierge Marie. Et cette dévotion est immédiatement perceptible dès l’entrée du site, lorsque nous entrons dans la chapelle de la tour, qui accueille une messe. Dans une pièce semi-circulaire, plusieurs dizaines de pèlerins récitent des cantiques dans une ambiance solennelle unique.

A plusieurs reprises, nous croisons, autour de la tour de 54 mètres de hauteur qui porte la statue de la Vierge, œuvre de 10 mètres de hauteur en bronze de l’artiste italien Pierotti, nombre de statues dont une représentant le pape Jean-Paul II, qui du temps de son vivant s’était rendu sur place.

Eglise de Magdouché

Située dans la ville de Maghdouché, dans le district de Sidon à 50 kilomètres au Sud de Beyrouth, l’église de Magdouché est connue pour héberger le sanctuaire qui abrite le lieu où la Vierge Marie aurait attendu Jésus-Christ lors de sa visite apostolique à Sidon.

Découverte en 1720, par un berger qui en s’aventurant à l’intérieur fait état de la présence d’une statue de la Vierge et de l’enfant Jésus, la grotte devient rapidement un lieu de pèlerinage ouvert à toutes les confessions.

Dédié à la Vierge Marie, le sanctuaire est construit à l’emplacement et en remplacement des deux premiers sanctuaires érigés et détruits depuis. La mise en place du sanctuaire actuel date ainsi de l’achat par l’Église Grecque Catholique des lieux en 1860.

Le site comprend une tour de 36 mètres de hauteur sur laquelle est posée une magnifique statue de la Vierge Marie portant Jésus-Christ enfant, une statue en bronze, érigée en 1960. Dans le sanctuaire orné de nombreuses statues, la grotte de Mantara accueille au travers d’un décor minimaliste dont les façades sont constituées des parois de la montagne, des pèlerins qui peuvent utiliser les bancs en bois travaillés pour se ressourcer et prier.

La tour est constituée d’une petite chapelle dont les vitraux colorés accentuent la teinte bichromate jaune et bleue du lieu. Au niveau de l’autel, un magnifique tableau attire les regards. Une basilique est actuellement en construction sur le site.

La forêt d’Ehden

Située dans les montagnes au Nord-Ouest du mont Liban, à 30 kilomètres de Tripoli, la réserve est composée comme son nom l’indique, d’un massif forestier constitué de nombreuses espèces dont des cerisiers qui en marquent l’entrée de son sentier principal qui permet d’accéder à son sommet.

La réserve naturelle de Horch Ehden héberge une biodiversité unique, constituant 3 des 9 zones biogéographiques du Liban. La réserve comprend ainsi 1058 espèces de plantes dont 39 arbres, 26 espèces de mammifères, 300 espèces de champignons, 23 espèces d’amphibiens et 156 espèces d’oiseaux.

Véritable lieu touristique, l’endroit regorge d’activités à pratiquer tout au long de l’année : VTT, randonnées pédestres, escalade, ornithologie, visites en van, observation des étoiles, tir à l’arc, randonnées en raquettes, visites guidées, cette liste n’étant pas exhaustive.

Monastère of our lady of kaftoun

Petit monastère située à l’Est de Batroun : « Notre Dame de Lady of Kaftoun » se trouve au bout d’un chemin taillé au coeur de la montagne et dont les parois apparentes fleuries avec des roses apportent un côté authentique et naturel au site.

Constitué de dépendances en pierres taillées apparentes dans lesquelles vivent une communauté religieuse, il comprend une petite église qui expose une icône du XIIIème siècle possédant de nombreuses particularités. L’icône écrite sur du bois naturel avec la méthode de la détrempe qui utilise du jaune d’œuf, des couleurs naturelles, de la gomme arabique et de la colle animale, mesure 104 x 76 centimètres et se trouve sous la forme d’un recto-verso : d’un côté est inscrite l’icône de la Mère de Dieu, datant du XIIème siècle après Jésus-Christ, et de l’autre côté, est représentée la Théophanie.

Le monastère se trouve au cœur d’une forêt, permettant de dégager dans l’air ambiant, une quiétude revitalisante.

La réserve naturelle des îles du palmier

Constituée d’un archipel de trois îles de roche calcaire au large de la ville de Tripoli, la réserve constituée en 1992 est reconnue site Ramsar en 2001 et inscrite sur la liste Unesco depuis 1996.

La réserve englobe l’île du Palmier (la plus grande des îles), l’île de Sanani et l’île de Ramkine. Le site représente une aire de repos pour 156 espèces d’oiseaux migrateurs et abrite également plusieurs tortues ainsi que le phoque moine.

L’île du Palmier qui comprend nombre de lapins intégrés par les Français lorsqu’ils dirigeaient le pays est aussi une destination balnéaire très appréciée pour son eau turquoise et ses fonds marins. La plage, constituée de sable fin et blanc, constitue un lieu de détente aux propriétés curatives pour les personnes souffrant d’arthrite et de rhumatisme.

La réserve est accessible en bateau depuis le port de Mina à Tripoli, pour un trajet de moins d’une heure. Bien qu’il soit interdit de manger dans la réserve, le gardien de l’île au lapin l’autorise lors de la location d’une table pour quelques euros.

La rivière Baakline

Sur une colline verdoyante, au cœur d’un petit village du Chouf chargé d’histoire, la rivière Baakline  appelée également : « Shallalat Al Zarka » est bordée par un chemin de pierres qui se trouve aux abords d’un restaurant.

Située sur un terrain privé, la rivière qui se longe permet de rejoindre le site de la : « cascade bleue » dont l’eau se projette sur le sol avec frénésie. Entourée d’escaliers qui semblent la contourner, la cascade qui en fonction des fortes pluies ou du débit d’eau sera plus ou moins étendue, s’écoule dans un site merveilleux où le visuel se mélange à l’auditif.

La cascade bleue peut être aperçue sur plusieurs niveaux ; en ses contrebas, il est facile de se faire mouiller par les projections d’eau. En été, le site est apprécié par les locaux qui peuvent y passer la journée ; des commodités présentes sur place permettent de les accueillir.

Monastère Deir saydit el Natour 

Situé non loin de Tripoli, le monastère Deir saydit el Natour  nous accueille aux abords de la mer dont il fait face. A premières vues, un peu austère au travers de sa conception rectangulaire, il possède dans sa cour intérieure, une chapelle et une église qui comprennent des icônes séculaires, admirablement préservées.

Toujours habité par des sœurs qui y vivent dans les dépendances, il a été construit par les croisés sur des ruines byzantines, il y a environ 900 ans. Depuis peu, le couvent a été soumis à une restauration à grande échelle ; ses façades ont été ravalées et dévoilent à présent de belles pierres apparentes.

A notre arrivée, nous sommes accueillis par la sœur Catherine à qui il faut demander la permission de prendre des photos. A l’image de son monastère, un peu rigoureuse à première vue, la sœur, unique gardienne des lieux depuis 40 ans se met à sourire après quelques minutes de discussion et dévoile à nouveau tout comme le site qu’elle préserve, la beauté de son âme.

Zahlé

Comptant près de 60 000 habitants, Zahlé est un centre économique important de la plaine de la Bekaa. Cette ville catholique entourée de vignes nous accueille tout d’abord dans ses hauteurs au travers de ses belles maisons bourgeoises aux tuiles rouges qui appartiennent à de riches familles libanaises et parmi lesquelles, les familles : « Geha, Azar, Skaff et Hindi ».

Par ailleurs, nous découvrons la résidence Geha, une habitation connue pour sa grande cour intérieure en arcades entourée par 24 pièces et un tunnel de 1.4 kilomètres de longueur qui relie la propriété à l’église St. Elie.

En entrant dans le centre assez urbain dont les deux côtés sont séparés par une belle rivière, nous dépassons un char d’assaut exposé à la manière d’un objet de décoration, et remontons la rue centrale jusqu’au Berdawni, un emplacement situé dans un renfoncement aux abords d’un petit cour d’eau, qui comprend nombre de restaurants, la ville étant appelée capitale de la gastronomie levantine.

Un peu excentré, l’ancien sérail qui est aujourd’hui utilisé en tant qu’hôtel de ville a été construit en 1885 et possède outre son attrait indéniable, une cour intérieure comportant de nombreuses arcades.

Le souk el Blatt est quant à lui, situé dans la partie la plus ancienne de la ville. Non loin du centre culturel français inauguré en 1958, qui vaut le détour et qui offre des cours de langue et de perfectionnement en français ainsi que des projections de film, des pièces de théâtre, des spectacles de danse ainsi que des conférences.

Le grand hôtel Kadri en pierres de Zahlé resplendit au travers de sa structure fine et agencée, donnant une part importante à l’authenticité. Converti en hôpital pendant la Première Guerre mondiale par les Ottomans, il fut converti en hôtel et accueilli les fonctionnaires et les dignitaires visitant la ville, avant de fermer en 2011 et d’ouvrir à nouveau deux ans plus tard.

Château Ksara

Du fait de ses conditions d’ensoleillement, le Liban est un pays producteur de vin apprécié. Si le nombre de caves reconnu internationalement est valorisé, néanmoins, le château Ksara, un domaine viticole exploité depuis 1857 regroupant 10 vignobles sur un total de 441 hectares dans la vallée de la Bekaa, aux abords de la ville de Zahlé, est le plus connu.

En arrivant sur le site, nous sommes accueillis par un bâtiment magnifique, dont les lettres composant son nom brillent de mille feux. Nous découvrons face au château, une sorte de machine ancienne qui sert de décoration et entrons à l’intérieur où nous découvrons plusieurs écrans géants dans la salle d’accueil. Derrière un comptoir constitué en bois, deux femmes nous appellent une des responsables, une femme au sourire radieux, qui accepte de nous ouvrir les portes de ses caves.

Au milieu de galeries étendues qui comportent plusieurs centaines de milliers de bouteilles, de nombreux futs en chênes recueillent le précieux breuvage récolté au sein de vignobles qui depuis 1991, englobent les cépages Cabernet Sauvignon, Syrah, Sauvignon Blanc, Sémillon, Chardonnay et Merlot.

Mais la force de cette cave est de posséder des bouteilles, âgées pour certaines d’entre-elles de plus de 100 ans. Par ailleurs, lorsque nous nous approchons de certains lots, nous pouvons voir l’état de décrépitude des bouchons, ce qui intensifie encore un peu plus ce côté immersif unique que nous sommes en train de vivre.

Après avoir arpenté durant plusieurs heures les galeries, nous sommes conviés à une dégustation de plusieurs vins et découvrons avec stupeur, la qualité de ces breuvages, qui possèdent un goût et une saveur, uniques. Avec au programme, un blanc moelleux exquis, un rouge somptueux et un blanc sec à la pointe d’une amertume contrôlée.

Le lac de Taanayel

Dans la plaine de la Bekaa, le lac de Tanayel situé dans le village éponyme, à 1 h 30 de route de la capitale est un lac aux eaux turquoise qui permet à de nombreuses familles de s’adonner à la baignade en plein cœur des terres du pays.

Entouré d’une nature luxuriante qui permet d’effectuer de belles balades en vélo ou à pied, le lac se trouve non loin du domaine de Taanayel des pères jésuites, actuellement géré par l’association arc-en-ciel. Un endroit superbe pour observer les bêtes d’élevage comme les vaches et les veaux dans leur mangeoire. Comme nombre de couvents, le domaine fabrique son propre fromage et dans le magasin de la ferme, il est possible d’acheter une large gamme de produits laitiers frais et artisanaux.

Ainsi, nous nous régalons en choisissant de goûter les « arouss », des sandwichs de fromage blanc, préparés spécialement à base du pain local : « markouk », le pain un peu plus fin et foncé que le pain libanais connu. Face au couvent, la petite chapelle Notre-Dame de Lourdes, invite à un moment de recueillement. Aux abords du lac, le visiteur est accueilli par une grande aire de promenade traversant un champ de vignobles et de longues allées de sable bordées d’arbres.

Au cœur du lac, un petit ilot comporte une maison aux tuiles rouges qui sert de refuge aux oies et canards, y résidant. Une véritable carte-postale dans un décor féérique, surtout que le lac entouré par de nombreuses rangées d’arbres et de terrains agricoles, est visuellement un des plus beaux du pays.

Forteresse de Mseilha

Fort historique des rives du Nahr el-Jaouz, au Nord de la ville libanaise de Batroun, la forteresse de Mseilha également connue sous le nom de : « Puy du Connétable » a été construit par les croisés pour défendre le massif rocheux du Râs Shaqq.

Par la suite, le site est fortifié par le connétable de Tripoli, probablement Guillaume de Farabel en 1106, puis remanié par l’Emir Fakhr-al-Din II, vers 1624, qui garde cependant des éléments architecturaux typique de la période des Croisades, tels que des fentes de tir.

En plein cœur de la nature, le fort est constitué de deux sections similaires. Pour le rejoindre, nous empruntons un beau pont de pierre qui nous permet d’arpenter un étroit chemin puis des escaliers taillés sur le flanc Nord de l’éperon rocheux. Une petite plateforme permet d’accéder à l’entrée principale dont la porte s’ouvre sur un vestibule voûté suivi d’une cour triangulaire de petite taille. La partie la plus élevées du fort est accessible par le côté Est de la cour principale. Un escalier interne permet de parvenir au niveau supérieur.

Le site est visitable en journée et accéder à son sommet permet de bénéficier d’une vue dégagée sur le paysage ambiant.

Sidon

Située à 40 kilomètres au Sud de Beyrouth, Sidon est la troisième plus grande ville du pays et compte 57 800 habitants qui évoluent dans une synergie confessionnelle totale : musulmans sunnites, musulmans chiites, chrétiens maronites et grecs-catholiques.

La ville est découpée en deux gros secteurs touristiques : le front de mer et le centre. C’est d’ailleurs par le front de mer que nous commençons notre visite de la ville, au travers du château de la Mer construit en 1227 sur une presqu’île que nous apercevons du trottoir et qu’il est possible de visiter. Aux abords du château ayant servi d’antan à protéger la ville des invasions, un pêcheur dans un petit port tente d’attraper du poisson qu’il propose immédiatement aux nombreux vendeurs installés sur la route et dont les cageots en polystyrènes contiennent, bien exposés, nombre de produits de la mer.

Une fois que nous avons assisté à la découpe d’anguilles fraîchement pêchées, nous rejoignons le souk de la ville qui se situe dans la médina centrale et sommes accueillis par de larges sourires ; deux hommes d’un certain âge entament une discussion et un jeune enfant insiste pour nous accompagner à la place centrale de la vieille ville.

Nous arpentons avec grand plaisir de magnifiques ruelles perforant un système d’habitations traditionnelles dont les rez-de-chaussée servent aux commerçants qui proposent leurs produits. A plusieurs reprises, nous admirons de belles mosquées médiévales qui ont su conserver leur authenticité et parmi lesquelles : la Grande mosquée et la mosquée Kikhia.

Après un détour aux abords de l’église byzantine Saint-Nicolas qui comprend le souterrain par lequel le Christ est descendu lors de sa venue sur le territoire, nous assistons à la découpe de loukoums par un marchand réellement sympathique.

Dans la rue principale du souk, nous apprenons d’un artisan boucher, les secrets pour réussir une bonne saucisse libanaise : « le soujouk ». Accompagné de son apprenti, il prépare sa farce avant de la laisser mariner et de s’occuper à détendre un long boyau qu’il place dans une machine qui, grâce à un appel d’air pousse avec facilité la viande à l’intérieur. Il lui suffit, avec dextérité de donner à la saucisse la taille qu’il souhaite, avant d’en accrocher le filet en le suspendant devant son magasin.

Cette démonstration nous ayant ouvert l’appétit, nous rejoignons une autre partie de la ville  et prenons quelques instants pour visiter le château de la terre, appelé également : « Saint-Louis », qui dévoile ses larges tours, entourées d’une pelouse taillée avec précision.

Nous ne pouvons pas résister de découvrir le musée Audi du savon, qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur la méthode de saponification traditionnelle libanaise. Grâce à de grandes pièces bien aérées, nous pouvons découvrir le procédé de cette conception ainsi que les outils utilisés par les artisans du pays, qui outre de nombreux savons parfumés, fabriquent également le savon d’Alep, un savon hydratant ne contenant pas d’huiles supplémentaires. Visuellement, nous en prenons plein la vue, les savons étant entreposés sous la forme de grandes figures géométriques et constitués en monticule.

Un boulanger nous invite à déguster son pain qu’il cuit devant nous ; les fines galettes jetées dans un four chauffé à plus de 300 degrés ne mettent pas longtemps avant de gonfler comme des ballons, avant d’être sorties et vendues aux nombreux clients qui patientent.

Un petit détour par le Khân el-Franj appelé également : « la maison des Français », ancien consulat de France et siège de son Institut, nous avons ensuite la chance de visiter le Khân Sacy avec son four et son hammam mamelouk, qui comprend outre de nombreuses pièces ouvertes, des salles reliées entre elles et dans lesquelles, la lumière entre par un délicat jeu de petites ouvertures au plafond constituant des motifs épars.

Nous terminons après avoir mangé un falafel, par une visite du musée du palais Debbané, qui expose au travers de nombreuses pièces, le faste de la vie d’antan. Les arcades constituées de bois et les lustres finement travaillés dénotent un savoir-faire unique, caractéristique des palais Hammoud.

Le centre historique de la ville fait partie de la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Le sanctuaire marial de Maghdouché-Sayyedet el Mantara, est inscrit, quant à lui, sur la liste du patrimoine mondial religieux. Un peu excentré, il mérite le détour. Tout comme le temple d’Eshmoun, site phénicien, unique au Liban.

Bcharré

Si la ville de Bcharré appelée : « ville des églises » qui comprend 24 000 habitants dévoile tout son potentiel de loin, au travers de la magnifique vue qu’elle offre des nombreux belvédères de la vallée de la Qadisha, elle possède néanmoins nombre d’intérêts qui obligent à un arrêt en son centre.

Se trouvant à une altitude comprise entre 1450 et 3088 mètres, la ville possède sur son territoire le site des : « Cèdres de Dieu » ainsi que le musée du poète Gibran Khalil.

Mais Bcharré qui comporte un beau petit centre bien achalandé possède également le plus ancien domaine skiable du Liban située à deux heures de route :  la station de ski des Cèdres, et la première remontée mécanique du pays, construite en 1953.

Bcharré, haut lieu du christianisme maronite, possède également la plus grande cathédrale de la région : « la cathédrale Saint Saba », construite par Antoine II Pierre Arida. Aux côtés de la cathédrale, il est possible de découvrir nombre d’églises, la ville en comptant 37 en totalité.

La vallée de Qadisha 

Également connue sous le nom de : « gorge de Kadisha » ou : « Wadi Kadisha », la vallée de la Qadisha est un long canyon située dans les districts de Bcharré et de Zgharta du gouvernorat du Nord du pays. Celle-ci se divise en deux gorges : Qannoubine à l’Est (couvent ou vie communautaire en grec ancien) et Qozhaya à l’Ouest (l’essence de la vie en grec ancien).

Creusée par la rivière Kadisha, la vallée comprend de nombreux points de vue sur les montagnes comptant parmi les plus belles du pays. Nous faisons tout d’abord un arrêt non loin du monastère Hamatoura que nous contemplons séparés par un gouffre, avant de rejoindre la ville d’Amioun et de découvrir ses trésors architecturaux qui se trouvent essentiellement dans ses hauteurs.

Sur la route, nous faisons un arrêt au-devant d’un panneau qui présente toutes les merveilles touristiques à découvrir dans la vallée, avant de rejoindre le monastère de Qozhaya  et la ville de Bcharré.

Si les distances entre les différents sites ne sont pas grandes, nous prenons sur la route un peu plus de temps, car le paysage qui nous entoure est un appel à la photographie ; les points de vue des différents belvédères sont tous plus beaux les uns que les autres et nous ne résistons pas à effectuer plusieurs arrêts, avant de rejoindre une magnifique chute d’eau qui se trouve le long de la route.

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1998, la vallée possède une importance historique en tant que site de certaines des premières colonies monastiques chrétiennes au monde et de son exemple continu de foi chrétienne. Souvent persécutés par les Ottomans, les moines des différents monastères ont su utiliser avec intelligence les grottes et souterrains de la vallée pour s’adapter et fuir l’ennemi. En outre, les paysages escarpés leur ont offert des conditions suffisamment difficiles pour leur permettre de vivre leur foi avec solitude et dévotion. C’est ce qui explique la localisation parfois isolée de certains monastères ainsi que les nombreuses grottes servant d’ermitages creusées à même les falaises.

Après avoir visité le musée du poète Gibran Khalil, nous prenons la direction du monastère Mar Lishaa. Du moins, l’emplacement du nouveau monastère dans lequel vivent les moines ayant quitté leur ancien site, il y a plusieurs dizaines d’années, étant donné qu’il était devenu trop exigu.

Ce n’est qu’après trente minutes de route, en contrebas, entouré par de hautes falaises, que nous rejoignons l’ancien monastère Mar Lishaa que nous visitons grâce à Yves, un Français d’une érudition inégalée de la vallée qu’il tente de protéger et de médiatiser depuis plus de 30 ans.

D’autres monastères sont présents dans la vallée. Parmi lesquels, les plus renommés sont : le monastère de Qannubin, le monastère Notre-Dame de Hawqa, le monastère de Mar Sarkis, le monastère de Mar Girgis, avec la chapelle de Mar Challita, le monastère de Mar Yuhanna, le monastère de Mar Abun, qui comprend l’ermitage de Mar Sarkis et le monastère de Mart Moura, cette liste n’étant pas exhaustive.

Monastère de Qannubin 

Dans la vallée de la Qadisha, en son côté Nord-Est, le monastère de Qannubin, considéré comme le plus ancien des monastères syriaques orthodoxes a été construit sur demande de l’empereur Théodose le Grand en 375 après Jésus-Christ.

Cédé au XVème siècle par des moines aux maronites pour la protection de leur patriarche, il est taillé dans le flanc de la falaise rocheuse face au monastère de Qozhaya.

Admirablement préservé, il comprend plusieurs cellules monastiques dans lesquelles vivent des moines et propose des hébergements pour les voyageurs de passage. Il possède sur son site, une belle église qui expose des icônes liturgiques de grande valeur. Un cloître offre un endroit de quiétude apprécié des visiteurs comme des moines.

Grottes de Jeita

Situées à 18 kilomètres de Beyrouth et ayant concouru à l’élection des 7 nouvelles merveilles naturelles du monde, les Grottes de Jeita sont un ensemble de grottes karstiques interconnectées considérées comme le trésor naturel du pays ; elles représentent, du moins en ce qui nous concerne, peut-être les plus belles grottes que nous avons eu la chance de visiter. Ou du moins, deux des plus belles.

Découvertes par un missionnaire américain pour leur partie inférieure et par des spéléologues libanais pour leur partie supérieure, ces grottes sont accessibles pour leur partie supérieure, à pied et pour leur partie inférieure, uniquement en bateau.

En arrivant sur le site, après avoir acquis nos tickets d’entrée, nous montons dans un petit train, qui nous conduit, en nous permettant d’éviter plusieurs minutes de marche, jusqu’à l’entrée de la grotte supérieure, face à laquelle se trouve une petite boutique.

En franchissant la porte d’entrée précédant un tunnel en béton de 117 mètres de long, directement ouvert et en commençant à ressentir une belle différence de température avec l’extérieur, nous sommes arrêtés par un gardien qui nous demande de déposer nos appareils à photo dans un casier individuel prévu à cet effet. Nous lui sortons notre autorisation de filmer demandée en amont de notre voyage au ministère du tourisme et pouvons librement filmer et photographier cette merveille dans laquelle les photos et vidéos sont interdites afin de la préserver.

La partie de la grotte supérieure accessible par les visiteurs est formée de trois grandes salles. La première est appelée chambre blanche, la deuxième chambre rouge, à cause de la couleur des formations. Les stalactites blanches sont de calcite pure, sans souillure, la couleur rouge étant donnée par l’oxyde de fer (rouille) présent en petites quantités. La troisième chambre est la plus grande des trois et a une hauteur de plus de 120 mètres.

Immédiatement, en découvrant la grotte sur un chemin goudronné balisé et suivi par une longue barrière qui protège concomitamment les visiteurs et les représentations géologiques, nous sommes épatés de découvrir une telle conception caverneuse. Nous sommes entourés de centaines de stalactites et de stalagmites, dont certaines se rejoignent en formant un vaste pilier naturel.

La partie supérieure de la grotte de Jeita se caractérise par sa beauté unique envoutante au travers de ses extraordinaires formations de calcaire. Accompagnés par une température de 20 degrés, nous découvrons avec attention cette galerie inaugurée en 1969 en scrutant les nombreuses salles qui se succèdent. Les concrétions forment des motifs uniques auxquelles nous essayons de trouver un nom.

Nous ne comptons plus les rideaux, colonnes, draperies et autres champignons sur près des 700 mètres ouverts au public, sur un parcours total de 2200 mètres.

Nous avons cependant la chance de nous voir autoriser à découvrir une grande salle dont l’accès est restreint. Nous enjambons une barrière avec accord du gardien et rejoignons un escalier que nous arpentons jusqu’au sommet. Une fois arrivés en haut, nous restons sans voix en bénéficiant d’une vue étendue sur la grotte. Au travers des arches et des cavités, nous prenons conscience de son immensité et de sa sérénité, le silence étant simplement perturbé par les cliquetis des gouttelettes d’eau qui tombent sur le sol.

Nous terminons notre visite de cette partie supérieure par la découverte d’une des plus grandes stalactites au monde d’une longueur de 8,2 mètres.

Nous rejoignons ensuite l’extérieur et la partie inférieure en dépassant une statue magnifique devant laquelle, plusieurs touristes nigérianes prennent la pause en nous adressant un grand et beau sourire.

En entrant dans la partie inférieure, à nouveau en montrant au second gardien notre autorisation de filmer, nous longeons un chemin afin de rejoindre une sorte d’embarcadère de laquelle plusieurs bateaux chargés de touristes effectuent des va-et-vient incessants.

D’une température constante de 16 degrés, la galerie inférieure est ouverte au public depuis 1958. En grimpant dans le bateau, le capitaine nous explique que seuls 400 mètres sont ouverts sur un parcours total d’environ 6200 mètres.

Doucement, au gré de l’avancée du bateau, nous longeons la rivière qui traverse la grotte et forme à son appelé : « le lac noir ». La rivière est ensuite parcourue par plusieurs petites cataractes et des rapides. La partie inférieure de la grotte (la caverne de Thompson), est un immense hall concrétionné.

A chaque entrée de salle, nous sommes subjugués par la beauté des lieux dégageant sans le vouloir un peu de magie au travers de la forme des concrétions que nous rencontrons. Le capitaine les énumère à la manière d’un valet présentant les membres éminents d’une soirée : « le Panthéon, le Grand Chaos et Shangri-la » pour ne citer qu’eux.

Et alors que nous faisons demi-tour avec le bateau pour retourner à notre point central d’arrivée, nous ne pouvons nous empêcher de nous dire que nous venons de vivre une expérience unique.

Monastère Deir Balamand 

Situé non loin de la ville de Tripoli, le monastère Deir Balamand est un important monastère orthodoxe antiochien dont l’origine de sa forme actuelle est datée de 1603, lorsque sous l’impulsion de l’évêque de Tripoli, un groupe de 10 moines prennent possession de l’abbaye de Belmont dont la construction remonte à 1157.

Afin de posséder les fonds leur permettant de subsister, les moins utilisent les XVIIIème et XIXème siècles pour étendre leur possession territoriale et développer la culture des sols en parallèle de leurs activités de reproductions de manuscrits et d’accueils des populations lors des périodes de troubles.

En arrivant dans le monastère qui se trouve à proximité d’une université, nous découvrons un site majestueux, constitué d’une première façade en pierres apparentes, surmontée d’un petit jardin verdoyant bien entretenu.

Nous franchissons une porte formant un arc vouté, puis rejoignons la cour du monastère dans laquelle, nous pouvons rejoindre une petite chapelle ainsi qu’une église, qui comprend une iconographie intéressante.

En retournant dans la cour, nous assistons à la discussion entre deux moines, tous deux vêtus de noir, avant d’emprunter un escalier et de rejoindre une petite chapelle dont l’intérieur austère pousse au recueillement.

En sortant, nous faisons une halte au petit jardin qui se trouve derrière le bâtiment afin de cueillir des oranges et des citrons, dont les arbres sont emplis.

Monastère Notre-Dame de Hawqa 

Dans la vallée de la Qadisha, entre les monastères de Qannubin et de Qozhaya, à 1150 mètres d’altitude, le monastère Notre-Dame de Hawqa  a été fondé à la fin du XIIIème siècle par des villageois de Hawqa, avant d’être restauré à de nombreuses reprises.

L’ermitage, qui se trouve aux fins d’un sentier sinueux constitué de montée abrupte et d’escaliers dont les marches sont taillées dans le rocher ou construites par un assemblage de quelques pierres, a été construit sur une plate-forme à mi-niveau, où se trouve un réservoir d’eau alimenté par des canaux. Le niveau supérieur, accessible uniquement par échelle, est une grotte de 47 mètres de longueur, dont les fouilles ont révélé la présence de poteries médiévales.

Le monastère est construit dans un abri sous roche dont le porche, haut d’une vingtaine de mètres, est fermé par un grand mur en pierres de la même couleur. Malgré son accès réservé aux plus sportifs, le monastère est visité chaque année par de nombreux pèlerins.

Monastère de Mar Sarkis 

Appelé également appelé : « Ras Al Nahr », le monastère de Mar Sarkis surplombe la vallée de la Qadisha à 1500 mètres d’altitude.

Dédié aux Saints : Sarkis et Bakhos, le monastère se trouve à proximité de la source Mar Sarkis, qui rejoint la rivière Qannubin dans la vallée.

Construit au milieu du VIIIème siècle après Jésus-Christ sur les ruines d’un temple cananéen dédié à un dieu de l’agriculture, le monastère englobe deux églises : l’une dédiée aux Saints Sarkis et Bakhos a et l’autre dédiée à Notre-Dame qui fut construite en 1198.

Le monastère surplombant de beaux vignobles comprend également plusieurs bâtiments qui furent construits entre 1404 à 1690, lorsque le Patriarche Estephan Douaihy restaura une partie des édifices.

Admirablement conservé, le site permet de découvrir une iconographie riche et variée.

Monastère de Hamatoura

Dans le village de Kosbah, à proximité de la vallée de la Qadisha, construit dans une cavité rocheuse sur une haute falaise, le monastère de Hammatoura appelé également : « couvent de Notre Dame » fut construit au IVème siècle et s’atteint après une longue promenade sur un sentier sinueux qui s’élève à 200 mètres sur plus de deux kilomètres. A mi-chemin se trouve le couvent de Saint Pierre et Paul.

Le monastère de Notre-Dame de Hamatoura, appartenant à l’église orthodoxe, n’est accessible qu’après une série d’escaliers de plus de 300 marches. Après l’effort, le réconfort. Le visiteur qui a eu le courage de parcourir cette randonnée lui donnant de magnifiques points de vue sur la vallée parvient jusqu’aux abords du monastère et il est accueilli par une grande croix remontant au VIIème siècle, qui surmonte l’église, la partie la plus ancienne du site.

A l’intérieur, il est possible de faire connaissance avec des fresques byzantines admirablement conservées. Près du couvent se trouvent deux anciennes églises dédiées à Saint Michel et à Saint Jean Baptiste.

Au sommet de la colline, près du couvent, une grotte comprend les bases d’une stalagmite où les femmes stériles priaient afin de tomber enceinte en s’adressant à une déesse païenne de la fécondité.

Sur le site, les vestiges d’un temple païen est occupé aujourd’hui par des moines qui en ont construit dessus, leurs appartements. Ils partagent leur temps entre la prière, les travaux et la méditation.

Deux salles conservent un reliquaire de squelettes ayant appartenu à des moines massacrés par les Mamlouks dont l’un d’entre eux, vêtu d’une soutane en a profité un soir après avoir demandé l’hospitalité, pour entrer dans le monastère et faire entrer ses complices égyptiens.

La cascade d’Afqa

Dans la région Tannourine, aux abords d’un pont qui ne paye pas de mine, la cascade d’Afqa située dans le massif du Mont-Liban est une chute d’eau qui s’étale sur plusieurs étages à 1255 mètres d’altitude.

Dédiée à la célébration des cultes d’Adonis et d’Astarté, la cascade émane de la grotte éponyme nichée dans le flanc d’un rocher à pic, haut d’environ 200 mètres. L’eau s’écoule avec force, tout en projetant des gouttelettes sur des dizaines de mètres, pour ensuite poursuivre son chemin au travers de grands rochers abruptes sur un parcours de 45 kilomètres environ.

En arrivant sur le site, nous découvrons outre un homme qui lave sa voiture, une petite cascade à gauche du pont qui nous donne un aperçu de la grandeur du site. Mais, nous pouvons réellement prendre possession des lieux depuis le pont où d’une part nous bénéficions d’une magnifique vue sur la vallée qui se trouve en contrebas, et visualiser la cascade de face, qui sur les flancs de la falaise, dévoile une autre cascade plus petite dont l’eau s’écoule en mince filet.

Nous rejoignons le dessous du pont pour pouvoir bénéficier d’une vue plongeante sur le bassin dans lequel l’eau s’écoule. Nous nous plaçons sur une sorte d’arche et prenons le temps de vivre ce moment unique.

En traversant le pont, nous franchissons la terrasse d’un restaurant et buvons un soda que la tenancière nous remet en le récupérant d’une canalisation placée sur le sol. Une sorte de frigo naturel qui fonctionne admirablement bien étant donné que la température de la boisson est bien fraîche.

Il nous faut descendre encore quelques escaliers pour admirer la cascade sous un autre angle ; l’eau qui s’écoule avec violence en franchissant l’arche sur laquelle nous nous trouvions peu de temps auparavant, semble incontrôlable ; les larges embruns qui nous parviennent dans ce décor idyllique est le prolongement d’un décor dans lequel nous sommes parties prenantes.

La grotte d’Afqa

Sur le site de la cascade d’Afqa, nous remontons à son point le plus haut, mais nous sommes stoppés dans notre montée par une famille qui profite du cadre offert pour déjeuner ; un barbecue au charbon recueille de nombreuses brochettes qui nous mettent en appétit. Gentiment, les membres de la famille en nous voyant lorgner cette viande, qui semble tendre à souhait, nous invitent à partager ce repas. Nous sympathisons et pour les remercier, nous leur offrons une petite séance photo à laquelle, ils se prêtent volontiers.

Nous rejoignons l’entrée de la grotte et en tournant notre regard vers l’horizon, nous admirons le passage d’un berger sur le pont que nous avons traversé auparavant.

Nous entrons dans cette grotte somptueuse en découvrant une chute d’eau interne qui crée un tumulte assourdissant. Il nous faut franchir un pont de métal pour en rejoindre les hauteurs et découvrir l’emplacement d’où l’eau s’écoule après avoir traversé de manière souterraine la montagne dont nous parcourons les entrailles.

Face à nous, l’arche naturelle conçue par l’entrée de la grotte nous dévoile à la manière d’une fenêtre, la beauté et l’immensité de la nature qui nous entoure.

À l’Ouest de la grotte, se trouvent des ruines romaines occupant une terrasse naturelle aménagées. Malgré l’effondrement du bâtiment à la suite de glissements de terrain, un temple élevé sur podium et long d’environ 40 mètres reste identifiable.

Le pont naturel de Kfardebian

Non loin de Faraya, alors que la neige entoure notre avancée, nous arrivons aux abords du pont naturel de Kfardebian, qui semble émerger du paysage, tel un ilot constitué en arrière-plan, de belles montagnes qui touchent le ciel.

Le pont naturel est un pont monolithe dont le dessous de l’arche a été creusé par le fleuve avant sa chute sur la falaise de Blanche. En nous en approchant, nous pouvons apercevoir, en nous enfonçant toujours un peu plus dans la neige moelleuse, cette arche de 50 mètres de large qui surplombe un bassin qui comprend d’importants blocs tombés de la paroi.

En effectuant une petite marche, il est possible de rejoindre le bassin et d’obtenir une vue dégagée sur le pont.

A proximité, du camp militaire dans lequel plusieurs soldats montent la garde, un loueur de scooter des neiges, tente pour une quinzaine de dollars de louer ses engins un peu vieillots.

A une encablure du site, nous découvrons également les temples de Faqra, un ensemble de temples composés d’un temple cananéen dédié à la déesse Astarté, la déesse mère, symbole de fécondité ainsi qu’en contrebas, un grand temple romain de 30 mètres de long sur 16 de large, précédé d’une cour rectangulaire.

Si le temple est visitable et permet de bénéficier d’une belle vue dégagée sur la vallée, le site comprenant le péristyle grandiose de six colonnes corinthiennes de 2 mètres de diamètre est fermé au public lors de notre visite, ce qui ne nous empêche nullement d’en percevoir la grandeur et l’étendue.

Toujours à proximité, la cave Massaya permet de profiter dans un site unique, d’un restaurant ainsi que d’une cave à vin. Pour un ticket d’entrée modeste, il est possible d’effectuer une visite privative des caves, dont certaines salles ont su conserver leur authenticité, ainsi que d’effectuer une belle dégustation.

Le palais de Beiteddine

Situé à Beiteddine, le palais qui en porte le nom a été construit entre le XVIIIème siècle et XIXème siècle sous le règne de Bachir Chehab II.

D’architecture essentiellement libanaise, le palais héberge le festival de Beiteddine, le Musée du palais de Beiteddine et la résidence d’été du président de la République libanaise, cette dernière section étant fermé au public.

Nous découvrons avec délectation ce bien monumental, fondamentalement important dans l’histoire du pays. Ancienne résidence de l’émir Bachir Chehab II, le palais a ensuite été employé par les autorités ottomanes comme siège de résidence du gouvernement du Mont-Liban avant d’être employé pour l’administration locale sous le mandat français. Déclaré monument historique en 1934, il devient en 1943, la résidence d’été du président de la République.

Nous traversons une grande cour : le Midan autrefois utilisée par les cavaliers de l’émir. Avec une vue à 360 degrés, nous pouvons admirer toute la richesse de cette construction unique. Nous rejoignons sur le côté Nord, le Madafa, un long bâtiment originellement utilisé pour l’hébergement des hôtes du palais.

Dans les jardins, se trouve la tombe de l’Émir Bachir Chehab II. Face à nous, un homme retire ses souliers et commence à prier. Nous rejoignons une enceinte extérieure végétale de plus petite taille semblant être travaillée à l’anglaise. Sous un long couloir constitué d’arches, de nombreuses mosaïques sont exposées.

À l’extrémité du Midan nous accédons à la seconde partie du palais :  le Dar el wousta, les somptueuses salles de réception, ornées de marbre et de bois sculpté. Successivement, nous découvrons ces salles majestueuses dont le luxe n’a d’égal que la finesse de leur travail.

Nous traversons une autre cour pour rejoindre une petite salle dont les vitraux laissent entrer une fine lumière qui en intensifie les couleurs, avant de rejoindre la troisième partie du palais, constituée du harem, de la cuisine et des bains.

La réserve du Chouf

Au cœur du district du Chouf, la réserve naturelle des cèdres éponyme est une réserve naturelle qui s’étend sur les collines de la montagne de Barouk ; elle couvre une étendue de 550 km2, soit environ 5,3 % de la superficie du Liban.

Lorsque nous nous approchons en voiture, nous nous trouvons à une telle altitude que la neige hivernale n’a pas encore eu le temps de fondre, ce qui nous permet de profiter d’un paysage exceptionnel, dont la pureté n’a d’égal que la beauté.

Nous arrivons à un poste de garde et en payons l’entrée, avant de découvrir la splendeur de ce site majestueux, constitué d’une forêt étendue de cèdres du Liban. La réserve est également reconnue comme une réserve biosphèrique abritant 32 espèces de mammifères sauvages, 200 espèces d’oiseaux, et 500 espèces de plantes.

Créée sous l’impulsion de l’Organisation des Nations unies en 1994, la réserve est reconnue par l’Unesco en tant que réserve de biosphère en 2005 en incluant la zone humide d’Aammi.

Nous faisons, sur la route, un arrêt face au plus beau cèdre de la réserve, dont les branches lui donnent un côté bonzai grandeur nature, avant de rejoindre dans les hauteurs une des entrées d’un sentier pédestre qui permet au travers de ses 250 kilomètres, d’effectuer de belles balades et de longues randonnées qui permettent de faire la jonction entre les plus hautes montagnes et les lits des rivières les plus bas.

Nous pouvons ainsi nous plonger en immersion, les pieds dans la neige, au coeur d’une nature luxuriante, dont les arbres sont de véritables œuvres d’art, façonnés par des milliers d’années.

Jounieh

Ville côtière du Liban, située à 20 kilomètres au Nord de Beyrouth, Jounieh s’étend autour d’une baie de 4 kilomètres sous un promontoire montagneux s’élevant à pic jusqu’à 550 mètres.

Si la ville est considérée comme une destination balnéaire prisés, elle possède nombre de commerces modernes qui en accentue l’attrait touristique.

Divisée en quatre communes qui lui sont rattachées : Ghadir, Sarba, Haret Sakher et Sahel Alma, la ville possède le casino du Liban, le plus grand du Moyen Orient. D’un point de vue touristique, cette ville de 150 000 habitants qui regroupe nombre d’hôtels, dotés d’un bon rapport qualité prix, possède également le musée du patrimoine libanais qui expose des objets liés à la culture et l’histoire du pays. A proximité, le téléphérique permet le déplacement par voie aérienne entre Jounieh et Harissa. Il offre une vue panoramique de la baie de Jounieh et permet de rejoindre le site de Notre Dame du Liban et la basilique Saint Paul autrement que par la route.

Deux autres musées sont présents dans la ville. Le musée de l’holographie abrite une collection de plus de 100 hologrammes et une salle à projection 3D qui peut accueillir plus de 40 spectateurs. Le musée Fouad Chehab, quant à lui, est dédié à la mémoire de l’ancien président de la République : « Fouad Chehab »  décédé en 1964 ; il est situé dans son ancienne demeure.

Si de primes abords, la ville ne présente pas un charme authentique, elle est un excellent point de chute pour tous ceux qui souhaitent séjourner à proximité de la capitale sans en ressentir les inconvénients.

Monastère Mar Lichaa

Dans les hauteurs de la vallée de la Qadisha, nous faisons une petite halte au nouveau monastère de Mar Lichaa, étant donné que le monastère originel a été quitté par les moines, il y a plusieurs décennies par souci de confort.

Nous découvrons un bel édifice qui surplombe la vallée, avant de prendre la route pour rejoindre le monastère initial qui se trouve en contrebas et nous permet de bénéficier route offrant une vue globale sur les hautes falaises environnantes.

Après avoir garé notre véhicule sur le parking, nous entrons sur le site et découvrons l’ermitage construit dans un ensemble d’étroites grottes en 1695, le lieu originel de l’ordre maronite.

Face à nous, une sorte de premier bâtiment nous accueille au travers de sa tour qui perfore le ciel ; la tour comprend un petit magasin qui permet aux moines de subsister en vendant quelques produits locaux et autres objets souvenirs ; nous faisons la connaissance d’un érudit français qui vit sur place depuis plus de 30 ans : « Yves », avec lequel nous entamons une longue discussion durant laquelle nous apprenons qu’il consacre sa vie à médiatiser la vallée de la Qadisha afin de la préserver.

Nous entrons dans une sorte de contrefort qui se trouve à notre gauche et qui semble longer la falaise. L’église principale y est aménagée à l’intérieur qui comporte 4 petites chapelles enfoncées dans le rocher.

A l’intérieur du monastère, nous parcourons de nombreuses pièces qui exposent beaucoup d’objets ayant appartenu aux ermites dans un circuit décrivant leur vie faite de sacrifices et de méditation. Nous découvrons également la cachette du patriarche, qui d’antan a pu en se cachant, échapper aux Ottomans qui le poursuivaient ainsi qu’un chapelet façonné naturellement sur un mur.

Dans la chapelle, nous ressentons une grande dévotion et terminons par l’église qui malgré son côté austère nous apporte bien-être et plénitude, encouragé au recueillement par la forte d’odeur d’encens qui pénètre nos narines.

En bas de la vallée, des cultures de cerisiers, d’abricotiers et d’oliviers bordent la rivière et sur une sorte de promontoire, nous pouvons rejoindre la tombe d’un moine et découvrir sa statue, immuable, intemporelle.

 Enfeh

Appelée également Anfeh, la ville située à 15 kilomètres au Sud de Tripoli, est peuplée de 6500 habitants principalement grecs orthodoxes avec une minorité de chrétiens maronites et de musulmans sunnites.

Si nous devons traverser un beau petit centre comprenant une petite église intéressante, le cœur d’Enfeh reste son front de mer, qui dès le parking dénote un côté résidence de vacances au travers de ses maisons bichromiques, blanches et bleues, que nous rejoignons en arpentant quelques chemins sinueux aux allures d’îles grecques.

Nous rejoignons le cœur de ce village construit les pieds dans l’eau et apercevons au loin, derrière un tourniquet pour enfant, plusieurs pêcheurs. Nous nous plaçons sur un rocher et admirons cette côte et les maisons qui la mettent en avant.

Afin de profiter pleinement des lieux, nous rejoignons un café ouvert toute l’année et perdons nonchalamment du temps en admirant les clapotis de l’eau qui se fracassent contre les rochers et les nombreuses cavités de la côte, étant aspergés au passage par les remous des vagues et les embruns qu’elles créent.

En nous posant à une table, dans ce café au cœur du village, nous pouvons enfin souffler et profiter pleinement d’un moment magique de pur bonheur. Surtout qu’à nos pieds, l’eau pénètre dans une sorte de petit souterrain en dégageant jusqu’à nos conduits auditifs, un bruit à la fois terrifiant et enivrant.

Cana

À 93 kilomètres au Sud de Beyrouth, le village de Cana, également connu sous le nom de : « Cana de Galilée » correspond à l’emplacement géographique où le Christ aurait effectué son premier miracle, lors des célèbres « noces de Cana ».

Néanmoins, quand bien même, certains chercheurs situent le Cana biblique à Kfar Kenna, en terre palestinienne, le site est le centre d’un tourisme religieux chrétien important. En effet, dans la bible, les noces de Cana correspondent au premier miracle de Jésus-Christ, lorsque, à la demande de sa mère, il change l’eau en vin lors d’un mariage. L’évangile de Jean fait référence à six cuves de pierre utilisées pour les ablutions rituelles des juifs.

Ainsi, sur le site, plusieurs cuves sont présentes et non loin de ces cuves, se dresse le sanctuaire du prophète Al-Jalil, un saint homme vénéré par la communauté chiite ainsi que des reliefs sculptés dans les rochers et remontant au Ier siècle après Jésus-Christ. Ces reliefs sont surplombés par une grotte dédiée à la Vierge Marie, que les habitants de la région considèrent comme ayant abrité les premiers chrétiens persécutés.

Symbole de la symbiose entre chrétienté et islam, près de 2500 arbres ont été plantés par des jeunes musulmans sur un sentier qui aurait été emprunté dans la vallée d’Achour par Jésus-Christ lors de ses déplacements pour s’y adresser aux fidèles.

La ville de Cana n’est pas en reste, puisqu’outre un beau petit centre, elle comprend un musée dédié au peintre Moussa Tiba ainsi que l’église Saint-Joseph des grecs-catholiques, bâtie en 1906 derrière laquelle se trouve une grande statue de la Vierge Marie.

Sur la route reliant Tyr à Cana, au niveau du village de Hnaouay, le sarcophage de Hiram, d’une longueur de 4 mètres reste un incontournable ; il abriterait selon les chercheurs, la dépouille de Hiram, ancien roi de Tyr.

 

Baalbek

En entrant dans cette ville de 80 000 habitants, qui comprend les célèbres temples éponymes, nous nous dirigeons vers la pierre de la femme enceinte qui se trouve dans les hauteurs.

Aux abords d’un site dont l’entrée est gratuite et face à un petit commerce, la pierre qui est l’une des plus grosses jamais taillées par l’homme est un monolithe couché sur le sol qui possède des dimensions extraordinaires : une longueur de plus de 20 mètres, une largeur à la base de 4 mètres, une largeur au sommet de près de 5 mètres, une densité comprise entre 4,14 et 4,32 mètres, une densité de 2,7 et une masse de 1000 tonnes.

Une fois que nous avons découvert cette mine séculaire dont les pierres issues ont été utilisées pour la construction des temples intégrées dans la ville, nous rejoignons une des plus belles mosquées du pays que nous avons la chance de visiter : la Sayyida Khawla Shrine, qui au travers de ses minarets et de son dôme couvert d’or brille de mille feux.

Située sur la route qui mène vers le centre, cet ancien sanctuaire se distingue par sa conception architecturale islamique exquise, ses belles inscriptions ottomanes, sa cour extérieure spacieuse et son atmosphère spirituelle. Au cœur de la mosquée dans laquelle nous entrons après nous être déchaussés, nous sommes surpris de découvrir des plafonds et des murs couverts de ce qui semble être du cristal. Face à nous, plusieurs croyants prient, accompagnés d’une dévotion revigorante.

Il nous faut nous garer non loin de l’entrée des temples de Baalbek, pour tout d’abord apercevoir une grande partie du site archéologique en accès libre, avant de rejoindre le souk du centre dans lequel, nous arpentons de belles petites ruelles, avant d’assister au travail artisanal d’un homme, satisfait de pouvoir exposer son art.

Dans le cœur de la ville, de nombreux commerçants nous accueillent avec le sourire, avant que l’un d’entre eux nous propose de goûter des spécialités locales succulentes : des sortes de petites pizzas à la viande.

Le gouffre de Baatara 

A Tannourine, le gouffre de Baatara appelé également : « gouffre des Trois Ponts » est un gouffre de 250 mètres de profondeur sur 260 mètres de large, creusé dans le calcaire et possédant deux formations en forme de ponts, l’une au tiers de la profondeur depuis la surface, l’autre aux deux-tiers, donnant l’impression, avec la partie supérieure, de constituer trois ponts.

Découvert en 1952 par le spéléologue français Henri Coiffait, le gouffre qui se trouve dans un vaste site balisé, est situé sur la Lebanon Mountain Trail et il est accessible en 5 minutes en voiture depuis le village de Balaa.

D’après les études réalisées, le calcaire jurassique formant l’aven est vieux de plus de 160 millions d’années. Selon les géologues, le pont le plus haut du gouffre a pu être formé en premier, entraînant par érosions et effondrements successifs, l’émergence deux autres ponts.

Nous nous garons sur le parking et rejoignons après quelques minutes de marche dans une neige poudreuse, l’entrée réelle du site, qui se découpe en deux branches : un chemin permet de descendre pour se rapprocher au plus près du gouffre, intégré dans un paysage étendu, tout de blanc vêtu, un autre rejoint une passerelle faisant face au gouffre et permettant de le voir sous une perspective qui en donne la meilleure vue.

Nous choisissons de rejoindre cette passerelle et descendons un escalier, avant de nous trouver face à cette merveille naturelle.

Lors de la fonte des neiges, l’oued Baatara accède jusqu’au rebord du gouffre et forme une cascade de 90 mètres de hauteur qui tombe derrière les trois ponts, avant de s’infiltrer dans les 250 mètres de profondeur du gouffre.

Le spectacle est magique ; l’eau semble disparaitre derrière cette succession d’arches, présentant un parallélisme parfait, une sorte de dessin fascinant donnant cette impression étrange d’avoir été conçu par la nature pour apprendre la géométrie aux visiteurs en leur montrant ce dont elle est capable.

Site archéologique d’Anjar

Alors qu’Anjar, peuplé de 5500 habitants, essentiellement d’origine arménienne ne représente pas un grand intérêt, le site archéologique situé à quelques kilomètres de la ville est l’unique complexe du Liban datant de l’époque omeyyade.

Ainsi, après avoir payé les quelques euros de l’entrée, nous franchissons une sorte de grande porte pour pénétrer cette étendue se développant parallèlement à un chemin central et qui comprend nombre de temples et de demeures antiques.

Découvert par les archéologues à la fin des années 1940, le site d’Anjar date du début du VIIIème siècle après Jésus-Christ.

De plan rectangulaire, mesurant 370 mètres sur 310, la ville antique est entourée d’un mur de sept mètres de hauteur et de deux mètres d’épaisseur, cantonné de trente-six tours et de quatre tours d’angles circulaires. Cette enceinte est construite avec des pierres calcaires formant les parements intérieurs et extérieurs, comblés d’un remplissage de pierres brutes, de cailloux et de mortier.

Présentant les caractères et spécificités d’obédiences romaines, la ville fut l’œuvre du calife Al-Walid Ier et possède encore le mystère de sa courte longévité.

En arpentant les ruines admirablement conservées du grand palais, nous pouvons admirer la finesse de ses détails. Reconstruit partiellement au travers d’un de ses murs et de ses principales arcades, il dénote le côté grandiloquent des constructions d’antan.

Non loin, la mosquée, mesurant 45 sur 32 mètres et située au Nord du palais, elle dispose de deux entrées publiques et d’une entrée privée pour le calife.

Le petit palais, en ce qui le concerne est recouvert de riches motifs dans la pure tradition gréco-romaine. Si quelques pierres se trouvent sur le sol à ses côtés, le palais a su conserver son charme d’antan.

En rejoignant le côté Nord du site, nous sommes surpris de voir sortir de nulle part, un jeune berger qui fait paître ses moutons. Détaillant avec précaution le nombre de ses bêtes qui broutent sans se soucier des visiteurs, il remonte sur son âne et tente de les regrouper au travers de quelques sons facilement reconnaissables par les animaux.

Nous faisons attention de ne pas marcher sur les nombreuses chenilles urticantes qui se trouvent dans l’herbe et terminons notre visite par la découverte des thermes, qui dévoilent une fois de plus les inspirations romaines, et le savoir-faire des omeyyades.

Les temples de Baalbek

Lorsque nous arrivons aux abords du site archéologique, dont une partie se trouve en libre accès, juste aux côtés de l’entrée officielle, nous nous émerveillons face à cette ville antique, de son étendue inégalée dans le pays, voire dans la région.

Ayant une origine qui remonte à la fin du IIIème millénaire avant Jésus-Christ, Baalbek était une ville phénicienne riche, avant de devenir la ville d’Héliopolis durant l’époque hellénistique. Vers moins 14 avant notre ère, l’Empire romain qui domine le pays au travers d’Auguste, décide d’y implanter la création d’un grand sanctuaire et plusieurs temples qui en font la renommée.

Malheureusement, plusieurs tremblements de terre et destructions impactent négativement Baalbek, qui perd de son intérêt, avant de devenir un site touristique dès la seconde moitié du XIXème siècle.

Après avoir payé notre entrée, nous grimpons une série d’escaliers pour nous retrouver dans la grande cour qui comprend plusieurs ruines dont celui d’un autel utilisé pour les sacrifices, ainsi que les restes d’une basilique, détruite plusieurs dizaines d’années après sa construction.

Nous rejoignons ensuite la cour hexagonale de 50 mètres de longueur, à ciel ouvert, construite dans la première moitié du IIIème siècle.

La vue que nous avons sur le site en grimpant une série d’escaliers conçus à la manière d’un gradin d’amphithéâtre nous permet de découvrir le sanctuaire du temple de Vénus, au Sud de la cour hexagonale du sanctuaire de Jupiter. Le sanctuaire comprend les restes de deux temples : le « temple pseudopériptère », qui comprend des demi-colonnes placées sur la cella et le : « temple rond ».

En retournant un peu sur nos pas, nous faisons face au Temple de Jupiter, dont les colonnes montées à la manière d’antan semblent avoir été transposées directement des périodes les plus fastes de la ville. Nombre de pierres du temple ont été déplacées pour construire une grande muraille sur le site dont ne subsistent que six colonnes, hautes de vingt-deux mètres, avec une base de 2,20 mètres de diamètre. Ce temple est l’un des plus grands de tout le monde romain, avec ses 88 mètres sur 48.

En descendant une série d’escaliers, nous découvrons d’autres ruines, ainsi que la finesse de certaines sculptures et détails de constructions, avant de rejoindre le plus grand temple du site : « le sanctuaire de Bacchus » que nous avions aperçu des hauteurs dans lesquelles nous nous trouvions peu de temps auparavant et qui nous avait immédiatement saisi de sa splendeur.

Alors que nos yeux ne peuvent se détacher de ce périptère, nous pénétrons à l’intérieur par un escalier à trois volées, comme dans le temple de Jupiter. Figurant parmi les plus grands temples du monde romain, ses dimensions sont impressionnantes avec ses 69 mètres de longueur sur 36 de large avec des colonnes hautes de 22 mètres.

Ses 42 colonnes supportent un entablement relié au mur de la cella par d’énormes dalles. Sur l’un d’entre eux qui est à terre, un serpent mord Cléopâtre. Ce portail très fin est classé parmi les plus beaux du monde romain.

Byblos

Ville touristique appréciée des visiteurs, considérée par certains, comme la plus belle bourgade du pays, Byblos, peuplée de 40 000 habitants se trouve sur le site moderne de la ville de Jbeil, à environ 40 kilomètres au Nord de Beyrouth.

La ville comporte un site antique excavé par l’archéologue français Maurice Dunand à partir de 1924, qui contient des ruines constituées d’un temple en L, d’un temple aux Obélisques, de la nécropole royale, d’un théâtre romain, d’une colonnade romaine, d’une fortification perse, d’une muraille phénicienne… en résumé, des ruines de toutes les populations ayant habité la région depuis sa fondation.

En entrant dans la ville, bien propre et aux infrastructures modernes, nous nous rendons après avoir dépassé une petite place qui comporte une fontaine, au souk de la ville, mais à la différence des autres villes du pays, nous découvrons un souk bien ordonné, un peu trop même.

Le souk qui est constitué de magasins proposant essentiellement des souvenirs comprend également de nombreux bars, essentiellement regroupés en une place qui possède des airs de Provence, avec ses fleurs et ses lierres englobés en une sorte de plafond végétal.

En grimpant dans les hauteurs d’une maison traditionnelle, nous bénéficions d’une vue magnifique sur le château des croisés, reconnaissable au travers de sa tour carré construite en pierres apparentes et merveilleusement bien intégré dans le paysage urbain, dont le sol du souk est constitué de pierres similaires, un peu plus érodés par les pas des visiteurs.

En nous rendant au port, nous faisons une halte à l’église de Saint-Jean-Marc, bâtie par les croisés sur les ruines d’une ancienne chapelle qui se trouve à proximité directe d’une belle mosquée.

Le port qui nous accueille est empli de vie ; en nous approchant des remparts qui en forment la porte d’entrée ouverte sur la mer, nous faisons connaissance avec un peintre qui rénove un bateau stationné à quai. Non loin, un enfant nettoie les poissons qu’il vient de pêcher.

Alors qu’un tuk-tuk nous propose pour quelques pièces de nous faire visiter la ville, nous arrivons au restaurant : « Chez pépé », dont les nombreuses photos du propriétaire initial, aujourd’hui, décédé, en compagnie de personnalités internationales, dénote l’importance de son apport médiatique pour la ville et accessoirement, pour le pays.

En retournant vers l’entrée de la ville, nous faisons un petit arrêt au musée : « Mémoire du temps », qui abrite une grande collection de fossiles dont certains remontent à plus de 100 millions d’années.

Batroun

En entrant dans cette ville côtière de 45 000 habitants qui se trouve entre Byblos et Tripoli, nous ressentons immédiatement un bien-être, tant elle dégage au travers de son architecture, une certaine forme d’authenticité.

Il faut dire que cette destination touristique majeure en pleine réhabilitation, est l’une des plus anciennes villes habitées en permanence au monde et présente aujourd’hui, les spécificités d’un station balnéaire appréciée.

En nous stationnant aux abords de l’entrée du vieux centre, nous sommes salués par un vieil homme qui se trouve au téléphone, devant la devanture de son magasin, une sorte de bric-à-brac, non loin du restaurant du chef Maalouf dans lequel nous n’hésitons pas à déguster les sandwichs aux poissons considérés comme les meilleurs du pays.

Nous arpentons ensuite le vieux souk, dont les étals sont bien ordonnés et partagés entre des restaurants et des bars.

L’église Saint-Etienne aux abords desquels travaillent deux ouvriers est facilement reconnaissable grâce à sa façade constituée de 3 arches et 2 tours. Elle est devancée par une belle petite place qui donne sur le port de la ville.

Si nombre de bateaux se trouvent à quai, ils sont réparés et entretenus par des ouvriers qui tentent de leur donner une seconde jeunesse.

En grimpant sur la jetée du port, il est possible de découvrir le front de mer après avoir traversé un petit pont de métal et outre la visualisation du port avec en arrière-plan, la ville, les piscines constituées par la géographie escarpées des lieux permettent de profiter pleinement de belles balades, cheveux au vent.

En retournant dans le centre, rejoindre la place des expatriés avec en son coeur une sculpture contemporaine englobant plusieurs drapeaux internationaux, est un des incontournables de la ville. La place comprend également une belle église et un peu plus loin, une sorte de village semblant tout droit sorti d’un décor de cinéma, tant son agencement et son côté récent sont frappants.

Des petites ruelles permettent de rejoindre l’église : « Notre-Dame-des-Mers », une église qui comprend plusieurs arches et qui surplombe les ruines de l’ancien mur phénicien, dont il reste encore des pans entiers.

A proximité, les ruines de : « Makaad El Mir » englobent les restes d’un palais constitué d’un balcon posé sur un rocher, ouvert sur la mer.

 Tripoli

Deuxième ville du pays, peuplée de 850 000 habitants, Tripoli, à ne pas confondre avec la capitale libyenne, est située dans le Nord du Liban.

Ville majoritairement musulmane, elle est partagée entre une périphérie moderne comprenant nombre de bureaux et son vieux centre, dans lequel nous nous rendons.

Face à une tour de l’horloge monumentale, une circulation dense et un bruit omniprésent dénote ce côté attractif des villes musulmanes dans lesquelles le chaos est un désordre bien ordonné. Non loin de la tour, un beau petit parc accueille nombre de locaux qui se regroupent autour d’une belle fontaine. Sur un des chemins, un vendeur de ballons tout sourire tente de proposer ses produits aux familles avec enfants.

Si la ville peut paraître de primes abords, pauvres, elle possède nombre de richesses touristiques, dont son port, qui depuis une vingtaine d’années voit ses infrastructures progressivement réhabilitées et améliorées à la suite de plusieurs plans de développement.  Un peu excentré, le phare de la tour du lion, petite forteresse située à l’extrémité orientale du port, haute de 21 mètres remonte à la fin du XVème siècle et mérite le détour.

Alors que nous nous garons près de la grande mosquée datant de 1294, aux abords de laquelle, nous assistons aux ablutions effectuées par les croyants, nous sommes alpagués par un groupe de jeunes hommes qui souhaitent se faire prendre en photos en notre compagnie.

A Tripoli, la générosité et la sincérité sont partout ; un cafetier nous invite à nous asseoir à sa table, un vendeur accompagné de son fils nous propose un fruit. Deux jeunes hommes souhaitent nous faire visiter la ville gratuitement.

Ici-et-là, les sourires et les salutations ne s’arrêtent jamais dans une ville qui comporte au travers de son architecture, de véritables trésors. L’église Saint Jean est reconnue comme étant une des plus intéressantes de la ville et les mosquées Taynal datant de 1336 et Al-Mualaq du milieu du XVIème siècles représentent un véritable intérêt historique.

En entrant dans le souk al-Haraj, nous découvrons une ville dans la ville. Frénétique, dynamique, le souk nous transporte dans un univers constitué d’une sincérité débordante.

Le souk étant constitué de plusieurs parties, nous découvrons tout d’abord le secteur alimentaire où partagés entre les fruits, les légumes, les viandes et les épices, les vendeurs rivalisent d’imagination pour attirer le chaland. En retournant sur nos pas, nous nous rendons dans la partie du souk qui abrite les vendeurs ambulants et faisons la connaissance d’un vendeur qui recueille les chats errants qu’il soigne et nourrit.

La ville étant connue également pour ses pâtisseries, nous n’hésitons pas à en tester différentes ; nous fondons littéralement devant le gâteau : « Haji Abou Nouh Haddad and sons » qui se trouve Army street dans le secteur Al Koba, dont la recette secrète est transmise de génération en génération depuis plus de 50 ans.

Dans le souk, contrairement aux autres khans construits autour d’une cour carrée, el-Khayyatin, datant du XIVème siècle, est un long passage de 60 mètres de longueur bordé de grands arcs de chaque côté, dans lesquels se trouvent nombre de tailleurs qui exercent leur art.

A l’intérieur de petits renfoncements, les tailleurs réparent tout ce qui peut être porté et les clients sont nombreux pour tenter de réhabiliter leurs affaires sans les jeter afin de leur donner une seconde jeunesse.

Nous décidons de visiter le hammam Ezzedine datant de 1298 et parcourons ses nombreuses pièces entièrement réhabilitées, en ayant la chance de pouvoir découvrir le système de chauffe, en faisant bien attention de ne pas nous cogner la tête, les plafonds étant de hauteur assez restreinte. La ville comporte de nombreux autres hammams dont les fortement appréciés : An-Nouri (1333), el-Abed et al-Jadid (1740).

Une fois que nous avons rejoint le café Haraj afin de boire la meilleure limonade de la ville et dont le décor intérieur est charmant, nous nous rendons dans le quartier des sidérurgistes à l’intérieur duquel, nous tombons nez à nez sur un homme endormi profondément ; la tête posée sur son torse, il émet de gros ronflements, immobile sur sa chaise.

Nous nous rendons dans le magasin qui se trouve être son voisin direct et admirons le travail de précision mené par un homme qui se saisit de plusieurs plaques d’aluminium et les transforme en assiette.

Le khan el-Saboun, construit au XVIIème siècle autour d’une cour carrée ornée d’une fontaine, regroupe nombre d’ateliers de fabrication de savon et ses boutiques. Si nous assistons à une démonstration d’une vendeuse, il nous faut arpenter quelques escaliers pour rejoindre le petit artisan le plus connu de la ville. Il s’agit de l’échoppe Sharkass soap qui peut être joignable pour les commandes sur le sharkass.soap@yahoo.com ou sur le 00961 70 208 817 ou sur le 00961 6 425 857.

Lorsque nous arrivons aux abords de cet atelier qui ne paye pas de mine, nous sommes reçus par l’homme, assis sur le sol en train de façonner une boule de savon avec un ustensile nécessitant une certaine dose de savoir-faire.

La boutique, qui comprend un atelier baignant dans son jus d’antan dégage une symbiose d’odeurs dont ne pouvons déterminer avec précision le nombre d’essences olfactives utilisées, mais parmi lesquelles, nous pouvons affirmer que du citron, de lavande et du miel sont présents en grande quantité.

Il nous faut prendre ensuite notre voiture pour rejoindre les hauteurs de la ville et découvrir la Citadelle de Raymond de Saint-Gilles, qui émerge et impose sa hauteur comme le signe d’une sécularité dont elle s’imprègne.

Nous faisons la connaissance de plusieurs militaires qui en gardent le site et bénéficions d’une vue magnifique sur les maisons traditionnelles de la ville ou du moins de ses quartiers populaires, lui donnant un côté pléthorique intéressant.

Construite en 636, le site est fortifié ensuite par les Arabes. Au XIème siècle, les Fatimides y ajoutent une mosquée que les Croisés transforment plus tard en une église dont il ne reste que les fondations. Restaurée au début du XIXème siècle, la citadelle abrite le Musée du Liban Nord qui possède une collection numismatique importante couvrant la plupart des périodes de l’époque hellénistique jusqu’aux Ayyoubides.

En franchissant sa porte centrale, nous découvrons un édifice remarquablement conservé mesurant 140 mètres de long sur 70 de large. De nombreuses pièces sont accessibles, sur différents niveaux, ce qui rend cette visite incontournable.

 Tyr

Avant de commencer à visiter cette ville du Sud du pays peuplée de 41 421 habitants, nous nous rendons à la nécropole d’Al-Bass, un site du patrimoine mondial de l’Unesco découvert en 1962 constitué de centaines de sarcophages en pierre et en marbre des époques romaines et byzantines.

En entrant sur le site, nous faisons connaissance avec plusieurs soldats de l’ONU, qui un peu à la manière de collégiens, effectuent une sortie découverte sur le site que nous arpentons avec intérêt, les ruines étant admirablement conservées.

Alors que nous nous promenons sur un grand chemin pavé et que nous admirons sur notre gauche et notre droite, les restes des bâtiments, nous faisons particulièrement attention aux détails qui se trouvent sur certaines demeures qui portent des inscriptions grecques, les noms de ceux qui y sont enterrés ou sont décorées de fresques et de bas-reliefs d’œuvres d’Homère.

Après avoir découvert les restes d’ossements humains en accès libre, nous arrivons aux abords de l’arc-de-triomphe, l’un des vestiges les plus impressionnants du site. Il domine l’avenue romaine bien conservée, qui possède une nécropole de chaque côté, parsemée de centaines de pierres ornées et de sarcophages en marbre sculpté datant du IIème siècle et du VIème siècle de notre ère.

Nous parvenons après quelques minutes à l’hippodrome grandeur nature et assistons à la montée sur les gradins encore présents, d’un groupe de touristes qui se met à chanter des chants locaux, tentant à sa manière de faire vivre ce site, qui une nouvelle fois reçoit en grand nombre les ferveurs de la foule.

Nous prenons notre véhicule et nous nous rendons au deuxième site archéologique de la ville, après avoir effectué un arrêt non loin du front de mer, devant la tour de l’horloge, qui orne fièrement un croisement.

Nous arrivons aux abords d’un site ouvert et très étendu, constitué de murailles phéniciennes, que nous longeons avant d’arriver sur la partie principale de la ville antique.

Nous faisons connaissance avec un couple de jeunes mariés qui immortalise la joie de leur union au travers de photographies aux abords de l’allée principale bordée d’une colonnade et de trottoirs.

Le site est constitué de magnifiques ruines admirablement conservées. Nous arpentons les petites allées qui slaloment entre les différents bâtiments : palestres, thermes, cathédrale croisée. Nous nous plongeons ainsi dans la vie d’antan en imaginant le faste vécu il y a plusieurs milliers d’années.

En approchant du front de mer, nous apercevons outre un château croisé, deux pêcheurs qui non loin de colonnes immergées partiellement, tentent, les pieds dans l’eau, de s’adonner à leur activité et terminons notre visite en nous asseyons sur un banc pour nous aussi profiter de la quiétude des lieux.

A l’aide de notre voiture, nous rejoignons la place centrale de la ville qui borde un magnifique port et entrons dans le centre dans lequel, nous mangeons un bon sandwich.

Nous rejoignons ensuite plusieurs ruelles étroites typiques du quartier chrétien maronite.

Après avoir partagé un moment de vie d’élèves d’une école coranique, nous continuons notre route.

Face à nous, une femme étend son linge et un jeune enfant qui tentait d’escalader un grillage se retrouve coincé, obligé d’attendre sa mère pour en être libéré.

Le marché de la ville se trouve non loin du port ; en arpentant ses allées, nous tombons sur plusieurs vendeurs de fruits et de légumes qui tentent d’écouler leurs marchandises.

En nous enfonçant dans le marché, nous arrivons dans la partie non alimentaire dans laquelle, plusieurs fabricants de parfum nous font l’étalage de leur dextérité à créer toutes les fragrances existantes. A la manière de Jean-Baptiste Grenouille, ils sentent, touchent et transfèrent dans une fiole, plusieurs liquides donnant la vague sensation de ne pas savoir réellement ce qu’ils font. Et pourtant, la fragrance que nous sentons est immédiatement reconnaissable et associé au parfum doré d’une grande marque. Nous sommes stupéfaits.

Nous rejoignons une autre partie de la ville constituée en un long front de mer squatté par de nombreuses familles qui y dînent dans l’herbe. Si certains adolescents en profitent pour se baigner en contrebas, deux femmes assises sur un banc fument une chicha.

Nous longeons ce front de mer en assistant à un magnifique coucher de soleil, avant de nous poser dans un petit café et profiter de la vue sur la ville qui s’étend jusqu’à l’horizon.

Nous retrouvons le port quitté auparavant et assistons au retour des pêcheurs qui retirent de leurs filets, leur prise de la journée, non loin d’un homme, assis sur le sol qui rénove un gros bateau, accompagnés par une belle statue de Jésus-Christ située sur un promontoire constitué d’herbes.

 Plaine de la Bekaa

Vallée située dans la partie orientale du Liban, encadrée à l’Ouest par le mont Liban et à l’Est par l’Anti-Liban, la Bekaa s’étend sur près de 120 kilomètres sur une largeur de 8 à 14 kilomètres

Véritablement importante pour le pays, la plaine de la Bekaa est constituée de plusieurs zones dont dépendent les différentes plantations effectuées. Si le Nord est une région allant de semi-aride à aride, menacée de désertification, le centre et le Sud bénéficient de ressources en eau plus abondantes qui permettent de cultiver des céréales, de la vigne, de la betterave, de la pomme de terre, du coton, du chanvre et des fruits dans les régions irriguées.

Du fait de son étendue, la Bekaa comprend deux villes au cœur de la plaine : Bar Elias et El Marj.

Les principales localités de la Bekaa sur l’axe Ouest sont, du Nord au Sud : Hermel, Ainata, Yammouné, Chmistar, Zahlé, Chtaura, Qab Elias, Saghbine, Machghara.

Les principales localités de la Bekaa sur l’axe Est sont, du Nord au Sud : Baalbek, Al-Ein, Al-Fiké, Anjar, Kamed El Laouz,  Joub Jenin, Qaraoun, Sohmor, Rachaya.

Avant de rejoindre la plaine, nous faisons un petit arrêt dans un couvent afin de faire la connaissance d’un site qui comprend une belle église, mais surtout des sœurs qui ont développé une véritable activité autour du lait : elles préparent et vendent leur production à bas coût et permettent à des migrants de travailler et de s’intégrer au sein de la société.

Après avoir visité Zahlé et les caves de Ksara, nous traversons la plaine, afin de rejoindre Anjar. Sur une longue route, entourée par des montagnes magnifiques dont les sommets enneigés sont surprenants, nous assistons au travail de plusieurs dizaines de femmes, agenouillées qui sèment et récoltent à la chaîne, en cadence.

Les champs qui se succèdent et ne se ressemblent pas nous plongent dans un univers verdoyant, dont la monotonie du vert est cassée par les habits colorées des travailleuses de la terre.

Après avoir visité Anjar et Baalbek, nous dénichons un restaurant qui prépare un poulet cuit à basse température dans un jus d’ail à faire fuir tout bon vampire qui se respecte. Le restaurant se trouve à proximité immédiate d’usine de fabrique de train abandonnée, dans laquelle nous nous rendons.

Au travers d’un éveil total, nous participons volontiers à cette séance d’urbex en découvrant à l’extérieur de l’usine, plusieurs locomotives devant lesquelles nous nous sentons petits.

En entrant dans l’usine et en découvrant les différentes chaînes d’assemblage dont les carreaux des vitres ont été brisées sans que nous ne sachions comment et pourquoi, nous plongeons dans un site unique où la rouille et le mystère demeurent.

Beyrouth

Capitale et ville la plus importante du Liban, Beyrouth est peuplée de 360 000 habitants et se situe sur un cap rocheux entouré de deux collines : Achrafieh à l’Est et Ras Beyrouth à l’Ouest.

Plus grande ville francophone d’Asie, si Beyrouth a mis un genou à terre lors de l’explosion de son port qui a fracturé nombre de bâtiments, elle est parvenue à panser ses plaies et à redevenir attractive au travers de ses nombreux quartiers, partagés entre une modernité assumée et une authenticité conservée.

La ville est découpée en de nombreux secteurs qui revêtent chacun des caractéristiques propres.

Le quartier connu sous le nom de Badaro est l’un des plus attrayants de Beyrouth ; il est apprécié pour ses nombreux commerces et ses rues propres dans lesquelles la vie nocturne est dynamique. Il correspond à la partie urbanisée du secteur administratif du Parc, à côté d’un jardin public de 40 hectares et de l’hippodrome.

L’autre secteur apprécié des habitants de nuit reste la corniche, sur laquelle se trouvent de nombreux bars et restaurants. Avec en toile de fond, le quartier des hautes tours de la capitale, la corniche est l’endroit idéal pour découvrir le Beyrouth luxueux et festif. En outre, les immeubles illuminés, par des générateurs privés, du fait de l’absence de production d’électricité nationale ou du moins, sa restriction, donnent à la ville un côté de flamboyance intéressant.

Situé un peu plus loin, aux abords des rochers de Raouché, le front de mer présente des caractéristiques plus authentiques. Aux abords de petits restaurants de plage, quelques enfants tentent de pêcher, dans une ambiance agréable. Ils profitent de ce cadre idyllique du Beyrouth balnéaire méconnu.

Si Beyrouth est la capitale politique du pays, elle en est également la capitale culturelle. Outre ses festivals, la ville comporte nombre de musées.

Le Beirut Art Center ouvert en 2009, accueille les œuvres d’artistes libanais. Le musée privé Robert Mouawad, lui a ouvert ses portes en 2006 dans l’ancienne demeure d’Henri Pharaon. Le musée national et le musée Sursock sont deux autres musées incontournables de la ville.   Le Farhat art Museum et le Farhat Cultural Center exposent nombre d’artistes arabes contemporains. Le musée MIM est un musée privé de minéralogie qui a ouvert ses portes au public en octobre 2013. Environ 2 000 minéraux provenant de plus de 70 pays y sont exposés.

En parcourant la ville, nous tombons sur de nombreuses galeries d’art en accès libre. Mais certains hôtels et demeures dégagent des caractéristiques uniques artistiques. En entrant dans un hôtel, connu uniquement des afficionados, nous découvrons sur plusieurs étages le travail formidable du propriétaire qui est parvenu à exposer ses créations avec un intérêt certain.

Dans un des quartiers résidentiels de Beyrouth, nous nous rendons dans un petit marché bio, dans lequel, nous assistons à de véritables scènes de vie. Alors qu’une vendeuse chauffe son pain pour préparer un Manou’ché, une autre vendeuse découpe de la viande. En arpentant les allées bondées de locaux, nous tombons sur plusieurs vendeurs qui nous proposent une dégustation de leurs produits : du chocolat, un gâteau, des fruits.

Nous rejoignons le centre et aux abords d’un panneau touristique dévoilant le nom de Beyrouth en lettres de grande taille, nous découvrons un autre marché en plein air, que nous parcourons avec attention. Des savons aux épices, bien ordonnées, nous profitons de ce magnifique moment de quiétude pour nous laisser aller au gré du vent.

Pour entrer dans la place de l’étoile, gardée par des militaires, nous longeons une belle mosquée dont les arbres fleuris, tout de rose, vêtus intensifient le charme de cette ville.

Néanmoins, en arpentant une longue allée pour rejoindre une grande tour de l’horloge qui se trouve à proximité directe du parlement, un élément nous surprend.

Ce centre devrait être bondé de touristes, mais en regardant autour de nous, nous n’en voyons pas. Ce centre devrait également être partagé entre des restaurants, des hôtels et des commerces, mais nous n’en voyons pas. Autour de nous, le quartier semble être désertique, fantôme. Tous les commerces sur plusieurs pâtés de maison sont tout simplement fermés ; les commerces abandonnés et les hôtels voient leur intérieur, tomber en décrépitude. Nous apprenons que pour protéger le parlement de toute manifestation, les gouvernements successifs ont tout simplement décider de clore un quartier unique et d’interdire l’implantation de tout commerce pouvant entraîner un mouvement de foule.

Fort heureusement, il est possible de s’y promener en liberté. Au sein de cette place, la cathédrale Saint-Georges construite par monseigneur Joseph Debs, archevêque de Beyrouth, sur le site d’une ancienne église également dédiée au même Saint émerge et dénote son côté austère qui se marie à la perfection au secteur.

Reconstruite en 1884, la cathédrale est conçue par l’architecte italien Giuseppe Maggiore, selon un style néo-classique sur le plan d’une basilique avec une nef séparée de deux collatéraux par deux rangées de colonnes. La nef est couverte d’un plafond à caisson avec des dorures et une double structure en bois, couverte de feuilles dorées sur un fond beige.

Aux côtés de la cathédrale, les ruines d’un ancien site romain amènent les touristes à s’y faire photographier. S’il est possible de les rejoindre en empruntant un petit chemin, les voir de notre promontoire en donne un aperçu de la taille.

A proximité, la plus belle mosquée de la ville : la mosquée sunnite Mohammed al-Amine fut inaugurée en 2008 après avoir été construite à l’emplacement d’une ancienne zaouïa. Au travers de ses hauts minarets, elle impose sa grandeur démesurée et se beauté n’en est que plus resplendissante.

En quittant la place de l’étoile, en arpentant une longue avenue déserte, nous arrivons aux abords du théâtre national et pouvons profiter de la cathédrale Saint-Louis, dédiée au roi éponyme.  Cathédrale catholique latine, elle a été construite par l’ordre des frères mineurs capucins en 1864-1868 comme église paroissiale. Elle est remarquable grâce à ses façades de grès, ses fenêtres de couleur rose et son campanile heptagonal.

L’église nationale évangélique de Beyrouth est une autre église intéressante. Église protestante fondée en 1848 par des missionnaires presbytériens américains, l’église a été gravement endommagée à cause des explosions du 4 août 2020, et tous ses vitraux ont été malheureusement détruits.

En quittant le centre, nous tombons sur la place des martyrs, qui dévoile une belle statue, forte émotionnellement, entourée d’un petit muret sur lequel, des graffitis inspirant la paix et l’espoir ont été dessinés par la jeunesse du pays. Avec en arrière-fond, la mosquée qui resplendit de mille feu, la place dégage une symbiose étrange entre espoir et lassitude. Surtout après avoir analysé attentivement la statue dont les impacts de balles résultant du conflit antérieur avec Israël permettent aux rayons de soleil de s’y engouffrer et d’y dévoiler une sorte de halo la sublimant.

Aux abords d’un petit square dans lequel se trouve aux abords d’un vaste contenant d’eau, la statue d’un journaliste tué et érigé en martyr, nous prenons quelques secondes à profiter de l’ombre de grands arbres, avant de rejoindre les fortifications anciennes de la ville, préservées autour d’une grille. Non loin, au cœur d’immeubles d’habitations, un phare pointe vers le ciel et démontre par sa présence incongrue, l’avancée de la civilisation sur la mer.

Les rochers de Raouché

Dans la ville de Beyrouth, en longeant le front de mer, juste après nous être arrêté aux abords d’une maison abandonnée, afin de bénéficier d’un point de vue dégagé sur les falaises de la ville, nous arrivons aux abords d’un café à proximité duquel, un groupe de touristes polonais se fait prendre en photo.

En laissant le groupe retourner dans le bus qui l’attend, nous rejoignons une barrière qui permet de nous approcher au plus près de magnifiques sculptures naturelles, découpées en une falaise abrupte, une arche monumentale et une sorte de cône pointant vers le ciel.

Les rochers de Raouché, en plein cœur de Beyrouth imposent leur grandeur dans la mer qui les borde et dont la couleur turquoise de l’eau accentue encore un peu plus leur splendeur.

Constitués de sortes de stries, semblant posées fébrilement les unes sur les autres, les rochers sont un véritable îlot de beauté que nous sommes fiers de découvrir à hauteur d’homme, alors que de l’avion nous ayant conduit au Liban, ils nous étaient apparus, comme par magie, aux pieds de ces tours d’immeubles semblant former une construction animale, sauvage. Un peu de douceur dans un monde de brut.

Les Cèdres de Dieu

Lorsque nous rejoignons le site des cèdres de Dieu, nous nous attendons à découvrir un peu à la manière de la réserve du Chouf, une étendue verdoyante nichée dans le paysage blanc immaculé des hautes altitudes libanaises.

Mais en arrivant au cœur de ce site unique, mondialement connue, nous découvrons qu’en réalité, bien que peuplée de cèdres libanais, cet arbre endémique pouvant atteindre des âges multiséculaires, le site est peu étendu.

Il faut dire, que les cèdres libanais constituaient des forêts vastes couvrant une grande partie du Moyen-Orient. Mais le bois, si robuste était apprécié des constructeurs de meubles et de bateaux qui le coupèrent à tout va, une déforestation chaque année réduisant une population d’arbres, que la nature avait mis plusieurs milliers d’années à constituer.

Ce n’est que dans les dernières années, et alors que le cèdre libanais allait s’éteindre, un paradoxe pour un pays qui l’arbore fièrement sur son drapeau, que le gouvernement, sous la pression des ONG internationales a décidé de le réhabiliter, de le protéger et de procéder à une plantation massive.

Une plantation cependant aléatoire, puisque l’espèce, si elle peut vivre durant plusieurs millénaires, voit son évolution fragilisée jusqu’aux trois premières années de sa vie. Une fois atteint les trois ans, l’arbre pourra normalement, sauf évènement climatique majeur, destruction ou maladie, atteindre des âges inénarrables.

Ainsi, en garant notre voiture, nous découvrons ces arbres millénaires que nous surplombons de la route, avant de franchir un portique de sécurité et de nous promener au coeur de cette nature luxuriante. Face à nous, des arbres dont certains massifs sont âgés de plus de 4000 ans.

Nous dépassons un couple de touristes belges et rejoignons leurs enfants qui jouent dans la neige. Nous arrivons aux abords d’un arbre majestueux qui se trouve en voisin direct d’un autre rafistolé. Nous apprenons que l’arbre mal en point est soigné et que la résine qui lui est appliqué lui permettra de vivre encore quelques millénaires.

Dans la ville qui surplombe le parc, de nombreux vendeurs travaillent le bois de cèdre pour en fabriquer des souvenirs qu’ils proposent aux clients de passage. Alors que nous sommes invités à assister au travail du bois d’un jeune homme aux cheveux longs, nous apprenons que les morceaux de bois qui tombent sur le sol sont récupérés et offerts aux vendeurs, qui peuvent ainsi les travailler sans avoir besoin de braconner.

Conclusion

Le Liban fut pour nous une véritable ode à l’humanité. Le peuple de toute confession qui nous a accompagnés nous a permis de voir avec quelle force et intelligence, les religions et les humains pouvaient parvenir à cohabiter : avec respect, sans obligation.

En outre, le Liban possède de véritables trésors, uniques. Qu’il s’agisse des grottes de Jeita ou des temples de Baalbek, cette liste n’étant bien entendu, pas exhaustive, le pays au travers de son histoire riche saura combler tout visiteur.

Du fait de son histoire mouvementée, certains voyageurs pourraient avoir peur de se rendre dans le pays, en argumentant sur un quelconque danger mentionné aussi bien par les médias que par certains gouvernements occidentaux. Il n’en est rien. Rarement, nous ne nous étions sentis autant en sécurité dans le pays. Pas une once de regard désapprobateur, pas une agression, aucun risque. Et pourtant, nous avons parcouru le pays dans son intégralité au travers de tous ses points cardinaux.

En résumé, nous recommandons ce pays coup de cœur, qui vous fera vivre à coup sûr des émotions riches et inoubliables.