Les Comores : les incontournables de l’île de Mohéli

Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île de Mohéli, dans l’archipel des Comores.  Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité  de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.

Afin de rejoindre Mohéli, nous devons tout d’abord nous rendre à Grande Comore. Alors que nous nous trouvons toujours sur l’île d’Anjouan, nous parvenons à avoir l’autorisation exceptionnelle d’embarquer sur un Kwasa Kwasa, une sorte de barque prise par les locaux qui souhaitent naviguer entre les îles.

C’est ainsi que le matin de bonne heure, nous nous rendons au port qui se trouve dans la capitale de l’île d’Anjouan. Nous achetons nos billets. Une fois les gestes de sécurité effectués, nous achetons deux gros sachets afin de placer à l’intérieur nos sacs que nous positionnons sous nos pieds. L’embarcation est chargée à la limite maximale de ses capacités, entre les 17 passagers, les 2 pilotes et les bagages.

Les deux moteurs puissants de l’embarcation sont allumés en même temps et nous pouvons enfin voir les côtes de l’île d’Anjouan s’éloigner. Le trajet est mouvementé ; nous sommes ballotés continuellement et devons faire avec deux jeunes filles qui se trouvent sous nos pieds dans une position inconfortable, qui commencent après une heure de trajet à vomir leurs tripes. Nos regards tentent de ne pas fixer le liquide brunâtre qui sort de leur bouche, mais à la manière d’enfants à qui on demande de ne pas toucher une prise électrique et qui le font quand même, nous ne pouvons pas écarter notre vision qui finit par croiser ce que nous ne voulions pas croiser. Résultat, des nausées non pas provoquées par le trajet mais par ses conséquences.

Finalement, après deux heures et trente minutes de navigation au cours desquelles, nous avons été arrosés fréquemment, nous parvenons jusqu’aux côtes de Grande Comore, dans une eau bien plus agréable.

Pour découvrir de manière complète, l’intégralité de notre séjour à Mohéli, grâce à notre photothèque complète, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/les-comores-ile-de-moheli-recit-de-voyage/

Pour découvrir de manière complète, l’intégralité de notre séjour à Anjouan, grâce à notre photothèque complète, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/les-comores-ile-de-anjouan-recit-de-voyage/

Pour découvrir de manière complète, l’intégralité de notre séjour à Grande Comore, grâce à notre photothèque complète, n’hésitez pas à vous rendre sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/comores-ile-de-grande-comore-recit-de-voyage/

Pour découvrir notre article sur l’île de Grande Comore, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/les-comores-les-incontournables-de-grande-comore/

Pour découvrir notre article sur l’île d’Anjouan, rendez-vous sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/les-comores-les-incontournables-de-lile-danjouan/

L’arrivée à Mohéli par avion

Pour nous rendre à Mohéli, de l’île de Grande Comore, nous choisissons de prendre un vol avec la compagnie Air Komor. Le vol dure moins d’une heure, décollage et atterrissage compris.

Après avoir récupéré nos billets et franchi les contrôles de sécurité, nous embarquons dans un petit avion, qui nous permet une fois dans les airs de bénéficier d’une vue globale sur l’île de Grande Comore. Le vol se déroule sans encombre et nous permet de bénéficier d’un service irréprochable, l’hôtesse circulant entre les passagers pour offrir une bouteille d’eau et un petit gâteau. Mais à peine le temps de nous installer, que l’atterrissage est annoncé, lorsque nous survolons les côtes sableuses de Mohéli qui se dessine sous nos pieds.

Fomboni (Mohéli)

Capitale de l’île de Mohéli, Fomboni, peuplée de 20 000 habitants, soit près d’un tiers de la population insulaire, se situe à proximité de l’aéroport Bandar Es Salam. En entrant dans la ville et en parcourant sa rue principale composée de bâtisses à un seul étage se succédant, nous nous rendons au marché qui se trouve non loin de la place principale composée d’une pharmacie, d’une banque et d’une poste.

Le marché de la ville est bien achalandé. Il comporte de nombreux stands, tenus principalement par des femmes vêtues aux couleurs locales. Les fruits peuplent majoritairement les étals, lesquels englobent également des vêtements ou des produits d’hygiènes du quotidien.

L’accueil au marché par les vendeuses est détendu. Le sourire prime et plusieurs femmes n’hésitent pas à entamer la conversation avec nous, semblant même surprise de nous trouver dans la ville, généralement exclue des circuits de visite traditionnels.

En traversant le marché, une belle plage mène à un petit port débouchant sur une jetée qui accueille un chantier naval désuet. Nous profitons de la brise marine et perdons nos regards vers l’horizon d’une mer bleu azur qui semble imperturbable.

La ville à l’ambiance placide comporte également une école primaire publique, un hôtel, un centre hospitalier, une station-service, une antenne permanente de l’Alliance française, un terrain de football, deux mosquées et quelques modestes boutiques et auberges.

 La plage de Mbaisé (Mohéli)

Située sur la côte Nord, la plage de Mbaisé n’est pas en ce qui la concerne une plage touristique. Ici, point de sable fin, mais plutôt, des écorces des nombreux cocotiers qui échouent sur le sable, certaines tombant des arbres proches, d’autres étant charriées par l’Océan.

Longeant la plage, le petit village de Mbaisé constitué de petites maisons dont les murs en plaques de bois dénotent un côté archaïque rudimentaire. Alors que nous arpentons la plage, parsemée de petites embarcations traditionnelles, nous sommes rejoints par plusieurs enfants qui nous sourient. Si certains d’entre eux effectuent certains gestes pouvant être considérés comme…vulgaires, il n’en est rien et au travers de leur sourire, ils dévoilent leur positivité, accentuée par notre présence.

Niamachoua (Mohéli)

Nous arrivons à l’hôtel Vanilla Lodge, un petit hôtel situé bien en amont de la ville de Niamachoua, qui se trouve sur la côte Sud de l’île. Nous découvrons un site verdoyant, dans lequel, les propriétaires nous accueillent avec le sourire pour nous servir notre repas : une série de plats succulents préparés avec soin. Nous en profitons également pour découvrir l’hôtel, constitué de plusieurs chambres intégrées dans une sorte de jardin biologique, dont les fruits de la récolte sont utilisés par les hôteliers pour leurs clients.

Pour réserver une chambre au Vanilla Lodge, il vous suffit de contacter le 00269 356 34 88 ; le prix d’une chambre est d’environ 25 euros par nuitée.

Une fois rassasiés, nous reprenons la route et traversons cette petite ville de Niamachoua, qui ressemble à tant d’autres; néanmoins, nous ne nous attendons pas à découvrir une des plus belles plages du pays qui se situe aux abords du Laka lodge, l’hôtel le plus beau de l’île, dans lequel nous séjournons.

L’hôtel est intégré également dans un site verdoyant, mais avec les pieds dans l’eau ; il est constitué de plusieurs bungalows refaits à neuf, dont la vue donne directement sur la mer. Les habitations entourent un bâtiment central qui englobe la réception, le bar et le restaurant. L’hôtel comporte également un centre de plongée et peut organiser de nombreuses excursions en voiture ou en bateau.

Réserver une chambre au Laka Lodge : il vous suffit de joindre le 00269  772 60 38 ; la nuitée coûte entre 80 et 169 euros, en fonction du type de chambre. Vous pouvez vous rendre également sur le site de l’hôtel : https://www.lakalodge.com/

Après avoir posé nos affaires, nous faisons connaissance avec la plage paradisiaque qui se trouve aux pieds de notre bungalow, un véritable paradis tropical à la diversité de la faune et de la flore très abondante.

Immédiatement, nous nous prélassons sur un sable blanc, d’une finesse absolue, sable sur lequel, nous n’avons qu’à tendre nos bras pour ramasser des coquillages d’une beauté exceptionnelle. Le soleil qui caresse nos peaux ne nous empêche pas de découvrir les alentours à la végétation surprenante, une sorte de bout du monde tel que nous l’escomptons dans nos rêves les plus fous.

Au loin, les ilots qui se dévoilent cassent la monotonie d’une mer sans vague, une mer d’huile qui attire à la sérénité, partagée par des couleurs vives associées généralement au farniente.

Dans la soirée, alors que la lune profite des premières heures du crépuscule, nous sommes rejoints sur la plage par une vingtaine de femmes du village, vêtues de leurs habits traditionnels.

Elles se placent avec en arrière fond le spectre d’un décor onirique, sur le bord de plage et commencent à entonner des chants locaux, dont les notes résonnent comme des instruments de musique.

Subjugués, nous les écoutons patiemment, durant de longues minutes qui s’écoulent à la vitesse de secondes. La nuit qui tombe les remplace par d’autres villageois, qui se livrent à présent à une danse endiablée, constituée de positions statiques alternant avec des mouvements brusques et dynamiques. Durant le spectacle, un villageois qui a un peu trop bu, est écarté, mais le vieil homme qui possède des airs d’un personnage ubuesque créé par Hergé revient à la charge, donnant une touche d’humour non négligeable à la scène.

La balade en bateau dans le parc marin (Mohéli)

Protégeant les eaux du canal du Mozambique situées le long de la côte sud de l’île de Mohéli près de la commune de Nioumachoua, le parc de Mohéli est un des deux parcs du pays, placé sous le contrôle du gouvernement, mais géré par les associations locales.

Lorsque l’hôtel Laka Lodge nous enjoint à rejoindre la plage sur laquelle sont stationnés, deux bateaux comprenant chacun deux gros moteurs, nous nous dépêchons pour être sûrs d’être placés au-devant des embarcations.

Le capitaine et son copilote font vrombir les moteurs et les bateaux, en parallèle commencent à s’engouffrer dans le parc. Progressivement, nous quittons la zone de corail marquée par une profondeur d’eau peu haute pour rejoindre la haute mer qui dévoile un bleu sombre inquiétant. Mais fort heureusement, toutes les conditions de sécurité sont réunies pour nous assurer une promenade en toute quiétude. Et ce même lorsque les deux bateaux se lancent dans une sorte de petite course dans laquelle notre embarcation sort perdante.

La guide qui nous accompagne, une jeune Française de 22 ans, téméraire et courageuse pour avoir quitté sa France natale pour se retrouver seule sur cet île paradisiaque nous annonce que nous allons faire un arrêt sur une des îles.

Alors que les bateaux sont dirigés manuellement par le biais des copilotes n’ayant pas hésité à se jeter à l’eau, nous posons un pied sur la terre ferme et découvrons une île encore plus paradisiaque que Mohéli qui nous fait face.

Le crissement de nos pas sur le sable blanc, le bruit de la mer, les palmiers et la végétation dense qui nous entoure…nous n’avons qu’une envie : être abandonnés, tels que nous sommes…ici…sur cette terre du bout du monde.

Nous en faisons le tour et apercevons au loin, d’autres îles, semblant encore plus mystérieuses, plus attractives, mais après quelques photos avec des locaux qui jouent le jeu de la pose, il est l’heure de repartir.

Chaque île possède ses propres spécificités. Si certaines d’entre elles sont adaptées à la bronzette et au farniente, d’autres sont un véritable trésor pour la découverte d’espèces uniques, le parc comptant près de 500 espèces de plantes, 21 espèces d’oiseaux et neuf espèces de reptiles.

Dans l’îlot de Mchaco, dans la partie Est du parc, niche une colonie qui comprend plusieurs milliers de Noddi brun mais aussi des sternes fuligineuses, des fous à pieds rouges et des fous masqués. Le parc en lui-même comporte quelques espèces endémiques les plus menacées sur Terre.

Et c’est avec ces explications de la guide, que nous retournons à Niamachoua, sous un coucher de soleil magnifique qui ne laisse que de la place à l’émerveillement.

L’arrivée à Mohéli par bateau de pêcheurs

Étant donné que nous souhaitons assister à la ponte des tortues de mer, nous décidons de retourner sur l’île de Mohéli. Néanmoins, nous voulons tenter un autre moyen de transport et éviter de devoir effectuer deux heures de route depuis l’aéroport de l’île pour rejoindre Niamachoua qui se trouve à l’extrême Sud de Mohéli.

Nous nous rendons ainsi à Chindini, sur l’île de Grande Comore afin de prendre une embarcation de pêcheurs et d’effectuer cette traversée à la locale, une traversée empruntée seulement par des locaux et quelques touristes.

A Chindini, après avoir présenté nos passeports et payé la somme de 20 euros par passager, nous sommes conviés à monter sur une barque comprenant un seul moteur.

Malheureusement, nous commettons l’erreur de ne pas demander de gilets de sauvetage et mal nous en prend. Immédiatement, après avoir navigué quelques minutes, des vagues importantes commencent à se former, à un croisement marin assez compliqué. Le capitaine n’y prête pas attention, ce qui nous rassure un peu. Mais cette conceptualisation morale disparaît lorsque des vagues de plusieurs mètres se forment. Nous nous trouvons alors au cœur de l’Océan, en plein centre entre Grande Comore et de Mohéli, dont nous voyons concomitamment les côtes.  Mais remués et ballotés violemment, avec nos fesses et nos dos qui s’écrasent contre les parois de la barque dont nous apercevons tous les défauts, nous ne parvenons pas à garder le sourire. Surtout lorsque des centaines de poissons volants profitent des vagues pour se projeter en avant en nous demandant ce que nous sommes venus faire dans cette galère. 

Le capitaine, dans un calme stoïque commence à douter ; il s’allume cigarette sur cigarette et nous en sommes au stade d’imaginer sur le bateau, les éléments à récupérer si naufrage il y avait. En gros, quelques morceaux de bois qui ne nous serviraient pas à grand-chose, le vent soufflant vers le large en direction des côtes du Mozambique. 

Fort heureusement, après quelques soubresauts dangereux, en entrant dans les eaux de Mohéli, après deux heures de navigation, l’Océan se calme et nous pouvons profiter de la beauté du parc marin, avant de parvenir jusqu’à la plage paradisiaque de Niamachoua.

La plongée sous-marine dans le parc marin (Mohéli)

Afin de pouvoir découvrir le parc marin en profondeur, dans son sens propre et figuré, nous décidons d’effectuer une plongée, avec le centre de plongée de l’hôtel Laka Lodge.

Il est possible également de réserver une plongée avec Ibou, un jeune homme dynamique qui possède un centre qui lui est propre.

Pour réserver une plongée avec Ibou, il vous suffit de le contacter au 00269 373 73 37

Mais en l’instant, nous rejoignons la monitrice de plongée qui travaille au Laka Lodge sur la plage de Niamachoua, afin de revêtir notre combinaison. Une fois la tenue vestimentaire adaptée enfilée, nous pouvons embarquer afin de nous diriger vers un secteur du parc marin, considéré par la guide comme un bon spot.

Arrivés sur place, nous plaçons sur nos dos, les bouteilles de plongées et pouvons après quelques explications rapides, sauter dans l’eau.

Dès les premiers mètres, le fond marin qui se dévoile nous en met plein la vue. Des poissons en grand nombre tournent autour de nous, dans une valse infinie. Malheureusement, en ce jour, le courant marin est si fort qu’en quelques secondes, il nous éloigne du spot sans que nous parvenions à lutter.

Le bateau nous emmène dans un autre endroit, dans lequel nous pouvons enfin descendre dans les profondeurs de l’océan. En quelques instants, outre des fonds exceptionnels, composés de rochers et de coraux, nous croisons plusieurs raies, une tortue ainsi qu’un requin, qui nous frôle sans s’intéresser à nous.

Le sentiment qui nous domine est une ode à la liberté ; nous avons l’impression d’être seuls au monde, mais paradoxalement, jamais nous ne nous sentons esseulés. Le paradoxe ultime permis par l’océan.

Itsamia (Mohéli)

Immédiatement après la plongée, le capitaine décide de nous emmener à Itsamia, pour assister à un spectacle unique au monde : la ponte des tortues marines, qui choisissent cette plage de l’extrême Est de l’île, pour venir pondre, protégées par les membres du village, qui lutte ainsi contre les braconniers qui ont décimé les différentes tortues sur les autres plages de l’Océan Indien.

Normalement, la plage d’Itsamia se rejoint en effectuant le grand tour de l’île, par sa côté Nord, soit un périple de 3 heures en voiture depuis Niamachoua, mais le site peut se rejoindre en une heure en partant en bateau de l’hôtel Laka Lodge.

Alors que nous nous trouvons sur le bateau, nous pouvons profiter pleinement du parc marin dont nous apercevons les ilots qui émergent tels des pics acérés dressés vers le ciel et c’est avec un coucher de soleil magnifique que nous arrivons à Itsamia.

Sur place, alors que nous poussons la barque sur le sable, nous rejoignons le petit village du même nom, afin de patienter et d’attendre la nuit tombante, car comme un des membres de la communauté nous explique, les tortues pondent la nuit, lorsque la mer est haute. Néanmoins, en ce jour de visite, la marée place la mer dans des conditions idéales pour permettre aux tortues de venir pondre dès le début de la nuit, ce qui nous évite de devoir patienter des heures pour assister à ce spectacle.

Nous faisons également connaissance avec : « la force » le surnom donné à un guide qui nous prend en main et nous présente les bungalows communautaires que le village a créés afin de permettre aux touristes d’assister à la ponte des tortues.

Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 358 77 49. Le prix d’une nuit est de 20 euros. A ce prix, il convient de rajouter une trentaine d’euros supplémentaire pour assister à la ponte des tortues.

Alors que la nuit est tombée, le guide d’Itsamia nous demande de le suivre afin de rejoindre la plage sur laquelle les tortues commencent à arriver. Progressivement, nos yeux s’habituent à la pénombre ; nos sens sont en éveil ; nous tentons de capter le moindre son, mais nous ne parvenons à entendre que le bruit des vagues. C’est alors, que sans savoir comment il fait, la force nous demande de nous concentrer ; à l’aide d’une lumière infrarouge, il nous dirige le regard vers une sorte de masse qui grimpe la petite pente créée par le sable ; il s’agit de notre première tortue.

Afin de nous prouver que les tortues ne supportent pas la lumière blanche, caractéristique des lampes générales, il en allume une ; immédiatement, la tortue fait demi-tour et retourne dans l’océan.

Il nous emmène un peu plus loin et repère toujours dans le noir, une autre tortue que nous suivons discrètement jusqu’à un gros trou dans lequel elle commence à creuser.

Une fois installée confortablement, elle pond ; nous assistons à ce spectacle, émerveillés ; de son appareil reproducteur, les œufs sortent deux par deux et commencent à remplir le petit trou creusé auparavant.

A ses côtés, une, puis une autre, puis des dizaines de tortues rejoignent chacune leur tour, des trous dans lesquels elles s’engouffrent, puis pondent. Le guide, exceptionnellement allume la lumière blanche afin que nous puissions assister en réel à ce moment phare de la vie.

Le naufrage

Toujours sur la plage d’Itsamia, après 30 minutes…et le dernier œuf pondu, la tortue que nous suivons depuis le début commence à l’aide de ses nageoires, à recouvrir les œufs de sable, avant de remonter hors du trou, difficilement, et de rejoindre l’Océan, disparaissant dans la nuit noire.

Galvanisés, nous saluons notre guide et retournons à notre embarcation. Mais avant de parvenir à rejoindre l’Océan, le vent s’étant levé brusquement, plusieurs vagues scélérates remplissent le bateau, recouvrant toutes nos affaires du liquide salée. Fort heureusement, le sac contenant la caméra a été entouré d’un sac plastique, qui quand bien même n’étant pas hermétique freine la progression de l’eau. En quelques instants, les vagues se succèdent et projettent toutes les autres affaires hors de l’embarcation, tout en la poussant violemment comme un morceau de polystyrène sur le capitaine qui tentait de sauver le peu d’affaires pouvant l’être.

C’est alors qu’une énième vague projette le bateau sur ses jambes qui se font écraser, en même temps que les dernières affaires qui sont expulsées sur la plage.

Le capitaine hors de danger, ses collaborateurs parviennent miraculeusement à réunir toutes les affaires emportées par les flots et fort heureusement, poussées sur le sable : vêtements, chaussures, affaires de plongées…et alors qu’ils extraient les moteurs pour éviter qu’ils se noient, nous sentons grouiller sous nos pieds, des mouvements dont nous ne soupçonnons pas la provenance.

Un peu partout sur la plage, au milieu du chaos, des centaines de naissances de bébés tortues amoindrissent notre effarement, les bébés perdus par cette prise à la vie, tourbillonnant en effectuant des mouvements erratiques et désordonnés. Et alors que le désespoir nous avait gagné, que nos affaires trempées nous avaient laissé le goût amer d’une soirée qui avait merveilleusement bien commencée, nous nous abandonnons à ce spectacle unique qui nous marquera à jamais.

Faire une randonnée dans la forêt primaire (Mohéli)

Alors que nous circulons sur une route traversant un paysage verdoyant, nous faisons une halte afin de découvrir une partie de cette forêt qui nous accompagne depuis notre arrivée sur l’île et au cœur de laquelle, nous avons successivement aperçu des côtes sublimes, des champs de palmiers et des villages accueillants.

Sur le chemin, nous effectuons une halte aux abords d’une rivière et alors que des villageois nous rejoignent et nous saluent, nous entrons dans la forêt pour une petite randonnée, accompagnés par un guide local qui, impatient de faire notre connaissance, nous présente le monde dans lequel il vit.

Sur un chemin de terre, nous pénétrons ce paysage touffu et authentique, dérangés par les nombreux moustiques qui tentent de percer notre peau afin de se nourrir de notre sang frais et gorgé de sucre.

Nous longeons la rivière et patiemment, le guide nous explique les spécificités de ces plantes dont nombre d’entre elles sont endémiques. A une intersection, nous faisons la connaissance d’une villageoise qui se repose ainsi que d’un jeune homme qui à l’aide d’un bâton de bois planté dans le sol, ouvre des noix de coco, qu’il récolte afin de les vendre au marché de la ville.

La cascade de Ouallah 2 (Mohéli)

Alors que la plage de Ouallah 2 au travers de son sable fin et de son eau turquoise est un des plus beaux sites de l’île, ce petit village situé dans l’Est de Mohéli possède un autre trésor : la cascade Ouallah 2, qui s’étend sur plusieurs niveaux.

Aux abords de la plage, il est possible de réserver des chambres dans la construction communautaire des villageois qui tentent eux-aussi de profiter de la manne touristique de l’île.

Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 327 09 97. Le prix d’une nuit est de 20 euros.

Lorsque notre véhicule nous conduit aux abords d’une vieille distillerie, nous quittons le chauffeur qui en profite pour laver son véhicule dans l’eau de la rivière que nous longeons, pieds nus afin de ne pas nous mouiller.

Nous traversons un champ dans lequel sont cultivés des cocotiers et faisons la connaissance avec un agriculteur qui l’ensemence pour préparer les prochaines récoltes. Nous retournons dans la rivière quittée auparavant et parcourons une centaine de mètres entre les cailloux pour parvenir finalement jusqu’à la cascade qui nous fait face.

Dans un vrombissement ahurissant, l’eau s’écoule après s’être projetée sur plusieurs anfractuosités et laisse émerger dans l’air ambiant lourd d’humidité, quelques embruns rafraîchissant.

Les chauve-souris Livingstone (Mohéli)

La Roussette de Livingstone (Pteropus livinstonii ) est une espèce de chauve-souris du genre Pteropus. Elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde et se trouve sur l’île de Mohéli, aux abords de la ville de Ouallah 2. Ayant une envergure de ses ailes de 1,40 mètres, elle est endémique à l’île et vit dans la forêt tropicale humide.

Pour la rejoindre, il convient d’effectuer une randonnée approximative d’une heure. Après le suivi d’un chemin de terre, accompagnés par un guide, les chauves-souris se dévoilent dans les cimes des arbres Ficus esperata, Girostpula comoriensis, Gambeya spp., Ficus lutea et Nuxia pseudodentata. Regroupés en une sorte de grappe composée de dizaines de membres, les animaux qui volent de nuit se reposent lorsque le soleil est au zénith. Dérangées par le bruit, elles se réveillent subitement, tournent autour de leur habitat avant de se poser à nouveau et d’attendre la luminosité parfaite pour se livrer à leur activité préférée : la chasse.

Conclusion

L’île de Mohéli s’est avérée être une véritable île paradisiaque, possédant une identité propre. Si les infrastructures de conduite sont peu développées, elles permettent néanmoins de circuler autour de l’île pour rejoindre des sites exceptionnels.

A Mohéli, si l’activité phare reste le balnéaire avec des plages de sable blanc et une eau turquoise, la nature de l’île est si sauvage, que des randonnées permettent d’avoir accès à des trésors préservés.

En outre, l’activité permettant de vivre une ponte de tortues est unique et garantie à coup sûr, la réussite de son séjour.