Le parc Sainte Croix comme vous ne l’avez jamais vu

Le parc Sainte Croix comme vous ne l’avez jamais vu

Situé à Rhodes, dans le pays de Sarrebourg en Moselle, le parc Sainte-Croix qui s’étend sur 120 hectares est un parc animalier qui reçoit plus de 330 000 visiteurs par an en étant une référence en France et en Europe pour la présentation de la faune européenne et des espèces mondiales menacées. Nous avons visité ce parc en compagnie de ses soigneurs. Bienvenue dans cette réserve naturelle au cœur du département de la Moselle !

Durant notre tour de France des parcs intéressants au concept unique, nous avons souvent entendu parler du parc Sainte-Croix, dans lequel nous nous étions rendus il y a presque cinq ans, avec la mise en place de concepts novateurs, faisant de lui un des parcs naturels animaliers les plus appréciés par les visiteurs ; il était ainsi normal de nous y rendre.

Et nous n’avons pas été déçus ; en moins de 5 ans, le parc est parvenu à s’adapter à une clientèle de plus en plus exigeante en proposant un concept fort d’hébergement en son sein afin que les hébergés soient le plus possible en immersion avec les animaux.

Mais le parc a également investi massivement pour créer un nouveau sentier de découverte en proposant de nombreuses espèces d’animaux d’Amérique du Nord ; il a étendu son offre restauration en faisant travailler essentiellement des producteurs locaux pour une cuisine familiale et traditionnelle et il a engagé nombre de collaborateurs, aussi bien dans les équipes de soigneurs, d’animateurs et de logistiques.

Pour découvrir le récit de voyage photographique complet de cette journée de découverte, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/france-moselle-rhodes-parc-sainte-croix-recit-photographique-2019/

Un peu d’histoire

La création du parc ne date pas d’hier et remonte en 1818, lorsque le Général Mouton, Comte de Lobau acquit l’étang du Stock et une dizaine d’autres petits étangs alentours avec des forêts, et ajouta le domaine de Sainte-Croix à son patrimoine où il souhaitait aménager un logement de chasse dans le corps de ferme qui restera dans sa famille jusqu’en 1967, date à laquelle Liliane et Gérald SINGER en deviennent les propriétaires et l’exploitent.

Néanmoins, alors que l’idée lui trottait dans la tête depuis toujours, Gérald souhaite transformer sa terre en un parc de vision. Rejetée de tous, cette idée ne le quittera jamais et en 1980, après de nombreux écueils, le parc voit enfin le jour.

Le parc deviendra effectif quelques années plus tard, avec l’arrivée des premiers cerfs en provenance du château de Chambord.

Dès lors, chaque année, Gérald ne cessera jamais d’innover, agrandissant la taille des enclos, le nombre d’animaux réceptionnés ou en proposant constamment des nouveautés. La fréquentation augmentant exponentiellement, l’argent reçu est directement investi. Une année dans des restaurants, une autre dans des lodges flambant neufs.

En 1999, après la tempête du siècle, près de 300 arbres sont arrachés ; mais un malheur n’arrivant jamais seul, en 2005, le parc doit faire face à un incendie ; le bâtiment d’accueil en bois est détruit par les flammes. Quelques heures ont suffit à ravager « La maison de la nature », bâtiment en bois regroupant : la structure d’accueil, les bureaux, la boutique, les archives, les sanitaires, l’exposition « les animaux de nos maisons »

Mais fort du soutien de ses clients, le parc se relève et crée en 2007 un nouveau bâtiment d’accueil estampillé bioclimatique.

Après le décès de Gérald, ses fils reprennent la gestion du parc qui se classe depuis premier parc européen de la faune.

Le parc en pratique

Le parc se trouve à Rhodes, dans le pays de Sarrebourg en Moselle ; il se situe Route de Sainte-Croix et peut être joignable au 03 87 03 92 05 ou sur le site Internet : https://parcsaintecroix.com/

Le parc est ouvert du 29 mars au 5 juillet de 10 h à 18 h, du 6 juillet au 1 er septembre de 10 h à 19 h et du 2 septembre au 3 novembre de 10 h à 18 h.

37 ans après son ouverture, le Parc Animalier de Sainte-Croix est aujourd’hui le 1er Parc de Faune Européenne en France. Le Parc s’engage également depuis de longues années pour la sauvegarde des espèces : campagne de conservation EAZA, programme de recherche et de conservation en Bulgarie (Association FWFF pour la cohabitation réaliste entre les loups et la population), programme d’élevage d’espèces en voie de disparition (Programme européen EEP).

L’entrée coûte 26 euros pour les adultes et 18 euros pour les enfants de 3 à 11 ans pour une entrée simple. Le packaging entrée du parc plus petit train revient quant à lui à 31 euros pour les adultes et 22 euros pour les enfants.

De nombreuses autres activités sont disponibles sur le parc : rencontre avec les lémuriens et les pandas roux ; éthologue d’un jour ; appel nocturne du loup ; stages photos d’un ou de deux jours ; matinale brame ;

Le parc s’étend sur 120 hectares, ce qui en fait un des parcs naturels les plus étendus de France et d’Europe ; il possède 1500 animaux répartis sur près de 130 espèces.

Il a enregistré 325 239 entrées en 2016 ; ce chiffre progresse depuis d’année en année.

Le parc possède plusieurs restaurants, chacun situé dans un secteur bien particulier :

La Fabrique (sentier jaune) propose une offre de restauration rapide ;
Le bistrot du pêcheur (sentier bleu) propose une offre de buffets à volonté nécessitant pour plus de sureté une réservation au préalable ;
Le snack du trappeur (sentier vert) propose une offre de restauration rapide ;
Le snack du trappeur (sentier bleu) propose une offre de restauration rapide ;
Le comptoir du trappeur (sentier vert) est un restaurant gastronomique nécessitant pour plus de sureté une réservation au préalable
Le self-service cafétéria (entrée) permet une restauration rapide à table ;
L’abreuvoir (entrée) propose une offre de restauration rapide ;
Au bon pain (entrée) propose une offre de restauration rapide ;
Les glaces de Néo (sentier rouge) propose une offre de rafraîchissement.

Depuis plusieurs années, le parc propose une offre unique d’hébergements sous la forme de lodge incluant la demi-pension ; ces lodges au nombre de 46 permettent de vivre des expériences intéressantes au cœur du parc   : hameau des loups, cabane des lémuriens, cabane d’ysengrin, lodges de la rivière de l’ours noir, lodges de la rivière, tanière, Jack london lodge, cabane des tourtereaux, cabane de Neo panda roux, la grange aux coyotes, la cabane du trappeur, la Yellowstone lodge, la cabane des louvarts, la lodge des grands cerfs. Les prix démarrent à partir de 110 euros.

Un parc, quatre sentiers

Afin de permettre un déplacement plus facile, le parc est scindé en quatre sentiers, chaque sentier comportant des activités et des animaux qui lui sont propres :

Le sentier bleu
Se parcourant en 2 heures, le sentier bleu est le sentier sur la piste des animaux d’Europe ; il permet de traverser quatre zones : le grand Nord, la terre des ours, le monde des étangs et la place de brame.

Le sentier vert
Se parcourant en 1 h 30, le sentier vert est le sentier du pôle mêlant l’animal et l’homme ; il présente plusieurs espèces de loups gris, des espèces difficilement observables et d’autres espèces introduites en Europe

Le sentier jaune
Nouveau sentier inauguré en 2019, le sentier jaune est le sentier du nouveau monde, présentant les espèces du territoire d’Amérique du Nord ; il présente des ours noirs, des bisons et des chiens de prairies ; il se parcourt en une heure.

Le sentier rouge
Se parcourant en une heure, le sentier rouge est le plus petit des sentiers qui présente le voyage de Néo avec une mise en avant des pandas roux et de nombreuses activités : sentiers Pieds nus, embarcadères, cabanes dans les arbres

Une mâtinée au contact des soigneurs

Ayant obtenu l’autorisation exceptionnelle d’accompagner les soigneurs du parc au cours de leur journée de travail, nous attendons patiemment à 8 h 00 du matin, Jessica, une des soigneuses du parc qui vient nous récupérer à l’entrée, accompagnée de sa stagiaire Julie. Les présentations effectuées, nous grimpons dans son véhicule et entrons dans le parc alors que ce dernier est encore fermé au public, les seules personnes que nous croisons étant les hébergés ayant dormi dans un des lodges la veille.

Jessica, une picarde de 23 ans travaille dans le parc depuis moins de deux ans ; grâce à son amour pour la faune animale, elle s’est reconvertie et a eu le courage de quitter sa Picardie natale pour venir vivre en Moselle afin de vivre plus en adéquation avec sa passion ; jeune fille dynamique et autodidacte, elle est pédagogue et forme Julie, une stagiaire de 29 ans, qui a également quitté son emploi pour se reconvertir en alternant les études au lycée agricole et les stages dans le parc.

En compagnie des deux femmes qui œuvrent sur le sentier vert, nous nous rendons aux abords de l’enclos des loups afin de les nourrir ; ou du moins, de leur proposer quelques amuse-bouche ; en l’espèce, des poussins que les loups d’un coup de dents attrapent en plein vol.

Il faut dire que pour respecter la condition sauvage de l’animal et son instinct de chasse, les loups ne sont nourris que trois fois dans la semaine avec de gros morceaux de viande ; le reste du temps, quelques apéritifs leur sont proposés.

Il est intéressant de découvrir pour ce premier contact avec les animaux, leur instinct de dominance ; le loup vit en collectivité ; au sein de chaque meute, deux animaux : un mâle et sa femelle dominent ; lors du nourrissage, ils se servent en premier, ne laissant aux autres membres de la meute que leur fin de repas. Mis à part pour les louveteaux qui accourent et auxquels les loups donnent des aliments régurgités afin de faciliter leur nourrissage.

A plusieurs reprises, nous nourrissons différentes sous-espèces de loups, avec à chaque fois le même rituel qui se dessine : les dominants mangent, les autres membres de la meute récupèrent les restes.

Nous nous rendons ensuite dans les enclos qui contiennent les animaux blessés ou ceux qui vont être cédés à d’autres parcs ; les soigneurs sont dans ce cas obligés de rentrer dans les enclos ; armés d’un bâton, ils comptent sur la crainte instinctive de l’animal pour ne rien risquer ; le bâton est levé vers le ciel, les loups reculent, voire disparaissent, mis à part deux fougueux et curieux animaux qui choisissent de faire front aux soigneurs…sans toutefois devenir menaçants.

Après un arrêt dans les volières, les soigneuses se rendent dans le secteur des mammifères herbivores à qui elles donnent un mélange de fruits et de graines.

Toujours en testant grâce à un Voltmètre, l’électricité diffusée dans les grillages, et ce afin de contenir les animaux qu’elles comptent manuellement chaque matin, voyant de la sorte les éventuels décès de la nuit.

Nous terminons notre mâtinée par le nourrissage des canards et des daines, les femelles des daims ; affectueusement, les animaux s’approchent de nous et commencent à manger directement au creux de nos mains ; les chatouilles provoquées par le contact avec leur langue rappeuse nous fait sourire. Et c’est sur cette touche d’humour et d’émotions, que nous accompagnons les soigneuses jusqu’à leur lieu de pause où enfin, elles peuvent discuter avec leurs collègues et prendre un peu de temps pour elles.

L’expérience du parc Sainte-Croix

Une fois que nous avons quitté Jessica et Julie, nous retrouvons le parc dans lequel nous avons souhaité être en totale indépendance afin de le découvrir en profondeur ; le sentier bleu étant le plus apprécié, c’est tout naturellement que nous l’empruntons, ce qui nous permet après quelques pas de découvrir des renards polaires, qui espiègles nous tournent leur fesse alors que nous nous apprêtons à les prendre en photos.

Un peu plus loin, une nouvelle attraction propose aux visiteurs pour le coût modique de 5 euros, une heure de voyage au sein d’un petit train tiré par un véhicule ; le train effectue le tour du parc et propose un accès privilégié à des animaux difficilement observables lors du parcours classique.

En continuant notre route, nous découvrons les rennes…du moins une meute de plusieurs centaines de têtes, mélangeant à la fois les rennes et leurs femelles. Les animaux se trouvent séparés du sentier par un étang, poissonneux.

Les loups blancs, toujours aussi majestueux nous toisent fixement, bien assis sur leur rocher.

Non loin des vautours qui observent une carcasse posée sur le sol, nous entrons dans le terre des ours, mais les mammifères en cette heure de la journée dorment profondément.

Nous arrivons au bout du sentier et décidons, l’heure avançant de nous rendre à l’extrême opposé du parc, dans le sentier vert dans lequel nous avons œuvré la matinée en compagnie de Jessica et de Julie afin de pouvoir manger au comptoir des trappeurs, le restaurant gastronomique du site.

En nous présentant au restaurant, nous sommes conduits à notre table par Coralie, une jeune saisonnière espiègle avec qui nous entamons la conversation ; biologiste en devenir, elle travaille dans le parc afin de pouvoir se rapprocher des animaux, une autre de ses grandes passions ; elle en apprécie particulièrement l’ambiance de travail, chaleureuse et familiale.

La particularité du restaurant est d’être accolé à l’enclos des loups que les convives voient en semi-liberté, alors qu’ils sont en train de manger ; le menu unique est au coût de 25 euros et comprend l’apéritif et le café ; en entrée, une salade de tomates, en plat principal, de la volaille et en dessert, une tarte au citron, tous les produits frais provenant de producteurs locaux achetés en circuit court.

Le repas est servi de manière optimale, le temps de manger rapidement, tout en prenant, paradoxe, notre temps et en pouvant observer les loups à côtés desquels nous nous trouvons ; les plats sont excellents et le service irréprochable. Un bon moment de détente, très apprécié.

Nous continuons notre découverte du sentier vert avec nombre d’attractions dédiées aux loups.

Sur la route, nous bifurquons sur le sentier jaune, baptisé également le nouveau monde en adéquation avec l’origine territoriale de ses animaux : l’Amérique du Nord. Nous faisons ainsi connaissance avec un bison qui sommeille et deux ours noirs qui gambadent à grande vitesse.

Nous avons la chance également de pouvoir apercevoir des chiens de prairies qui sortis de leur tanière, observent l’horizon.

En retournant à l’accueil, nous empruntons le sentier rouge, généralement dédié aux touts petits ; au cœur de ce sentier, un embarcadère permet aux enfants de se déplacer de manière ludique.

Mais l’activité phare de ce sentier reste le parcours Pieds nus ; les enfants et les adultes sont invités à se déchausser et à parcourir toute une série d’épreuves afin de se rapprocher de la terre. Outre son contenu écologique responsable, l’activité est ludique, les pieds passant par de nombreuses textures auxquelles il n’est pas habitué.

Nous retournons à l’accueil afin de prendre un bon café, histoire de décrocher un petit peu et de nous reposer, depuis le matin, notre téléphone nous indique une dizaine de kilomètres parcourus ; nous prenons ainsi trente minutes pour nous remettre de nos émotions.

Nous terminons notre journée de visite du parc en retournant au sentier rouge, mais en passant cette fois-ci par les arbres ; de filet en filet, le parcours s’avère être amusant, amenant même son lot d’adrénaline.

Le panda roux qui sommeille termine le parcours ; épuisés, mais tant joyeux de cette journée, il est temps pour nous de faire de même.

Le bilan

Le parc est absolument adorable ; les animaux respirent la sérénité, ils sont choyés par des soigneurs  à la vocation indéniable.

L’ergonomie du parc lui confère une facilité d’accès et de déplacement même pour les personnes à mobilité réduite ; d’ailleurs, un tarif spécial avec réduction leur est proposé par le parc, qui s’intègre bien dans le paysage campagnard mosellan avec une vision éco-responsable.

L’ambiance est excellente, rendue possible par des salariés aux petits soins pour les usagers. Les animateurs sont brillants et le sourire des visiteurs en dit long sur leur appréciation.