Le pays d’Aurillac, coeur économique du département du Cantal
Véritable cœur économique du Cantal, le pays d’Aurillac s’étend autour de la ville du même nom pour donner aux touristes la possibilité de découvrir une vision du département partagée entre le rural et l’urbain. Mais avec toujours pour mot d’ordre, la convivialité et la fraternité chère aux cantalous.
Nous quittons le secteur de Salers sous une neige battante ; après une heure de route au milieu d’un paysage d’hivers, le manteau blanc recouvrant de tout son poids les vallées giboyeuses du cœur du Cantal, disparaît progressivement et dévoile une verdure insoupçonnée à l’approche de la ville d’Aurillac, chef-lieu du département.
Nous entrons dans la ville et rejoignons la place centrale où nous laissons notre voiture le long d’un trottoir dans une rue passante du centre.
Nous rejoignons un petit café traditionnel dans lequel, les rires des premiers consommateurs matinaux fusent au milieu des discussions de comptoir, un faux air d’antan, l’enivrement du petit rouge en moins ; à cette heure matinale, les cantalous sont sérieux : le petit noir est sur toutes les tables.
Nous retrouvons Sylvie Favat de Cantal destination, l’office de tourisme du département. Sylvie, à l’instar de Jacky Bru de l’office de tourisme de l’Aveyron est une personne entière qui sait ce qu’elle veut ; grande professionnelle, elle aime son département et sa région envers laquelle elle possède une grande érudition ; sincère et enjouée, elle nous a grandement aidé dans l’organisation de nos visites.
Durant une heure, nous pouvons lui présenter les photos et vidéos que nous avons prises lors de notre début de séjour ; elle nous accompagne après avoir bu un bon café à l’office du tourisme de la ville qui se trouve 7 rue des Carmes et peut être joint au 04 71 48 46 58 ou sur le site Internet : https://www.iaurillac.com/fr/
Nous faisons ainsi connaissance avec une des collaboratrices de l’office : Muriel Combret, une jeune femme pétillante qui deviendra notre coup de cœur du Cantal et grâce à laquelle nous vivrons une journée riche en émotion.
La ville d’Aurillac
Nous ne perdons pas de temps et partons à la découverte de la ville. Aurillac est la capitale historique de la Haute-Auvergne, au cœur du Massif central ; préfecture du Cantal, elle est également une ville peuplée de 25 000 habitants.
Dynamique, la ville a su allier l’osmose parfaite entre modernité et respect des traditions ; considérée à tort comme étant la ville la plus froide de France, étant donné que sa station météo est placée à la plus haute altitude dans le pays, elle est en réalité la 17 ème ville la plus ensoleillée du pays et si les matins sont frais, les journées sont régulièrement chaudes et permettent de belles promenades.
En ce jour de visite, malgré une petite pluie qui tombe, nous découvrons la place centrale de la ville moderne, place qui comporte un beau petit parc, que nous traversons pour rejoindre le cœur historique de la ville.
Nous découvrons de nombreuses rues pavées commerçantes ; les boutiques diverses et variées égrènent notre curiosité ; disséminées ici et là, des boulangeries et leur odeur de croissants chauds.
Nous prenons la direction du marché couvert et découvrons un vendeur ambulant qui propose des bourriols, des fines crêpes pouvant être consommées sucrées ou salées qu’il fabrique sur place à la commande ; nous n’hésitons pas à en goûter une que nous agrémentons de myrtilles, avant d’entrer dans le marché couvert.
Viande, poissons, fruits, les produits proposés sont nombreux et frais ; alors qu’une femme bénévole vend des fleurs en faveur d’une cause philanthropique, une vieille dame sourit aux éclats en récupérant la viande que le boucher, un homme fort jovial vient de lui trancher, tout en lui demandant de l’inviter à déjeuner. La disposition des étals me laisse à penser à un petit village d’irréductible Gaulois et il ne manque que : « Il n’est pas frais mon poisson » pour que le tableau soit cinématographiquement complet…du moins avec un peu d’imagination peut-être.
Nous découvrons plusieurs secteurs de la ville qui se dévoile telle une demoiselle distinguée : surplombés par le château Saint Etienne, les monuments sont nombreux : le musée d’art et d’archéologie, le musée des volcans, l’ancienne maison consulaire, l’ancienne abbaye du Buis, la mairie, le théâtre ou l’église Saint Géraud devant laquelle nous passons pour rejoindre un petit pont qui présente la ville sous son plus beau jour. Un vrai décor de carte postale avec une ville semblant être nichée sur une île.
La crémerie Leroux
Aurillac comporte plusieurs dizaines de boutiques séculaires qui ont su résister aux affres du temps qui passe ; la crèmerie Leroux en fait partie. En entrant à l’intérieur et en découvrant la vendeuse, armée de son tablier, ranger ses fromages, récupérés dans une arrière salle qui n’a pas évolué en près d’un siècle, nous sommes happés dans une réalité alternative, une sorte de faille spatio-temporelle qui nous projette dans le début des années 1900.
Un peu comme si la publicité de Nestlé avec Pierrette et son petit pot de beurre en était la référence.
Alors que la vendeuse, patiemment range ses morceaux de fromage, nous nous délectons de cette odeur si particulière des charcuteries fumées à souhait qui sont accrochées au plafond ; quand le visuel rencontre l’olfactif, les sens sont charmés.
La crèmerie Leroux se situe au 15 rue Emile Duclaux et peut être jointe au 04 71 48 28 89.
La coutellerie Destannes
Dans les adresses de renommée internationales, la coutellerie Destannes est un incontournable. La coutellerie dirigée par le coutelier Gérard Destannes se situe au 7 rue des Frères ; son numéro de téléphone est le 04 71 48 32 87 et divers renseignements sont présents sur le site Internet de l’entreprise : https://coutellerie-destannes.com/
Arrière-petit-fils du fondateur, Gérard Destannes a repris l’affaire familiale en perpétuant la tradition du couteau d’Aurillac, avec un savoir-faire qu’il a reçu de ses aieuls. Montés dans les ateliers de la coutellerie, les couteaux Destannes sont exportés dans le monde entier car ils répondent à un cahier des charges strictes, le coutelier étant exigeant aussi bien sur la qualité du métal utilisé que sur sa coupe.
Une large gamme de couteaux fermants ou de table avec un grand choix de manches est proposée aux visiteurs, qui pourront, si chance ils possèdent, d’assister au travail de l’artiste.
Délicatement, le coutelier grave un couteau ; pour ce faire, il utilise une machine qui reproduit les mouvements impulsés par son crayon sur un support comportant des lettres dont il doit suivre les contours ; étant donné que dans un mimétisme mécaniquement parfait, la machine reproduit sans coup férir les mouvements de sa main, la gravure est reproduite sur les lames. Ainsi, les couteaux sont personnalisables à l’infini.
La brasserie d’Aurillac
Alors que sonne les douze coups de midi, nous rejoignons la brasserie d’Aurillac, un des établissements culinaires les plus qualitatifs de la ville ; la brasserie qui porte ce nom générique a plus les airs d’un restaurant gastronomique que d’une brasserie, tant dans les plats proposés que dans le restaurant en lui-même ; ainsi la salle principale dans laquelle sont accueillis les convives est en soi un attrait de cet endroit unique : ciselures sur les murs, bois travaillé finement, la salle classée présente des lustres qui en agrémente la taille ; majestueuse sans apparat ostentatoire, l’établissement à la manière de la crèmerie Leroux transporte les convives dans le passé ; les tables sont décorées avec modestie et le couple : tradition d’accueil à la Française et établissement volontairement amical est un mariage parfaitement réussi.
La brasserie se trouve au 16 Cours Monthyon et peut être jointe au 04 71 48 37 60 ou sur le site Internet de l’établissement : http://brasserie-aurillac.zenchef.com/
Nous commandons en entrée un foie gras, puis nous continuons avec un saumon fumé et un poisson du jour ; en dessert, nous finissons avec une pana cotta travaillée au miel et une farandole de desserts qui vient clore un voyage dans les entrailles du bon goût.
Les gorges de la Jordanne
Il nous faut près de 20 minutes de route pour rejoindre un des plus beaux sites naturels du Cantal : les gorges de la Jordanne.
La route qui nous mène à l’entrée des gorges est déjà un voyage ; quelques flocons de neige rebelles tiennent tête à un soleil sorti de sa tanière ; l’alternance entre le blanc immaculé et le vert flamboyant est véritable régal visuel ; les petites routes empruntées nous donnent l’impression d’une balade dans les Alpes italiennes ; cherchant du regard un éventuel troupeau de vaches, nous tombons sur un ballet aérien d’oiseaux qui respirent la joie de vivre.
Nous parvenons jusqu’à l’entrée des gorges et pénétrons à l’intérieur de ce territoire balisé. En arpentant des escaliers pentus, nous descendons aux limites du possible. Un pont de pierre nous domine, mais en contrebas, juste à la hauteur de nos yeux, une petite rivière se déploie de toutes ses forces, renforcée par un débit d’eau provoqué par l’éveil du printemps.
Face à l’entrée véritable des gorges, après plusieurs minutes de marche, une porte close ; les gorges n’ouvrent que vers fin avril. Mais nous ne désespérons pas ; une porte ouverte nous permet d’entrer dans ce sanctuaire naturel ; un rocher gigantesque orne un cours d’eau puissant ; de notre passerelle en bois, nous découvrons la force de la nature au travers de l’eau qui minutieusement gagne du terrain sur ce géant esseulé qu’elle ronge pernicieusement.
En continuant notre avancée sur un petit pont de bois qui à la différence de la chanson d’Yves Duteuil… tient bon, solidement amarré contre une paroi en pierre, nous faisons la connaissance avec un employé municipal qui prépare le site à sa réouverture prochaine.
L’employé municipal accepte de nous conduire à la porte d’entrée n nous permettant de monter dans son quad, ce qui nous donne la possibilité de vivre une belle expérience en compagnie de cet homme de l’ombre, dont le public n’a aucune connaissance, mais qui pourtant au travers de son travail, fait vivre ce site. Une spéciale dédicace à tous ces fonctionnaires territoriaux et étatiques qui permettent à notre pays d’être ce qu’il est…et ce en vivant en silence une vie de dure labeur…sans plainte, sans doléance.
Lac des Graves
En retournant sur Aurillac, nous faisons une halte au lac des Graves, dans le petit village de Lascelle. Nous entrons dans le seul hôtel du site afin de commander un café que nous buvons en terrasse.
Malgré la petite brise qui nous emmitoufle dans nos manteaux, nous nous asseyons et profitons du spectacle.
Le lac dévoile ses reflets bleutés ; chaque rayon de soleil semble capté et redistribué pour une couverture thermique plus optimale. A notre droite, une petite ferme donne le ton d’une ambiance bucolique et face à la ferme, des chevaux en pleine nature semblent hennir.
Les chevaux galopent, crinières au vent et leur image qui parvient jusqu’à nous nous oblige au silence. Profiter ainsi d’un moment simple, paisible réchauffe nos cœurs, ce qui tombe à pic lorsque quelques flocons de neige recommencent à tomber.
Les parapluies Delos
Pour notre dernier rendez-vous de la journée, Muriel nous emmène rencontrer le symbole de l’intelligence à la Française : Gérard Delos, médaille d’or du concours Lépine avec ses parapluies révolutionnaires qu’il a portés au rang d’objet d’art.
Nous entrons dans cette petite boutique, située 14 rue du Rocher à Aurillac, joignable au 04 71 48 86 85, sur le 06 82 66 82 03 ou sur le site Internet de son entreprise : www.delos-france.com
Nous faisons connaissance avec un colosse au cœur tendre ; l’homme à la retraite depuis quelques années, véritable passionné et Géo Trouvetou nous accueille avec simplicité et franchise ; une petite tape amicale dans le dos, juste ce qu’il nous faut pour nous mettre à l’aise.
Depuis quelques années, l’homme a inventé un parapluie novateur, qui combat l’obsolescence programmé. Après plusieurs de mois de recherche, Gérard DELOS a déposé le 1er août 2000 un brevet pour les 20 années à venir concernant : « un dispositif de protection entièrement modulable » Il se constitue en société SARL le 02 août 2001 : Le dépôt en nom propre du brevet assure la pérennité de la protection de ce concept de parapluie carré fabriqué à Aurillac.
Alors que les parapluies étaient des objets de consommation jetables, Gérard Delos a créé un parapluie entièrement modulable, dont chaque pièce est disponible pour assurer à l’objet, une vie après la vie ; ainsi, lorsqu’une pièce est défectueuse, il livre la pièce de rechange, ce qui contribue à l’augmentation de la durée de vie du produit ; en outre, afin que le parapluie ne soit pas qu’un simple objet usuel, il peut être changé de manière infini, grâce à l’adaptabilité de tissus différents, soit faisant parties de modèles existants, soit en étant créés de manière unique.
C’est pour cette raison que Gérard Delos orchestre seul l’entièreté de la fabrication, de la conception des pièces grâce aux machines qu’il a lui-même conçues, jusqu’à la composition du parapluie au travers de pièces interchangeables.
Le « Carré DELOS » repositionne le parapluie en tant qu’accessoire de mode et régénère le haut de gamme avec un concept produit novateur, personnalisable dans son ensemble en étant un assemblage de quatre éléments : poignée, mât, système de brins, couverture, que le client peut choisir séparément. Les accessoires sont interchangeables ; le service après-vente se limite à la mise à disposition de pièces détachées que le client va monter lui-même sans outillage particulier, par simple vissage.
Mais l’homme, artiste accompli nous gratifie également de son talent de chanteur en reprenant avec une simple guitare acoustique : « l’Orage » de Georges Brassens. Analogues à des groupies redécouvrant un des plus grands titres de la chanson française, nous nous délectons, des étoiles plein les yeux, de ce pur moment de grâce. L’homme est ainsi un des plus grands coups de cœur que nous ayons eus durant ce voyage au sein de ce département du Cantal qui s’avère chaque jour un peu plus surprenant.
Nous quittons ainsi le secteur d’Aurillac en embrassant tendrement Muriel, qui au cours de cette journée est devenue une véritable amie. Nous sommes tristes de la quitter, mais véritablement heureux d’avoir découvert une ville sublime et un secteur géographique qui regorge de trésors humains et naturels.
Pour en savoir plus sur le département du Cantal et de ses incontournables à découvrir, n’hésitez pas à découvrir nos autres articles :
Article blog Secteur de Sumène Artense : https://hors-frontieres.fr/le-territoire-sumene-artense-la-seduisante-authenticite-du-cantal/
Article blog Pays de Salers : https://hors-frontieres.fr/le-pays-de-salers-losmose-des-sens-au-coeur-du-cantal/
Article blog Pays du Carladès : https://hors-frontieres.fr/le-secteur-du-carlades-un-cantal-partage-entre-vallees-et-montagnes/
Article blog Pays de Saint-Flour : https://hors-frontieres.fr/le-pays-de-saint-flour-un-territoire-qui-fusionne-la-detente-et-ladrenaline/
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