Les droits des passagers lors d’un vol annulé en 2023
Après deux années de pandémie, le secteur aérien commence à retrouver son niveau d’avant-crise. Avec le retour des clients, les abus concernant les vols annulés sont nombreux. Et comme toujours, les passagers ont des droits qui sont bafoués et qui pris dans le tourment d’une législation complexe, ne parviennent pas à les faire respecter. Au travers de cet article, nous vous donnons les conseils qui vous permettront de bénéficier de l’indemnisation prévue par la loi lors d’un vol annulé.
A la différence du retard, l’annulation est une suppression pure et simple du vol programmé. Cette annulation peut être notifiée aux passagers au travers d’un certain laps de temps, ce qui modifie les obligations des compagnies aériennes, mais en aucun cas n’affecte l’indemnité prévue par la loi.
Car, il faut bien se dire que la réglementation européenne et internationale ont prévu lors de certaines annulations que nous allons étudier au sein de cet article, des indemnités devant être versées aux passagers victimes d’un vol annulé, indemnités qui dépendent de la destination et du kilométrage devant être parcourue. Ces indemnités étant complémentaires des remboursements de billets et des dédommagements en cas de préjudice, qui peuvent être versés en plus lors de l’annulation d’un vol.
Si certaines compagnies annulent un vol en prévenant les passagers un certain laps de jours avant le décollage, la majeure partie d’entre eux le découvrent sur les panneaux d’information, lorsqu’ils patientent aux abords des portes de départ, au sein même des terminaux. Au-delà du sentiment de stress généré par une telle découverte, qui aliène toute projection de départ, survient rapidement l’incompréhension lorsque les employés, par méconnaissance ou par volonté, refusent d’apporter assistance et conseils, traitant le problème et le questionnement des passagers par une fin de non-recevoir. Les passagers étant en ce sens, doublement victimes. Victimes de ne pas bénéficier des prestations dues et validés contractuellement lors de et par l’achat du billet et victimes de ne pas bénéficier du soutien escompté.
Ainsi, pour placer les compagnies aériennes face à leurs obligations et les responsabiliser pour éviter les abus, légions dans le secteur aérien, la législation a prévu une protection des clients lors d’un vol annulé.
Et pour accompagner les clients dans cette procédure de recouvrement de l’indemnité, certaines agences se sont spécialisées, dont « AirHelp » une des sociétés leaders sur ce marché.
Cadre technique de l’annulation de vol
Tout d’abord, il est important différencier le vol annulé du refus d’embarquement et du surbooking. Si les deux procédures concernant le surbooking et le refus d’embarquement peuvent également donner lieu à une indemnisation, ce sont bel et bien les vols annulés qui vont nous intéresser ici.
Le surbooking en ce qui le concerne est une procédure selon laquelle la compagnie aérienne vend plus de tickets que de places disponibles. Ainsi comme 5% des passagers annulent un voyage chaque année et 20 % ne se présentent pas à l’enregistrement, les compagnies aériennes peuvent être tentées de proposer plus de places à la vente que de sièges disponibles. Cette pratique n’est pas illégale car elle est inscrite dans les conditions générales de vente acceptées lors de l’achat des billets et permet généralement de réduire le prix de certains trajets. Mais elle est soumise à stricte condition.
Le refus d’embarquer un passager, quant à lui peut avoir un motif émanant de la compagnie aérienne : changement d’appareil, évacuation sanitaire, évacuation judiciaire ou réduction du personnel de bord qui empêche le décollage si un personnel n’est pas prévu par tranche de 50 passagers ; il peut être également la conséquence du comportement d’un usager pouvant s’avérer dangereux pour lui-même ou pour le vol et de fait, dans ce dernier cas, ne pourra donner lieu à un quelconque versement d’indemnité.
L’annulation de vol peut en ce sens avoir des raisons diverses et variées ; elle est différente du retard, du surbooking et du refus d’embarquement. A la différence du surbooking et du refus d’embarquement, l’annulation de vol concerne tous les passagers d’un avion. Les motifs divers et variés peuvent aller de l’imprévu à la grève en passant par la suppression d’un vol peu rentable car peu rempli. Mais dans tous les cas, des indemnisations et des dédommagements sont prévues par la loi.
Ainsi, il est important de distinguer l’indemnité qui est imposée quasi automatiquement si certaines conditions sont réunies lors d’un vol annulé, du dédommagement qui est la réparation d’un préjudice pouvant donner lieu à une réparation pécuniaire
L’indemnité couvrira ainsi le préjudice subi par l’annulation du vol, le surbooking ou le refus d’embarquement purement et simplement alors que le dédommagement couvrira les pertes éventuelles liées à ces manquements.
L’indemnité ne pourra être versée que pour les vols annulés dont les passagers ont été prévenus moins de quatorze jours avant leur départ.
Si la convention de Montréal de 1999 s’applique à tous les vols internationaux et offre une protection de base aux voyageurs, elle ne va pas aussi loin que d’autres lois plus récentes. Néanmoins, ratifiée par 130 pays, elle couvre les retards, les annulations et les problèmes de bagage en prévoyant une indemnisation non automatique et au cas par cas pouvant aller jusqu’à 7000 dollars US pour les retards et annulations et jusqu’à 1700 dollars US pour les problèmes de bagage.
La loi qui va nous intéresser surtout pour les vols annulés est le le Règlement européen n°261/2004 entré en vigueur le 17 février 2005 qui a changé la donne de la procédure d’indemnisation en la généralisant de manière automatique à la demande des usagers. Le règlement détaille ainsi les devoirs et obligations des compagnies aériennes envers leurs passagers et établit un système de compensation pour assurer une protection fondamentale de tous les passagers, cette indemnisation étant automatique et commune.
Le Règlement européen n°261/2004 s’adresse ainsi aux passagers victimes, d’annulation de vol et ouvre droit à une indemnisation dont le montant peut varier de 250 à 600 euros. Mais, il prévoit également une assistance et un accès à des services de base en cas de vols annulés et oblige les compagnies aériennes à informer leurs passagers des annulations de vol et de leurs droits.
Le montant des indemnités versées lors d’un vol annulé
Selon le règlement européen n°261/2004, le montant prévu de l’indemnité dépend de la distance du vol. Ainsi :
L’indemnisation est de 250 euros si la distance du vol est inférieure à 1500 kilomètres.
L’indemnisation est de 400 euros si la distance du vol est comprise entre 1500 et 3500 kilomètres.
L’indemnisation est de 400 euros si la distance du vol est supérieure à 3500 kilomètres pour tous les vols intracommunautaires (vol dans l’Union Européenne et les Départements d’Outre-Mer français et européens).
L’indemnisation est de 600 euros si la distance du vol est supérieure 3500 kilomètres.
Les passagers concernés par le versement de cette indemnité
Pour prétendre à cette indemnité prévue par les textes, le vol annulé doit répondre à certaines conditions :
Le passager doit disposer d’une confirmation de réservation et d’un titre de transport valide ;
Le passager doit s’être présenté à l’enregistrement au moins 45 minutes avant le décollage ;
La responsabilité de l’annulation doit émaner de la compagnie aérienne (hors cas extraordinaire due à la météo ou à la grève du personnel de l’aéroport);
Le vol doit être réservé à l’occasion d’un voyage civil, ou d’affaires, ou touristique (voyage organisé) Pour les voyages d’affaire, l’indemnité sera versée au passager et non à l’entreprise ;
Un vol de remplacement ne doit pas avoir été proposé au passager à un horaire proche de l’horaire de départ initial
Le vol annulé doit avoir eu lieu il y a moins de 5 ans;
L’aéroport d’origine doit se trouver dans un pays membre de l’Union Européenne. Si l’aéroport d’origine ou d’arrivée ne se situe pas dans un pays de l’Union Européenne, le siège social de la compagnie européenne doit se trouver obligatoirement dans un pays membre de l’Union Européenne. Si l’aéroport d’arrivée se situe en Europe, la compagnie aérienne doit obligatoirement avoir son siège social sur le sol européen ;
Le passager ne doit pas avoir été informé plus de deux semaines à l’avance de l’annulation de vol.
Sont concernés également par le versement de cette indemnité, les voyageurs enfants, les voyageurs qui voyagent avec une compagnie low-cost ou les personnes ayant bénéficié d’un billet gratuit ou à tarif réduit obtenus grâce à un programme de fidélité ou d’une offre promotionnelle. Sont exclus du versement de cette indemnité : les voyageurs ayant bénéficié d’une gratuité due à une invitation de la compagnie aérienne ou les voyageurs salariés de l’entreprise qui n’ont pas payé leur siège.
Les restrictions du versement de l’indemnité
D’après le Règlement 261/2004 sur les droits des passagers aériens, si la compagnie aérienne n’est pas responsable du vol annulé, elle n’est pas tenue d’indemniser ses passagers. Ce qui peut être le cas lors :
de grèves du personnel de l’aéroport
de conditions météorologiques extrêmes
d’une restriction de l’espace aérien
de risques inévitables pour la sécurité
d’une instabilité politique
d’une fermeture d’un aéroport
de collision d’oiseaux avec le moteur de l’appareil
Dans le cas d’une grève, l’indemnité pourra être réclamée par les passagers si la grève concerne le personnel de la compagnie uniquement. Tout comme la compagnie devra verser l’indemnité au voyageur si le vol a été annulé avant la première journée officielle de grève.
Dans le cas d’un vol annulé pour cause de conditions météos, l’indemnité pourra être perçue par les voyageurs si d’autres avions ont pu décoller à temps.
Quelle que soit la situation ayant conduit au vol annulé, il est important que le voyageur se présente à l’heure à l’enregistrement et qu’il soit toujours aux abords du comptoir de la compagnie. Une absence du passager lors d’un vol de remplacement ou d’un réacheminement exonère la compagnie du versement de l’indemnité.
Les autres droits des passagers en cas de vol annulé
Lors d’un vol annulé, la compagnie aérienne est dans l’obligation de proposer aux passagers lésés d’autres services de base, ne remettant pas en cause le versement de l’indemnité à laquelle ils ont droit. Ces services doivent être fournis par la compagnie aérienne, qu’elle soit responsable ou du non de l’irrégularité de ses services, et ce dès le départ ou en cours de vol.
C’est à dire que même si la compagnie n’est pas responsable du retard ou de l’annulation, en cas de grève ou en cas de météo exceptionnelle, ces services pourront être réclamés par les usagers. Ainsi la compagnie doit :
réacheminer le passager par un autre vol. En attendant le futur départ, la compagnie doit fournir au passager un hébergement décent (généralement identique à ceux attribué au personnel naviguant), la prise en charge de sa nourriture, ainsi qu’un transport aller-retour entre l’aéroport et l’hôtel.
rembourser le billet si le passager décide de renoncer à effectuer son voyage. Si le vol annulé est une correspondance, le passager devra bénéficier du remboursement total de son billet s’il le souhaite ainsi que de la prise en charge du vol retour vers son point de départ initial.
Informer le passager en temps réel.
Réacheminer le passager en train ou en bus si ce mode de transport est possible.
Dans les faits, certaines compagnies aériennes ne proposent pas ces services alors qu’elles y sont soumises. La société « AirHelp » peut ainsi obtenir le remboursement de ces sommes et c’est pour cette raison que les passagers doivent conserver avec eux, toutes les factures réglées suite à ce vol annulé.
Le versement de l’indemnité
Normalement, le versement de l’indemnité étant automatique, il ne devrait pas être compliqué de la percevoir. Il devrait suffir de contacter les services clients des compagnies afin de faire valoir ses droits à une indemnisation.
Cependant, dans la pratique, les compagnies aériennes rechignent à la verser ou si elles accèdent à cette demande, elles fournissent en place et lieu du versement en espèce, par chèque ou par virement de l’indemnité, un à valoir valable un an à compter de sa date d’émission, ce qui oblige le passager à devoir reprogrammer un autre voyage avec cette compagnie.
Bien souvent, dans d’autres cas, les services clients ne répondent plus aux demandes des passagers en escomptant sur la mise à l’épreuve de leur pugnacité, les obligeant à rivaliser d’ingéniosité et à médiatiser leur affaire sur les réseaux sociaux afin de faire valoir leurs droits.
Afin d’accentuer les possibilités de récupérer cette indemnité, les passagers peuvent faire appel à un avocat, mais cette procédure couteuse dépasserait le montant de l’indemnité devant être perçue.
Pour cette raison et depuis quelques années, des agences existent afin d’accompagner les passagers dans cette procédure.
Fondé en 2013 en Allemagne, la société « AirHelp » est l’une de ces sociétés leaders sur le marché ; en 10 ans, elle a accompagné près de 16 millions de passagers et regroupe le plus grand réseau mondial d’avocats spécialisés en droits des passagers aériens.
Ayant une note de 4,6/5 sur la base de 110 000 avis sur Trustpilot, elle accompagne les passagers lors de la récupération des indemnités en cas de vol annulé en permettant, outre de faire profiter de ses connaissances du secteur aérien de prendre en charge toute demande, du dépôt jusqu’à l’indemnisation.
Ainsi, après avoir contacté « AirHelp » la société indiquera quels documents fournir et ce service sera personnalisé jusqu’à l’aboutissement du dossier.
Aucun paiement ne devra être effectué par le passager ; seule une commission sera perçue par « AirHelp » lors de la récupération de l’indemnité. Si le dossier doit aller au tribunal, une commission supplémentaire sera prélevée, cette commission servant à rémunérer les avocats intervenant durant la procédure.
Ainsi, nombre de passagers ont pu grâce à la société « AirHelp » percevoir leur indemnité et certains de ces avis sont consultables sur Internet. Pour exemple, voici un article du magazine « Aeres » qui détaille de manière approfondie, les différentes étapes à respecter lors du signalement de la demande : https://www.aeres-evaluation.fr/avis-airhelp/
Le cas particulier des annulations durant la période Covid
A partir de 2020, au niveau mondial, la pandémie de Coronavirus a entraîné par effet domino, un replis national ayant entraîné majoritairement, une multitude de confinement national, obligeant de facto, des annulations massives de vol. Ainsi, en 2020, le nombre de vols a chuté de 89 % par rapport à 2019.
Durant cette période, de nombreuses compagnies aériennes n’ont pas offert aux passagers de remboursements complets, même lorsque les gouvernements ont confirmé que le droit des passagers à un remboursement était toujours appliqué.
Étant donné que les annulations de 2020 n’ont pas été la cause des compagnies aériennes, elles n’entraînent cependant pas le versement d’une indemnité. Par contre, les annulations de 2022 pour cause de maladie du personnel pour la Covid peuvent donner droit à une indemnisation dans certaines circonstances.
Les cas particuliers des retards, des vols annulés pour surbooking ou les refus d’embarquer
Le vol annulé pour cause de surbooking doit répondre à une procédure stricte. Avant de refuser un passager à l’embarquement, notamment en cas de surréservation, les compagnies sont tenues de faire appel aux volontaires acceptant de renoncer à leur réservation et de différer leur voyage en échange de certaines prestations (argent liquide, hôtel, surclassement) et d’une assistance.
Lorsque le nombre de volontaires n’est pas suffisant pour permettre l’embarquement des autres passagers disposant d’une réservation, la compagnie peut refuser l’embarquement de passagers contre leur volonté. Ce surbooking qui revêt les mêmes conséquences qu’un vol annulé ouvre le droit à une indemnité.
Le refus d’embarquement qui consiste à refuser l’accès à un avion à un passager peut avoir plusieurs causes. Néanmoins, deux grandes situations sont à relever : le passager est refusé sans que sa responsabilité ne soit mise en jeu et le passager est refusé à cause d’un problème manifeste.
Si le passager est refusé au vol sans que sa responsabilité ne soit engagée, il tombe sous le coup de l’annulation de vol et pourra soit être réacheminé par un autre vol, soit obtenir le remboursement de son billet tout en bénéficiant du versement de son indemnité. Si le passager est refusé à l’embarquement pour un motif qui lui est imputable, il perdra le droit à être assisté et ne pourra pas réclamer le remboursement de son billet, ni de son indemnité. Par contre, il pourra réclamer le remboursement des taxes d’aéroport qui comptent pour une grande part du billet d’avion.
En ce qui concerne le retard, tout comme les vols annulés, le montant prévu du dédommagement dépend de la distance du vol et du retard constaté à l’arrivée. Ainsi :
L’indemnisation est de 250 euros si la distance du vol est inférieure à 1500 kilomètreset le retard de deux heures.
L’indemnisation est de 400 euros si la distance du vol est comprise entre 1500 et 3500 kilomètreset le retard de trois heures.
L’indemnisation est de 400 euros si la distance du vol est supérieure à 3500 kilomètres pour tous les vols intracommunautaires (vol dans l’Union Européenne et les Départements d’Outre-Mer français et européens) et le retard de trois heures.
L’indemnisation est de 600 euros si la distance du vol est supérieure 3500 kilomètreset le retard de quatre heures.
Ces conditions sont cumulatives. C’est à dire que l’indemnité ne sera versée que si la situation cumule la durée du retard et la distance ; un retard de trois heures pour une distance supérieure à 3500 kilomètres ne sera ainsi pas pris en compte et ne délivrera aucun droit à réclamer une indemnité quelconque.
Conclusion
Dans la jungle du transport aérien, le passager est souvent soumis au bon vouloir des compagnies, qui ne sont pas toutes honnêtes. Ainsi, afin de préserver les droits des passagers et de casser cette image de David contre Goliath, les entités européennes et internationales ont mis en place des systèmes de protections et de compensations permettant d’équilibrer les forces en jeu.
Mais, même avec ces lois et obligations, nombre de compagnies ne jouent pas le jeu. Pour cette raison, des sociétés comme « AirHelp » sont essentielles afin d’accompagner les passagers lors de la défense de leurs intérêts. Si ces sociétés ne sont pas philanthropes, leur procédé de rémunération au travers du prélèvement d’une commission sur les sommes qu’elles parviendront à récupérer est un paradigme efficace et équilibré, puisque mieux vaut un certain pourcentage d’une somme existante que le tout d’un rien.
Un peu comme l’Antarctique, le Groenland est une île qui nous a souvent fait rêver. Au travers de ses paysages enneigés et de ses immensités désertiques blanches, l’île a toujours représenté une contrée synonyme d’aventures et d’explorations. Nous avons ainsi passé un séjour inoubliable au sein de ce territoire méconnu qui commence à s’ouvrir au tourisme et nous vous en présentons les incontournables au sein de cet article.
Dépendance du Royaume du Danemark, le Groenland est une île souvent associée à tort au Pôle Nord qui se situe en réalité, du moins en ce qui concerne son point géographique comme étant la localisation la plus septentrionale du monde, à près de 900 kilomètres au cœur de l’océan glacial Arctique.
Le Groenland est un Territoire d’Outre-Mer Européen qui se situe physiographiquement sur le continent Nord-américain. Deuxième plus grande île au monde, son territoire est couvert à plus de ¾ par la calotte glaciaire appelée également : « inlandsis »
Territoire ayant pour capitale la ville de Nuuk, le Groenland possède une sorte d’autonomie élargie de son pays de tutelle en étant responsable de sa police, de ses tribunaux, de ses garde-côtes, ainsi que du droit de contrôle sur ses ressources.
Entité administrative et politique, la moins densément peuplée au niveau international, le Groenland comporte un peu plus de 56 000 habitants, qui depuis quelques années, s’ouvrent au tourisme.
Il faut dire que le territoire composé d’Inuits et non d’esquimaux, terme réducteur désignant les habitants des Grands Nords, est totalement méconnu du reste du monde, qui le caractérise essentiellement lorsque le thème du réchauffement climatique est abordé.
Nous y avons passé plusieurs jours afin de le découvrir. Nous avons, outre la magie opérée au travers de ce sentiment omniprésent de visiter un territoire mythique, vécu des émotions intenses avec un peuple chaleureux et partagé entre une volonté de conserver ses traditions et de s’ouvrir au monde.
Globalement, le pays est onéreux. De près de 40 à 50 % plus cher qu’en France métropolitaine. Il faut dire qu’en tant qu’île, les coûts d’importation des matières premières sont importantes. Mais, toutes les denrées proviennent essentiellement du Danemark, un pays du Nord de l’Europe, dont les prix sont déjà supérieurs à ceux pratiqués en France, ce qui alourdit encore un peu plus la facture finale pour le consommateur.
Étant donné que le Groenland s’ouvre au tourisme, il n’est pas difficile de trouver dans chaque ville, des possibilités d’hébergement avec des classifications allant des auberges ou des motels à 70 euros la nuit à des hôtels étoilés se situant aux alentours de 250 euros.
En ce qui concerne la nourriture, si nombre d’établissements sont présents, ce sont généralement des restaurants rapides qui proposent de la malbouffe, les restaurants plus traditionnels peinant à exister, les groenlandais préférant faire leur course dans de grands supermarchés pour cuisiner chez eux. Par contre, ils affectionnent les bars, qui englobent généralement des discothèques, dans lesquels ils peuvent faire la fête jusqu’au bout de la nuit.
Autre particularité du Groenland et pas des moindres, les déplacements intercommunaux sont impossibles en voiture. Pour se rendre d’une ville à une autre, seuls les déplacements en bateau (en été), en hélicoptère ou en avion sont permis, les routes se terminant en sortie d’agglomération. Autant dire que les coûts de ces transports représentent à eux seuls, une part non négligeable à prendre en compte pour un voyage au Groenland.
Peuplée de 1985 habitants, la ville qui se trouve dans le Sud-Est du pays est intégrée dans la municipalité de Sermersooq.
Petite bourgade tranquille composée de belles petites maisons colorées, juste aux abords d’une belle chaîne de montagnes, lui donnant un côté niché intéressant, elle est située à 106 kilomètres du cercle polaire Arctique sur l’île d’Ammassalik sur la rive d’un port naturel du fjord éponyme.
A l’Est, la ville est également bordée par le fjord Sermilik qui possède une station de recherche à 15 kilomètres sur sa côte Ouest.
La ville compte une petite église ainsi que plusieurs commerces. Aux abords de son petit port, quelques pans de glaces semblent perpétuels et donnent à l’ensemble, un côté mosaïque recherché des touristes, ce qui explique sa croissance économique rapide.
Glacier Russel
A 15 kilomètres de Kangerlussuaq, dans l’Ouest du pays, après 20 minutes de route dans un paysage aride, nous arrivons aux abords du glacier Russel, un glacier actif avançant de près de 25 mètres chaque année.
Particulièrement visité du fait de sa localisation, il est délimité au Nord par la toundra d’Isunngua et au Sud par une crête stérile.
En arrivant sur place, une fois que le moteur de la voiture a été coupé, nous sommes subitement pris d’un enivrement silencieux intense. Plus un bruit ne nous provient, un peu comme si nous étions dans un grand vide spatial.
Lorsque nous portons une attention particulière à notre environnement, nous apercevons quelques craquelures sonores émanant du glacier dont les parois se dévoilent avec force.
Il nous faut réellement tendre l’oreille pour percevoir les écoulements d’eau de fonte qui forme la rivière Akuliarusiarsuup Kuua, s’écoulant vers la ville proche.
A proximité de Russel, se trouvent le grand lac Aajuitsup Tasia et un autre glacier anonyme dont les eaux de fonte alimentent de rivière Qinnguata Kuussua.
En prenant d’infimes précautions, nous arpentons le sol du glacier en empruntant sur les côtés, un passage un peu moins abrupt que les hautes falaises qui nous font face. Nous avançons difficilement sur un sol glissant, tout de glace constitué et recouvert d’une épaisse couche de neige, qui à certains moments, disparaît et dévoile une sorte de patinoire sur laquelle nous tenons difficilement debout.
Enivrés par le plaisir de parcourir ce monstre qui nous semble vivant, nous admirons sur sa belle robe blanche, quelques taches noires, des tatouages naturels gravés par le charriage de certains sédiments, une sorte de pollution dont il s’accommode sans rien pouvoir y faire.
Une fine bande de glace remonte et un peu à la manière d’un entonnoir, elle s’ouvre sur une surface impressionnante semblant infinie. Et alors qu’un vent nous inonde de poussières de roches légères, nous nous perdons dans cette nature hostile et au combien impressionnante.
Qaanaaq
Localité la plus septentrionale du Groenland, entourée par le fjord Inglefield au cœur de la baie de Baffin, Qaanaaq est une petite ville de 620 habitants, considérée comme la ville peuplée de manière permanente la plus au Nord du territoire.
Ainsi, accessible uniquement par avion, la ville reçoit peu de touristes. Il faut dire que mis à part la base aérienne de Thulé interdite d’accès qui se trouve à une centaine de kilomètres, peu d’activités sont proposées aux visiteurs. Du fait de son emplacement, les températures globales sont fraîches et les voitures sont rares. Les déplacements se font en bateau afin de découvrir les alentours constitués de monts plus ou moins abrupts.
La ville comprend une église ainsi que quelques magasins alimentés plus ou moins périodiquement par bateau. En arpentant les rues souvent désertes, le visiteur est frappé de ce sentiment de solitude omniprésente qui y règne. Une sorte de bout du monde dans lequel la pêche reste une possibilité de subsistance non négligeable.
Sur la plage qui longe la côte Sud de Qaanaaq, les bateaux stationnés sont nombreux et dénote au travers de leur disposition, un agencement sans véritable structure portuaire, ce qui intensifie ce sentiment de ville esseulée.
Sisimiut
Ville de la côte Ouest du Groenland, se trouvant à 320 kilomètres au Nord de Nuuk, la capitale et à 75 kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique, Sisimiut est bordée par les rives orientales du détroit de Davis entourée au Nord par le fiord Kangerluarsuk Tulleq et au Sud par le fiord Amerloq.
En sortant de l’aéroport, nous nous trouvons dans une petite crique du détroit de Davis, dans la baie de Kangerluarsunnguaq avec une vue dégagée sur le massif Palasip Qaqqaa d’une hauteur de 544 mètres.
À mi-chemin entre la ville et l’aéroport, il y a une petite plage de sable noir. La plage, ainsi que les récifs au large de la côte, sont très populaires l’été.
À l’Est, les massifs de Palasip Qaqqaa et Majoriaq sont séparés par la route polaire entre Sisimiut et Kangerlussuaq qui est une des seules routes du pays permettant de rejoindre deux villes. Elle mesure un peu plus de 150 kilomètres et elle est souvent utilisée par des randonneurs qui en une dizaine de jours parviennent à en effectuer la distance.
En nous promenant dans cette petite ville typique du pays, peuplée de 5582 habitants, nous sommes subjugués par l’harmonie des maisons colorées, qui nous laisse à penser à des petits villages des îles des Caraïbes, la neige et le froid en moins.
Au milieu de la vallée se dresse le mont Alanngorsuaq entouré de plusieurs lacs, dont l’un sert de réservoir d’eau pour la ville. Au Sud-Est, la vallée est bordée par un autre massif : « le Nasaasaaq » constitué de plusieurs sommets, dont le plus élevé a une altitude de 784 mètres.
Face au petit port de la ville, située dans la partie Sud de la baie où de nombreux bateaux sont à quai, une belle statue représentant une petite sirène nous fait face. Un pêcheur rentre dans le port et nous agrémente d’un signe de la main, les projections glaciales de l’eau aspergeant son visage, il replace son bonnet sur sa tête et semble s’éponger le front.
Dans le centre, au cœur d’un bâtiment historique non loin du port, le musée de Sisimiut, au travers d’expositions fortement intéressantes de plusieurs milliers d’objets issus de fouilles archéologiques, présente un aperçu de la culture de la région il y a 4 000 ans par l’intermédiaire de thèmes basés sur le commerce, l’industrie et les expéditions maritimes.Le musée abrite également une collection d’outils et d’articles domestiques ainsi qu’une exposition en plein air en la présence d’une reconstitution d’une maison en tourbe groenlandaise.
Le centre culturel Taseralik, quant à lui est situé dans la partie orientale de la ville, sur la rive du lac Nalunnguarfik. Le centre accueille souvent des troupes de théâtre ainsi que des concerts.
Alors que quelques flocons de neige commencent à tomber, nous découvrons non loin d’un immeuble d’habitations, une petite église construite en bois et aux abords de laquelle se trouve un petit cimetière.
Dans la ville peu touristique, quelques commerces et des restaurants rapides dynamisent comme ils peuvent des allées peu fréquentées. Il faut dire que les températures glaciales ne poussent pas à la marche à l’extérieur. Le long de la rue principale, certains commerces proposent des produits artisanaux locaux. Il est possible de trouver des créateurs les fabriquant, travailler encore à l’ancienne dans un atelier situé dans un ancien entrepôt sur le vieux port.Des pierres groenlandaises et des produits dérivés de peaux de phoques sont également produits dans les ateliers : « Natseq » et « Panigiit »
Kangerlussuaq
Peuplée de 508 habitants et située dans la municipalité de Qeqqata, sur la côte Ouest du Groenland, la ville de Kangerlussuaq est surtout connue pour son aéroport international, le seul qui peut accueillir des gros porteurs.
Le premier pas que nous posons sur la piste de l’aéroport nous procure un immense sentiment de plénitude. Alors que nous admirons une borne géodésique indiquant les distances de la ville avec d’autres municipalités internationales, quelques flocons de neige s’écrasent sur nos visages.
Aux abords de l’estuaire de la rivière Qinnguata Kuussua, la vallée qui permet de rejoindre le bord de la calotte glaciaire dans les hautes terres d’Isunngua au Nord-Est et le glacier Russel, abrite la faune terrestre la plus diversifiée du Groenland, avec notamment des bœufs musqués, des caribous et des renards.
La ville est entourée par de grandes plaines de sables mouvants. Au Sud-Est derrière le lac Tasersuatsiaq, qui fournit de l’eau douce à la ville, se trouve le plateau d’ Ammalortup Nunaa.
Alors que le froid glacial nous brûle la peau, nous avançons dans cette ville qui ne comprend pas de centre véritable, mais plutôt des habitations qui se perdent vers l’horizon, chaque maison donnant l’impression d’être une demeure du bout du monde.
En arpentant de grandes routes verglacées, nous effectuons le tour de la ville et rencontrons au détour d’un chemin, un vieil homme qui vit dans la ville depuis plus de 20 ans. Il nous invite à le rejoindre au sein de son habitation.
Immédiatement, nous ressentons une bonne odeur de bois brûlé, qui nous emplie de bonheur. La chaleur de sa demeure crée en nous une sorte de dichotomie corporelle, puisqu’entre les moins vingt de l’extérieur et les vingt degrés de l’intérieur, cette différence importante de température nous rougit les pommettes, un rouge encore intensifiée lorsque sa femme nous apporte une tisane bien chaude.
L’homme, un professeur à la retraite qui a enseigné dans la ville profite de cette ambiance du bout du monde qu’il affectionne. C’est alors qu’il nous sort une guitare et commence à improviser un chant groenlandais qui nous remplit d’entrain
En rejoignant l’extérieur, nous prenons conscience de la différence de Kangerlussuaq avec les autres villes du territoire, Kangerlussuaq présentant la structure urbaine des villes du Far-West d’antan. La disposition des maisons entoure de vastes routes désertes et leur couleur surtout axée sur le rouge, résiste tant bien que mal aux vents glaciaux dominants.
Alors que nous arpentons les rues désertes de cette petite ville, nous visitons avec chance un entrepôt des pompiers et découvrons le fonctionnement des gros hélicoptères qui servent à la fois pour porter secours à des victimes à l’intérieur des terres qu’en haute mer.
Nous rejoignons ensuite un élevage canin et sommes accueillis par de grands aboiements, les chiens de ces latitudes appréciant les dépenses énergétiques… et les câlins avant de nous diriger vers l’aéroport.
Illimanaq
Après trente minutes de bateaux, nous posons nos pieds dans le village d’Ilimanaq, un village de 86 habitants situé dans la municipalité d’Avannaata à l’Ouest du Groenland, sur la rive Sud-Est de la baie de Disko. Face à nous, comme posées sur une colline, des maisons colorées présentent une harmonie naturelle.
Alors que nous déambulons entre ces habitations, dérangeant à notre passage, les nombreux chiens présents sur l’île et qui aboient à vue, nous nous rendons dans la seule épicerie du territoire et faisons connaissance avec les habitants du secteur, dont un homme qui souhaite nous faire visiter sa maison d’hôtes, qu’il loue aux rares touristes de passage.
La maison, quoiqu’austère possède tout le confort requis, dont une petite cuisine. En discutant avec le propriétaire, nous pouvons ressentir toute la lassitude qu’il ressent de vivre dans ces contrées reculées : « nous aussi, nous souhaitons bénéficier du confort à l’occidental…si nous parvenons aujourd’hui à manger de la viande, elle est excessivement chère et comme nous devons tout importer du Danemark, forcément, les prix s’envolent »
Alors qu’en sa compagnie, nous rejoignons ce qui s’apparente être la place principale du village, mais qui est en réalité, l’espacement le plus grand entre plusieurs maisons, nous continuons notre discussion avec cet homme fortement sympathique « et le réchauffement climatique ? » tentons-nous.
« Vous savez, si le réchauffement climatique vous inquiète, nous en ce qui nous concerne…et vous pouvez le demander à d’autres habitants de l’île, c’est plus un souhait qu’une crainte. Si la neige fond, peut-être pourrons-nous aussi avoir des champs avec de l’herbe et dans ces champs, mettre des vaches pour qu’elles nous donnent du lait et de la viande »
Il est difficile pour nous de nous positionner et de mettre en avant nos craintes d’occidentaux, en retrouvant nos maisons et notre confort de vie quotidien. De toutes façons, le réchauffement climatique, quand bien même frappera en premier les pôles, il n’est aucunement la conséquence de ces peuples du Grand Nord qui ne polluent pas et qui se battent pour préserver la pureté de leurs territoires. Rien ne peut ainsi leur être imputé et ce n’est pas notre rôle de tenter de leur faire ouvrir les yeux sur le danger qui nous guette et qui frappe directement leurs côtes.
« Nous sommes bien conscients du changement climatique. Du temps de mes parents, la banquise nous permettait de rejoindre Ilulissat à pied. Aujourd’hui, vous avez besoin d’un bateau pour nous rendre visite. C’est pareil pour la chasse. Nous souhaitons manger de la viande. Pourquoi ? Avant, en début de saison, mon père n’avait pas de longue distance à faire pour chasser un ours blanc, qui nous servait tout l’hivers. Aujourd’hui, avec la fonte des glaces, il est très rare d’en apercevoir un et si nous voulons en chasser, nous devons nous éloigner grandement au coeur des terres. Notre mode de vie change, et nous souhaitons simplement changer avec lui »
Aux abords d’une maison, nous sommes subjugués de découvrir un séchoir à poissons, son agencement identique à nos mères faisant sécher leur linge, accentue le sentiment d’une terre d’ailleurs…surtout lorsque non loin du séchoir, un crane d’animal se dévoile, posé sur un muret à la manière d’un objet de décoration.
Baie de Disko
Le long de la côte d’Ilulissat, la baie de Disko constitue une large entrée sud-est de la mer de Baffin. Considérée comme la plus belle merveille naturelle du monde, la baie de Disko est un véritable appel à touristes mais pas seulement, puisqu’elle représente également une voie de navigation importante du Groenland.
Si au Sud, la baie est constituée de petites îles dans l’archipel d’Aasiaat, au Nord, elle est délimitée par Qeqertarsuaq , la plus grande île de la côte. A l’Ouest de l’île Alluttoq, la baie se transforme en détroit de Sullorsuaq séparant Qeqertarsuaq de la péninsule de Nuussuaq.
En réalité, plus grande baie ouverte de l’Ouest du pays, mesurant 150 kilomètres du Nord au Sud et 100 kilomètres d’Est en Ouest, Disko a une profondeur moyenne de 400 mètres dans des eaux qui abritent de nombreuses espèces : phoque du Groenland ( Pagophilus groenlandicus ), phoque à capuchon ( Cystophora cristata ), phoque annelé ( Pusa hispida ), phoque barbu ( Erignathus barbatus ), baleines boréales ( Balaena mysticetus ), baleines à bosse ( Megaptera novaeangliae ), globicéphales ( Globicephala melas ), épaulards ( Orcinus orca ) et narvals ( Monodon monoceros)
Alors que des berges de la ville d’Ilulissat, nous prenons le temps d’admirer cette baie sous toutes les coutures, pour en profiter pleinement, nous essayons de trouver un bateau afin de nous en approcher au plus près.
Nous nous rendons dans le port et faisons la connaissance d’un homme qui accepte de nous prendre avec lui durant une de ses séances de chasse aux phoques.
L’homme, d’un âge avancé ne nous sourit pas. Non pas qu’il soit antipathique, mais le froid a tant calciné son visage qu’il semble figé. Tout au plus, nous avons le droit d’un petit crissement labial qui nous prouve son contentement.
Il prépare méticuleusement son bateau, dans lequel il pose le fusil qui lui servira à la chasse du phoque s’il parvient à en trouver un et après 1 heure d’attente, nous quittons le port de la ville ; les bateaux restés à quai s’éloignent. Certains d’entre eux n’ont pas bougé depuis plusieurs mois et sont prisonniers des glaces qui a commencé à en recouvrir la coque.
Dans l’eau, nous apercevons quelques petits morceaux qui proviennent des icebergs vers lesquels nous nous dirigeons à grande vitesse. Sur le bateau, nous sommes secoués par les mouvements effectués par le capitaine qui ne souhaite pas percuter ces petits morceaux présents dans l’eau. Non pas que son bateau soit fragile comme du verre, mais parce que les morceaux qui ont l’air inoffensif pourrait être rattachés à un bloc beaucoup plus grand qui percerait immédiatement la coque, nous laissant au cœur de cette eau glacée, que quelques minutes de survie. Autant ne pas tenter.
C’est alors que givrés par les embruns glacés qui se projettent contre nos visages, nous regardons devant nous et découvrons ces monstres de la nature qui nous font face. Des géants, des colosses qui semblent immuables, indestructibles. En nous approchant du premier d’entre eux, nous devons lever haut nos yeux vers le ciel pour en apercevoir le sommet. Au travers de sa falaise semblant avoir été coupée à la serpe, il me semble irréel, factice.
Pourtant, en le regardant de plus près, nous pouvons apercevoir les craquelures qui le marquent à la manière d’un tatouage.
En le contournant, nous en apercevons un autre, puis un autre et encore un autre. Tout d’un coup, les icebergs se dévoilent par dizaines, tous différents, tous caractérisés par une spécificité qui les rend unique.
Nous admirons ces glaciers éphémères dont nous savons pertinemment que les jours sont comptés et que leurs pieds sont constitués d’argiles. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de les croire immortels.
C’est alors que le pêcheur décide de nous faire vivre une expérience unique. Nous rendre sur l’un d’entre eux. Nous acceptons immédiatement et automatiquement, il démarre le moteur de son bateau et après 15 minutes de navigation, il se présente doucement aux abords d’un petit morceau de glace qui semble accueillant…du moins, petit est relatif puisqu’il représente la taille d’une belle demeure. Mais petit comparé aux mastodontes que nous venons de croiser.
En posant le pied sur ce bout de glace qui flotte, et en voyant le bateau s’éloigner, nous avons l’impression de nous faire abandonner sur ce radeau naturel dont nous ne savons rien. Pas tout à fait une terre existante ou répertoriée, pas tout à fait une entité surnaturelle puisque existante, nous nous maintenons sur de la neige recouvrant une sorte de patinoire rugueuse et le mouvement imperceptible de ce glaçon ne nous donne pas confiance.
Pourtant, nous essayons de la découvrir ou du moins d’en appréhender les subtilités. Au bout de quelques minutes, nous nous faisons à l’idée. Nous ne trouverons rien, ni animaux, ni roche, ni terre. Juste à perte de la petite vue qu’il nous est donné de voir, de la glace et de la neige. Trop uniforme pour nous surprendre mais assez impactant pour provoquer en nous ce sentiment de vivre une expérience unique.
De retour sur le bateau, alors que nous sommes sur le point de retourner au port, sans nous prévenir, le capitaine qui depuis quelques instants a commencé à froncer les yeux, coupe le moteur.
Il se dirige vers sa petite cabine et revient sur la passerelle avec son fusil, dans les mains. Il le pointe en direction d’un gros iceberg à l’horizon. Nous croyons comprendre qu’il a aperçu un phoque.
Nous tentons à notre tour de voir l’animal. Nous fronçons les yeux, nous les plissons, mais rien n’y fait. Nous ne voyons rien à l’horizon, simplement de l’eau et de la glace. Pourtant, en apercevant le petit rictus qui dérange sa concentration optimale, nous sommes sûrs qu’il a vu une forme qui l’attire.
C’est alors que nous entendons le bruit du tir résonner dans nos oreilles. Nous regardons à nouveau au loin, toujours sans rien remarquer. Le monde qui nous entoure n’a pas bougé, n’a pas changé. Pour sûr, lorsque nous le voyons ranger son arme et continuer sa route, nous savons qu’il a loupé sa cible. Du moins, s’il y en avait réellement une.
La baie de Disko en avion
Souvent, afin de découvrir un site sous un autre angle, il convient de prendre de la hauteur. Pour nous, la baie de Disko au Groenland est si importante, que nous ne pouvons pas quitter le pays sans la voir globalement.
Pour cette raison, nous décidons de rendre une visite à Mathias, un danois qui vit à Ilulisat. Lorsque nous le rejoignons dans son entrepôt, nous faisons la connaissance d’un jeune homme d’une blondeur à faire pâlir : « Rahan » le fils des âges farouches et accessoirement célèbre pour la bande dessinée qui porte son nom.
Mathias nous sourit et nous explique son activité. Du fait du développement croissant des touristes, il a postulé pour devenir pilote pour une compagnie qui propose des survols de la baie en avion, pour un coût de 250 euros approximativement.
Étant donné que nous aurons, nous le pensons, qu’une fois l’occasion de nous trouver au Groenland, nous acceptons de vivre cette expérience.
Alors que Mathias prépare son avion, nous l’aidons à le pousser à l’extérieur de l’entrepôt. Une fois sur le tarmac, il effectue les vérifications de sécurité avant de nous faire monter dans l’appareil.
Serrés comme des sardines, nous ne nous sentons pas rassurés, surtout lorsqu’il allume les moteurs qui tournent au ralenti, à l’instar d’une vieille voiture des années 80. Néanmoins, après avoir prévenu la tour de contrôle, il obtient l’autorisation de décoller.
Et difficilement, nous quittons le plancher des vaches pour en quelques secondes survoler la baie de DisKo. Les icebergs qui nous paraissaient immenses semblent minuscules. Un peu comme des glaçons dans un verre d’eau, ils bougent imperceptiblement, mais nous pouvons paradoxalement en ressentir les mouvements.
L’avion possède une petite ouverture sur les côtés, dans laquelle nous sortons notre main collée à notre caméra afin de capturer ces merveilles de la nature. Alors que nous nous épanchons sur nos appareils pour exploiter parfaitement le temps qui nous est mis à disposition, nous ne prenons pas conscience du danger de cette action.
Si nous ne risquons rien d’une éventuelle dépressurisation, l’avion ne volant pas à une altitude élevée, néanmoins, la fait de laisser nos doigts à l’extérieur avec les températures glaciales qui nous accompagnent, températures hypertrophiées par le vent provoqué par le mouvement de l’appareil, il ne nous faut pas longtemps pour ne plus sentir certains de nos membres.
Et c’est accompagné par la plus belle baie du monde qui se déploie sous mes pieds, que je tente par tous les moyens de faire revivre mes doigts…du moins, mon auriculaire qui progressivement reprend du poil de la bête en se trouvant à l’intérieur de ma cavité buccale.
Et avant de retourner sur le tarmac, nous nous évertuons à ne rien louper du spectacle qui se dessine. Nous ne loupons rien de ces colosses de glace dont les jours sont comptés. Tristesse de ne pouvoir changer cette destinée inéluctable.
Uummannaq
A 590 kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique, sur la côte Ouest du Groenland, Uummannaq se trouve sur l’île du même nom, dans le fjord du même nom et surplombé par le mont…du même nom.
Territoire rocheux, l’île est un plateau de granit qui tombe dans l’océan, créant ainsi ce paysage escarpé constitué en des falaises abruptes remplies de crevasses.
Grâce à son mont qui culmine à 1170 mètres, la ville peuplée de 1364 habitants possède une identité qui lui est propre. Ainsi, au travers de ses maisons colorées dispersées un peu partout sans réelle structure d’organisation, la ville attire les attentions. Qui plus est, lorsque pour se démarquer, elle organise chaque année un championnat national de foot apprécié des Groenlandais.
Néanmoins, la ville présente d’autres atouts. Son église en pierres apparentes est une des rares du pays à ne pas posséder un agencement en bois de couleur vive. Ainsi, surplombant le petit port face au mont qui dépasse de beaucoup tous les petits icebergs flottant dans la baie, l’église apporte un côté chaleureux avec sa petite tour et son toit principal particulièrement pentu.
A l’Ouest de Uummannaq, dans la baie de Spraglebugten Bay, une maison appelée également : « le Château du Père Noël » fut construite à son emplacement pour un programme télévisé danois et demeure encore aujourd’hui la maison du Père Noël dans l’imagination populaire. Au travers de ses volets verts et de sa constitution en tourbe, avec son conduit de cheminée qui ressort timidement de son toit, la maison est une attraction touristique majeure de la ville.
Narsaq
Dans l’extrême Sud-Ouest du Groenland, peuplée de 1346 habitants, Narsaq a vu son développement s’intensifier ces dernières années du fait de son port en eau profonde pouvant accueillir des navires océaniques.
La ville qui a la pêche pour pilier de son économie locale tente aujourd’hui, d’exploiter un gisement minier et tend vers un développement de l’agriculture justifié par la présence de champs arables actifs dans sa région.
D’un point de vue historique, plusieurs sites prouvant une présence humaine depuis plus de 1000 ans sont visitables. Ainsi, les ruines de l’église de Dyrnaes se trouvent à la périphérie Nord-Ouest tandis que la ferme Landnàm multiséculaire faisant partie des plus anciennes du pays se situent un peu plus au Sud.
Le centre de la ville comprend outre des maisons colorées, une mairie, deux supermarchés, une église, un poste de police, une caserne de pompiers, une école primaire, des établissements d’enseignement, un cybercafé, un hôpital et plusieurs petits magasins.
Aux abords du port, une belle église conçue par le charpentier local Pavia Høegh en 1927 est constituée d’une structure commune au pays. Au travers de sa façade blanche, dont les arrêtes sont peintes en rouge, elle domine la ville et lui apporte un côté patriarcal rassurant.
Contrairement au reste du Groenland, la région élargie de Narsaq possède un réseau étendu de routes de terre et de gravier traversables, totalisant plus de 120 kilomètres en longueur avec pour plus long tronçon un chemin reliant l’extrémité Nord du fjord Tunulliarfik et les fermes ovines de Qassiarsuk à l’aéroport de Narsarsuaq.
Le tourisme se constitue essentiellement de visiteurs souhaitant effectuer des randonnées, de la pêche, de la collecte de minéraux rares et des excursions polaires.
Océan Glacial Arctique
S’étendant sur une surface d’environ 14 millions de kilomètres carrés, l’océan glacial Arctique, est le plus petit des océans sur la planète. Il recouvre l’ensemble des eaux situées entre le pôle Nord et les régions septentrionales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, communiquant avec l’Océan Pacifique et l’Océan Atlantique.
Il englobe de nombreuses mers : mer de Norvège, mer de Barents, mer Blanche, mer de Kara, mer des Laptev, mer de Sibérie orientale, mer des Tchouktches, mer de Beaufort, passage du Nord-Ouest, baie d’Hudson, baie James, détroit d’Hudson, mer de Lincoln, baie de Baffin, détroit de Davis et mer du Groenland.
Malgré le réchauffement climatique, la banquise en son centre peut mesurer jusqu’à 4 mètres d’épaisseur, une épaisseur atteinte par le glissement de plaques de glace les unes sur les autres
Lorsqu’un voyage est effectué au Groenland, l’océan glacial Arctique accompagne les visiteurs à chaque coin de côte, étant donné qu’il circonscrit le territoire dans son intégralité. Au travers de baies et de fjords sublimes, il possède une faune variée qui évolue en englobant une mosaïque d’icebergs de tailles diverses.
Si la pêche et le tourisme visuel en sont les activités les plus appréciées, certains visiteurs se risquent à s’y baigner, appréciant le contact de l’eau glaciale sur leur peau…ou du moins afin de vivre une expérience unique inoubliable.
Glacier Eqi Sermia
Situé au Nord d’Ilulissat, le glacier Eqi Sermia nécessite pour être rejoint, un trajet en bateau d’une durée de 3 heures approximativement, un trajet qui longe la côte groenlandaise. Au fond d’une baie, l’imposant front glaciaire s’étire sur plus de 3 kilomètres de long avec une hauteur qui varie entre 50 et 170 mètres au-dessus de l’eau.
Toutes les quelques minutes se détachent des blocs de glace en dégageant de puissants craquements. Contrairement au glacier d’Ilulissat, qui donne naissance à des icebergs massifs aléatoirement, le glacier Eqi se désagrège en continu, laissant la glace s’accumuler dans la baie.
En arrivant devant le glacier, aux abords de chalets du Glacier Lodge Eqi disposant de plusieurs chambres à la location, qui permettent de bénéficier d’une vue à couper le souffle, le visiteur est placé face à un spectacle naturel inoubliable. Par fréquence de 2 à 3 minutes, ce sont ainsi de gros blocs qui se fracassent et plongent dans l’eau, fusionnant en une symphonie intenable, la vue et l’ouïe, une symbiose des éléments qui rend l’homme impuissant et sans contrôle.
Les bateaux, quant à eux sont dans l’obligation de conserver avec lui une distance minimale de 1,5 kilomètres afin de ne pas subir d’avaries lors de la chute de blocs qui provoquent à chaque violence, des vagues destructrices.
Si les roches aux alentours prouvent l’ancienne taille de ce colosse tout de blanc vêtu, il en possède de bons restes, quand bien même le réchauffement climatique l’amenuise progressivement année après année, un phénomène de réduction de sa surface qui s’il est bien naturel n’en demeure pas moins accentué par la main de l’homme.
Il est possible de randonner sur le glacier, mais du fait de la présence de crevasses, il est vital de se faire accompagner par un guide professionnel pour s’adonner à une telle activité. Des randonnées, à partir du campement Paul-Emile Victor, sont possibles, avec différents niveaux de difficulté. Par ailleurs, le camp de base porte le nom du chef des expéditions polaires menées à partir de là. Si le baraquement d’origine est toujours présent et permet un véritable bond dans le passé, son mauvais état ne permet pas d’y séjourner dans de bonnes conditions. Il convient ainsi de lui préférer le lodge, plus onéreux mais bien plus qualitatif.
Pour rejoindre le glacier, il est possible de louer un bateau privé ou de faire appel à un tour-opérateur local.
Inlandsis et le point 660
Si l’inlandsis, appelée également communément : « calotte glaciaire » peut être parcourue de tous les points cardinaux du Groenland, étant donné sa superficie de 1 710 000 km2, soit 80 % du territoire du territoire, à Kangerlussuaq, son accès est facilité par une route qui permet d’en rejoindre un point d’accès mythique : « le Point 660 »
Découvert récemment, le Point 660 est un sommet de colline situé à la même altitude que la calotte, qui à cet endroit est fréquemment utilisé comme point de départ pour des expéditions sur la glace.
D’une hauteur de 660 mètres, l’entrée dans la calotte, marque comme il est facile de l’imaginer, l’accès à une vaste étendue de glace dont l’horizon au travers des mauvaises conditions de visibilité et une neige fine qui commence à tomber, fusionne avec le sol.
Sur place, nous apprenons en effectuant quelques dizaines de mètres sur une neige recouvrant le permafrost, que l’altitude moyenne de cette glace à profusion est de 2135 mètres et qu’elle est âgée pour sa plus ancienne partie de 110 000 ans.
Si en plein hivers, nous ne risquons pas grand-chose, en été, la situation se complique et la fonte de la calotte entraîne l’apparition de failles, de crevasses et de torrents dangereux, couplés à une glace qui devient tranchante comme une lame de rasoir.
Sur les côtés de l’inlandsis, nous découvrons les restes d’un avion ainsi qu’un igloo servant à protéger les aventuriers qui se lancent de cet endroit à des expéditions arctiques de plusieurs semaines.
En arpentant les zones découvertes qui dévoilent des silicates, rendant l’eau à la couleur de lait, impropre à sa consommation, nous découvrons une zone partagée entre le pergélisol et la terre, dans une sorte de bataille rangée où le vainqueur se déduit aisément, lorsque la calotte qui n’a jamais cessé de reculer depuis ces dernières années, dévoile outrancièrement des pans entiers de son intimité.
En regardant droit devant nous, nous sommes subjugués, limite, hypnotisés par ce blanc soporifique qui nous brûle les yeux. Ici, les distances, les formes nous jouent des tours dans une illusion optique qui déforme la réalité. Une petite colline que nous suspectons n’être à quelques centaines de mètres de distance peut être atteinte en plusieurs jours. Une altitude de quelques centimètres se dévoile sur une centaine de mètres. Tout se mélange dans nos têtes et avec d’immenses précautions nous retournons au point 660, après une marche d’une heure, point de départ que nous parvenons à retrouver avec difficulté. Pourtant, quelques minutes ont suffi à un moment pour que nous vivions un sentiment dérangeant de perte de repères…et accessoirement de chemin.
L’uniformisation de l’endroit, un peu à la manière du désert de sable est trompeur et pernicieux. Difficile de trouver un chemin lorsque tout se ressemble.
Qaqortoq
Peuplée de 3050 habitants et située dans le Sud du Groenland, Qaqortoq bénéficie d’un des climats les plus doux du Groenland et sa localisation aux abords d’un des bras du Gulf Stream, le célèbre courant marin, en explique l’humidité importante ayant pour effets des précipitations qui verdissent la ville.
Ainsi, le visiteur est accueilli par un sobre panneau lui souhaitant la bienvenue, aux abords d’un grand port dans lequel nombre de bateaux effectuent des va-et-vient fréquents.
Sur une petite place, le visiteur peut trouver une belle petite fontaine : « Mindebronden » achevée en 1932 et représentant des baleines dont de l’eau jaillit du corps. Un peu plus loin, une statue représentant une femme assise apparaît comme par magie. Le centre composé de nombreux commerces est dynamique et les maisons colorées situées par étage donnent un côté vivant et joyeux à la ville.
Près de 40 sculptures englobées dans l’exposition : « Stone and Man », émanant de l’artiste : « Aka Hoegh » accompagné par 18 confrères nordiques sont disséminées dans la ville.
Une petite église comprenant une grande façade rouge attire les regards et en arrière-plan d’un petit faubourg, une rivière s’écoule paisiblement. Une nouvelle église : « l’église luthérienne de Gertrud Rasch » construite en béton blanc consacrée en 1973 sert à célébrer les offices de la ville en remplacement de l’ancien édifice religieux, trop petit face à l’augmentation de la population.
A 19 kilomètres de la ville, les ruines de Hvalsey, les ruines nordiques les plus importantes du Groenland justifient une présence humaine depuis près de 1000 ans.
Qaqortoq est un port maritime et le centre du Sud du Groenland. La transformation du poisson, le tourisme, le tannage, la production de fourrure et l’entretien et la réparation des navires sont des activités importantes de la ville.
Ilulisat
Ville de 4670 habitants et siège de la municipalité d’Avannaata dans l’Ouest du pays, Ilulissat comprend sur son ban, la baie de Disko englobée dans son fjord qui a été déclarée site du patrimoine mondial de l’Unesco.
A Ilulisat, nous prenons réellement le pouls du pays. En arpentant ces petites rues aux maisons colorées, nous agrémentons nos yeux de cette beauté qui nous émerveille.
Rien qu’en regardant le paysage qui nous surplombe, nous sommes submergés d’émotions. Nous vivons notre aventure au Groenland un peu à la manière d’un rêve éveillé. En marchant sur la route, la neige fraîchement tombée craquelle. A moins que ce ne soit de la glace. Il faut dire qu’avec les températures fortement négatives qui nous gèlent le bout du nez, la monde qui nous entoure caractérise bien ce paysage du Grand Nord.
Nous nous rendons au cœur de la ville et découvrons la présence de nombreux petits commerces qui proposent des produits artisanaux, ainsi que des vêtements. En arpentant un peu cette grande rue qui se dresse devant nous, nous découvrons la présence de nombreux restaurants rapides. Depuis plusieurs années, la malbouffe est un problème qui devient récurrent dans le pays. Les groenlandais apprécient particulièrement ce type de nourriture à l’occidentale. Ainsi, on ne compte plus dans la ville, les restaurants proposant des sandwichs, des pizzas et des kebabs à une jeunesse qui se rue généralement dessus, pouvant ainsi manger rapidement pour un coût relativement bas.
Nous faisons également un tour dans le supermarché : « SPAR » de la ville afin de faire quelques emplettes et sommes stupéfaits de découvrir que le commerce présente tous les rayons que nous possédons en Europe. Avec quelques spécificités dont le poisson séché en plus. Ainsi ordonnés de manière disparate, les produits sont proposés aux clients avec un coût supérieur de près de 30% à celui pouvant être proposé en France et il est surprenant de voir que des bonbons côtoient des écrans plats de télévision non loin des viandes de rennes.
Nous nous rendons ensuite dans la petite église de la ville, d’un brun vif qui surpasse tous les autres bâtiments de la ville ; une messe s’y déroule et nous y entrons doucement afin de ne pas déranger les fidèles priant à la demande du curé.
L’église de Sion, construite dans les années 1800 est un des édifices incontournables de la ville.
Nous l’admirons sous toutes les coutures et sommes subjugués par son austérité. Ici, pas de clinquant, la piété est poussée au paroxysme de son intensité pour permettre à la foi de n’exister que par et pour les croyants.
A l’extérieur, quelques tombes situées face à l’océan composent le cimetière, dont les croix semblent être dirigées vers l’horizon. Une légende explique cette disposition afin que les défunts bénéficient d’une belle vue, pour l’éternité.
La ville comprend un musée portant le nom du célèbre explorateur danois : « Knud Rasmussen » Le musée qui présente la vie et les épopées arctiques de l’explorateur se trouve dans un grand bâtiment rouge construite en 1917 et accueillant une exposition permanente depuis 1939. Il s’agit de la maison natale du fameux explorateur, maison qui fut d’abord une école et un logement de fonction pour les missionnaires avant d’être habitée en 1879, par le pasteur et philologue Christian Vilhelm Rasmussen et sa seconde épouse Sophie Lovise, qui accoucha du petit Knud.
Avec le même billet, il est possible de visiter le musée d’art qui abrite entre autres une cinquantaine de tableaux du peintre danois : « Emanuel Petersen »
Alors que nous arpentons les rues de la ville, nous faisons connaissance avec un vieil homme, assis dans la neige qui répare son scooter. Sans trop savoir ce qu’il fait, il démonte plusieurs pièces qu’il remonte après les avoir nettoyées.
Dans son quartier, nous nous rendons à l’école maternelle afin de rencontrer les petits Groenlandais. Nous sommes accueillis par des enfants tout sourire qui nous chantent une chanson nous emplissant de joie. Les maîtresses qui maîtrisent l’Anglais nous expliquent qu’elles donnent une importance considérable à laisser les enfants développer leur entendement à leur rythme, afin qu’ils puissent toujours apprécier l’apprentissage et l’école.
En nous rendant dans la salle centrale de la ville, nous faisons connaissance avec des adolescents qui jouent au football. Ils nous expliquent que les cours se déroulant le matin, les après-midis sont réservés aux loisirs, aux activités et aux sports. Ainsi, dans une grande salle chauffée pouvant accueillir concomitamment du football, du basketball et du handball, dont l’accès est libre, les habitants sont invités à se dépenser à leur guise.
A l’instar des autres villes du pays, Ilulisat comporte une route uniquement à l’intérieur de son territoire, rendant obligatoire l’accès aux municipalités voisines uniquement en avion, en hélicoptère ou en été, par bateau.
Ainsi, les habitants parviennent à se débrouiller pour tenter au maximum de compter sur eux-mêmes. C’est ainsi que nous nous rendons au marché aux poissons, qui se trouve non loin d’une grande usine de conserve, devant laquelle, nous assistons au ballet incessant d’engins de manutention déchargeant les cales remplies de produits de la mer apportés chaque jour par nombre de pêcheurs qui sont parvenus à extirper en début de fin de saison, leurs bateaux des glaces.
Lorsque nous entrons dans le marché, nous sommes immédiatement surpris par l’ambiance chaleureuse qui y règne. Alors que le sang des gros poissons sur les étals s’écoule sur le sol, manquant de peu de nous faire tomber sous l’hilarité générale, nous assistons à des scènes de vie qui nous réchauffent le cœur. Une vendeuse d’un certain âge plaisante avec une cliente, le cabas débordant de victuailles. Un homme tente à l’intérieur du marché de s’allumer une cigarette, mais il se fait huer gentiment dessus par des pêcheurs qui lui jettent quelques morceaux de glaces.
Durant notre séjour dans la ville, nous avons la chance inestimable de nous nouer d’amitiés avec une famille groenlandaise, qui nous invite à partager leur repas le jour de Pâques, qui revêt une importance particulière pour les habitants, marquant leur attachement à la chrétienté.
En nous présentant à la porte, nous sommes accueillis avec bienveillance par toute la famille, dont les enfants qui nous tirent par le bras pour nous emmener jusque dans le salon que nous découvrons coquet, un bel écran plat relié à une Playstation dernier cri, bien mis en évidence et que l’adolescent du groupe ne se fait pas prier pas pour prendre en main.
Pendant ce temps, nous sommes conviés, après avoir entendu les présentations de tous les membres de la famille, à suivre la coupe de la viande qui nous est servie dans un beau plat en porcelaine.
La viande de rennes est un peu prononcée, mais véritablement exquise. Nous nous régalons. Nous ne comprenons pas totalement les discussions, mais nous pouvons sentir de la joie et du partage émanant de chaque regard.
Une fois que le repas est terminé, un des adolescents présents sort une guitare et commence à chantonner un air local, rapidement repris en chœur par l’ensemble de la famille. Le chant parfaitement rythmé nous met en liesse et c’est au travers de sons et d’onomatopées, que nous partageons ce moment précieux que nous n’oublierons jamais.
En nous rendant dans les hauteurs de la ville, nous arpentons un sentier enneigé et découvrons quelques maisons en bois brut. Nous longeons un chemin constitué avec des planches de bois. La température extérieure de moins 45 degrés nous brûle la peau, mais nous luttons pour rejoindre une vue sur la baie de Disko qui nous fait face.
Nous nous asseyons sur un banc et profitons du spectacle.
Les icebergs qui se laissent apercevoir, nus sont à l’état brut ; ils semblent statiques et imposent leur grandeur à notre vue. Ainsi, frigorifiés, cette vision enchanteresse nous réchauffe le cœur et l’âme. Nous nous sentons privilégiés de pouvoir ainsi contempler ce que la nature polaire offre de plus beau.
En contrebas, aux abords d’un socle qui accueille des bateaux, nous pouvons également découvrir la baie de Disko, avec ce sentiment de nous trouver un peu plus près de ces colosses glacés. A plusieurs reprises, en nous rendant dans le centre, nous nous rendons à cet emplacement qui se trouve non loin de l’église pour tenter de nous rassasier de cette vue unique au monde. Un véritable bonheur qui restera gravé à jamais dans nos mémoires.
Ile de Disko
Appartenant à la municipalité de Qeqertalik, l’île de Disko est la deuxième île la plus grande du Groenland. Peuplée de 892 habitants, elle se situe à 100 kilomètres au Nord de la ville d’Ilulissat et regroupe plusieurs villes dont Qeqertarsuaq, construite autour d’un port fondé en 1773. La ville comporte un musée installé dans l’ancienne maison du gouverneur du Nord-Groenland
Kangerluk, un petit village fort intéressant est constitué de 54 habitants vivant principalement de pêche et de chasse et étant réellement accessibles aux visiteurs.
Si l’île est célèbre pour ses sources chaudes, elle permet d’effectuer de belles randonnées au cœur de la vallée de Blaesedalen et de découvrir le long de ses côtes, outre un paysage exceptionnel composé d’icebergs, une faune riche et une flore variée, justifiant l’implantation depuis 1906 en ces lieux de la station Arctique, une base de recherche scientifique.
L’île est séparée de la péninsule de Nuussuaq par le détroit de Sullorsuaq, ce qui donne la possibilité pour les visiteurs de profiter d’un décor naturel exceptionnel. Sur l’île, les vestiges de l’ancienne colonie minière de Qullissat permettent au travers des quelques ruines conservées de faire connaissance avec le travail acharné des mineurs d’antan. Sont encore présents : quelques maisons en bois, un ancien aqueduc ainsi que les restes de matériels d’excavation.
Sur l’île, le glacier Lyngmark qui s’atteint en 3 heures de randonnée avec un dénivelé d’environ 800 mètres, offre des possibilités de randonnées appréciées.
Nuuk
Capitale et plus grande ville du Groenland, avec ses 18 800 habitants, Nuuk est le siège du gouvernement et le plus grand centre culturel et économique du territoire.
Fondée en 1728 par le missionnaire dano-norvégien Hans Egede, dont la statue surplombe la ville, Nuuk s’est développée grandement à l’embouchure de Nuup Kangerlua, à 10 kilomètres de la mer du Labrador au Sud-Ouest des côtes du Groenland.
Elle se trouve à 240 kilomètres du cercle polaire Arctique dans un fjord qui se divise en trois bras dans sa partie inférieure, avec trois grandes îles entre les bras : Sermitsiaq Island , Qeqertarsuaq Island , et Qoornuup Qeqertarsua. Près de la ville, se trouvent les sommets de Store Malene, d’une hauteur de 790 mètres et celui de Lille Malene , mesurant 420 mètres.
La ville compte une rue principale : « la rue Aqqusinersuaq » comprenant nombre de commerces ainsi que l’hôtel Hans Egede et qui permet d’avoir accès à ses différents quartiers, desservis par des routes goudronnées accessibles en voiture ou en bus, les transports publics étant bien dotés en infrastructures diverses.
Parmi les marchés, celui de Kalaaliaraq qui permet à des vendeurs de proposer des produits frais à Nuuk, est situé dans le vieux quartier, à environ 150 mètres au Sud-Est de la cathédrale. Outre sa fonction sociale, le marché est connu pour son poisson frais et d’autres produits locaux vendus en direct par les commerçants qui les achètent du jour aux pêcheurs et aux chasseurs. Certains produits tels que : la baleine, le renne, le phoque et de manière plus restreinte, l’ours blanc, sont proposés dans une ambiance réservée et sobre.
D’un point de vue architectural, Nuuk comporte à l’instar des autres villes du Groenland, des maisons colorées, mais également des bâtiments modernes qui permettent à la ville de posséder une structure intéressante mêlant le nouveau et l’ancien, les bâtiments étant majoritairement composés de bois, un matériau noble qui permet la conservation de la chaleur.
Dans le centre, la cathédrale appelée également : « église Notre-Sauveur du diocèse luthérien » construite en 1849 a reçu son statut en 1994. Constituée d’une façade en bois de couleur rouge, elle possède une tour édifiée en 1884.
Le musée national du Groenland se trouve à Nuuk et a été l’un des premiers musées établis au Groenland, inauguré au milieu des années 1960. Il possède de nombreux objets liés à l’archéologie, l’histoire, l’art et l’artisanat du Groenland. A l’intérieur sont exposées : « les momies Qilakitsoq »
La maison de Hans Egede , construite en 1721 par le missionnaire norvégien éponyme est le plus ancien bâtiment de la ville. Situé près du port parmi d’autres maisons anciennes, elle est utilisée pour les réceptions gouvernementales.
Toujours dans le domaine culturel, Katuaq est un centre utilisé pour des concerts, des films, des expositions d’art et des conférences. Conçu par Schmidt Hammer Lassen et inauguré le 15 février 1997, il comprend deux auditoriums, d’une capacité de 1 008 et de 508 personnes. Le complexe comprend également une école d’art, une bibliothèque, des salles de réunion, des bureaux administratifs et un café.Le Nuuk Art Museum est le seul musée privé d’art et d’artisanat du Groenland. Il expose une collection de peintures locales, d’aquarelles, de dessins et de figures en stéatite, en ivoire et en bois.
Conclusion
Rare destination qui permet chaque jour de se sentir dans un univers diamétralement opposé au sien, le Groenland s’est avéré être un territoire unique qui a répondu intégralement à nos attentes. Nous avons pu admirer des paysages exceptionnels et rares, en ayant ce sentiment de vivre un véritable rêve.
Les habitants qui s’ouvrent au tourisme sont généreux et avides d’échanges ; ils possèdent une identité propre partagée entre une volonté de se tourner vers l’avenir tout en ayant le coeur dirigé vers un passé qui n’existe plus mais qu’ils, aux tréfonds de leur âme, semblent regretter. Ainsi, dans leurs yeux, cette mélancolie qui les anime est un livre ouvert sur les tenants d’une histoire qui nous concerne tous.
Si les prix pratiqués dans le pays sont, il ne faut pas le nier, souvent élevés, le Groenland mérite une attention particulière au travers de l’expérience que le territoire procure.
Bosnie-Herzégovine : Incontournables de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de fédération de Bosnie-et-Herzégovine qui couvre 51 % du territoire et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, nous avons découvert un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes à l’urbanisme fusionné entre l’Orient et l’Occident.
Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, ayant toujours en tête l’histoire tragique vécue lors de la guerre des Balkans, qui a porté un coup rude à son développement, mais qui ne l’a pas éteint, bien au contraire.
La fédération de Bosnie-et-Herzégovine occupe le Sud-Ouest et le centre de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons visité le pays qui couvre 51 % du territoire sur plusieurs jours et en plusieurs étapes.
La majeure partie de son territoire est occupée par les Alpes dinariques et est peu propice à l’agriculture. Bien que la mer Adriatique ne soit jamais loin de la majorité du territoire, la fédération ne totalise que 23 kilomètres de côtes dans le centre de la ville de Neum.
D’un point de vue global, le pays est sûr. Si certaines villes présentent encore les stigmates du conflit, au travers des mémoriaux, des cimetières et des impacts de balle sur les immeubles de la capitale, la modernisation entreprise est en marche et son développement touristique en favorise l’implantation.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général correct et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint et les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.
Avec ses 80 570 habitants, Tuzla est la troisième agglomération du pays. Ville industrielle située dans le Nord-Est, Tuzla est un symbole du multiculturalisme, du fait des excellentes relations qui existent entre les différentes communautés qui y vivent.
La ville de Tuzla se trouve à 237 mètres d’altitude, dans une plaine qui longe les pentes orientales du mont Majevica. Au Sud-Est, la ville est également entourée par les monts Ozren, Konjuh et Javornik.
En entrant dans la ville, nous faisons un arrêt à la cathédrale de la Dormition de la Mère de Dieu, une cathédrale orthodoxe construite en 1882 et qui au travers de sa façade claire et ses trois tours surmontées de croix, émerge et semble attirer tous les regards. Pourtant, l’église n’est pas la seule dans la ville. Une autre église orthodoxe est également prisée des touristes : « l’église Saint Georges » terminée en 1900 qui possède des fresques et un iconoclaste classé au patrimoine national.
La religion musulmane est également bien représentée. La mosquée de Turali-bey, construite en 1572, possède un cimetière et une turbe. La mosquée de Behram-bey, quant à elle, se trouve entourée d’un harem et possède un magnifique portail d’entrée sur son site, au niveau de la médersa. N’oublions pas les mosquées : « Blanche, de Husein Caus et de Mehmed-aga » qui suscitent depuis quelques années, un intérêt croissant des visiteurs qui en apprécient l’authenticité.
En nous rendant dans le centre, nous ne pouvons pas louper le palais de l’éparchie de Zvornik, du début du XXe siècle, qui possède de nombreux biens mobiliers d’exception. Dans le domaine culturel, la ville détient les fonds et collections des archives cantonales, classées eux-aussi en tant que monuments nationaux. Tout comme les collections de peinture d’Ismet Mujezinovic et de Tito, exposées dans la Galerie internationale du portrait située dans la ville.
Parmi les bâtiments d’exception, citons : « l’Hastahana » un ancien hôpital et le patrimoine industriel encore existant de l’ancienne production de sel du territoire.
Le centre de la ville est l’endroit phare qui permet de rejoindre la majeure partie de ses monuments touristiques. Ainsi, nous nous rendons aux abords d’une fontaine qui borde une grande place ouverte à toutes les directions autour de laquelle, des enfants tentent de s’asperger avec de l’eau, en riant.
La place : « Trg Slobode » est entourée de nombreux bars et restaurants. Elle comprend également sur une bordure en herbe, un monument commémoratif constitué en une sorte de figure géométrique dirigée vers le ciel.
Dans un des renfoncements de la place, qui permet de rejoindre la rue juive : « jevrejska Ulica », nous découvrons une carsija, un monument ottoman emblématique du pays qui fait face à la mosquée : « Bijela Dzamija » une mosquée blanche dont la couleur sobre détonne dans un paysage urbain constitué essentiellement de maisons colorées.
Toujours sur la place, des vestiges protégés par des vitres posées à même le sol, exposent aux visiteurs, des ruines antiques de la ville Les fouilles qui les ont révélées ont permis de mettre à jour des objets archéologiques, exposés dans le musée municipal.
Aux abords d’un grand arbre, de nombreux locaux se protègent comme ils peuvent d’un soleil de plomb. Alors que les mères pianotent sur leurs téléphones portables, les enfants courent gaiement, insouciants.
En les rejoignant, nous faisons connaissance avec une vendeuse de rue dont l’odeur du fumet qui se dégage de bonnes gaufres en train de cuire, nous appâtent irrésistiblement.
Nous n’hésitons pas et nous commandons, outre des gaufres, des pommes de terre découpées de manière circulaire et qui une fois cuites dans l’huile, laissent sur le palais, un goût irrésistible.
La ville est entourée dans ses contreforts par un grand cimetière dont les tombes blanches au travers de leurs stèles semblent espacées de manière totalement symétrique. Nous nous recueillons un instant et tandis que nos yeux parcourent l’horizon, Tuzla se laisse découvrir sans pudeur.
Bugojno
Au centre de la Bosnie, sur la rivière Vrbas, à 80 kilomètres de la capitale et entourée par les monts Kalin, Rudina et Stozer, Bugojno est une petite bourgade tranquille de 17 202 habitants.
Dans le centre, la mosquée du : « Sultan Ahmed » construite en 1693 a su garder son charme avec son minaret en pierres qui semblent lissées et son petit toit en briques rouges.
A ses côtés, l’église catholique : « Saint-Antoine de Padoue » dénote un certain côté austère. Entourée de verdures, l’église qui célèbre nombre d’offices possède une façade blanche accentuée par un toit en tuiles noires.
Une autre église attire les regards : « l’église Ivana Krstitelja » qui avec ses deux tours et ses pierres apparentes semble émerger du paysage, pourtant montagnard, qui l’entoure.
Dans les environs de la ville, il est possible de découvrir le site archéologique de Crkvina à Cipuljic, un site dont l’origine remonte à l’Antiquité. A Pod, le site préhistorique découvert il y a peu permet de remonter encore plus loin dans le temps et de se rapprocher de nos premiers ancêtres.
Nécropole de Kučarin
Si le pays compte plusieurs milliers de : « stecci » un type particulier de tombes médiévales, la nécropole de Kučarin située sur le territoire du village de Hrancici, dans l’Est du pays en est une des plus connues et a été proposée pour intégrer la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco.
Ainsi, dans un paysage rural, la nécropole intègre près de 325 de ces tombes posées sur le sol et ornées de motifs décoratifs, qui sont apparues au XIIe siècle et permettent de se plonger dans des temps immémoriaux.
Relativement bien conservées, ces tombes médiévales sont intégrées dans un cimetière qui se découpe en rangées, une organisation structurelle coutumière en Europe depuis le Moyen-Âge.
Pour la plupart sculptés dans de la pierre calcaire et se répartissant selon plusieurs formes, les stećci présentent une grande diversité de motifs décoratifs et d’inscriptions qui témoignent à la fois des continuités dans l’Europe médiévale et de traditions locales particulières plus anciennes.
Lac de Boracko
Alimenté par les eaux du glacier du mont Bjelašnica, le lac est un site de 26 hectares de baignade très fréquenté en été, s’étendant au travers d’une forme elliptique sur environ 790 mètres de longueur et 400 mètres de largeur avec une profondeur maximale de 17 mètres.
Situé à une altitude de 397 mètres dans un magnifique cirque et entouré par les monts : « Prenj, Bjelašnica et Visočica » le lac Boračko a été créé par l’érosion glaciaire durant des millions d’années.
Non loin de la ville de Konjic, le lac est un trésor naturel ; son eau de couleur verdâtre est particulièrement appréciée et il se trouve dans une oasis de verdure, comprenant nombre d’infrastructures constituées essentiellement de bois permettant aux familles de profiter de pique-niques et d’effectuer de belles randonnées.
Outre le rafting sur la rivière Neretva et le canyoning dans la rivière Rakitnica, les visiteurs peuvent s’adonner au farniente sur des plages habilitées ; la pêche est une des autres activités pratiquées, grâce au foisonnement de poissons pouvant être trouvé dans le lac. Essentiellement des truites et des écrevisses.
Mostar
Considérée comme la plus belle ville du pays, Mostar située dans le Sud de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine compte 65 286 habitants et elle est découpée en deux secteurs : le Mostar moderne et le quartier du vieux pont de la vieille ville, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Après avoir garé notre véhicule aux abords du vieux centre et alors que nous rencontrons une vieille dame, vêtue comme les diseuses d’aventure d’antan, nous arpentons le long de la rive gauche de la rivière Neretva et découvrons les trésors uniques artisanaux proposés par des commerçants dont certains exposent leur art à la vue des visiteurs.
L’étoile de Mostar : « le pont Stari most » permet de rejoindre les deux secteurs de la ville. Constitué en pierres, l’ouvrage, conçu par l’architecte ottoman : « Mimar Hayruddin » et commandé par le sultan : « Suleiman le Magnifique » a été construit en 1566 pour remplacer un pont en bois qui enjambait la même section de la rivière. S’étendant sur 29 mètres et s’élevant à 21 mètres au-dessus du niveau de l’eau, il est utilisé comme tremplin par certains locaux qui s’adonnent à des activités extrêmes en vue d’impressionner les foules.
Passage obligatoire, nous dégustons dans le vieux bazar, un café bosniaque, élément phare du lien social dans le pays. Si nos papilles ne sont pas habituées à son goût très prononcé et si nous lui préférons un bon expresso, néanmoins, force est de constater qu’il provoque en nous un petit effet, servi dans un : « džezva » un pot en métal constitué d’un long manche, placé sur un plateau en bronze gravé avec une tasse en céramique appelée : « fildžan » des morceaux de sucre et un petit verre d’eau.
A la demande du serveur, nous versons le café dans une tasse, puis nous nous saisissons d’un morceau de sucre que nous frottons sur notre langue afin d’adoucir l’amertume de la boisson.
Aux abords de la rivière, la mosquée : « Koski Mehmed Paša » est l’une des six mosquées de la ville. Conçue en 1617, elle présente un extérieur austère avec un minaret en pierres apparentes et un toit en tôle. Son intérieur est riche en peintures murales et bien visible, une calligraphie islamique a été placée le long de son dôme. La salle de prière principale est parsemée de somptueux tapis sur le sol. Il est possible de grimper au sommet du minaret pour bénéficier d’un point de vue dégagé sur la ville.
Les autres mosquées intéressantes sont les mosquées : de « Karađoz-bey » construites en 1557, de « Hadži Kurt » datant de la fin du XVIe siècle et de « Roznamedži Ibrahim-effendi » chacune possédant des spécificités qui les rendent uniques.
La ville est également dotée en édifices chrétiens. Le palais épiscopal catholique, construit en 1906 vaut le détour. Tout comme le palais archiépiscopal orthodoxe, construit entre 1908 et 1910 et reconstruit en 2006-2007, qui présente malgré la modernité de sa rénovation, une architecture relativement bien restituée. N’oublions pas également la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité.
De son côté, dans le nouveau Mostar, l’église franciscaine : « Franjevačka crkva » possède le plus haut clocher du pays. Il est possible de grimper sur la tour de 107 mètres de hauteur, après avoir pris un ascenseur et en arpentant les 150 dernières marches pour bénéficier d’un point de vue intéressant sur la ville grâce à une plateforme vitrée qui expose un panorama à 360 degrés.
Si Mostar comporte plusieurs musées, plusieurs d’entre eux méritent une attention particulière. Le : « Old bridge museum » permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du pont Stari Most. Les musées : « Biscevic » et « Muslibegovic » comprennent quant à eux, des expositions et des objets ethnologiques uniques.
Nous décidons de visiter en ce qui nous concerne : « le Hamam Museum » qui comme son nom l’indique, expose de nombreux objets en lien avec ce bain à vapeur ancestral apprécié en Orient comme en Occident.
En arpentant les rues pavées dans le vieux bazar, nous découvrons une vie fourmillante qui vit autour de nous. Deux jeunes filles se câlinent amicalement, tandis que des touristes émergent de partout. Les vendeurs sont nombreux et certains d’entre eux rivalisent d’imagination pour attirer le chaland.
Pendant ce temps, en contrebas, nombre de locaux se détendent sur de gros rochers aux abords directs de la rivière. Certains enfants jouent en sautant dans l’eau. Ils éclaboussent leur mère qui lève la main. Sans parvenir à les entendre, nous imaginons aisément les mots qui sortent de leur bouche.
Nous découvrons ensuite, nombre de monuments incontournables. La tour de l’Horloge datant de 1636 se dévoile au travers de ses vieilles pierres alors que la fontaine de la place Musalla appelée également : « fontaine de Muhamed-bey Alajbegović » permet de profiter d’un art architectural un peu plus récent, la fontaine datant du XIXe siècle. Nous terminons par le pont : « Lucki Most » construit en 1913, qui nous permet d’apercevoir : « Stari Most » de face, ce qui donne à la ville son potentiel de petit village avec du caractère.
Jajce
En entrant dans cette ville qui se trouve en Bosnie centrale, nous parcourons une longue route après le panneau d’entrée, avant de rejoindre un centre de près de 8787 habitants. Il faut dire que cette ville, candidate pour intégrer la liste du patrimoine mondial de l’Unesco possède des trésors touristiques exceptionnels.
C’est ainsi que notre premier arrêt concerne la chute Pliva, au confluent de la rivière éponyme et du Vrbas, qui mesurent 22 mètres de hauteur. Les chutes sont positionnées à proximité de l’entrée, de la vieille ville, qui se dévoile sur le petit monticule rocheux qui la porte, surplombée d’une magnifique forteresse qui lui donne ce cachet unique de ville fortifiée.
La forteresse de Jajce est intégrée dans un complexe médiéval construit au XIIIe siècle. Le château royal du XVe siècle qui s’y trouvait autrefois a été le siège du royaume de Bosnie pendant 40 ans, de 1421 jusqu’à sa chute aux mains de l’Empire ottoman.
Aujourd’hui, la forteresse comporte des murs défensifs, des bastions et deux tours dans un excellent état. Les visiteurs entrent dans le complexe par un portail gravé comportant des insignes royaux sculptés dans le grès.
Sur la route, à flanc de colline : « la mosquée de Dizdar » est située sur le chemin menant vers la forteresse de la ville. Construite en 1812, elle présente la particularité de ne pas avoir de minaret.
Juste en dessous de la forteresse : « l’église Sainte-Marie » construite au XIIe siècle est une autre visite incontournable du secteur. En ruine, le bâtiment est constitué de l’intégralité de sa structure, un peu comme une sorte de coquille vide, mais les vestiges présents permettent de se représenter fidèlement le faste de cet édifice ayant joué un rôle important dans l’histoire du pays, le dernier roi, Stjepan Tomasevic ayant été couronné en son sein. L’église fermée au public du fait de la dangerosité du site, est attachée au beffroi de Saint-Luc.
En entrant dans le vieux centre, aux abords de la chute Pliva, après, avoir traversé un pont et rencontré de nombreux touristes dont certains se ruent pour acheter une glace chez un petit commerçant qui propose en outre du pop-corn, nous découvrons une ville caractérisée par une symbiose réussie entre des maisons anciennes et des commerces de proximité qui en dynamisent la portée.
Le centre comporte ainsi de vieilles bâtisses inscrites sur la liste des monuments nationaux. Parmi lesquelles, il est possible de citer : « la maison d’Omer Bey, la maison Burić, la maison Kršlak, la maison Kršlak et la maison Sarač »
Le long d’un chemin en pierres apparentes, la fontaine Hafizadić construite en 1845 permet d’admirer la finesse de ses gravures dont la subtilité des ornements se retrouve sur certaines des tombes du cimetière catholique de Hrast, établi à partir de 1719.
La mosquée « Esma Sultanija » vêtue de blanc est le plus bel édifice religieux de la ville. Edifiée en 1750, elle fut détruite durant la deuxième guerre mondiale, puis reconstruite, une reconstruction qui lui donne un certain côté moderne intéressant.
Toujours dans le vieux centre, le musée ethno réparti sur deux niveaux permet de présenter aux visiteurs, l’histoire locale à travers une exposition d’objets précieux, principalement des costumes et des appareils de tissage. Une petite collection de radios yougoslaves est exposée dans la pièce voisine.
Après avoir effectué une belle visite du vieux centre, nous nous rendons aux abords des catacombes, non loin desquelles, un homme coupe du bois.
Nous rejoignons une petite place surmontée d’une grande tour et entrons dans les souterrains pour y découvrir plusieurs petites chambres caverneuses taillées dans le granit qui servaient d’église clandestine et de crypte au XIVe siècle.
Sur les parois rocheuses, dans la chambre basse, un crucifix en pierre sculpté sur un petit autel apporte un côté pieux à l’ensemble.
La cascade de Kravica
A 10 kilomètres au Sud de Ljubuški, nous entrons sur le site de la cascade de Kravica, et laissons notre véhicule sur un grand parking, qui dénote au travers de sa taille, les possibilités d’accueil d’un large public.
Après avoir payé les quelques euros de droits d’entrée, il nous faut arpenter un chemin durant une quinzaine de minutes pour commencer à entendre le bruit de l’eau de cette chute exceptionnelle, véritable paradis pour les amateurs d’une nature sauvage.
La cascade de Kravica est une grande cascade de tuf sur la rivière Trebiža, que nous longeons après avoir descendu une dernière série d’escaliers sur un chemin balisé entouré de barrières vertes auxquelles se tenir, accompagnés par le son de l’écoulement de l’eau qui parvient jusqu’à nos oreilles.
Arrivés en contrebas, le spectacle que nous découvrons nous fige immédiatement. Nous sommes entourés d’une chute d’eau d’environ 25 mètres dont les filets d’écoulement laissent apparaître plusieurs bandes de roches.
L’eau se jette dans un bassin de 120 mètres de rayon, bassin dans lequel sa température un peu fraiche ne déroute pas plusieurs baigneurs qui y nagent. Il faut dire que le site est particulièrement apprécié par les visiteurs qui peuvent y trouver toutes les infrastructures requises pour y passer une agréable journée. A plusieurs endroits, nous pouvons y découvrir des restaurants, des bars et des zones de pique-nique populaires.
Un petit pont en bois permet de traverser une partie du plan d’eau et de rejoindre les chutes au plus près. En nous rapprochant des parois, nous sommes aspergés par des embruns qui s’additionnent sur notre peau, nous obligeant nous aussi à tester cette eau qui nous glace le sang mais à laquelle nous nous habituons rapidement.
Aux abords de la chute de Kravica se trouvent également une petite grotte avec des stalactites en carbonate de calcium et un ancien moulin.
Villages de Čuhovići et de Lukomir
Situés non loin de Konjic, les villages de Čuhovići et de Lukomir semblent être tout droit sortis d’un conte de fée. Avec leurs maisons de pierres et leurs toits construits avec les moyens du bord, le visiteur qui en arpente les petites rues en terre battue en prend plein les yeux.
Nichés dans une vallée en contrebas de moyennes montagnes, les deux villages peuplés d’à peine 150 habitants ont su conserver leur âme d’antan.
Le village de Lukomir est inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays. Il faut dire que constitué de 46 maisons, de 49 bergeries, d’une ancienne école, d’une mosquée et de 2 nécropoles, il possède un patrimoine touristique indéniable.
Čuhovići, quant à lui n’est pas inscrit sur la liste des monuments nationaux, mais il n’en est pas dénué d’intérêt, sa véritable richesse étant la structure vierge d’une architecture figée dans le temps et qui n’a pas été dénaturée par la modernité. Des conditions de vie rudes, mais authentiques.
Zenica
Quatrième ville du pays comptant près de 73 741 habitants, Zenica se trouve dans le centre de la Bosnie-Herzégovine à environ 50 kilomètres au Nord de Sarajevo ; elle est établie dans la vallée de la rivière Bosna.
La ville dégage ce côté tranquille des petites bourgades de campagne ; en rejoignant le centre, après avoir longé la rivière qui permet de belles promenades, le visiteur peut découvrir : « l’église de la nativité de la Mère de Dieu » une église orthodoxe construite en 1883, qui dénote un certain côté austère au travers de sa façade jaunie, à la fois par l’utilisation d’une peinture craquelante et suite aux affres du temps qui passe.
Dans le cœur de la ville : « l’église catholique Saint Elie » présente une attractivité supérieure. Construite sur la base d’un clocher, sa couleur bleue détonne dans le paysage urbain, un bleu encore accentué par son toit en brique rouge, qui lui permet d’être vue de loin.
Pour les musulmans, la ville est dotée de la mosquée du sultan Ahmed, construite en 1675 et remaniée par la suite, qui comporte une école coranique dans laquelle étudient de nombreux élèves. Dans la ville se trouve également une autre mosquée : « la mosquée Sejmen » datant de la période ottomane, dont il ne reste que des vestiges.
Parmi les monuments qui suscitent un intérêt, citons l’ancienne synagogue, l’usine à papier Papirna et la plaque du grand juge Gradesa qui remonte au XIIe siècle et qui est conservée dans le musée municipal, un musée qui au travers de ses expositions, permet d’en apprendre un peu plus sur la région. Non loin de la ville, la forteresse de Vranduk, une forteresse qui remonte au Moyen-Âge possède des ruines visitables.
Pyramides de Bosnie
Considérées par certains comme étant un phénomène naturel et par d’autres comme étant de nature humaine, les pyramides de Bosnie sont situées près de la ville de Visoko, au Nord-Ouest de Sarajevo.
De manière générale, elles présentent la forme d’un groupe de chevrons, formations géologiques présentant une face plate en forme de semelle de fer à repasser. Quelle que soit leur origine, les pyramides ne laissent pas indifférents et présentent quelques caractéristiques qui les rendent uniques.
Parmi ces 5 pyramides, l’une d’entre elles : « la colline de Visočica » appelée également : « pyramide du soleil » est haute de 213 mètres et représente l’ancien centre de la capitale médiévale bosnienne : « Visoko » où résident les fondations d’un ancien château Ottoman, dont il ne reste aujourd’hui que les bases d’une tour et d’un mur.
Sur le sentier menant à leur sommet, il a été découvert plusieurs chemins constitués de blocs de grès. A l’instar des pyramides, ces chemins revêtent selon les scientifiques deux origines : naturelle ou humaine. Naturelle car les blocs les composant résulteraient du déplacement des plaques tectoniques et humaines car selon une datation au carbone 14 réalisée, ces blocs auraient plus ou moins 30 000 ans, une bizarrerie historique qui ne devrait pas exister, l’Europe à cette période n’étant pas peuplée de bâtisseurs, mais plutôt de cueilleurs.
En outre, selon certains, des études aux rayons X ont permis de mettre à jour sous les pyramides, des réseaux de tunnel de plusieurs kilomètres de longueur et variant en profondeur entre 5 et 350 mètres. Dans ces tunnels, ont été découvertes des plaques de céramique, un matériau qui n’existe pas à l’état naturel.
Neum
Seule ville du pays ayant accès à la mer Adriatique, Neum possède 21 kilomètres de côte et elle est peuplée de 3236 habitants.
Si Neum présente peu d’intérêts touristiques, elle est une station balnéaire réputée puisque détentrice de près de 5000 lits pouvant accueillir autant de visiteurs sur une côte ne comportant pas de sable, mais majoritairement du béton.
Les environs de la ville comprennent en ce qui les concerne, plusieurs sites d’intérêts. La forteresse de Hutovo sur le territoire éponyme présente les vestiges d’une ancienne fortification du XVIII e siècle dont les ruines permettent d’admirer une tour ainsi que les murs porteurs dont certains pans se sont entièrement écroulés. A 2 kilomètres de Neum, le site archéologique de Vranjevo Selo remonte à l’Antiquité et les villages de Brstanica et de Glumina possèdent des nécropoles tout aussi anciennes.
Počitelj
Souvent et à juste titre, considérée comme un musée en plein air, Počitelj situé dans le Sud du pays et peuplée de 870 habitants, est un village de pierres à flanc de colline dont l’origine remonte au Moyen-Âge.
Fortifié et occupé par les forces bosniaques, ottomanes et austro-hongroises, le village permet d’être plongé dans le passé en étant transporté dans une bourgade authentique ayant su résister aux affres du temps et aux attaques belliqueuses.
La forteresse de Počitelj, construite en 1444, est l’un de ses principaux centres d’intérêt ; outre le point de vue sur la vallée de la Neretva qu’elle offre, elle façonne le secteur municipal en l’entourant d’un mur de pierre comportant des bastions. L’entrée dans Počitelj s’effectue au travers de deux portes principales aux abords desquelles se trouvent de nombreux cafés et boutiques de souvenirs. Le Kulina, le Bastion des Pilavdzics et le Bastion du Pacha se trouvent tous le long du périmètre du complexe, entre les deux portes. Il est possible de grimper au sommet des tours de guets encore présentes.
Dans la bourgade qui dévoile son potentiel à chaque rue, en représentant une véritable carte postale animée, les vestiges d’un hammam construits par des artisans d’Istanbul et alimenté par l’eau de la rivière voisine. Abandonné tel quel, il dévoile ses dômes recouverts de plomb gravement endommagés. Le hammam se trouve à proximité du bazar, qui comprend des boutiques orientales, une grande auberge et les anciens bains publics. Si l’auberge a été réhabilitée et intègre un restaurant, les autres édifices ne sont pas exploités pour une utilisation autre que ce qu’ils sont.
La mosquée de « Šišman Ibrahim Pacha » également connue sous le nom de mosquée de Hadži Alija, a été construite en 1562 et 1563 ; endommagée pendant la Guerre de Bosnie, elle a été restaurée et expose aujourd’hui un dôme nu et des panneaux muraux d’origine. À l’intérieur, la salle de prière principale est entourée de belles pierres apparentes et sur son sol, sont posés de larges tapis en provenance de Perse.
Le village de Počitelj possède une colonie d’artistes, créée en 1961, qui est installée dans la « maison Gavrenkapetanović » le plus grand ensemble de bâtiments de style ottoman dans la localité.
En se promenant dans le village, le visiteur pourra découvrir de belles demeures aujourd’hui, habitées et constituées de pierres et masquées par de lourdes portes en bois. Derrière ces portes, des petits jardins permettent à leurs propriétaires de faire pousser leurs productions pour une consommation personnelle.
Dans les hauteurs, la tour horloge, appelée également : « tour de Gavrankapetan » émerge au travers de sa conception octogonale. Construite durant le XVIIe siècle et ayant souffert des intempéries et des batailles ayant frappé la bourgade, elle comporte un mur un peu gondolé et peut être gravit pour permettre au visiteur de bénéficier d’un panorama étendu sur le village.
Jablanica
Petite ville de 4202 habitants située entre Sarajevo et Mostar, au bord de la rivière Neretva et entre les monts Čvrsnica et Prenj, Jablanica est surtout connue pour son lac artificiel créé en 1953.
Néanmoins, en se trouvant dans le parc de Blidinje, la ville est un véritable point de chute pour de nombreux touristes qui y trouvent une série d’infrastructures de bonne qualité.
Dans son beau petit centre, outre une belle église et une mosquée, le visiteur peut découvrir l’ensemble commémoratif de la bataille de la Neretva, un site qui expose dans un bâtiment dédié comprenant sur une façade blanche, les noms de l’œuvre peint en rouge, plusieurs expositions dans un musée permettent de revenir sur un conflit important ayant eu lieu durant la seconde guerre mondiale.
Le site permet d’avoir accès également au célèbre pont détruit et encore présent dans la rivière éponyme, qui donne à l’ensemble un côté intemporel, plongeant immédiatement le visiteur dans ce conflit guerrier dont les combats terribles ont fait rage en 1943 entre les résistants yougoslaves et les forces allemandes.
Dans les environs, la nécropole de Dugo polje située au pied du mont Vran, abrite 150 stećci, un type particulier de tombes médiévales. D’autres nécropoles se trouvent dans la municipalité : Risovac, qui compte 41 stećci ou Ponor, qui en compte 21. Non loin, le site de Sovići, comporte des tumuli préhistoriques et une nécropole médiévale relativement bien conservés.
Blagaj
Petit village se trouvant non loin de Mostar, Blagaj est un incontournable dans le pays, puisqu’il en est souvent le visage. Il faut dire, qu’au travers de ses 2684 habitants et un ensemble naturel et architectural du village inscrit sur la liste des monuments nationaux, le village ne manque pas de touristes qui aiment s’y faire photographier.
Ainsi, en bordure de la plaine de Bišće, au Sud-Est du bassin de Mostar, le village qui est traversé par la rivière Buna, un affluent de la Neretva, émerge telle une illusion optique. Comportant une belle mosquée, la ville possède ses deux rives rejointes par plusieurs ponts, qui permettent de bénéficier d’une vue splendide sur la grotte de de Ševrljica à proximité de laquelle a été construit un monastère pour derviche appelé également : « un tekké »
Le monastère tout de blanc constitué accueille des pèlerins et de son intérieur, il est possible de bénéficier d’une des plus belles vues sur les sources de la Buna, qui au travers d’un bleu éclatant se rejoignent dans une sorte de lac aux abords de l’entrée de la grotte, qu’il est possible de visiter en petit bateau.
En faisant face à la caverne que le visiteur peut considérer tout droit sorti d’un roman, quelques petites chutes accentuent encore un peu plus la beauté d’un paysage consubstantiel. Non loin, la grotte Zelena pećina, également classée au patrimoine national peut être visitée à pied et possède un site archéologique qui a donné lieu à de grandes découvertes historiques.
Le village est surmonté d’une belle forteresse qui a su conserver son charme d’antan.
Le parc naturel de Blidinje
Situé dans le cœur du pays et entouré de de trois chaînes de montagnes : « Čvrsnica, Čabulja et Vran » le parc de Blidinje peuplé de pins à écorce blanche endémique comprend le lac éponyme, apprécié des visiteurs.
Le parc qui permet d’effectuer de belles randonnées est composé d’une grande variété d’espèces de plantes méditerranéennes et de plantes de montagne : « Petteria ramentacea, Grabovica, edelweiss, gentiane de printemps (Gentiana verna), gentiane des Alpes dinariques (Gentiana dinarica), gentiane jaune (Gentiana lutea) et Sibirea croatica » la liste n’étant pas exhaustive.
En arpentant de beaux sentiers, le visiteur pourra rejoindre les gorges de la Neretva ou la gorge de Diva afin de découvrir des paysages escarpés, dont le vent et les intempéries ont travaillé la roche pour leur donner la forme de hautes falaises.
Parmi les espèces animales qui vivent dans le parc figurent des ours bruns, des chamois, des lièvres, des renards, des sangliers, des belettes (Mustela nivalis) ou encore des écureuils. Parmi les espèces d’oiseaux, se trouvent : le pipit rousseline (Anthus campestris), l’alouette des champs (Alauda arvensis), le goéland pontique (Larus cachinans), la corneille mantelée (Corvus cornix), le héron cendré (Ardea cinerea) et la bergeronnette printanière (Motacilla flava).
La grotte de Vjetrenica
Plus grande grotte de Bosnie-Herzégovine, Vjetrenica qui se trouve au cœur de la chaîne de montagne des Alpes dinariques est aménagée pour le tourisme et contient une grande diversité d’espèces cavernicoles. Vjetrenica se trouve près du village de Zavala, dans la municipalité de Ravno, dans le Sud du pays. Elle est surtout appréciée pour ses manifestations karstiques. D’une longueur de 6,3 kilomètres, elle s’ouvre au public seulement au travers d’une partie de ses souterrains, qui selon les scientifiques pourraient s’étendre jusqu’à la mer Adriatique.
En entrant à l’intérieur, le visiteur est pris dans un courant d’air froid, puis intègre la galerie principale de la grotte en arpentant un sentier éclairé comprenant une barrière en aluminium à laquelle il est possible de se tenir pour ne pas glisser sur un sol souvent humide.
Dans ses renfoncements, la vue de cours d’eau et de lacs souterrains dont les stalagmites se reflètent en y profitant de cet effet miroir sublime, permet de vivre un moment irréel et de bénéficier d’une nature à couper le souffle.
Konjic
Bercé sur les deux rives de la Neretva et entourée par les monts Prenj (2 102 mètres), Bjelašnica (2 067 mètres) et Bitovnja (1 744 mètres), Konjic est peuplée de 11 165 habitants.
Elle est traversée par de beaux petits ponts qui lui donnent un charme bucolique. Son centre agréable, comprend plusieurs monuments fortement intéressants, dont des pierres archéologiques du parc de Varda qui sont exposées sur une petite estrade circulaire avec en arrière-plan, un paysage montagnard qui s’étend à perte de vue.
La ville comporte l’église Saint Basile le Grand, ainsi que la mosquée Junuz-Caus datant de 1579. Ces deux édifices religieux sont visitables, tout comme le monastère franciscain de la ville. L’autre mosquée : « Gornja Mahala » est également un incontournable.
Si la ville expose des collections de gravures sur bois au musée Mulicev Rekord, la culture au sein de la ville est présente dans de nombreuses rues au travers de vestiges et de statues. Ainsi, le temple antique de Mithra est un incontournable à ne pas louper.
Les alentours de la ville comportent nombre de sites touristiques qui méritent d’être découverts. Ainsi, à Gorani, Dolovi, Razici, Vrbljani, Borci et Doljani, il est possible de voir des nécropoles datant du Moyen-Âge. Pour les amateurs d’un tourisme plus vert, les lacs de : « Boračko, Blatačko et Uloško » sont des merveilles naturelles préservées.
Vallée de la Neretva
Paysage naturel considéré comme le plus beau du pays, la vallée de de la Neretva qui longe la rivière éponyme longue de 230 kilomètres prend sa source dans les montagnes des Alpes dinariques à 1220 mètres d’altitude aux abords de Jabuka.
En réalité, la rivière se forme à Konjic pour ensuite descendre en aval vers Jablanica et son lac, puis vers Mostar avant de rejoindre la Croatie. Au Nord, la rivière forme des gorges étonnantes tandis qu’au Sud, dans la partie croate, la vallée est nettement plus large et forme même des deltas.
Afin de découvrir les merveilles proposées par cette vallée, il convient de longer la portion de la route E73/M17entre Konjic et Metković, un petit village de Croatie.
Les villes et attractions touristiques sont nombreuses. Dès le début de la route, Lukomir et Čuhovići, deux vieux villages isolés dans les montagnes bosniaques permettent d’effectuer un véritable bond dans le passé. Un arrêt ensuite au lac de Jablanica permettra de découvrir une eau d’un bleu éclatant, à la limite de l’irréel. Il est possible d’y nager ou de le parcourir en bateau.
La vallée englobant également les villes de Mostar, de Blagaj et le site des cascades de Kravica, la manière la plus intéressante pour découvrir cette vallée reste de s’arrêter au grès de ses envies pour en découvrir les intérêts hors des sentiers battus. La rivière traverse ainsi nombre de champs qu’elle irrigue en transperçant des petits villages pour venir abreuver des vignobles qui s’étendent à perte de vue. Sur certains de ses bras, la rivière dévoile une eau d’un vert qu’il est possible d’arpenter en : « trupica » les petites barques traditionnelles du secteur.
Velika Kladuša
Petite ville frontalière de la Croatie et peuplée de 5009 habitants, Velika Kladuša, ancienne capitale autoproclamée de la Province autonome de Bosnie occidentale qui n’existe plus aujourd’hui, possède à premières vues, peu d’intérêts. Ses maisons en plein cœur de son centre sont grises et elle ne dénote pas un côté particulièrement attractif.
Néanmoins, cette petite bourgade est construite sous une belle forteresse en pierres taillées et admirablement bien conservée, une forteresse dans laquelle se trouve un restaurant et qui est entourée d’un petit parc agréable dans lequel, il est possible d’effectuer une petite promenade pour découvrir, disséminés, quelques artefacts belliqueux rouillés suite à leur exposition à l’extérieur. Une belle vue sur les contrebas de la ville apporte un plus indéniable à cette découverte, qui plus est lorsque les maisons qui se dessinent dans la vallée représentent une sorte de domino géant intéressant.
La ville comporte une église orthodoxe datant de 1901 : « l’église Saint Georges » ainsi qu’une mosquée : « la Gradska Dzamija » qui date de la même année et présente un beau minaret en pierres apparentes.
Dans le centre véritablement verdoyant, sont disséminées à plusieurs endroits, des petites statues agréables à regarder. Plusieurs places sont ainsi marquées par des monuments commémoratifs, entourées de commerces. La ville comporte un parc : « le parc Mujo Hrnjica » apprécié par les locaux.
Les Kameni svatovi
Aux abords de la ville d’Okoliste, réellement mal indiquées, les Kameni svatovi sont des manifestations géologiques de roches ayant été façonnées par l’érosion et suite à un travail constant sur plusieurs centaines de milliers d’années, les intempéries et le vent ayant permis à ces pics éparpillés, d’exister.
En intégrant une route de campagne, le visiteur parvient jusqu’à un site en entrée libre, qui permet de dévoiler ce paysage verdoyant dans lequel, ces manifestations naturelles émergent.
En contrebas d’une sorte de petite colline emplie d’arbres touffus, il est possible de bénéficier d’une vue panoramique sur les pics acérés. Ce travail précis de la nature est surprenant, quand bien même le site ne met pas en évidence ces sculptures naturelles et sauvages uniques dans le pays.
Cazin
Située à 15 kilomètres de la frontière avec la Croatie, Cazin, peuplée de 14 387 habitants est traversée par la rivière Bosanska Otoka.
Comme nombre de villes bosniaques, Cazin possède une belle petite forteresse qui la surplombe et lui permet de bénéficier de cette aura de ville fortifiée attractive. Avec ses vestiges qui permettent aux visiteurs de bénéficier de belles vues sur la vallée, la forteresse est un incontournable qu’il convient de ne pas manquer.
La ville est entourée de plusieurs bourgades qui possèdent également leur propre forteresse, inscrite définitivement ou provisoirement sur la liste des monuments nationaux. Parmi elles : la forteresse de Bijela Stijena, la forteresse d’Ostrozac et celle de Pecigrad sont les plus visitées. A Pecigrad, il convient de découvrir également : « les Niçans » des tèles funéraires ottomanes de la famille Kajtezovic.
Si la ville comporte un beau petit centre moderne, elle comprend deux bâtiments d’exception. La maison de Nurija Pozderac, construite vers 1820 a été conservée telle quelle. Rénovée pour lui donner un soubassement solide, elle présente le cachet agréable des constructions d’antan. Ce qui est le cas également de la maison d’Ibro Alagic, qui elle date de la première moitié du XIX e siècle.
Dans le cœur de la ville, constituée par une omniprésence de parcelles verdoyantes qui donnent à l’ensemble un côté mosaïque intéressant, l’hôtel de ville est surplombé d’une belle mosquée. Un peu plus loin, une église orthodoxe sans grande particularité accueille les visiteurs.
Trebevic
Trebevic est l’une des trois montagnes qui entoure la ville de Sarajevo, connue principalement pour avoir abrité les infrastructures des jeux olympiques de 1984 et dont il ne reste aujourd’hui, que des ruines utilisées par les amateurs d’urbex et d’afficionados de sports extrêmes.
Le site qui peut être rejoint en voiture ou par un téléphérique, comprend sur plusieurs hectares, des restes d’habitation ainsi qu’une piste de bobsleigh, qui recouverte de graffitis est un royaume pour les amateurs de sensations fortes qui en empruntent le béton pour tenter des figures périlleuses à grande vitesse.
Sur le site dont les installations ont été le théâtre du siège de Sarajevo durant la guerre de Bosnie entre 1992 et 1996, il est possible de trouver des panneaux indiquant la présence de mines, ce qui intensifie le sentiment sordide des lieux.
Néanmoins, précisons que les autorités locales se trouvent actuellement dans une phase de réhabilitation des infrastructures, en partenariat avec des initiatives privées. Ainsi, certains amateurs de VTT ont déjà créé un parcours de descente de montagne pour en faire vivre le patrimoine du mont Trebevic, ce qui permet de profiter de l’ambiance unique d’une forêt dense et touffue qui a fait la renommée de ce site rare aux portes de la ville la plus peuplée du pays.
La cascade Pliva
Située en plein cœur de la ville de Jajce, la cascade Pliva qui mesure 22 mètres de hauteur est un incontournable que nous ne pouvions pas manquer, considérée comme une des plus belles merveilles naturelles du pays.
En nous approchant du vieux centre, nous nous présentons sur une sorte de niveau supérieur afin d’obtenir une vue dégagée sur la cascade formée il y a plus de 50 000 ans, derrière laquelle émerge la ville.
Dans une sonorisation tonitruante, nous assistons en contrebas, au déversement de plusieurs milliers de litres d’eau à la minute.
Outre l’enivrement visuel qu’elle propose, la cascade inscrite sur la liste indicative de l’UNESCO est la seule au monde à être située dans un centre-ville.
En descendant toute une série d’escaliers pour rejoindre une plateforme au plus près de la chute, nous prenons conscience de la beauté des lieux. Créant un estuaire à l’endroit où la rivière Pliva se jette dans la rivière Vrbas, le site est entouré d’une verdure luxuriante.
À une distance de 5 kilomètres de la ville, les eaux de deux lacs : « les lacs de Pliva » sont utilisés comme ressource hydroélectrique essentielle au secteur. Des moulins à eau, appelés : « Mlinčići » constituent une autre attraction entre les deux lacs.
En plus de nombreux sports nautiques pouvant être pratiqués, la pêche est très populaire sur la rivière Pliva et ses lacs, du fait de la présence de 26 espèces de poissons. En août, la ville attire des foules importantes pour assister à un championnat unique de sauts de falaise.
Forteresse de Stolac
Dans la ville de Stolac, la forteresse éponyme se dresse dans le Sud du pays et surplombe cette petite bourgade de moins de 4000 habitants, traversée par la rivière Bregava, un affluent gauche de la Neretva.
Inscrite sur la liste des monuments nationaux, la forteresse, fondée par l’empereur Constentin au Ve siècle, se trouve sur un éperon rocheux. Admirablement conservée, après avoir subi plusieurs rénovations, elle est constituée de plusieurs tours et de murs apparents.
Occupée successivement par les Slaves, les Illyriens, les Romains, les Bogomiles, la forteresse comptait au XVIIe siècle près de 12 tours, faisant de la ville, la municipalité la mieux protégée du pays.
De la forteresse pouvant être rejointe par une petite route, la nature luxuriante se dévoile et permet aux visiteurs de découvrir que les murs de ce colosse aux pieds d’argile se dégradent ; les pierres de loin qui paraissaient lisses sont en réalité usées par le temps et ce fort si vaillant semble subir difficilement les affres du temps qui passe.
Dans les environs de la ville, il est possible de visiter une autre forteresse à Vidoska et un site archéologique de la communauté illyrienne à Osanici. Près de 1500 tombes ont été répertoriées dans les environs, dont les plus connues sont regroupées dans les nécropoles de Radmilja et de Boljuni.
Medjugorie
Situé dans le centre du pays et peuplée de 2306 habitants, Medjugorie est surtout connue pour être un centre de pèlerinage catholique important.
En 1981, la « Vierge Marie » est apparue à 6 croates d’Herzégovine et dès lors, ce miracle a entraîné la création d’un nombre important d’hôtels, qui accueillent plusieurs millions de pèlerins chaque année.
Si la ville comporte un beau petit centre fréquenté, c’est surtout l’église Saint-Jacques construite en 1969 et classée au titre des Monuments Nationaux qui attire les regards, puisqu’elle est le siège des pèlerinages.
L’église, qui est devancée par un autel représentant : « la Vierge Marie » face auquel les pèlerins adressent leur prière, est constituée de deux tours suivant un plan carré. Entre les tours se trouve une entrée à trois portes dans le tympan au-dessus de l’entrée centrale.
La nef de l’édifice est divisée en sept travées, elles-mêmes divisées par des piliers. L’intérieur sobre de l’église est illuminé par de nombreux vitraux qui se trouvent juste sous le plafond.
Sur la colline dominant la ville, se trouve une grande croix visible au loin. D’autres monuments liturgiques sont implantés sur l’autre colline du secteur : « la colline de Krizevac »
Sarajevo
Située dans le centre du pays, Sarajevo est le cœur économique, politique et culturel de la Bosnie-Herzégovine.
Peuplée de 405 000 habitants approximativement, Sarajevo est parfois appelée la « Jérusalem de l’Europe » car les quatre grandes religions monothéistes cohabitent ensemble, en harmonie.
Quand bien même la ville a subi une grande destruction durant la guerre de Bosnie et qu’elle en porte encore aujourd’hui les stigmates, au travers notamment des impacts de balles encore présents dans les murs, Sarajevo possède la croissance la plus rapide du pays.Désignée en 2019, ville créative de l’UNESCO pour placer la culture au centre de ses stratégies de développement, Sarajevo possède des trésors architecturaux, au cœur des Alpes dinariques. Elle est entourée de collines densément boisées et de cinq sommets, dont les plus élevés sont : le mont Treskavica qui atteint une altitude de 2088 mètres, Bjelašnica (2 067 mètres), Jahorina (1 913 mètres), Trebević (1 627 mètres) et Igman (1 502 mètres).
La rivière Miljacka traverse la ville d’Est en Ouest, avant de se jeter dans la rivière Bosna. La Miljacka, divise ainsi la vieille ville en deux parties et définit un tracé facile à suivre.
D’un point de vue cultuel, la ville comprend nombre d’édifices religieux. Parmi les plus connus, citons la nouvelle église orthodoxe serbe, la synagogue, la cathédrale catholique du Coeur de Jésus et la mosquée d’Ali Pacha regroupés au sein d’un même quartier.
L’architecture de Sarajevo est constituée d’un mélange parfait entre les inspirations ottomanes et austro-hongroises. La ville possède de nombreux théâtres dont le plus important est le théâtre national, constitué de blanc au travers d’une façade sobre. Se trouvant un peu plus dans l’ostentatoire, l’académie des beaux-arts rayonne avec son dôme surmonté d’une flèche perforant le ciel.
Le musée historique de Bosnie-Herzégovine, créé en 1945, rassemble environ 300 000 objets, couvrant toute l’histoire du pays. Il présente une exposition permanente sur la guerre de Bosnie s’étant déroulée dans la ville. Sarajevo abrite également le : « musée de littérature et d’art dramatique de Bosnie-Herzégovine », créé en 1961. Le : « musée de Sarajevo » quant à lui a été créé en 1949 et se compose de cinq ensembles : « le bezistan de Brusa, un marché couvert d’un dôme et construit en 1551, la Svrzina kuća, une maison, la maison Despić, les collections sur la période austro-hongroise de la ville et sur l’attentat de Sarajevo, et le musée juif de Bosnie-Herzégovine »
Nous nous rendons dans le musée du génocide et des crimes contre l’humanité, qui détaille au travers d’expositions et d’une scénographie poignante, la barbarie subie par les habitants de la ville.
Outre l’histoire du conflit présenté, le musée revient sur les massacres perpétrés sur une population dont les morts se sont comptés par dizaine de milliers.
A un moment, nous tombons sur des messages de paix accrochés sur les murs, juste à côté de la peluche d’un enfant étant tombé sous les balles.
Nous sortons du musée, horrifiés et tristes ; nous reprenons cependant nos esprits, afin de parcourir la nouvelle ville ; nous parvenons jusqu’à un petit parc dans lequel, quelques femmes arrondissent leur fin de mois en proposant à la vente, des biens matériels divers.
Nous rejoignons ensuite une rue fortement passante dont la frénésie se remarque à l’intérieur et à l’extérieur des commerces qui sont pris d’assaut par des habitants ayant une soif immense de consommer. Dans cette rue au-dessus de laquelle des drapeaux sont accrochées, un sigle : « I love Sarajevo » invite les touristes à se faire prendre en photo.
La place aux pigeons marque l’entrée dans la vieille ville ; elle comporte une belle fontaine en bois surplombée par un dôme, aux abords de laquelle, des milliers de volatiles convergent, donnant à l’ensemble, un mouvement de dynamisme perpétuel.
Dans les bars aux alentours, des hommes et des familles passent un moment convivial en buvant le café local servi dans un : « kahveni takum » qui comprend un plateau en cuivre, un pot džezva , un pot à sucre šećerluket une petite tasse appelée fildžani. C’est alors qu’un homme pour lequel nous ne parvenons pas à décider s’il s’agit d’une ivresse passagère ou d’un mal plus profond commence à les invectiver, avant d’être chassé gentiment par quelques restaurateurs.
En arrière-plan, la vieille ville se dévoile avec ses ruelles sinueuses aux pierres travaillées qui emplissent les murs des maisons ; le sol est constitué également de pierres, polies par le temps et les nombreux pas qui le foulent.
Nous sommes pris au nez par l’agréable odeur d’une pâtisserie en forme de cylindre cuisant sur une plaque et ne résistons pas à l’envie de la goûter.
Si la ville comporte plus de 200 mosquées : « Gazi Husrev-Beg » en est certainement la plus visitée. Constitué avec un minaret qui perce le ciel et constitué de pierres blanches apparente, elle possède une entrée aux motifs soignés dont les teintes tirent vers le bleu.
Conçu au XVe siècle, le marché principal de la vieille ville : « le marché Bascarsija » représente le secteur du centre le plus authentique. Au détour de petites ruelles qui portent le nom de l’artisanat qui s’y est développé, nombre de vendeurs proposent leurs produits dans une ambiance conviviale. Les échoppes débordent ainsi de souvenirs, de tapis et de vaisselles, mélangés ainsi dans une symbiose visuelle rare.
La rue : « Kazandzilu » n’est pas en reste, puisqu’en tant que rue des chaudronniers, elle permet comme son nom l’indique, d’assister au travail de ces artisans qui ont fait la renommée de la ville. En arpentant la rue, nous en croisons plusieurs d’entre eux, frappant avec force sur un morceau de métal, afin de lui donner la forme souhaitée.
En nous promenant et après avoir rencontré un homme vêtu d’un costume traditionnel, nous découvrons la trépidante vie bosniaque. Le mouvement est omniprésent. A chaque coin de rue, des gens parlent, jouent aux cartes, travaillent. Définitivement, le statique est un mot qui ne fait pas partie du vocabulaire des habitants.
Construit par les Austro-Hongrois dans le style néo-mauresque, Vijećnica, l’hôtel de ville de Sarajevo, illustre parfaitement la fusion entre l’orient et l’Occident. Situé à la périphérie de la ville, le bâtiment est un incontournable, tant pour son histoire que pour sa beauté. Et qui est capable de mettre en avant comme ils le méritent, les habitants de cette capitale attachants et sincères.
Conclusion
Ainsi, la fédération de Bosnie-et-Herzégovine s’est avérée être un pays surprenant et d’une richesse inégalée. Fortement intéressant, le pays a tout à offrir. Destination encore méconnue, elle permettra à coup sûr, pour un coût bien moins inférieur aux autres pays européens, de réussir ses vacances dans de relatives bonnes conditions.
La population est chaleureuse et accessible. Toujours à la disposition d’autrui pour un échange verbal ou un sourire. Les paysages sont exceptionnels et les villes, historiquement surprenantes.
Accessible à tout type de tourisme, la fédération-de-Bosnie-et-Herzégovine mérite ainsi une attention toute particulière car elle est bien en passe de devenir la prochaine destination qui deviendra à la mode.
Les Comores : les incontournables de l’île de Mohéli
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île de Mohéli, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Afin de rejoindre Mohéli, nous devons tout d’abord nous rendre à Grande Comore. Alors que nous nous trouvons toujours sur l’île d’Anjouan, nous parvenons à avoir l’autorisation exceptionnelle d’embarquer sur un Kwasa Kwasa, une sorte de barque prise par les locaux qui souhaitent naviguer entre les îles.
C’est ainsi que le matin de bonne heure, nous nous rendons au port qui se trouve dans la capitale de l’île d’Anjouan. Nous achetons nos billets. Une fois les gestes de sécurité effectués, nous achetons deux gros sachets afin de placer à l’intérieur nos sacs que nous positionnons sous nos pieds. L’embarcation est chargée à la limite maximale de ses capacités, entre les 17 passagers, les 2 pilotes et les bagages.
Les deux moteurs puissants de l’embarcation sont allumés en même temps et nous pouvons enfin voir les côtes de l’île d’Anjouan s’éloigner. Le trajet est mouvementé ; nous sommes ballotés continuellement et devons faire avec deux jeunes filles qui se trouvent sous nos pieds dans une position inconfortable, qui commencent après une heure de trajet à vomir leurs tripes. Nos regards tentent de ne pas fixer le liquide brunâtre qui sort de leur bouche, mais à la manière d’enfants à qui on demande de ne pas toucher une prise électrique et qui le font quand même, nous ne pouvons pas écarter notre vision qui finit par croiser ce que nous ne voulions pas croiser. Résultat, des nausées non pas provoquées par le trajet mais par ses conséquences.
Finalement, après deux heures et trente minutes de navigation au cours desquelles, nous avons été arrosés fréquemment, nous parvenons jusqu’aux côtes de Grande Comore, dans une eau bien plus agréable.
Pour nous rendre à Mohéli, de l’île de Grande Comore, nous choisissons de prendre un vol avec la compagnie Air Komor. Le vol dure moins d’une heure, décollage et atterrissage compris.
Après avoir récupéré nos billets et franchi les contrôles de sécurité, nous embarquons dans un petit avion, qui nous permet une fois dans les airs de bénéficier d’une vue globale sur l’île de Grande Comore. Le vol se déroule sans encombre et nous permet de bénéficier d’un service irréprochable, l’hôtesse circulant entre les passagers pour offrir une bouteille d’eau et un petit gâteau. Mais à peine le temps de nous installer, que l’atterrissage est annoncé, lorsque nous survolons les côtes sableuses de Mohéli qui se dessine sous nos pieds.
Fomboni (Mohéli)
Capitale de l’île de Mohéli, Fomboni, peuplée de 20 000 habitants, soit près d’un tiers de la population insulaire, se situe à proximité de l’aéroport Bandar Es Salam. En entrant dans la ville et en parcourant sa rue principale composée de bâtisses à un seul étage se succédant, nous nous rendons au marché qui se trouve non loin de la place principale composée d’une pharmacie, d’une banque et d’une poste.
Le marché de la ville est bien achalandé. Il comporte de nombreux stands, tenus principalement par des femmes vêtues aux couleurs locales. Les fruits peuplent majoritairement les étals, lesquels englobent également des vêtements ou des produits d’hygiènes du quotidien.
L’accueil au marché par les vendeuses est détendu. Le sourire prime et plusieurs femmes n’hésitent pas à entamer la conversation avec nous, semblant même surprise de nous trouver dans la ville, généralement exclue des circuits de visite traditionnels.
En traversant le marché, une belle plage mène à un petit port débouchant sur une jetée qui accueille un chantier naval désuet. Nous profitons de la brise marine et perdons nos regards vers l’horizon d’une mer bleu azur qui semble imperturbable.
La ville à l’ambiance placide comporte également une école primaire publique, un hôtel, un centre hospitalier, une station-service, une antenne permanente de l’Alliance française, un terrain de football, deux mosquées et quelques modestes boutiques et auberges.
La plage de Mbaisé (Mohéli)
Située sur la côte Nord, la plage de Mbaisé n’est pas en ce qui la concerne une plage touristique. Ici, point de sable fin, mais plutôt, des écorces des nombreux cocotiers qui échouent sur le sable, certaines tombant des arbres proches, d’autres étant charriées par l’Océan.
Longeant la plage, le petit village de Mbaisé constitué de petites maisons dont les murs en plaques de bois dénotent un côté archaïque rudimentaire. Alors que nous arpentons la plage, parsemée de petites embarcations traditionnelles, nous sommes rejoints par plusieurs enfants qui nous sourient. Si certains d’entre eux effectuent certains gestes pouvant être considérés comme…vulgaires, il n’en est rien et au travers de leur sourire, ils dévoilent leur positivité, accentuée par notre présence.
Niamachoua (Mohéli)
Nous arrivons à l’hôtel Vanilla Lodge, un petit hôtel situé bien en amont de la ville de Niamachoua, qui se trouve sur la côte Sud de l’île. Nous découvrons un site verdoyant, dans lequel, les propriétaires nous accueillent avec le sourire pour nous servir notre repas : une série de plats succulents préparés avec soin. Nous en profitons également pour découvrir l’hôtel, constitué de plusieurs chambres intégrées dans une sorte de jardin biologique, dont les fruits de la récolte sont utilisés par les hôteliers pour leurs clients.
Pour réserver une chambre au Vanilla Lodge, il vous suffit de contacter le 00269 356 34 88 ; le prix d’une chambre est d’environ 25 euros par nuitée.
Une fois rassasiés, nous reprenons la route et traversons cette petite ville de Niamachoua, qui ressemble à tant d’autres; néanmoins, nous ne nous attendons pas à découvrir une des plus belles plages du pays qui se situe aux abords du Laka lodge, l’hôtel le plus beau de l’île, dans lequel nous séjournons.
L’hôtel est intégré également dans un site verdoyant, mais avec les pieds dans l’eau ; il est constitué de plusieurs bungalows refaits à neuf, dont la vue donne directement sur la mer. Les habitations entourent un bâtiment central qui englobe la réception, le bar et le restaurant. L’hôtel comporte également un centre de plongée et peut organiser de nombreuses excursions en voiture ou en bateau.
Réserver une chambre au Laka Lodge : il vous suffit de joindre le 00269 772 60 38 ; la nuitée coûte entre 80 et 169 euros, en fonction du type de chambre. Vous pouvez vous rendre également sur le site de l’hôtel : https://www.lakalodge.com/
Après avoir posé nos affaires, nous faisons connaissance avec la plage paradisiaque qui se trouve aux pieds de notre bungalow, un véritable paradis tropical à la diversité de la faune et de la flore très abondante.
Immédiatement, nous nous prélassons sur un sable blanc, d’une finesse absolue, sable sur lequel, nous n’avons qu’à tendre nos bras pour ramasser des coquillages d’une beauté exceptionnelle. Le soleil qui caresse nos peaux ne nous empêche pas de découvrir les alentours à la végétation surprenante, une sorte de bout du monde tel que nous l’escomptons dans nos rêves les plus fous.
Au loin, les ilots qui se dévoilent cassent la monotonie d’une mer sans vague, une mer d’huile qui attire à la sérénité, partagée par des couleurs vives associées généralement au farniente.
Dans la soirée, alors que la lune profite des premières heures du crépuscule, nous sommes rejoints sur la plage par une vingtaine de femmes du village, vêtues de leurs habits traditionnels.
Elles se placent avec en arrière fond le spectre d’un décor onirique, sur le bord de plage et commencent à entonner des chants locaux, dont les notes résonnent comme des instruments de musique.
Subjugués, nous les écoutons patiemment, durant de longues minutes qui s’écoulent à la vitesse de secondes. La nuit qui tombe les remplace par d’autres villageois, qui se livrent à présent à une danse endiablée, constituée de positions statiques alternant avec des mouvements brusques et dynamiques. Durant le spectacle, un villageois qui a un peu trop bu, est écarté, mais le vieil homme qui possède des airs d’un personnage ubuesque créé par Hergé revient à la charge, donnant une touche d’humour non négligeable à la scène.
La balade en bateau dans le parc marin(Mohéli)
Protégeant les eaux du canal du Mozambique situées le long de la côte sud de l’île de Mohéli près de la commune de Nioumachoua, le parc de Mohéli est un des deux parcs du pays, placé sous le contrôle du gouvernement, mais géré par les associations locales.
Lorsque l’hôtel Laka Lodge nous enjoint à rejoindre la plage sur laquelle sont stationnés, deux bateaux comprenant chacun deux gros moteurs, nous nous dépêchons pour être sûrs d’être placés au-devant des embarcations.
Le capitaine et son copilote font vrombir les moteurs et les bateaux, en parallèle commencent à s’engouffrer dans le parc. Progressivement, nous quittons la zone de corail marquée par une profondeur d’eau peu haute pour rejoindre la haute mer qui dévoile un bleu sombre inquiétant. Mais fort heureusement, toutes les conditions de sécurité sont réunies pour nous assurer une promenade en toute quiétude. Et ce même lorsque les deux bateaux se lancent dans une sorte de petite course dans laquelle notre embarcation sort perdante.
La guide qui nous accompagne, une jeune Française de 22 ans, téméraire et courageuse pour avoir quitté sa France natale pour se retrouver seule sur cet île paradisiaque nous annonce que nous allons faire un arrêt sur une des îles.
Alors que les bateaux sont dirigés manuellement par le biais des copilotes n’ayant pas hésité à se jeter à l’eau, nous posons un pied sur la terre ferme et découvrons une île encore plus paradisiaque que Mohéli qui nous fait face.
Le crissement de nos pas sur le sable blanc, le bruit de la mer, les palmiers et la végétation dense qui nous entoure…nous n’avons qu’une envie : être abandonnés, tels que nous sommes…ici…sur cette terre du bout du monde.
Nous en faisons le tour et apercevons au loin, d’autres îles, semblant encore plus mystérieuses, plus attractives, mais après quelques photos avec des locaux qui jouent le jeu de la pose, il est l’heure de repartir.
Chaque île possède ses propres spécificités. Si certaines d’entre elles sont adaptées à la bronzette et au farniente, d’autres sont un véritable trésor pour la découverte d’espèces uniques, le parc comptant près de 500 espèces de plantes, 21 espèces d’oiseaux et neuf espèces de reptiles.
Dans l’îlot de Mchaco, dans la partie Est du parc, niche une colonie qui comprend plusieurs milliers de Noddi brun mais aussi des sternes fuligineuses, des fous à pieds rouges et des fous masqués. Le parc en lui-même comporte quelques espèces endémiques les plus menacées sur Terre.
Et c’est avec ces explications de la guide, que nous retournons à Niamachoua, sous un coucher de soleil magnifique qui ne laisse que de la place à l’émerveillement.
L’arrivée à Mohéli par bateau de pêcheurs
Étant donné que nous souhaitons assister à la ponte des tortues de mer, nous décidons de retourner sur l’île de Mohéli. Néanmoins, nous voulons tenter un autre moyen de transport et éviter de devoir effectuer deux heures de route depuis l’aéroport de l’île pour rejoindre Niamachoua qui se trouve à l’extrême Sud de Mohéli.
Nous nous rendons ainsi à Chindini, sur l’île de Grande Comore afin de prendre une embarcation de pêcheurs et d’effectuer cette traversée à la locale, une traversée empruntée seulement par des locaux et quelques touristes.
A Chindini, après avoir présenté nos passeports et payé la somme de 20 euros par passager, nous sommes conviés à monter sur une barque comprenant un seul moteur.
Malheureusement, nous commettons l’erreur de ne pas demander de gilets de sauvetage et mal nous en prend. Immédiatement, après avoir navigué quelques minutes, des vagues importantes commencent à se former, à un croisement marin assez compliqué. Le capitaine n’y prête pas attention, ce qui nous rassure un peu. Mais cette conceptualisation morale disparaît lorsque des vagues de plusieurs mètres se forment. Nous nous trouvons alors au cœur de l’Océan, en plein centre entre Grande Comore et de Mohéli, dont nous voyons concomitamment les côtes. Mais remués et ballotés violemment, avec nos fesses et nos dos qui s’écrasent contre les parois de la barque dont nous apercevons tous les défauts, nous ne parvenons pas à garder le sourire. Surtout lorsque des centaines de poissons volants profitent des vagues pour se projeter en avant en nous demandant ce que nous sommes venus faire dans cette galère.
Le capitaine, dans un calme stoïque commence à douter ; il s’allume cigarette sur cigarette et nous en sommes au stade d’imaginer sur le bateau, les éléments à récupérer si naufrage il y avait. En gros, quelques morceaux de bois qui ne nous serviraient pas à grand-chose, le vent soufflant vers le large en direction des côtes du Mozambique.
Fort heureusement, après quelques soubresauts dangereux, en entrant dans les eaux de Mohéli, après deux heures de navigation, l’Océan se calme et nous pouvons profiter de la beauté du parc marin, avant de parvenir jusqu’à la plage paradisiaque de Niamachoua.
La plongée sous-marine dans le parc marin(Mohéli)
Afin de pouvoir découvrir le parc marin en profondeur, dans son sens propre et figuré, nous décidons d’effectuer une plongée, avec le centre de plongée de l’hôtel Laka Lodge.
Il est possible également de réserver une plongée avec Ibou, un jeune homme dynamique qui possède un centre qui lui est propre.
Pour réserver une plongée avec Ibou, il vous suffit de le contacter au 00269 373 73 37
Mais en l’instant, nous rejoignons la monitrice de plongée qui travaille au Laka Lodge sur la plage de Niamachoua, afin de revêtir notre combinaison. Une fois la tenue vestimentaire adaptée enfilée, nous pouvons embarquer afin de nous diriger vers un secteur du parc marin, considéré par la guide comme un bon spot.
Arrivés sur place, nous plaçons sur nos dos, les bouteilles de plongées et pouvons après quelques explications rapides, sauter dans l’eau.
Dès les premiers mètres, le fond marin qui se dévoile nous en met plein la vue. Des poissons en grand nombre tournent autour de nous, dans une valse infinie. Malheureusement, en ce jour, le courant marin est si fort qu’en quelques secondes, il nous éloigne du spot sans que nous parvenions à lutter.
Le bateau nous emmène dans un autre endroit, dans lequel nous pouvons enfin descendre dans les profondeurs de l’océan. En quelques instants, outre des fonds exceptionnels, composés de rochers et de coraux, nous croisons plusieurs raies, une tortue ainsi qu’un requin, qui nous frôle sans s’intéresser à nous.
Le sentiment qui nous domine est une ode à la liberté ; nous avons l’impression d’être seuls au monde, mais paradoxalement, jamais nous ne nous sentons esseulés. Le paradoxe ultime permis par l’océan.
Itsamia(Mohéli)
Immédiatement après la plongée, le capitaine décide de nous emmener à Itsamia, pour assister à un spectacle unique au monde : la ponte des tortues marines, qui choisissent cette plage de l’extrême Est de l’île, pour venir pondre, protégées par les membres du village, qui lutte ainsi contre les braconniers qui ont décimé les différentes tortues sur les autres plages de l’Océan Indien.
Normalement, la plage d’Itsamia se rejoint en effectuant le grand tour de l’île, par sa côté Nord, soit un périple de 3 heures en voiture depuis Niamachoua, mais le site peut se rejoindre en une heure en partant en bateau de l’hôtel Laka Lodge.
Alors que nous nous trouvons sur le bateau, nous pouvons profiter pleinement du parc marin dont nous apercevons les ilots qui émergent tels des pics acérés dressés vers le ciel et c’est avec un coucher de soleil magnifique que nous arrivons à Itsamia.
Sur place, alors que nous poussons la barque sur le sable, nous rejoignons le petit village du même nom, afin de patienter et d’attendre la nuit tombante, car comme un des membres de la communauté nous explique, les tortues pondent la nuit, lorsque la mer est haute. Néanmoins, en ce jour de visite, la marée place la mer dans des conditions idéales pour permettre aux tortues de venir pondre dès le début de la nuit, ce qui nous évite de devoir patienter des heures pour assister à ce spectacle.
Nous faisons également connaissance avec : « la force » le surnom donné à un guide qui nous prend en main et nous présente les bungalows communautaires que le village a créés afin de permettre aux touristes d’assister à la ponte des tortues.
Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 358 77 49. Le prix d’une nuit est de 20 euros. A ce prix, il convient de rajouter une trentaine d’euros supplémentaire pour assister à la ponte des tortues.
Alors que la nuit est tombée, le guide d’Itsamia nous demande de le suivre afin de rejoindre la plage sur laquelle les tortues commencent à arriver. Progressivement, nos yeux s’habituent à la pénombre ; nos sens sont en éveil ; nous tentons de capter le moindre son, mais nous ne parvenons à entendre que le bruit des vagues. C’est alors, que sans savoir comment il fait, la force nous demande de nous concentrer ; à l’aide d’une lumière infrarouge, il nous dirige le regard vers une sorte de masse qui grimpe la petite pente créée par le sable ; il s’agit de notre première tortue.
Afin de nous prouver que les tortues ne supportent pas la lumière blanche, caractéristique des lampes générales, il en allume une ; immédiatement, la tortue fait demi-tour et retourne dans l’océan.
Il nous emmène un peu plus loin et repère toujours dans le noir, une autre tortue que nous suivons discrètement jusqu’à un gros trou dans lequel elle commence à creuser.
Une fois installée confortablement, elle pond ; nous assistons à ce spectacle, émerveillés ; de son appareil reproducteur, les œufs sortent deux par deux et commencent à remplir le petit trou creusé auparavant.
A ses côtés, une, puis une autre, puis des dizaines de tortues rejoignent chacune leur tour, des trous dans lesquels elles s’engouffrent, puis pondent. Le guide, exceptionnellement allume la lumière blanche afin que nous puissions assister en réel à ce moment phare de la vie.
Le naufrage
Toujours sur la plage d’Itsamia, après 30 minutes…et le dernier œuf pondu, la tortue que nous suivons depuis le début commence à l’aide de ses nageoires, à recouvrir les œufs de sable, avant de remonter hors du trou, difficilement, et de rejoindre l’Océan, disparaissant dans la nuit noire.
Galvanisés, nous saluons notre guide et retournons à notre embarcation. Mais avant de parvenir à rejoindre l’Océan, le vent s’étant levé brusquement, plusieurs vagues scélérates remplissent le bateau, recouvrant toutes nos affaires du liquide salée. Fort heureusement, le sac contenant la caméra a été entouré d’un sac plastique, qui quand bien même n’étant pas hermétique freine la progression de l’eau. En quelques instants, les vagues se succèdent et projettent toutes les autres affaires hors de l’embarcation, tout en la poussant violemment comme un morceau de polystyrène sur le capitaine qui tentait de sauver le peu d’affaires pouvant l’être.
C’est alors qu’une énième vague projette le bateau sur ses jambes qui se font écraser, en même temps que les dernières affaires qui sont expulsées sur la plage.
Le capitaine hors de danger, ses collaborateurs parviennent miraculeusement à réunir toutes les affaires emportées par les flots et fort heureusement, poussées sur le sable : vêtements, chaussures, affaires de plongées…et alors qu’ils extraient les moteurs pour éviter qu’ils se noient, nous sentons grouiller sous nos pieds, des mouvements dont nous ne soupçonnons pas la provenance.
Un peu partout sur la plage, au milieu du chaos, des centaines de naissances de bébés tortues amoindrissent notre effarement, les bébés perdus par cette prise à la vie, tourbillonnant en effectuant des mouvements erratiques et désordonnés. Et alors que le désespoir nous avait gagné, que nos affaires trempées nous avaient laissé le goût amer d’une soirée qui avait merveilleusement bien commencée, nous nous abandonnons à ce spectacle unique qui nous marquera à jamais.
Faire une randonnée dans la forêt primaire (Mohéli)
Alors que nous circulons sur une route traversant un paysage verdoyant, nous faisons une halte afin de découvrir une partie de cette forêt qui nous accompagne depuis notre arrivée sur l’île et au cœur de laquelle, nous avons successivement aperçu des côtes sublimes, des champs de palmiers et des villages accueillants.
Sur le chemin, nous effectuons une halte aux abords d’une rivière et alors que des villageois nous rejoignent et nous saluent, nous entrons dans la forêt pour une petite randonnée, accompagnés par un guide local qui, impatient de faire notre connaissance, nous présente le monde dans lequel il vit.
Sur un chemin de terre, nous pénétrons ce paysage touffu et authentique, dérangés par les nombreux moustiques qui tentent de percer notre peau afin de se nourrir de notre sang frais et gorgé de sucre.
Nous longeons la rivière et patiemment, le guide nous explique les spécificités de ces plantes dont nombre d’entre elles sont endémiques. A une intersection, nous faisons la connaissance d’une villageoise qui se repose ainsi que d’un jeune homme qui à l’aide d’un bâton de bois planté dans le sol, ouvre des noix de coco, qu’il récolte afin de les vendre au marché de la ville.
La cascade de Ouallah 2 (Mohéli)
Alors que la plage de Ouallah 2 au travers de son sable fin et de son eau turquoise est un des plus beaux sites de l’île, ce petit village situé dans l’Est de Mohéli possède un autre trésor : la cascade Ouallah 2, qui s’étend sur plusieurs niveaux.
Aux abords de la plage, il est possible de réserver des chambres dans la construction communautaire des villageois qui tentent eux-aussi de profiter de la manne touristique de l’île.
Réserver une chambre dans un bungalow communautaire : il vous suffit de contacter le 00269 327 09 97. Le prix d’une nuit est de 20 euros.
Lorsque notre véhicule nous conduit aux abords d’une vieille distillerie, nous quittons le chauffeur qui en profite pour laver son véhicule dans l’eau de la rivière que nous longeons, pieds nus afin de ne pas nous mouiller.
Nous traversons un champ dans lequel sont cultivés des cocotiers et faisons la connaissance avec un agriculteur qui l’ensemence pour préparer les prochaines récoltes. Nous retournons dans la rivière quittée auparavant et parcourons une centaine de mètres entre les cailloux pour parvenir finalement jusqu’à la cascade qui nous fait face.
Dans un vrombissement ahurissant, l’eau s’écoule après s’être projetée sur plusieurs anfractuosités et laisse émerger dans l’air ambiant lourd d’humidité, quelques embruns rafraîchissant.
Les chauve-souris Livingstone (Mohéli)
La Roussette de Livingstone (Pteropus livinstonii ) est une espèce de chauve-souris du genre Pteropus. Elle fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde et se trouve sur l’île de Mohéli, aux abords de la ville de Ouallah 2. Ayant une envergure de ses ailes de 1,40 mètres, elle est endémique à l’île et vit dans la forêt tropicale humide.
Pour la rejoindre, il convient d’effectuer une randonnée approximative d’une heure. Après le suivi d’un chemin de terre, accompagnés par un guide, les chauves-souris se dévoilent dans les cimes des arbres Ficus esperata, Girostpula comoriensis, Gambeya spp., Ficus lutea et Nuxia pseudodentata. Regroupés en une sorte de grappe composée de dizaines de membres, les animaux qui volent de nuit se reposent lorsque le soleil est au zénith. Dérangées par le bruit, elles se réveillent subitement, tournent autour de leur habitat avant de se poser à nouveau et d’attendre la luminosité parfaite pour se livrer à leur activité préférée : la chasse.
Conclusion
L’île de Mohéli s’est avérée être une véritable île paradisiaque, possédant une identité propre. Si les infrastructures de conduite sont peu développées, elles permettent néanmoins de circuler autour de l’île pour rejoindre des sites exceptionnels.
A Mohéli, si l’activité phare reste le balnéaire avec des plages de sable blanc et une eau turquoise, la nature de l’île est si sauvage, que des randonnées permettent d’avoir accès à des trésors préservés.
En outre, l’activité permettant de vivre une ponte de tortues est unique et garantie à coup sûr, la réussite de son séjour.
Les Comores : les incontournables de l’île d’Anjouan
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île d’Anjouan, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Pour rejoindre l’île d’Anjouan, la liaison aérienne avec Mohéli reste le meilleur moyen accessible d’un point de vue pécuniaire et qui amène un confort permettant de découvrir les côtes escarpées de cette île.
A l’aéroport, après un contrôle rapide de nos bagages à main, nous sommes autorisés à monter dans le même avion qui nous avait conduit à Mohéli. Le décollage se passe sans encombre et après quelques minutes, l’hôtesse nous indique, au travers de sa voix sensuelle qui se propage dans les haut-parleurs, que la descente est engagée.
Sous nos pieds, l’île volcanique d’Anjouan, qui dévoile ses reliefs marqués, île que nous rejoignons par l’intermédiaire du tarmac que nous foulons. Un test PCR plus tard, nous sommes accueillis en chansons et en musique par un groupe de chanteuses locales, qui nous place dans les meilleures conditions pour commencer notre découverte.
Capitale de l’île d’Anjouan en remplacement de Domoni, Mutsamudu fondée en 1482, est la deuxième ville la plus importante des Comores, peuplée de 30 000 habitants. La ville possède le seul port en eau profonde du pays et comprend l’aéroport situé à Ouani.
Après avoir déposé nos affaires dans l’hôtel Papillon, nous pouvons rejoindre la médina de la ville, constitué constituée de ruelles étroites et parfois couvertes qui serpentent autour des dix-sept mosquées.
Réserver une chambre à l’hôtel Papillon : il vous suffit de contacter le 00269 771 17 06.
En arpentant les rues de la médina, nous croisons nombre de petits artisans qui nous accueillent avec le sourire. Nous faisons également connaissance avec la population locale, dont nombre d’enfants qui nous abreuvent de questions.
Le portail Foukoujou et le palais d’Ujumbé, en pleine rénovation dévoilent un peu plus les qualités architecturales de la ville, parfaitement intégréesdans un décor urbain plongeant le visiteur dans les fastes d’antan.
A chaque croisement de rue, des regroupements d’hommes qui jouent ensemble à la pétanque ou à des jeux de société ; dans une ambiance bon enfant, ils tentent de gagner et n’hésitent pas à donner de la voix pour faire valoir leurs droits. Mais comme toujours en Afrique, il n’y a aucune animosité lors de ces montées de ton.
Nous rejoignons ensuite la citadelle, après avoir dépassé le marché couvert de la ville, dans lequel des dizaines de vendeurs et de vendeuses proposent des produits divers et variés.
Lorsque nous arrivons aux abords de la citadelle, avec la tour carrée du vieux donjon qui domine les murs en basalte, construite en pierres dures, nous bénéficions sur la ville d’un panorama à couper le souffle. En entrant dans la citadelle après avoir payé un ticket de l’ordre de quelques euros, nous sommes surpris de découvrir un spectacle de danses traditionnelles. Grâce aux percussions endiablées de musiciens talentueux, la troupe composée d’hommes et de femmes se dandinent avec la puissance pour maître mot de leur représentation.
Nous assistons ensuite au concert solo d’un jeune homme véritablement charmant.
Nous finissons la visite en assistant à un magnifique coucher de soleil, dont les derniers rayons parviennent à pénétrer les lucarnes derrière lesquelles sont placés des canons, objectifs pointés vers l’horizon.
Un autre hôtel dans la ville permet d’accueillir les visiteurs : l’hôtel le Jasmin, qui possède une magnifique devanture intégrée dans un petit jardin verdoyant.
Réserver une chambre à l’hôtel Le Jasmin : il vous suffit de contacter le 00269 771 00 79.
La cuvette de Tsembéhou (Anjouan)
Au cœur de l’île, les paysages montagneux se succèdent au fur et à mesure que nous longeons de hauts ravins, qui accentuent leur profondeur aux abords de la ville de Tsembéhou. Nous ne résistons pas à l’appel du vide qui se trouve sous nos pieds et parvenons sur le bord de la route, à trouver une petite place d’arrêt factuelle. Face à nous, sur une route récente, dont les abords sont entretenus et fleuris par les villageois de la ville, une arche naturelle constituée par des végétaux qui se rejoignent en une sorte de pont.
Nous nous rendons ensuite à l’hôtel : » Le Bleché » afin que nos compagnons de route qui y séjournent puissent y poser leurs affaires.
Réserver une chambre à l’hôtel Le Bleché, un des plus beaux de l’île : il vous suffit de contacter le 00269 771 66 07 ; le prix d’une chambre est d’environ 40 euros par nuitée.
Au milieu de la végétation fournie, une montagne émerge au travers de sa grandeur et semble toucher le ciel. Au loin, il est possible, au milieu des forêts verdoyantes, de découvrir plusieurs champs dans lesquels s’affairent des agriculteurs, qui de notre emplacement grouillent à la manière de fourmis.
En continuant sur la route, un autre point de vue nous permet concomitamment de découvrir les limites de l’île marquées par la présence du bleu azur de l’Océan qui l’entoure et de la forêt primaire impénétrable recouverte par de larges nuages.
La cascade de Tratengua (Anjouan)
Aux abords d’une rivière dans laquelle s’affairent des dizaines de femmes dans leurs habits colorés, à nettoyer les vêtements de la famille, un petit pont nous permet de découvrir un paysage semblant tout droit sorti de la jungle : une petite rivière s’écoule, calmement, entourée par des bananiers dont la récolte proche en a dénudé les socles.
Nous avons la chance d’être accompagnés de Saindou Combo, un guide exceptionnel, qui possède un savoir étendu. Ancien professeur, son visage toujours souriant est un véritable appel à la découverte.
Pour contacter Saindou Combo, le guide, n’hésitez pas à appeler le : 00269 331 53 23.
Nous sommes également accompagnés de Nadhuf, l’ancien directeur de l’office de tourisme de l’île, qui peut organiser des voyages uniques hors des sentiers battus.
Pour contacter Nadhuf, n’hésitez pas à composer le : 00269 436 10 15.
De l’autre côté du pont, le paysage change radicalement. Les tréfonds du sol provoquent en nous un léger vrombissement vertigineux, surtout lorsqu’un point noir émerge au milieu de l’écume provoquée par la chute abrupte de l’eau de la rivière aperçue auparavant qui dévoile un côté insoupçonné.
Après le point, un autre apparaît et en concentrant nos regards, nous parvenons à distinguer des ramasseurs de sable qui toute la journée, plongent afin de récupérer le précieux matériel qui servira à construire les routes de l’île.
La cascade de Wongoni (Anjouan)
Dans le Sud Est de l’île d’Anjouan, la cascade de Wongoni s’aperçoit de la route ; l’eau d’une force puissante s’écoule dans un rideau que l’on soupçonne infini. Mais la particularité du site est un petit canal construit par les habitants, qui permet de scinder l’eau de la rivière en deux et de lui donner au travers de ce passage étroit, un calme permettant à tous d’en exploiter la richesse.
Ainsi, deux femmes lavent leur linge en le frottant avec une savonnette, tandis qu’une troisième profite des bienfaits de son écoulement pour l’utiliser comme un spa naturel.
Sur les rebords qui donnent sur le vide, nous faisons connaissance avec un rappeur qui s’adonne à son art. Avec en arrière-plan, la cascade de Wongoni, la scène irréelle semble tout droit sortie d’un clip musical, le son en moins, le pauvre chanteur ne possédant pas la voix permettant de rivaliser en intensité avec la force de la nature qui s’évertue à faire cracher sa mélodie bruyante sans interruption.
La cascade se prolonge vers la mer et crée une deuxième chute d’eau tout aussi impressionnante que la première.
Les plantations d’Ylang Ylang (Anjouan)
Arbre de la famille des Annonacées, originaire d’Asie du Sud-Est, l’Ylang-Ylang est cultivé pour ses fleurs dont on extrait par distillation une huile essentielle très utilisée en parfumerie. L’arbre au feuillage persistant peut atteindre dans son milieu naturel près de 25 mètres.
Premier pays exportateur au monde, les Comores ont fait de cette culture, l’apanage de leur savoir-faire ; ainsi, les plantations sur les différentes îles ne manquent pas et c’est tout naturellement, que sur le bord de la route, nous faisons un arrêt lorsque nous apercevons une petite cabane en bois dans laquelle, deux femmes proposent à la vente, des feuilles de cet or vert.
Nous sommes accueillis par un vieil homme, petit couvre-chef local sur la tête, qui nous fait visiter sa petite plantation, dans laquelle, il cultive nombre de fruits, dont la fameuse Ylang Ylang.
En arrivant sur le site, verdoyant, nous dépassons plusieurs petites maisons qui accueillent des membres de sa famille, dont une toute petite fille au visage angélique. L’homme nous enjoint à pénétrer dans la plantation et après avoir dépassés plusieurs bananiers et manguiers, nous parvenons jusqu’à des centaines de petits arbustes de l’ordre de quelques centimètres, semblant construire sur le sol un tapis végétal. L’homme s’agenouille et extrait des petits plans de pots en plastique noir et les plante dans le sol, avant de les arroser. Malheureusement, en effectuant un mouvement brusque, il commence à manquer d’air. Nous apprenons à ce moment, qu’il est asthmatique. Sa crise s’intensifie, jusqu’à ce qu’il inhale son médicament. Nous lui portons assistance et passons quelques instants en sa compagnie, jusqu’à ce qu’il aille mieux. Sa crise passant, il nous accompagne à notre véhicule. Pour le remercier de sa gentillesse, nous nous cotisons pour lui donner un peu d’argent afin d’acquérir un autre inhalateur, celui qu’il utilisait étant presque vide.
Domoni (Anjouan)
Au Sud-Est, la ville de Domoni peuplée de 19 000 habitants se dévoile au travers de sa porte royale, dont il ne subsiste qu’un pan de mur. Nous garons notre véhicule devant le mausolée d’Ahmed Abdallah Abderemane, que nous avons la chance de pouvoir visiter.
Ce bâtiment accueille l’ancien président du pays, qui a contribué grandement à son indépendance, comprend plusieurs salles de prières, protégées par des portes en bois massif ; pour rejoindre le mausolée, tout de marbre constitué, il est nécessaire de se rendre à l’étage supérieur, afin de pouvoir bénéficier d’une vue étendue sur sa dernière demeure dans laquelle il repose avec son épouse.
En rejoignant l’extérieur, nous nous rendons à la mosquée de Chiraz, construite entre le XIVe et XVIe siècle, qui a la particularité de posséder deux mihrabs, bâtis sur le plan des mosquées iraniennes, l’un de 38,5 mètres de hauteur, le second de 25 mètres. La ville comprend également plusieurs tombeaux chiraziens.
Après avoir sympathisé avec plusieurs hommes, dont un érudit âgé d’une soixantaine d’années, nous nous rendons dans la médina et pouvons découvrir les remparts de la ville, Domoni ayant la particularité d’avoir été dès le XVe siècle, un centre d’échanges avec l’Afrique et l’Orient, et plus tard un mouillage des navires à voile européens allant aux Indes. De fait, en tant qu’ancienne capitale de l’île avant le transfert de cette compétence administrative à Mutsamudu en 1792, les remparts dont il reste des parties entières utilisées en réhabilitation de l’infrastructure urbaine, étaient nécessaires pour assurer la fonction protectrice de la municipalité, riche de palais royaux du XIIIe siècle, dispersés dans la ville : Darini-mwa-dari, U’jumbé, Singani, Toyifa.
La vieille ville est ainsi divisée en trois quartiers historiques : « Maweni », « Momoni » et « Haryamouji », ce dernier secteur englobant la médina dans laquelle nous entrons. Nous faisons ainsi la connaissance de deux artisanes qui s’évertuent à coudre des habits traditionnels.
Un peu plus loin, après la rencontre avec plusieurs enfants, dont une jeune fille à la beauté future évidente, un gros rocher attise notre curiosité, curiosité renforcée lorsque les guides qui nous accompagnent nous en vantent les origines météoritiques.
En arrivant sur le front de mer, nous sommes accueillis par des pêcheurs qui tentent d’écouler leur prise de la journée, dans une ambiance bon enfant.
Sur la plage qui se situe en contrebas, plusieurs personnes profitent d’un panorama somptueux en effectuant des tâches du quotidien. Un homme assis dans l’eau arrose le peu de cheveux qu’il lui reste, alors que deux autres tentent de frotter leurs chemises. Dans l’eau, plusieurs enfants lancent ce qui semble être un fil de canne à pêche, en parvenant à attraper devant nous, un poisson.
La randonnée au lac Dzialandzé (Anjouan)
Dans le cœur de l’île, le chauffeur après avoir emprunté une route nouvellement construite, nous arrête sur le bas-côté. Un petit chemin nous permet d’accéder au lac Dzialandzé, qui se rejoint après une marche de 20 minutes.
Dès notre entrée sur le site, nous croisons un agriculteur qui revient des champs, avec sur la tête un gros fagot de feuilles ; il nous salue et nous le laissons passer avant de continuer notre avancée sur la piste qui se présente devant nous et qui nous permet de découvrir un paysage exceptionnellement sauvage et verdoyant, avec au loin, les contrées vallonnées de l’île.
Lorsque nous parvenons jusqu’au sommet, nous payons un droit d’entrée de quelques euros, droit d’entrée utilisé par les villageois qui se sont érigés en collectif de défense du site, afin de l’entretenir.
Une descente plus loin, nous parvenons jusqu’à un lac magnifique dont le reflet des arbres prolonge son côté majestueux.
Alors que nous prenons grand plaisir à nous plonger dans les abimes de notre propre image renvoyée par l’eau à la manière d’un miroir, quelques canards viennent troubler la quiétude des lieux, pour notre plus grand plaisir.
La cascade Lingoni (Anjouan)
Avant d’arriver sur la plage de Moya, nous effectuons un petit arrêt sur le site de la cascade Lingoni qui se situe dans un secteur fleuri, agrémenté de nombreux arbres. Sur le bas-côté de la route, une sorte de petit parc dans lequel nous prenons notre temps pour découvrir une végétation surprenante. Une petite route nous conduit jusqu’à un portail fermé, mais sur les côtés, une ouverture nous permet d’admirer au loin cette cascade unique, dont la puissance de la chute est utilisée pour produire de l’électricité.
Avec sa dizaine de mètres de hauteur, la cascade est une des plus hautes de l’île et subséquemment, de l’archipel. A ses pieds, une centrale hydroélectrique, qui démontre à quel point, le pays utilise ses richesses pour améliorer la vie de ses habitants qui profite ainsi d’une électricité locale sans pollution. Si la cascade n’est pas ouverte au public, il est cependant facile de la découvrir et d’en bénéficier d’une vue étendue sur son entièreté.
La plage de Moya (Anjouan)
Lorsque nous arrivons sur Moya, nous mangeons un plat local composé de poulpes et de coco, avec une vue splendide sur la mer, que nous rejoignons après avoir pris le temps de souffler un peu.
En descendant un petit escalier, la plage de Moya, plus belle plage de l’île se dévoile. A nos pieds, un gros rocher semblant perdu au milieu de cette plage de sable ocre, dont les vagues composent une mélodie symphonique nous berçant.
La plage entourée par de hautes falaises sur lesquelles trônent des cocotiers donnent au site un côté crique, intéressant. Dans une sorte de caverne, plusieurs jeunes écoutent de la musique ; ils sont rejoints par des amis et ensemble, ils se lancent dans une partie de foot endiablée. Sur des bateaux traditionnels posés dans le renfoncement de la plage, des locaux les regardent jouer.
C’est alors qu’une averse s’abat sur la plage qui se vide en quelques instants. Armés d’un morceau de carton perforés par les grosses gouttes de pluie qui s’abattent sur nous, nous rejoignons notre véhicule et assistons à un spectacle magnifique ; dans les rues, à la manière des processions indiennes, tous les enfants se rejoignent et profitent d’une douche naturelle, afin de partager un moment d’insouciance en totale fraternité.
La plage de Sima(Anjouan)
Dans le Nord sauvage de l’île, la plage de Sima, brille par son côté authentique. Au travers de son sable rouge, elle s’étend, placide dans un cadre enchanteur. La forêt sombre qui l’entoure accentue son ambiance sauvage, à la limite du mystérieux. Un léger vent parcourt nos corps, ce qui nous fait un bien fou.
Nous longeons le bord de plage jusqu’à arriver à une côte escarpée sur laquelle, les vagues se projettent violemment contre les rochers, laissant derrière elles une légère écume moussante. Il faut dire qu’après l’averse subie, l’Océan tente de recouvrer un calme apparent, tout en semblant ne pas parvenir à lutter contre un chaos indescriptible qui sommeille en ses profondeurs, un peu comme si l’accalmie naissante n’était qu’illusion.
Conclusion
L’île d’Anjouan, qui de l’avis de tous les habitants ressemble à Mayotte, est une île préservée et sauvage qui apporte chaque jour son lot de découvertes exceptionnelles. Durant plusieurs jours, nous avons été accueillis par des habitants généreux qui nous ont permis de vivre des moments magiques en leur compagnie.
L’île est ainsi réservée aux amateurs de randonnées et de nature luxuriante afin de se plonger en immersion dans les tréfonds d’une île qui saura apporter à tout visiteur, une adrénaline sans restriction.
Les Comores : les incontournables de Grande Comore
Au travers de cet article, nous vous présentons les incontournables de l’île de Grande Comore, dans l’archipel des Comores. Alors que nous exprimions le fort sentiment de nous rendre dans ce petit paradis de l’Océan Indien qui se situe à proximité de Madagascar et de l’île de la Réunion, possibilité nous a été donnée d’assister aux huitièmes assises du tourisme internationales qui ont marqué l’émergence médiatique de cet archipel, sur la scène internationale. Ainsi, durant plusieurs semaines, nous avons pu en visiter les trois îles, leurs nombreux trésors et découvrir la véritable quintessence de ce que l’Afrique avait de mieux à offrir.
Tout d’abord, avant de commencer à présenter les incontournables du pays, il faut posséder quelques notions historiques. Les Comores, dont le nom dérive du mot arabe : « qamar » signifiant : « lune », est à l’origine un archipel constitué de quatre îles : Grande Comore (Ngazidja), Anjouan (Ndzuwani), Mohéli (Mwali) et Mayotte (Maoré). Ancienne colonie française, le pays accède à l’indépendance en 1975, mais contre l’avis de la population globale, Mayotte, s’exprime différemment de ses consœurs et fait le choix du maintien de son statut français. Néanmoins, dans l’esprit des habitants de l’archipel, Mayotte est toujours considérée comme comorienne…et elle le restera, la symbiose des peuples ne pouvant pas être aliénée par des découpages politiques ou géographiques.
Notre histoire avec les Comores a débuté lors du salon international du tourisme de Paris en 2019, lorsqu’au détour de stands, nous faisons la connaissance de deux figures du tourisme de l’île : Marie Attoumane et Rachid Mohamed.
Marie Attoumane est la directrice nationale du tourisme et de l’hôtellerie. Femme distinguée et intelligente, elle parle posément et chacun de ses mots dénote une réflexion faîte dans le but de promouvoir le tourisme dans son pays, dont elle respire chaque spécificité pour les présenter au monde.
Rachid Mohamed, gabarit de sportif est quant à lui, le directeur de l’office national. Verbe fort et élocution facile, il dégage un côté rassurant et amical qui nous attire immédiatement. Capable de gérer plusieurs dossiers en même temps, il a l’air perpétuellement pressé.
En parlant avec Marie et Rachid et en les entendant présenter leur pays, la générosité de leur peuple, les trésors historiques qu’il possède, le côté authentique d’une des dernières contrées vierges de l’Océan Indien, nous n’avons qu’une hâte : nous y rendre.
Malheureusement et alors que nous avons prévu un départ dans la foulée du salon, le Covid frappe le monde et nous devons annuler notre séjour…ou du moins, le Covid annulant tous les vols internationaux, nous sommes contraints de le faire. Mais nous le savons déjà…ce n’est que partie remise.
Deux ans plus tard, au mois d’avril 2022, alors que les frontières commencent à nouveau à s’ouvrir, je reçois un appel de Marie Attoumane, qui m’annonce la tenue d’un évènement qui doit avoir lieu au mois de mai, un évènement unique dans l’histoire des Comores : les assises du tourisme équitable, qui regrouperont les grands noms du tourisme mondial : journalistes, tour-opérateurs et institutionnels qui se réuniront durant trois jours afin d’analyser les forces et les faiblesses du pays et proposer les solutions pour faire de la destination, un incontournable de l’Océan Indien.
Il faut dire que le pays n’a pas eu de chance. Un peu à l’instar de la Tunisie et de la Mauritanie, les Comoriens ont subi sans le mériter depuis plusieurs années une campagne de dénigrement de la part des médias occidentaux, plus attachés à mettre en avant les accouchements de femmes comoriennes à Mayotte ou les anciens agissements de Bob Denard, mercenaire français impliqué dans de nombreux coups d’état en Afrique qui appréciait particulièrement l’archipel qu’il avait contribué à déstabiliser.
Notre travail consistant à présenter le monde non pas au travers des clichés véhiculés mais par le biais de la réalité, il nous était essentiel de nous rendre dans le pays, qui plus est, le peu d’informations disponibles sur Internet et les guides de voyage le concernant, nous prouvant que le territoire vierge d’une masse touristique pléthorique se trouvait dans une phase d’émergence fort intéressante qu’il nous tardait de découvrir.
Ainsi, en moins d’une semaine, nous parvenons à organiser notre voyage et le jour J, nous décollons avec la compagnie Ethiopian Airlines, qui propose des billets aux environs de 900 euros aller-retour jusqu’à Moroni, soit les billets les plus adaptés pour le maximum de voyageurs qui souhaitent allier coût raisonnable et compagnie agréable.
Après 6 heures de vol jusqu’à Addis Abeba, la capitale de l’Ethiopie, une attente de 5 heures dans un aéroport moderne et disposant de toutes les infrastructures requises, un autre vol jusqu’à Dar-es-Salam, la capitale de la Tanzanie, une attente de 50 minutes sans débarquement et un autre vol de 1 h 30, nous atterrissons enfin à Moroni, la capitale du pays sur l’île de Grande Comore, ce pays duquel nous allons éperdument tomber amoureux : de ses coutumes, de son peuple, de son ambiance, de sa générosité, de ses paysages, de sa gastronomie et de sa potentialité infinie.
En arrivant à l’aéroport, nous nous rendons dans un salon VIP, dans lequel, un officier récupère nos passeports afin de procéder à notre entrée dans le pays. Une fois les démarches administratives effectuées, nous sommes emmenés à l’extérieur de l’aéroport. Immédiatement, la température extérieure nous prend aux tripes en nous submergeant. Mais une chaleur agréable, supportable, avec un léger vent frais qui caresse nos visages. Nous ressentons alors ce que les vacanciers qui ont quitté le froid de leur pays d’habitation vivent : un sentiment de satisfaction ultime. Surtout, lorsque nous sommes conduits avec les autres reporters invités aux assises du tourisme, au-devant de l’aéroport domestique pour assister à une danse endiablée de bienvenue où les femmes ondulent leurs corps, vêtues de leurs habits colorés et où les hommes, tout de blancs constitués, présentent des mouvements plus virils, plus guerriers.
Nous faisons connaissance avec les autres journalistes présents, dont certains d’entre eux deviendront des amis. Je parle ainsi de Rafa, reporter pour France télévision, Sofia, Romain, Bernard, pour ne citer qu’eux.
Nous sommes conduits ensuite à notre hôtel : le Golden Tulip, un hôtel quatre étoiles dans lequel une femme à la réception nous agrémente de son plus beau sourire. Nous avons la chance d’être placés dans un bungalow qui fait face à une plage privée et à une piscine, en pleine rénovation lors de notre arrivée.
En arrivant au Golden Tulipe, nous découvrons un bâtiment sécurisé par deux gardes qui en contrôlent l’accès. Une fois au niveau de la réception, une décoration agréable nous saute aux yeux. L’hôtel, un des plus beaux de l’île allie modernité et traditionnel, avec des meubles locaux aux teintes foncées.
En traversant une grande salle de restaurant, nous arrivons à une belle terrasse qui jouxte une grande place herbeuse entourée de palmiers. La vue de la terrasse donne sur les côtes escarpées et habitées de l’île avec au loin, des chauves-souris inoffensives qui pêchent dans l’Océan, empruntée par de nombreuses barques locales dont nous apercevons les pêcheurs.
Une mention spéciale est réservée au chef du restaurant, qui parvient à concocter une cuisine fine et goûteuse, alternant le local et l’international.
Notre bungalow se situe juste aux abords de la piscine et de la plage, qui se niche dans une sorte de crique. Les bungalows possèdent tout le confort moderne. Climatisés, ils sont spacieux et possèdent chacun une petite terrasse sur laquelle, il est agréable de profiter de la quiétude de l’endroit.
Pour réserver une nuit à l’hôtel Golden Tulip, n’hésitez pas à contacter le 00269 773 33 33 ou à vous rendre sur le site Internet : https://grande-comore-moroni.goldentulip.com
Les assises du tourisme
Le lendemain matin, nous sommes conduits au palais du peuple paré pour l’occasion de ses plus beaux habits, pour le lancement de ces huitièmes assises du tourisme attendus depuis fort longtemps comme un évènement majeur dans l’histoire du pays, qui souhaite exploiter les trésors naturels qu’il possède, des trésors qui lui permettent de rivaliser avec les destinations les plus courues au monde : île Maurice, Maldives, Seychelles, la liste n’étant pas exhaustive.
C’est pour cette raison, que dès notre arrivée au palais, l’ambiance générale est aussi visuelle que sonore. Alors que les officiels commencent à arriver, ils sont accueillis par une escouade d’hôtesses qui les agrémentent de colliers de fleurs, au son de musiques locales et de danses fiévreuses.
Lorsque nous entrons dans le palais, nous découvrons l’auditoire central dont les chaises commencent à se remplir. C’est alors qu’une ferveur s’empare de la foule. Le président Azali Assoumani est sur le point d’arriver. Nous sommes conviés à assister à sa venue et rejoignons l’entrée du palais, devant lequel se garent quatre gros véhicules blindés.
Nous avons la chance de nous engouffrer avec le président, qui nous regarde et accepte notre présence et pouvons le suivre jusqu’à ce qu’il s’installe en compagnie de son épouse sur l’estrade centrale.
Alors que l’ambiance dans la salle était survoltée, elle se tait immédiatement lorsque le speaker annonce la présence de son excellence, qui d’un geste assumé salue la foule de la tête.
Le speaker ouvre les festivités avec la présence d’un imam qui effectue une lecture chantante de quelques versets du Coran, le pays étant musulman, mais adepte d’un islam tolérant et accueillant.
Les personnalités les plus importantes des assises se succèdent dont : le Ministre du tourisme Houmed Msaidié, que nous aurons la chance de rencontrer durant notre séjour pour une interview exclusive dévoile sa vision des Comores : un pays chaleureux qui au travers du tourisme, souhaite accueillir des milliers de personnes afin de leur faire partager les trésors naturels et humains qu’il possède. L’homme, cheveux teintant sur le gris est d’une intelligence rare.
Après un discours réfléchi de sa part dans lequel le ministre développe les potentialités de l’archipel, il laisse sa place à divers officiels et au président, qui avant de rejoindre le micro pour un discours solennel, assiste à un spectacle de danse improvisé par son ministre du budget, danse au cours de laquelle, il oublie la solennité de son portefeuille pour laisser libre court à ses envies artistiques.
Lorsque le président parvient jusqu’au micro, toute l’Assemblée se lève ; un silence respectueux règne dans la salle. L’adage amenant l’entente des mouches voler est partiellement faux. Même les mouches stoppent leur course.
Le président lance la diffusion de l’hymne nationale, qui entraîne dans la salle, un regain de respect, à la limite du protocolaire. Ce n’est qu’ensuite, qu’il prend la parole, dans un discours tout d’abord effectué en Français, puis en comorien.
Posément, ses idées font mouche, sans jeu de mot facile et c’est après un triomphe d’applaudissements, qu’il retourne à sa place avant de clore la cérémonie d’ouverture, accompagné par un autre verset du Coran récité par un imam un peu plus âgé que le premier.
Nous avons l’immense privilège d’être invités dans la salle du président, en compagnie de ses ministres afin de prendre un café. Devant nous, les personnes les plus influentes au monde : hommes politiques, reporters internationaux, institutions internationales. C’est alors au culot et après avoir vu le président seul quelques instants, que nous nous approchons de lui pour le saluer. Face à ses gardes du corps incrédules, qui se regardent sans savoir quoi faire, nous interpellons le président et lui tendons la main. Sans hésiter, il nous tend notre salutation avec une poigne assurée. Nous pouvons en profiter pour échanger avec un homme brillant et doté d’une grande intelligence.
Une fois les photos effectuées, nous retournons au buffet avant que les personnalités présentes qui n’en sont pas moins humaines, ne le finissent. Ce qui serait dommage étant donné la qualité des différents mets sucrés salés disponibles.
Mais, alors que nous avons les bras chargés de victuailles, le président s’approche de nous afin de nous décorer en tant qu’invités d’honneur. Nous posons nos victuailles et voyons apposer sur nos torses, officiellement, les couleurs du pays. Décorés, mais l’estomac vide, nos assiettes n’étant pas longtemps sur la table avant d’être récupérés par un membre d’une délégation étrangère. Néanmoins, nous sommes heureux de pouvoir arborer de manière officielle, les couleurs des Comores.
Immédiatement, après cette valorisation personnelle, nous rejoignons une des nombreuses conférences permettant de définir les besoins de l’archipel dans le développement touristique, ainsi que les moyens de remédier à ses éventuelles difficultés.
La conférence terminée, nous rencontrons à l’extérieur du palais, de nombreux professionnels, dont Mohamed Rachid, le directeur national du tourisme, avec lequel nous pouvons enfin parler longuement ; l’homme dirige l’office qui œuvre au niveau international sur le développement touristique de l’île et qui le fait bien, le pays attirant chaque année de plus en plus de voyageurs, une évolution exponentielle qui n’est pas prête de s’estomper avec la création du nouveau site de l’office, ainsi que l’émergence d’une véritable politique marketing de valorisation du territoire. Le nouveau site du tourisme est joignable au lien suivant : http://www.tourismcomoros.com/
Nous faisons connaissance également avec le CIR, le Cadre Intégré Renforcé, un organisme qui œuvre pour le développement économique, dont touristique, un organisme grâce à qui les assises ont pu se tenir, étant donné le financement apporté lors de la genèse de cet évènement.
Étant donné que notre objectif ultime est de découvrir les Comores, nous n’assisterons pas aux autres conférences qui parsèmeront les assises, en leur préférant la visite du pays durant près de deux semaines.
Moroni (Grande Comore)
Capital administrative, économique et politique, Moroni, peuplée de 110 000 habitants est la ville la plus grande des Comores et possède un centre urbain en pleine mutation, ce changement ergonomique constitué de rénovations et d’embellissements allant de pair avec un investissement massif d’investisseurs privés qui en agrémentent les rues avec des commerces flambant neufs.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous en traversons la banlieue et commençons à être pris dans les embouteillages, avant de rejoindre la place de l’indépendance, la place dressée en l’honneur du jour où les Comores sont devenues un pays à part entière, libéré de la colonisation française.
La place est constituée de plusieurs bâtiments, entourant plusieurs parcelles étendues sur lesquelles, de nombreux jeunes aiment se retrouver pour parler ou jouer au football. Sur la place, une belle église donne le tonus nécessaire pour en faire un endroit incontournable de la ville.
Nous sommes accompagnés de notre guide Azzali (appelé humoristiquement : « le président sans pouvoir » du fait de la proximité nominative avec son excellence Azzali Assoumani) le meilleur guide de l’archipel, un homme de grande taille et au verbe facile, qui possède une mémoire historique riche semblant infinie. L’homme, également poète, connaît l’intégralité des sites touristiques comme sa poche et il est la personne incontournable pour réussir ses vacances aux Comores.
Pour contacter Azzali, n’hésitez pas à le joindre au numéro : 00269 338 31 15. Ses tarifs sont de 20 euros approximativement la journée.
Vers le Nord de la ville, le port permet de découvrir la véritable vie locale des habitants.
Le long de la route, de nombreuses vendeuses proposent des produits variés, dont essentiellement des poissons ramenés directement de la mer par les nombreux pêcheurs qui effectuent des va-et-vient incessants, le tout sous le regard amusé de dizaines d’enfants qui partagent leur temps libre entre la baignade et la pêche.
Dans un petit parc, alors que plusieurs hommes discutent ou écoutent de la musique, certains d’entre eux jouent à un jeu de société local, un jeu qui les oblige à préparer finement leur attaque intellectuelle en plaçant des sortes de petits cailloux dans des encoches prévues à cet effet.
Notre chauffeur : Mustapha, homme de petite taille maîtrisant un Français parfait nous explique les spécificités de la vie locale. Originaire du Nord de l’île, il deviendra un ami précieux avec lequel nous partagerons de beaux moments.
Pour contacter Mustapha, n’hésitez pas à composer le numéro : 00269 432 63 51. Ses tarifs sont de 15 euros par jour pour ses prestations et 70 euros pour la location d’un 4/4.
En nous rapprochant de la place qui jouxte la médina, nous nous trouvons aux abords de la plus grande mosquée de la ville qui dévoile ses atouts au travers de sa façade blanche agrémentée de bleu. Ses hauts minarets et sa forme rectangle représentent la démonstration de l’architecture et du savoir-faire comorien. La mosquée se trouve face à un petit port qui accueille un gros bateau échoué dans lequel, des enfants jouent et refont le monde à leur manière.
Du trottoir, un formidable point de vue sur les maisons accolées, donne la possibilité de bénéficier d’un agrément visuel unique.
En entrant dans la médina, les nombreuses ruelles dévoilent au détour d’une bifurcation, toute la beauté des Comores. Après la visite d’une petite mosquée, nous faisons connaissance avec nombre d’habitants qui nous agrémentent de leur plus beau sourire ; ils semblent enchantés de voir des étrangers s’intéresser à leur quotidien.
Ce qui est le cas également des nombreux artisans qui nous partagent leur savoir-faire. Un fabriquant de bijoux, un réparateur de chaussures, un autre fabriquant de bijoux et une couturière.
Dans la médina, les vendeurs et vendeuses nous proposent dans le calme des produits aux prix accessibles, bien éloignés de l’ambiance frénétique du marché Volo Volo dans lequel nous nous rendons.
Sur plusieurs mètres carrés, des centaines de commerçants usent de tous les stratagèmes pour capter le client. Dès l’entrée dans ce lieu phare de la ville, dont les premiers stands sont placés sur les côtés de la route, la vie locale revêt tout son sens.
Tour à tour, nous arpentons les différents quartiers du site, découpé à la manière d’un supermarché : le quartier des vêtements, le bazar, le secteur des fruits, des poissons, des épices, de la viande, tous les commerçants chantant de plus belle la qualité et le prix abordable de leurs produits.
Un peu en retrait, par rapport à notre entrée, la sortie du marché, outre le spectacle visuel d’un Far West anachronique qu’il dégage, est caractérisée par l’odeur des grillades de viandes et de poissons sur des barbecues fabriqués avec les moyens du bord et qui viennent clore ce voyage unique dont nous nous demandons encore aujourd’hui s’il fut un rêve.
Dans la ville, si pléthores d’hôtels sont disponibles, nous faisons la connaissance d’un propriétaire qui possède un petit lodge véritablement authentique et qui peut se révéler être un bon compromis aux hébergements plus traditionnels. Dans une maison individuelle, aux abords d’une belle piscine, une petite chambre décorée avec soin comprend en ses contrebas, un grand lit posé sur des échasses. L’endroit est véritablement unique pour être souligné.
Pour réserver une nuit dans cet établissement, n’hésitez pas à contacter le 0033 6 44 66 45 00 ou d’adresser un message sur le mail : leatm@majordhomegroup.fr
Mitsamiouli (Grande Comore)
En arrivant dans cette ville de 7235 habitants qui se trouve dans le Nord-Ouest de l’île, nous nous garons face à une plage de sable blanc qui s’étend à perte de vue.
La ville qui accueillera le futur hôtel 5 étoiles : « le Galawa » dont l’ouverture est prévue pour 2023 possède le charme enivrant des municipalités accueillantes comoriennes. D’ailleurs, lorsque nous garons notre véhicule, nous sommes rejoints par une quinzaine de jeunes garçons qui nous gratifient de larges sourires.
La plage sur laquelle, nous marchons pieds nus est un véritable appel à la baignade, baignée par une eau cristalline digne des spots de baignade les plus beaux au monde, une sorte de fusion entre les plages des Pacifiques et celles des Caraïbes. Dans l’eau, quelques pirogues portant des pêcheurs, qui tentent de se maintenir en stabilité, un filet solidement maintenu à la force de leurs poignets.
A l’ombre des quelques arbres qui parsèment la plage, nous nous asseyons sur un de ces bateaux traditionnels échoués sur le sable, pour oisivement, profiter de ce cadre idyllique.
Le soir, nous choisissons de nous rendre au Al Camar Lodge qui se trouve à Ndzaouzé, non loin de la ville. Lorsque nous arrivons sur le site de l’hôtel, nous sommes immédiatement stupéfaits de découvrir ce véritable coin de paradis, au travers d’un bâtiment intégré dans un cadre verdoyant, face à la mer.
La chambre qui nous est proposée est d’une beauté et d’un bon goût absolus. Un grand lit au matelas moelleux se trouve au centre d’une pièce très grande et chaque élément en constituant la décoration a été choisi avec soin.
L’hôtel possède une plage privée ainsi qu’une sorte de petite cuvette constituée de rochers sur lesquels les vagues viennent s’écraser.
Considéré comme un hôtel cinq étoiles, l’établissement est constitué de plusieurs chambres réparties aux différents noms des îles de l’Océan Indien et possède une belle piscine à débordement, dans laquelle nous effectuons plusieurs brasses agréables qui nous vivifient.
Le repas que nous prenons en compagnie du directeur et de deux clients allemands, vient un peu plus nous gratifier. Une langouste du jour, accompagnée d’un bon petit vin rosé de la cuvée spéciale des propriétaires qui possèdent un domaine en France. Un hôtel exceptionnel dans lequel le paradis a enfin un visage.
Pour réserver une nuit à l’hôtel Al Camar Lodge, n’hésitez pas à contacter le 00269 444 81 30 ou à vous rendre sur le site Internet : https://www.alcamarlodge.com
Assister à un grand mariage (Grande Comore)
Évènement totalement aléatoire qui tire son origine, des grandes fêtes royales, le grand mariage est comme son nom l’indique une festivité qui peut s’étendre sur plusieurs jours et durant lequel, deux êtres fusionneront leur amour pour l’éternité.
Durant notre séjour, nous avons la chance d’assister à la fête de clôture des assises du tourisme et nous sommes invités à suivre le groupe d’officiels afin de participer à un spectacle se déroulant sur plusieurs étapes.
Dès notre entrée dans la médina de Moroni, nous sommes accueillis par le Maire de la ville qui nous conduit aux abords d’une mosquée, devant laquelle, plusieurs hommes effectuent une danse traditionnelle, en bougeant virilement leurs corps. Ce n’est qu’après cette danse que nous sommes conduits dans la médina pour assister à un concert de rap, ainsi qu’aux démonstrations de voix d’un chanteur moderne qui allie la maîtrise de la langue à aux musicalités qu’elle génère. Lors de la séance de proclamation d’un texte au travers du slam à la manière des tribuns d’antan, un jeune danseur de Hip Hop effectue une démonstration de son talent.
Nous terminons notre soirée dans une autre partie de la ville, sur une grande place sur laquelle une estrade comprenant un peintre a été construite. C’est alors que sort de nulle part, un jeune couple vêtu de ses plus beaux habits, qui traverse la population, galvanisée par l’évènement. Et pendant que le tableau du peintre prend corps, le grand mariage sans qu’on sache s’il est officiel, démarre.
Au milieu d’un public en délire qui reprend à haute voix, des chants nationaux, les mariés sont congratulés, félicités et portés à bout de bras, au sens propre comme au figuré. Une véritable fête à laquelle nous prenons part, en nous laissant bercer nous aussi par la joie et la bonne humeur qui règnent en maître.
Visiter une distillerie d’Ylang Ylang (Grande Comore)
Non loin de la ville d’Itsandra, en direction de l’aéroport, nous faisons une halte pour visiter une distillerie d’Ylang Ylang, la plante emblématique de l’île, dont l’huile essentielle représente quantitativement, la première exportation pour le pays.
Il faut dire que cette huile essentiellement utilisée en parfumerie représente un savoir-faire ancestral, aussi bien dans sa culture que dans sa transformation.
C’est pour cette raison, que nous nous rendons à la distillerie Byolang, une des plus célèbres du pays afin de la visiter. Arrivés sur place, nous découvrons tout d’abord la plantation qui se trouve sur le site. Mêlant dans une symbiose parfaite, les arbres de fruits et les plantes, la plantation verdoyante nous permet de découvrir toute l’étendue des cultures insulaires, la distillerie en utilisant les feuilles pour produire toute une gamme d’huiles allant de la citronnelle au thym en passant par les clous de girofles.
Si vous souhaitez vous aussi découvrir cette distillerie, n’hésitez pas à vous rendre BP Palais des fleurs, Hatrovou ou contacter le 00269 333 93 33.
Nous sommes rejoints par un ouvrier qui nous fait visiter l’usine, à l’arrêt le jour de notre visite, du fait de la fin de la récolte des feuilles d’Ylang Ylang. Ce qui ne nous empêche pas d’en apprendre un peu plus sur cette transformation.
Les feuilles sont rajoutées dans un grand alambic, chauffé à haute température. La vapeur qui se dégage est récupérée puis en refroidissant, donne l’huile tant escomptée.
Pour terminer notre visite, nous sommes conduits dans le bureau de la directrice, une femme dotée d’une grande intelligence et d’un sens de l’humour évident, qui nous explique les différences de degrés des huiles produites.
Nous ressortons de la distillerie, l’odorat encore empli des fragrances d’Ylang Ylang, qui persistent à ne pas disparaître, pour notre plus grand plaisir.
Le trou du prophète (Grande Comore)
En continuant vers le Nord, le trou du prophète, site légendaire est une immense plage entourée d’une végétation luxuriante, face à laquelle, une sorte de rocher imposant émerge telle un ilot au cœur de l’Océan.
Le site, ancien repère de pirates aurait également été selon les traditions sacrées qui se transmettent oralement, l’endroit dans lequel, le prophète Mohamed aurait posé les pieds lors de sa venue sur l’archipel.
A notre arrivée, des cris d’enfants attirent notre attention. En nous rendant à leurs abords, ils nous accueillent avec des rires et des manifestations de timidité ; se baignant, ils plongent la tête dans l’eau pour tenter de disparaitre, mais face à leur capacité pulmonaire réduite, cette plongée aquatique ne reste qu’une tentative vaine, ce qui a le don de les enchanter puisqu’au fur et à mesure de notre présence sur place, leur cache-cache démonstratif dure de moins en moins longtemps, jusqu’à rester émerger.
Nous contournons la plage pour découvrir ce rocher central, qui est en réalité accolé à la terre continentale et ouvrons grands nos yeux pour ne rien manquer des détails des nombreuses petites grottes qui en parsèment les flancs.
Un peu plus loin, sur le site, des bungalows communautaires et un petit restaurant fermé le jour de notre venue, accueillent des touristes, qui pour quelques dizaines d’euros profitent d’un des plus beaux sites de l’Océan Indien.
Le baobab mystérieux (Grande Comore)
Aux abords du trou du prophète, le baobab mystérieux dont l’accès se fait de la route, dévoile au travers de sa taille gigantesque, les merveilles de ses spécificités. Nous sommes accueillis par une nuée de chauve-souris, peu farouches, qui n’hésitent pas à nous survoler, un peu à la manière de vautours en plein cœur du désert.
Une toile d’araignée plus tard, nous entrons dans le tronc de l’arbre majestueux, qui peut accueillir une dizaine de personnes. Sur l’écorce interne de ce baobab séculaire, plusieurs gravures symbolisant des amitiés ou des amours dont nous ne connaissons rien ou si peu, et au milieu de ces gravures éphémères, un cœur attire notre regard. Nous n’en connaissons pas les protagonistes, juste qu’il s’appelle Nassou et elle Faiza. Un moment de partage avec ce couple dont il n’a aujourd’hui, peut-être plus que le nom.
Et alors que nous nous amusons à prendre des poses diverses et variées au cœur de cet arbre que nous ne pensions exister qu’à Madagascar, nous apprenons que l’endroit bien qu’agréable avait une histoire qui ne l’était pas, étant donné qu’il servait de prison par le passé pour les condamnés judiciaires, exposés en plein soleil à la vindicte de la nature.
Le lac salé (Grande Comore)
Appelé également Nyamawii, le lac salé est considéré par la tradition, comme étant peuplé de Djinns, des génies dans le Coran et les légendes musulmanes. Ce n’est pas que nous sommes superstitieux… quand bien même nous le sommes… mais à peine arrivés, nous sommes baignés au travers de ce site par une atmosphère irréelle.
Face à nous, un immense cratère présentant un ovale parfait. Tout autour, des chauve-souris de grandes tailles commencent à poindre le bout de leur nez ; il faut dire que le soleil se couchant, elles peuvent émerger du long sommeil duquel elles s’extirpent.
Le lac salé fait face à l’immensité de l’Océan ; le bleu qui se dégage amplifie la grandeur du lac aux abords duquel nous nous trouvons, un peu pris en étau entre le plateau de la grille et l’horizon qui se dessine et dont le profil s’estompe au fur et à mesure que la nuit progresse. Une sorte d’entre ciel et mer dont nous nous satisfaisons grandement, abandonnés à la solennité de la nature qui nous entoure, une nature sauvage, indomptable.
Le dos du dragon (Grande Comore)
Toujours dans le Nord, le dos du dragon, appellation donnée à une colline qui comprend plusieurs rochers acérés et qui représentent le dos…d’un dragon, une appellation pas si incertaine surtout lorsque trente minutes de marche sont nécessaires pour en rejoindre le sommet.
Notre véhicule garé sur le bas-côté de la route, nous traversons un champ dans lequel se trouvent plusieurs vaches et évitant de les énerver afin qu’elles restent à distance correcte…ou du moins sécuritaire, nous apercevons ce dos vouté que nous sommes obligés de rejoindre, le site étant un des incontournables de l’île.
Mais, le dragon ne se dompte pas facilement et c’est sur un petit chemin pentu que nous nous engageons afin d’en parvenir jusqu’au sommet. Vers la tombée de la nuit, nous croisons à plusieurs reprises, des femmes qui se dirigent vers la petite plage qui se situe en contrebas.
Lorsque nous faisons face aux écailles de la bête, nous pouvons admirer toute la beauté du site, qui en arrière-plan présente également une sorte d’ovale parfait, avec la mer en contrebas et les vagues déchaînées qui se fracassent contre les rochers.
Alors que le soleil se couche, nous admirons la forêt immense et brumeuse qui se situe sous nos pieds et faisons la connaissance avec un jeune homme vraiment souriant qui patiente, assis sur un petit caillou. Nous l’imitons, alors qu’un bon vent frais parcoure nos visages, une légère brise qui refroidit l’atmosphère ambiante et apaise un paysage irréel qui disparaît dans la nuit.
La plage de Ndroudé (Grande Comore)
Alors que nous entrons dans le petit village de Ndroudé situé dans le Nord-Est de l’île, plusieurs enfants, qui jouent avec un robinet d’eau en tentant d’en effectuer avec le placement de leur main, le plus grand jet possible, se dirigent en courant, vers la plage que nous découvrons.
Au milieu des rochers, quelques bribes de sable accueillent nos pieds afin de nous permettre de bénéficier de la meilleure stabilité pour en admirer l’étendue. Un jeune homme : Nassoro, taille longiligne et visage souriant nous souhaite la bienvenue. Il est le propriétaire de l’hôtel : « Tropical Island » qu’il construit patiemment, seul ou accompagné de quelques amis. Et le résultat est époustouflant. Plusieurs bungalows, face à la mer, pour un coût de l’ordre de 20 euros la nuitée, dans un confort relativement optimal.
Pour réserver une chambre au : « Tropical island » il vous suffit de contacter Nassoro, le propriétaire au 00269 334 79 69 ou sur le 00269 431 79 69.
Après nous avoir présenté un grand trône construit en ciment sur une sorte de petite île constituée par un rocher volcanique, Nassoro nous emmène sur la plage principale de Ndroudé, une plage de sable fin avec en arrière-plan, des cocotiers qui donnent à l’endroit un côté esseulé de bout du monde. Un vrai régal pour les yeux.
L’île aux tortues (Grande Comore)
Situé dans le Nord-Est de l’île, à proximité de la ville de Choua Chandroude, l’île aux tortues peut se rejoindre à pied à marée basse. Mais, lors de notre venue, étant donné que la mer est haute, il nous est impossible d’y accéder par nos propres moyens. Mais Nassoro, le propriétaire de l’hôtel : « Tropical Island » accepte pour 20 euros de nous trouver un bateau et de nous y transporter.
Ainsi, malgré les vagues de plus en plus puissantes qui s’abattent contre le rivage de la plage de Ndroudé, le capitaine parvient à se stabiliser suffisamment pour en rejoindre le bord, afin de nous embarquer.
Après 15 minutes d’un trajet houleux, nous parvenons jusqu’à l’île qui dévoile ses côtes escarpées. Mais c’est en grimpant à une altitude un peu plus élevée sur cette terre émergée, que nous prenons conscience de son potentiel. A perte de vue, de hautes herbes qui telles que regroupées, semblent former un tapis naturel sur lequel nous n’avons qu’une hâte : nous y reposer.
Ce tapis naturel est parsemé de plusieurs palmiers, intensifiant le côté désert de l’île, qui paradoxalement ne se situe qu’à quelques encablures de la côte dont nous apercevons les reliefs.
La plage de Hantsidzi (Grande Comore)
Alors que les côtes de Grande Comore dévoilent leur charme indéniable, les petites maisons colorées s’y trouvant en bord d’Océan donnant un côté caribéen fort intéressant, nous arrivons sur la petite plage de Hantsidzi, sur laquelle jouent plusieurs enfants de bas âges.
Ils sont accompagnés de plusieurs adolescents : garçons et filles qui nous accueillent avec un grand sourire. Nous débarquons et profitons de la beauté des lieux, avant de rejoindre une plus petite crique, qui se trouve un peu en retrait. Avec son sable de couleur sombre, et les vastes prairies qui en entourent le front de mer, le site dégage le sentiment tranquille d’une authenticité placide. Nous rejoignons les adolescents avec lesquels nous faisons connaissance. Pendant qu’un des jeunes se frotte les jambes avec le sable mouillé de la plage : « massage naturel » ainsi qu’il nous l’explique, une des jeunes filles joue avec les petits. Et lorsqu’en début de soirée, nous quittons le site, ce sont leurs grands gestes amicaux qui accompagnent notre départ.
Iconi (Grande Comore)
Située sur la côte Ouest de l’île, Iconi regroupe près de 9000 habitants. Aux pieds du mont-Djabal, se trouve la ville naturellement fortifiée par la présence d’une haute montagne dont la falaise est l’origine d’une légende encore transmise oralement par les anciens de la ville. Durant une attaque des voisins malgaches, les femmes d’antan furent cachées dans la montagne. Mais, l’une d’entre elles : « Fatima Karibangwé » préféra la mort à l’esclavage en choisissant de se jeter de la falaise devant laquelle nous nous trouvons, devenant ainsi un symbole de liberté pour tous les opprimés.
Sur la place centrale, un ancien palais royal qui comporte plusieurs tombes est relativement bien entretenu. Il marque son empreinte sur l’organisation urbaine de la ville au travers de la pierre grise qui le constitue. Le palais se trouve aux abords d’un rond-point devant lequel, une des plus belles mosquées de l’île accueille les visiteurs. La mosquée est séparée du palais par une sorte de bras de mer, qui est recouvert d’eau, lors de la marée montante.
Afin de profiter de la brise marine, nous nous aventurons sur de gros rochers, sur lesquels, nous faisons la rencontre avec deux pêcheurs qui parviennent devant nous, à force de patience, à attraper de belles prises.
En traversant une partie de la ville, en y longeant l’océan, nous parvenons jusqu’à une série de maisons à un étage, construites pour la plupart en tôle, mais donnant au lieu, un côté petit village de pêcheurs intéressant. La vue que nous contemplons face à nous, et qui dévoile une autre petite montagne est surprenante. En nous voyant, les yeux éberlués, admirer ce site naturel, un vieil homme vêtu de son habit traditionnel sourit. Il semble satisfait en ce qui le concerne de posséder cette richesse visuelle aux pieds de son habitation.
Le lac marabout (Grande Comore)
A proximité de la ville d’Iconi, le lac marabout se trouve de l’autre côté de la route face à la mer. Cette mangrove comportant plusieurs arbres, dénote au travers de sa structure avec les paysages globaux de l’île. Fortement apprécié des moustiques qui s’y donnent à cœur joie, en vampirisant notre hémoglobine, le lac permet par ses flancs, une belle balade partagée entre la boue et les chemins en dur, donnant lieu à certains visuels surprenant.
Au milieu du lac, un arbre est un recueil à oiseaux, sur lequel ils aiment se poser. La couleur blanche des volatiles surprend autant qu’elle attire, surtout lorsque les oiseaux se servent du lac mangrove afin de se nourrir et pêcher devant nous.
Il n’est pas rare de trouver sur le site, des toiles d’araignées géantes qui comprennent des araignées tout aussi grandes ; fort heureusement, elles ne sont pas dangereuses, mais saisissent lorsqu’elles se rapprochent de nous, poussées par le vent qui souffle fortement.
Itsandra (Grande Comore)
Petite ville se trouvant non loin de Moroni, Itsandra est célèbre pour sa médina et sa plage de sable fin, une des plus belles de l’île.
A peine entrés dans son agglomération urbaine, nous remarquons la présence d’un regroupement sur le bas-côté de la route qui attire notre attention ; il s’agit d’un café local itinérant. Une femme prépare ce nectar apprécié à la maison ; elle le transfert dans des thermos et s’assoit sur une chaise au bord de la route. Les conducteurs ou les passants, à sa vue, s’arrêtent et profitent d’un joyeux moment de convivialité.
Une tasse rapide enfilée sur le coude, nous entrons dans la médina, qui dévoile ses charmes. Ses petites ruelles et ses nombreuses habitations donnent au lieu, à l’émergence d’une ambiance frénétique emplie de vie. A chaque croisement, nous sommes arrêtés par des enfants qui nous demandent de les photographier en nous octroyant le privilège d’assister à leur plus beau sourire.
En nous rendant vers le front de mer, après avoir dépassé plusieurs mosquées et palais historiques, nous sommes accueillis par la sortie des cours d’une école coranique dans laquelle est enseigné aux enfants, un islam tolérant constitué de partages et d’entraides. Mettant en avant cette humanité acquise, les enfants, par groupe de dizaines, se ruent vers nous afin de faire plus ample connaissance. Entourés de ces petites têtes innocentes, nous partageons un moment comme nous les aimons.
Un peu en retrait de la médina, nous grimpons une série d’escaliers pour découvrir les ruines entretenues d’un palais multiséculaire, constitué de belles pierres taillées. Si le palais est inoccupé, il possède néanmoins le charme des belles constructions d’antan et permet de bénéficier d’un point de vue unique sur la ville.
Alors que la nuit pointe le bout de son nez, la plage d’Itsandra se dévoile au travers de ses facettes attractives.
Sous nos pieds, plusieurs enfants nagent alors que des adolescents, sous la direction d’Ibrahim, un coach, effectuent plusieurs séries d’abdominaux, avant d’être autorisés à jouer au football, tandis que nous assistons à un coucher de soleil flamboyant, visuellement exceptionnel.
C’est à ce moment, que nous rejoignons le restaurant : « Le Habana », dans lequel nous faisons connaissance avec Faiza, sa directrice, une réunionnaise, cheveux frisés, qui possède un charme indéniable et une humanité débordante. Nous sympathisons et en sa compagnie, nous nous rendons dans ses cuisines pour découvrir un pêcheur, avec lequel elle travaille, découper un thon qu’il vient de pêcher. Faiza accepte également de nous dévoiler ses recettes et de nous présenter son produit phare : le tartare de poisson, qu’elle agrémente d’épices et qui se révèlera être un véritable délice. Elle prépare également, toujours avec des produits frais du jour, des délicieux bouchons, qui se dévorent en une seule bouchée.
« Le Habana » est sans conteste le meilleur restaurant de l’archipel. Il est situé idéalement sur la plage d’Itsandra et est l’endroit le plus couru de l’île. Le restaurant possède une terrasse dans le sable et une grande salle couverte, ouverte sur la mer, décoré avec des meubles locaux.
Le restaurant sert des cocktails uniques et toutes les semaines, le Week-end, il s’attribue les services d’un DJ renommé pour faire la fête en musique jusqu’au bout de la nuit.
En outre, après avoir fait du restaurant notre point de chute, nous sympathisons suffisamment avec le personnel, dont Ali, un sourd et muet qui travaille avec Faiza qui inclus dans son fonctionnement la formation du personnel et l’emploi de travailleurs handicapés.
Progressivement, en côtoyant Faiza et son personnel, nous voyons les bienfaits de ce restaurant sur la ville et au détour d’une conversation, nous transmettons la recette de la langouste grillée, une recette qu’elle ne connaissait pas.
Plusieurs jours après la transmission de la recette, elle nous contacte et nous annonce que la recette de la langouste grillée marche tellement, qu’elle a décidé de lui donner notre nom.
Et c’est ainsi que nous découvrons avec fierté, pour la première fois de notre existence, un plat aux couleurs du site « Hors-frontières »
Si vous aussi, vous souhaitez tester le meilleur restaurant de l’île de Grande Comore, n’hésitez pas à vous rendre au restaurant : « Le Habana » sur la plage d’Itsandra ou contactez le 00 269 374 86 10 ; vous pouvez également envoyer un mail au : restauren.lehabana@gmail.com
Afin de tester toutes les potentialités gastronomiques de l’île, nous nous rendons quelques jours plus tard dans un autre restaurant situé à Itsandra : « Le Coraya », tenu par un chef renommé et son jeune fils. Lorsque nous arrivons sur place, nous découvrons un restaurant avec les pieds dans l’eau, composé d’une belle terrasse donnant sur un petit port.
Résolument moderne, le restaurant est agrémenté d’une belle devanture laissant briller de mille feu son nom au travers de néons colorés.
Après avoir discuté avec le chef, un grand colosse au cœur généreux, il nous emmène dans ses cuisines afin que nous assistions à la préparation de quelques recettes qui ont fait sa renommée. Le tartare de poissons nécessite une attention minutieuse ; à la manière d’un savant fou, il jette dans un bol, nombre d’ingrédients qu’il parvient à sublimer avec un tour de main assumé ; le résultat est surprenant ; grâce à des colorants alimentaires, il dresse sur ses assiettes les couleurs du pays qui prennent vie lorsqu’il dépose délicatement dans un emporte-pièce, sa préparation.
Il procède de même mais directement sur le fourneau pour préparer un carré de crevettes sauce coco, en les faisant flamber grâce à une huile qu’il chauffe à haute température. Bien entendu, lorsque nous goûtons les plats, nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre un grand plaisir en effectuant ce voyage dans les entrailles du savoir-faire comorien.
Si vous aussi, vous souhaitez tester le restaurant Le Coraya à Itsandra, n’hésitez pas à téléphoner au 00269 358 88 88 ou à envoyer un email au : lecoraya@gmail.com
Le plateau de la Grille (Grande Comore)
Occupant le Nord de l’île de Grande Comore, la Grille est un ancien volcan éteint ayant une altitude de 1087 mètres. Aujourd’hui, considéré comme un plateau, l’érosion ayant fait son œuvre, la montagne de forme allongée dans le sens Nord-Sud, est constituée d’un stratovolcan recouvert de cônes de scories de 800 mètres de hauteur en moyenne. De ses anciennes éruptions, se sont échappées des coulées de lave basaltique qui ont parfois rejoint la mer sur les flancs Est, Nord et Ouest du volcan.
Lorsque nous nous rendons sur le plateau, nous traversons plusieurs petits villages avant de rejoindre son cœur recouvert d’une végétation dense. Le territoire regroupe de nombreuses fermes biologiques, dont la ferme de Abdillah Msaidié, le frère du ministre du tourisme, qui a créé un système unique ancré dans un développement durable.
Dès notre arrivée, l’homme nous salue cordialement, avant de nous emmener découvrir ses champs de pommes de terre, qu’il développe au sein d’une terre fertile. Un peu plus loin, il nous conduit dans son entrepôt dans lequel, il élève plusieurs vaches ayant pour provenance la Tanzanie ou l’Afrique du Sud. Devant nous, il chérie ses animaux dont il utilise les bouses pour produire du gaz au travers de leur fermentation.
Aux abords d’une cuvette, qui nous apporte une vue exceptionnelle, se trouve son récupérateur de gaz, qu’il utilise au sein de la ferme pour les tâches de la vie courante. Une véritable inclusion dans le respect de l’écologie et de l’environnement où l’homme parvient à donner ses lettres de noblesse à l’adage : « Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme »
Le volcan Karthala(Grande Comore)
Célèbre pour sa caldeira de trois kilomètres de largeur par quatre kilomètres de longueur, formée par des effondrements successifs, le volcan Karthala de trente kilomètres de longueur et de quinze kilomètres de largeur culmine à 2 361 mètres d’altitude.
Ce volcan situé au centre de l’île possède un profil asymétrique et a été façonné au travers d’éruptions majoritairement effusives dont la dernière a été relevée en 2005. Le 12 novembre 2006, le Karthala est reconnu site Ramsar en raison de la diversité des zones humides qui entourent le volcan. Les pentes de la montagne, dont l’inclinaison varie de 10 à 15° sur le flanc Ouest et de 24 à 30° sur le flanc Est, sont couvertes d’une forêt tropicale entaillée par endroits.
Effectuer l’ascension du Karthala est l’activité ultime à accomplir sur l’île. Pour cette raison, nous sommes conduits par notre chauffeur, au centre de Grande Comore et après trente minutes de route, nous arrivons jusqu’à une petite ville dans laquelle nous rejoignons un petit parking où nous attend un véhicule tout terrain, dont à la vue, nous nous demandons s’il ne va pas nous lâcher en route, tant il semble obsolète.
Nous faisons également connaissance avec Jiré, notre guide, un homme grand et corpulent qui possède la particularité de porter…un sac Dora l’exploratrice, une sorte de dichotomie amusante qui nous laisse à penser que cette journée va être riche en rebondissement.
Pour contacter Jiré, il vous suffit de composer le 00269 323 34 22. L’homme demande 60 euros par personne avec un demi-tarif pour les enfants de moins de 18 ans. Le tarif est gratuit pour les enfants de moins de douze ans.
Nous grimpons dans le véhicule et commençons notre ascension…ou du moins de la route qui nous conduit jusqu’aux flancs du volcan. Il n’est pas nécessaire de prendre un véhicule pour effectuer ce chemin, nombre de visiteurs choisissent d’arpenter les six kilomètres de route à pied. Néanmoins, avec l’ascension de plusieurs heures qui se dessinent lorsque nous aurons atteint le point le plus haut pouvant être pratiqué en véhicule à moteur, nous n’avions pas le courage de le faire à pied.
Pour effectuer ce trajet en voiture, il faut compter 100 euros pour la location du véhicule avec chauffeur. Il convient ainsi de le demander au guide lors de la réservation.
Ainsi, durant deux heures, nous empruntons la pire route du pays ; les anciennes coulées de lave refroidies, mêlées aux morceaux de l’ancienne route provoque sur notre véhicule, des soubresauts violents dont nous ressentons chaque mouvement. Relativité oblige, le temps s’écoule avec lenteur, les secondes devenant des minutes, les minutes donnant l’impression d’être des heures. Et c’est finalement après deux heures de route que nous parvenons à la fin du chemin…s’il peut être appelé ainsi.
Accompagnés de Jiré, et de Nassur, notre ami, nous commençons l’ascension. Dès les premiers mètres, nos jambes ressentent des tensions, conséquences d’un manque flagrant d’entraînement. Alors que nous longeons un petit chemin en terre, nous prenons conscience de la beauté des lieux qui nous entourent.
Encouragés par Jiré, nous continuons notre marche, avant de nous asseoir sous un arbre et souffler un petit peu en mangeant quelques barres de céréales achetées le matin même.
Nous faisons également la connaissance d’un groupe d’Indiens qui ressentent encore plus de difficultés que nous, la marche commençant à nous habituer à l’effort.
Malgré tour, un peu à la manière d’un funambule qui regarde le vide qui se trouve sous ses pieds, le fait d’analyser le temps de chemin qu’il nous reste à parcourir nous épuise moralement et ce n’est pas Jiré qui nous répète depuis deux heures qu’il ne reste que cinq minutes de marche, qui nous permet de ne pas perdre espoir, surtout lorsque chaque monticule que nous grimpons dévoile un paysage identique à celui que nous avons quitté.
Fort heureusement, galvanisés par cette volonté de parvenir au sommet, nous réussissons notre ascension, congratulés par un Jiré tonitruant.
Au sommet, la vue qui se dégage de la caldeira qui nous fait face est tout bonnement sublime. Nous avons une vue perçant l’horizon et pouvons admirer un des panoramas les plus beaux de l’Océan Indien.
Nous soufflons un petit peu et décidons de descendre dans la caldeira. Ne pas y aller serait une folie après l’effort engendré pour parvenir à notre objectif. C’est ainsi que délicatement, sur une pente abrupte, nous entamons notre descente.
Après les rochers, nous nous maintenons du mieux que nous pouvons aux différents arbres qui parsèment les flancs de la caldeira. La vue dont nous profitons nous galvanise d’autant plus que chaque mètre engendré nous rapproche de ce paysage lunaire unique au monde. Nous parvenons finalement à une sorte de forêt noirci par les températures importantes qui ont régné sur le site.
En pénétrant dans la caldeira, marquée par de hauts reliefs qui nous entourent, un sentiment de bout du monde nous envahit. Face à nous, un dôme duquel s’échappe des fumerolles nous attire irrémédiablement.
Alors que nos pas sur la cendre volcanique transformée en sable crépite sur notre passage, nous nous rendons aux tréfonds de la caldeira, afin de découvrir le nouveau cratère constitué suite à l’éruption volcanique de 2005. Mais, en marchant , nous avons le temps de prendre conscience d’un développement dans cette plaine aride, d’une faune fort intéressante, dont certaines fleurs émergent.
A nos pieds, afin de conclure cette découverte en beauté, le trou d’un ovale presque parfait nous oblige au travers de sa profondeur, à la prudence. Mais ce n’est pas l’envie qui nous manque de nous poser à ses abords afin d’en visualiser le moindre recoin.
Chindini (Grande Comore)
Dans le Sud de l’île, la petite ville de Chindini comporte une belle plage de sable fin, baignée par une eau turquoise. Elle attire nombre de locaux qui apprécient sa tranquillité et son authenticité.
Mais l’intérêt de la ville réside en sa plage d’arrivée des bateaux de l’île de Mohéli, dans laquelle, la vie fourmille. Lorsque nous arrivons aux abords de ce port constitué avec les moyens du bord, la frénésie des vendeuses qui se sont placées sous des porches de fortune nous donne le ton de cette découverte : intense. En avançant vers la mer, nous croisons un va-et-vient incessant entre les femmes qui portent sur leur tête, les thons de plusieurs kilos fraîchement pêché et les pêcheurs ou transporteurs qui tirent sur le sol de gros bidons de carburant.
L’embouteillage qui se créé entre les bateaux qui tentent de se frayer un passage au plus près de la terre ferme donne aux navigants la possibilité de faire entendre leur voix. Mais toujours à la comorienne : avec respect.
Pour l’occasion, nous sommes accompagnés de notre grande amie Sofia, journaliste à TV Comores, qui nous a demandé de travailler pour elle en cette journée ensoleillée. Nous filmons ainsi deux interviews en sa compagnie, de pêcheurs qui content leurs conditions difficiles de travail, ce qui nous permet de faire plus ample connaissance avec des hommes qui chaque jour, risquent leur vie en pleine mer, les abords de Grande Comore comprenant des courants difficiles à appréhender, même pour les plus navigateurs les plus aguerris.
La plage de Malé (Grande Comore)
Toujours dans le Sud de l’île, la plage de Malé s’atteint après avoir traversé le village éponyme, dans lequel nous partageons un petit moment avec quelques enfants munis d’un micro dont nous ne savons pas s’il fonctionne réellement. Mais les enfants semblent le croire puisqu’ils s’évertuent à pousser la chansonnette dont l’écho, n’existe qu’au travers de la résonnance de leur regroupement.
Au bout de quelques minutes de route, sur un chemin en terre battue, la plage de Malé se dévoile. Plage de sable de couleur ocre, elle est entourée d’un paysage constitué essentiellement de palmiers et de cocotiers. Par le biais des mouvements de l’eau, elle se situe en-dessous d’un petit monticule qui l’entoure, une sorte de petite dune naturelle qui en accentue les perspectives.
Le sable au travers du passage de l’eau, laisse émerger de nombreux sillons qui en dessinent le prolongement. Quelques bancs permettent à des locaux de profiter de ce décor paradisiaque et ils ne s’en gênent pas, la plage étant considérée comme la plus belle de l’île.
Alors que nous marchons dans l’eau, nous nous laissons bercer par le bruit des vagues qui frotte le sable en laissant derrière elle, de nombreux coquillages qu’il nous suffit de ramasser.
Foumbouni (Grande Comore)
Chef-lieu de la préfecture de Badjini, située sur la côte Sud Est de l’île et ayant une population de 20 331 habitants, Foumbouni est une ancienne cité côtière, protégée comme une place forte.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous en longeons les remparts encore présents et parvenons jusqu’à la place centrale, surmontée d’une belle colonne.
Un guide nous accompagne vers une sorte de citerne relativement bien conservée, dans laquelle, le réseau d’irrigation de la ville permettait à ses habitants de bénéficier d’une source d’eau potable à tout instant.
La médina dans laquelle nous nous rendons ensuite comporte nombre de petits cimetières dans lesquels, des anciens monarques sommeillent toujours pour l’éternité. La ville comporte également plusieurs palais royaux, dont un que nous visitons en faisant connaissance avec une vieille dame volubile et faconde, qui à l’aube de ses 90 ans, nous surprend par son élocution.
La médina possède un charme indéniable. Sur les petits chemins en dur, nous croisons nombre d’enfants qui nous approchent, concomitamment timides et farouches. A la croisée d’une intersection, une artisane en train de coudre nous permet de partager son art.
Nous arrivons aux abords d’une des 10 mosquées que compte la ville et faisons connaissance avec plusieurs habitantes, souriantes. Il faut dire que les gens de la ville, vêtus de leurs costumes traditionnels, sont d’une gentillesse sans égal. Accueillants et généreux, ils n’ont pour seule expression faciale, que le sourire, une manifestation de leur empathie qui nous fait du bien.
En sortant de la médina, sous un arbre, plusieurs hommes nous invitent à partager un petit moment de convivialité en leur compagnie. Alors que certains jouent aux jeux traditionnels locaux, d’autres assis semblent attendre le temps qui passe. Nous les abandonnons pour rejoindre la plage de la ville qui nécessite tout de même quelques minutes de trajets en voiture.
Mais ces minutes ne sont pas inutiles, loin de là, puisque le décor sauvage que nous découvrons est un véritable plaisir pour les yeux. Baignant dans une sorte de crique sauvage, la plage de Foumbouni est différente des autres plages de l’île.
Entourée de gros rochers et accessible après plusieurs minutes de marche qui dévoilent un paysage marqué par des falaises qui s’aperçoivent au loin, elle est bercée par les vents qui se fracassent contre ses parois rocheuses.
Sur le sable, plusieurs parasols offerts par l’office de tourisme, qui permettent aux locaux de se protéger d’un soleil conquérant. Nous ne résistons pas à plonger dans cette eau turquoise qui nous appelle et profitons d’un pur moment de bien-être revigorant et rafraîchissant.
Le front de mer escarpé (Grande Comore)
En circulant sur la côte Ouest, nous faisons un arrêt non loin de la ville de Moroni, sur un terrain qui ne paye pas de mine, mais qui dévoile des côtes escarpées acérées comme des rasoirs.
L’eau qui vient se projeter sur les rebords des falaises construit patiemment ce décor sublime, dans lequel nous nous sentons tout petit. Il faut dire que l’île alterne les paysages côtiers différents, la côte étant partagée entre des plages plates de sable fin et des falaises bien plus abruptes.
Alors que les vagues en s’engouffrant dans certains interstices prolongent le visuel avec le sonore, tout en faisant attention de ne pas chuter, nous regardons avec attention l’eau sous nos pieds dont les mouvements anarchiques nous la rendent vivante. Les légers embruns, résultants de ces collisions constantes dévoilent une légère écume dans laquelle nous nous perdons.
La porte Bangwe Ndruwani (Grande Comore)
Non loin d’Iconi, le guide qui nous accompagne souhaite nous présenter une partie de la richesse architecturale de l’île ; en sa compagnie, nous nous rendons dans un petit village qui comporte la porte Bangwe Ndruwani, un ouvrage séculaire.
Lorsque nous arrivons sur la place centrale du village, sur laquelle, un homme à la bonhomie naissante nous accueille avec le sourire, nous humons immédiatement la bonne atmosphère de ces villes coupées des circuits touristiques que nous apprécions tant.
Nous nous rendons, après avoir traversé quelques rues excentrées face à une porte dont la peinture blanche est craquelée, conséquence du temps qui passe. Nous sommes rejoints par un homme portant un habit traditionnel et un chapeau islamique que portent essentiellement les sages.
La porte relativement bien conservée dévoile des motifs ancestraux et au travers de la finesse de sa construction, elle représente à elle seule toute la beauté de l’art comorien.
Conclusion
Rarement, un pays nous avait autant attirés. Les Comores représentent ainsi tout ce que nous pouvons rechercher dans une découverte : un peuple généreux, des paysages sublimes, une gastronomie fine, des expériences uniques.
Si le pays s’ouvre au tourisme, néanmoins, force est de constater qu’il ne développera jamais un tourisme de masse, dans le mauvais sens du terme, avec ses hordes de touristes, claquettes aux pieds et casquettes vissées sur la tête. Non, le pays deviendra une destination de qualité dans laquelle, les voyageurs qui feront le choix de le découvrir, seront conscients que chaque jour leur apportera non pas une monotonie, mais une possibilité de penser leurs rêves et de les réaliser.
En outre, chaque jour qui passe, le pays se développe surtout sur l’île de Grande Comore et améliore ses infrastructures. Si toutes les routes ne sont pas encore réhabilitées, elles le deviennent progressivement. Les hôtels ne sont pas nombreux, mais ceux qui existent sont de qualités, pour des voyageurs qui considèrent un voyage d’un point de vue global et non pas au travers de détails. La restauration, en ce qui la concerne permet d’alterner entre des produits locaux peu chers et des plats internationaux servis dans des restaurants pouvant rivaliser avec les établissements occidentaux. Aussi bien dans la forme que dans le fond.
Les Comores sont ainsi une destination coup de cœur, que nous vous conseillons sans restriction.
La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables de la République serbe de Bosnie
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de la région, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité de République serbe de Bosnie et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité au sein de ces trois entités, nous avons choisi de traiter les incontournables entité par entité afin d’en préciser les attraits. Qui plus est, il est rare sur Internet de trouver des informations pertinentes sur la République serbe de Bosnie.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’une entité à l’autre sans difficulté et même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne la République serbe de Bosnie, nous avons découvert comme la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, un pays à l’histoire riche, aux paysages magnifiques et verdoyants ainsi que des villes fort intéressantes, mais ressemblant un peu plus aux villes de la Serbie, traditionnellement orthodoxe.
Nous avons été accueillis par un peuple chaleureux et attentionné, qui nous a toujours guidé et conseillé avec bienveillance.
La république serbe de Bosnie, occupe les parties Nord et Est de la Bosnie-Herzégovine et couvre 48,5 % de son territoire. Le district de Brčko au statut mixte coupe le territoire en deux. Située à mi-chemin de la plaine de Pannonie et de la mer Adriatique, la majeure partie du territoire est traversé par les alpes dinariques, interrompues par les vallées de la Bosna, de la Neretva, de la Drina, du Vrbas et de la Una. L’entité n’a pas d’accès à la mer mais comporte le plus grand lac du pays : « le lac de Bileća » situé à l’extrême Sud, près de Trebinje, non loin de la frontière avec le Monténégro.
D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général bon et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Quand bien même les autoroutes sont en nombre restreint ; en outre, les routes traversent des paysages vallonnés et montagnards qui obligent à une certaine prudence.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent du standard européen. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité riche et véritable.
Non loin de la frontière serbe, le monastère de Dobrun est un monastère orthodoxe situé sur le territoire du village de Gornji Dobrun, dans la municipalité de Višegrad.
Rattaché à la métropole de Dabro-Bosna, il est dédié à la : « Dormition de la Mère de Dieu » D’après les écrits découverts, il a été fondé en 1343 par le duc Pribil, puis a subi nombre de reconstructions, particulièrement en 1884 et 1946.
En 1994, le monastère est à nouveau habité par des moines et il ouvre ses portes au public. C’est ainsi que nous l’apercevons de l’autre côté de la route et le rejoignons après avoir traversé un pont dont les barrières de couleur rouge semblent marquer l’accès au site de manière solennelle.
Nous découvrons alors un grand complexe, agrémenté d’une vieille locomotive parquée sur un rail de chemin de fer longeant le monastère dans lequel nous entrons.
Un beau jardin bien entretenu nous accueille ; outre les appartements des moines, une belle église de l’Assomption de la Vierge Marie se dévoile. Des chemins pavés de vieilles pierres font le tour du propriétaire et permettent d’avoir accès à tous les recoins du territoire.
Tout de blanc vêtue, l’église comporte sur sa façade, de belles fresques colorées qui apportent au site, un côté reposant. L’église fait face à l’entrée principale caractérisée par une arche surmontée d’un toit en tuiles.
Dans les rochers au-dessus du monastère se trouve une grotte, surmontée d’une grande croix.
Banja Luka
Capitale de l’entité de la République serbe de Bosnie, Banja Luka comprend 150 000 habitants et représente l’entité culturelle et économique du pays.
Moderne et festive, la ville compte plusieurs secteurs possédants chacun leur identité propre. Nous rejoignons ainsi le quartier de Centar qui nous intéresse car il correspond au centre historique de la ville.
Ce quartier abrite nombre d’institutions gouvernementales de la République dont la présidence, le gouvernement et l’Assemblée Nationale. En rejoignant le secteur, nous arrivons aux abords de la forteresse de Kastel construite sur la rive gauche de la rivière Vrbas et qui est constituée de remparts surmontés de tours de guets magnifiquement entretenues.
Toujours dans le centre, la cathédrale du Christ-Sauveur construite en 1993 sur l’emplacement d’une ancienne église émerge au travers de sa structure dont la couleur orange prédomine. Conçue identiquement à la cathédrale de la Sainte-Trinité détruite en 1941, ses murs sont constitués de pierres rouges et jaunes : « des travertins » en provenance directe de Mésopotamie. Elle possède un dôme qui s’élève à une hauteur de 22,50 mètres, son clocher atteignant les 47 mètres.
Dans le domaine des religions, la ville abrite également la cathédrale catholique Saint-Bonaventure construite en 1970 en l’honneur d’un théologien franciscain, une cathédrale rénovée en 2001 et reconnaissable au travers de sa structure moderne, dont la tour centrale de couleur jaune donne à l’ensemble surmontée d’une tour latérale en colimaçon, un côté récent assumé. Les musulmans, quant à eux peuvent prier au sein de la mosquée de Vrbanja, construite en 2010. L’autre mosquée importante de la ville est la mosquée Arnaudija construite en 1594 à la demande de Hasan Defterdar, ministre des finances du pachalik de Bosnie.
D’un point de vue culturel, si la ville accueille l’Académie des sciences et la Bibliothèque nationale, elle est surtout connue pour le Théâtre national, fondé le 2 septembre 1930 qui dispose d’une troupe de 25 acteurs et de deux salles, le tout au sein d’un bâtiment austère au blanc prédominant.
Dans le registre des musées, la ville qui en est correctement dotée, en possède 2 particulièrement appréciés. Le musée de la République serbe a été créé en 1930 sous le nom de : « musée de la Banovine du Vrbas » Il possède environ 30 000 pièces réparties en cinq départements : archéologie, histoire, ethnologie-ethnographie, histoire de l’art et science ; il dispose aussi d’une bibliothèque comptant 14 000 ouvrages.
Le musée d’art moderne de la République serbe, quant à lui, créé en 1971 et se trouvant dans l’ancienne gare de Banja Luka expose des collections de peintures, sculptures, dessins et aquarelles, sur près de 1 300 œuvres. Un véritable régal pour les yeux et l’âme.
Lorsque nous avançons dans la ville, après une grande place, nous faisons la connaissance d’une femme manifestant pour trouver les coupables de l’assassinat de son fils. Posée sur le sol, une sorte de mausolée, dont les bougies disposées autour de plusieurs photos du jeune homme tout sourire, provoque en nous une émotion vive.
Nous nous rendons dans une rue piétonne bien achalandée : « la rue Gospodska » qui permet de rejoindre un autre secteur de la ville. En arpentant cette rue pavée, nous sommes agréablement surpris de découvrir, en levant nos yeux vers le ciel, attachés entre eux, de nombreux parapluies multicolores ; cet agencement très disparate amène outre un peu d’ombre, un côté artistique indéniable.
Nous faisons également la rencontre avec un accordéoniste, qui interprète avec talent, de nombreux airs locaux. La mélodie qui résonne dans les rues de la ville finit par provoquer un attroupement de gens qui sortent leur téléphone portable afin de filmer ce virtuose.
Au détour de notre découverte, nous prenons conscience du syncrétisme urbain ambiant qui règne dans la ville, l’architecture de Banja Luka étant partagée entre une influence ottomane, austro-hongroise et moderne.
La période ottomane est d’abord marquée par les constructions de Ferhat-pacha Sokolovic qui fit construire 216 édifices dans la ville entre 1579 et 1587. Outre nombre d’habitations encore présentes, la mosquée Ferhadija, la mosquée de Behram-beg, la mosquée de Gazanfer-bey, la mosquée de Mehdi-bey Imamović et la mosquée de Potok en sont les plus fidèles représentations. La ville abrite également de nombreux tombeaux ottomans, dont celui de Halil-pacha et des demeures de dignitaires ou de riches particuliers qui subsistent encore de cette période : « maison du pacha Đumišić, maison Kapidžić ou maison Šeranić »
Mais la ville compte également de nombreux édifices qui remontent à la période austro-hongroise. La maison impériale située dans le centre-ville a été construite entre 1878 et 1883, avec des murs de briques enduits de mortier. Elle abrite aujourd’hui les Archives de la République serbe de Bosnie.
Sur une des places de la ville, aux espaces verts bien délimités, nous profitons du bien-être de cette végétation omniprésente. Outre les parcs : « Mladen Stojanović » et « Petar Kočić » le quartier de Banj brdo est situé sur une colline qui s’élève à une altitude de 431 mètres, au Sud du centre ; le site offre un beau point de vue et trône en son cœur, le monument aux combattants morts pour la Krajina de Bosnie.
Sur une autre place où de nombreux locaux sont assis sur des bancs, face à la représentation en bronze d’un homme qui semble être important, un marchand de pop-corn à l’ancienne, en fait chauffer dans une petite casserole d’un autre âge ; ainsi, il égaye nos papilles et provoque en nous un sourire de contentement. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre une des nombreuses terrasses pour nous adonner ainsi à cette joie de vivre qu’offre la ville.
Parc de l’Una
Situé dans le Nord-Ouest du pays, sur le territoire de Bihać, le parc National de l’Una encercle les vallées autour de la rivière Una et des canyons de la rivière Unac, sur les pentes Ouest des montagnes Pljesevica, Grmeč et Osječenica.
Site naturel doté de paysages exceptionnels et d’un riche patrimoine culturel, il donne la possibilité aux visiteurs d’effectuer de belles randonnées pédestres (au sein de la forêt Putemod Dvoslap Troslap) ou de s’adonner à des activités variées : vélo, pêche, rafting, plongée souterraine et canoë, la liste n’étant pas exhaustive.
Du fait de sa structure, le parc possède de magnifiques cascades. Štrbački d’une hauteur de 24,5 mètres reste la plus spectaculaire d’entre elles. Crée suite à des dépôts de travertin et des mouvements tectoniques, elle est l’aboutissement de l’écoulement d’une rivière dont les berges accueillent nombre de moulins et de maisons en bois. Dans un environnement sauvage préservé, la cascade Martin Brod baigné de deux somptueuses retenues d’eau, offre un autre regard sur la beauté des lieux.
Dans de nombreux champs, il est possible de découvrir des agriculteurs travaillant difficilement à l’ancienne.
Pour les amateurs de culture, la ville de Vakuf érigée sur une île artificielle offre plusieurs bastions à découvrir. Le parc comprend également la mosquée Sultan Ahmed et les ruines de la forteresse ottomane Haval, à ne pas louper.
Doboj
Dans le Nord, Doboj est une ville de près de 68 000 habitants et constitue le nœud ferroviaire du pays. Doboj est situé sur les bords de la rivière Bosna, un affluent droit de la Save, à sa confluence avec la Spreča.
L’arrivée dans cette petite ville dans laquelle il fait bon vivre est marquée par la présence d’une forteresse qui se trouve sur une haute colline et domine les alentours. Magnifiquement entretenue, la forteresse est constituée de larges murs surmontés d’une tour de guet en pierres taillées, dont l’étage est réalisé avec du bois de couleur sombre.
La ville comprend le musée régional, qui permet, au travers d’expositions de nombreux objets précieux, de dévoiler des explications sur le passé riche et mouvementé de la région.
La ville comprend un beau petit centre qui regroupe nombre de bâtiments religieux. Le plus connu d’entre eux est : « l’église orthodoxe Saint-Pierre-et-Saint-Paul » reconnaissable grâce à son imposante structure dont la façade principale de couleur beige agrémentée de rouge exploite parfaitement sa grandeur, émergeant tel un ilot dans un architecture urbaine assez peu élevée.
La ville compte également une autre église orthodoxe : « l’église de la Nativité » qui possède une grande tour latérale comprenant plus de 5 étages.
Construite entre 2001 et 2005 : « l’église catholique du Sacré-Cœur-de-Jésus » quant à elle, est de taille bien inférieure à sa consœur orthodoxe. Possédant une tour, elle est surtout marquée par son clocher agrémenté de tuiles rouges sur lesquels se trouvent des motifs en forme de losange.
Srebrenica
Connue surtout pour le massacre de ses habitants ayant eu lieu en 1995, lorsque plus de 8000 hommes et adolescents bosniaques ont été occis par les hommes du général Ratko Mladic, la ville peuplée de 2607 habitants compte un mémorial important pour se souvenir de cette tragédie.
Ainsi, dans le cimetière de Srebrenica-Potocari, aux abords des tombes dont les stèles semblent s’étendre à l’infini, une grande fresque comporte les 8372 noms des disparus qui placés côte-à-côte, intensifient encore un peu plus la barbarie des hommes. Des noms sans visage à l’histoire tragique.
Mais la ville qui compte aujourd’hui une place importante dans l’industrie du sel, possède également une belle forteresse de l’époque romaine, dont il ne reste que les vestiges des murs et d’une tour, ces ruines ayant été recouvertes par une végétation dense sauvage.
Dans le cœur de Srebrenica, outre quelques belles églises et la mosquée Crvena Rijeka, le visiteur pourra visualiser une architecture relativement bien agencée, alternant entre le moderne de sa reconstruction et la préservation de ses vieilles habitations dont : « la maison Dervisagic »
Le monastère Tvrdos
A quelques kilomètres de Trebinje, le monastère Tvrdos nous accueille sur un parking dans lequel nous abandonnons temporairement notre véhicule. Nous franchissons ensuite les portes d’entrée du site et découvrons sur le côté, accrochées à un mur, des habits servant à recouvrir les épaules des femmes et les shorts des hommes.
Vieux de 6 siècles et s’étant vu rajouter depuis, nombre de bâtiments modernes, le monastère est situé non loin d’une rivière et possède un parc verdoyant, dont les vignes dénotent un côté campagnard assumé et dont le vin qui y est issu a construit sa notoriété.
Comme nombre de monastère, Tvrdos a une histoire complexe. Au IVe siècle, sur les ordres de Constantin Ier, une église est érigée. Sur le site, est implanté au début du XIVe siècle, un monastère serbe orthodoxe en l’honneur de la Dormition de la Mère de Dieu.
A plusieurs reprises, les Ottomans l’incendient et le monastère doit subir nombre de vols et de pillages. Mais, il parvient toujours à se relever. Une première reconstruction majeure de Tvrdos est attribuée au métropilite de Trebinje : « Visiarion » en 1509. Néanmoins, il est anéanti lors du tremblement de terre qui frappe Dubrovnik en 1667.
A la fin du XVIIe siècle, le monastère devient l’objet d’un conflit majeur entre les Vénitiens et les Ottomans. Persuadés que les guerriers orientaux pourraient s’en servir comme base pour leur défense, les Vénitiens le détruisent en 1694 en le faisant exploser.
Peu après cette destruction symbolique, Nikola Runjevac, nouveau propriétaire du site, restaure le Konak et agrandit sa surface pour y établir un monastère vivant ainsi une série de modernisation qui vont lui apporter une forme similaire à sa forme actuelle.
Aux abords des bâtiments d’habitation, un chat couché sur une table profite de la quiétude de la place. Nous rejoignons l’église et sommes accueillis immédiatement par un moine qui nous surveille de près, les photos et les vidéos étant interdites à l’intérieur du bâtiment.
Les fresques sont sublimes. Colorées, elles représentent des scènes de l’évangile et au travers du mobilier doré, elles accentuent leur portée. Quelques fidèles se prosternent devant des icônes, tandis que d’autres allument des cierges et effectuent des prières.
Nous terminons cette belle découverte par une visite des caves comprenant de grands futs de chênes qui servent à faire vieillir un vin dont la notoriété dépasse les frontières.
Trebinje
En arrivant dans cette ville située au Sud-Est du pays et peuplée de 26 000 habitants, nous découvrons une cité frontalière avec la Croatie et le Monténégro qui s’étend au pied du mont Leotar et qui est traversée par la Trebišnjica, débouchant ainsi pour une part dans la mer Adriatique et se jetant pour une autre part dans la Neretva.
En rejoignant le centre historique qui regroupe la majeure partie des monuments à visiter, nous avons la chance d’assister à un grand marché local, dans lequel nombre de vendeurs proposent leurs produits, essentiellement des fruits, de la viande et du fromage.
Il nous faut franchir ensuite la vieille porte du côté Ouest pour rejoindre le cœur historique qui comprend outre des petits restaurants, le musée de l’Herzégovine, créé en 1952 et qui présente des objets allant de la Préhistoire au Moyen Âge. Le musée abrite également un département d’histoire, un département d’histoire naturelle et un département d’histoire des arts constitué par la collection Jovan Dučić, la collection Anastasije Popović et par une série de legs ayant été effectués par : Radovan Ždral, Milena Šotra, Branko Šotra, Milorad Ćorović et Mirko Kujačić.
En longeant ainsi les fortifications préhistoriques de Brijeg, dans le quartier de Mostaći, nous tombons nez à nez sur plusieurs édifices religieux, tous classés au titre des monuments nationaux : l’église de la Sainte-Parascève, l’église Saint-Clément, la mosquée du Sultan Ahmet, la mosquée d’Osman-pacha Resulbegović, la cathédrale catholique de la Nativité-de-Marie et la cathédrale orthodoxe de la Transfiguration.
Après un vieux pont, nous découvrons de vieilles maisons admirablement conservées et qui ont su garder leur âme d’antan. La : « maison Resulbegović » construite en 1725 en est la plus célèbre, mais il convient de ne pas oublier : « la tour-résidence Hadžiahmetović » datant de la fin du XVIIIe siècle.
Visegrad
En entrant dans cette ville frontalière avec la Serbie, peuplée de 5869 habitants, nous nous rendons immédiatement aux abords du pont Mehmed Pacha Sokolovic, achevé en 1577 et qui est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Constitué de 11 arches possédant des ouvertures de 11 et de 15 mètres, le pont permet de rejoindre les deux rives de la ville et de favoriser ainsi son développement. En outre, en arpentant ses pierres en travertin extraites d’une carrière locale, nous pouvons découvrir en enjambant la rivière Drina, la ville qui se dévoile de manière bucolique en présentant les caractéristiques d’un petit village de campagne.
En rejoignant l’amont du pont, nous faisons connaissance avec une belle statue symbolisée au cœur d’une sorte de jardin circulaire possédant en son sein, deux parallélogrammes surmontés d’un visage.
Le centre dans lequel nous nous rendons possède peu de monuments touristiques ; il comprend néanmoins une belle petite église, qui se trouve dans les hauteurs de la ville et permet au travers de ses nombreux commerces, d’effectuer des achats allant du vestimentaire à l’alimentaire. Quelques restaurants sont également présents.
Mais, l’attrait de la ville réside le long de la rivière en direction d’Andricgrad, un quartier pensé et financé par Emir Kusturica, qui revêt les traits d’une émergence de luxe au cœur d’une ville usée par le temps.
En le rejoignant, nous découvrons aux abords d’une petite épicerie, une belle statue représentant un homme tenant dans ses bras une épée et un sceptre…ou du moins, ce qui s’apparente en être un. Il s’agit de Mehmed Pasa Sokolovic, le constructeur du pont qui porte aujourd’hui son nom et qui a construit la renommée de la ville.
Nous entrons dans le secteur d’Andricgrad, qui regroupe la majeure partie des restaurants, et des bars de la ville. Nous découvrons une sorte d’ilot qui émerge de manière fastueuse de la vieille ville, le marbre neuf que nous foulons des pieds ayant remplacé le goudron de son bitume. Deux mondes, deux moments.
Le secteur que nous découvrons comprend une belle église : « Crkva Svetog Cara Lazara » et semble tout droit sorti du passé, sans en avoir subi les affres du temps qui passe. Nous nous émerveillons de la justesse et de la précision des constructions, mais en y regardant d’un peu plus près, nous ressentons une émotion étrange. Trop beau pour être vrai, trop parfait.
Sur la place qui borde l’église, se trouve : « le Kamengrad » un centre culturel et : « The Andric Institute » un institut de recherche. Les deux bâtiments étant architecturalement parlant, du même registre que les nombreux bâtiments du secteur : constitués de marbre travaillé ou de pierres polies, agencées à la perfection et ne présentant que le défaut de ne pas en avoir.
Nous tentons de ne pas nous attacher à cette analyse pour profiter pleinement de ces lieux en buvant un café sur une des nombreuses terrasses qui accueillent la population branchée de la ville. Si les prix sont doublés par rapport au centre de la ville, le décor de cinéma dans lequel nous nous trouvons mérite cependant une attention.
Bijeljina
Ville de 45 291 habitants située dans le Nord-Est du pays, Bijeljina est ancrée dans la région Semberija, non loin des monts Majevica, d’une hauteur de 916 mètres.
Devant l’hôtel de ville constitué d’un bâtiment austère constituée d’une grande façade de couleur grise, se dresse une statue érigée en l’honneur du roi Pierre 1er de Serbie. La statue le représente, vaillant sur un cheval, une épée à la main.
D’un point de vue cultuel, la ville comporte une belle église catholique, ainsi que la mosquée Atik qui fait face à un autre monument imposant : une arche, tout de marbre constitué.
Culturellement, la ville possède le musée de la Semberija, ainsi que des maisons classées en tant que monument national, dont la maison Sokol.
Parc de Sutjeska
A la frontière avec le Montenegro, le parc de Sutjeska est le plus ancien parc du pays. Fondé en 1962, il englobe la rivière du même nom et abrite une des dernières forêts primaires d’Europe, nichée en contrebas des monts Maglic, Volujac et Bioc.
Dans un écrin de verdure, le visiteur qui peut pratiquer de nombreuses randonnées sur des sentiers balisées, pourra atteindre, d’une hauteur de 75 mètres, la chute de Skakavac.
Durant son périple, à l’intérieur d’une forêt composée de hêtres et de pins noirs, il est également possible de pratiquer l’escalade. A de nombreux emplacements, des chalets en bois ainsi que des emplacements constitués de bancs et de tables permettent de profiter des infrastructures intelligemment intégrées dans le décor naturel ambiant.
Parmi les randonnées proposées : « la Trnovacko lake » permet sur une distance de 12,5 kilomètres d’une durée de 6 heures, d’atteindre comme son nom l’indique, un magnifique lac.
Les autres randonnées pouvant être effectuées sont : Tjentiste to Prijevor (17,1 kilomètres), Via Dinarica (24 kilomètres), Badjine (10 kilomètres), Volujak Stavljan Tiholjica (13,5 kilomètres), Volujak Lica (8,9 kilomètres), Volujak Lica I Adzovac (14 kilomètres) et Skakavac waterfall (3,9 kilomètres)
Parc national de Kozara
Fondé en 1967, ce parc qui se trouve non loin de Banja Luka couvre une superficie de 35,2 km2, tout en étant composé de forêts et de vallées s’étendant à perte de vue qui jalonnent des montagnes dont l’altitude atteint difficilement les 1000 mètres.
Le parc qui axe ses activités essentiellement autour de la randonnée, du VTT et de l’escalade, possède un monument exceptionnel dédié aux morts de la seconde guerre mondiale, constitué de deux arches monumentales blanches qui perforent le paysage ambiant.
Le parc qui comporte une eau pure s’écoulant dans de nombreuses fontaines disséminées sur le territoire compte plus de 900 espèces végétales, dont principalement des hêtres et des sapins au Nord et des chênes et des pins au Sud.
Parmi les mammifères, il est possible de rencontrer : des écureuils, des renards, des chats et épisodiquement des ours et des loups. Les oiseaux englobent en ce qui les concerne : des aigles, des chouettes et des perdrix.
L’entrée et le centre du parc sont situés à Mrakovica. Une fois arrivés dans la ville, le parc est facilement accessible après avoir laissé son véhicule sur le grand parking qui se trouve au-devant de : « l’hôtel Monument »
Kalinovic
Ville du Sud-Est de la République serbe de Bosnie et dans la région de Foča, Kalinovik regroupe 1093 habitants.
La ville est marquée par la présence d’une grande forteresse qui la surplombe, forteresse dont des pans entiers de murs se sont écroulés.
En son centre, le visiteur pourra arpenter de belles petites ruelles et rejoindre l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul comportant un clocher de forme typique, semblant être recouvert de feuilles de bronze. Sa façade centrale présente une couleur blanche, érodée par le temps.
Les environs de la ville comportent deux nécropoles : la nécropole de Cengica Bara et la nécropole de Gvozno qui sont inscrites sur la liste des monuments nationaux du pays.
Le lac Bileća
Frontalier avec le Monténégro, dont il en partage une partie du territoire, le lac Bileća est le deuxième plus grand réservoir artificiel des Balkans. D’une longueur de 18 kilomètres et d’une largeur de 4 kilomètres, ce lac large couvre la partie supérieure et centrale de la vallée de Trebišnjica, la terre la plus fertile du pays.
Le lac a été créé en 1968, lors de la construction du barrage Grančarevo sur la rivière Trebišnjica. Comprenant une île en son centre, il permet d’effectuer de belles randonnées le long de ses berges, à admirer en arrière-plan, des petites collines qui donnent à l’ensemble un effet harmonieux de mélange réussi entre la verdure et l’eau.
Mais, l’intérêt de ce lac réside surtout dans ses fonds qui abritent un monde souterrain unique, véritable paradis pour les plongeurs qui peuvent y découvrir outre le site romain de Leusinio, les vestiges des villages de Panik, Orah, Čepelica, Zadublje et Miruše, engloutis lors de la création du site.
Conclusion
Ainsi, la république serbe de Bosnie, présente tous les attraits qui permettent à un voyageur d’y réussir son séjour. Une nourriture exceptionnelle et bon marché, un accueil généreux et des infrastructures de belles qualités.
Couvrant la moitié du territoire de la Bosnie-Herzégovine, le pays alterne les montagnes et les vallées en dévoilant des trésors naturels uniques.
Les villes que nous avons découvert, quand bien même similaires à celles que nous avons visitées en Serbie, présentent un ajout oriental typique de la Bosnie et c’est cette dualité aujourd’hui assumée qui en façonne son identité.
La Bosnie-Herzégovine : Les incontournables du district de Brčko
Pays des Balkans, frontalier de la Croatie, du Monténégro et de la Serbie, la Bosnie-Herzégovine est un acteur important de cette partie de l’europe, du fait de sa position et de son histoire riche. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays, plus précisément au sein de l’entité du district de Brčko et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
Tout d’abord, avant de commencer, il convient de différencier le territoire de Bosnie-Herzégovine et son administration.
La Bosnie-Herzégovine, du moins en ce qui concerne le pays considéré comme tel par les autres membres de l’ONU, a pour capitale : « Sarajevo » et regroupe deux territoires géographiques ou régions : la Bosnie qui se trouve au Nord et l’Herzégovine qui se trouve au Sud.
Néanmoins, si le pays parle d’une seule traite au travers de son président, il est constitué administrativement de trois entités plus ou moins autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, la République serbe de Bosnie et le district de Brčko.
Si nous avons visité le pays dans son intégralité à travers ces trois secteurs politiques, nous avons choisi de traiter ces articles entité par entité afin d’en préciser les attraits plus précisément.
Il convient tout de même de préciser, que ces entités administratives ne sont pas séparées par des frontières. Tout au plus, elles sont marquées à quelques endroits par des panneaux…du moins, en ce qui concerne la République serbe de Bosnie.
Durant notre périple en Bosnie-Herzégovine, nous sommes ainsi passés d’un secteur à l’autre sans difficulté et ce, même à plusieurs reprises sans le savoir, ce qui ne nous a nullement gêné.
En ce qui concerne le district de Brčko, nous avons découvert un petit pays, très peu touristique. Il est sûr, que le district de Brčko n’est pas la première destination à laquelle on pense lorsqu’on prévoit de partir en vacances. Néanmoins, ce petit pays est très agréable et possède de nombreux monuments intéressants, à visiter sans restriction.
Nous avons été accueillis comme en fédération de Bosnie-et-Herzégovine et en République serbe de Bosnie, par un peuple chaleureux et attentionné, avec ce sentiment particulier d’entrer dans un secteur méconnu et écarté du tourisme de masse.
Le district de Brčko, qui occupe 0,5% du territoire national possède un statut administratif particulier : indépendant de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et de la République serbe de Bosnie , il est géré par le maire de Brčko et le superviseur international mandaté par l’ONU dépendant du haut représentant international en Bosnie-Herzégovine.
Afin de respecter une impartialité totale entre les trois principaux peuples du district (les Bosniaques, les Serbes et les Croates), ses langues officielles sont le Bosniaque, le Croate et le Serbe. En outre, les alphabets officiels englobent le cyrillique et le latin et le drapeau et les armoiries du district sont ceux de la Bosnie-Herzégovine.
Le district de Brčko au Nord du pays coupe le territoire en deux parties et sépare la République serbe de Bosnie de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine. D’un point de vue global, le pays est sûr. A la différence de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine, les villes présentent peu les stigmates de la guerre des Balkans.
Les infrastructures routières sont correctes ; les routes présentent un aspect général conforme et il est facile de circuler dessus en toute sécurité. Les autoroutes sont inexistantes, du fait de la petite taille du district.
Le coût de la vie est faible. Près de 40% inférieur à la France. Les hôtels et les restaurants sont nombreux et se rapprochent des standards européens. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé du tourisme de masse qui mérite d’être découvert.
Chef-lieu du district de Brčko, la ville éponyme compte 37 619 habitants et elle est située au bord de la Save qui marque la frontière Nord entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie.
Du fait de son emplacement, Brčko peut être considérée comme le port principal non pas du district, mais de la Bosnie-Herzégovine dans son intégralité. Grand centre industriel, la ville se trouve dans la plaine de Pannonie composée de terres fertiles propices à l’agriculture.
En entrant dans la ville, nous découvrons, face à nous, un peu excentrée, l’église de l’Assomption de la Sainte-Vierge, une église orthodoxe qui se trouve dans le quartier Srpska varoš.
Datant de 1868 et ayant été construit sur les fondations d’un temple orthodoxe, l’édifice est consacré en 1874 et dédié à l’Assomption de la Sainte Vierge.
Conçue initialement dans le style roman, avec une grande façade et trois petites tours, l’église a été entièrement détruite durant la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite intégralement en 1969, et consacrée en 1971, elle est agrandie en 2002 et se voit doter de quatre tours, deux sur la section de l’autel et deux à l’arrière du temple, à côté du clocher.
L’intérieur du bâtiment se compose d’iconostases composées d’icônes sculptées et de fresques sur les murs. L’église est éclairée par deux grands lustres richement décorés.
Nous rejoignons la Save, la rivière qui traverse la ville et découvrons non loin d’un secteur qui comporte nombre de bâtiments anciens classés, des berges sur lesquelles stationnent de grands bateaux. Le port de Brčko construit en 1913 et modernisé entre 1952 et 1962, permet de dynamiser le district et reste un point de passage obligé pour nombre de marchandises.
Sur les berges, qui comprennent un restaurant ouvert dans une péniche à quai, avec une belle vue sur le pont qui permet de rejoindre la ville, des promeneurs s’adonnent à leur petite balade quotidienne, seuls ou en compagnie de leurs animaux.
Si l’architecture globale de la ville est relativement moderne, plusieurs quartiers comportent des édifices classés au patrimoine national, pour avoir conservé leur cachet et leur structure d’origine.
Ce qui est le cas du premier bureau de poste de la ville créé en 1864 et situé dans le quartier résidentiel de Kolobara, près d’Islahij. Bâtiment d’un étage, il a une disposition angulaire droite et comporte deux ailes asymétriques, totalisant 511 mètres carrés. La hauteur totale du bâtiment est d’environ 8,4 mètres.
Construit dans le style néo-Renaissance, le bâtiment possède 14 ouvertures sur la façade, dont 13 sont des fenêtres, donnant à l’ensemble un côté austère assumé. La corniche du toit est légèrement arrondie et profilée avec une gouttière qui se situe en arrière-plan. Au-dessous, une frise peu profonde se termine par un profil horizontal qui s’étend le long des deux façades principales, justifiant entre autres le classement du bâtiment en tant que monument national du pays.
Dans le même style, située dans le quartier résidentiel de Kolobara, la maison Kočić a été construite, quant à elle, pour le célèbre marchand Alija Kučukalić, qui a déménagé à Brčko entre 1890 et 1907.
La maison présente les caractéristiques d’une villa autrichienne, dans le style pseudo-mauresque éclectique au travers de l’utilisation d’une riche ornementation et d’éléments décoratifs sur les façades. L’édifice qui comporte un rez-de-chaussée et plusieurs étages est entourée d’un jardin fleuri dans lequel ont poussé de grands arbres.
Ses éléments structurels de base sont construits avec des murs en brique de 50 centimètres d’épaisseur. La structure du plancher est en bois, l’escalier est en pierre et les rampes sont en fer. La villa se compose de deux appartements de quatre chambres et elle est ouverte au public.
Dans la ville, de nombreux autres bâtiments sont classés en tant que monuments nationaux : ensemble architectural de Srpska Varoš, hôtel Posavina ; maison située 26 rue Draže Mihajlovića, maison située 11 rue Jovana Dučića, maison située 35 rue Ratka Krpića, immeuble situé 15 rue Pavla Gajića, banque de la Posavina, immeuble commercial situé 10 rue Draže Mihajlovića, immeuble commercial situé 5 et 7 rue Srpskih oslobodilaca Brčkog, immeuble résidentiel situé 16 rue Milana Cvijanovića, immeuble résidentiel et commercial situé place Boško Perić Peša, immeuble résidentiel et commercial situé à l’angle des rues Srpskih oslobodilaca Brčkog et Dušana Miloševića, immeuble résidentiel et commercial situé 24 rue Jovana Dučića, immeuble résidentiel et commercial situé au 1 rue Pavla Gajića, académie de commerce de Brčko, villa située au 3 rue Njegoševoj, banque nationale de Brčko, bâtiment mansardé sur la place Boškà Perić Peša et bâtiment situé au 4 rue Srpskih oslobodilaca
De l’autre côté de la route, la mosquée Atik constitué par l’ensemble architectural de Konačko Brdo, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, émerge du paysage urbain au travers de son minaret à deux serefes, en brique, plâtré et peint à l’extérieur. Sa partie inférieure a une base carrée, tandis que la base de la partie supérieure est octogonale.
Construite à l’origine en bois et agrandie au fil du temps en raison du nombre important de fidèles, la mosquée s’est vu doter d’un maktab construit juste à ses côtés Comportant une pièce, couverte par un toit à quatre étages, l’édifice possède une façade divisée horizontalement par une série d’ouvertures et de corniches. Face à lui, un petit pont qui permet de rejoindre le centre piéton, dans lequel nous nous rendons et faisons la connaissance en ses contrebas, de plusieurs vendeurs qui assis sur le trottoir proposent des produits allant des paquets de cigarettes aux prises de téléphone portable.
Un homme d’une quarantaine d’années nous accoste et entame la discussion, enchanté de découvrir des visiteurs étrangers ; il porte sur le dos un ensemble sportif siglé du nom d’un club de sport.
Nous entrons dans le centre piéton, bien achalandé et qui comprend de nombreux commerces et restaurants dévoilant au travers de leur terrasse, un véritable pan de la vie locale.
Nous nous rendons aux abords d’une sorte de parc municipal qui comprend des statues éparpillées mettant en avant des artistes et hommes politiques locaux.
Face à un grand monument représentant une arche moderne comprenant une sphère, l’hôtel de ville dont la composition est conçue selon le principe de symétrie stricte avec une rhizalite centrale plus prononcée et deux rhizalites plus petites et anguleuses.
Construit entre 1890 et 1892, l’hôtel comprend en réalité le petit parc dans lequel nous nous trouvions, le bâtiment principal Posavina et le bâtiment de la succursale de la banque Zemaljska.
D’inspiration néo-Renaissance, l’hôtel de ville présente les dimensions habituelles de l’architecture ottomane-turque. La rhizalite médiane est divisée verticalement en trois bandes égales avec des ouvertures de fenêtre, également situées sur les rhizalites latérales qui se terminent par un toit en forme de dôme en fer à cheval. La mairie, qui se compose d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage sert de bureau au maire et le bâtiment est également utilisé pour les sessions du gouvernement du district de Brčko. Désigné monument national de Bosnie-Herzégovine, il est ouvert à tous les visiteurs depuis 2013.
En rejoignant l’allée centrale bordée par de nombreux bancs sur lesquels, les anciens de la ville conversent agréablement, nous découvrons une belle fontaine qui permet de nous rafraîchir.
Nous faisons également la connaissance avec un artiste totalement inspiré, qui reprend un chant national en y impulsant un entrain qui nous met en rythme.
Dans le registre des rencontres, nous faisons également la connaissance avec un vendeur qui propose à la dégustation nombre de boissons fabriquées avec des fruits de son jardin. L’homme, en pleine conversation téléphonique nous sourit et nous agrémente d’une longue discussion, n’hésitant pas à raccrocher à son interlocuteur à notre vue : « Pas grave, il s’agit de ma femme » nous rétorque t’il lorsque nous lui expliquons que nous aurions pu attendre la fin de sa communication.
Le parc municipal permet de découvrir une autre facette de la ville. Outre de belles allées fleuries, le parc comprend le monument de Dobro Jovanović situé à son entrée. Au travers de sa conception, le monument est un symbole de la souffrance, de la lutte et de l’aspiration à la liberté pendant la Première Guerre mondiale, indépendamment de la religion et de la nation.
Aux abords d’un rond-point, l’église du Sacré-Cœur, une église catholique dont la construction a débuté en 1883 et s’est achevée en 1885 se dévoile. Mais, de sa construction initiale, il ne reste plus un mur, du fait de sa destruction durant la Première Guerre mondiale.
Le bâtiment qui nous fait face date en ce qui le concerne de 1933 et ce n’est qu’en 1934, qu’une autre sacristie a été ajoutée à l’ensemble et que le complexe a été nommé l’église du Sacré-Cœur de Jésus. Basilique à coupole à trois nefs, avec une abside d’autel semi-circulaire, l’église qui émerge du paysage urbain, possède une nef principale avec narthex, un baptistère placé à gauche de l’entrée, tandis qu’à droite de l’entrée, elle comprend un escalier menant à la tour.
Les surfaces murales sont séparées par les peintures au plafond de Saints, placées dans des champs séparés en forme de médaillon et détaillant deux épisodes de la vie de Jésus-Christ.
Brezovo Polje
Petit village comptant 1 446 habitants, Brezovo Polje comporte, niché le long de la Save, la rivière qui constitue un affluent du Danube, plusieurs monuments disséminés, le village ne comportant pas de centre tel que nous avons l’habitude de les considérer.
L’église de la Transfiguration du Seigneur est un temple orthodoxe serbe construit et consacré en 1933. Incendiés en 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, seuls les murs nus et sans toit ont survécu. L’édifice fut ainsi reconstruit et consacré en 1946 et vécu une nouvelle restauration en 1986 pour atteindre l’embellissement escompté.
Au travers de sa belle façade blanche, l’église qui comporte une petite chapelle ainsi qu’un jardin verdoyant est un incontournable du pays à ne pas louper. Son intérieur qui se visite certains jours, expose une belle iconostase en bois sculpté avec des icônes ainsi que des fresques majestueuses.
Non loin de l’église, dans un autre registre, la mosquée Azizija a été érigée en 1862 sur les fonds d’un caveau impérial. Aux abords de la mosquée, nous apercevons dans un cimetière attenant, de nombreux nišans, des pierres monolithiques dressées au-dessus des tombes musulmanes datant de la fin du XIXe siècle.
La mosquée porte le nom du sultan ottoman Abd-ul Aziz. Le bâtiment a été construit dans le style baroque, avec un respect strict des symétries. C’est ce qui nous frappe lorsque nous entrons à l’intérieur. Dominée par un dôme ayant une hauteur de 17 mètres, reposant sur un tambour octogonal, avec des canapés couverts et un minaret en pierre, la mosquée a une taille de 14,50 x 18,50 mètres, ce qui lui permet de s’imposer parmi les plus grands monuments du pays.
Le long de la rivière Save, qui est constitué comme une sorte de plan d’eau, de nombreux jeux adaptés aux enfants permettent aux familles de profiter de la quiétude des lieux. Sur place, nous faisons connaissance avec plusieurs membres d’une même fratrie qui préparent une sorte de pique-nique. Sur les berges, se trouve un petit restaurant qui présente un attrait puissant.
Bijela
Comptant près de 2 208 habitants, Bijela est un village très étendu situé à la confluence du Bijeli potok et de la Tinja, qui ne comporte pas de centre à proprement parler. Si Bijela possède une église de type moderne, le village est surtout connu pour la tour Gradašćević, un ensemble architectural qui remonte à la fin du XVIIIe siècle, inscrit sur la liste des monuments nationaux du pays.
Alors qu’à plusieurs reprises, nous devons demander notre chemin, les monuments n’étant pas correctement indiqués, nous faisons la connaissance d’une vieille dame qui nous indique une route qui en réalité ne mène nulle part, mais nous permet de bénéficier d’un beau panorama sur la ville.
C’est après plusieurs minutes en voiture, que nous tombons sur la tour Gradaščević, bâtiment résidentiel et fortifié de la période ottomane qui se trouve sur les pentes de Majevica, aux abords d’une ligne de chemin de fer. La tour se compose du bâtiment principal d’habitation et de fortifications pour une hauteur jusqu’à l’avant-toit inférieur, de 17,50 mètres et jusqu’au sommet du toit de 23 mètres.
Bel édifice, la tour est couverte de tuiles plates et possède une pointe de mât au milieu du toit. Une cheminée traverse le toit inférieur qui ne comporte qu’une salle à l’étage supérieur, sous la voûte finale. Les murs sont en pierre de 70 centimètres d’épaisseur et le rez-de-chaussée possède des mors d’une épaisseur de 152 centimètres.
Aux abords, une cour dont l’entrée se trouve côté Sud est encerclée par un mur d’une hauteur de 2,50 mètres. Le mur est construit en pierre de taille et recouvert d’un toit en bois et de tuiles plates.
Dans le village, le cimetière Cincar est l’autre monument national répertorié. Ce cimetière, toujours en activité, compte 25 pierres tombales anciennes avec des inscriptions originales. Entouré d’une clôture métallique et occupant une superficie d’environ 550 mètres carré, le cimetière a une entrée située sur le côté Sud du complexe, à côté de la route locale qui relie Brčko et Bijela.
De nombreuses pierres tombales comportent des stèles, des obélisques ou des croix contenant des inscriptions originales. Les pierres tombales les plus anciennes datent des XVIIIe et XIXe siècles.
Le site archéologique Zidine
Après avoir circulé sur une route forestière de belle facture, le chemin entouré de grands sapins verdoyants commence à comprendre de grandes croix espacées qui donnent à l’ensemble, un côté solennel.
C’est alors que nous arrivons, après avoir traversé le village de Skakava Gornja qui compte moins de 1500 habitants, aux abords d’un site semblant se trouver sur une estrade géante, agrémenté de nombreux panneaux explicatifs indiquant que nous nous trouvons sur les lieux d’un ancien monastère.
Ainsi, le site archéologique Zidine regroupe les vestiges des fondations d’une ancienne église gothique, d’une église romane, d’un ancien complexe sacré (baptistère), d’une nécropole et d’un patrimoine mobilier, mis à jour lors des fouilles archéologiques ayant eu lieu sur le secteur à l’intérieur de nombreuses tombes.
En rejoignant le cœur de l’église romane qui date du XIIIe siècle, nous pouvons au travers de la conservation admirable de ses vestiges, nous projeter lors du temps de sa grandeur. Les murs porteurs ont été restaurés et nous pouvons aisément imaginer la présence de cette église à nef unique.
A ses côtés, le baptistère est le plus ancien édifice du site. Construit selon un plan hexagonal, d’inspiration des premiers édifices ecclésiastiques chrétiens de la période préromane, il donne la possibilité, protégé par d’énormes panneaux en aluminium, de bénéficier d’un moment unique d’apprentissage historique en toute tranquillité.
L’église gothique du couvent date de la première moitié du XIVe siècle. L’église à nef unique possédait un sanctuaire polygonal allongé, encadré par des murs de soutènement, construit selon l’architecture gothique. La sacristie se trouvait du côté Nord du sanctuaire.
Aux abords du site, un cimetière médiéval a également été découvert, avec ses tombes organisées en rangées, permettant aux archéologues de mettre à jour de nombreux objets funéraires : anneau en argent, fermoir en fer fragmenté, trois pièces en argent et cinq morceaux de tuiles décorées. Le patrimoine mobilier des tombes est conservé dans l’église paroissiale du monastère franciscain Saint-Antoine de Padoue à Dubrava. Au point le plus haut de la colline, où se trouve le site archéologique, une chapelle Saint-François a été construite en 1983.
Gornji Zovik
Situées à Zovik, à une altitude de 2245 mètres, l’église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint François d’Assise constituent un ensemble fortement intéressant.
La construction de l’église de Zovik a commencé en 1856, pour se terminer en 1890 et l’ancienne maison paroissiale, en 1902. Entre 1982 et 1986, une nouvelle maison paroissiale a été construite, tandis qu’une salle d’enseignement religieux a été construite en 1977 et agrandie en 2010. L’ensemble architectural comprenant l’ancienne église paroissiale et l’ancienne maison paroissiale de Saint-François d’Assise, a été déclaré patrimoine national. Ouvert au public, il expose un mobilier admirablement conservé : cinq sculptures, un maître-autel, un baptistère et un confessionnal.
Kolobara
Dans le village de Kolobara, non loin de la capitale Brčko, Islahijet est un complexe englobant un centre éponyme, quatre bâtiments résidentiels et commerciaux, des entrepôts et des vestiges d’habitation.
Situé, près de l’embouchure de la rivière Brka dans la Sava, le complexe architectural, datant de la période austro-hongroise, outre le fait de présenter une architecture typique, est un formidable exemple de reconversion de la pierre pour l’adapter à l’époque actuelle tout en lui permettant une réhabilitation qui conserve sa mémoire.
Si les bâtiments ont été construits séparément, à des périodes différentes, avec le même nombre d’étages et présentent des formes irrégulières avec différents angles de surfaces murales et un traitement différent des surfaces de façade, le complexe présente paradoxalement une sorte d’unicité et un syncrétisme semblant naturel.
Non loin du centre, le monument rendant hommage à Hasan Aganović Tač, un jeune combattant révolutionnaire et partisan de la Seconde Guerre mondiale, se découvre et permet de s’incliner respectueusement devant ce symbole de courage et de résistance à l’occupation.
Le village de Ražljevo
Si à première vue, le village ne présente que peu d’intérêts, il comprend : « l’ethno house » une maison serbe typique de Podmajevica, construite en 1930.
Ayant conservé son aspect et sa construction initiale, la maison récemment rénovée possède des fenêtres et des portes d’origine. Ouverte au public, elle permet aux visiteurs de découvrir de nombreux objets ethnographiques collectés dans les ménages de Ražljevo et des villages voisins.
A l’intérieur, la charpente en bois, le sol de la grande pièce, la charpente du plafond, la toiture à quatre points d’eau recouverte de poivrière et deux cabanons baignent également dans leur jus. Ainsi, ce musée, qui a ouvert ses portes en 2004, permet aux visiteurs d’effectuer un véritable bond dans le passé en se projetant dans le mode de vie d’antan.
La maison posée sur des coupes de chêne érigées sur des murets en pierres est également utilisée lors d’exposition d’artisanat et lors de diverses manifestations culturelles.
Le monastère franciscain de Dubrave
Situé dans le village de Dubrave, à une vingtaine de kilomètres de Brčko, le monastère franciscain a remplacé le monastère de Skakava au XIVe siècle, après le transfert de la paroisse de la ville à Dubrave.
Néanmoins, après plusieurs constructions de temples qui se sont succédés dans le passé, ce n’est qu’en 2002 que l’église actuelle a été érigée sur un site qui aura déjà vu en 1982, l’instauration de la maison paroissiale que le visiteur peut découvrir.
Semblant dégagé un côté moderne, le monastère n’en est pas dénué d’intérêt, puisqu’il abrite la galerie Šimun, exposant au public quatre-vingts objets d’exposition, préservant en ce sens, une tradition franciscaine vieille de plus de six siècles.
Conclusion
Le district de Brčko s’est avéré être une véritable aventure intéressante, aussi bien au travers de son patrimoine touristique, que dans la sensation ressentie en découvrant un pays méconnu.
Nous avons reçu un accueil formidable, nombre de locaux ayant effectué la démarche de se tourner vers nous, réellement fiers et enchantés de voir des étrangers faire l’effort de visiter leurs pays.
L’île de Pâques, une île mystérieuse et fascinante
Considérée comme étant un des lieux habités les plus isolés du monde, l’île de Pâques appelée également : « Isla de Pascua » en Espagnol, « Easter Island » en Anglais ou : « Rapa Nui » en langue indigène, est une dépendance du Chili qui suscite un intérêt chez tous les voyageurs. Nous y avons passé plusieurs jours et nous vous en présentons au sein de cet article, les incontournables qui vous permettront d’y réussir votre séjour.
Localisée dans l’Océan Pacifique Sud, l’île de Pâques est englobée dans les : « to do list » des voyageurs du monde entier qui sont fascinés par le mystère qui lui est associé au travers des moaï, ces statues géantes sculptées en un seul bloc dans les roches volcaniques insulaires et transportées sans que personne ne sache réellement comment. D’aucuns argumentant sur la présence d’extra-terrestres, de magies, d’un talent inné, chaque famille de l’île se sentant détentrice de la vérité… ou du moins d’une de ses parties.
Ce mystère intrinsèquement lié à l’île concerne également l’origine de ses premiers habitants, l’histoire de leur implantation, si elle caractérise indéniablement un peuple polynésien, étant soumis à une incertitude latente.
Découverte en avril 1722, par l’explorateur Jakob Roggeveen ayant foulé son sol le jour de Pâques, l’île fut rattachée au Chili en septembre 1888, qui depuis a pris des dispositions pour protéger cette culture insulaire unique au monde. Depuis 2016, l’île s’appelle officiellement : « Rapa Nui » et au travers d’un décret législatif, l’île est intégrée dans un parc qui en limite l’accès touristique.
Le Parlement chilien souhaite ainsi restaurer la mémoire des premiers habitants et concomitamment reconnaître leur culture qui a subi avec l’esclavage péruvien du XIXe siècle et les conflits claniques, des pertes absolument insurmontables.
L’île de Pâques comprend près de 1042 monolithes de taille variant de 2,5 à 9 mètres de hauteur pour un poids moyen de près de 14 tonnes chacun. Ils sont répartis de cette manière : 887 moaï debout, 288 moaï situés sur un ahu, une plateforme intégrant pour certains d’entre eux, la fonction de chambre funéraire, 397 moaï se trouvant encore dans une carrière, 92 moaï abandonnés en cours de transport et 9 moaï exposés à l’étranger : 1 au Chili, 1 en Nouvelle-Zélande et 7 en Europe.
L’île de Pâques est souvent considérée à tort comme une destination excessivement onéreuse. Pourtant, en réalité, il n’en est rien et l’accès à l’île ne présente pas de surcoût déraisonnable par rapport à d’autres îles du Pacifique.
Bénéficiant d’un climat subtropical humide avec des températures comprises entre 20 et 25 degrés et 250 jours de pluie à l’année, l’île, est soumise aux aléas d’une nature puissante et sauvage, ce qui renforce encore un peu plus son côté attractif.
Il est sûr que pour un habitant européen, se rendre en Amérique du Sud ou dans le Pacifique a déjà un coût, qui dépend de la distance, des escales et de la fréquence de la destination desservie. Mais pour quelqu’un qui se rendrait en Amérique du Sud ou en Polynésie française, l’accès à l’île de Pâques est relativement facile et d’un coût relativement acceptable. De l’ordre de 600 euros.
En ce qui concerne les hébergements, si les prix peuvent s’envoler pour des hôtels quatre ou cinq étoiles, le visiteur peut trouver des hébergements chez l’habitant pour la somme de 60 euros la nuit.
Pour les déplacements, l’île est très mal desservie en transport en commun. Si certaines agences proposent des circuits touristiques, ces derniers sont généralement onéreux et il est préférable d’être indépendant, soit en louant un véhicule, soit en louant un scooter, soit un vélo.
Pour les locations en tout genre, il conviendra de s’adresser à son hôtel qui pourra mettre tout visiteur en relation avec les sociétés qui se trouvent essentiellement basées à Hanga Roa, la capitale de l’île. Par contre, il convient de faire très attention avec les véhicules puisque ces derniers sont loués généralement sans contrat de location et sans assurance.
Si vous souhaitez découvrir notre voyage de manière complète au travers d’une photothèque riche qui vous montrera l’île sans rien vous cacher, n’hésitez pas à découvrir notre récit de voyage en vous rendant sur le lien suivant : https://hors-frontieres.fr/ile-de-paques-chili/
Avant de commencer, précisons la définition de quelques termes utilisés au sein de cet article afin de vous faciliter la lecture. Les moaï sont les statues de l’île de Pâques qui représentent les géants de pierre au regard figé. Les pukao caractérisent les chapeaux que certains moaï portent sur la tête. Les ahu, quant à eux sont les sites cérémoniels se présentant en des plateformes qui dénotent un pouvoir spirituel important.
Le Parc National de Rapa Nui
Du fait de l’importance de ses sites archéologiques, un Parc National englobant une grande superficie du territoire fut créée par le décret suprême nº103 du ministère des Terres et de la Colonisation, le 16 janvier 1935 et l’île fut déclarée : « Monument Historique National » la même année. Le 8 décembre 1995, le Parc National de Rapa Nui a été déclaré site du Patrimoine Mondial par l’UNESCO. Il est inséré dans la commune d’Isla de Pascua dans la province éponyme et administrativement, le parc fait partie de la région de Valparaíso.
Depuis 2017, le Parc National de Rapa Nui est géré par les autorités chiliennes en commun avec la Communauté indigène Ma’u Henua. Il s’étend ainsi sur 7 150,88 hectares, ce qui représente 43,5% de la superficie totale de l’île.
Le coût d’entrée dans le parc pour les étrangers est de 80 dollars. Les mineurs à partir de 7 ans bénéficient d’un tarif réduit et d’une entrée à 40 dollars. Les enfants de 0 à 7 ans ne payent pas. Les étudiants et les seniors paient le tarif normal. Le billet est individuel, incessible et valable uniquement pour le séjour sur l’île.
Le billet donne le droit de visiter Rano Raraku et Orongo une seule fois. Les autres sites n’ont pas de limite de visite. Le site de Tahai, Anakena et la ville d’Hanga Roa ne faisant pas partie du parc, ils ne sont pas soumis à l’achat d’un ticket d’entrée.
Il faut savoir que tous les touristes qui souhaitent visiter le parc national doivent payer cette somme ; le parc qui comprend la majeure partie des sites importants possède plusieurs entrées gardées par des rangers qui en contrôlent les tickets, valables 10 jours à partir du premier contrôle et peuvent être inspectés n’importe où dans le parc. Il est ainsi recommandé de toujours posséder son ticket sur soi. Par contre, en réalité, les contrôles sont relativement peu fréquents dans le parc, mis à part à Orango et à Rano Raraku.
Le parc est ouvert tous les jours de 9h00 à 18h00. Néanmoins, ces horaires sont adaptés en fonction de l’heure de lever de soleil sur le site de Tongariki. C’est-à-dire qu’en été, les visiteurs pourront entrer dans le parc un peu plus tôt pour rejoindre ce site apprécié des touristes.
Tout visiteur qui souhaite acheter son ticket peut le faire sur le site Internet officiel du parc : www.rapanuinationalpark.com ou en envoyant un mail sur le : contacto@rapanuinationalpark.com. Des renseignements peuvent être demandés en composant le 00 56 322550455. Cependant, les tickets sont également en vente au guichet du parc, situé au sein même de l’aéroport Mataveri ou au bureau central de la communauté autochtone Ma’u Henua, rue Atamu Tekena, à côté de la pharmacie de la ville de Hanga Roa.
Précision importante !!! La durée maximale du séjour sur l’île est de 30 jours. Chaque visiteur qui arrive doit ainsi posséder un billet retour non modifiable ainsi qu’une réservation d’hôtel pour toute la durée du séjour. En outre, depuis la réouverture de l’île au tourisme en août 2022, pour entrer dans le Parc National Rapa Nui, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide local accrédité ou d’un hôte de l’île âgé de plus de 18 ans. Néanmoins, quand bien même éditée, cette règle n’est presque jamais appliquée.
Afin de préserver le patrimoine culturel de l’île de Pâques, et en particulier du parc national de Rapa Nui, certaines règles simples sont imposées aux visiteurs :
Ne pas toucher, monter ou marcher sur les platesformes, les statues ou les pétroglyphes.
Ne pas ramassez des objets archéologiques ou des pierres.
Toute personne qui cause des dommages ou des modifications dans les sites archéologiques s’ expose à une peine de prison et à une amende, conformément à la loi 17 288 sur les monuments nationaux.
Ne marcher que sur les sentiers balisés. Ne pas pénétrer dans les zones de récupération de l’environnement ou dans d’autres zones restreintes.
Ne pas camper dans le parc.
Ne pas abandonner ses déchets dans le parc.
Le non-respect de ces règles est soumis à de lourdes sanctions. Les gardes du parc portent des caméras sur eux et les amendes qui s’appliquent sont assez élevées ; il est donc important d’être prudent.
D’un point de vue routier, le parc national de Rapa Nui possède des routes goudronnées de très bonne qualité qui relient toute la côte Sud, ainsi que Hanga Roa à la plage d’Anakena. Les secteurs des côtes Est et Nord sont reliés principalement par des routes non goudronnées et en état moyen.
Les secteurs de Poike et Maunga Terevaka ne se visitent qu’à cheval ou en excursion ; le reste de l’île peut être parcouru en véhicule, en utilisant de préférence un 4×4 sur les routes non goudronnées. Il est possible de circuler partout en vélo ou à cheval.
Te Pito Kura et la pierre magnétique
Face à la baie de la Pérouse, le site archéologique Te Pito Kura, au Nord de l’île est un complexe constitué du moaï de Paro, une statue de 10 mètres de hauteur provenant du volcan Rano Raraku, la plus grande n’ayant jamais été extraite de la carrière.
Aujourd’hui couché sur le ventre, il est resté dans son état naturel suite à son effondrement de sa plateforme, le choc l’ayant coupé en deux parties distinctes. Devant sa tête, se trouve son énorme chapeau de 2 mètres de hauteur pour un poids identique à la statue, soit 10 tonnes. La coiffe est également considérée comme la plus imposante jamais sculptée.
Aux côtés du site, à quelques mètres de distance, se trouve une grosse pierre à qui les anciens prêtent des vertus magnétiques : « Tita’a Hanga O Te Henua » D’après la légende, la pierre aurait été portée sur l’île par Hotu Matu’a, le roi fondateur de l’île.
Du fait de son côté légendaire, la pierre, à forte teneur en fer, a suscité nombre de comportements graveleux, certains visiteurs n’hésitant pas à s’accoupler dessus afin d’augmenter les chances d’avoir un enfant.
Pour empêcher ces actes illégaux, les autorités ont placé les pierres dans une sorte de puit d’un mètre de hauteur, afin de la rendre plus difficile d’accès. Non loin du site, se trouvent : « Aku Heiki’i » qui contient 3 pukao orientés selon certaines étoiles, ainsi que plusieurs restes d’habitations, des fours de cuisson et des pétroglyphes.
Baie de la Pérouse
Située non loin de la pierre magnétique cette petite baie, appelée : « Hanga Ho’onu » en Pascuan, longe la côte Nord-Est et comprend de nombreux moaï et vestiges d’anciennes habitations.
Parcouru par les vents violents, ce secteur de l’île qui a connu l’arrivée de l’explorateur Français : « Jean-François de La Pérouse » avec ses deux navires : « l’Astrolade et la Boussole » le 9 avril 1786, est aujourd’hui, un véritable paradis naturel.
De nombreux champs en bordent la côte. Nous faisons ainsi la connaissance avec un agriculteur qui accepte de nous partager son art.
Il est possible d’y faire de belles randonnées et de rencontrer de beaux chevaux sauvages qui y vivent en totale liberté.
Ahu Hanga Te’e (Vaihu )
Dans le centre de la côte Nord-Est, Vaihu comporte un ancien Ahu constitué d’un mur porteur arrière qui est de forme semi-circulaire et mesure 86 mètres de long sur 12 mètres de large.
A l’origine, sur cet Ahu, étaient posées 8 moaï, qui sont progressivement tombés et ont été abandonnés à plat sur le sol. Autour du ahu, se trouvent les pukao en pierre rouge qui les couronnaient.
Cet amoncellement non restaurée donne au site un côté authentique, renforcé par les conditions climatiques sévères qui y règnent, les vents soufflant fortement dans cette partie de l’île.
Au-devant de la plate-forme, sur le sol, se trouve un grand cercle de pierres d’environ 10 mètres de diamètre appelé : « paina » qui servait aux familles à effectuer des rituels commémoratifs.
Sur le site, d’autres vestiges sont à découvrir, dont les restes d’un ancien étang, laissés également dans leur état d’origine. La seule rénovation du site concerne le moaï se trouvant non loin de la route, qui après avoir été enterré durant longtemps, a été redressé en 2002.
Ahu Huri
Situé à Urenga dans une propriété privée ne faisant pas partie du parc national de Rapa Nui, le ahu Huri est l’une des 25 plates-formes de l’île qui ne se trouvent pas sur la côte mais à l’intérieur des terres.
Si de primes abords, le site dont l’accès est libre n’est pas incontournable, il expose un moaï unique qui se trouve sur une plateforme de 13 mètres de long sur 4 mètres de large et qui possède deux paires de main.
La plateforme est également alignée sur deux collines voisines : « Maunga Mataengo et Maunga Tararaina » ainsi que sur deux ahu de plus petite taille situés à proximité, cette disposition expliquant l’utilisation du site comme un observatoire astronomique. En outre, le moaï regarde précisément où le soleil se lève pendant le solstice d’hiver austral.
Te Ara O Te Mohai
Non loin du site de Vaihu, couché sur le sol, nous découvrons un autre grand moaï qui semble avoir été abandonné dans l’état de latence dans lequel nous le découvrons.
Entouré d’une protection constituée de barrières en bois, le moaï, d’une grande taille ne possède que la forme de ce qu’il aurait dû être.
Ahu Te Peu
Sur la côte Nord-Ouest et accessibles à pied ou à vélo depuis la route qui débute à Ahu Akivi, les ruines d’un ancien grand village se dévoilent sur le sol. A leurs côtés, les manavai, des structures de pierres entourant un emplacement de verdure prolonge cette découverte en exposant une méthode de culture ancestrale qui servait à protéger les pousses du vent et des intempéries. Venant accompagner ces ruines, le visiteur peut y trouver les restes d’un ancien poulailler.
Sur le site, se trouve également les fondations de plusieurs maisons bateaux, dont l’une d’entre elles mesure près de 43 mètres de longueur. D’autres bâtiments sont plus abîmés et se situent devant une falaise où se trouvent les restes de deux plateformes avec à leurs abords, plusieurs moaï détériorés dont il ne reste pour certains, que leur tête.
Le site comprend autour du village, les restes de ahu, de moaï, de grottes et de pétroglyphes, que le visiteur découvre au grès de sa balade.
Ahu O’Orongo
Site archéologique situé dans la partie Sud-Ouest de l’île, sur le bord le plus étroit du volcan : « Rano kau » Orongo qui était habité saisonnièrement par des chefs d’anciennes tribus est un incontournable touristique de l’île.
Il est constitué de plusieurs maisons de pierres reconstituées, les 54 maisons le constituant d’antan ayant été détruites et pillées à plusieurs reprises durant les siècles passés. Si le site est accessible depuis un petit parking, une partie de son territoire est encore présent sur le bord du cratère, duquel comporte des dalles laminaires basaltiques, appelées : « keho »
Les habitations ont un sol oval d’une longueur variable de 6 à 12 mètres et d’une largeur maximale d’environ 2 mètres. Leur hauteur intérieure est basse, de l’ordre de 1 à 2 mètres. Certaines d’entre elles sont reliées entre elles par d’étroits couloirs.
En entrant dans le village, près du bord de la falaise, deux maisons n’ont pas été rénovées intentionnellement pour permettre aux visiteurs d’en apprécier la structure interne.
Certaines habitations possèdent des peintures exposées sur des grandes dalles verticales, représentant la cérémonie de l’homme oiseau qui consistait pour un membre d’une tribu à être le premier à récupérer l’œuf d’un oiseau spécifique sur le motu. Le site comprend également un moaï construit dans du basalte d’une hauteur de 2,5 mètres.
Les rochers entourant le village sont recouverts de plus de 1 700 pétroglyphes, faisant d’Orongo le lieu possédant la plus grande concentration d’art rupestre de l’île. Les pétroglyphes représentent essentiellement des animaux, des humains en position fœtale et de structures mythologiques.
Les ahu Akahanga et Ura Uranga Te Mahina
Sur la côte Nord-Est de l’île, en son centre, après avoir dépassé une statue de : « Hotu Matu’a » nous rejoignons les vestiges d’un ancien village aux abords d’une petite baie : « le site archéologique d’Akahanga » qui dévoile des fondations de pierre de plusieurs hare paenga ou autrement appelées : « maisons bateaux » eu égard à leur forme elliptique.
Sur le sol, des pierres ainsi disséminées marquent l’emplacement de ces habitations d’antan devant lesquelles se trouvent des : « umu pae » de vieux fours en pierre. Non loin du site, en plein cœur d’une nature sauvage aux abords de champs dans lesquels des chevaux se baladent en liberté, une petite grotte : « Ana Akahanga » dont l’entrée est renforcée par une pierre, une sorte de cavité ayant servi de protection aux intempéries, légions sur l’île.
Sur le site, à quelques mètres de l’océan, se trouvent 13 statues, le visage caché et le dos tourné, d’une taille allant de 5 à 7 mètres. Leur position allongée dégage le sentiment empathique d’une certaine fébrilité, les colosses étant soumis à la rudesse du temps qui passe sans pouvoir s’en défendre, subissant le cours d’un futur impacté par une érosion qui semble inéluctable.
Non loin d’Akahanga, Ahu Uru Uranga Te Mahina à l’Ouest, présente également de nombreux moaï renversés et laissés à l’abandon…du moins à première vue. Dans la même veine, le ahu Oroi situé à l’Est du site, comporte en ce qui le concerne, des moaï non restaurés mais en nombre plus restreint.
Ahu Vinapu
Sur la côte Sud, aux abords de l’océan, là où se termine la piste d’atterrissage de l’aéroport, le site de Vinapu démontre au travers de ses vestiges, la qualité de l’ingénierie antique de l’île.
En arrivant sur place, nous sommes surpris de découvrir à gauche de la route, six statues tombées face contre terre avec à leurs côtés, trois de leurs coiffes.
Non loin, de dos face à la côte, un moaï enterré et détérioré par l’érosion. Ses orbites ne sont pas sculptées et il semble avoir été abandonné tel quel, suite à un évènement soudain inconnu. Aux abords, un mur conçu avec de gros blocs de pierres de plusieurs tonnes, assemblés sans mortier, présente des ressemblances avec des constructions Incas.
La théorie la plus couramment acceptée pouvant l’expliquer, associe sa conception par l’Inca : « Tupac Yupanqui » lors de son expédition dans le Pacifique.
Il nous faut marcher quelques mètres pour arriver devant la plate-forme la plus ancienne du site sur laquelle se trouvent cinq moaï renversés avec à leurs côtés, leur pukao. Toujours sur le site, une énorme coiffe en pierre rouge à la surface de laquelle une cavité a été sculptée pour recueillir l’eau de pluie, nous interpelle.
Nous faisons également la découverte d’une grande colonne de scories rouges dressée à la verticale, semblant être le pendant féminin des moaï. Malheureusement, l’érosion en a effacé toute trace de sa forme passée et il n’en reste qu’un tube cylindrique présentant les stigmates du temps passé.
Papa Vaka
Entre Ahu Te Pito Kura et Pu O Hiro, sur la côte Nord, Papa Vaka est un site archéologique qui regroupe un nombre important de pétroglyphes correspondant à des gravures réalisées dans la roche.
Les figures ainsi représentées démontrent l’art rupestre des habitants et représentent un formidable témoignage des croyances primitives. Nous prenons grand soin d’admirer les nombreuses gravures au-dessus desquelles, une écriture dont nous ne comprenons pas les tenants et les aboutissants, mais qui crée en nous, instinctivement un respect de cet art passé ayant résisté aux affres du temps et de l’érosion.
Parmi les rochers, deux nous semblent plus intéressants que les autres. Papa Mangai, appelé également le rocher des hameçons concentre nombre de ces objets servant à pêcher avec en son centre, un animal aquatique dont nous peinons à savoir s’il s’agit d’une pieuvre ou d’un crabe. Papa Vaka, quant à lui représente un canoë de 12 mètres de long, entouré d’autres embarcations ainsi que des animaux aquatiques, laissant à penser qu’il représente le moyen initial d’arrivée des premiers habitants. Une sorte d’hommage conservé dans la pierre pour l’éternité.
La plage de Ovahe
Après un chemin de plusieurs mètres sur une côte escarpée, à 1,5 kilomètres de la plage d’Anakena, la plage de Ovahe se rejoint dans une sorte de petite crique dans le Nord de l’île.
Entourée de falaises volcaniques et surtout connue des locaux qui veulent être préservés du tourisme de masse, la plage est marquée par son côté sauvage et son absence de signalisation pour la situer.
Son sable rose accentué par des scories volcaniques rouges et du corail blanc donne au lieu, un côté irrationnel. Dans les falaises, il est possible de voir des grottes et les restes d’un ancien crématorium de cérémonie, le site ayant été la résidence des anciens indigènes de l’île.
Grâce à son emplacement caché, Ovahe est l’endroit idéal pour s’adonner au farniente. L’eau est chaude et sa transparence en font un lieu intéressant pour la pêche ou la plongée.
Il convient cependant de se méfier des courants qui peuvent être dangereux ainsi qu’aux chutes de pierres pouvant tomber de la falaise sur les usagers.
La plage d’Anakena
Considérée comme la plus belle plage de l’île, Anakena est située sur la côte Nord ; elle est reconnue pour son sable blanc, sa mer turquoise cristalline, ses vagues calmes et ses cocotiers.
Berceau de l’histoire et de la culture de Rapa Nui, la plage aurait vu débarquer, le premier roi : « Hotu Matu’a » et présente encore aujourd’hui, d’importants vestiges archéologiques en la présence de centres cérémoniels et de sites résidentiels.
En arrivant aux abords de la plage, nous découvrons, outre un restaurant et nombre de baigneurs, deux plateformes dont la richesse n’a d’égal que leur beauté.
La première plate-forme : « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire aux pieds de la colline Maunga Hau Epa. Il s’agit du premier moaï à avoir été redressé sur l’île, sur la base d’une idée de l’explorateur norvégien : « Thor Heyerdahl » qui en 1956 conseilla aux habitants de prendre soin de leurs œuvres architecturales.
La deuxième plate-forme, la plus connue est le : « Ahu Nau Nau » qui comprend sept moaïs, dressés à la suite de la restauration effectuée par l’équipe de Sergio Rapu en 1978. Ces moaï se distinguent des autres par la profusion des détails gravés sur leur dos.
Au cœur du site, un grand chapiteau en bois permet de faire connaissance avec des vendeurs qui proposent des produits artisanaux. Un peu excentrés, ils tentent d’accoster les touristes pour leur proposer en échange de quelques pesos, des petites statues ou des pendentifs censés les protéger.
Allongés sur le sable, nous assistons à l’arrivée des touristes qui ont remplacé les locaux du matin ; progressivement, le soleil commence à caresser doucement nos corps détendus. La transparence de l’eau nous appelle et sans mal, nous pouvons observer une faune marine riche et unique à l’aide d’un simple masque avec tuba.
La plage d’Anakena dispose d’une aire de pique-nique sous les palmiers, ce qui donne la possibilité aux vacanciers d’acheter les biens de premières nécessités qu’ils auraient oubliés à leur hôtel d’Hanga Roa, qui ne se trouve en voiture, qu’à une vingtaine de minutes de route.
L’Ahu Nau Nau
A 150 mètres de la plage d’Anakena, le site archéologique : « Ahu Nau Nau » est si important, qu’il mérite une attention toute particulière, la plateforme, au travers des époques, ayant nécessité plusieurs phases de construction. La phase la plus ancienne : « Nau Nau I » remonterait à 1100 après Jésus-Christ suivi par la phase : « Nau Nau II » entre 1190 et 1380 et enfin la dernière phase appelée : « Nau Nau III » s’est étendue entre 1300 et 1400 de notre ère.
Trois plateformes sont présentes sur le site. Si « Ahu Ature Huki » supporte un moaï solitaire au pied de la colline Maunga Hau Epa et en constitue l’une d’entre elles, le : « ahu Nau Nau » restauré entre 1978 et 1980 a permis le déterrement de 7 statues, qui ensevelies sous le sable ont pu être protégées de l’érosion et des affres du temps.
Ainsi, sur le site, il est possible d’observer sur 60 mètres de long et sur 12 de large, cet ahu qui comporte sept statues dont les quatre premières sont couronnées de leur pukao rouge. Le cinquième moaï est également bien conservé mais il lui manque le pukao, alors que les deux dernières ont le plus souffert.
Nous sommes cependant surpris de découvrir leur finesse, bien plus lisses que les autres moaï découverts jusque-là. Leurs surfaces, assez uniformes et stylisées, sont polies et les traits de leur visage sont finement sculptés. Sur le côté droit de l’ahu, se trouvent les vestiges d’un autre pukao et d’un moaï allongé face visible, assez érodé. Un peu plus à droite, non loin du site, se trouvent les fondations d’un hangar à bateaux ; à proximité, une autre tête en forme arrondie, sur le sol, appartenant à une statue plus ancienne suscite notre intérêt.
Lors de la fouille effectuée en 1978 par l’archéologue : « Sonia Haoa de Pessah » il fut découvert des fragments de corail blanc et un disque de scories rouges qui se sont révélés être les constituants des yeux des statues d’environ 35 centimètres de diamètre, changeant ainsi le regard des historiens sur les représentations originelles des moaï.
Ahu Akivi
Situé sur le flanc Sud-Ouest du volcan Maunga Terevaka, le point culminant de l’île, non loin d’Ana Kakenga, Ahu Akivi est le site le plus important de l’intérieur de l’île, les moaï se trouvant majoritairement sur les côtes.
En arrivant sur place, après avoir garé notre véhicule sur le parking aux abords duquel quelques vendeurs proposent leurs artefacts, nous découvrons ce site du puissant clan : « Miru » l’une des tribus qui comptèrent parmi les plus importantes de l’île.
En nous approchant de cette plate-forme de 25 mètres de longueur, nous découvrons sept moaï dont la ressemblance provoque une harmonie tant de tailles que de formes. En outre, les statues possèdent la particularité unique de regarder vers l’océan, à la différence des autres sites dont les regards sont tournés vers l’intérieur des terres.
Non loin de la plateforme, se trouvent les vestiges de deux anciens crématoriums construits durant deux périodes différentes.
Hanga Roa
Capitale de l’île de Pâques, Hanga Roa est située dans son Sud-Ouest et elle est peuplée de 7322 habitants. Elle comporte de nombreux commerces et présente les caractéristiques des petites villes d’Amérique latine.
Si nombre de sites touristiques incontournables de Rapa Nui sont situés hors de la capitale, Hanga Roa possède des monuments qui la rendent incontournable.
Construite en 1937, l’église Santa Cruz est la seule église catholique de l’île. Elle fusionne un symbolisme catholique et mythologique, ce rapprochement s’apercevant immédiatement sur sa façade constituée de plusieurs arches dont les motifs sont typiquement polynésiens. Sur la poutre horizontale se trouvent des reliefs à motifs chrétiens, tels que les tablettes de Moïse, les clefs du paradis ou une paire d’anges pointant vers l’œil divin. Sur les colonnes, des reliefs de poissons et des symboles : « Rongo Rongo » ajoutent à l’édifice un côté mystérieux, limite indéchiffrable.
Dans son intérieur sobre constitué d’un navire diaphane, se trouvent plusieurs sculptures accentuant des fonts baptismaux dont la base représente une divinité Rapanui et dont la partie supérieure est ornée de symboles polynésiens.
L’autel est orné d’un Christ portant une coiffe de coquilles et d’os de poissons et à sa droite, se trouve une représentation en bois de : « Santa Maria de Rapa Nui » la protectrice de l’île.
La ville comprend deux petits ports qui permettent concomitamment de découvrir un vrai pan de la vie locale en la présence de ses pêcheurs, tout en bénéficiant de commodités permettant de s’adonner à de nombreuses activités, dont le snorkelling ou la plongée sous-marine.
Hanga Piko est un petit port de pêche, principal point de débarquement des marchandises sur l’île. Entouré de petites collines et surmonté d’un grand moaï, le port comportant près de 40 pêcheurs et autant de bateaux permet aléatoirement de voir quelques tortues marines qui se reposent sur une plage constituée de sable et de petits cailloux.
Sur le port se trouvent, un restaurant et plusieurs sociétés proposant des locations de bateaux ou des excursions.
Le port d’Hanga Roa Otai est en ce qui le concerne, l’un des points les plus fréquentés de la ville car, en plus de servir de port pour les bateaux de pêche artisanale, il sert également de point d’arrivée pour les croisiéristes qui accostent sur l’île. En son coeur, un grand moaï sur un piédestal entouré de bancs constitue la place : « Hotu Matu’a » Au bout du petit port se trouve une statue de : « Saint Pierre » patron des pêcheurs.
Alors que nous nous trouvons sur le port, nous sollicitons un pêcheur qui s’en va en Haute Mer afin de procéder à une pêche spécifique. Nous sympathisons et il accepte de nous prendre avec lui.
Nous assistons à la pêche à la pierre, une pêche typique de l’île.
Le site, niché dans une sorte de crique est le paradis des surfeurs de l’île, qui profitent des commodités sur place, dont nombre de restaurants et de centres de plongée. Hanga Roa Otai se situe au bout de la rue : « Te Pito O Te Henua » à l’intersection de la rue « Policarpo Toro » longeant la côte, à la limite du ahu Tautira.
Aux abords du cimetière, non loin d’un moaï solitaire appelé également : « moaï de la paix » qui fait partie du centre social de la ville, mais qui est surtout représenté par un grand espace vert ouvert sur l’océan, de nombreuses sculptures côtoient des chevaux en liberté, le complexe donnant au visiteur le sentiment unique de se trouver ailleurs tout en étant au cœur de la zone urbaine.
A cet emplacement, se trouve également la piscine naturelle Poko Poko, appréciée des familles locales qui peuvent y faire nager leurs enfants en toute sécurité, la piscine ayant une eau peu profonde protégée des vagues par une paroi rocheuse.
Près de cette crique, le : « ahu O’Rongo » et les « Hitu Merahi » des sculptures représentant les sept archanges sont des œuvres d’art qu’il est agréable de découvrir.
Toujours dans la ville, la plage de Pea dévoile une petite crique, divisée en deux parties séparées par un petit rebord. La faible profondeur de l’eau est également appréciée par les familles qui souhaitent se baigner avec des enfants. Les berges sont composées de sable, qui jouxte des constructions bétonnées facilitant la baignade. Des ombrelles, souvent prises d’assaut sont également présentes.
La plage de Pea comprend également deux moaï, non loin du stade municipal dans lequel se déroulent des matchs de football et de rugby, deux des sports appréciés de l’île.
Dans le même registre naturel, le jardin botanique offre un véritable parcours de fraîcheur et permet de faire connaissance avec la flore endémique de l’île. Occupant une surface de 5 hectares et comprenant près de 2500 variétés de plantes, le site est constitué d’infrastructures en bois et en roches volcaniques, ce qui intensifie l’immersion des visiteurs et peut constituer une première approche de l’île. Au cœur de cette nature pouvant être considérée comme sauvage, plusieurs sculptures et moaï sont disséminés stratégiquement.
Les sentiers goudronnés permettent d’accéder avec facilité à tous les secteurs du jardin qui sont dotés de rampes facilitant les déplacements des personnes à mobilité réduite.
Nous décidons de retourner dans le centre-ville, au bout de la rue : « Te Pito O Te Henua » la rue principale de la ville. Nous avons la chance d’assister au déroulé du marché municipal. Bien que l’île ne comporte pas de ruisseaux ou de cours d’eau, nombreux sont les agriculteurs à parvenir à faire pousser des fruits et des légumes, qu’ils proposent sur leurs étals.
Ainsi, en arpentant les différents stands, riches de couleurs et de senteurs, nous sommes agréablement surpris de l’ambiance conviviale qui y règne. Plusieurs vendeuses, avec le sourire nous proposent leurs produits, mais nous nous laissons tenter par les barbecues dont le fumet de la viande nous attire.
Face à l’église de Santa Cruz, nous décidons ensuite d’entrer dans le marché artisanal datant des années 70, qui permet à plusieurs vendeurs locaux de vendre des souvenirs prisés de l’île. Qu’il s’agisse de pendentifs ou de petits moaï taillés dans les roches de l’île, nous prenons grand plaisir à négocier gentiment les prix et repartir, les bras chargés de souvenirs.
Dans le registre des musées, la fondation culturelle Tadeo lili Teao Frechet est un organisme à but non lucratif qui présente au travers d’une scénographie intéressante, l’histoire de Rapa Nui et de sa culture. Situé face à l’océan aux abords de Pea beach, un cadre paradisiaque et un grand moaï accueillent les visiteurs qui peuvent rejoindre une exposition au cœur d’une grande salle couverte par de grandes baies vitrées. La fondation possède également deux chambres louées à la nuit.
Non loin, sur la rue : « Policarpo Toro »le centre culturel de Tongariki, composé de trois bâtiments de pierre est un espace géré par la Corporation culturelle de Rapa Nui, une organisation à but non lucratif créée en 1999, qui vise à diffuser l’art et la culture sur l’île. Le centre possède également une boutique officielle.
Mais, d’un point de vue culturel, le lieu incontournable de la ville reste le musée anthropologique qui porte le nom du prêtre Sebastian Englert, un prêtre allemand arrivé sur l’île en 1935 et qui a passé les 34 dernières années de sa vie à étudier et diffuser la langue, les traditions et l’héritage de Rapa Nui.
Créé en 1973 à partir des artefacts collectés par l’homme d’église, le musée est détenteur aujourd’hui de 15 000 objets qui a pour pièces maîtresses : un œil moaï, des répliques des tablettes comprenant un système d’écriture antique, des outils de sculpture ainsi qu’un moaï femelle.
Hanga Kio’e, la baie de la souris
Complexe archéologique composé de deux ahu restaurés qui tournent le dos à une petite baie, Hanga Kio’e expose des moaï dont la construction a été démarrée, il y a près de 400 ans.
Chaque ahu est ainsi composé d’un moaï. Non loin, se trouvent les vestiges d’un poulailler ainsi que plusieurs restes d’abri paenga. Un des moaï a une hauteur de 4 mètres et son pukao est couché sur le sol. L’autre moaï, quant à lui ne possède qu’une partie de son dos installé sur la plate-forme.
Pour rejoindre le site, depuis Hanga Roa, il convient de prendre l’avenue : « Atamu Tekena » et de continuer par la rue Miru en direction de : « ahu Tepeu » Hanga Kio’e est indiqué depuis la route.
Rano Kau
Si l’île de Pâques est connue pour ses moaï, elle possède également des merveilles naturelles qui méritent une attention particulière. Ce qui est le cas du volcan Rano Kau, appelé également : « Rano Kao » Dans le Sud, Rano Kau est le plus grand volcan pouvant être visité sur l’île. Le cratère, qui a une hauteur maximale de 324 mètres est circulaire et il est possible de rejoindre le site en voiture. Formé, il y a près de 2,5 millions d’années, le volcan a vécu sa dernière éruption il y a 180 000 ans, cette éruption ayant créée une imposante caldera de 1,6 kilomètres de diamètre.
Sur le côté Nord, qui fait face à l’intérieur de l’île, le volcan descend sur une pente douce qui se termine pratiquement sur la piste de l’aéroport de Mataveri, juste à l’extérieur de Hanga Roa. Cependant, ses flancs Sud et Sud-Ouest, sont caractérisés par des falaises atteignant une hauteur de 300 mètres.
En arrivant sur le parking, il ne nous faut pas longtemps, pour rejoindre le haut du cratère, qui dévoile une étonnante mare constituée d’eau et de plantes végétales, lui donnant un côté assez charmant de serre naturelle.
L’accumulation d’eau de pluie à l’intérieur du cratère volcanique a formé un grand lac d’environ un kilomètre de diamètre dont le rivage est situé à 200 mètres du bord supérieur. La surface du lac, dont la profondeur est estimée à 10 mètres, est recouverte en grande partie par de nombreuses îles flottantes constituées de roseaux Totora.
Dans le cratère, au travers de flancs de plus de 200 mètres, les végétaux sont protégés des vents violents baignant dans un microclimat favorable à leur développement.
Sur les bords du volcan, se trouvent les vestiges du village Orongo, qui peuvent être atteints en contournant la caldeira.
Grotte Ana Kai Tangata
Dans la partie Sud de Hanga Roa, à environ 2 kilomètres du centre, en suivant la route côtière menant au volcan Rano Kau et au village d’Orongo, la grotte d’origine volcanique, Ana Kai Tangata possède une cavité de 10 mètres de large, 5 mètres de haut et 15 mètres de profondeur, qui s’atteint après une petite descente le long d’escaliers directement sur la falaise face à l’océan.
Du fait de son histoire et des légendes probablement exagérées de cannibalisme qui lui sont associées, la grotte au travers de son emplacement spectaculaire au bord de l’eau est facilement accessible et constitue un formidable moyen de découvrir des peintures rupestres admirablement conservées, représentant l’oiseau Manutara, un oiseau migrateur aujourd’hui disparu.
Ainsi, l’art ancien de l’île se trouve un peu partout dans la grotte. Dans sa voûte intérieure, à environ 4 mètres de hauteur, au travers de couleurs rouges, blanches et noires, la représentation d’un oiseau revêt un caractère réel, et surprend par la finition de ses détails. D’autres représentations de l’oiseau, un peu moins précises, en restent tout de même intéressantes.
Grotte Ana Kakenga (Caverne Dos Ventana)
Ana Kakenga est située sur la route qui longe la côte à environ 400 mètres avant : « Ana Te Pora » et au Nord de Hanga Roa.
Lorsque nous arrivons aux abords du site, en suivant les panneaux indiquant : « cavernes Dos Ventana » l’autre nom de la grotte, nous avons des difficultés à en trouver son entrée. Nous nous approchons de hautes falaises et pouvons apercevoir sous nos pieds, une eau violente s’écraser sur les rochers. Aux côtés d’un banc, une plaque en Espagnol rend hommage au décès d’un homme qui s’est suicidé durant l’année en se jetant dans le vide.
Accompagnés de ce sentiment glauque de la fin d’une vie dans le secteur, nous parvenons finalement à trouver non loin d’un groupe de plusieurs visiteurs, une petite entrée d’un diamètre de 50 centimètres non indiquée qui se trouve dans le sol. Nous nous agenouillons et pénétrons à l’intérieur de ce tube volcanique d’environ 50 mètres de long, formé il y a des milliers d’années lorsque la lave encore liquide a continué de couler à travers le sous-sol.
En nous engouffrant avec attention dans le trou, agenouillés pour ne pas nous cogner la tête, nous sommes submergés par un sentiment de claustrophobie, nous qui ne le sommes pas. Mais fort heureusement, ce petit conduit s’agrandit et la lumière naturelle qui vient de l’extérieur parvient à se frayer un chemin pour guider notre avancée.
Nous parvenons jusqu’à une grande salle qui ouvre sur deux couloirs distincts menant tous les deux vers des ouvertures dans les falaises qui permettent de bénéficier d’une vue de carte postale ou de fonds d’ordinateur.
Face à nous, aux abords de la fenêtre donnant sur l’océan, l’horizon qui déploie ses couleurs vives d’une eau qui semble infinie. Les deux ouvertures situées à 30 mètres de hauteur ont été créées par la sortie de la coulée de lave vers la mer.
La grande fenêtre du côté droit a des dimensions de deux mètres sur deux et permet de bénéficier d’une vue dégagée sur les îlots voisins : motu Tautara et motu Ko Hepoko.
La fenêtre de gauche, de forme elliptique nous oblige à nous baisser pour bénéficier d’une autre vue sur l’océan, avec la sensation eu égard au vide sous nos pieds, de nous trouver en équilibre.
Grotte Ana Te Pora
A proximité d’une falaise, sur la côte Nord-Ouest de l’île, la grotte Ana Te Pora est englobée dans un vaste système de cavernse portant le nom de : « Roiho » Ana Te Pora est un long tube de lave comprenant une grande salle voûtée aux murs lisses, qui était utilisée en tant que refuge pour se cacher d’éventuels ennemis.
Renforcée par de grosses pierres formant un couloir étroit, son entrée se trouve à gauche de l’esplanade. A l’intérieur, le visiteur peut découvrir plusieurs pierres érigées en rectangle, dont l’origine est actuellement méconnue avec précision par les historiens.
Après avoir quitté la salle principale et parcouru un petit couloir dont les murs semblent figés et solides, le visiteur doit se courber pour avancer, la hauteur sous plafond ayant tendance à diminuer. Ce n’est qu’après avoir parcouru plusieurs mètres dans cette position, qu’il est réconforté par l’apparition des rayons du soleil qui s’engouffrent dans la grotte et la vision d’un jeune figuier qui émerge en semblant sortir de nulle part.
Ana Te Pora est située sur la route qui longe la côte Nord, à environ 400 mètres de l’accès menant à Ana Kakenga.
Grotte Ana Te Pahu
A l’intérieur des terres, dans le Nord de l’île, non loin de « ahu Akivi » Ana Te Pahu est une grotte constituée de plusieurs chambres souterraines interconnectées sur une longueur totale de plus de 7 kilomètres.
En arrivant sur un parking, nous nous joignons à un groupe de deux filles avec lequel nous suivons un autre groupe qui bénéficie de la présence d’un guide local, qui nous emmène après plusieurs mètres de marche dans un paysage vallonné, à l’entrée de la grotte.
Sous nos pieds, à plusieurs reprises, nous pouvons apercevoir des couches de lave endurcies qui recouvrent le sol. Coupant comme des rasoirs, ces rochers s’effritent partiellement à notre passage.
Nous entrons dans une cavité qui se trouve dans le sol et apprenons que du fait de son emplacement et de sa constitution, la grotte dans laquelle des fouilles ont révélé la présence de vieux fours, était utilisée comme lieu d’habitation.
Appelée également : « grotte du tambour » du fait de la résonnance des murs qui suite à un coup, provoque un son qui s’extirpe jusqu’à l’extérieur, Ana Te Pahu possède une salle emplie d’eau, dont l’origine provient d’une filtration naturelle des murs de la caverne.
Ana Te Pahu est également connue comme la : étant « grotte des bananes » étant donné la présence de ces arbres à une de ses entrées, donnant au lieu, le côté intéressant de plantation. Des vignes, des avocats et des tubercules comme le taro ou l’igname poussent ainsi dans cette serre naturelle.
Par ailleurs, d’antan, les anciens ont également utilisé le site pour cette raison, la protection offerte contre le vent et son humidité intrinsèque favorisant la pousse des cultures.
Après avoir arpenté de grandes marches en pierres érodées, nous nous retrouvons rapidement dans le noir et devons utiliser nos lampes de poche pour nous repérer dans de vastes souterrains, qui à plusieurs reprises, s’affaissent, nous obligeant à nous courber pour ne pas nous cogner la tête contre le plafond.
A plusieurs reprises, nous croisons des arbres dont les feuilles se détachent vers l’extérieur par toutes les ouvertures possibles.
À droite de l’entrée, une grande ouverture en forme d’arche mène à un large tunnel protégé par des barrières de pierre. Une grande ouverture permet d’obtenir de la lumière naturelle dans la salle suivante et de découvrir un umu pae, un ancien four formé de pierres. Il nous faut continuer encore un peu pour rejoindre une autre salle qui mène à une sortie difficile à atteindre, de hauts murs nous empêchant de remonter à la surface facilement.
La carrière de Puna Pau
A environ 7 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, la carrière de Puna Pau est un site emblématique de l’île, puisque les pukao, les chapeaux des moaï proviennent tous de ce petit volcan éteint, qui a émergé lors des éruptions du Ma’unga Terevaka.
À l’intérieur du cratère Puna Pau se trouve une carrière de scories rouges, un type de cendre volcanique de grande porosité et de faible dureté, qui présente une couleur rougeâtre due à l’oxyde de fer présent dans sa composition.
Quand bien même, il existe d’autres gisements de scories rouges sur l’île, la carrière de Puna Pau était la plus importante de toutes et sa facilité accès a permis aux anciens de trouver sur le site, toutes les conditions requises au travail de la pierre.
Ainsi, après avoir parqué notre véhicule sur le parking prévu à cet effet, il nous faut longer un chemin en terre pour commencer à apercevoir sur les côtés, de nombreux pukao, dont la rougeur éclate dans le paysage verdoyant ambiant.
Après une petite montée, nous bénéficions d’un magnifique point de vue sur la carrière intérieure du cratère tout en profitant d’un panorama sur la périphérie de Hanga Roa.
Tata Ku Poki
Aux abords de Tongariki, à 200 mètres du ahu qui comprend les 15 moaï majestueux, nous faisons face à un sublime ensemble de pétroglyphes.
Généralement oublié des touristes, ce site comprend sur de belles pierres posées sur le sol, des motifs représentant des thons avec au-dessus, des trous. Sur une autre pierre, se trouve gravé un homme oiseau.
D’autres motifs sont également présents, comme les visages du Dieu Make Make, des tortues ou des vulves. Après Orango, il s’agit du lieu qui regroupe le plus de pétroglyphes sur l’île. Une visite à ne pas manquer.
Cimetière Tahai
Situé entre le site de Tahai et la ville d’Hanga Roa, le cimetière de Tahai est constitué de pierres tombales sculptées qui combinent des motifs chrétiens avec des motifs Rapanui.
A 30 mètres de l’océan, le cimetière qui fut inauguré en 1951 est un véritable exemple du syncrétisme religieux qui règne sur l’île. Des tombes fleuries dégageant au travers de leurs ornements et des petits moaï placés à leurs abords donnent le sentiment d’une fusion harmonieuse de différentes cultures entremêlées pour l’éternité.
Étant donné que le registre d’inscription du cimetière n’est pas pragmatique, il est possible de trouver des tombes bien antérieures à son inauguration, le cimetière étant le remplaçant des quatre précédents disséminés sur toute l’île et dans lesquels certains corps ont été déterrés pour intégrer leur emplacement actuel. Il est ainsi possible de trouver des tombes du début du XXe siècle ainsi que des personnalités importantes dans l’histoire de Rapa Nui, telles que : « Uka A’Hey A’Rero » l’épouse du roi : « Atamu Tekena » décédée en 1946.
En arpentant les allées du cimetière entretenues par plusieurs employés municipaux, nous tombons en son centre sur une grande croix de scories rouges, sculptée sur un ancien chapeau du moaï : « Ahu Ko Te Riki »
Certaines tombes comprennent des moaï tenant une croix, des reliefs d’hommes-oiseaus ou des représentations des divinités passées de l’île. Notre attention se porte surtout sur deux tombes ornées de guitares colorées qui sont des petits mausolées dédiés à : « Roberto Pakomio » et à : « Keva Matoto’a Atan » ayant fait partie du groupe musical : « Matato’a »
D’un point de vue procédural, lors d’un décès sur l’île, les funérailles ont lieu à l’église de Santa Cruz. La procession funéraire qui suit accompagne le cercueil dans la rue : « Te Pito o Te Henua » jusqu’à la route côtière qui mène au cimetière. En l’absence de compagnie de pompes funèbres sur l’île, ce sont les membres de la famille du défunt qui s’occupe des funérailles. Les défunts sont toujours enterrés la tête tournée vers le Pacifique.
Ahu Tahai, une osmose entre fiction et réalité
En longeant le front de mer, nous nous dirigeons vers Tahai, un des lieux les plus intéressants de l’île, à proximité directe avec la ville d’Hanga Roa.
Nous découvrons un site étendu qui comprend de nombreux moaï, disséminés en plusieurs regroupements, dont un ensemble de cinq monolithes de tailles différentes, avec pour seuls habits, la nudité de leurs corps, sans artifice ni ambages.
En réalité, Tahai est constitué de plusieurs sites regroupés sur un territoire qui fait face à l’océan et dont les côtes sont constituées partiellement de roches taillées, de telle sorte à créer une sorte de porte d’accostage : « le Hanga Moana Verovero » entouré de rochers coupant comme des rasoirs.
Plus ancien peuplement de l’île dont les vestiges les plus anciens remontent à 700 ans après Jésus-Christ, le site occupe une surface de 250 mètres sur 200. Des fouilles réalisées sur place ont permis de mettre à jour des chambres funéraires ainsi que des maisons bateaux, des constructions consistant en une base de pierres percées de trous dans lesquelles des perches de bois servaient de supports à un toit en herbe.
Si le site comprend des poulaillers en pierre ainsi qu’une maison hare moa, son attrait vient surtout des plateformes de cérémonies : les ahu, qui exposent des moaï en nombre différents.
En arrivant sur le site, le premier ahu qui se trouve à gauche avec cinq moaï est le : « ahu Vai Uri » le second est le : « ahu Tahai » et le dernier portant un pukao est le : « ahu Ko Te Riku »
Le ahu Vai Uri est constitué d’une plateforme en pierres qui comprend aux abords de l’océan, 5 moaï dont le regard est dirigé vers l’intérieur des terres. Parmi les cinq statues, une est un morceau de roche dont seule l’imagination permet d’en reconnaître la forme structurelle. Sur le côté gauche, un socle vide qui devait d’après les anciens, accueillir un moaï, qui se trouve à quelques mètres plus au Sud, près de la tombe de l’anthropologue Mulloy, renversé au sol, à côté d’une tête en pierre usée.
Le ahu Tahai séparé du ahu Vai Uri par une rampe pavée de pierres menant à l’eau, en ce qui le concerne, comprend un moaï solitaire de 4,5 mètres de hauteur qui se dresse sur la plateforme la plus ancienne du site datant approximativement de 700 après Jésus-Christ. Érodée par l’usure, la statue est dotée d’un torse épais et d’un cou large.
Le ahu Ko Te Riku est la dernière des plateformes, situé plus au Nord sur lequel se dresse un moaï unique de 5,1 mètres de haut qui a été restauré avec tous les éléments qui ornaient les anciennes statues terminées. C’est ainsi que la statue qui comprend un pukao, un chapeau cylindrique sculpté dans les scories rouges du volcan Puna Pau a été restauré en accueillant des yeux.
Seul moaï doté d’un regard, constitué de peinture à la différence des anciens dont les yeux étaient en corail blanc avec des pupilles d’obsidienne, il dévoile une figure bien plus humaine ou du moins reconnaissable, semblant fixer de manière pérenne avec bienveillance le monde qui l’entoure.
Le site comprend également la tombe de William Mulloy, le célèbre anthropologue qui a permis à partir de 1955, de restaurer plusieurs sites importants de l’île. À ses côtés, reposent les restes de sa femme Emily Rose, décédée en 2003, qui l’accompagnait durant ses longs séjours sur l’île.
En arrivant sur Tahai, le premier dans lequel nous faisons connaissance avec la culture des moaï, nous sommes subjugués de découvrir ces statues dont nous avons rêvées depuis tant d’années. Nous les admirons sous toutes les coutures et devons maîtriser nos émotions pour ne pas que nos battements de cœur soient trop rapides. Nous souhaitons tout découvrir, tout connaître de cette culture millénaire.
Sur ce site qui est le meilleur moyen d’assister à des couchers de soleil exceptionnels, du fait de sa localisation dans le Sud de l’île, nous nous asseyons face à l’océan et nous nous abandonnons au temps qui passe, un peu comme si la réalité n’avait plus cours.
Nous plongeons nos yeux face à ceux des moaï, une sorte de bataille de regard que nous sommes, à coup sûr, de perdre.
Un sentiment étrange nous pénètre. Un peu comme si nous venions d’effectuer un bond dans le temps. Nous regardons autour de nous : la capitale Hanga Roa dont nous apercevons la périphérie semble immuable. Pourtant, malgré les hôtels, les restaurants, les commerces, ces conséquences urbaines de la fréquentation touristique restent peu visibles Sur la route, peu de voitures circulent. Dans les rues, quelques passants. Nous nous sentons seuls au monde.
Nous sommes rejoints par un habitant qui entame la conversation. L’homme qui tient une rame en bois à deux palettes dans ses mains possède des dreadlocks et une barbe blanchie par les années, lui donnant un côté attendrissant.
C’est alors que le soleil commence à se coucher ; le ciel s’illumine d’un rouge flamboyant. Les statues semblent prendre vie.
Au bout du monde, nous assistons à un moment unique où la fiction et la réalité se rassemblent en une symphonie merveilleuse. Nous nous abandonnons et profitons de ce moment que nous souhaitons graver à jamais dans nos mémoires.
Pu O Hiro
Situé à 2 kilomètres derrière les pétroglyphes de : « Papa Vaka » le site de Pu ou Hiro comprend une pierre utilisée comme instrument de musique par les anciens habitants de l’île.
Entourée de rambardes en bois, la pierre est constituée d’un trou principal à travers lequel, s’engouffre le vent afin de provoquer l’apparition de sons, un peu à la manière des orgues naturelles des Tongas et des Samoas.
Mesurant 1,25 mètre de hauteur, la pierre dégage lorsqu’elle est soufflée, un son similaire à celui d’une trompette, qui, selon les anciens, permettaient aux tribus d’être entendues jusqu’à 3 kilomètres afin d’attirer les poissons du large dans les filets des pêcheurs.
Sur la surface de la pierre, aux abords du trou, se trouvent plusieurs pétroglyphes représentant des formes de vulve, symbole de la fertilité.
Rano Raraku
A la fois, volcan et site archéologique, Rano Raraku, qui se trouve à 20 kilomètres au Nord-Est de Hanga Roa, dans la péninsule Poike, est un incontournable de l’île, si incontournable que dans le but de le préserver, les autorités chiliennes en limitent l’accès à une seule visite par personne et par séjour.
A l’origine, Rano Raraku est un volcan qui aujourd’hui possède une hauteur de 160 mètres et un cratère de forme elliptique de diamètre 700 mètres. A la différence des autres volcans de l’île, Rano Raraku est composé d’un unique type de roches : « le tuf de Lapilli » qui est une roche poreuse ayant une faible dureté, spécificité expliquant son appréciation des anciens pour la travailler et la sculpter. Ainsi, la quasi-totalité des moaï a été sculptée grâce à cette roche dont les scientifiques peinent encore à connaître les détails de cette logistique.
Après avoir garé notre véhicule, nous entrons sur le site gardé par un ranger et pénétrons au cœur de ce sanctuaire. Nous découvrons, ébahis, des dizaines de moaï enfoncés jusqu’au cou dans le sol de la montagne sacrée d’où ils furent taillés.
Nous longeons ainsi un petit chemin qui serpente autour des statues nous laissant penser à une longue partition de musique où les percussions sont jouées par le vent qui vient frapper les flancs de cette étendue vallonnée.
Aux pieds du versant extérieur de Rano Raraku, un moaï nommé : « Tai Hare Atua » est allongé sur le sol. Présentant la caractéristique de sa tête fusionnée à son corps, il est défini par une légende qui le considère comme le premier moaï à avoir été sculpté, mais le résultat n’ayant pas atteint l’objectif escompté, il fut laissé à l’abandon.
Dans un silence quasi religieux, nous admirons chacune de ces statues qui se dévoilent sans artifice. Ou du moins, surtout leur tête. Face à nous, le moaï : « Piro Piro » qui présente la caractéristique de posséder un nez allongé. A ses côtés, le moaï : « Hinariru » enterré jusqu’à la poitrine avec sa partie visible qui atteint une hauteur de 4 mètres. Sa figure bien conservée, présente une sculpture délicate et une surface très polie.
Plusieurs moaï déterrés partiellement, présentent sur leur dos, des gravures les habillant avec élégance.
En approchant du cœur de la carrière, nous apercevons sur le sol plusieurs statues taillées en partie, un peu comme si un événement soudain avait interrompu pour l’éternité la tâche de ces ouvriers d’élite d’antan.
Dans la partie inférieure de la carrière, où le rocher commence à monter vers le sommet, se trouve une énorme statue allongée de 22 mètres qui reste figée sur le sol, toujours dans la niche dans laquelle il a été sculpté : le moaï « Te Tokanga »
Nous sommes surpris de découvrir que tous ces moaï sont différents et présentent chacun des caractéristiques qui les rendent uniques. Entre les moaï recyclées, le moaï : « Tukuturi » le moaï agenouillé, nous avançons avec ce sentiment étrange de collectionnite aigue édictée par une célèbre franchise de jeux vidéos : « attrapez-les tous »
En rejoignant l’entrée du site, nous bifurquons à gauche et rejoignons après 300 mètres de march, le lagon intérieur du cratère qui nous permet de bénéficier d’une alternance de couleurs entre le vert de l’herbe omniprésente et l’orange de la terre mélangée à la cendre volcanique accumulée durant les dernières éruptions.
La lagune où les chevaux vont paître et boire, est l’une des principales zones humides de Rapa Nui. En outre, le lieu est l’endroit idéal pour la culture de légumes au milieu des roseaux de Tortora, utilisés par les habitants pour confectionner des objets d’artisanat.
Ahu Tongariki
Ahu Tongariki, à proximité de Rano Raraku est un autre site incontournable de l’île et l’un des plus visités. Il représente également la carte postale de Rapa Nui en consistant en l’assemblage sur une longue plateforme, près de 15 moaï qui se dressent fièrement le dos tourné à l’océan et le regard fuyant vers la montagne sacrée en direction d’un ancien village ayant existé d’antan.
Plus grand centre cérémoniel de l’île de Pâques, Tongariki accueille le visiteur au travers d’un premier moaï esseulé, appelé également : « le moaï voyageur » pour avoir été prêté au Japon lors d’une exposition universelle avant de regagner son emplacement. Son visage, avec ses orbites sculptées, fait face aux autres moaï et semble bien triste de n’avoir pas été inclus sur la plateforme centrale.
A Tongariki, la différence des formes et tailles des statues est surprenante. Les moaï mesurent entre 5,6 et 8,7 mètres de hauteur et seul l’un d’entre eux possède un pukao.
Le site a été entièrement restauré à la suite d’un tsunami passé qui a renversé les géants de pierre, ce travail de restructuration ayant duré plusieurs mois.
Au milieu de cette vaste place, à environ 80 mètres en face de la plate-forme, se trouve une autre énorme silhouette de pierre qui repose sur l’herbe. Ce moai, fendu en deux, est placé sur le dos et lève les yeux vers le ciel.
Nous passons plusieurs heures sur le site, à en faire le tour pour découvrir les motifs particuliers de ces statues qui nous attirent irrémédiablement.
Une sorte de magie embaume l’atmosphère et nous ne pouvons pas détacher notre regard de ces géants qui nous fixent.
Aux pieds des moaï, nous nous inclinons instinctivement afin de montrer à ces géants séculaires le respect que nous leur portons. Ils ont su traverser le temps et rien que pour cette épreuve de force, ils méritent le respect.
Conclusion
Alors que nous avions rêvé de découvrir cette île mythique, nous ne furent durant notre semaine sur place, nullement déçu, bien au contraire. Nous avons pu partager de chaleureux moments des habitants fiers et braves, forts descendants de ces aïeux qui leur ont laissé un riche héritage au travers de ces statues mondialement reconnu.
A plusieurs reprises, nous furent subjugués par la beauté intemporelle de ces géants de pierre et furent pris d’un sentiment étrange de mysticisme fort agréable.
En réalité, effectuer un voyage sur l’île de Pâques est d’une facilité déconcertante. Les hôtels sont nombreux, les prix non excessifs et les infrastructures de belle qualité. Si le voyage peut paraître onéreux à premières vues, en réalité, pour un voyageur qui décide de visiter la Polynésie Française ou le Chili, il s’avère être raisonnable.
Et surtout, incontournable… car outre une découverte de sites archéologiques exceptionnels la force de l’île est de faire voyager le visiteur non pas au travers uniquement de ses trésors, mais dans les tréfonds de son âme.
Un véritable voyage où le mystère est un passager difficile à appréhender mais dont il ne saurait être question de se passer.
Pays des Balkans frontalier de la Hongrie, du Kosovo, de la Bosnie, de la Bulgarie, de la Roumanie, de la Croatie, du Monténégro et de la Macédoine du Nord, la Serbie, quand bien même ne fait pas partie de l’Union européenne est un acteur incontournable de la région. Nous avons passé plusieurs jours dans ce pays et nous vous présentons au sein de cet article, les incontournables à ne pas louper.
République de l’ex-Yougoslavie à l’histoire récente mouvementée, la Serbie, qui a exprimé à plusieurs reprises le souhait d’être intégré dans l’Union européenne est un pays encore méconnu mais qui possède des richesses culturelles et touristiques uniques.
Du fait de sa guerre avec d’autres pays des Balkans et son opposition à l’indépendance du Kosovo, une de ses régions ayant effectué une sécession de son état, la Serbie a dû subir les rejets de la communauté internationale durant de nombreuses années. Cette mise au ban lui a permis de se remettre en question et de s’ouvrir au monde, tout en se développant d’un point de vue touristique.
Aujourd’hui, la Serbie est un pays facile d’accès, qui a développé ses infrastructures pour les porter au niveau des grandes puissances occidentales. En outre, il s’agit d’un pays encore préservé par le tourisme de masse qui possède une authenticité fort intéressante et un peuple facilement abordable, d’une chaleur humaine à toute épreuve.
Ainsi, la Serbie est réellement attractive. Elle possède des paysages exceptionnels et des villes d’une beauté absolue, servant de lien entre l’Orient et l’occident. Le coût de la vie y est moindre qu’en France, de l’ordre de 30% et les infrastructures sont neuves pour la plupart, avec des autoroutes récentes et des routes qui permettent de circuler en toute sécurité.
Nous avons visité ce pays en deux étapes et la seule déconvenue subie est l’attente aux frontières qui peut s’avérer longue avec la Hongrie, l’autoroute principale reliant les deux pays étant une zone de passage obligée pour les conducteurs souhaitant se rendre en Turquie.
Avec près de 185 000 habitants et située dans le Nord-Est du pays, Niš est une des plus belles villes de Serbie. En rejoignant le centre historique, il est possible de découvrir son architecture ancienne, dont l’inspiration ottomane se retrouve surtout au travers de sa forteresse, dont le système défensif, partiellement conservé, a été conçu de 1719 à 1723.
Aux abords d’une rivière qui traverse la ville, de nombreux cafés et restaurants accentue un certain dynamisme urbain. Les berges de la rivière comptent également plusieurs tours défensives, ainsi que de nombreuses œuvres d’art.
Plusieurs ponts permettent de rejoindre le centre historique dans lequel, plusieurs bâtiments marquent une judicieuse utilisation. Outre un hammam construit au XVème siècle, aujourd’hui transformé en restaurant, et la mosquée Bali-bey, construite entre 1521 et 1523 et qui abrite aujourd’hui une galerie d’art, le centre comporte également l’« allée des rétameurs » qui intègre nombre de maisons qui remontent au XVIII e siècle.
Avec une prépondérance des styles néo-classique et néobaroque, parfois mêlés dans le même édifice, l’allée des rétameurs est une des allées principales de la ville. Elle comprend l’université et le Musée national, édifiés en 1894. L’hôtel de ville, construit entre 1924 et 1926 y possède le même agencement et une inspiration similaire. La maison de la famille Stambolija commencée en 1875 et caractéristique du style balkanique est un véritable trésor architectural et un incontournable à ne pas louper.
La ville de Niš possède des églises intéressantes sur le plan architectural. Parmi elles : l’église Saint-Nicolas, le Mali Saborni hram et l’église Saint-Pantaléon. Outre les sites historiques de Mediana, de Ćele kula, du mont Čegar ou du camp de concentration de Crveni krst, la ville offre également le visage d’une Serbie accueillante et sincère.
Après un pont qui enjambe la rivière, un petit parc dont l’allée centrale est parsemée de bancs donne la possibilité de partager un pan de la vie locale. Alors qu’un homme s’hydrate au robinet d’une fontaine, plusieurs hommes tentent de dresser une de leurs créations, assurant la promotion de leur école.
Dans le cœur de la ville, une place surmontée d’une belle statue d’un cavalier permet d’accéder au centre piéton qui possède nombre de commerces bien achalandés.
Sremski Karlvoci
Comptant 8 750 habitants, Sremski Karlovci est une commune située dans la province autonome de Voïvodine et une ville dont l’architecture du début du XIXème lui permet de se napper dans un style néoclassique visible. Le Stefaneum, construit en 1903 en est un de ses bâtiments phares. il abrite aujourd’hui l’Institut du Peuple serbe et de la communauté serbe internationale. L’hôtel de ville construit entre 1808 et 1811 est également de style néoclassique ; son architecture présente un mélange de style baroque et de style néo-Renaissance.
Après avoir garé notre véhicule dans le centre, juste face à nous, un petit marché nous permet de prendre le pouls de la ville.
Ici et là, quelques vendeuses tentent de nous proposer quelques fruits et alors que nous arpentons les allées à cette heure de la journée, désertée par les vendeurs, nous dépassons le Lycée municipal qui a été construit à la fin du XVIIIème siècle ; il possède une bibliothèque de 18 000 livres considérée comme la plus ancienne bibliothèque scolaire du pays. A ses côtés, le séminaire orthodoxe de Sremski Karlovci, créé par le métropolite Stevan Stratimirović, date de 1794 et surprend par son architecture.
La ville comprend de nombreuses églises qu’il est nécessaire de visiter. La Cathédrale Saint-Nicolas, construite en 1758 dans un style typiquement baroque, possède une œuvre peinte par Teodor Kračun. Tout comme l’église de : « la Très Sainte Mère de Dieu » édifiée en 1746, qui possède en ce qui la concerne une iconostase baroque peinte par Dimitrije Bačević, un des peintres les plus célèbres de la ville.
Sur la place centrale, nous faisons la connaissance d’un homme portant sur la tête un chapeau de paille avec lequel nous échangeons quelques bribes de mots. Il nous indique d’un geste de la main, la Chapelle de la paix que nous ne devons pas manquer ainsi que l’église catholique de la Sainte-Trinité, conçue en 1735 et qui a été plusieurs fois aménagée tout en gardant le charme de sa construction initiale.
Lorsque nous prenons grand soin de nous promener autour de la place agrémentée de nombreux restaurants et cafés, nous faisons une halte devant la fontaine aux quatre lions, édifiée en 1799, pour célébrer la mise en eau du premier service de canalisations de la ville.
Novi Sad
Englobant 231 798 habitants et se trouvant sur la route qui relie Subotica à Belgrade, Novi Sad, outre sa place importante dans la culture serbe, est un important carrefour économique et financier du pays.
Lorsque nous rejoignons le centre après avoir franchi une sorte de petit tunnel aux allures d’une porte d’entrée, nous nous garons et découvrons une petite ville dans laquelle il fait bon vivre.
Nous écoutons avec attention un homme atteint de déficience visuelle chanter, alors que son collègue joue un air d’accordéon qui nous prend aux tripes.
Novi Sad possède plusieurs parcs dont le plus fréquenté est le Dunavski qui s’étend sur 3,7 hectares et abrite de nombreuses sculptures. D’un point de vue religieux, la ville comporte la cathédrale orthodoxe Saint Georges qui présente un côté sobre au travers de sa façade tendant sur le rose pâle.
L’église catholique du Nom-de-Marie, quant à elle est plus majestueuse. Construite entre 1892 et 1894, sur des plans de l’architecte hongrois György Molnár, elle se trouve sur la place de la liberté que nous rejoignons. La place est dominée par le Monument de Svetozar Miletić, érigé en l’honneur du grand défenseur des Serbes de Voïvodine. La statue monumentale en bronze est une œuvre du sculpteur croate Ivan Meštrović et elle a été dévoilée sur la place en 1939.
Sur la place nous découvrons également l’hôtel de ville, construit en 1895 toujours sur des plans de György Molnár. Étant de style éclectique, avec une dominante du style néo-Renaissance, il possède une façade principale, richement décorée. Nous faisons également connaissance avec plusieurs autres bâtiments d’exceptions dont l’ex-maison de la JNA, un bien classé comme monument culturel de grande importance ainsi que l’ancien building de la Caisse d’épargne de Novi Sad, réalisé en 1904 sur des plans de l’architecte Lipót Baumhorn, et un autre bâtiment connu sous le nom de l’« Homme de fer » conçu par l’architecte Béla Peklo en 1908 et caractéristique du style de la Sécession hongroise.
Nous parcourons ensuite la rue piétonne Zmaj Jovina qui comprend nombre de cafés et restaurants avant de rejoindre la rue Dunavska dont l’entrée est marquée par la présence d’une statue de femme tendant son bras vers le ciel. La rue comporte nombre de maisons inscrites sur la liste du patrimoine culturel de Serbie.
Dans un autre secteur de la ville, sur le Sunčani kej, le monument sur le quai, également connu sous le nom de : « La Famille » est une œuvre du sculpteur Jovan Soldatović, dédié aux victimes du raid de janvier 1942 ; il est également inscrit sur la liste des sites mémoriels de grande importance du pays.
Si la ville comprend de nombreux monuments touristiques, la municipalité, c’est-à-dire le territoire englobant les communes voisines en possède tout autant. Il conviendra ainsi de citer : l’église orthodoxe Saint-Côme-et-Saint-Damien à Futog, l’église catholique du Sacré-Cœur-de-Jésus à Futog, le château Chotek à Futog, le monastère de Kovilj, le monument aux morts de la Première Guerre mondiale à Kovilj, la maison natale d’Ilija Nešin à Kovilj, l’église Saint-Thomas à Kovilj, le site archéologique de Castellum Onagrinum à Begeč, le bâtiment Vizić à Begeč, l’église de la Translation-des-Reliques-de-Saint-Nicolas à Kać, la maison rurale bosniaque à Veternik, la forteresse de Petrovaradin vue depuis le Danube, l’église Saint-Georges à Petrovaradin, l’église Notre-Dame-des-Neiges à Petrovaradin, l’église de la Nativité-de-la-Mère-de-Dieu de Sremska Kamenica, le château Marczibányi-Karátsonyi à Sremska Kamenica, la maison de Jovan Jovanović Zmaj à Sremska Kamenica, le monument de Jovan Jovanović Zmaj à Sremska Kamenica, deux tombes à Sremska Kamenica, l’hôpital anglo-yougoslave pour les enfants à Sremska Kamenica, l’église de l’Ascension de Bukovac, deux fontaines turques à Stari Ledinci, les ruines de l’église médiévale de Klisa à Stari Ledinci. La liste est bien entendu, non exhaustive.
Subotica
Ville du Nord de la Serbie frontalière de la Hongrie, Subotica qui compte un peu moins de 100 000 habitants est connue pour son architecture unique de la sécession viennoise, un style architectural dominant en Europe à la fin du XIX e siècle.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous sommes entourés de bâtiments aux couleurs vives et aux éléments naturalistes. Aux abords du théâtre édifié en 1853 dans un style néoclassique, nous découvrons une belle statue, marquant une des entrées de la rue piétonne, dans laquelle se dressent plusieurs terrasses de cafés en son centre, avec de nombreux commerces qui lui sont symétriques, jusqu’à la place centrale de la ville qui comprend la synagogue et l’Hôtel de ville.
La rue piétonne est constituée de plusieurs petites ruelles agrémentées soit de bancs, soit de petites fontaines que les locaux utilisent pour se rafraîchir.
La place centrale qui comprend plusieurs jets d’eau fonctionnant en automatique se situe face à un grand bâtiment dont les colonnes apportent à l’ensemble un côté solennel. L’hôtel de ville de Subotica, construit entre 1908 et 1910 ou encore la synagogue, construite entre 1901 et 1902 dégagent ce côté d’exposition en plein air de véritables œuvres d’art.
Dans la même veine, un peu à l’écart de la place centrale, dans un petit parc entouré de restaurants, au-devant d’un long point d’eau, se distingue le palais Raichle par la richesse de ses couleurs et de la complexité de ses ornements.
Nous faisons également la connaissance d’un orchestre de musiciens de rue, qui n’hésite pas à nous accompagner en musique durant notre découverte de cette partie de la ville qui permet de rejoindre la cathédrale Sainte-Thérèse, dont la façade semble tenir aléatoirement, une grande fissure sur son devant peinant à être contenue. La cathédrale se situe aux abords d’un monument liturgique de grande taille.
Parmi les autres monuments religieux, citons : le couvent franciscain, l’église orthodoxe serbe ou la mosquée de Muhajir, chaque édifice ayant renforcé à sa manière le côté cultuel de la ville.
Subotica possède également plusieurs musées. Le musée municipal installé dans les bâtiments de l’Hôtel de ville, abrite des collections d’archéologie et d’histoire, ainsi qu’une galerie de peintures. Parmi les autres musées, la galerie Vinko Perčić, fondée en 1996 et installée dans un bâtiment de style éclectique expose de nombreuses œuvres d’art. La Bibliothèque municipale de la ville et les Archives municipales méritent également un intérêt.
Le Krušedol monastery
Non loin de la ville de Novi Sad, le Krušedol monastery est un monastère orthodoxe serbe sur la montagne Fruška Gora dans la région de Syrmie, au Nord de la Serbie, dans la province de Voïvodine.
Héritage de la dernière famille despote serbe de Syrmia- Branković, dédié à l’Annonciation et à la Vierge Marie, il a été fondée entre 1509 et 1514 par Saint Maksim Branković. En 1670, il comptait la plus grande confrérie de tous les monastères de Fruška Gora : 90 moines et 12 anciens. Lorsque les Ottomans se retirèrent devant le prince Eugène de Savoie pendant la guerre austro-turque de 1716-1718, ils saccagèrent le monastère et l’incendièrent, mais ce dernier fut reconstruit pour obtenir sa forme actuelle.
Entouré par une grande fortification de couleur ocre, il nous faut traverser un grand jardin pour rejoindre l’église, contenue à l’intérieur d’une autre fortification. L’église a été construite à l’origine dans le style de l’école d’architecture Morava dont plusieurs vitraux se sont inspirés de l’époque baroque. Au-dessus d’une des fenêtres du côté Est, se trouve un cadran solaire qui indique l’heure de 6h00 à 17h00.
Lorsque nous entrons dans l’église, nous découvrons un intérieur riche de peintures et d’icônes. Alors qu’une femme nous surveille pour nous empêcher de prendre des photos, nous avons la chance d’assister à une messe orthodoxe, aux côtés de pèlerins pieux, qui récitent des cantiques, alors que deux prêtres parfument l’autel d’encens.
Toute la famille Branković, ainsi que deux patriarches de l’Église orthodoxe serbe, sont enterrés à Krušedol, qui a été déclaré monument culturel d’importance exceptionnelle en 1990.
Non loin du monastère, sur le chemin d’Irig-Krušedol, se trouve la source d’eau potable connue sous le nom de source : « Sveti Nikola » Cette fontaine a été construite par Sava, un habitant de Neradin.
Aux abords de la fontaine, nous assistons à un va-et-vient incessant d’habitants qui se relaient pour remplir leur bidon de cette eau à qui ils prêtent des vertus purificatrices. Les lacs Međeš (Šatrinačko) et Dobrodol se trouvent également à proximité.
Küstendorf
Appelé également : « le village en bois », Küstendorf qui se situe non loin de Mokra Gora est un village traditionnel construit initialement pour le film : « La vie est un miracle » d’ Emir Kusturica.
Proche également de la frontière avec la Bosnie-Herzégovine, il a remporté en 2005 le Prix d’architecture Philippe Rotthier pour la qualité de sa construction. Car, un peu à la manière du village des Hobbits en Nouvelle-Zélande, le village qui possède une école de cinéma et un pôle d’agro-tourisme, n’en est en réalité pas un. Ou du moins, un village qui comprendrait à l’année, des habitants.
Küstendorf est plutôt un décor de cinéma, mais un décor de cinéma en 3 dimensions dans lequel, le visiteur après avoir payé des droits d’entrée, peut le découvrir en arpentant ses belles rues jouxtant des habitations comprenant à l’année un hôtel, un restaurant et des boutiques.
Conçu avec des maisons en bois, la plupart, fermées au public, le village permet de découvrir la vie d’antan grâce à des habitations traditionnelles, dont le souci du détail a même été de recréer une véritable église fonctionnelle.
En contrebas mais toujours à l’intérieur du village, la terrasse de l’hôtel permet de bénéficier d’une vue panoramique sur le parc national de Tara.
Novi Pazar
Dans le Sud du pays, à proximité de la frontière avec le Kosovo, Novi Pazar qui compte 60 638 habitants se trouve dans la chaîne montagneuse du Zlatar, à une altitude de 496 mètres. Elle est entourée par les monts Golija au Nord et Kopaonik à l’Est.
Pour rejoindre le centre historique, qui englobe tous les sites touristiques de la ville, nous devons traverser un grand périmètre urbain moderne, constitué essentiellement d’habitations. Ce n’est qu’après plusieurs franchissements de ponts et autant d’erreurs de route, que nous parvenons jusqu’au vieux centre.
Nous prenons quand même le temps de nous arrêter aux abords de l’une des plus anciennes églises de Serbie : « l’église Saint-Pierre de Ras » dont la construction remonte au Xème siècle. Nous ne manquons pas également l’église Saint-Nicolas.
Dans la « Vieille čaršija » un quartier ancien typique de l’urbanisme turc et dont la construction s’est effectuée à partir du XVIII e siècle, nous faisons connaissance avec de nombreux édifices datant de la période ottomane. Parmi eux, notons l’ancienne forteresse, le han d’Amir-aga, un caravansérail construit au XVIIe siècle et un vieux hamam, dont l’origine remonte au XV e siècle.
Parmi les mosquées, la mosquée Kurt-Čelebi, la mosquée Lejlek qui date du XVème siècle et la mosquée Altun-alem, sont les plus visitées et représentatives de l’art cultuel turc. Au travers de leurs vieilles pierres, elles s’imposent dans le paysage urbain en s’y fondant.
Dès notre entrée, dans le centre historique, nous découvrons immédiatement un beau petit parc dans lequel nombre de locaux aiment se reposer. Le parc comprend une sorte de petit théâtre central qui peut accueillir un public lors de spectacles d’extérieur.
En traversant le parc, nous nous rendons dans le cœur de la ville dynamique. Aux abords d’une rivière qui semble séparer le centre en deux, un homme vend du maïs qu’il fait cuire sur un vieux tonneau rouillé.
Nous ne longeons pas le premier pont que nous apercevons, mais empruntons celui qui jouxte une galerie commerciale et qui nous permet de bénéficier d’une vue magnifique sur la ville, avant de rejoindre une petite place aux abords d’une terrasse de restaurant bondée.
Un vendeur propose à de jeunes enfants, des petits kartings, qui leur permet de s’amuser en toute sécurité…du moins, lorsqu’il n’a pas le dos tourné.
Aux abords des lettres touristiques Novi Pazar, dont le : « O » a été remplacé par un cœur, un vieil homme pianote sur son téléphone portable. Non loin de lui, plusieurs de ses concitoyens plaisantent bruyamment.
A l’entrée de la rue piétonne, surmontée d’un kiosque sous lequel, une fontaine permet aux habitants de s’abreuver, une autre facette de la ville apparaît. Les commerces sont nombreux et dans l’un d’entre eux, nous commandons un kebab dont nous savourons la moindre saveur.
Prolom
Petite ville de 123 habitants, Prolom qui est surtout connue pour les vertus de son eau thermale, se trouve dans le Sud du pays, non loin des Davolja Varos, sur la route européenne E80 qui relie Nis à Priština, la capitale du Kosovo.
Lorsque nous arrivons dans la ville, nous sommes surtout surpris d’y découvrir une orientation urbaine construite autour du complexe thermal, face auquel, nombre de petits vendeurs proposent leurs produits. Le complexe qui accueille des curistes mais également des visiteurs à l’heure ou à la journée est constitué d’un grand bâtiment entourant une fontaine aux robinets à l’écoulement continu.
Disposant d’un hôtel et d’un restaurant, le site touristique est environné de montagnes d’altitudes allant jusqu’à 1400 mètres. En traversant la route, nous faisons face à une église magnifique qui se situe en contrebas ; l’église se trouve de l’autre côté d’une rivière et est accessible au travers d’un pont en pierres travaillées.
Davolja Varos
Dans le Sud du pays, nous rejoignons après une route étroite, un paysage qui change radicalement, en laissant apparaître sur le bas-côté, plusieurs monticules de couleurs rouges.
Étant donné que le site des : « Davolja Varos » ou appelés également : « rochers du diable » n’est pas correctement indiqué, nous nous égarons avant de demander notre route à un vieil homme, qui nous guide tant bien que mal. Nous finissons par nous garer sur le parking de ce site, un des plus beaux du pays, un parking sur lequel plusieurs vendeuses tentent de nous proposer quelques produits sous un soleil de plomb.
Nous nous rendons à l’entrée du site et après avoir payé quelques euros, nous entrons dans la forêt à l’intérieur de laquelle, nous nous abritons, protégés du soleil par de grands arbres au feuillage touffu. Nous longeons un sentier balisé, agrémenté de plusieurs statues, avant d’arriver jusqu’à une source froide extrêmement acide dont les légendes attribuent au mal en personne, ses caractéristiques.
Non loin d’elle, la source rouge attire également les légendes ; en ce qui nous concerne, nous sommes surtout subjugués par la couleur ocre du sol qui la reçoit, l’eau étant chargée en fer.
Juste avant d’arriver à ces grandes roches effilochées qui pourfendent le ciel et qui ont été façonnées par des millénaires d’érosions, leur donnant cette forme particulière, nous découvrons le puit de la mine datant du XIIIe siècle lorsque le prince Uroš a invité des Saxons à venir travailler à l’extraction du fer, de l’or, de l’argent et de l’aluminium.
Nous dépassons une église et parvenons jusqu’aux rochers. Face à nous, une multitude de pics rocheux ainsi qu’une échelle que nous montons avec difficulté, épuisés par une température de près de 40 degrés.
En arrivant au sommet, sur une estrade en métal, nous bénéficions sur les pics acérés, d’une vue panoramique et sommes surpris du travail précis de la nature. D’après les scientifiques qui les ont étudiées, ces manifestations géologiques sont le résultat de l’érosion engendrée par les pluies qui ont emporté pièce par pièce une couche de glaise, alors que les portions de terre sous les bonnets de pierre restaient intangibles. Le vent et les changements de température des différentes saisons ayant contribué à approfondir cette forme exceptionnelle.
Une fois que nous avons les yeux emplis de somptueuses vues, nous buvons un verre bien frais au café tenu par un restaurateur qui propose même une restauration traditionnelle cuite au feu de bois.
Zaječar
A la frontière avec la Bulgarie, dans le Nord-Est du pays, Zaječar peuplée de 38 000 habitants ne présente à premières vues, que peu d’intérêts. Néanmoins, il s’agit en réalité d’une belle petite ville qui permet de découvrir la Serbie authentique, sans fioriture, tout en possédant de beaux monuments, la ville ayant une histoire riche datant du XV e siècle.
Au cœur de la place centrale qui regroupe l’ensemble des intérêts touristiques de la ville, le musée national possède des milliers d’objets témoignant du passé prospère de la région. Alors que de nombreux locaux profitent des bancs pour se reposer, des enfants courent sur la place, une glace dans la main achetée au sein d’un des nombreux vendeurs ambulants regroupés autour d’une belle statue.
Non loin, reconnaissable grâce à sa façade rose, l’hôtel de ville se dévoile. Et de manière un peu plus austère, le temple de la très Sainte Theotokos, une église magnifique.
La ville comporte également un parc public qui comprend le Monument aux morts de la Timočka krajina, une statue rendant hommage aux soldats tombés durant la Première Guerre mondiale. La statue représente trois soldats agissant avec bravoure et panache en semblant se diriger de manière perpétuelle vers une fin annoncée.
Blederija waterfall
Autrefois lieu discret uniquement connu des locaux, les chutes Blederija situées dans le parc national Djerdap sont aujourd’hui intégrées dans une réserve classée, ce qui en a accentué grandement le nombre de visiteurs.
Placées sous la protection de l’État en tant que phénomène géologique situées sur les pentes centre-Est de la montagne Miroč, les chutes sont accessibles après une longue route sinueuse au cœur d’une végétation dense, la route franchissant un gué et plusieurs petits ponts.
A 4 kilomètres de la ville de Reka et après avoir garé notre véhicule sur un parking constitué de terre battue, nous descendons un escalier abrupt et rejoignons ce paradis naturel dans lequel, trois femmes d’un certain âge nous accueillent avec le sourire et nous expliquent que cette cascade est la conséquence de l’écoulement par dénivelé de la rivière Blederija qui jaillit de quatre sources karstiques sur le Miroč, à une altitude de 389 mètres sous le pic Topla Bara.
Face à nous, aux abords bassin dont l’accès est rendu possible par la pose de petites planches de bois semblant flotter, une grande cascade qui recouvre une cavité dans laquelle, malgré la température de l’eau, nombre de personnes se baignent.
Pour bénéficier d’une belle vue sur le site, nous escaladons quelques gros rochers glissants et rejoignons la partie émergée des terres qui se trouve le plus près de la cascade, dont les embruns nous aspergent et recouvrent nos visages, réhydratant ainsi notre peau caressée par le soleil brûlant.
Nous prenons notre courage à deux mains et après avoir mouillé nos pieds dans un lit peu profond de la rivière, nous nous immergeons complètement.
Le froid qui parcourt nos corps est concomitamment un bienfait et une expérience délicate, nous obligeant à quitter le site pour prendre une bonne dose de soleil.
Zlatibor
Comptant près de 2921 habitants et située dans la municipalité de Čajetina, à proximité du Tara national parc, Zlatibor est une petite ville tranquille qui sert surtout de point de chute pour découvrir la région.
Néanmoins, outre un beau petit centre, la ville qui est surtout connue sous le nom de Kraljeve Vode, les « eaux du roi », reste une station touristique appréciée.
Mais son atout le plus important est un lac artificiel, créé pour le plaisir des habitants et des touristes qui est surnommé la « mer de Zlatibor » autour duquel un petit parc verdoyant agrémenté de banc donne accès à un espace de jeu et de détente.
Le Zlatibor El Paso Park
Aux abords de la ville, le Zlatibor El paso Park, qui comprend un hôtel est un incontournable à ne pas louper.
Intégrant l’architecture d’une ville américaine du Far-West, le site dont l’accès est payant donne aux enfants la possibilité de découvrir un véritable pan du passé, au travers d’une architecture judicieuse alternant les tipis des Indiens et les bâtiments en dur, comprenant entre autres, le bureau du shérif et un saloon, pour ne citer qu’eux.
Dans ce parc grandeur nature, de nombreuses activités permettent aux visiteurs de tester leur agilité au lancer de haches ou au maintien de l’équilibre sur un taureau automatique. Un véritable coup de cœur.
Lepenski Vir
Situé le long de la route qui longe le Danube, dans le Nord du pays, Lepenski Vir est un site archéologique du Mésolithique correspondant à un regroupement des premiers agriculteurs sur le sol européen vers 6200 avant Jésus-Christ.
Ainsi, lorsque nous quittons la route principale pour rejoindre le site, il nous faut marcher bien une dizaine de minutes sur un chemin goudronné entouré de verdures, afin de rejoindre son entrée.
Nous découvrons un grand bâtiment constitué de charpentes métalliques de couleur blanche entourant des centaines de fenêtres, donnant au lieu un côté futuriste.
En entrant à l’intérieur du bâtiment, nous découvrons le village ou du moins ce qui peut être considéré comme tel, avec en surimpression sur le sol en rouge, l’emplacement originel des habitations.
Le long de l’étage qui surplombe l’emplacement qui s’étend sur une grande surface, le musée qui recueille les objets résultant des différentes fouilles réalisées nous permet d’en savoir un peu plus sur l’histoire de la présence humaine dans la région.
A l’extérieur du bâtiment principal, une hutte traditionnelle constituée de bois et formant une tente est exposée et nous permet de nous plonger de manière cartésienne dans ce passé qui est le nôtre.
Forteresse de Golubac
S’imposant magistralement dans un paysage fluvial et surmontant le paysage de sa grandeur, la forteresse de Golubac située sur la rive droite du Danube, à quatre kilomètres en aval de la ville actuelle éponyme est un incontournable à ne pas louper. Située dans le District de Braničevo au Nord-Est, le long de la frontière danubienne avec la Roumanie, elle marque une des entrées du parc national de Đerdap.
En arrivant sur place et en dépassant un bateau qui transporte des passagers ayant fait escale sur le site, nous bénéficions d’une vue exceptionnelle sur la forteresse qui nous impose immédiatement le respect.
Perforant le ciel de sa taille monumentale, elle est accessible après quelques centaines de mètres sur un chemin traversant plusieurs terrains constitués d’herbes et sa visite dépend de la formule choisie au travers de codes couleurs qui en précisent la difficulté.
Inscrite sur la liste des monuments culturels d’importance exceptionnelle du pays, la forteresse possède des bases immergées, le niveau du Danube ayant significativement monté depuis sa construction, à la suite de la mise en place du barrage aux Portes de Fer achevé en 1972.
La forteresse a été construite au XIVe siècle, surveillant l’endroit où le Danube s’engouffre entre les Carpates et les Balkans. En entrant par la porte centrale, nous pouvons admirer ses trois grandes enceintes défendues par dix tours et deux herses, solidaires des remparts par des refends épais de 2 à 3 mètres d’épaisseur.
L’enceinte supérieure est la partie la plus ancienne de la forteresse. Elle comprend le donjon et la chapelle orthodoxe serbe. L’enceinte postérieure est séparée de l’enceinte supérieure par un rempart reliant deux de ses tours. L’enceinte avancée, quant à elle est constituée d’une section basse et d’une section élevée, toutes deux séparées par une muraille.
Lorsque nous grimpons à une échelle, nous avons accès à un petit musée qui présente l’histoire de la forteresse, ces explications étant accentuées par différentes expositions réellement intéressantes.
Forteresse de Smederevo
A 45 kilomètres au Sud-Est de Belgrade, la forteresse de Smederevo située dans la ville éponyme est un des autres monuments incontournables du pays.
Édifiée par le despote Đurađ Branković dans la première moitié du XVe siècle, durant la période du despotat de Serbie, elle subit plusieurs sièges des Ottomans et des Serbes et résiste jusqu’à la Seconde Guerre mondiale où elle subit de sérieux dommages après une série d’explosions en son cœur. Couvrant une superficie de 11,3 hectares en plein cœur de la ville, la forteresse de Smederevo se trouve sur la rive droite du Danube, sur un delta formé par le confluent du Danube et de la Jezava à 72 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Lorsque nous traversons la ville et rejoignons la forteresse à l’intérieur de laquelle nous entrons après avoir franchi la première porte extérieure, nous découvrons au sein des fortifications, un parc urbain à l’accès gratuit qui accueille nombre de promeneurs profitant d’un véritable havre de paix.
Ce n’est que l’entrée de l’édifice principal qui est payante et après nous être acquitté de quelques euros, nous franchissons un pont levis surplombant des douves dont l’eau est de couleur verte, une couleur renforcée par le soleil qui projette ses rayons contre les algues présentes et qui lui donne cette teinte unique.
Nous sommes surpris de la préservation de cette architecture serbe médiévale défensive représentée par de hautes murailles qui abritent quatre doubles fenêtres en arche taillées selon les styles gothiques et romans.
Dans le faubourg fortifié se trouvent les vestiges de deux anciens bâtiments : l’église de l’Annonciation qui reçut les reliques de Saint Paul et un bain turc du XVIIe siècle. Ces constructions massives de style byzantin, modelées sur la forteresse de Constantinople sont encerclées par 1,5 kilomètres de murs crénelés d’une épaisseur de 2 mètres et 25 tours de 25 mètres de haut.
Il nous suffit de grimper des escaliers en pierre abrupts pour découvrir face à nous, le Danube qui resplendit et nous donne ce sentiment unique de sécurité face à toute sorte d’adversité.
La grotte de Resava
Dans le Nord du pays, la grotte de Resava, la plus célèbre du pays, accueille chaque année plus de 50 000 visiteurs qui peuvent y découvrir dans un site sécurisé, près de 780 mètres de galerie.
Après un parking, les visiteurs arpentent un chemin goudronné qui traverse sur les deux niveaux visitables de la grotte, ses différentes salles.
La visite commence dans la « Salle des colonnes conjointes » nommée ainsi à cause de nombreuses colonnes jaunâtres créées par une jonction spéciale de stalagmites et de stalactites de tailles différentes.
Après la : « Salle des ruches » qui doit son nom à un groupe de trois stalagmites ressemblant aux habitats des abeilles et deux autres salles reliées par un couloir de brèches rouges, une salle dans laquelle des scientifiques ont découvert des objets préhistoriques, permet d’apercevoir des rideaux spéléologiques pétrifiés nommés : « Orgues de grotte » à cause des sons particuliers qu’ils produisent.
Il convient ensuite de traverser un long tunnel artificiel pour atteindre la : « Salle cristalline » riche en spéléothèmes de cristaux blancs, jaunes et rouges. Après autre un couloir rempli de colonnes connu sous le nom de « Studios de grotte » la « Salle de concert » se dévoile et expose des stalagmites particulières, dont une qui supporte l’ensemble de la structure de la grotte. Cette colonne de 20 mètres de hauteur et 12 mètres de largeur est composée de blocs calcaires, créés suite à une alternance de périodes de sècheresse et d’humidité dans la grotte. La : « Salle de Boban » est connue pour ses décorations murales nommées : « Ćele kula » et la salle : « Canal de corail » permet de finaliser sa visite en observant des phénomènes géologiques uniques.
Viminatium
Situé à Stari Kostolac, au confluent de la Mlava et du Danube, Viminacium était une ville dans laquelle, l’armée romaine avait son siège afin de mener ses différentes batailles, au IIe siècle.
Les fouilles archéologiques ont ainsi mis au jour un important complexe urbain constitué de maisons, de rues et de près de 14,000 tombes comprenant des fresques datant de l’art antique tardif.
Si la vaisselle, les bijoux et autres artefacts sont exposés au Musée national de Pozarevac, néanmoins, le site abrite aujourd’hui les vestiges de cette garnison, relativement bien conservé.
Ainsi, en entrant sur le site, le visiteur peut découvrir au sein d’une grande tombe, les restes de bâtiments démontrant le savoir-faire antique. Dans de nombreuses tombes accessibles au public, se trouvent des ossements humains qui dénotent une préservation de l’héritage laissé.
Il est possible également de découvrir les thermes romains ainsi qu’un amphithéâtre partiellement restauré, tout en étant entouré de vastes champs de tournesols qui permettent aisément au visiteur de se projeter dans le faste d’antan.
Un espace consacré à la recherche et aux touristes et dénommé : « Domus scientiarum Viminacium » a été édifié à proximité du parc archéologique. La construction a été agencée telle une villa romaine, et cet équipement regroupe un musée archéologique, une bibliothèque scientifique, des laboratoires pour étudier les découvertes, un point d’information, des salles de conférences, un restaurant et un centre spa.
Le parc national de Đerdap
Considéré comme le parc le plus beau du pays, le parc national de Đerdap s’étend sur la rive droite du Danube et couvre une superficie de 640 km².
Le parc national de Đerdap est particulièrement célèbre pour ses Portes de Fer, un passage important à travers les pentes méridionales des Carpates. La gorge de Đerdap s’étend sur environ 100 kilomètres de Golubac à Tekija en englobant plusieurs ensembles successifs.
Le parc national abrite une flore et une faune diversifiées et protégées. Parmi les animaux, il conviendra de citer : l’ours, le lynx, le loup, le chacal, l’aigle gris, le hibou des marais ou la cigogne noire.
Le parc national de Đerdap conserve d’importants vestiges historiques témoignant de l’activité et de l’histoire des Hommes. A son extrême Est, la Table de Trajan qui se trouve sur une falaise encadrant le Danube reste un incontournable. Tout comme le site archéologique de Lepenski Vir qui témoigne de la présence humaine dès le Néolithique. Notons également la présence de la forteresse de Golubac.
Un peu avant de longer le Danube pour profiter pleinement du parc, dans le domaine des curiosités naturelles, la grotte de Resava et les chutes de Blederija, restent des sites touristiques majeurs.
Le parc national de Tara
Dans l’Ouest de la Serbie, à la frontière avec la Bosnie Herzégovine, le parc national de Tara créé en juillet 1981 englobe une partie de la montagne Zvijezda, dans un grand coude de la rivière Drina. Il se compose d’un groupe de sommets montagneux séparés par de profondes gorges. Il a pour point culminant le pic Kozji Rid sur la montagne Zvijezda et ses 1 591 mètres.
Riche en histoire humaine, le parc comprend nombre de petits villages traditionnels dont les habitations en bois sont légions.
Le parc national est accessible directement depuis Perućac via Bajina Bašta et depuis Kremna. Les gorges de la Drina, qui font parties intégrantes du parc, peuvent être visitées en bateau.
Après avoir visité Mokra Gora et Kustendörf, nous prenons la route qui nous mène vers le lac Zaovine que nous rejoignons après avoir effectué plusieurs haltes sur le chemin pour admirer la vue.
Le lac dévoile ses couleurs turquoise qui ont une teinte accentuée lorsque le soleil y plonge ses rayons. Le lac se trouve aux abords d’un petit pont qui possède en arrière-plan, un paysage étendu portant loin sur une vallée profonde.
La gorge de de Drina est un des sites majeurs du parc. Tout comme les gorges des rivières Rača, Brusnica et Derventa et la cascade de Veliki Skakavac sur la rivière Beli Rzav. La région est également caractérisée par des grottes karstiques, des sources et des exceptionnels points de vue : Kićak, Smiljevac, Bilješke Stene, Kozje Stene, Vitimirovac et Kozji Rid, pour ne citer qu’eux. Les autres points touristiques sont Kaluđerske Bare au Nord, près de Bajina Bašta, et Mitrovac au Sud.
Néanmoins, pour découvrir le plus beau point panoramique du parc, il est nécessaire de rejoindre le site Banjska Stena, qui s’atteint après avoir emprunté une petite route de forêt. Une fois le véhicule garé, il convient de marcher une dizaine de minutes pour rejoindre au-delà d’une portion de forêt, le point de vue qui nous scotche sur place. La vue sur le Danube est à couper le souffle. L’alternance entre le bleu de l’eau et le vert de la végétation ardente crée une sorte d’harmonie visuelle unique. Le site est à plusieurs endroits aménagé pour permettre un panoramique dégagé.
Pour les amateurs de sports en plein air, le parc est un véritable royaume. Il permet le kayak, le rafting, l’aviron et le canyoning. Sans oublier les randonnées et les pistes cyclables.
Dans un registre plus culturel, il est nécessaire de ne pas oublier le monastère de Rača, un monastère orthodoxe serbe construit par le roi Stefan Dragutin (1276-1282) sur la rive droite de la rivière Rača. Il se visite et permet de découvrir un édifice majeur dans l’histoire cultuel du pays.
Felix Romuliana
Appelé également : « Palais de Galère » le site de Felix Romuliana est situé près du village de Gamzigrad, sur le territoire de la Ville de Zaječar. Depuis 1983, il est inscrit sur la liste des sites archéologiques d’importance exceptionnelle de la République de Serbie et depuis 2007, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Palais fortifié construit sur l’ordre de l’empereur romain Galère à la fin du III e siècle, il est la représentation de l’architecture de la période de la Tétrarchie, inaugurée par l’empereur Dioclétien.
En arrivant sur le site, nous découvrons de l’extérieur, un territoire très étendu, agrémenté par de nombreux panneaux publicitaires mettant en avant les spectacles qui y sont souvent donnés.
Autour du bâtiment qui comprend une caissière, la muraille la plus ancienne construite en briques, différemment préservée, est constituée de 16 tours de 10 mètres sur 10, reliées par des remparts épais de 180 centimètres.
La muraille extérieure, la plus récente, compte 20 tours ; les murs intérieurs sont également longés par un portique dont subsistent quelques colonnes. Le second rempart, plus massif que le premier, mesure 360 centimètres de large et est construit avec une alternance de briques et de pierres. Deux portes imposantes nous permettent d’accéder au palais : le portail occidental et le portail oriental. Constitué selon un plan octogonal, le palais que nous apercevons après avoir pénétré sur le site abrite trois péristyles et des thermes. Le vestibulum est conservé avec ses plaques de marbres et ses colonnes de serpentine, de granit rouge ; le sol est recouvert de mosaïques représentant un labyrinthe central entouré de motifs géométriques.
Si les vestiges d’un second palais sont connus, les restes de deux temples ont été mis au jour dans la double enceinte : un petit temple consacré à la mère de l’empereur divinisée, Diva Romula et le second temple dédié à l’empereur divinisé, Divus Galerius. En revenant sur nos pas, nous rejoignons toujours à l’intérieur du site, le Tétrapyle qui symbolisait le régime et réunit en un regard le palais, résidence de l’empereur, ainsi que les mausolées.
En prenant conscience de l’architecture des bâtiments, nous sommes stupéfaits de découvrir de hautes colonnes en marbre posées sur un sol en carrelage rouge et agencées à la manière d’antan et qui dévoilent la grandeur passée de cet imposant site.
Localisés sur une portion de la colline de Magura et présentant les caractéristiques d’une conservation ayant subi de plein fouet les affres du temps, les mausolées de Romula et de Galère s’étendent sur 7 000 mètres carrés. Un premier mausolée fut érigé sur le côté Nord, et, à ses abords, fut élevé un cercle de pierre surmonté d’un tumulus. Le second mausolée fut élevé sur la face Sud peu après, pourvu également d’un tumulus.
Les deux tumulus associés aux mausolées possèdent une même structure mais leurs tailles diffèrent, tout comme certains détails.
En rejoignant la sortie, nous faisons un arrêt au musée conçu de manière circulaire autour d’un petit point d’eau de sorte que le foisonnement d’objets exposés renforce un peu plus ce côté grandiloquent du palais. Outre des statues découvertes sur le site, le musée comporte nombre d’objets d’arts ainsi que des morceaux originels des bâtiments initiaux.
Monastère de Studenica
Bâtiment orthodoxe serbe du XII e siècle situé à Studenica, à 39 kilomètres au Sud-Ouest de Kraljevo au centre du pays, le monastère a été construit par Etienne Némania, roi fondateur de la grande Serbie médiévale.
Monastère considéré comme le plus grand du pays, il regroupe les églises de la vierge Marie et du Roi qui sont construites en marbre blanc. Le monastère comprend également une autre église de plus petite taille : l’église de Saint-Nicolas.
Désigné en 1986 par l’UNESCO comme un site classé d’héritage culturel de l’humanité, le monastère a pour église originale, l’église de la Vierge Marie qui intègre avec pragmatisme deux styles d’architectures romaines et byzantines. Son intérieur comprend une fenêtre de champ carré avec médaillons, gravés sur une plaque de plomb qui représente huit animaux mythiques. L’église a été peinte à l’époque du Prince Vukan, puis restaurée en 1569.
L’église du Roi, quant à elle, a été construite en 1314 en l’honneur de Saint Joachim et de Sainte Anne. Sur la façade, sous la corniche, elle comprend une inscription gravée en pierre. L’église dégage à première vue une sorte de basicité, mais en s’y penchant correctement, il est possible d’y découvrir une élaboration complexe. La peinture murale qu’elle abrite a été dessinée par les maîtres artisans de Milutin et couvre les murs du plancher jusqu’au dôme.
L’église de Saint Nicolas est la plus petite et la plus simple des trois églises et comprend un seul sanctuaire semi-circulaire divisé en trois sections correspondant au standard des XI e et XII e siècles. Le sanctuaire intègre des représentations de la Vierge Marie accompagnée de deux anges ainsi que trois Saints dont Jean-Baptiste. Les derniers travaux de restauration ont permis de faire la découverte d’ornements constitués par des encerclés, des rosettes, des médaillons et des représentations graphiques.
Monastère de Žiča
Fondé en 1208 par Stefan Ier Nemanjić, le monastère de Žiča qui se situe dans le Sud du pays, près de la ville de Kovaci est un des monuments incontournables à découvrir.
Détruit à la fin du XIIIe siècle par les troupes bulgaro-mongoles du despote Shishman de Vidin, le monastère a été reconstruit par le roi Stefan Milutin au début du XIVe siècle, pour accueillir le couronnement de la plupart des évêques et souverains du Moyen-Âge.
Constituée d’une vaste nef qui se prolonge en abside sur son côté occidental, l’église dénote dans le paysage ambiant par le biais de sa façade rouge qui s’aperçoit de l’extérieur du site.
En son centre, l’édifice est surmonté d’un dôme. Construite en pierre et en brique, elle comprend encore en son sein quelques fresques du XIIIe siècle et des peintures murales réalisées entre 1309 et 1316.
Monastère de Manasija
Situé dans le Nord-Est de la Serbie, le monastère de Manasija, également connu sous le nom de monastère de Resava (Манастир Ресава), est un édifice orthodoxe serbe situé près de Despotovac, dans le district de Pomoravlje.
Inscrit sur la liste des monuments culturels importants du pays, il a été fondé par Stefan Lazarević, le fils du prince Lazare, entre 1406 et 1418 et en abrite encore aujourd’hui, la tombe.
A plusieurs reprises, saccagé durant la période ottomane, il a été puissamment renforcé pour résister aux agresseurs et notamment incendié en 1456. Abandonné au début du premier soulèvement serbe contre les Turcs, il a été restauré en 1845.
A l’intérieur d’une grande enceinte fortifiée, qui dénote ce côté puissant vu de l’extérieur, le monastère constitué de l’église et des réfectoires des moines présente une dichotomie au travers de l’étonnante sérénité qu’il dégage.
Semblant coupée du monde, l’église entourée de verdures et de chemins en pierres taillées accueille le visiteur dans un bâtiment dédié à la Sainte Trinité formant une croix tréflée surmontée d’un dôme à douze pans reposant sur des piliers.
À l’intérieur de l’église, le pavement d’origine, en marbre, a été préservé dans le narthex, ce qui intensifie la beauté du site qui revêt une importance historique considérable du fait des fresques exposées, dont à peine la moitié est conservée, représentant notamment le fondateur du monastère, portant une maquette de l’église dans sa main gauche.
Mokra Gora
Petit village situé sur le territoire de la Ville d’Užice, district de Zlatibor, à la frontière bosniaque, est localisé sur les pentes septentrionales des monts Zlatibor et sur les pentes méridionales des monts Tara, non loin du parc éponyme.
Si de primes abords, le village peut paraître dispersé et sans intérêt, niché dans une petite vallée, il se situe au cœur d’une région constituée d’un environnement naturel riche et il est composé de plusieurs hameaux.
Mais, le village en lui-même est une attraction touristique incontournable, quand bien même sa localisation précise est mal indiquée, à la différence de Kustendörf dont il est frontalier.
Le village est constitué d’habitations possédant une structure murale en pierre et un toit à quatre pans en bardeaux ou en rondins, donnant aux visiteurs ce sentiment unique de découvrir un véritable pan du passé de la région.
Chaque habitation a été pensée pour ne correspondre qu’à un pragmatisme évident menant à une sorte d’autarcie justifiée par les conditions rudes imposées par le territoire. C’est ainsi que les structures annexes des maisons permettaient de stocker les produits laitiers en été, de fumer les aliments et de saler les viandes. Ces structures sont particulièrement visibles dans le hameau de Milekići.
Certaines maisons sont toujours le siège d’artisans qui perpétuent leur savoir-faire de travail dont la fabrication de goudron et de bois d’allumage. Il est possible avec chance de pouvoir les rencontrer et d’assister à cette fabrication traditionnelle unique dans le pays.
Gorges de Sićevo
Situé en Serbie, à environ 20 kilomètres de la ville de Niš, le site des gorges de Sićevo est inscrit sur la liste des parcs naturels du pays depuis 1977 et il est considéré comme une zone importante pour la conservation des oiseaux.
Les gorges qui dévoilent un paysage exceptionnel s’étendent sur près de 16 kilomètres entre les villages de Prosek et de Ravni. Les gorges ont été creusées par la rivière Nišava qui relie les plaines de Niš à celle de Bela Palanka.
Accessibles depuis la route, les gorges bénéficient de plusieurs points de vue et donnent la possibilité aux plus téméraires de parcourir les flancs lors de randonnées sur des sentiers non balisés. Les gorges, composées de roches calcaires, se caractérisent par une végétation subméditerranéenne.
Sur des flancs où le blanc du calcaire domine, se laissent découvrir plusieurs espèces d’arbres et arbustes représentées dans le parc dont le charme, le syringa, le frêne et le chêne. Le parc abrite également plusieurs oiseaux dont une colonie de hiboux Grand-Duc dont l’espèce menacée, est inscrite sur la Liste rouge de l’UICN.
Gorge de Lazar (Lazaru’s canyon)
S’étendant le long de la partie Est des monts Kučaj, la gorge de Lazar taillée dans le calcaire du plateau de Dubašnica a été façonnée durant plusieurs milliers d’années par le passage de l’eau de la rivière Lazar.
Dans un cadre paradisiaque, à 10 kilomètres de la ville de Bor, dans l’Est du pays, la gorge qui se situe dans le canyon de Lazarus s’étend sur 4 kilomètres de longueur et elle est entourée de roches allant jusqu’à cinq cent mètres de hauteur et dont la partie la plus étroite du lit ne mesure que quatre mètres de large.
Si en été, il est possible de traverser la gorge à pied, du fait de la baisse du niveau de l’eau, la gorge est difficile d’accès et s’y aventurer nécessite des conditions physiques optimales.
En partant de la grotte de Lazar, il est nécessaire de traverser une forêt comprenant des pins de Crimée, un pin noir autrichien couvrant les falaises de la gorge, en plus de nombreux hêtres et sapins.
Après six ou sept heures de marche sur un chemin qui n’est pas balisé, donc dangereux, la gorge bifurque et forme deux chemins : l’un vers Malinik et l’autre vers la partie souterraine de la rivière de Demižlok, ce qui peut prendre en tout une dizaine d’heures de marche. La gorge est habitée par plusieurs dizaines d’espèces de mammifères, et presque cent espèces d’oiseaux. En toute fin de parcours, le visiteur pourra visiter la grotte de Vernjikica, qui comprend une immense salle nommée « Colisée »
L’autre possibilité de la découvrir consiste à l’admirer de hauteur en bénéficiant de magnifiques points de vue offerts, dont le plus connu est le belvédère de Kovej sur le sommet Malinik.
Les ponts de pierre insolites du canyon de la Vratna
Situés non loin du monastère éponyme, les ponts de pierre insolites ou appelés également : « les prerast » du canyon de la Vratna ont été façonnés par la rivière du même nom qui a creusée patiemment grâce à son débit, la roche qui se trouvait face à elle.
En façonnant sa route vers le delta du Danube, elle a créé ainsi un site sublime constitué de grottes sur lesquelles le temps a agi en y affaissant leurs voutes, laissant apparaître des ponts de pierres uniques dans le pays.
Le long de la rivière que les randonneurs vigilants peuvent arpenter, comprend plusieurs ponts : « le Pont Sec, le Grand Pont et le Petit Pont » qui font partie des plus hauts ponts naturels d’Europe.
Pour les découvrir, le visiteur peut partir du monastère Vratna et grimper à travers une forêt dense en empruntant un sentier balisé. Le petit pont s’atteint après 20 minutes de marche. Il lui faut deux heures pour rejoindre le pont sec et autant de temps pour le Grand pont.
Sources de Mlava et de Krupaja
Dans la région de Homolje dans une vallée appréciée pour sa verdure, surplombée par la montagne de Beljanica à l’Est du pays,les sources de Mlava et de Krupaja attirent des milliers de touristes chaque année qui en apprécient le cadre verdoyant.
Dans un amphithéâtre naturel, la source de Mlava s’écoule en continue dans ce qui ressemble à petit lac vert foncé, dont l’eau prend parfois une teinte émeraude. Autrefois source d’eau principale des habitants de Žagubica et également lieu festif autour duquel se déroulaient les fêtes de famille, le site est aujourd’hui un trésor protégé, étudié par les scientifiques qui n’ont pas encore réussi à étudier l’intégralité de la source, qui se projette dans le lac à des vitesses pouvant aller jusqu’à 15 mètres cubes par seconde et dont la température ne dépasse pas 10 degrés.
En ce qui la concerne, la source de Krupaja possède un débit tout aussi important et se trouve dans un site tout aussi majestueux. Grâce à un barrage en béton, le petit lac qui s’est formé et dans lequel elle s’écoule permet de dévoiler une eau couleur turquoise. Malheureusement, comme la source de Mlava, sa température ne dépasse pas les 10 degrés, ce qui aliène toute possibilité de baignade.
Les alentours, par contre, offrent de nombreuses sources thermales qui se mélangent avec les eaux glaciales de Mlava et de Krupaja, et parviennent à atteindre un parfait équilibre.
Cascades de Sopotnica
Sur les pentes de la montagne de Jadovnik dans le Sud-Ouest de la Serbie, les cascades de Sopotnica se laissent découvrir dans un écrin de verdure, non loin de la ville du même nom.
Après une route goudronnée et un petit parking sur lequel le visiteur peut laisser son véhicule, il longe une belle rivière et arpente un petit chemin accessible uniquement à pied, avant d’entendre un vrombissement qui lui indique la proximité des cascades qui existent au travers de la différence de niveau rencontrée par la rivière éponyme aux pieds de la montagne, dont l’écoulement des eaux glaciaires génèrent un fort débit.
Dans un souci d’exploitation de cette force de la nature, plusieurs moulins qui d’antan moulaient le blé et pressaient l’étoffe de laine servent aujourd’hui de lieux de repos. Ils ont conservé leur construction traditionnelle constituée de pierres et de bois et comprennent pour nombre d’entre eux, leurs anciens foyers, leurs outils et leurs meules de pierre qui témoignent de la vie qui s’y déroulait il y a, à peine un siècle.
En rejoignant les cascades, le visiteur découvre un décor sublime comprenant des chutes sur plusieurs niveaux. Malheureusement, la température glaciale de l’eau pure qui s’écoule empêche toute baignade…ou du moins la rend extrêmement difficile.
Belgrade
Capitale de Serbie, peuplée de 1 233 000 habitants, la ville est le centre économique du pays, mais également celui de la culture et de l’éducation.
Notre premier arrêt concerne la cathédrale Sainte Sava qui se trouve un peu excentrée.
Aux abords d’un petit parc dans lequel, une femme d’un certain âge fume une cigarette, nous découvrons un édifice en marbre blanc conçu dans un style serbo-byzantin, avec quatre clochers hauts de 44 mètres. La coupole est haute de 70 mètres et la croix principale l’élève encore de 12 mètres. Les coupoles sont ornées de 18 croix dorées de 3 dimensions différentes. Dans les clochers, on dénombre 49 cloches.
Le bâtiment mesure 91 mètres dans le sens Est-Ouest et 81 mètres dans le sens Nord-Sud, ce qui en fait la deuxième église orthodoxe la plus grande au monde. L’église peut accueillir 10 000 fidèles et, dans le chœur, 800 choristes peuvent prendre place. Le sous-sol, contient une crypte, le trésor de Saint Sava, ainsi que l’église-tombeau du prince Lazar.
Immédiatement après la cathédrale, nous nous rendons au marché municipal constitué dans une sorte de fusion entre l’extérieur et le couvert.
Dans une ambiance excellente, nombre de vendeurs proposent leurs produits constitués essentiellement de fruits et de légumes.
Les couleurs sont vives et il règne au sein des étals, une bonne odeur de fraîcheur. Nous arpentons les allées et nous pouvons pour quelques sous, nous rassasier en vitamines.
Nous nous rendons ensuite aux abords de l’Assemblée nationale, aux abords duquel, nous observons le coeur législatif du pays. Le bâtiment se trouve non loin de l’hôtel de ville et du palais présidentiel. Un petit parc bien entretenu les sépare. L’hôtel de ville s’impose dans le paysage urbain au travers de sa grande façade austère, qui donne à l’endroit un côté administratif indéniable.
Il nous suffit de marcher quelques mètres pour atteindre une petite place qui jouxte une galerie commerciale. La petite place comprend une grande fontaine dont les jets d’eau recouvrent une statue.
La ville compte également de nombreux musées. Le musée le plus important de Belgrade est le Musée national, créé en 1844 qui abrite une collection de plus de 400 000 pièce dont le célèbre Évangile de Miroslav et d’importantes collections de peintures. Le musée d’art contemporain de Belgrade comprend quant à lui environ 8 540 œuvres. Le musée militaire englobe plus de 25 000 pièces, dont les plus anciennes datent de la Préhistoire et de la Grèce antique. Le musée de l’aviation possède plus de 200 appareils, dont une cinquantaine sont exposés. Le musée ethnographique, créé en 1901, abrite plus de 150 000 pièces présentant au public la vie quotidienne dans les campagnes et les villes des Balkans. Le musée Nikola-Tesla, créé en 1952, conserve des objets et des documents ayant appartenu à l’inventeur.
Précisons également que le plus ancien édifice public de la ville est un tombeau turc de forme hexagonale situé dans le parc de Kalemegdan. La plus ancienne maison privée de la capitale, avec des murs en simple argile séché, date de la fin des années 1700 ; elle est située dans le quartier de Dorćol.
Nous rejoignons ensuite la place de la République, place centrale de la ville qui comprend : le Théâtre National, agrémenté d’une belle statue équestre.
La place entourée de nombreux commerces marque l’entrée de la rue piétonne, correctement achalandée et dans laquelle, nous faisons la rencontre avec une jeune violoniste talentueuse.
En arpentant cette rue, nous rejoignons la rue Knez Mihailova dans laquelle se trouvent nombre de maisons classées de la fin du XIXe siècle.
De manière globale, l’architecture de Belgrade présente des constructions très variées ; l’architecture du quartier de Zemun offre l’aspect typique d’une ville d’Europe centrale. C’est d’ailleurs dans ce quartier que nous nous rendons afin d’y découvrir son ambiance tranquille, le quartier étant constitué de nombreux restaurants.
Il nous faut prendre également notre véhicule pour rejoindre la forteresse de Belgrade qui est située dans le parc de Kalemegdan.
Figurant sur la liste des monuments culturels d’importance exceptionnelle du pays, la forteresse construite au début du Ie siècle avec des murs en terre, est devenue un castrum romain au IIe siècle et fut un château byzantin au XIIe siècle avant de devenir la capitale fortifiée du Despotat de Serbie jusqu’au XVe siècle.
La forteresse de Belgrade est située à une altitude de 125,5 mètres, sur une crête géologique qui forme une falaise à l’extrémité septentrionale de la région de la Šumadija. Elle est constituée de deux parties : la forteresse haute, située sur un plateau, qui comprend l’ancien castrum romain et le château du despote byzantin et la forteresse basse, qui comprend les ruines du palais du roi Milutin et qui orientait son artillerie vers l’Est.
Lorsque nous entrons à l’intérieur du site dont l’accès est libre, nous découvrons un grand parc agrémenté de nombreuses œuvres d’art. Face à nous alors que nous arpentons les chemins qui se fraient un passage en longeant des pans entiers de verdures, une classe d’élèves commande une glaçe.
Nous rejoignons sa partie haute, en rénovation lors de notre visite ; malgré tout, nous pouvons bien prendre le pouls de la grandeur du site, qui a façonné autour de lui la capitale actuelle.
Conclusion
La Serbie s’est avérée un pays agréable, moderne mais ancrée dans ses traditions afin de conserver son identité et de la transmettre à ses générations futures.
Les paysages sont exceptionnels et variés. La présence de nombreux lacs ainsi que de parcs naturels se substituent à l’absence d’accès à la mer, ce qui permet aux visiteurs, outre un tourisme culturel riche, de profiter des joies de farniente et de sports aquatiques.
En outre, le peuple est chaleureux et fier de découvrir que des étrangers s’intéresse à lui, à ses trésors, à son histoire. Nous avons pu échanger avec de nombreuses personnes qui nous ont accueillis à bras ouverts et permis de faire partie de manière éphémère à leur existence et grâce à eux, nous avons pu ressentir pleinement la bonté du pays, qui s’il a une histoire pouvant être qualifiée de complexe se dirige vers un avenir qu’il mérite.
Pays d’Europe de l’Est frontalier de la Roumanie, de la Turquie et de la Serbie de la Macédoine du Nord et de la Grèce, la Bulgarie, du fait de son intégration dans l’Union européenne s’est ouverte progressivement au tourisme ces dernières années. Nous avons ainsi effectué la visite de ce pays et vous en décrivons les incontournables à ne pas louper pour y réussir votre séjour.
Ex-République soviétique, la Bulgarie est l’un des derniers pays européens à avoir intégré l’union européenne, quand bien même elle ne fait pas encore partie de l’Espace Schengen, ce qui explique les temps d’attente assez longs aux frontières. Ainsi, cette ouverture à l’Ouest lui a permis de se développer et au travers de ce développement, d’acquérir les codes de vie à l’occidentale.
Néanmoins, la présence de l’influence soviétique, dont elle essaye de se défaire trouve encore un écho au sein d’une population tiraillée entre ses origines et la modernisation de son quotidien.
En ce sens, la Bulgarie est un des rares pays d’Europe où nous avons rencontré un tel découpage de la population qui revêt les stigmates d’une sorte de dichotomie comportementale. A savoir, un accueil chaleureux émanant d’une partie d’entre elle et à contrario, un rejet de l’autre.
D’une manière globale, le pays est réellement attractif. Il possède une multitude de paysages exceptionnels, partagés entre mer et montagnes. Le coût de la vie y est moindre qu’en France, de l’ordre de 40% et les infrastructures sont de belles qualités, avec des autoroutes neuves et des routes qui permettent de circuler en toute sécurité.
Malheureusement, la Bulgarie est également le seul pays en Europe dans lequel nous avons subi quelques déconvenues. Et ce, uniquement dans la capitale Sofia. Avec la police de stationnement tout d’abord qui nous a mis un sabot nous obligeant en tant qu’étrangers à payer un forfait de parking que nous ne devions pas, étant donné que nous nous trouvions dans une zone gratuite et avec le vol du logo de notre véhicule dans un parking privé et surveillé, un acte émanant certainement du gardien, de mèche avec le ou les complices qui a fait semblant de ne pas savoir de quoi on lui parlait.
Précisons que circuler dans le pays sur les autoroutes et certaines routes nationales nécessite l’achat d’une vignette vendue dans les différentes frontières. Cette vignette peut également s’acheter sur Internet. Durant notre voyage, nous avons croisé à de nombreuses reprises une branche de la police mandatée pour procéder aux vérifications des immatriculations qui sont effectivement rattachés à cette vignette. Les amendes pour son absence peuvent être très onéreuses.
Malgré ces deux petites déconvenues, le pays nous a permis en deux temps, de découvrir toutes ses merveilles que nous vous retranscrivons au sein de cet article.
Non loin de Veliko Tarnovo, Bojentzi, peuplée de 36 habitants, transporte les visiteurs immédiatement dans le passé, la ville étant proclamée depuis 1964 : « réserve architecturale et historique » qui interdit les constructions des bâtiments ne respectant pas son style urbain.
Ainsi, en entrant dans la ville, en longeant une sorte de chemin de pierres datant de l’époque romaine, nous découvrons une petite place entourée de maisons constituées de deux étages, le premier étant réservé aux boutiques, le deuxième, aux habitations.
En continuant notre progression, nous découvrons des maisons emplies de charmes, constituées de toits recouverts d’ardoise et de murs aux pierres apparentes. Les ruelles à Bojentzi sont dallées de pierres.
L’église du Prophète-Élie, à trois nefs, a été construite en 1840. A l’instar des maisons, l’église est une manifestation concrète de la préservation du village, un peu à la manière d’une ville musée.
Baltchik
Sur les rives de la Mer Noire, Baltchik, peuplée de 12 913 habitants a été fondée vers l’an 3000 avant Jésus-Christ, par les Thraces. Du fait de son emplacement à proximité de la côte d’or bulgare et de son passé, elle est une des villes les plus touristiques de la côte.
La ville comporte 5 églises orthodoxes, dont 4 accueillent toujours des offices. La plus ancienne d’entre elles est l’église Saint-Nicolas, construite au milieu du XIXème siècle.
Grâce à son port de plaisance, la ville attractive est inscrite sur la liste des 100 endroits incontournables à découvrir dans le pays avec pour bâtiment central, la résidence de la reine Marie de Roumanie, dont le palais est relativement bien conservé et qui comprend son mobilier d’antan.
La plupart des bâtiments du complexe ont été réaménagés pour les besoins du tourisme et certains anciens moulins ont été conservés et reconstruits. D’autres bâtiments ont été transformés en restaurants ou hébergements touristiques dont les principaux se trouvent sur la jetée, le long de la mer.
Si deux musées sont importants : le musée historique qui présente le résultat des fouilles effectuées dans la ville et la galerie d’art possédant dans ses œuvres des peintures du peintre bulgare : « Vladimir Dimitrov-Maïstor » les visiteurs apprécient particulièrement du site, le jardin botanique, autrefois parc du château.
Le jardin, sur une surface de 6,5 hectares abrite 2000 variétés de plantes englobant 85 familles et 200 genres. Il comprend également une collection de grands cactus en extérieur, sur près de 1 000 m2.
Bansko
Située dans le massif du Pirin, dans le Sud de la Bulgarie, Bansko qui se trouve à 925 mètres d’altitude est peuplée de 9212 habitants. Station de ski appréciée, Bansko possède de nombreux hôtels de luxe et tout autant de restaurants.
Lorsque nous entrons dans la ville, nous nous garons sur un parking gratuit et parcourons à pied son centre piéton. Nous découvrons outre des commerces divers et variés, une architecture urbaine unique constituée de maisons du XVIIème siècle.
Ces maisons fortifiées, propriétés de riches paysans, témoignent du caractère défensif des habitants d’antan, qui se protégeaient ainsi des attaques émanant de l’Empire ottoman. Certaines d’entre elles se visitent : « Velyanov, Sharéna, Pénéva et Hadji Rousko » et les touristes peuvent y découvrir outre leur isolation du monde extérieur au travers de leur construction en pierres et poutres solides, plusieurs pièces secrètes. De l’extérieur, elles dévoilent des portes épaisses et ferrées, et se protègent à l’aide de meurtrières dans les murs.
Nous faisons un arrêt dans un commerce local afin de manger une gaufre agrémentée de chocolats chauds et de guimauves.
En revenant sur nos pas, nous apercevons l’église Sainte Trinité, datant de 1885, qui dénote ce côté assumé de la renaissance bulgare.
Dans la rue principale, nous tombons nez à nez sur une grande tour avant de rejoindre une belle petite place qui comprend un monument fort intéressant. Sur un sol au semblant de pierres taillées comme du marbre, un moine en bronze surplombe une vague constituée de plusieurs socles exposant des inscriptions liturgiques.
Koprivchtitsa
A 110 kilomètres au Sud de Sofia, dans la montagne Sastinska Sredna Gora, Koprivchtitsa est une ville musée créée au XIVème siècle et conservant un style architectural unique, qui se dévoile au travers d’une magnifique vue sur ses demeures bien avant d’entrer dans la bourgade, lui donnant un côté charmant sorti tout droit du passé.
Lorsque nous rejoignons la place centrale, nous tombons nez-à-nez sur un petit ruisseau surplombé par plusieurs ponts. Sur les allées de verdure longeant le lit du ruisseau, un homme, débroussailleuse à la main entretient comme il peut, ce décor de campagne bucolique.
Nous dépassons le monument commémoratif Apriltsi rendant hommage aux héros d’avril 1876 qui jouxte la place principale et nous nous enfonçons dans le village, constituée de maisons traditionnel bulgare du XIXème siècle, ayant appartenu à nombre d’artistes ayant marqué de leur empreinte, le pays.
Nous admirons ces maisons que nous longeons dont les plus importantes sont visitables moyennant un petit droit d’entrée. Parme les plus célèbres, notons les maisons de : « Dimtcho Debelyanov, Lyuben Karavelov, Georgi Benkovski, Naiden Gerov, Todor Kablechkov et les maisons Oslekov de 1856 et Lyutov de 1854 »
Nous décidons de visiter l’une d’entre elles ; nous commençons notre visite par le rez-de-chaussée, conservé dans son jus, mais agrémenté d’une scénographie intéressante. Dans les différentes pièces qui se succèdent, des mannequins vêtus de costumes traditionnels donnent une idée brillante de la vie d’antan.
Nous poursuivons la visite de l’étage, avant de quitter la maison pour rejoindre l’église Sveta Bogoroditsa, édifiée à l’emplacement d’une ancienne église détruite par les Turcs. Le bâtiment qui comprend un petit cimetière avec les tombes de : « Todor Kablechkov et de Dimtcho Debelyanov » se découvre en flânant au milieu des tombes et autres monuments commémoratifs.
Nous faisons la connaissance d’un homme qui se déplace dans une charrette tirée par deux ânes et pouvons profiter d’un bon café que nous prenons aux abords d’une autre place constituée de nombreux restaurants et de boutiques de souvenirs.
Le parc national du Pirin
Situé dans le Sud-Ouest du pays, le parc du Pirin est un parc national bulgare qui s’étend sur la majeure partie des montagnes Pirin, dans l’oblast de Blagoevgrad. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983, il comprend le mont Vihren, le deuxième sommet de la Bulgarie et reste frontalier avec deux réserves naturelles : Bajuvi Dupki-Džindžirica, l’une des plus anciennes réserves du pays, et Julen.
Le parc est très montagneux, et compte 79 pics dépassant 2500 mètres d’altitude, ce qui en fait un véritable paradis pour les randonneurs qui souhaitent y découvrir ses paysages constitués d’une flore riche de 1300 espèces de plantes supérieures, de 300 espèces de mousses et d’un nombre important d’algues. Trois étages de végétation sont différenciés au sein du parc : « une zone forestière, une subalpine et une alpine » du fait de la haute altitude relevée. Ces étages permettent à une vaste faune de s’y développer en toute tranquillité. Environ 2090 espèces et sous-espèces d’invertébrés y sont inventoriées, dont 300 espèces rares, 214 endémiques et 175 reliques, ainsi que 15 espèces incluses sur les listes d’espèces menacées au niveau international. En ce qui concerne les mammifères, près de 45 espèces y ont été répertoriées dont le chamois endémique des Balkans, ainsi que l’ours brun, le loup gris ou le chat sauvage.
Le parc est entouré de petits villages, ainsi que des curiosités géographiques uniques : « les pyramides de Melnik » Situées non loin de la ville éponyme et nécessitant un peu de marche, elles sont situées dans le parc et sont déclarées monument naturel. Formation unique, l’aspect actuel des pyramides a été créé par l’érosion du sol argileux et détonnant dans un paysage verdoyant ; elles pourfendent ainsi le ciel au travers de leur 100 mètres de hauteur. Certaines d’entre elles possèdent une caractéristique unique : la présence de plantes à feuilles larges et d’herbes à leur sommet.
Melnik
A la frontière du parc du Pirin, dans la municipalité de Sandanski, comté de Blagoevgrad, à 175 kilomètres au Sud de Sofia, et à seulement 30 kilomètres de la frontière avec la Grèce, Melnik, qui se prétend la plus petite ville de Bulgarie, compte 208 habitants.
En ses contrebas, le long de la route qui la traverse, nous faisons connaissance avec un petit parc dans lequel trône une majestueuse statue. Nichée sur un flanc, ce qui lui donne ce côté infranchissable et pentu, Melnik est traversée par une rivière, à sec lors de notre passage.
Mais du fait de son passé riche, la ville possède outre ses nombreux restaurants et cafés, des monuments architecturaux qui témoignent de l’essor économique de la ville lors de l’époque du renouveau.
En pénétrant dans le centre, nous ne pouvons pas manquer la maison du boyard ancienne résidence du despote Alexius Slav. Le bâtiment se situe non loin de deux autres maisons du renouveau : la maison Kordopulova et la maison Pashova.
La maison Kordopulova construite en 1754 et ayant appartenu à la riche famille : « Melnik Kordopulovi » est le plus grand bâtiment de la renaissance nationale bulgare dans le pays. La maison : « Pashova » quant à elle, a été construite en 1815 et ne peut être examinée que de l’extérieur en raison des activités de restauration qui s’y déroulent.
Dans la ville, se trouve l’église Saint Antonius construite en 1765. Un autre temple intéressant est l’église métropolitaine : « Saint Nikolas the Wonderworker » érigée au XIIIème siècle, qui continue d’être active en accueillant des offices. Deux autres églises valent le détour : les églises « Saint Pierre et Saint-Paul » et « Saint Jean le Baptiste »
Le Monastère : « La Vierge Marie Spileotisa » est située dans la partie Est de la colline : « Saint Nikola » au Sud de la ville. Les vestiges de l’église « St. Varvara » sont localisables dans la partie Nord-Est du territoire sous la maison : « Kordopulova »
Déclarée réserve naturelle et architecturale, la ville au travers de ses caves attire chaque année des milliers de touristes qui se pressent également pour y déguster un vin aux parfums de cerise mûre et d’herbes. Tout en visitant l’ancien poste de police datant de l’époque ottomane, conservé en face de la bibliothèque municipale.
A proximité immédiate de Melnik, outre les pyramides, se trouvent également les vestiges de l’église métropolitaine : « Saint Nikola» dans la partie centrale de la colline : « Saint Nikola » Seul le mur Ouest est conservé ainsi que quelques éléments de l’intérieur de l’église. En tant que centre de la vie ecclésiastique de la région, le monastère de Rozhen, à 5 kilomètres à l’Est de Melnik, vaut le détour en étant le plus grand monastère orthodoxe de la région du Pirin. Le monastère est relativement bien conservé.
Le monastère de Rila
Si le pays compte de nombreux bâtiments orthodoxes, le monastère de Rila inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983 est le plus célèbre d’entre eux. Situé dans le parc éponyme, le monastère a été fondé au Xème siècle par Saint Jean de Rila, un ermite canonisé par l’Église. Il se trouve à 120 kilomètres de Sofia.
Initialement, le monastère se trouvait à 4 kilomètres de son emplacement actuel, dans le lieu-dit Bélité Kilii(les Cellules Blanches). Le monastère actuel a été érigé en 1335 par le féodal Stéfan Dragolov surnommé : « Khrélyo » A grand coups de travaux et d’investissements l’homme bâtit l’église, les habitations des moines et la tour défensive à l’intérieur du monastère qui porte toujours son nom : « la tour de Khrélyo »
Obligés de vêtir des habits qui nous couvrent le corps, nous entrons dans la cour du monastère et sommes entourés des logements pour ascètes constituant un formidable complexe monastique, les logements s’étendant sur plusieurs étages et se trouvant sur de longs paliers.
Dans la vaste cour, un jardinier rempli ses sceaux d’eau, afin d’arroser les plantes qui se trouvent juste en-arrière du bâtiment. Nous sommes impressionnés par la sobriété de l’ensemble, tout de blanc orné, un blanc immaculé agrémenté de bordeaux disséminés principalement sur les arches qui longent les couloirs des appartements.
Le monument central, clef de voute du site est une église accentuée par plusieurs dômes, caractéristique de la Renaissance qui symbolise la prise de conscience par les Bulgares de leur identité culturelle après des siècles d’occupation ottomane.
Son intérieur, comme celui de la plupart des bâtiments orthodoxes, est un foisonnement de couleurs et de fresques dont les plus imposantes sont peintes sur les murs extérieurs de l’église. Lorsque nous entrons à l’intérieur, nous sommes accompagnés par une forte odeur d’encens, ainsi que par un moine qui ne nous lâche pas d’une semaine, considérant que nous allons prendre des photographies.
Mais, à plusieurs reprises, alors qu’il s’occupe des nombreux pèlerins qui prient, nous pouvons capter grâce à un appareil discret, la beauté des lieux qui abritent la collection des manuscrits du monastère et parmi lesquels : « le livre de Rila, contenant des copies des plus anciennes biographies de Saint Ivan de Rila, les copies du testament de Saint Ivan réalisées par le prêtre en charge du monastère en 1385 en vue de cacher les originaux pour éviter leur destruction par les Ottomans, des manuscrits glagolitiques, 2 évangiles sur parchemin et de nombreuses copies d’évangiles »
Le parc national de Rila
Inscrit à l’Unesco, le parc national de Rila et sa réserve centrale, l’un des plus grands en Europe, abrite des écosystèmes dotés d’une grande biodiversité. Le parc qui se trouve en prolongement du monastère qui en porte le nom est traversé par de nombreuses rivières. Il comprend de vastes pâturages, plus de 100 cimes dépassant les 2000 mètres, de hauts murs rocheux, des crevasses, des grottes, des canyons et des chutes d’eau. Le parc compte environ 120 lacs dont 70 datent de l’époque glacière.
Le parc national de Rila occupe 30% de la montagne de Rila, représentant une superficie de 81 046 hectares. Le point le plus bas du parc se situe au-dessus de la ville de Blagoevgrad, à 800 mètres de hauteur.
Une grande partie de son territoire est recouverte de forêts séculaires dans lesquelles se nichent près de 172 espèces de mammifères et 99 espèces d’oiseaux dont 94 sont protégées.
Lorsque nous entrons à l’intérieur du parc en dépassant le monastère de Rila, nous découvrons les cimes des montagnes qui nous entourent. Nous faisons une petite halte aux abords d’une rivière où nous nous abreuvons à une fontaine dont la pureté de l’eau nous attire. Le parc donne la possibilité d’effectuer de belles randonnées et de découvrir des merveilles touristiques.
Le parc des ours dansants est une réserve qui recueille les ours utilisés d’antan par des gitans qui les faisaient danser en leur générant de vives souffrances. Non loin, les sept lacs de Rila sont accessibles après une randonnée de plusieurs kilomètres. Outre une station de montagne : la station Yundola, les visiteurs ont la possibilité de découvrir plusieurs villes intéressantes avec parmi elles : « Govedartzi, Dobarsko, Samokov et Bélitza »
Au pied du versant Tchukarka, à 10 kilomètres de la ville éponyme, le monastère de Troyan appelé également monastère de Troyanski est dédié à Sainte Marie et a été construit vers l’an 1600 lorsqu’un moine et son élève s’établirent en ce lieu. L’icône du monastère de Troyan représentant Sainte Marie avec l’enfant Jésus est considérée par les fidèles comme miraculeuse.
De bon matin, lorsque nous arrivons sur le parking du monastère, désert, nous entrons gratuitement sur le site et découvrons un beau bâtiment à l’architecture soignée. Le parc qui nous accueille est agrémenté de plusieurs grands sapins posés sur une pelouse taillée avec minutie.
Nous dépassons une sorte de carriole qui sert d’objet décoratif avant de rejoindre les étages du bâtiment monastique pour nous retrouver à l’arrière du complexe d’où nous apercevons une église peinte avec soin. Nous entrons à l’intérieur et sommes stupéfaits de découvrir, à l’instar des autres monastères orthodoxes, des gravures iconiques religieuses disséminées un peu partout dans l’autel.
Alors que nous parcourons avec soin les éléments cultuels présents, un prêtre vêtu de noir commence sa messe à laquelle nous assistons. Au travers de psaumes dont nous ne comprenons pas la teneur, nous sommes comme hypnotisés par la répétition en boucle de ces paroles liturgiques.
C’est alors qu’un autre prêtre vêtu de blanc sortant de nulle part, bénit grâce à de l’encens toute la salle centrale qui voit arriver plusieurs pèlerins dont la piété n’a d’égal que la ferveur. Une véritable chance d’assister à cette messe qui nous emplie d’émotions.
Sozopol
Petite ville de l’oblast de Bourgas, dans l’Est de la Bulgarie et ayant une population de 5 276 habitants, Sozopol est située sur une presqu’île dans la partie méridionale du littoral de la mer Noire.
Lorsque nous entrons dans la ville, après avoir arpenté une côte alternant plages et caps rocheux, nous découvrons une architecture urbaine constituée de maisons traditionnelles facilement identifiables au travers de leur base en pierre, de leur étage et de leur toit en bois.
Nous nous garons aux abords du port, dans lequel plusieurs bateaux sont stationnés. Nous rejoignons le vieux centre où de nombreuses animations sont effectuées face à des visiteurs, enclins à profiter du farniente proposé par la ville.
Sur une rue pavée que nous longeons et qui s’avère être la rue principale du vieux centre, nous découvrons une belle église que nous visitons, ainsi que les vestiges d’un site archéologique qui regroupent les restes d’un vieux bâtiment.
La ville possède un Musée archéologique consacré à l’ancienne cité : « Apollonie du Pont » Dans la rue, après avoir croisé un musicien percussionniste qui frappe en cadence afin de créer une mélodie rythmique, nous faisons la connaissance d’un artiste vêtu à la Deadpool, artiste que nous regardons se tortiller comme le personnage de comics.
Nous en profitons pour manger dans un restaurant, avec une vue bien dégagée sur l’océan et profitons pleinement du charme de la ville en dégustant une bonne glace, après avoir patienté bien dix minutes dans une file d’attente bondée, la ville étant victime de son succès.
Varna
Ville de l’Est de la Bulgarie, au bord de la mer Noire, Varna compte plus de 395 000 habitants, ce qui en fait la deuxième du pays. Port important qui comprend nombre de chantiers navals et d’industries de pointe, la ville accueille chaque année de nombreuses manifestations culturelles.
Ville universitaire dynamique, Varna comporte un centre urbain prospère et des plages étendues, qui la positionnent en tant que passage obligé pour les touristes.
Si de primes abords, Varna présente une architecture assez austère, du fait de la présence de nombreux complexes d’habitation d’obédience soviétique, depuis quelques années, de nouveaux bâtiments commencent à donner un nouveau visage au centre-ville, ce qui intensifie son attractivité au travers de son patrimoine touristique important, dont le pont Asparuhov.
La ville compte de nombreux musées et parmi eux : le musée de la Renaissance bulgare, le musée de la Marine, le musée d’Histoire naturelle, le musée ethnographique, le musée d’Histoire de la médecine, le musée des marionnettes, le musée rétro et le musée d’histoire qui expose l’or de Varna, des bijoux issus d’une nécropole datant de 4600 avant Jésus-Christ, qui sont les ornements en or travaillé, les plus anciens au monde. Le musée expose également de nombreuses icônes.
Un peu plus loin, les thermes et petits thermes romains sont relativement bien conservés et permettent de se plonger dans l’histoire riche du territoire. Dans une autre partie de la ville, le jardin botanique abrite outre l’un des plus célèbres théâtres en plein air, l’observatoire astronomique, un planétarium, un aquarium et un delphinarium.
Les afficionados des édifices religieux ne sont pas en reste, puisque la ville comporte nombre d’églises : l’église Saint-Nicolas le Thaumaturge datant de 1850, l’église Saint-Athanase, l’église arménienne apostolique orthodoxe Saint-Sarkis, l’église orthodoxe Sainte-Paraskeva-Petka, l’église orthodoxe Saint-Archange-Michel, l’église catholique de l’Immaculée-Conceptio et la chapelle catholique Saint-Archange-Michel.
Mais le plus célèbre édifice orthodoxe reste la cathédrale de la Dormition de Théotokos bâtie en 1886 peu après la libération de la Bulgarie du joug ottoman. La cathédrale Dormition de la Vierge Marie, qui est le siège de l’archevêché de Varna, possède une magnifique collection d’icônes et de fresques dont la plupart a été réalisée après la Seconde Guerre mondiale.
Du côté des arts, le bâtiment le plus marquant reste le Palais de la Culture et des Sports, unique grâce à son architecture inspirée de l’époque soviétique. La ville possède également le théâtre dramatique Stoyan Batcharov, le palais des festivals et des congrès et l’opéra national.
Le monument français de la guerre de Crimée, au pied duquel sont placés six canons Paixhans, est situé sur la route de Vinitza. Symbolisant la mort par le choléra de plusieurs soldats Français enterrés dans le jardin maritime, le monument est un incontournable à ne pas louper durant une visite de la ville.
Nessebar
Juchée sur une presqu’île rocheuse s’avançant en mer Noire, Nessebar est une ville historique de la Bulgarie, située au Nord de Bourgas.
Le centre historique s’atteint après avoir traversé la ville nouvelle. Aux abords du vieux centre, l’nterdiction de la circulation des véhicules motorisés nous oblige à nous garer pour arpenter une route constituée de rochers recouverts par du bitume et parvenir jusqu’à une sorte de petit village entouré par les restes d’une enceinte construite au VIème siècle avant Jésus-Christ, enceinte partiellement érodée par la mer, tout comme l’acropole qui se trouvait à l’extrémité est de la presqu’île.
Nous dépassons également un petit moulin décoratif avant de nous trouver sur un sol pavé aux abords d’un ancien théâtre romain qui donne sur la mer.
De nombreuses petites allées pénètrent le vieux centre en dévoilant de nombreuses églises sublimes, qui comme les maisons se sont enrichies au fil des siècles d’ornementations spécifiques alternant des pierres de taille blanches, des briques rouges et des carreaux de céramique peinte vernissés.
Deux églises valent spécifiquement le détour : l’église datant du IXème siècle expose des fresques du XIVème siècle et son autel d’icônes rassemble des œuvres du XVIIème siècle, ainsi que l’église Saint Spass et ses fresques de la même période.
Le Musée Archéologique, présente en ce qui le concerne, une riche collection d’objets de l’époque de Messevria, l’antique Nessebar, en passant par le Moyen Âge et la période du Renouveau bulgare alors que la maison Moskoyani, musée ethnographique permet aux visiteurs de découvrir un exemple de la maison en bois d’antan.
L’ambiance au sein de la ville est unique, tout de calme et de sérénité constituée ; les nombreux touristes se pressent dans les petits parcs fleuris disséminés et en profitent pour se perdre dans les boutiques en bordant les allées principales.
En contrebas, un grand port accueille les bateaux de plaisance qui ont choisi Nessebar pour jeter l’ancre, un moyen pour eux de rejoindre les nombreuses plages de la Gold coast qui se trouvent non loin de la ville.
Les Champignons de pierre
Phénomène naturel qui se trouve dans la région de Kardjali, près du village de Béli Plast, le site des Champignons de pierre représente un décor unique constitué de formations géologiques érodées, en forme de champignons géants, sur un terrain calcaire d’un blanc éclatant. Sur le sol se dressent des promontoires rocheux blancs aux teintes roses, couronnés par un chapeau de roche grise qui mesurent jusqu’à 2,5 mètres de hauteur.
Le site qui se trouve sur une hauteur, est situé à proximité de l’axe routier reliant Haskovo à Kardjali. Non loin, se trouve une grande carrière de zéolithe qui attire également nombre de visiteurs.
Les Ponts merveilleux
Autre phénomène géologique unique, le site des Ponts merveilleux est situé dans les Rhodopes occidentales, dans la vallée de la rivière Aïdarsko déré. Le site des Ponts merveilleux se trouve à 80 kilomètres au Sud de Plovdiv. Les ponts merveilleux bénéficient du statut de territoire protégé depuis 1949
Dans un cadre serein et verdoyant, les ponts se rejoignent après un étroit et sinueux chemin de montagne. Le visiteur découvre alors 2 ponts créés par le passage d’une forte rivière ayant creusé une profonde grotte karstique dont le plafond s’est effondré au fur et à mesure.
Le pont du dessus est le plus grand et sa voûte mesure 20 mètres d’épaisseur pour une largeur de 15 mètres et une longueur de 96 mètres. Il se situe au-dessus d’un vide de 43 mètres et large de 45 mètres. Le second pont qui a la forme d’un tunnel est long de 60 mètres.
Le canyon de la rivière Erma
Plus beau canyon du pays formé dans l’étroite vallée de la rivière Erma, il se trouve à 3 kilomètres de la ville de Tran, près du village de Lomnitza, en Bulgarie du Nord-Ouest et l’entrée du site est accessible par une route goudronnée.
Ayant pour longueur total 3 kilomètres, il mesure dans sa partie la plus étroite, 5 mètres de largeur sur une longueur d’environ 100 mètres avec une hauteur de rochers des deux côtés de la rivière qui atteint 200 mètres.
Le trajet qui mène au canyon comprend de multiples chutes d’eau, complétées par des blocs rocheux et des entrées de grottes karstiques. Après sa partie la plus étroite, une grande chute d’eau d’une hauteur de 4 mètres est spectaculaire à observer. Des petits ponts en bois traversent le canyon des deux côtés le long d’un itinéraire balisé.
Les gorges de Trigrad
Proches de la frontière avec la Grèce, les gorges de Trigrad portent le nom du petit village éponyme qui se situe à 1,3 kilomètres. Le canyon qui comprend les gorges est formé sur l’un des affluents de la rivière Vatcha, sur une longueur d’environ 3 kilomètres. Il est entouré de collines vertes et entouré de forêts de pins.
Le site qui offre de nombreuses possibilités de randonnées comprend un paysage constitué de hauts rochers d’une hauteur de 250 mètres qui se dressent des deux côtés de la rivière. Son lit est étroit et les eaux déferlent avec fracas dans le bas. Près de 6 lacs complètent ce véritable paradis naturel dans lequel nichent de nombreuses espèces d’oiseaux rares. Sur place, il est possible de croiser des troupeaux de moutons et leurs bergers.
La grotte Dévétachka
Découverte en 1921 et bénéficiant depuis 1966 du statut protégé de site naturel, la grotte Dévétachka se situe dans la zone du haut plateau Dévétachko, à 15 kilomètres au Nord-Est de Lovetch et proche du village de Dévétaki.
Ayant pour longueur 2 442 mètres et une hauteur jusqu’à 60 mètres, la grotte, une des plus grandes du pays possède une superficie totale de 20 400 m².
Accessible par un pont au-dessus de la rivière Ossam, elle se pénètre par une ouverture voûtée, large de 30 mètres et haute de 35 mètres. Elle s’élargit ensuite pour se transformer en une grande salle intérieure de 2 400m², la plus grande de la péninsule des Balkans.
Grâce au tournage du film américain : « Expendables 2 » son accès est désormais facilité du fait de l’abandon des infrastructures qui ont permis à l’équipe du film de la rejoindre.
La grotte Lédénika
Se situant dans le parc naturel Balkan de Vratza, à 16 kilomètres de la ville de Vratza, la grotte est située à une attitude de 830 mètres et possède une longueur de 320 mètres. Elle est constituée de 10 salles et est inscrite comme site naturel du patrimoine depuis 1963 ; elle figure sous le numéro 16 dans la liste des 100 monuments du patrimoine.
Après avoir arpenté un chemin goudronné qui mène à un grand parking, le visiteur effectue une petite randonnée qui donne lieu à de belles vues sur le paysage ambiant. L’entrée dans la grotte qui peut s’avérer risquée lors de fortes pluies, permet de vivre une ambiance surprenante au travers des sons des 53 espèces animales qui y nichent.
La grotte Magourata
La grotte Magourata se trouve non loin du village de Rabicha, à 24 kilomètres à l’Ouest de la ville de Bélogradtchik. A proximité de la grotte se trouve le tumulus Rabichka et le lac Rabichko, profond 35 mètres. Magourata est la plus grande grotte de Bulgarie. La longueur totale des galeries découvertes à ce jour est de 2 500 mètres. L’ensemble est constitué de grandes et de petites salles dont les principales sont : la salle du triomphe, la salle des chauve-souris, la salle des stalactites, la galerie des dessins, la salle du pin tombé, la salle du trône et la salle de réception.
Relativement bien préservée au travers de ses nombreuses stalactites et stalagmites aux formes insolites, la grotte dont l’accès est payant est un incontournable du pays.
Plovdiv
Deuxième plus grande ville de Bulgarie avec ses 343 000 habitants et centre administratif du comté, Plovdiv est située dans la plaine de la Haute Thrace sur les deux rives de la rivière Maritsa.
Du fait de son histoire, la ville a été construite autour de sept collines qui lui ont donné sa forme actuelle. Mais pour en rejoindre le centre, il nous faut d’abord traverser la ville nouvelle qui présente que peu d’intérêts, étant essentiellement constituée d’immeubles et de commerces. C’est en atteignant le centre historique que nous prenons conscience de son attrait en dépassant l’aqueduc romain sur la route Komatevsko Shose.
La ville possède plusieurs musées : musée historique, ethnographique, de sciences naturelles, ainsi qu’une galerie d’art et un théâtre dramatique.
Nous parcourons un sol tout de pierres apparentes constitué avant de rejoindre le théâtre romain, découvert en 1970 qui marque au travers de sa grandeur l’ambiance qui règne dans le centre. Le site est relativement bien conservé, tout comme le stade romain dont une partie importante est encore enfouie sous terre.
Alors que dans un atelier, nous assistons au travail minutieux d’une artisane qui nous a ouvert ses portes, nous rejoignons l’église Saint Constantin et découvrons son intérieur orné de magnifiques icônes.
Le musée archéologique qui se trouve dans un bâtiment qui ne paye pas de mine expose plus de 100 000 objets de l’histoire de la Thrace. Ses sept collections couvrent la Préhistoire, l’Antiquité, le Moyen Âge, le Renouveau bulgare, parachevées par une collection numismatique importante.
Dans le registre des musées, la maison du commerçant Stepan Hindliyan permet de se plonger dans les habitations riches de la ville dans sa période fleurie du XIXème siècle. Ce qui est le cas également des maisons Zlatyu Boyadjiev et Balabanova, reconnaissable au travers de leur façade tendant vers l’ocre.
Veliko Tarnovo
Située dans le Nord du pays, dans la vallée de la rivière Yantra, à une distance de 241 kilomètres de la capitale, Veliko Tarnovo, peuplée d’environ 70 000 personnes, est une ville phare de la Bulgarie et un point de croisement de plusieurs routes commerciales.
Le premier arrêt que nous faisons concerne la forteresse médiévale Tsarevets, située sur un pic. Après avoir acheté les tickets d’entrée, la forteresse qui domine la ville nous accueille. En contrebas, la rivière Yantra permet de bénéficier d’un point de vue magnifique sur la région. La forteresse relativement bien conservée, possède des réservoirs d’eau et des tours de bataille.
Non loin de la forteresse, la vieille ville dévoile au travers de son architecture de beaux monuments, dont plusieurs temples. L’une des églises les plus appréciées est le temple : « Saint Quarante Saints martyrs » construit en l’honneur du triomphe du tsar Ivan Asen II. Le temple orthodoxe abrite certains des anciens monuments épigraphiques bulgares les plus précieux : la colonne Omurtag, la colonne Asen et la colonne Border de la forteresse Rodosto de l’époque de Khan Krum.
Il nous faut arpenter quelques escaliers pour rejoindre la cathédrale : « Nativité de Marie » reconnaissable grâce à la couleur ocre de sa façade et sa haute tour surmontée d’une croix apposée sur un dôme de couleur verte. Au-devant de la cathédrale, se trouve un autre monument commémoratif. Juste en face de la cathédrale, la vue que nous avons sur le mont Trapezitsa est sublime, un des secteurs de la ville qui nous laisse l’impression de nous trouver dans un petit village.
En marchant le long de la rue Gurko ou de Samovodskata Charshia, nous prêtons une attention particulière aux maisons construites il y a plus de 200 ans. La rue du marché comporte nombre d’ateliers d’artisanat, des boutiques de souvenirs et des galeries.
Le centre comprend également plusieurs musées dont le musée archéologique, le musée de la renaissance et de l’Assemblée constituante et le musée d’histoire contemporaine. La maison Sarafkina et l’auberge Stambolov méritent également un intérêt.
Nous arrivons jusqu’à une colonne qui fend une petite place, avant de rejoindre le centre nouveau et un petit parc qui comprend une grande statue commémorative. Apprécié des locaux, le parc constitué en une sorte de jardin travaillé permet de souffler un peu, à l’abri du soleil.
Il nous faut prendre notre véhicule pour rejoindre un autre secteur incontournable. Lorsque nous arrivons sur le site après avoir traversé un pont, nous découvrons une facette de la ville qui nous surprend. Les maisons de couleurs jumelées semblent fusionner en un tout harmonieux. Le monument de la dynastie bulgare Asen Valiko Tarnovo Klearchos qui se trouve face à nous, pourfend le ciel de manière majestueuse. Représentant une sorte d’obélisque entourée de deux cavaliers en bronze, le monument nous transporte avec belligérance dans le passé tumultueux du pays. Le mariage entre une sorte de marbre pure et de la sauvagerie de la scène représentée impose le respect.
La réserve archéologique Nikopolis Ad Istrum, une ville romaine et byzantine primitive, fondée par l’empereur Trayan en 106 après Jésus Christ est située à une distance de 20 kilomètres de Veliko Tarnovo. La réserve architecturale Arbanasi est située quant à elle à seulement 6 kilomètres.
Buzludzha
Le monument de Bouzloudja ou maison du Parti communiste bulgare est une ancienne salle de congrès, aujourd’hui abandonnée, située à quelques kilomètres de la ville de Gabrovo, non loin du mémorial de Chipka.
Sorte de soucoupe volante à la ligne aérodynamique, construit sous le régime communiste de la République populaire de Bulgarie, ce bâtiment est situé sur le sommet de la Bouzloudja à 1 441 mètres d’altitude, sur le lieu de la dernière bataille entre les bulgares et les turcs en 1868.
Ce monument fut inauguré en 1981, puis abandonné lors de la chute du régime communiste en 1989. Conçu par l’architecte Guéorguy Stoilov, ce bâtiment a mobilisé pendant sept ans plus de 6 000 travailleurs.
Totalement abandonné et véritable paradis pour les adeptes d’urbex, qui parviennent à y pénétrer en empruntant une petite ouverture recouverte de pierres située sur le côté de la porte d’entrée, le bâtiment comporte plusieurs niveaux, une passerelle panoramique et une salle principale ornée d’un plafond en forme de coupole suspendue à près de 15 mètres de hauteur.
Attenante à la structure principale, une grande tour de 70 mètres de hauteur ornée de part et d’autre de deux étoiles de verre couleur rubis, chacune haute de 12 mètres, permet aux visiteurs de bénéficier d’un point de vue unique sur la vallée que le monument surplombe.
Le monument de Choumen
Inauguré en 1981 à l’occasion des 1300 ans de la fondation du pays, le monument de Choumen, appelé également : complexe mémorial des : « fondateurs de l’état bulgare » est situé sur le plateau de la ville éponyme.
Monument majestueux de plusieurs mètres de hauteur qui se voit de loin, il comporte une partie constituée de deux groupes béton mis en mouvement orientés du Nord au Sud construits selon un angle différent, sur lesquels sont représentées 21 sculptures des souverains bulgares ayant régné sur le pays. La mosaïque triptyque, la plus grande en plein air des Balkans, symbolise la puissance de l’état au travers d’un entremêlement d’images, de figures et de lettres.
À côté du monument dont l’entrée est gratuite, se trouvent la réplique d’une yourte protobulgare dévoilant la vie quotidienne des peuples d’antan et un centre comportant plusieurs expositions.
Haskovo
Avant d’entrer dans cette ville de 77 000 habitants, nous effectuons un petit détour pour visiter le sanctuaire qui accueille des milliers de pèlerins chaque année. Le bâtiment central s’apercevant de la route est surmonté d’une grande statue représentant une vierge à l’enfant. L’intérieur du bâtiment est d’une sobriété absolue. Une icône est placée sur un mur blanc et quelques éléments liturgiques aux abords de l’autel dénotent une absence de toute volonté bannissant l’essentiel : la piété.
A proximité du sanctuaire, une église à l’architecture contemporaine comprend une tour ouverte sur l’extérieur et semblant fusionner avec lui.
Après avoir garé notre véhicule dans le centre-ville, nous rejoignons une place centrale sur laquelle, outre plusieurs arbres, se trouve une grande tour constituée de pierres apparentes. Sur la place se trouve également une horloge contemporaine dont l’agencement des matériaux semble futuriste.
Ce n’est qu’après quelques rues que nous rejoignons la place centrale constituée de plusieurs statues et d’une allée fleurie dans laquelle sont assis de nombreux locaux qui utilisent les bancs présents pour se regrouper, non loin d’un parc circulaire dans lequel sont entreposés plusieurs petits menhirs entourant un dolmen central.
Sur la place principale, un grand bassin vide est agrémenté d’une statue d’un homme dont les ailes sont tenues par deux mains. L’œuvre se trouve derrière un panneau touristique, une sorte de cadre qui comprend le nom de la ville et dans lequel les touristes aiment se faire photographier.
Face à un bâtiment administratif conçu en pierres blanches, un monument commémoratif représentant un soldat debout sur un socle dégage un sentiment d’intemporalité.
Bélogradchik, ses rochers, sa forteresse
Dans l’extrême Nord-Ouest, les rochers de Bélogradtchik font partie d’un des plus beaux sites géologiques du pays. Juste avant d’entrer dans la ville éponyme, un petit chemin permet de rejoindre ces grands rochers de couleur rouge, aux formes plus diverses les unes que les autres, qui s’étendent sur 30 kilomètres de longueur pour 3 à 5 kilomètres de largeur et qui tirent leur couleur grâce à la présence d’oxydes de fer et de hydroxydes.
Nous avons un sentiment irréel face à ce paysage de toute beauté ; les rochers façonnés par le temps pourfendent le ciel et donnent accès à une vue panoramique qui laisse à penser à un décor de l’Ouest américain.
L’impression première que nous avons est intensifiée par la foudre qui frappe le ciel devant nous, rendant le lieu encore plus irréel.
Si la ville de Bélogradtchik ne présente que peu d’intérêts en elle-même, elle possède un peu excentrée, la forteresse ottomane qui est un incontournable à découvrir dans le pays. Elle forme l’entrée officielle du site des Rochers.
Lieu fortifié occupé par les ottomans, l’ayant organisé en fort militaire avec garnison et dépôt de munitions, jusqu’à la Libération de la Bulgarie en 1878, la forteresse était à l’origine un point d’observation utilisé par les Romains, intégrant un système de garde et de surveillance du territoire.
Durant la deuxième guerre mondiale, elle servit de base au 15 régiment d’infanterie dit Lomski, avant de devenir un haut lieu touristique du pays.
Après avoir payé les droits d’entrée, nous franchissons une grande porte contenue dans une arche voutée, avant de rejoindre des escaliers qui se trouvent derrière une estrade qui sert à accueillir des concerts et des spectacles.
Une fois les marches gravies, nous trouvons en hauteur une nouvelle série d’escaliers d’accès plus abrupt, avant de bénéficier d’une vue panoramique sur les rochers qui s’étendent à perte de vue.
Le site donnant à l’Ouest, sa localisation permet de bénéficier en fin d’après-midi, de couchers de soleil somptueux où la lumière des rayons qui déclinent se projettent et se renforcent au travers de la couleur de ces roches multiséculaires formées à la fin du Paléozoïque, il y a environ 230 millions d’années et façonnées après le retrait d’une mer qui les submergea et leur permis de se conglomérer et de se solidifier grâce à un ciment naturel fait de sable et d’argile.
Pobiti Kamani
Située à 20 kilomètres de Varna, la forêt pétrifiée ou autrement appelée : « Pobiti Kamani » est un site naturel dans lequel, le visiteur découvre des rochers polymorphes pouvant s’élever jusqu’à plusieurs mètres de hauteur.
Après avoir payé quelques euros de droit d’entrée, il est possible de se promener dans un désert constitué de dunes et de pierres sur une superficie de près de 13 km².
Les formations sont essentiellement constituées de colonnes de pierre mesurant 6 mètres de hauteur en moyenne et de 0,3 à 3 mètres d’épaisseur.
Sofia
Capitale du pays, peuplée de 1 323 637 habitants, Sofia est située à 590 mètres d’altitude au pied du mont Vitocha. Du fait de sa position géostratégique importante, la ville est traversée par la rivière Iskar, un affluent du Danube.
La ville qui est très étendue est bien différente des autres villes des Balkans ; elle ne possède pas de centre historique à proprement parler, mais différents secteurs qui comportent des attraits touristiques, généralement regroupés.
Ville souvent considérée comme impersonnelle, elle regroupe néanmoins des merveilles architecturales, dont la cathédrale Alexandre Nevski en fait partie. La cathédrale se trouve sur une place qui comporte de nombreux bâtiments d’exception.
Construite entre 1882 et 1912 dans le style byzantin typique des églises russes du XIXème siècle, la cathédrale Alexandre Nevski mesure 76 mètres de long et 53 mètres de large et peut contenir jusqu’à 7 000 personnes. Basilique en forme de croix, elle comprend 5 ailes et 3 autels.
Sur la place centrale de la ville, elle émerge tel un ilot cultuel et dégage un côté majestueux avec ses dômes verts surplombés d’un dôme en or. A l’intérieur, fastueux, le visiteur peut trouver, outre des œuvres liturgiques majeures, du marbre de Sienne et de Carrare. Les murs sont constitués de mosaïques vénitiennes et de peintures murales dramatiques comme « le jour du jugement »
En arpentant la place conçue avec des pierres apparentes, nous nous rendons après avoir dépassé un marché aux puces contenu dans un petit parc agrémenté d’une belle statue, la basilique Sainte Sophie, plus grande basilique byzantine construite en dehors de Constantinople au VIème siècle. Nous avons la chance d’assister à une messe orthodoxe.
Nous découvrons une église magnifiquement décorée.
Sur la place ou à proximité immédiate, nous découvrons également d’autres statues, le théâtre Ivan Vazov et l’opéra.
À l’extérieur de Sainte Sophie brûle la Flamme du soldat inconnu, établie en 1981 pour honorer les victimes de la guerre russo-turque de 1877.
Toujours dans le registre des églises, la ville comprend l’église de Boyana inscrite sur la liste du patrimoine mondial, la cathédrale Saint-Nédélia et la mosquée Bania Bachi, l’une des plus anciennes mosquées d’Europe.
Dans un autre secteur de la ville, nous découvrons l’église Saint-Georges, la plus ancienne église de la ville dont la construction remonte au Vème siècle ; l’église se situe dans une sorte de cuvette dont elle émerge, facilement reconnaissable grâce à ses pierres rouges.
Non loin, le monument au tsar libérateur, qui représente une statue équestre du tsar de Russie Alexandre II dégage un sentiment majestueux de puissance. La statue dont le socle est agrémenté de fleurs mesure 14 mètres de hauteur.
Le monument à Vassil Levski, au milieu d’un rond-point animé est un obélisque marquant l’endroit où fut pendu en 1873 le révolutionnaire Vassil Levski par la Police ottomane.
Un autre monument tout aussi marquant est dédié à la mémoire de Stefan Stamobolov, Premier ministre de la Bulgarie entre 1887 et 1894 et brièvement prince régent entre 1886 et 1887. Le monument qui représente une tête posée sur un socle se trouve dans un jardin public face au Club de l’armée et le café Cristal.
Dans un parc, le monument à l’armée soviétique présente la forme d’une haute pyramide, à la partie supérieure coupée, sur laquelle s’élève sculpture de 8 mètres de hauteur qui porte un soldat soviétique, un ouvrier bulgare et une mère avec son enfant.
Du côté des musées, le musée archéologique abrite les fleurons des travaux archéologiques menés en Bulgarie par les équipes de l’Institut national d’archéologie et les différents musées d’histoires régionaux. Le musée militaire quant à lui, présente une vaste collection d’engins, d’armes et d’objets militaires et retrace l’histoire militaire de la Bulgarie depuis le temps des Thraces. Le musée national d’histoire est le plus grand musée en Bulgarie. Il fut créé en 1973 avec pour objectif de conserver le meilleur du patrimoine des terres bulgares de la préhistoire à nos jours avec des fonds qui abritent plus de 650 000 objets.
Conclusion
La Bulgarie durant nos multiples séjours s’est avéré être un pays surprenant au travers de ses paysages et de ses villes séculaires.
Le pays possède une géographie variée, alliant mer et montagne et a su s’adapter pour devenir une fusion entre l’Orient d’où elle tire son histoire et l’Occident qu’elle a choisi de rejoindre.
Si l’ambiance globale reste bonne, néanmoins, la population reste pour une grande majorité d’entre elle, un peu abrupte avec l’étranger. Le visiteur devra ainsi s’en prémunir afin d’apprécier son séjour comme il se doit.
Friands de Noël et de paysages enneigés, nous avons choisi de découvrir la Laponie Finlandaise, dans laquelle nous avons passé plusieurs jours en novembre 2022. Nous avons visité une région riche d’activités et de paysages exceptionnels et avons fait connaissance avec les Sámi, un peuple du Grand Nord qui nous a montré toute l’étendue de leur humanité.
République d’Europe du Nord, la Finlande composée de 5 millions d’habitants est un pays frontalier de la Russie, de l’Estonie, de la Norvège et de la Suède. Bordée par la mer Baltique, la Finlande fait partie de l’espace Schengen et de l’Union européenne. Elle en possède même la monnaie unique : l’Euro.
Ayant pour capitale Helsinki, le pays est apprécié pour ses lacs et ses paysages naturels, dont la Laponie, une région qui se trouve au Nord du cercle Arctique.
Nous avons ainsi choisi de visiter en hivers la Laponie finlandaise, terre de Noël et des traditions du peuple Sámi. Nous avons ainsi passé plusieurs jours à en découvrir ses villages authentiques et ses forêts enneigés.
Nous avons été accueillis par un peuple généreux, enclin au partage et à l’échange, qui maîtrise à la perfection l’Anglais et qui apprécie fortement la France à qui il prête une aura inimitable.
Comme pour la Norvège, nous avons également découvert un pays où le coût de la vie dépasse bien largement les prix pratiqués en France. De l’ordre de 30 % approximativement. Si les prix des hôtels peuvent être raisonnables, en revanche, la restauration est très onéreuse. De l’ordre de 12 euros pour un kebab, 17 euros pour une pizza simple et près de 28 euros pour un plat sans fioriture.
Les activités sont tout aussi chères et il faudra généralement compter près de 150 euros pour une sortie en chiens de traineaux, un peu plus pour une motoneige.
En ce qui concerne les déplacements, il faut savoir que les routes sont fortement glacées et que les distances entre les villes, si elles ne sont pas élevées, nécessitent un temps de déplacement assez long.
Malgré ces petits points négatifs ou pouvant être considérés comme tels, un voyage en Laponie finlandaise reste incontournable pour tout voyageur qui se respecte. Outre ses étendues sauvages naturelles à perte de vue, la région compte également nombre de villes et de parcs nationaux mythiques qui permettront à tout type de voyageur d’y être émerveillé quotidiennement.
En ce qui nous concerne, nous avons atterri à Rovaniemi, après un vol de 3 heures en provenance de Bruxelles. Nous avons ensuite loué une voiture au travers d’une agence à bas coût et arpenté la Laponie, dans son sens Sud-Nord en visitant la ville de Rovaniemi et le Santa Claus village et en prenant la route vers la frontière norvégienne après avoir découvert les villes de Luosto, Ivalo et Inari dans la région des Sámi s. Nous sommes ensuite retournés sur nos pas par la route traversant la ville de Levi avant de visiter le Santa Park.
Commune bordée au Nord par Inari, à l’Est par Savukoski et Pelkosenniemi, à l’Ouest par Kittilä et au Sud par Rovaniemi, Sodankylä est une petite ville, mais une municipalité très étendue, si étendue qu’elle en représente la seconde du pays par sa superficie.
Il faut dire qu’à la différence de nombreux pays, si les communes au travers de leur centre ne sont pas grandes, elles sont généralement associées à des grands domaines naturels qui les étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres, voire plusieurs centaines en ce qui concerne Sodankylä.
Le territoire de la municipalité est traversé par les rivières Kitinen et Luiro, coupées dans leur descente vers la Kemijoki par les deux plus importants lacs de barrage de Finlande : le lac Portipahta et le lac Lokka.
La ville est également traversée par La nationale E 75 qui remonte de Rovaniemi et mène plein Nord, le long de la Kitinen en direction d’Ivalo et de l’Océan Arctique.
La ville possède un petit centre constitué de restaurants, de stations-services et de commerces en tout genre en présentant une architecture urbaine similaire aux autres villes de Laponie. Avec pour différence, la présence de deux églises côtes à côtes.
L’une, ancienne, tout de bois constituée donne sur un beau cimetière. La Vanha Kirkko est l’une des plus anciennes églises en bois du pays. Elle est également un des rares bâtiments à ne pas avoir été brûlée par les Allemands durant la deuxième guerre mondiale. Construite en 1689, elle possède un tableau peint par Petter bergsström, représentant la Cène et installé au-dessus de son autel.
L’autre église est construite en pierres et date de 1859. Outre son côté touristique, elle est utilisée pour célébrer des offices. Non loin des églises, une petite statue se trouvant sur un petit parc verdoyant se laisse découvrir et apprécier.
Il faut s’excentrer et longer la rivière Kitinen pour rejoindre un site historique datant de la seconde guerre mondiale ; l’endroit, s’il ne paye pas de mine permet de découvrir les vestiges d’une sorte de bâtiment ayant été mis en place par l’armée Allemande.
Rovaniemi
Rovaniemi est située à 10 kilomètres au Sud du cercle polaire. Capitale de la province de Laponie finlandaise, sa population est de 60 653 habitants, étant ainsi la douzième ville de Finlande en se basant sur la population et la première par la superficie.
En arrivant dans le centre, nous nous rendons immédiatement dans le McDonald’s qui se trouve juste à l’entrée de la ville. Le restaurant se considérant comme le McDonald’s le plus au Nord du monde.
Après avoir déjeuner, nous parcourons le centre piéton que nous découvrons, jusqu’à une petite place agrémentée d’une belle statue.
Un peu excentré, le Lappia-talo, théâtre et centre de congrès dénote dans le paysage urbain grâce à son architecture. Ce qui est également le cas de l’église de la ville, qui semble pourfendre le ciel de son clocher surplombant un toit étendu constitué en ardoise. A l’intérieur de l’église, désigné sobrement et dans laquelle, un spectacle se prépare, une belle fresque sur le mur se lit sur plusieurs niveaux.
La ville comprend également nombre de musées : le musée régional, le musée d’art, la maison de la culture Korundi et surtout le musée Arktikum dans lequel nous nous rendons.
Situé à côté d’un centre valorisant le développement durable, le musée Arktikum est reconnaissable au travers de sa façade solennelle de couleur ocre.
La disposition du musée est particulière ; le long d’un vaste couloir découpé en deux étages, de nombreuses salles exposent les différentes caractéristiques du Grand Nord, allant de l’étude des populations, à la présentation de la faune, de la flore et du développement durable.
Dans une grande salle, plusieurs scénographies représentent des animaux empaillés plus vrais que nature, dont les cris sont diffusés grâce à des boitiers sur lesquels les visiteurs peuvent les déclencher en appuyant dessus.
Santa Claus village
Destination la plus populaire de Finlande, le Santa Claus village situé non loin du centre-ville de Rovaniemi est l’endroit incontournable à découvrir lors d’un voyage en Laponie Finlandaise.
Fraîchement descendus de l’avion, lors de notre arrivée, il s’agit de la première destination dans laquelle nous nous rendons. C’est ainsi que nous nous garons sur un grand parking et face à nous, entrons dans le premier bâtiment que nous croisons : « la Christmas house »
Nous découvrons la maison du Père-Noël, dans laquelle, nous arpentons tout d’abord des allées emplies de jouets et de décorations de Noël proposés à la vente.
Nous empruntons ensuite un petit tunnel agrémenté de dessins d’enfants avant de rejoindre une grande pièce dans laquelle nous faisons connaissance avec un des Pères-Noëls officiels du village. L’homme reconnaissable immédiatement, nous accueille avec un grand sourire. Nous sommes pris d’une émotion latente hypertrophiée en le rencontrant. Face à nous, le véritable Père-Noël que nous admirons sous toutes les coutures. Rien ne manque dans son attirail que nous voyons comme authentique. Même les chaussures en une sorte de laine travaillée semblent vraies.
Dans un Anglais parfaitement maîtrisé, il nous questionne et nous lui répondons, avec un brin de timidité. Les sujets traités sont basiques, mais assez développés pour faire plus ample connaissance avec l’homme, qui n’en oublie pas le concept mercantile en nous demandant de poser pour la photo officielle que nous achèterons pour une trentaine d’euros. Bien moins cher qu’un tour de gondoles à Venise, mais tout autant essentielle.
Une fois à l’extérieur, nous dépassons deux restaurants et un hôtel pour rejoindre l’intérieur du village ; nous admirons la cabane d’Eleanor Roosevelt qui fut considérée comme la première touriste de la ville et rejoignons le bureau de poste, dans lequel de nombreux touristes envoient des lettres partout dans le monde, estampillées du tampon de l’établissement qui y fait foi.
Derrière le bureau de poste, un point géodésique avec un panneau indicateur mentionnant les grandes capitales des pays du monde se trouve sur une ligne qui symbolise le cercle polaire Arctique ; sur cette ligne qui nous fait basculer dans le Grand Nord de l’Europe, une jeune femme asiatique s’évertue à se faire prendre en photo.
En réalité la latitude de la ligne représentée est de 66°32’37 soit environ 1’10 » au Sud du cercle polaire, soit environ 2 kilomètres de l’endroit où nous sommes. La ligne qui traverse le parc, censée le matérialiser, est inclinée d’environ 30° sur la carte. Il ne s’agit donc évidemment pas de la trace d’un parallèle, mais reste pour les touristes la possibilité de matérialiser photographiquement leur séjour. Tout un symbole !
Nous longeons cette ligne et parvenons jusqu’à la place centrale sur laquelle se trouvent plusieurs monuments et le Santa Claus office, un autre site comprenant outre un magasin, un autre bureau officiel afin de rencontrer le Père-Noël.
Un peu plus loin, dans un restaurant qui sert des Hamburgers et des pizzas, nous visitons un petit musée qui expose plusieurs véhicules à moteur utilisés en Laponie finlandaise ; le musée est gratuit.
En revenant sur nos pas, nous croisons sur un petit terrain, des enfants qui pratiquent la moto neige en effectuant des tours sur un terrain escarpé constitué de plusieurs bosses.
Aux côtés du terrain, nous rejoignons le Santa Claus Reindeer, dans lequel nous faisons l’acquisition tout d’abord d’un petit diplôme symbolisant notre franchissement du cercle Arctique.
Alors que nous apercevons plusieurs personnes autour d’un renne, nous décidons de visiter le site qui propose des nourrissages d’animaux pour la somme de quelques euros. Nous sommes accueillis par un guide qui nous remet à tous, quelques racines servant à nourrir les rennes.
Tous ensemble, nous entrons dans un enclos où nous faisons connaissance avec les animaux qui peu farouches se précipitent pour déguster les mets végétaux proposés. Si certains sont un peu plus craintifs que d’autres, le fait de pouvoir nous approcher à ce point de ces animaux mythiques est galvanisant.
Si de nombreuses entreprises sont présentes dans le village, nous choisissons de nous rendre dans une petite hutte construite en forme de triangle afin de déguster une des spécialités les plus courues du village : le saumon cuit au feu de bois. Nous entrons dans le restaurant et outre l’odeur de bois brûlant et celle du saumon frais, nous sommes agréablement surpris de l’authenticité de l’endroit.
Nous nous asseyons et pour la somme de 25 euros, commandons un saumon qui nous est servi avec du pain et de la salade. Le plat est appréciable ; le saumon au travers de sa cuisson dégage tous ses arômes ; la chair du poisson est tendre à cœur et la peau légèrement caramélisée croque sous les dents comme une friandise. Un véritable régal !
SantaPark
Situé à Tarvantie, à quelques kilomètres de Rovaniemi, le SantaPark dédié à la magie de Noël est conçu dans une sorte d’abri anti-aérien. Lorsque nous entrons à l’intérieur, après avoir payé les 33 euros de droit d’entrée pour les adultes, nous franchissons deux grands tunnels et faisons connaissance avec plusieurs elfes qui nous accueillent avec un grand sourire et une voix nasillarde.
Le SantaPark ou Caverne d’accueil du Père Noël se situe à proximité du centre-ville de Rovaniemi, à Tarvantie 1 au 96930 Arctic Circle, Rovaniemi.
Les billets peuvent être achetés sur le site Internet https://santapark.fi/ ; le parc peut être joint sur le 00 358 600 301 203 ou en utilisant l’email suivant : info@santapark.com
Après avoir découvert la poste fonctionnant grâce à des automates, nous rejoignons la caverne des glaces pour découvrir un grand bar entouré d’un igloo et de sculptures de glace.
Nous prenons une légère collation en assistant à un spectacle qui présente deux robots prenant vie grâce à la magie de l’amour et développons nos capacités manuelles grâce à la boulangerie dans laquelle nous agrémentons un pain d’épice et grâce à l’atelier des elfes qui nous permet de fabriquer un Père Noël, dont nous rencontrons la figure officielle peu de temps après.
En entrant dans un bureau comprenant nombre de cadeaux et une table sur laquelle, il répond aux enfants du monde entier qui lui écrivent, nous plongeons dans notre enfance en assistant à une scène émouvante durant laquelle une petite fille, larmes aux yeux lui narre sa liste de souhaits.
En le quittant, afin de nous plonger en immersion dans sa magie, nous effectuons un petit tour de train qui nous emmène sur des rails, au coeur du travail des elfes grâce à des automates plus vrais que nature.
Un tour de traineau virtuel plus tard, nous pouvons quitter le parc et rejoindre notre hôtel pour la soirée : « l’ArcticTreeHouse » un établissement cinq étoiles qui nous permet de dormir dans des chalets individuels de luxe intégrés au cœur de la forêt.
L’Arctic TreeHouse Hotel est situé à Tarvantie 1, 96930 Cercle Arctique, Rovaniémi ; Le site de l’hôtel sur lequel effectuer une réservation se trouve à l’adresse suivante : https://arctictreehousehotel.com
Des informations peuvent être demandées au 00 358 50 517 6909 ou sur le mail de l’établissement : info@arctictreehousehotel.com
Dans la soirée, nous dégustons un repas d’une qualité exceptionnel au restaurant de l’établissement : « le Raka » qui nous permet de goûter du bœuf Arctique au goût délicat et concomitamment prononcé.
Parc de Phyä-Luosto
Créé en 2005, le parc de Phyä-Luosto est issu de la fusion du parc national du Pyhätunturi et du parc de Luosto. Composé de forêts primaires et de zones humides, il comprend la gorge de Pyhakuru en s’étendant sur les communes de Sodankylä et de Pelkosenniemi ainsi que sur le territoire de la ville de Kemijärvi.
En entrant dans le parc, entourés d’une forêt dense de sapins, nous décidons de nous rendre dans une ferme traditionnelle dans laquelle nous sommes accueillis par la responsable, une femme d’un certain âge qui au volant de son quad, nourrit ses chevaux, de magnifiques animaux détonnant au sein d’une pleine enneigée.
Nous faisons également connaissance avec des vaches de l’Arctique, ainsi qu’avec plusieurs rennes. La ferme se situe à Sodankylantie 1007 98 100 Kemijani. Elle se nomme Outisen Ratsastuskeskus. Le site Internet sur lequel d’autres informations peuvent être trouvées se trouve à l’adresse : outisenratsastuskeskus.fi
En nous approchant de Luosto, nous faisons une halte au centre des visiteurs, dans lequel, une exposition nous permet d’en savoir un peu plus sur la région ; le centre comprend également un restaurant que nous testons.
Le centre se trouve à quelques kilomètres de pistes de ski.
Sur un parking à moins de trois kilomètres du centre des visiteurs, nous garons notre véhicule et décidons de découvrir le parc en effectuant malgré le froid ambiant, une petite promenade. Le long d’un ruisseau gelé, nous profitons pleinement de toute la beauté de cette forêt, dont les sommets des arbres perforent le ciel.
En repartant, au dernier moment, nous nous rendons dans une petite clairière qui comprend des statues de Noël de grande taille. Nous ne savons pas ce que ces statues représentent, mais le lieu est suffisamment mystérieux pour nous attirer.
Luosto
Composé d’un bourg qui se trouve aux abords d’une belle station de ski, Luosto est un petit village constitué de quelques maisons, dont plusieurs hôtels.
La ville comprend également une mine d’améthyste qu’il est possible de visiter. De primes abords, le visiteur qui se rend à Luosto peut s’avérer surpris de ne découvrir qu’un centre-ville de petite taille ; néanmoins, Luosto est le point de chute essentiel à une découverte de la région et à de belles randonnées dans le parc éponyme qu’il borde.
Autour de la place centrale du village, qui est en réalité le parking de l’hôtel quatre étoiles : « Lapland » dans lequel nous séjournons, Luosto entouré de belles collines est peuplé de 200 habitants, répartis dans des petites habitations en bois, au cœur d’une nature paisible, représentante de la Laponie dans ce qu’elle a de plus beau : des forêts de sapins dans des vallées recouvertes de neige en hivers qui sauront charmer le plus exigeant des visiteurs.
Inari, le lac et le musée Sámi
Inari est la commune la plus étendue de Finlande et la deuxième d’Europe par la superficie. Mais Inari est également une ville, qui à l’instar des villes lapones, ne présente que peu d’intérêts, mis à part une belle église qui se trouve un peu excentrée.
La ville est traversée par une nationale et comporte quelques commerces, dont des hôtels et des restaurants.
Dans la ville, le lac Inari est le troisième lac de Finlande par la taille et le neuvième d’Europe. Il est gelé six mois de l’année et possède des fjords fortement intéressants.
Après être entrés dans la ville, nous nous garons afin de pouvoir découvrir une partie de ce lac dont nous apercevons les berges de la route.
Accompagnés par un ciel de couleur rose, nous avançons sur un petit ponton de bois et découvrons quelques petites îles disséminées ici et là. En arrière-plan, une usine dont la cheminée qui émerge du paysage crache une fumée blanche intense.
Un peu excentré, le musée Siida qui se trouve au 46 Inarintie et est joignable au 00 358 40 08 98 212 possède un site Internet : https://siida.fi/en
Le musée Siida au travers d’un beau bâtiment moderne dont l’entrée est constituée de bois et de verre, abrite le musée Sámi et le centre de la nature du nord de la Laponie, le territoire ayant compté les premiers colons du Nord de la région, leur présence ayant été prouvée par des découvertes archéologiques datant d’environ 9 000 ans.
Nous entrons dans le bâtiment et sommes accueillis par une femme d’un certain âge qui nous vend les tickets pour la somme de 15 euros par adulte et 7 euros pour les enfants (de 7 à 17 ans) et nous dirige vers l’entrée du musée, symbolisé par une barrière que nous ouvrons de manière électronique en scannant nos billets. Nous arpentons un long couloir et une fois à l’étage, nous découvrons une première salle d’exposition qui présente les objets trouvés lors des fouilles archéologiques réalisées.
La deuxième pièce, d’une taille équivalente à un terrain de football nous en met plein les yeux. Sur les murs, des photos grands formats de la région à chaque mois de l’année. De nombreux costumes traditionnels du peuple Sámi sont exposés, tout comme les outils qu’ils utilisent dans ces contrées reculées.
Mais, c’est en sortant à l’extérieur que le musée dévoile tout son potentiel. La zone de 7 hectares compte près de 50 sites d’intérêt liés à la nature de la Laponie, aux Sámi s et à leur culture, au travers de la reconstitution d’un véritable village authentique.
Ainsi, les chalets ouverts au public comportent pour chacun des scènes de la vie quotidienne Sámi en mettant en avant des poupées à taille humaine vêtues d’habits traditionnels. Un régal didactique et visuel.
Lieksa
Commune très étendue qui regroupe nombre de villages et de localités pour une population totale de 12 500 habitants, Lieska appartient à la province de Finlande-Orientale et à la région de Carélie du Nord.
La ville de Lieksa se situe sur la rive est du lac Pielinen et reste le point de chute pour de nombreux visiteurs souhaitant découvrir le parc national de Koli, le parc national de Patvinsuo et le parc des rapides de Ruunaa.
La ville comporte un beau petit centre, dans lequel il est possible de visiter une église authentique.
Non loin de la ville, plusieurs monuments sont attractifs. Parmi eux, nous pouvons citer : l’église de la zone frontière de Nurmijärvi, l’église de Saint-Élie, l’église de Viekijärvi, la chapelle Saint-Nicolas de Vieki, la chapelle de la Transfiguration du Christ, le manoir de Hovila, la centrale hydroélectrique de Lieksankoski, le parc animalier Pikkukili et le chemin sur glace de Koli
Ivalo
En 1944, durant la guerre de Laponie, le village historique d’Ivalo a été intégralement incendié par les troupes Allemandes commandées par Lothar Rendulic. Entièrement reconstruit, Ivalo offre aujourd’hui un visage moderne.
Comptant près de 3 080 habitants, et étant le principal centre administratif et commercial de la municipalité d’Inari, à l’extrême Nord de la Finlande, Ivalo possède la même architecture que les autres communes de Laponie. Intégrée dans un paysage forestier dense, la ville possède un centre doté de nombreux commerces et de restaurants, un centre traversé par la route principale qui relie Rovaniemi à l’océan glacial Arctique.
La ville possède également une belle petite plage qui entoure un grand lac dans lequel, en été, les locaux et les touristes aiment se baigner ; en hivers, le lac dont les berges constituées de sables, représentent un terrain de jeu intéressant pour les afficionados de la pêche et du patin à glace.
A proximité de la plage, la ville est dotée d’une belle église en bois, constituée d’une grande tour ; son intérieur sobre est visitable certains jours de la semaine, mais reste principalement ouvert lors de la célébration des offices. La station de ski de Saariselkä, une des plus grandes du pays, a été construite à 30 kilomètres au Sud de la ville.
Kemijärvi
En remontant de Rovaniemi vers Luosto, nous faisons une halte dans la petite ville de
Kemijärvi, une des villes les plus septentrionales du pays. La commune est traversée entièrement par le fleuve Kemijoki et compte 20 villages, le bourg central concentrant à lui seul 60 % de la population.
La commune est assez peu vallonnée à l’exception de sa partie Nord. Elle comprend un petit centre agréable, ainsi qu’une belle église qui se situe non loin d’un pont surplombant le fleuve Kemijoki qui s’élargit pour former le grand lac Kemijärvi, dans lequel nous nous rendons.
Nous rejoignons un territoire sauvage et préservé qui nous permet au travers de la présence d’un petit ponton, de bénéficier d’une belle vue sur un autre lac voisin.
Pour rejoindre ce lac, il nous est nécessaire d’emprunter une sorte de terre émergée qui nous place entre deux portions d’eau nous donnant le sentiment étrange de flotter au-dessus du paysage.
A l’Est de Kemijärvi se trouve la petite station de ski de Suomutunturi, une station appréciée des visiteurs souhaitant bénéficier des joies des sports d’hivers mais sans le tumulte des grandes stations.
Levi
Bien différente des autres villes de Laponie, Levi qui se trouve aux pieds de la montagne éponyme est la plus grande station de sports d’hiver de Finlande et un centre de ski à portée internationale.
Levi est situé à 170 kilomètres au Nord du cercle polaire Arctique, dans la Laponie finlandaise occidentale tout en étant distante de 15 kilomètres de l’aéroport de Kittilä.
Lorsque nous entrons dans la ville, de nuit, nous remarquons immédiatement son organisation structurelle adaptée à un tourisme de montagne. Le centre que nous traversons, illuminé au travers des lumières des nombreux commerces qui bordent la route est agréable et dénote instinctivement un côté attractif.
Nous nous rendons aux pieds des pistes de ski, la ville comptant 45 pistes de ski alpin enneigées et parmi elles 17 pistes éclairées pour un total de 25 kilomètres permettant ainsi la pratique du ski nocturne. 17 pistes sont équipées d’enneigeurs, et 10 pistes particulièrement adaptées pour les enfants.
Parmi les 27 remontées mécaniques, 10 sont gratuites pour les enfants. Levi a par ailleurs 230 kilomètres de pistes de fond, dont 28 kilomètres qui sont éclairées.
Lorsque nous descendons de notre véhicule, nous sommes entourés par un petit village de Noël constitué de chalets en bois avec au-devant, une publicité pour la marque Audi. Pour rejoindre le centre piéton, il nous faut traverser une route.
Nous sommes accueillis par une sorte de grande horloge qui marque le début de la zone piétonne constituée de restaurants et d’habitations. Des bars présents dans la ville, de la musique émerge et au travers des usagers qui fument une cigarette, la ville revêt dès la nuit tombée, ses habits de fête.
Kemi
Peuplée de 20 586 habitants, la ville de Kemi se trouve à une centaine de kilomètres sur le Golfe de Botnie, un brin de la mer Baltique.
La rue principale de la ville : la rue Meripuistokatu permet de rejoindre l’hôtel de ville, terminé en 1940 d’après les plans de l’architecte Bertel Strömmer. Les étages supérieurs de ce bâtiment de 51 mètres de haut font fonction de château d’eau. Entouré de nombreux commerces et restaurants, l’hôtel de ville a été agrandi et rehaussé d’un étage en 1967 dans lequel se trouvent un café et une terrasse panoramique.
La plus importante attraction touristique de la ville est la galerie de pierres précieuses qui contient environ 3 000 pierres, un atelier d’orfèvrerie et une documentation sur l’origine et l’entreposage de ces pierres. Dans le port de Kemi se trouve le brise-glace Sampo, construit en 1961. Il mesure 75 mètres de long pour 17,4 mètres de large et pèse 450 tonnes. Il n’est plus en fonction et a été reconverti en luxueux bateau de croisière pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes.
La ville compte deux églises dont la chapelle de Paattionlehto, qui présente une architecture sobre, appréciée des visiteurs.
Mais le point d’orgue de la visite de la ville reste le château hivernal de glace, considéré comme le plus grand du monde. Présentant une architecture différente chaque année, il abrite un bar, un restaurant et un hôtel.
Ruka
Quartier de la ville de Kuusamo dans le Nord-Est du pays dans la région d’Ostrobotnie du Nord, Ruka est également le nom de la montagne d’une hauteur de 500 mètres sur laquelle a été construite une des plus belles stations de ski de la Laponie. La station de ski de Ruka est située à 26 kilomètres de la ville de Kuusamo, capitale de la région.
Dans la station de Ruka se trouve le tremplin de saut à ski de Rukatunturi, le plus grand de Finlande.
Le village de Ruka possède tous les attraits d’une station à visage humain, dont le centre situé à 291 mètres d’altitude est constitué de nombreux chalets scandinaves répartis dans différents quartiers tout autour du domaine skiable : Länsi, Masto, Vuosselin, Portti, Itä et Bistro. Le domaine skiable de Ruka est composé de six secteurs (Eturinteet, Kelo, Masto, Vuosseli, Saarua et Pessari) proposant 34 pistes (5 noires, 13 rouges et 16 bleues) dont 30 sont éclairées. Au milieu des pistes de ski de la station Ruka se dresse un petit jardin de neige comprenant des luminaires et des statues de glace.
Kittilä
Quand bien même nombre de voyageurs parlent de Kittilä en l’associant au mont Levi, la ville en elle-même ne présente malgré une petite église, que peu d’intérêts, la ville étant constituée d’un centre de ce qu’il y a de plus commun, traversé par une grande route nationale.
Si la commune est avant tout une des plus grandes municipalités du pays, la quatrième par la superficie totale et même la troisième pour la superficie hors lac, elle reste un point central pour découvrir la région, dont le parc national de Pallas-Yllästunturi.
Kittilä possède un aéroport régional et tout son intérêt réside en la ville de Levi voisine qui regroupe à elle seule, la majorité des infrastructures touristiques du secteur.
La commune de Kittilä est bordée à l’Ouest par les communes de Kolari et Muonio, au Nord par Enontekiö et Inari, à l’Est par Sodankylä et au Sud par Rovaniemi dont elle se trouve à une centaine de kilomètres.
Parc national de Lemmenjoki
Parc national du Nord de la Finlande, le parc national de Lemmenjoki a été créé en 1956 et déclaré site Ramsar depuis 2004 pour l’intérêt de ses zones humides. Sa superficie totale est de 2 850 kilomètres carrés, ce qui en fait le plus grand parc national de Finlande et l’un des plus grands d’Europe. Il représente à lui seul 30 % de la superficie totale des parcs nationaux du pays.
Traversé par la rivière Lemmenjoki, une rivière de 80 kilomètres de long, il se situe sur le banc des communes d’Inari et de Kittilä.
Véritable paradis des amoureux de la nature, le parc est constitué de forêts primaires de pins et de marais, ses principaux sommets étant habillés de toundra. Le cœur du parc est marqué par la rivière Lemmenjoki dominée par des sommets sauvages. Les promeneurs ont la possibilité d’y croiser des orpailleurs, la particularité du parc étant d’abriter près de 36 concessions.
La faune sauvage y évolue en totale liberté : élans, aigles royaux, chouettes lapones, ours bruns, gloutons ou loups. Elle y partage ce territoire avec les éleveurs de rennes.
Kilpisjärvi et les monts Saana et Halti
Village le plus isolé de Finlande, à l’extrême Nord-Ouest du pays, à 105 kilomètres de Kaaresuvanto et à 180 kilomètres de Hetta, Kilpisjärvi, peuplé d’une centaine d’habitants est traversé par la route nationale 21 tout en représentant le centre administratif de sa municipalité qui englobe les monts Saana et Halti.
Le village comprend une petite église et un centre constitué de maisons en bois. Kilpisjärvi comporte deux hôtels, un centre de randonnée, une école et quelques modestes commerces et installations touristiques. Le mont Saana est un sommet des Alpes scandinaves. Il domine de plus de 500 mètres le petit village, sur la commune d’Enontekiö. Son altitude est de 1 029 mètres et il est coiffé d’une antenne de radio-télévision qui utilise cette position privilégiée. Le sentier qui mène au sommet depuis le village est long de 4 kilomètres.
Le sommet du mont Halti est quant à lui situé entre les communes de Kåfjord et de Nordreisa, en Norvège ; il culmine à 1 361 mètres d’altitude. Sa partie finlandaise se trouve sur le territoire de la municipalité d’Enontekiö.
Non loin du village, se trouve le cairn des trois royaumes, un monument matérialisant par un tripoint, l’intersection des frontières entre la Finlande, la Norvège et la Suède.
Le monument est appelé Treriksröset en suédois, Treriksrøysa en norvégien, Kolmen valtakunnan rajapyykki en finnois et Golmma riikka urna en same du Nord.
Le cairn des trois royaumes est situé en Laponie, sur le territoire de la municipalité finlandaise d’Enontekiö, de la commune norvégienne de Storfjord et de la commune suédoise de Kiruna. Il constitue le point le plus septentrional de la Suède et le point le plus occidental de la Finlande continentale.
Le monument en lui-même a la forme d’un dôme de béton peint en jaune, d’un diamètre de quatre mètres, placé à une dizaine de mètres du rivage du Kolttajärvi ; il est accessible par un ponton en bois après avoir arpenté un sentier de 11 kilomètres à travers la réserve naturelle de Malla, en partant de Kilpisjärvi.
Le parc national du Riisitunturi
Situé dans la partie Sud-Est de la Laponie finlandaise, sur la commune de Posio, le parc national de Riisintunturi est visité pour sa faune et sa flore unique.
Caractérisé par ses paysages composés de tourbières, de marécages et de lacs, le parc entoure le Riisitunturi, un mont lapon qui culmine à 465 mètres et qui offre une vue panoramique sur le lac Kitkajärvi, et plus à l’Est, sur la station de ski de Ruka
Le parc offre trois principaux points d’entrée : Noukavaara (au Nord), Kirintövaara (au Sud) et Riisitunturi (à l’Est) Plusieurs randonnées peuvent être effectuées, dont un trek de 29 kilomètres reliant Noukavaara à Kirintövaara. Parme les autres randonnées un peu plus rapides, citons la : « Riisin Räapäsy »(4,3 kilomètres) qui permet de découvrir les tourbières et les paysages forestiers situés non loin du lac Kitka et la : « Riisin Rietas »(10,7 kilomètres) qui permet de découvrir les sites les plus intéressants du parc autour du Tunturi.
Le parc comporte un Visitor Center, qui se situe Oulangan luontokeskus, Liikasenvaarantie 132, 93999 Kuusamo. Le centre peut être joint sur le 00 358 40 732 5615 ou par email : oulanka@metsa.fi
Vikakongäs
Non loin de la ville de Rovaniemi, aux abords d’une prairie, dans laquelle broutent des rennes sauvages, nous découvrons le site gratuit de Vikakongäs.
Face à nous, surplombant une rivière tumultueuse, le pont Ystävyyden silta nous permet de bénéficier d’une vue magnifique sur le paysage ambiant. La rivière dont les soubresauts dénotent une grande violence des eaux vient rompre le silence ambiant d’une forêt enneigée qui s’étend à perte de vue.
Un chemin prévu pour les randonnées longe la rivière. Le chemin comporte plusieurs refuges comprenant outre un abri pour les promeneurs, un barbecue adapté, avec présence de bois pour faciliter la préparation des repas. Et le tout, en libre-service.
Gold village Tankavaara
Sur la route nous menant à Inari, nous sommes attirés par un grand panneau sur lequel est inscrit : « Tankavaara », un village de chercheurs d’or. Lorsque nous entrons à l’intérieur, nous nous garons sur la place principale et découvrons outre une belle statue, une architecture unique nous transposant dans le Far-West américain d’antan.
Lorsque nous nous enfonçons dans le village, la présence d’une sorte de saloon, entouré de plusieurs habitations intensifie encore un peu plus ce sentiment.
Non loin du saloon, outre une rivière qui a servi depuis plus de 150 ans, à chercher de l’or, se trouvent un sauna ainsi qu’un musée qui présente l’histoire de la région et de l’orpaillage ; par ailleurs, des activités de recherche d’or sont possibles, au travers du musée.
Posio
Située à 132 kilomètres de Rovaniemi, Posio est une petite ville qui se trouve à proximité des lacs Yli-Kitka, Ala-Suolijärvi et Yli-Suolijärvi. La ville est donc le point de chute central pour tout visiteur qui souhaite découvrir cette région lacustre.
Mais la ville est également une municipalité dont les lacs représentent près de 14 % de sa superficie totale. La population se répartit sur 22 villages et hameaux, le village centre (Ahola) concentrant 40 % de la population totale.
La route principale 81 et la route nationale 5 (E63) traversent Posio, dont le centre est agrémenté d’une belle église et de plusieurs commerces et restaurants. La commune est très forestière, avec quelques champs permettant l’agriculture. L’élevage des rennes est également pratiqué mais très limité.
D’un point de vue touristique, il est possible de visiter l’usine de la société de céramiques Pentik, qui reste le principal employeur privé de la ville et qui permet de démontrer tout le savoir-faire de ces employés qui produisent des biens vendus dans près de 73 boutiques dans le pays.
Le Parc national de Pallas-Yllästunturi
Troisième plus grand parc national de Finlande, le Parc national de Pallas-Yllästunturi est situé dans la Laponie de l’Ouest sur la zone des municipalités d’Enontekiö, Kittilä Kolari et Muonio.
Dominé par la chaîne de monts lapons Tunturi, ainsi que par les forêts de taïgas de la zone boréale nordique, le parc compte plus de 500 000 visiteurs chaque année, qui en apprécient le vaste réseau de sentiers et de pistes, comptant ainsi près de 340 kilomètres d’itinéraires balisés de randonnées estivales
Le sentier de randonnée Hetta-Pallas est le sentier de randonnée le plus connu du parc. L’itinéraire passe par les plateaux et les ravins des monts Tunturi.
Le parc national est composé de pins, d’épicéas, et les bouleaux de montagne. Si les marais constituent un de ses paysages typiques, le parc compte néanmoins plusieurs lacs et marécages, ainsi que des petits ruisseaux. Le plus grand lac du parc est le lac Pallasjärvi, qui se trouve sur la partie Sud-Est du Centre nature Pallastunturi.
D’un point de vue de la faune, les rennes et les élans constituent les principaux mammifères pouvant être rencontrés. Les plus gros prédateurs de Finlande qui vivent en permanence sur la zone du Parc national de Pallas-Yllästunturi sont l’ours et le lynx. Nombre d’oiseaux peuvent également y être observés : le merle, le Pouillot siffleur, le Mésangeai imitateur, le Durbec des sapins, la Gorgebleue à miroir, le Chevalier sylvain, la Bergeronnette printanière, le Combattant varié et le Chevalier arlequin, la liste n’étant pas exhaustive.
Le Parc national Urho Kaleva Kekkonen
Au Nord-Est de la Laponie, à la frontière russe, le parc national Urho Kaleva Kekkonen, baptisé du nom d’un ancien président de la République qui appréciait la randonnée, est constitué de paysages variés de marais, de forêts primaires, de landes, de gorges et de monts arrondis couverts de toundra.
Entourant le mont Sokosti et ses 717 mètres d’altitude, le parc est traversé par la rivière Suomujoki et abrite une faune variée : élans, renards, loutres, ours, gloutons et de nombreux oiseaux dont : l’aigle royal, la buse pattue, la grue cendrée, le lagopède, hiboux et chouettes.
A la différence de nombreux autres parcs lapons, le parc national Urho Kaleva Kekkonen est relativement vierge de toute construction humaine, mis à part quelques clôtures élevées par les éleveurs Sámis, ainsi que les refuges pour randonneurs et quelques ponts sur les rivières. Le parc comporte plusieurs points d’accès : à Raja-Jooseppi, village frontière sur la route d’Ivalo à Mourmansk en Russie, à Kiilopää, un centre de montagne avec de nombreux départs de sentiers, à Tankavaara où se trouve le centre d’information Koilliskaira et à Savukoski, une petite ville.
Paradis des randonneurs appréciant les espaces naturels préservés, le parc comporte plusieurs randonnées peu balisées.
La région Sámi
Avant de rejoindre la ville d’Inari, nous entrons dans la région Sámi, un peuple qui vit sous ces latitudes extrêmes depuis plusieurs siècles. Notre entrée dans la région se fait au travers de la présence d’un panneau indicateur sur la route nous en souhaitant la bienvenue.
Le décor qui nous entoure est somptueux. A chaque avancée sur une route verglacée, nous pénétrons de vastes forêts enneigées, dont la visualisation globale nous transporte dans des contrées reculées magnifiques.
Les villages des Sámi, constituées de chalets en bois sont intégrés parfaitement dans le paysage ambiant. A plusieurs reprises, des lacs gelés cassent la monotonie de ces forêts infinies.
Les rennes sauvages que nous croisons sont nombreux et avancent généralement en troupeau. Assez craintifs, les animaux fuient notre rapprochement.
Aux abords d’une rivière, le soleil qui en cette période de l’année ne se lève jamais totalement dévoile quelques rayons qui brûlent le ciel en lui donnant une couleur orange flamboyante. Sur un pont, nous admirons la rivière qui éclairée de la sorte semble être le prolongement d’un de ses rayons.
Aux abords d’un lac, le site de Karhunpesäkivi accueille les visiteurs non loin de la ville d’Inari. Aux côtés d’un grand chalet fermé pour l’occasion, un ours empaillé nous regarde avec insistance. Bien que nous ayons conscience de son état, nous ne pouvons pas nous empêcher de frissonner à sa vue. Le site nous permet d’arpenter un ponton en bois slalomant entre les arbres pour découvrir une curiosité géologique unique : de grosses pierres façonnées avec le temps pour en devenir des sphères parfaites, dont certaines contiennent des grottes.
Du moins, pour la pierre en forme de triangle qui se trouve tout au haut d’un escalier en bois que nous arpentons afin de bénéficier d’une vue magnifique sur le lac qui se trouve en contrebas.
Dans la région, un arrêt à North village, nous permet de découvrir la St Paul’s chapel, une église en bois qui se trouve à l’entrée d’une commune aux allures de complexes touristiques.
L’intérieur, sobre, est élégant avec sa grande baie vitrée ouverte sur la forêt.
Mais, le moment le plus exceptionnel que nous ayons vécu, reste notre rencontre avec une femme Sámi : Sanna Alatalo, qui tient un magasin joignable au 0400 68 33 03 : l’ « Artic Kinfe », qui se trouve Mvoniontie 1632 à Kätkäsuvanto, non loin de la ville de Levi.
Le magasin, véritable cabinet de curiosité comprend une multitude de produits rares et à prix abordables, allant des habits traditionnels à la nourriture Sámi.
Lorsque nous entrons dans ce véritable paradis pour les chineurs, attirés par l’offre de café à prix réduit indiquée sur la devanture, nous découvrons un havre de paix. Sanna nous accueille immédiatement avec le sourire. Alors qu’elle joue avec son petit fils, un garçon blond espiègle qui mange la pâte servant à faire des gâteaux, elle se lève et nous offre immédiatement une boisson chaude sans nous demander de la payer.
Dans le commerce, de nombreux locaux effectuent des va-et-vient afin de saluer cette femme au cœur en or, qui nous explique les grands pans de sa vie quotidienne et avec laquelle nous sympathisons.
Son petit-fils, assez turbulent de primes abords accepte notre présence et nous intègre dans son jeu, avant de prendre son vélo et d’effectuer quelques acrobaties dans le magasin, devant l’hilarité générale des locaux présents.
Avant de partir, Sanna nous invite à déguster un sandwich à base de renne, qu’elle chasse elle-même dans la forêt. La viande un peu prononcée se déguste facilement et ressemble à du porc fumé.
Et c’est le cœur lourd de chagrin que nous quittons cette femme exceptionnelle, véritable représentante du peuple Sámi dont elle défend au travers de sa gentillesse, les intérêts en dévoilant sa bravoure et sa générosité.
Les activités à faire en Laponie
Disons-le immédiatement. Si la Laponie est connue pour abriter des paysages somptueux, elle est également célèbre dans le monde entier pour les activités qu’elle propose.
1)Observer des aurores boréales
Se produisant majoritairement dans les zones proches des pôles magnétiques, entre 65 et 75 degrés de latitude, les aurores boréales sont la conséquence d’un phénomène météorologique d’attraction des particules solaires par les pôles qui se heurtent à : « l’ionosphère » la couche supérieure de l’atmosphère composée d’atomes d’oxygène et d’azote.
Cette collision embrase les particules solaires et permet l’apparition d’aurores boréales majoritairement vertes mais qui peuvent prendre toutes les teintes du spectre chromatique.
La période d’observation des aurores boréales s’étend du 21 septembre au 21 marsdans l’hémisphère Nord quand les nuits sont les plus longues et les plus sombres, particulièrement aux équinoxes, et idéalement entre 20 heure et 1 heure du matin. Quand l’activité aurorale est forte, il est possible de les admirer plus tôt mais aussi plus tard.
En ce qui nous concerne, nous avons cherché durant plusieurs jours ces satanés aurores boréales, mais nous n’en avons pas trouvé. Du moins, jusqu’à ce que soyons dans la ville de Karigasniemi, à la frontière norvégienne.
Alors que nous nous trouvons dans notre chambre, tentant de nous réchauffer des moins 20 degrés de l’extérieur, nous apercevons en regardant par la fenêtre, une voute céleste dégagée, qui à certains moments tend vers le vert. Nous nous habillons et nous sortons rapidement, pour nous éloigner de la source de chaleur de notre guest-house. Le spectacle que nous découvrons est splendide. Un long trait vert fend le ciel.
Nous décidons de prendre notre voiture et de chercher un coin dégagé. Nous parcourons quelques mètres dans la neige alors que le froid glacial nous agresse la peau, pour pouvoir enfin, participer à ce que nous offre le soleil : de magnifiques aurores boréales nous tétanisent par leur beauté. Des fulgurances qui perforent le ciel et que nous parvenons à immortaliser grâce à notre appareil. Un souvenir inoubliable !
2)Se baigner dans un lac
Si dans ces contrées aux conditions de vie extrêmes où les températures peuvent atteindre moins 45 degrés, il n’est pas évident de prévoir un bain à l’extérieur, néanmoins, se baigner dans un lac gelé sous des températures négatives, reste une expérience inoubliable.
Mais pour que l’expérience ne vire pas au cauchemar ou à l’accident, il est nécessaire de respecter certaines règles. Tout d’abord, ne jamais sa baigner seul ; ensuite, ne pas plonger entièrement et enfin, se baigner dans un trou comprenant une corde ou une échelle pour remonter facilement.
Si de nombreuses agences proposent ce genre d’activités, il est possible de l’effectuer par ses propres moyens avec une prédilection qui doit être donnée à un accompagnement par un local qui a l’habitude de pratiquer cette activité.
En respectant quelques obligations, l’expérience deviendra magique : se détendre lors de l’entrée dans l’eau, respirer calmement, retirer tout objet métallique, ne pas mouiller sa tête ni ses mains et ne pas poser ses pieds sur le sol froid et prévoir dès la sortie, une serviette ou un peignoir pour recouvrer avec douceur une température corporelle optimale.
Pour avoir vécu cette expérience à moins 10 degrés en compagnie d’une amie, nous devons dire que si le corps semble totalement détendu après le contact avec l’eau, le froid reste tout de même difficilement supportable. Mais, nous sommes fiers de l’avoir vécu.
3)Se promener en chiens de traineaux
Véritable incontournable en Laponie, faire une escapade en chiens de traineaux, quand bien même son prix élevé peut en rebuter plus d’un, permet d’avoir un accès privilégié à des animaux majestueux, fidèles et attachants.
Cette activité, en pleine immersion dans la nature permet en outre de découvrir la Laponie sous un autre jour, en plein cœur de forêts magnifiques enneigées outrancièrement et avec des températures glaciales qui accompagnent et renforcent ce côté aventureux unique.
Aux abords du parc Phyä-Luosto, nous bifurquons vers une ferme de chiens de traineaux et nous nous présentons à l’accueil après avoir traversé une petite place entouré par des murs sur lesquels sont entreposés des traineaux.
A cet instant, les chiens, des huskies jappent à notre vue ; progressivement, alors que nous sommes accompagnés d’un guide Français, les chiens ne tiennent plus en place ; libérés de leur cage, ils courent et sautent dans nos bras, nous léchant affectueusement.
Entre eux, ils se donnent également des manifestations d’amitiés, mis à part lorsque des mâles alphas tentent de s’impressionner en se hurlant dessus.
4)Faire une randonnée en motoneige
Bien plus onéreuse qu’une balade en chiens de traineaux, la motoneige, outil de transport majoritaire dans ces contrées reculées dans lesquelles la neige et la glace sont omniprésentes offre néanmoins des sensations uniques, un peu à la manière d’un deux-roues motorisé, mais avec un sentiment de liberté inégalé en plus.
5)La sauna
Un peu à la manière des Onsen, les bains chauds au Japon, les Saunas sont une véritable institution en Finlande. C’est bien simple, ils sont trouvables partout, des plus beaux établissements aux plus petits hôtels, des maisons modestes aux grandes demeures, rares sont les endroits qui ne comportent pas un sauna.
Les saunas sont des petits emplacements tout de bois constitués, qui comportent en leur centre une sorte de brasero comprenant des morceaux de charbons spéciaux, qui une fois allumé, dégagent de la chaleur en transformant l’eau projetée dessus en vapeur qui augmente exponentiellement la température de ces lieux clos.
En ce qui nous concerne, nous avons à plusieurs reprises pratiqué cette activité, qui nous devons le dire, nous a procuré un bienfait sur la peau et au niveau pulmonaire.
Le must reste néanmoins, de profiter d’un sauna en effectuant des allers et retours dans une source d’eau froide. Alterner un bain dans un lac avec un sauna à proximité reste une expérience salvatrice pour le corps et l’esprit.
6)Les autres activités
Les activités en Laponie finlandaise ne se limitent fort heureusement pas aux activités décrites dans cet article. Il est ainsi possible de faire une promenade en rennes, de pêcher, de skier, d’effectuer des randonnées, cette liste n’étant pas exhaustive.
Conclusion
La Laponie s’est avérée durant ce voyage, être une contrée exceptionnelle. Rarement, nous n’avions été si époustouflés par les paysages que nous avons traversés. En outre, le peuple finlandais est adorable et accueillant, intensifiant notre attrait pour la région.
S’il est possible d’effectuer ce voyage en été, en hivers, il révèlera tout son potentiel, au travers des températures glaciales rencontrées et de la neige qui blanchit le décor pour le plus grand plaisir des yeux.
Nous avons parcouru la Laponie du Sud au Nord et d’Est en Ouest et avons circulé sur une route verglacée. Fort heureusement, les pneus cloutés nous ont permis de rouler à des vitesses acceptables sans trop déraper.
Si nombre de visiteurs qui découvrent la Laponie restent centrés sur Rovaniemi qui représente leur porte d’entrée dans la région, ne se concentrer que sur cette partie du territoire reste une erreur et ne permet pas d’exploiter une région qui vaut véritablement le détour. Un coup de cœur sans restriction !
Le SantaPark à Rovaniemi en Finlande, un parc magique
Le parc Santa ou Santapark situé à Tarvantie dans la ville de Rovaniemi en Finlande est dédié au Père Noël. Nous y avons passé une journée en novembre 2022 et nous vous dévoilons le guide de visite complet pour découvrir ce parc incontournable unique au monde
Durant notre périple en Laponie Finlandaise que nous avons découvert en profondeur, il y a un site que nous n’aurions loupé sous aucun prétexte : le SantaPark, un parc à thème dédié à Noël et à son charismatique représentant.
Attention, une petite précision ! Quand bien même certains visiteurs les confondent, le SantaPark n’est pas le Santa Claus village. Le SantaPark est bien un parc à thème regroupant au même endroit, toute une série d’attractions dédiées à Noël alors que le Santa Claus village qui se situe à moins de 3 kilomètres du parc, regroupe plusieurs entités différentes liées à Noël.
Au SantaPark, nous avons choisi également de dormir à : « l’ArticTreeHouse hotel » qui est un hôtel 5 étoiles, et un des hôtels les plus beaux de la Laponie Finlandaise. Nous vous le présentons également au sein de cet article ainsi que son restaurant : « Le Raka »
Ilkka Länkinen et Katja Ikäheimo-Länkinen, un couple d’entrepreneurs finlandais a l’habitude d’investir dans des domaines variés, allant des évènements aux transports. Mais ils souhaitent développer l’expérience de Noël la plus authentique et inoubliable pour les touristes qui décident de visiter le cercle polaire Arctique en Laponie Finlandaise.
Pour cette raison, après que Ilkka Länkinen soit diplômé de l’académie professionnelle du Père Noël, il décide avec son épouse de créer le SantaPark, qui ouvre ses portes le 28 novembre 1998, après un investissement initial de 6,7 millions d’euros, en provenance principalement des fonds du couple et de sociétés diverses : « Finnair, MTV, Sampo, Lasten Päivän Säätiö et Posti »
Si les débuts sont difficiles, en 2009, le parc subit une grande rénovation après avoir été vendu à Santa’s Holding, le couple en devenant ainsi le plus grand actionnaire ; le parc voit dès lors sa fréquentation augmenter, les visiteurs étant chaque année, plus nombreux à le découvrir durant ses mois d’ouverture, du mois de novembre au mois de janvier, le parc étant saisonnier.
Rejoindre le SantaPark
Le parc est accessible en voiture par la route nationale 4. Il est situé à environ 9 kilomètres au Nord-Est de Rovaniemi et à environ 2 kilomètres de l’aéroport de la ville desservi toute l’année par l’aéroport d’Helsinki. Pendant la période de Noël, de nombreux vols charters en provenance de pays européens desservent directement Rovaniemi.
La ville est également desservie par bus et par train en provenance de la plupart des grandes villes de Finlande.
Pour rejoindre le parc par bus, il est nécessaire de prendre un transport local assuré par le Santa’s Express (ligne de bus numéro 8) du centre de Rovaniemi au SantaPark et au village du Père Noël . Le trajet en bus jusqu’à SantaPark dure environ 15 minutes.
Le SantaPark en chiffres
Le SantaPark ou Caverne d’accueil du Père Noël se situe à proximité du centre-ville de Rovaniemi, à Tarvantie 1 au 96930 Arctic Circle, Rovaniemi.
Les billets peuvent être achetés sur le site Internet https://santapark.fi/ ; le parc peut être joint sur le 00 358 600 301 203 ou en utilisant l’email suivant : info@santapark.com
Le parc est saisonnier ; pour la saison 2022-2023, il est ainsi ouvert du 19.11.2022 au 30.11.2022 de 10 h à 17 h. Du 01.12.2022 au 07.01.2023, il est ouvert jusqu’à 18 h.
En ce qui concerne le coût d’entrée, il est de 39 euros par adulte (à partir de 12 ans) et de 33 euros par enfant de 3 à 12 ans du 19.11.2022 au 30.11.2022 et de 42 euros par adulte (à partir de 12 ans) et 36 euros par enfant de 3 à 12 ans du 01.12.2022 au 07.01.2023.
Il est possible d’acheter pour la somme de 360 euros un package VIP pouvant concerner sans frais supplémentaire jusqu’à 4 personnes et comprenant de nombreuses exclusivités personnalisées :
Billet d’entrée et décoration en pain d’épice pour 4 personnes
Le déjeuner
Photo de famille imprimée avec le Père Noël (format A4)
Cadeaux du Père Noël pour toute la famille
Diplômes d’école Elf et chapeaux d’apprenti Elf pour toute la famille
Undercrossing the Arctic Circle Diplômes pour toute la famille
Boisson chaude de Noël traditionnelle finlandaise pour toute la famille
Boisson Ice Princess Kiss dans un verre à glace fait à la main (sans alcool)
Des surprises pour toute la famille de Mrs. Gingerbread
Porte-clés de SantaPark pour chaque membre de la famille
Une visite avec un elfe attitré pour un maximum de 10 personnes est également possible en option pour la somme de 300 euros.
Mis à part pour les packages spéciaux, il n’est pas nécessaire de réserver ses tickets pour le parc, les tickets pouvant être achetés directement le jour de la visite. Précisons également que les tickets sont valables 2 jours, incluant le jour où ils ont été utilisés.
Un parc unique
Le parc à thème est situé dans une caverne où les visiteurs descendent via un grand portail. L’espace a été conçu à l’origine comme un abri anti-aérien. A l’intérieur du parc, il est impossible de fumer. Les fumeurs sont obligés de sortir par l’entrée principale, ce qui prend une dizaine de minutes approximativement.
En arrivant sur place après avoir découvert un grand panneau publicitaire visible de la route, nous nous garons sur un grand parking et rejoignons l’entrée du parc, dans lequel nous nous engouffrons au travers d’un grand tunnel représentant une caverne à l’intérieur du substratum rocheux. Nous franchissons un autre tunnel dans lequel des sons d’animaux sont diffusés, des animaux que nous ne reconnaissons pas, mis à part les loups et les hiboux dont les cris plongent le visiteur dans une ambiance particulière…calfeutrée.
Nous faisons en contrebas de la grotte, connaissance avec deux elfes qui guident les visiteurs jusqu’aux caisses ; les elfes nous équipent de bracelets qu’une jeune femme nous accroche aux poignets.
A) La zone commerciale
En avançant, nous contournons une autre petite place qui comprend un vestiaire avant de rejoindre l’entrée réelle du parc que nous reconnaissons au travers des nombreuses boutiques qui y sont implantées.
Dans cet espace spécial, nous sommes accueillis par une jeune femme d’une beauté rare. Accentuant son accent juvénile, elle nous offre un grand sourire duquel se dégage une sorte de candeur dont nous ne savons pas si elle est naturelle ou exagérément prononcée.
Nous contournons un piano pour remarquer des étagères emplies de peluches et de jouets en bois. Dans une petite machine, des renfoncements contenant des peluches défilent en semblant disparaître dans le décor.
B) Le bureau de poste
Situé à l’angle de l’entrée, au milieu des artefacts commerciaux, le bureau de poste tenu également par une elfe, accueille les visiteurs au travers d’un vaste complexe de machinerie qui voient défiler sur une sorte de tapis roulant, des cadeaux de tailles différentes.
Toute la journée, une elfe tamponne des cartes postales que les visiteurs écrivent sur une petite table posée au centre de la pièce qui donne sur cet incroyable machinerie.
Les enfants, les yeux embués par l’émotion regardent fixement les cadeaux défiler et des animaux robotisés se mouvoir de manière automatique en répétant inlassablement les mêmes gestes.
C) Le restaurant
En prolongeant notre avancée dans le parc, une grande pièce centrale accueille les visiteurs souhaitant se sustenter. Le café bar propose à toute heure de la journée, des encas et des collations.
Le restaurant se découpe en une hutte centrale longée par un self, dans lequel les consommateurs choisissent eux-mêmes leurs plats, parmi ceux qui leur sont proposés.
Le restaurant est une grande salle ouverte, sorte de point central des différents chemins qui l’entourent et qui qui comprennent chacun, une animation ou une attraction. Dans la salle, une estrade permet à des comédiens d’effectuer leur représentation et de jouer le spectacle programmé à plusieurs heures de la journée, par le parc.
D) La traversée du cercle polaire sous terre
Le cercle polaire Arctique est l’un des cinq parallèles principaux indiqués sur les cartes terrestres. Bien que non fixé et se déplaçant vers le Nord, il représente une ligne invisible permettant le passage dans le grand Nord de l’hémisphère éponyme.
S’il est possible de le franchir facilement en surface, le traverser sous terre est impossible, mis à part au SantaPark, où une ligne sur le sol, surmontée d’une sorte de bois détermine son passage de manière solennelle. Il est possible pour les visiteurs d’acheter un diplôme symbolisant sur le papier ce passage.
E) La galerie des glaces
En dépassant le cercle arctique, nous arrivons jusqu’à la caverne des glaces devant laquelle, une elfe vêtue de blanc donne à chaque visiteur, manteau un peu plus chaud.
La princesse de glace, comme elle aime se faire appeler par les enfants, accueille ses invités dans son royaume constitué de gros blocs de glaces.
A l’intérieur de la caverne, au milieu des sculptures maintenues dans leur état par la température constante de -10 degrés, un grand bar permet de boire des boissons rafraîchissantes dans un verre également conçu en glace. Aux côtés du bar, un igloo plonge les enfants dans des rêves exceptionnels d’aventure.
F) Le spectacle d’elfes
Combinant des éléments d’acrobatie, d’humour et de magie, le spectacle d’elfes est effectué 4 fois par jour à des horaires fixes. Afin de prendre une petite collation, nous décidons d’assister à ce spectacle et rejoignons les nombreux visiteurs déjà regroupés dans la salle de restaurant face à l’estrade.
Alors que la musique retentit, 3 elfes vêtus de leurs habits verts commencent à rebondir sur le sol, ces rebondissements étant si bien exécutés qu’ils en sont surnaturels ; en réalité, sans que le public ne s’en aperçoive, des trampolines disséminés sur l’estrade de manière judicieuse leur permet de les effectuer.
Une fois que la musique s’adoucit, entrent en scène deux autres comédiens : un homme et une fille rejouant une scène assez forte d’automates qui s’éveillent. Après une séquence où les elfes les animent, les deux tourtereaux reprennent vie et acquièrent une humanité belle à voir, saupoudrant des étoiles dans les yeux chez les spectateurs.
G) La boulangerie de Mme Gingerbread
Dans une petite boutique, nous découvrons plusieurs visiteurs assis, en train de fabriquer des pains d’épice ou du moins, de les agrémenter. La boutique décorée comme une boulangerie est remplie de l’odeur de Noël et du rire chaleureux de Mme Gingerbread.
Une elfe au comptoir nous remet une base en pain d’épice et nous invite à nous asseoir afin de l’arranger à notre guise. L’atmosphère chaleureuse de l’endroit nous invite à cette séance de décoration en famille et à repartir avec notre création ; durant cette séance de travail manuel, nous sommes admirés par une autre elfe facétieuse qui nous regarde volontairement en biglant.
H) L’école des elfes
Tout comme le spectacle, l’école des elfes ouvre ses portes à quelques moments de la journée.
Alors que les futurs élèves patientent devant la porte, deux jeunes elfes féminins accueillent la classe en faisant patienter les visiteurs dans un petit couloir, rapidement bondé. Tandis qu’une des elfes s’exprime en Finlandais, sa collègue traduit et répète chaque mot en Anglais.
Après quelques présentations rapides de l’école, les deux professeures elfes ouvrent une porte dérobée et dévoilent un tunnel dans lequel nous devons nous agenouiller pour entrer.
Nous nous retrouvons dans une grande salle de classe pour un cours d’une vingtaine de minutes auquel sont conviés les visiteurs et portant sur les secrets et les compétences importantes des elfes. Un chapeau de graduation et un diplôme d’elfe sont inclus pour chaque invité.
I) L’atelier des elfes
Un peu à la manière de la boulangerie, l’atelier des elfes est une animation artisanale durant laquelle, parents et enfants doivent fabriquer leur propre création. En l’espèce, un Père Noël.
En entrant dans la pièce, constituée de deux tables, le spectateur peut découvrir sur les murs, plus d’une centaine de Pères Noël conçus par les enfants qui ont souhaité céder au parc, leur création.
Nous nous voyons remettre un morceau de bois arrondi, que nous peignons grâce aux nombreux pinceaux présents sur les tables et laissés à disposition des convives. Un peu de coton et des motifs rouges servant à concevoir leur chapeau sont également en libre-service et nous servent à finaliser nos oeuvres.
J) Le train magique
Nous rejoignons ensuite le train magique aux abords duquel, une elfe pousse de gentils cris stridents. La comédienne qui interprète le rôle ne s’en départie pas et reste en chaque instant, dans son personnage. Une fois notre tour, elle nous accompagne dans une sorte de nacelle posée sur des rails et ferme sur nous la barrière de sécurité, qui nous permet de découvrir un univers féérique en toute sécurité.
Avançant doucement, le train nous transporte dans les différents ateliers des elfes robotisés, qui fabriquent de nombreux présents, pour le plus grand plaisir des enfants qui découvrent, ébahis la manière dont sont fabriqués leurs jouets…du moins, les jouets en bois, n’ayant pas vu durant tout le trajet, des composants électroniques servant à concevoir consoles et autres tablettes qui leur plaît tant.
K) Le Virtual Noël
A l’étage, nous rejoignons une petite animation qui nous permet de monter dans une sorte de traineau ; un elfe masculin nous place sur les yeux, des lunettes en réalité virtuelle, et lance le départ du traineau magique du Père Noël qui franchit les continents en dévoilant des paysages magnifiques.
Alors que sont projetées les images dans le casque, les spectateurs qui patientent peuvent suivre l’avancée du traineau sur l’écran qui se trouve devant eux.
L) La rencontre avec le Père Noël
Si toutes les attractions sont fortement intéressantes, une animation surpasse largement toutes les autres : la rencontre avec le Père-Noël, qui s’effectue également durant quelques créneaux horaires.
Nous rejoignons une grande queue dans laquelle patientent de nombreux visiteurs, principalement, des enfants qui ne tiennent plus en place. Jusqu’à ce que le Père-Noël en personne vienne ouvrir la barrière qui bloquait l’accès à sa maison, provoquant chez les enfants, des réactions de joies incontrôlables.
Après quelques minutes d’attente, nous entrons dans la maison, décorée avec soin. Aux abords d’un bureau en bois, plusieurs cadeaux sont posés sur le sol. Face à nous, une petite fille et ses parents rencontrent le vieil homme, bonhomie naissante et longue barbe blanche que nous suspectons véritable. Avec un grand sourire, il fait asseoir la petite fille à ses côtés et commence à lui parler. La petite fille, intimidée n’hésite pas à lui dévoiler ses souhaits, avant de recevoir de sa part, un petit sachet contenant des chocolats.
Vient notre tour. Quand bien même nous sommes adultes, nous ne pouvons pas nous empêcher de ressentir des émotions lorsque le vieil homme nous regarde avec bienveillance. Après tout, la magie de Noël n’a pas de limites.
L’hôtel Arctic TreeHouse
Voisin direct du SantaPark, l’hôtel : « Arctic TreeHouse » est un hôtel 5 étoiles, considéré par beaucoup comme le plus bel hôtel de Laponie. Alors que nous sommes épuisés par une journée de visite du parc, nous nous dirigeons à pied vers ce bâtiment au design moderne, tout de noir constitué et dont le nom en majuscule renforcée résonne dans le paysage neigeux ambiant.
Conçu architecturalement par le studio Puisto en 2016, « l’Arctic TreeHouse Hotel » a été intégré au répertoire des architectes du magazine Wallpaper avec pour concept, une influence franche de la nature sensible de l’Arctique, le monde féerique de SantaPark Arctic World et la richesse lapone.
L’Arctic TreeHouse Hotel est situé à Tarvantie 1, 96930 Cercle Arctique, Rovaniémi ; Le site de l’hôtel sur lequel effectuer une réservation se trouve à l’adresse suivante : https://arctictreehousehotel.com
Le bâtiment principal, abritant la réception et le restaurant, a la forme d’un flocon de neige à cinq branches. L’entrée du bâtiment nous mène directement à la grande réception, constituée d’une imposante cheminée.
Au lieu de construire un grand bâtiment hôtelier, les concepteurs ont placé des unités d’hébergement individuelles sur une colline naturelle escarpée, au cœur de la forêt, chaque hébergement étant doté des matériaux les plus beaux et les plus nobles offert par la Finlande.
L’hôtel est constitué de 3 types d’hébergements : les suites, les Arctic GlassHouses et les suites exécutives ArcticScene, tous constitués en sorte de chalets, intégrés dans une forêt dense. Chaque chalet possède en place et lieu d’un mur, une baie vitrée orienté au Nord offrant des vues spectaculaires sur la forêt environnante et le ciel arctique.
L’éclairage dans la zone d’habitation de l’hôtel excentrée du bâtiment principal a été conçu pour garantir une absence de pollution lumineuse artificielle afin que les lumières perturbent le moins possible l’observation des aurores boréales.
Tous les bâtiments ont été conçus suivant une durabilité écologique centrale ; ils sont fabriqués à partir de bois finlandais renouvelable. Le bois sur les surfaces intérieures des suites crée un environnement confortable, maintenant un air intérieur sain et offrant des qualités acoustiques agréables.
Les suites Arctic TreeHouse disposent d’un lit double ou de deux lits séparés, et certaines disposent également d’un lit d’appoint intégré dans le décor. Sur les lits, se trouvent des couvertures de haute qualité. La suite représente l’hébergement majoritaire de l’hôtel et coûte aux environs de 800 euros la nuit, petit-déjeuner inclus.
Les Arctic GlassHouses disposent d’un salon, de deux chambres avec des lits doubles de haute qualité et d’une kitchenette équipée. Le salon dispose d’une véritable cheminée. Les équipements de la cabine comprennent également un sauna privé et une terrasse spacieuse offrant des vues spectaculaires sur le ciel du nord. Les Arctic GlassHouses sont accessibles petit-déjeuner inclus, à partir de 1500 euros.
Les suites exécutives ArcticScene représentent l’hébergement supérieur de l’hôtel. Elles sont conçues pour une détente et un confort de luxe. Les suites disposent d’une chambre et d’un salon séparés, où le grand canapé et le lit gigogne peuvent accueillir des familles plus nombreuses. La chambre dispose d’un lit king size fait sur mesure et d’un espace bien-être séparé pour une ambiance spa. L’espace bien-être privé comprend un sauna et un bain panoramiques. L’accès à la suite exécutive coûte 1700 euros ; le petit-déjeuner est inclus.
Le Rakas restaurant and bar
Dans la soirée, nous nous rendons au restaurant gastronomique intégré à l’hôtel : « le Rakas »
Nous découvrons une salle magnifiquement agencée, constituée de deux pièces entourant une belle cheminée autour de laquelle sont placés plusieurs fauteuils. Nous sommes accueillis par une jeune femme au sourire sincère, qui se trouve derrière le comptoir du bar qui fait face à la cheminée. Nous sommes conduits à notre table.
Paradoxe ultime, alors que l’endroit dans lequel nous nous trouvons s’y prête et que nous nous attendons à découvrir sur le menu, des prix hors du commun, nous sommes profondément surpris de découvrir des prix totalement abordables et bien moins excessifs que tous les restaurants dans lesquels nous nous sommes rendus.
Ainsi, au sein de ce restaurant gastronomique intégré dans un hôtel 5 étoiles, la carte présente des tarifs bien moins onéreux que des restaurants bas de gamme proposant des produits d’une simplicité étonnante. Une belle surprise !
Entrée
CASSONADE
Tartare de saumon fumé à froid, pain au levain et fleur de wasabi
19 €
GÂTEAU AU LEVAIN
Corégone salé au sucre, blini au levain, carotte à la fleur de sureau, vinaigrette au babeurre
19 €
SOUPE DE CRABE
Velouté de crabe, crabe royal, écrevisses et aïoli
19 €
TOAST SKAGEN
Écrevisses, mayonnaise moutarde-aneth et pain blanc toasté
19 €
Plats
PASTRAMI FUMÉ
Rôti d’orignal fumé et tranché et mayonnaise aux airelles
18€
SALADE DE POULET FERMIER
Poulet rôti au curry, orge et fenouil avec salade croustillante
19 €
POUSSIÈRE NOIRE
Filet de renne rôti à la cendre, bûcher de pomme de terre de Laponie et poêlée de cèpes
25 €
RUB ARCTIQUE AU STEAK
Filet de bœuf grillé, bûcher de céleri fumé, frites de campagne et beurre aux herbes sauvages
20€
Plats végétariens
SOUPE SOIE
Soupe de topinambour à la truffe et pomme citronnée
13 €
KALE & FROMAGE BLEU
Salade de kale parfumée à la vinaigrette au citron, fromage bleu et poire
14 €
CURRY VERT
Chou-fleur rôti au curry, chou de Bruxelles au miso et yaourt au curry
15€
CHAMPS ENFLAMMÉS
Légumes rôtis à l’huile d’herbes, céleri fumé et orge crémeuse aux herbes
15€
Douceurs
COUPÉ VÉNUS
Mousse d’argousier, sorbet épicéa et granola avoine-amandes
11€
ROUTE ROCHEUSE VERS LE NORD
Gâteau au chocolat avec crème glacée à la menthe et à la chicouté
11€
GÂTEAU DE BOUE
Tarte aux myrtilles, glace vanille-airelles et bûcher à la framboise
11€
LIGNE LOCALE
Fromage local avec compote de chicouté
14 €
Le chef et artiste Petteri Luoto a créé également un menu 6 services, qui allie art, saveurs et couleurs pour le plaisir de ses convives pour la somme de 79 € .
En ce qui nous concerne, nous choisissons un cocktail avec des fruits rouges et en plat, nous nous laissons tenter par le filet de bœuf Arctique et en dessert par le coupé Vénus.
Rapidement, le cocktail que le serveur nous apporte nous démontre le haut niveau de savoir-faire des équipes en place ; le cocktail est savoureux, légèrement fruité et revêt une originalité prononcée.
Le plat quant à lui est sublime ; le bœuf Arctique est tendre et fondant ; son accompagnement d’une légère sauce lui apporte une accentuation qui se marie à la perfection avec des légumes travaillés juste ce qu’il faut pour les sublimer. Le dessert vient clore la perfection d’un des meilleurs repas que nous ayons fait en Laponie. Une véritable satisfaction aussi bien pour nos yeux que pour nos estomacs.
Le lendemain matin, nous prenons également le petit-déjeuner dans le restaurant ; le buffet que nous découvrons est digne des plus grands établissements. Sur le comptoir, des jus de fruits frais sont mélangés à des petits verres aux parfums fruités qui donnent un boost de vitamines pour affronter les froides températures extérieures.
Le pain est fait maison et aux côtés des charcuteries locales, plusieurs plateaux de saumons travaillés différemment nous permettent de voyageur culinairement aux confins de la Laponie. Une expérience unique et un repas qui nous permet de bien commencer la journée.
Bilan
Le SantaPark est un véritable coup de cœur ; il permet aux familles de se plonger en immersion dans la magie de Noël en mettant un visage cartésien à un enchantement indescriptible, Noël étant normalement galvaudé par une société ayant fait passer les pulsions mercantile bien au-dessus du rêve qu’il représente ou qu’il est censé représenter.
Institution incontournable pour tout séjour en Laponie, le santaPark ravira ainsi petits et grands en dévoilant sans parcimonie des valeurs humaines essentielles, le tout servi par des décors oniriques et un personnel souriant et accueillant.
L’hôtel : « ArcticTreeHouse » quand bien même n’étant pas à la portée de toutes les bourses, viendra prolonger ce séjour et cette immersion dans le rêve en transportant ses invités dans des hébergements qualitatifs au cœur de la forêt dans ce qu’elle a de plus beau. A ses côtés, le restaurant : « Le Raka » viendra sublimer les papilles au travers de la conception des plats à la portée de toutes les bourses.
Il y a des occasions durant un voyage qui marqueront durant une vie. Mais, il existe des expériences magiques qui changent à jamais. Une de ces rencontres s’est déroulée au cœur du Panama avec les Indiens Emberá ou du moins les Amérindiens Emberá, une tribu qui nous a permis de découvrir un mode de vie ancestral unique.
Les Indiens Emberá sont des indigènes du Panama, un pays d’Amérique centrale frontalier avec le Costa Rica et la Colombie ; ils font partie de l’un des 7 groupes ethniques encore présents dans le pays avec : les Kunas, les Wounaan, les Ngobe, les Bugles, les Teribes et les Bris-Bris.
A l’origine, les Indiens Emberá viennent de l’extrême Est du pays, à la frontière avec la Colombie, dans la région du Darien, une frontière naturelle entre l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Mais, depuis 1952, les FARCS, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, des rebelles marxistes, mènent une guérilla contre le pouvoir colombien et utilisent ce territoire pour développer leurs activités criminelles. Du fait de la dangerosité de la zone, nombre d’Indiens Emberá ont choisi de quitter les terres de leurs ancêtres pour élire domicile sur les rives du Rio Gatún, un fleuve du centre du pays, situé au cœur de la Nationale 3 qui relie Colon à Panama City.
S’il est possible de trouver des Indiens Emberá dans la région du Darien, il faut savoir que la route qui mène à eux est longue est complexe. Près d’une semaine de transport pour s’enfoncer dans la jungle et les rencontrer.
En ce qui nous concerne, n’ayant pas le temps d’effectuer cette route, nous avons choisi de contacter les membres vivant sur le Rio Gatún. Deux possibilités se sont ainsi offertes à nous : soit de passer par une agence locale, soit de les contacter directement. Ainsi, dans un petit village qui se trouve sur le Rio Gatun et après quelques discussions, nous parvenons à récupérer un numéro de téléphone que nous composons. En Anglais, nous trouvons un accord avec un des membres du clan et choisissons la formule 2 jours et 1 nuit permettant une immersion dans leur culture au sein de leur village.
Pour joindre directement les Indiens Emberà, faut se rendre sur leur site officiel : http://www.emberaquera.net ou les contacter sur les numéros suivants : 00 507 6703-9475 ou le 00507 6728-5987
En évitant les agences, il est possible d’économiser 50 % du prix ; en effet, passer 2 jours et une nuit en compagnie des Indiens revient à 110 dollars par personne directement sur le site officiel, alors qu’une agence demandera près de 220 euros pour les mêmes prestations.
Un chemin délicat pour aller à la rencontre des Emberá
La personne que nous avons au bout du fil nous fixe un rendez-vous dans la journée aux abords d’un pont, que nous parvenons à trouver après plus d’une heure de recherche.
Nous garons notre voiture de location sur un parking privé et rejoignons les abords du Rio Gatùn. Après 30 minutes d’attente, nous voyons au loin se rapprocher, une pirogue dirigée par un Amérindien, vêtu de son pagne traditionnel.
Il nous salue et nous présente les autres passagers déjà présents sur la pirogue qui nous aident à nous engager sur l’embarcation, après y avoir entreposé nos bagages. Avec un regard sérieux, il s’engage sur le fleuve en effectuant une manœuvre délicate pour éviter les nombreuses branches dont nous pouvons, dans l’eau, apercevoir les parties émergées.
Les cheveux dans le vent, je me détends au cœur d’une nature qui se laisse découvrir avec lenteur. Les paysages défilent et le capitaine qui tient la barre souhaite être de retour au village avant la tombée de la nuit.
Nous sommes accompagnés de plusieurs passagers : un membre du village, travaillant dans la ville proche de Gatún, vêtu d’un jean et d’un T-shirt ainsi que de la femme du piroguier et d’un voisin, venu l’accompagner pour ce trajet qu’il a l’habitude de faire plusieurs fois par semaine.
Le village se trouve à quelques heures de pirogue. Impatients d’arriver, nous ne tenons plus en place. Notre capitaine décide d’accélérer le mouvement. Portés par les mouvements du fleuve, les arbres défilent à grande vitesse ; nos regards parcourent cette longue ligne verdoyante en cherchant des animaux qui nous pourrions observer et qui pourraient casser la monotonie du trajet. Mais en vain, les puissants moteurs de l’embarcation causant avant même qu’on les aperçoit, leur fuite.
Après plusieurs heures de navigation, nous pénétrons sur un lac où notre capitaine s’amuse à la manière d’un pilote tirant le frein à main de son véhicule pour déraper, à effectuer quelques mouvements brusques en courbe. Le piroguier rejoint ensuite un petit cours d’eau se repérant grâce à un petit panneau sur lequel est inscrit : « Emberá Quera Panama Canal village ».
Sur ce bras du fleuve, que le capitaine parcourt à vitesse réduite, une vitesse rendue obligatoire par les variations de niveau de l’eau et la présence de caïmans, nous en profitons pour somnoler un petit peu, afin de reprendre des forces et avouons-le, pour que le temps, notion relative, s’écoule un peu plus rapidement ou du moins qu’en en voit moins ses effets.
C’est alors que nous sommes extirpés de notre torpeur par le capitaine qui s’extasie : « Emberà village, Emberà village » Nous ouvrons les yeux. Face à nous, une multitude de petites cabanes dont nous apercevons les toits en paille. Quelques manœuvres plus tard, le piroguier s’amarre à un petit ponton de bois.
Un village hors du temps
Une fois la pirogue amarrée, nous nous engageons dans le village. Nous n’avons même pas le temps de quitter le petit ponton en bois, que nous sommes accueillis par tous les habitants du village qui nous accueillent avec une fraternité galvanisante. Alors que les adultes nous serrent la main, les enfants qui se trouvent un peu à l’écart nous regardent avec insistance, une scrutation teintée d’un brin de curiosité.
Nous sommes invités à suivre les habitants en traversant une partie du village pour rejoindre la hutte centrale ouverte sur l’extérieur où nous sommes exhortés à nous asseoir. Les uns après les autres, les habitants se présentent à nous, nous obligeant à faire de même, une sorte de discours malhabile où nous avons plus l’impression de faire partie d’un groupe de parole, lors de ses présentations dans lesquelles les prénoms sont répétés en chœur.
Une fois le protocole accompli, nous sommes conviés à découvrir le village, qui est un véritable paradis. Autour de la hutte centrale, les maisons en bois construites sur plusieurs niveaux donnent l’impression d’une construction sans agencement véritable, mais en réalité, toutes les habitations ont été conçues sur des terrains qui ont été distribués par le gouvernement panaméen en respectant scrupuleusement une égalité entre les familles.
Nous faisons connaissance avec la hutte qui comprend l’école, dans laquelle, un professeur de la ville vient une fois par semaine durant 3 jours pour effectuer la classe.
Au milieu des habitations, nous pouvons enfin prendre notre temps et découvrir ce mode de vie si éloigné du nôtre. A l’intérieur de ce paradis terrestre, nos sens sont en éveils. Une agréable odeur de fleurs pénètre nos narines. Les Heliconias d’un rouge vif embaume le village et notre odorat avec. L’ouïe n’est pas en reste. Le chant des oiseaux se mêle aux cris rauques des toucans. Un peu plus au loin, nous pouvons reconnaître des singes hurlants ; le mouvement qu’ils effectuent dans les arbres disperse les feuillages au travers d’un son hautement reconnaissable. Si nous tendons l’oreille, nous pouvons entendre les soubresauts de l’eau d’une rivière qui semble couler en contrebas.
Nous sommes plongés dans les tréfonds d’une nature luxuriante. Nous avançons sur une pelouse d’un vert pouvant frustrer n’importe quel joueur de golf. Le bois des habitations se marie dans cet univers que nous croyions capable d’exister uniquement dans des documentaires télévisuels. Mais pourtant, nous y sommes… en l’instant, parfaitement intégrés.
Les adultes hommes sont vêtus uniquement d’un pagne qui cachent leurs parties génitales et leur tombe jusqu’aux genoux. Les femmes, en ce qui les concerne, portent des robes au tissus colorés qu’elles attachent au niveau de la poitrine.
D’un point de vue administratif, les indiens Emberá vivent en famille, sans avoir ni chef ni structures politiques. La situation est un peu différente dans ce village, puisque les résidents sont des sortes de réfugiés politiques expatriées du Darien et se sont regroupés en communauté. Dans le but d’avoir plus de poids face au gouvernement central, ils se sont regroupés en association culturelle dirigée par une famille et subsistent partiellement grâce à la pêche et surtout au tourisme, seule solution leur permettant de préserver leur identité et leurs traditions.
Une immersion dans la vie locale
Alors que nous nous trouvons au cœur du village ou du moins, un peu dans ses hauteurs, plusieurs hommes s’affairent à construire une nouvelle cabane en bois qui servira à accueillir un nombre de touristes plus important. Trois des hommes se trouvent sur un étage et accueillent par un système de poulies ingénieuses, de lourdes planches qui une fois réceptionnées, sont immédiatement placées les unes sur les autres et attachées avec des morceaux de lianes…et des clous, évolution oblige.
Pendant ce temps, dans la hutte centrale que nous retrouvons après notre tour du village, plusieurs femmes confectionnent des objets de décoration, qu’elles revendront sur les marchés de la capitale, de temps en temps lorsque la collectivité a besoin de liquidités.
Nous observons attentivement ce petit monde fonctionner en autarcie, lorsqu’une dame un peu plus âgée arrive à notre hauteur ; elle nous salue et se présente à nous ; elle est la femme du doyen du village, qui fait également office de druide…ou de médecin, en utilisant le potentiel des plantes de la forêt. Elle nous explique également dans un Anglais impeccable qu’elle est à l’origine de l’implantation des indiens Emberà dans le village et le développement du tourisme.
Son histoire est assez commune aux personnes, qui, de par le monde ont permis à certaines populations locales d’accéder à la modernité. Dans son village, ses parents qui souhaitaient qu’elle étudie, lui ont permis d’accéder à la ville et elle a pu aller à l’université. Une fois ses diplômes en poche, elle a utilisé ses connaissances pour permettre à ses proches de quitter leur terre pour se rapprocher de la capitale et créer cette petite communauté qui permet à des touristes du monde entier d’accéder à leur culture.
Car, la particularité de ces indiens Emberà est de se trouver à la lisière entre tradition et modernité. Si ces Amérindiens vivent de manière traditionnelle, ils ne sont pas totalement coupés de l’occidentalisation de la vie quotidienne. Plusieurs enfants du village étudient à l’université et tous sont détenteurs aujourd’hui de téléphones portables avec lesquels ils peuvent communiquer lorsqu’ils rejoignent la ville proche de Gatún ou la capitale. Néanmoins, il convient de préciser que le village, assez éloigné de la ville la plus proche n’est couverte par aucun réseau, ce qui limite les accès oraux avec le monde extérieur.
En outre, comme on nous l’explique, lorsqu’ils doivent se rendre en ville, si certains d’entre eux gardent leur pagne, nombre d’entre eux se vêtissent d’habits plus modernes « plus facile pour se fondre dans le décor »
Par ailleurs, lorsque nous entrons dans la hutte de la femme, après avoir posé nos affaires dans l’habitation qui nous servira de chambre, une hutte comprenant des lits, recouverts par de grandes moustiquaires suspendues au plafond, nous découvrons un toit recouvert de feuilles de palmiers et plusieurs étagères en bambous qui supportent un fourre-tout paradoxalement bien ordonné.
Sur son plan de travail, une grille reliée à une bouteille de gaz lui sert à cuisiner. Les maisons ne possèdent pas l’électricité, mais en cas de besoin, un groupe électrogène est disponible.
La véritable histoire de Pocahontas…du moins, une variante
Depuis notre arrivée, notre fils de 3 ans, après avoir vu les habits traditionnels de nos hôtes, souhaite se vêtir identiquement à eux. Et plus rapidement qu’il n’en faut pour réfléchir à la question, les habits rapidement déposés sur le sol et un pagne sur le corps plus tard, le voici gambadant gaiement presque dans le plus simple appareil. C’est alors qu’une petite fille de cinq ans se présente à lui et sans rien demander, lui donne la main.
Un peu décontenancé, il accepte immédiatement et instinctivement ce rapprochement et devant le petit frère de la jeune Indienne, avec une once de jalousie dans le regard, s’éloigne avec sa dulcinée dans une des huttes voisines.
Un des Indiens, hilare enfonce le clou : « Aqui, son las Mujeres quines eligen a los hombres » ou en Français : « Ici, ce sont les femmes qui choisissent les hommes ! » Sans le savoir, je suis en train de vivre en direct, l’histoire de Pocahontas en culotte courte.
La scène digne d’un film hollywoodien est d’une tendresse sans nom. La jeune fille tire notre fils par le bras et le couple nouvellement constitué grimpe à l’échelle pour se retrouver dans une chambre au confort basique mais constituant un décor romantique. En compagnie des parents de la petite nous les suivons jusqu’à la hutte.
C’est alors que mon fils vole à sa dulcinée un baiser sur la bouche ; à ce moment, la jeune fille s’essuie fortement les lèvres en agrémentant ce nettoyage instinctif d’un : « Pouah ! » suscitant une hilarité qui s’empare de tout le village. Une idylle est née ! Il vient de vivre son premier baiser et nous, une anecdote qui restera à jamais dans nos mémoires.
Une vie partagée entre traditions et désirs de modernité
Après notre fils, c’est au tour de notre fille de 16 ans de vivre une expérience inoubliable. Alors qu’elle pianote sur son téléphone portable en tentant de quitter désespérément l’absence indéfectible de la barre de réseau, elle est rejointe par une fille de 20 ans, qui lui propose de lui faire un tatouage traditionnel, la peinture sur corps revêtant un symbolisme fort pour la communauté.
La jeune femme, la place sur une sorte de siège confectionné artisanalement et commence à lui reproduire des motifs sur le haut du corps, tout en lui expliquant sa vie au sein du village. Elle se prénomme Alina et étudie à l’université de Panama city, qu’elle rejoint chaque semaine pour quelques jours. Elle lui explique ensuite qu’elle étudie le développement durable et l’horticulture, des domaines qu’elle souhaite maîtriser pour parfaire son village.
Lorsque ma fille la questionne sur son avenir, la jeune femme mentionne le fait qu’elle ne compte pas vivre dans le village, mais au contraire, dans la capitale, qui lui donne la possibilité de vivre à l’occidentale : de conduire une voiture, d’écouter de la musique, d’aller dans les restaurants. Mais qu’elle ne veut jamais trop s’éloigner de ses racines, tout en vivant une vie moderne.
Devant cette affirmation, son père qui est également le druide, fronce les sourcils, un peu décontenancé, voyant sans pouvoir intervenir, le pouvoir de la corruption de la modernité. Pourtant, explique-t-il, « nous avons tout ici ! De l’eau pour nous étancher notre soif, du poisson pour nous nourrir. Les touristes qui viennent nous visiter nous apportent l’argent nécessaire à la rénovation de notre village ainsi qu’à l’achat des biens que nous ne pouvons pas trouver sur place : essence, viande, boite de conserve…Je ne comprends pas cette volonté de quitter notre mode de vie »
Un soir d’aventure
Météo équatoriale oblige, une forte pluie se déclare en l’espace de quelques minutes. Nombre de villageois rejoignent les points d’eau afin de se laver. Nous nous rendons aux abords d’une petite rivière qui se trouve en contrebas du village et faisons la rencontre avec un couple, dénudé, qui se débarbouille, nullement gêné de notre présence.
Une fois notre toilette naturelle effectuée, nous nous rendons dans une hutte pour découvrir sur une sorte de table, nos plats : une soupe en entrée et du poulet accompagné de manioc. Le repas est délicieux et alors que la nuit tombe, des bougies nous apporte la lumière nécessaire pour parfaire notre début de soirée.
Le repas terminé, un homme vient nous chercher pour nous emmener dans une pirogue et partir à la chasse au caïman. Il fait nuit noire et nous pouvons apercevoir dans le ciel, des milliers d’étoiles qui nous illuminent. Accompagnés de la jeune amoureuse de mon fils à qui il donne la main, nous nous embarquons pour un périple en pleine nuit sur le fleuve du Rio Gatún.
Après plusieurs minutes de navigation, le piroguier armé de sa lampe frontale, aperçoit dans la nuit noire deux yeux rouges couleur sang. Doucement, il avance la pirogue et se saisit avec furtivité d’un caïman qu’il retire immédiatement de l’eau.
Dans l’embarcation, un sentiment de peur s’empare de la gente féminine présente. Le silence règne avant que les rires de la jeune Amérindienne qui se saisit de l’animal comme s’il était un chat de compagnie détendent tout le monde.
La simplicité d’une nuit simple
De retour dans notre hutte, après avoir traversé un village, simplement illuminée par la lumière émanant des étoiles qui brillent dans le ciel, nous pouvons profiter de la quiétude de notre soirée.
Naturellement, dans un silence perturbé par le mouvement incessant de ce qui nous semble être des moustiques, nous nous adonnons à une détente salvatrice…reposante.
Nous sommes en pleine communion avec la nature qui nous entoure. De temps à autres, nous entendons les vociférations de singes facétieux qui se déplacent de branche en branche. Nous nous abandonnons ainsi, au cœur de la nuit noire, dans notre coque protectrice ouverte sur le monde et qui ne nous protège ni du vent, ni des éléments. Mais paradoxalement, nous nous sentons en totale sécurité, pourtant livrés au monde, dénudé pour l’occasion mais vêtu de son plus bel habit : le naturel.
La découverte de la faune et de la flore locale
Aux aurores, alors que les animaux de la forêt se réveillent progressivement accompagnés des premiers rayons du soleil, la jeune Amérindienne nous rejoint en sautant sur le lit de notre fils qui ouvre les yeux et ne met pas longtemps avant de faire de même.
Le repas est prêt ; nous la suivons et prenons un petit-déjeuner à base de fruits frais et de galettes de riz. Nous sommes informés d’un départ imminent vers un autre secteur du Rio Gatún que nous allons découvrir.
Nous embarquons avec notre piroguier de la veille, sa femme et un enfant du village pour une heure de transport à toute vitesse sur les cours d’eau du Rio Gatún. Nous faisons connaissance avec la flore et la faune locale. Sur la rivière, nous croisons un pêcheur qui se trouve sur une embarcation qui nous semble instable ; à l’aide d’un filet, il parvient à attraper plusieurs prises, dont certaines de belles tailles.
L’homme m’accepte au sein de son embarcation qui semble, à l’aide de ma présence, stabilisée. Il se saisit d’un fil sur lequel il a greffé un hameçon ; il appose dessus une mouche qu’il roule en boule avec ses doigts et pose le fil sur l’eau. En quelques instants, un poisson mord et j’ai l’honneur de le retirer afin de le poser dans le fond de son embarcation.
Je rejoins ma pirogue sur laquelle je me sens bien plus en sécurité et nous arrivons après trente minutes de transport, à un autre lac. Pour rejoindre le lieu de notre accostage, nous slalomons entre des troncs d’arbre omniprésents qui résonnent lorsque la pirogue les touche en les percutant doucement.
Sur la terre ferme, nous pouvons nous adonner à de nombreux jeux aquatiques, accompagnés dans notre bonne humeur par nos hôtes.
Après une heure de jeu, le piroguier emprunte un autre cours d’eau. Nous entrons dans une forêt épaisse et apercevons après avoir entendu des cris stridents résonner, plus d’une dizaine de singes hurleurs, excités par notre arrivée et tentant de nous impressionner.
Un des singes, un peu plus espiègle que les autres souhaite grimper sur notre pirogue. Il se rapproche dangereusement du bout d’une branche. Notre piroguier s’éloigne en nous expliquant que ces singes, outre leur côté attractif sont des voleurs rusés.
Et en nous éloignant, l’animal, constatant son désarroi, nous gratifie d’une moue triste et dubitative. Nous nous laissons apitoyer, mais fort heureusement, notre piroguier est un homme d’expérience ; il ne se laisse pas avoir.
Des adieux déchirants
De retour dans le village, nous sommes accueillis dès notre arrivée sur le ponton d’accostage par un aréopage de femmes parées de leurs plus beaux habits. Les femmes chantent en nous conduisant dans la hutte centrale.
De là, nous sommes placés autour de la piste. Les musiciens présents entonnent une mélodie rythmique. Le spectacle commence. Les femmes commencent à effectuer de nombreuses danses endiablées et nous délivrent une représentation de leur art tribal. Au travers de mouvements saccadés, elles se dandinent sur des schémas volontairement saccadés ; les percussions nous hypnotisent et nous ne parvenons pas à nous détacher de cette représentation envoutante.
Le départ
Une fois la représentation terminée, les salutations sont déchirantes ; nous serrons nos hôtes contre nous pour les remercier de leur accueil et de l’expérience immersive que la tribu nous a donné la possibilité de vivre.
Mon fils verse sa petite larme déchirante. La petite copine, qu’il ne reverra peut-être jamais plus est absente.
Et dans la pirogue qui nous emmène vers la modernité, des souvenirs pleins la tête, nos yeux s’embuent de toutes ces émotions que nous avons vécues. C’est alors que sur une petite colline, nous apercevons la jeune Amérindienne qui accoudée contre un arbre nous regarde nous éloigner. Il la voit ; elle le voit. Nous pouvons apercevoir malgré la distance que ses yeux semblent aussi embués ; un amour éphémère, innocent, juvénile qui marquera à jamais notre aventure. Pour elle aussi, ce fut probablement son premier baiser. C’est sûr, elle ne l’oubliera jamais. Et quand bien même, un océan les séparera, ils garderont en mémoire la mélancolie de l’instant.
Et en regardant mon fils de trois ans, triste de devoir quitter sa première histoire d’un amour dont il ne maîtrise pas encore les subtilités mais dans laquelle il s’est abandonné instinctivement, je me prends à rêver à une histoire qui ne pourrait être écrite que par des scénaristes hollywoodiens. Et c’est sur cette pensée que la pirogue fend l’eau et s’éloigne. Une scène de film…
J’ai mangé du fugu, le poisson le plus dangereux au monde
Alors que je me trouve à Tsuruoka dans le Nord du pays, Takeshi Suda, un des plus grands maîtres cuisiniers du Japon, me vante les mérites culinaires de sa région, connue pour être le chantre de la gastronomie japonaise. Au détour d’une conversation, l’homme m’invite à déguster un met de choix : du Fugu, le poisson le plus dangereux au monde. Je vous présente ainsi une des expériences culinaires les plus intenses de ma vie.
Le Nord du Japon est synonyme pour beaucoup de voyageurs, d’un territoire encore authentique, bien éloigné de la fureur et de la modernité des grandes villes japonaises. Pour découvrir un Japon ainsi traditionnel, à la limite de l’impérial, je parcours la région de Tsuruoka et dans le Samo aquarium, je fais la connaissance de Takeshi Suda, un chef exceptionnel qui m’invite à déguster du Fugu, un poisson aussi mythique que craint, du fait du poison qui coule dans ses chairs et qui peut tuer un homme qui aurait le malheur d’en goûter les parties contaminées.
L’homme, visage juvénile sans âge parle posément, un Anglais impeccable. Vêtu d’une chemise ouverte légèrement, il se tient droit, un peu à l’instar de tous les Japonais que nous avons rencontrés. Sans savoir qui il est réellement, je lui présente mon travail dans le Nord du pays et anecdote après anecdote, il commence à me sourire et à se détendre. Un verre de Saké en entraînant un autre, il me tape sur l’épaule et me confesse que suite à la tempête s’étant abattue depuis plusieurs jours sur l’île, trois hommes d’affaire qui lui avaient réservé une table ont préféré annuler et qu’il se retrouve avec trois fugus au prix d’achat de 500 dollars chacun.
Face à mon étonnement quant au coût énoncé, il m’explique la rareté de ces poissons dans l’océan qui borde le pays et la difficulté pour les pêcheurs de les récupérer. Face au travail que je mène, il souhaite me récompenser en m’offrant non pas un, mais trois fugus qu’il va me préparer en sashimi après m’avoir dévoilé son art. Je suis touché par tant de sollicitude et incline ma tête en guise de remerciement.
1) Un poisson au poison qui coule dans les entrailles
Poisson réputé dans la cuisine japonaise depuis au moins 2300 ans, le fugu est considéré comme un met de roi et par certain, comme le meilleur plat auquel un humain peut goûter. C’est d’ailleurs ce qui justifie en partie son prix. Mais pas seulement, car pour le travailler, les chefs doivent avoir suivi une formation s’étalant sur plusieurs années.
Le fugu, de la sous-espèce des poissons globes ou de son nom scientifique : « tetraodontidae » mesure en moyenne une vingtaine de centimètres et comporte 7 genres différents et 53 espèces ; il a la particularité d’être un des poissons venimeux dont le poison est mortel et sans antidote. Le foie du fugu, sa peau et ses parties génitales, contiennent de la tétrodotoxine, une toxine neurotoxique qui attaque le système nerveux et entraîne une mort certaine, le corps médical ne pouvant empêcher la propagation du poison dans le sang.
Les victimes en ayant ingéré ressentent des symptômes identiques à ceux d’un gaz neurotoxique. Les nerfs cessent de fonctionner, les muscles se bloquent et la mort par asphyxie survient, en général dans les 4 à 6 heures après l’ingestion.
Le fugu ne produit pas directement le poison mortel pour l’homme, qui résulte d’un processus interne conséquence de son alimentation, principalement des bactéries et des algues toxiques. Quand le poisson mange ces organismes, son système digestif conserve la substance toxique, la tétrodotoxine, dans son foie et dans d’autres organes. Ainsi le fugu devient lui-même toxique pour se protéger d’éventuels prédateurs. Précisons, sans misogynie de notre part que les femelles fugus sont encore plus toxiques que les mâles car elles stockent également du poison dans leurs ovaires.
Après une contamination, les symptômes commencent par l’apparition de picotements sur la langue. Rapidement, les muscles deviennent faibles et le sujet commence à présenter des difficultés à respirer. Jusqu’à ce qu’il ne puisse plus du tout bouger, attendant de manière inéluctable la mort.
Pour prévenir les intoxications, le gouvernement japonais qui interdit la vente du foie et des parties venimeuses des fugus a mis en place une législation qui encadre strictement la préparation de ce poisson qui peut évoluer en eau douce ou en eau de mer. Seuls quelques cuisiniers sont autorisés à le préparer suivant une découpe précise, après avoir suivi une formation pouvant durer jusqu’à cinq ans et validé un examen précis dont le taux de réussite avoisine les 50 %.
Autre information importante. Le poison produit par le fugu est 100 fois plus puissant que le cyanure : 20 grammes de fugu suffisent à tuer à coup sûr un adulte. D’ailleurs, une loi interdit encore aujourd’hui à l’empereur du Japon de manger du fugu, quelle que soit la partie.
2) Le fugu, un poisson laid et unique
Après avoir visité le Samo aquarium, je rejoins le chef dans sa cuisine ouverte sur l’océan. Autour d’une sorte d’estrade, vêtu de son uniforme de travail et de son gant en métal, afin de lui éviter toute coupure qui serait synonyme d’une mort certaine, il m’accueille en me montrant un tabouret qui lui fait face.
Un peu à la manière d’un chef d’orchestre, il contrôle de son centre de salle, tout le restaurant.
Sur le plan de travail, dans un panier : les poissons…d’une laideur sans pareille. Les yeux globuleux, une sorte de blob ayant trop fondu au soleil, ils ne me donnent pas envie. Leur peau semble suinter une espèce de liquide opaque et en fin de vie. Autant dire qu’ils ne présentent pas le majestueux de certaines espèces aquatiques, ni la grâce ou la beauté d’autres.
Posés sur le dos, leur forme allongée et bombée sur les côtés accentue leurs tâches noires, ce qui renforce encore un peu la niaiserie de leur regard. Lors de la répartition des gênes par Dame nature, pour sûr, ils sont arrivés en retard ! A la limite, en les regardant bien, on pourrait être à même de penser à un xénomorphe, ou du moins à une larve xénomorphe, référence directe à la série de films : « Aliens »
Voyant mon regard surpris fixant le poisson, le chef qui vient de poser sur la table, son couteau spécial : « le fugu hiki » me répète pour ne pas que j’oublie : « fugu, fugu, fugu » tout en riant à gorge déployée.
Je prends alors conscience que devant moi, ce petit poisson informe à la laideur solide va me faire vivre l’expérience culinaire dont je rêvais, mais que je considérais inaccessible, seulement réservée à quelques privilégiés fortunés au courage mortifère.
3) Un art culinaire précis et solennel
Dans un silence de cathédrale, le chef place sur sa main gauche son gant constitué en fil de métal afin de le protéger d’une coupure qui signifierait la mort, le poison ayant été au contact du couteau pouvant se propager rapidement dans le sang du cuisinier.
Il entoure le poisson de ses mains et prend une inspiration. Il se saisit ensuite de son couteau qu’il retire de son étui à la manière d’un samouraï. Le geste semble si certain, si assumé mais si lent que j’ai le temps de pouvoir, sans les comprendre, lire les inscriptions gravées sur la lame.
Furtivement, il coupe les nageoires du poisson, puis l’incise au niveau de la tête, sectionne à plusieurs endroits la peau qu’il lui retire comme un vêtement. Le poisson ou du moins ce qu’il en reste est encore plus laid, son corps étant accentué par les vaisseaux sanguins qui semblent éclater les uns après les autres dans une réaction en chaîne.
Il lui sectionne ensuite la tête, la bouche, et lui retire les yeux en effectuant un scalp précis, chaque coup de couteau étant vif, sans hésitation.
De ma position, je pourrai croire que les coups sont portés au hasard, mais en réalité, la barbarie qui se projette devant moi est hautement assumée et c’est en ce sens, qu’elle est maîtrisée.
Le chef effectue quelques encoches sur le dessus du poisson qu’il découpe à plusieurs points du corps et en retire d’un trait l’intérieur. Les ovaires sont retirés en premier : « Si tu goûtes ça, tu meurs… » En Anglais : « If you eat this, you will die »
Le chef continue en retirant le foie. Il n’hésite pas à gratter la chair de cet organe, cette partie du poisson provoquant de manière aléatoire quelques petits picotements sur la langue et étant en ce sens, appréciée des japonais.
Chaque coup porté au poisson est volontaire afin déjà de retirer les organes infectés, puis d’empêcher la propagation éventuelle du poison restant.
Lorsque l’intégralité de la partie infectée a été retirée, le chef lave avec soin le filet de chair qu’il est parvenu à extirper. Tout en gardant son gant.
4) Une attention particulière portée à la présentation
Une fois que le filet de poisson a été soigneusement rincé, le chef se saisit d’un couteau à la lame beaucoup plus fine. Il prend une autre inspiration et demande à ses équipes de lui porter une assiette de couleur noire.
Avec dextérité, il commence à couper de fines tranches dans le filet ainsi débarrassé de ses fioritures. Tranche après tranche, il commence à constituer sur l’assiette un puzzle qui prend forme. Les tranches sont si fines, de l’ordre du millimètre, que je peux parvenir à voir à travers.
Chaque morceau coupé est placé en longueur sur l’assiette en son côté extérieur. Il continue avec la même dextérité à trancher des morceaux de cette même épaisseur sur le poisson, qui disparaît rapidement.
Je ne peux qu’admirer morceau après morceau, ces riens qui deviennent un tout et forment une fois assemblés dans l’assiette, une sorte de plumage, qu’il sublime avec les morceaux d’une nageoire.
Puis après avoir posé sur l’assiette à différents endroits, de la pâte orange, il tourne l’œuvre vers moi. Je reconnais ainsi un cygne.
Avec le reste de fugu, qu’il taille en morceaux un peu plus gros, il constitue des nuages, qu’il agrémente de petits bouts d’un citron endémique à l’île.
Son œuvre d’art se termine effectivement avec la propagation, toujours millimétrée, de paillettes d’or sur ce tableau culinaire que je dévore des yeux. Le cygne, les ailes déployées mérite son envol.
5) Un plat divin
Une fois son plat terminé, le chef, d’un geste de la main appelle plusieurs collaboratrices sortant de nulle part qui effectuent en quelques secondes, un dressage de table parfait.
Dans un petit bol en porcelaine fine, je place un peu de sauce soja, que je mélange à un peu de Wasabi.
Le chef place l’assiette à mes côtés et me regarde fixement. Je me saisis de mes baguettes et alors que je ne les maîtrise pas totalement, je parviens à attraper un morceau de ce plat qui, je dois le dire, créer en moi, une attraction irrésistible.
Malgré tout, je ne peux pas m’empêcher de ressentir une petite crainte. Mille questions me traversent l’esprit. Le questionnement qui survient avant une épreuve peut être redoutable. Il est généralement libérateur d’adrénaline, mais peut tout autant tétaniser son porteur. Et si avant de sauter à l’élastique, le câble cède ? Et si avant de faire une plongée, je me noie ? Et si malgré son talent, le morceau que je vais goûter est contaminé ?
Des milliers de questions apparaissent dans ma tête : « Dois-je le tenter ? Et si je ne le tente pas maintenant, vais-je le regretter ? Aurais-je un jour l’occasion d’en remanger ? Et si je ne vois plus mes proches ? » Quelle fin ! Mort après avoir mangé du fugu.
Je suis partagé entre l’excitation de goûter un plat mythique et la peur de me voir mourir. Mais, je sais aussi que cette expérience unique ne pourra être vécue qu’ici, en l’instant. Qu’ailleurs dans le monde, ainsi que me l’a confirmé le chef, il est strictement déconseillé de manger du fugu, qui plus est à un prix encore moins abordable.
Je ne peux plus reculer. Avec soin, je plonge mes baguettes dans l’assiette pour me saisir d’une partie de son aile droite. Le morceau est si fin qu’il tente de se substituer à mon emprise. Je redouble d’effort pour le maintenir solidement ; le faire tomber serait synonyme d’un échec aux yeux du chef.
Je plonge mes baguettes dans la sauce soja ; je laisse mariner quelques instants le morceau. Puis, je le dirige vers ma bouche. Je peux sentir l’odeur indescriptible de la chair qui se rapproche et frôle mes papilles gustatives. Je ferme les yeux.
Alors que le chef me regarde fixement, semblant attendre une réponse de ma part, je ne bouge plus. Le morceau sur ma langue commence à faire son effet. La sauce soja tout d’abord libère ses arômes, puis sans avoir besoin de croquer, le sashimi de fugu parvient à sensibiliser mes récepteurs.
Immédiatement, un sentiment d’extase m’envahit. Je ne sais pas ce qu’il se passe, ce qui se produit dans ma bouche, mais mes sens semblent en éveil. Je ne parle pas, je ne bouge pas un cil. Je profite de ce moment magique hors du temps.
Je ne parviens pas à mettre de nom sur ce ressenti, ni sur la texture de ce que je mange. Je me mélange les pinceaux et ne parviens pas à définir ce que je vis. Ou du moins, ce que mes papilles ressentent. En ce qui me concerne, je me sens bien, même très bien. Peut-être trop bien. J’en viens même à me questionner sur la réalité de ce que je vis. Peut-être aie-je ingéré un morceau contaminé ? Peut-être est-ce ce qu’on appelle communément : « le début de la fin ? »
C’est alors que je me reprends et croque dans le morceau, si fin, dont la moindre parcelle a été aspiré, un peu comme un enfant absorbe le sirop de sa glace à l’eau. Je relève mes sourcils. La texture se précise. L’élasticité du calamar, la tendresse du poulet, l’onctuosité du poisson… Un met sans nom, sans possibilité de se rattacher à une quelconque expérience. Un goût paradoxal. A priori neutre, mais prononcé. De base caoutchouteux mais résistant. Tout ce que j’ai pu connaître n’a plus court, les sens s’évertuent à donner une représentation cartésienne, mais comment décrire ce qui ne peut que se ressentir.
J’avale le morceau, puis béatement, je souris. Je lève mon pouce, signe de gratitude. Le chef se détend. Il se saisit à son tour de baguettes et goûte son plat. Il l’apprécie ; son regard en dit long sur la fierté qu’il ressent en cet instant.
Puis, je continue, encore et encore, sans m’arrêter. Je vis une sorte de pulsion, qui m’oblige à me servir…encore et encore…à l’instar d’un drogué, je ne parviens pas à contrôler cette envie qui me pousse à manger ce met divin.
Après une dizaine de minutes et bien la moitié du cygne consommé, je commence à être rassasié. Mes prises avec les baguettes que je maîtrise de mieux en mieux sont plus espacées. Je voudrai pourtant me dégoûter, pour être sûr de ne plus jamais avoir envie de toucher à ce plat, un peu pour conjurer le sort, du moins beaucoup pour ne pas avoir peur un jour, alors que j’aurai repris ma vie, d’en vouloir à un tel point que cette envie en deviendrait incontrôlable. Mais je ne parviens pas à me dégoûter. Le met est si fin, si délicat. Je ne parviendrai jamais à en retrouver ce goût.
Alors, je continue, bouchée après bouchée. J’humidifie un peu ma bouche tout de même afin de voir si aucun picotement ne vient perturber ce festin divin… Et je continue, jusqu’à terminer tout le plat. Le cygne est mort. Vive le cygne !
Je viens de vivre un rêve éveillé, l’accomplissement d’un souhait ultime gastronomiquement parlant. Toute la légende qui entoure ce plat typique n’est aucunement usurpée. Je dirai même que la réalité transcende le fantasme. Sans grandiloquence possible, sans hyperbole, ce plat, le meilleur que j’ai pu goûter montre ce que l’être humain sait faire de mieux.
Je quitte le restaurant en tentant de garder le plus longtemps possible les ressentis de cette expérience qui m’entourent et me couvrent. Je m’en enveloppe et m’abandonne à eux.
Ma vie culinaire vient de se terminer avec ce repas qu’aucun autre ne pourra transcender. Je ne serai plus jamais le même.
Les incontournables du Grand Nord et de la Laponie norvégienne
Monarchie à gouvernement parlementaire, la Norvège forte de ses 5 millions d’habitants est un pays du Nord de l’Europe, associé à la Scandinavie, un territoire qui englobe la Suède et le Danemark et dont l’habitude collective lui associe de manière pourtant erronée, la Finlande. Nous avons choisi de visiter sa partie la plus sauvage en son grand Nord et avons passé plusieurs jours à en découvrir ses villages reculés et ses terres arides, entourés par des falaises monumentales et par un océan glacial, ce territoire nous ayant permis de vivre à notre tour, une vie rude, mais au combien enrichissante.
Entité longiligne qui couvre une grande superficie de l’Océan glacial arctique, la Norvège fait partie de l’espace Schengen, tout en n’étant pas inclus dans l’Union européenne. Ayant pour capitale Oslo, le pays est apprécié pour ses fjords et ses paysages naturels, alternant les plaines de son centre et les brins de mer de ses côtes.
Nous avons découvert un peuple généreux, accueillant et souriant, toujours prêt à porter assistance à autrui, un peuple qui puise dans l’entraide, l’apanage des peuplades reculés, un rapport humain constitué d’amitié et de fraternité dont il se porte avec modestie, l’étendard.
Nous avons également découvert un pays où le coût de la vie dépasse bien largement ce que nous avons pu connaître durant nos différents voyages, un coût où dans les magasins, il faut bien compter un supplément de 30 % sur le panier moyen comparé à la France. S’il est possible de trouver des hôtels dont les prix restent accessibles, en revanche les restaurants représentent un coût non négligeable pour un voyage dans le pays. De l’ordre de 12 euros pour un kebab, 17 euros pour une pizza simple et près de 28 euros pour un plat sans fioriture.
Les activités ne sont pas en reste et il faudra généralement compter près de 150 euros pour une sortie en chiens de traineaux, un peu plus pour une motoneige. Autant dire de prévoir un budget assez élevé pour parvenir à subvenir à ses besoins durant son voyage.
Mais un voyage en Norvège en vaut largement le coût car non content de faire partie des listes des pays à voir des voyageurs, la Norvège est tout simplement : « belle et attractive » Nous avons ainsi parcouru le Grand Nord norvégien en deux temps. D’abord, pour un premier voyage, nous avons visité la région de Tromso en été, en bénéficiant ainsi d’un jour perpétuel, puis nous y sommes retournés en 2022, en plein hiver afin de découvrir la région d’Hammerfest, le Cap Nord et la région d’Alta.
Commune du Nord du pays située dans le comté de Troms og Finmark, considérée comme la ville la plus septentrionale du monde, Hammerfest, peuplée de 10 520 habitants est le point d’achoppement central pour tous ceux qui souhaitent découvrir le grand Nord norvégien.
Juste avant d’entrer dans la ville et après avoir arpenté une route exceptionnelle longeant un fjord de toute beauté, la connaissance avec Hammerfest s’effectue au travers de la vue panoramique proposée par la ville voisine Ryperfjord, et sa célèbre statue : « polar bear » un ours blanc qui en domine la baie dans laquelle, un peu comme ne Martinique, un rocher à la forme de diamant émerge.
La ville possède, un peu excentrées, deux églises côte à côte : l’église d’Hammerfest construite en 1961 et l’église Saint Michel, paroisse catholique la plus septentrionale du monde. Les deux églises sont intégrées aux pieds d’une grande falaise recouverte de séchoirs de pêcheurs.
Dans son centre principal constitué d’une longe route parsemée de commerces divers, une autre église ainsi que le musée polaire qui présente le passé glorieux d’une ville qui fut le port de départ des expéditions de chasse vers l’archipel du Svalbard. D’ailleurs, sur le petit port qui donne l’occasion de bénéficier d’une belle vue sur la deuxième partie de la ville qui nous fait face, la statue du chef de plusieurs expéditions d’Amundsen trône fièrement, non loin du palais de la culture.
Par ailleurs, le port donne sur la place centrale de la ville qui comprend outre l’hôtel Thon, plusieurs monuments représentés autour d’un petit parc de jeu. La ville se parcourt bien à pied, étant de taille humaine.
Néanmoins, il faut prendre une voiture pour rejoindre l’arc géodésique de Struve, une borne classée au patrimoine mondial de l’Unesco. La borne se trouve aux abords d’un musée estival, niché dans un décor de rêve qui donne sur la baie d’Hammerfest.
Le glacier norvégien le plus septentrional du monde se rejoint depuis la ville par bateau et il constitue une attraction touristique appréciée.
Forsol
A 8 kilomètres d’Hammerfest, le village le plus éloigné de l’île du Finnmark : Forsol se découvre un peu à la manière de toutes ces localités du bout du monde : avec le sentiment d’avoir accompli une expérience unique.
Non loin de Forsol, une ferme d’élevage de saumons nous permet de découvrir ces élevages tant décriés mais qui fournissent cependant au monde ce poissons particulier qui peut vivre aussi bien dans les rivières que dans les océans. En compagnie d’un employé qui nous explique le fonctionnement de la ferme, nous faisons connaissance avec cette organisation rigoureuse qui permet de produire plusieurs tonnes de saumons par an.
Le village de Forsol, qui se trouve dans une sorte de fjord nous accueille ensuite et un peu comme tous les villages de la Norvège du Nord, il comporte une petite église ainsi qu’un port magnifique dans lequel nous croisons plusieurs pêcheurs et des employés artificiers qui travaillent sur les plateformes gazières qui se trouvent au large. Les employés, à notre vue, nous sourient, puis vêtus de leur combinaison de travail grimpent dans un zodiaque qui s’éloigne à grande vitesse.
Mais la particularité de Forsol est de comporter un peu excentrée, une belle plage de sable fin, qui donne directement sur l’océan. La plage s’atteint après une petite marche sur un ponton de bois qui traverse un site archéologique intéressant, mis en évidence par de nombreux petits cratères éparpillés.
Tromsø
Ville du comté de Troms, au Nord du cercle polaire arctique, Tromsø a une superficie de 2 558 kilomètres carrés et compte plus de 76 000 habitants, ce qui en fait la huitième ville du pays. Elle est surnommée « la Paris du Nord » et représente la ville de plus de 50 000 habitants la plus septentrionale du monde.
Parsemée de maisons colorées, Tromsø est une ville fort intéressante. De nombreuses rue piétonnes la constituent. Elle est découpée en deux parties, séparées par un pont qui permet de son centre, de rejoindre la cathédrale Arctique ainsi qu’un funiculaire.
Il est intéressant tout d’abord de se rendre directement au port qui représente le cœur de la ville. Nous pouvons arpenter ainsi les petites rues du port, bordées de cafés et de restaurants, disséminés un peu partout dans le centre, ce qui lui donne un dynamisme certain. A pied, nous nous rendons sur la place centrale sur laquelle se trouvent la maison de la culture ainsi que la cathédrale protestante Domkirke à la façade brune, s’intégrant parfaitement dans le paysage urbain. Sur la place, une zone verdoyante abrite face à ce qui semble être un bâtiment administratif, une statue représentant un homme engoncé dans son imperméable, le regard figé droit devant lui.
Le port se rejoint à pied en traversant la principale rue piétonne de la ville : « Storgata » qui donne la possibilité de déambuler au milieu de maisons colorées et de petits commerces. Aux abords d’une autre place, quelques vendeurs proposent des produits manufacturés locaux, juste aux abords de la statue : « Arctic Hunter » : représentant une barque posée à un angle de 45 degrés surmontée d’un pêcheur, une sorte de lance à la main.
Nous découvrons un port de pêche assez intimiste pour une ville de cette grandeur. Nous pouvons également voir face à nous, le Tromsø Bridge, pont enjambant le détroit du Tromsøysundet.
Le musée polaire dédié à Amundsen accueille les visiteurs en contant les exploits de l’aventurier, qui a signé de son nom, la médiatisation du continent Antarctique. Conçu de manière intimiste avec la présence de nombreuses scénographies, le musée permet d’avoir accès à un grand pan de la culture norvégienne. Le musée rend également hommage aux grandes expéditions polaires en insistant sur les conditions difficiles vécues par ces aventuriers d’un autre temps. D’autres musées sont présents dans la ville : le polaria, le M/S Polstjerna, le musée de l’Université norvégienne de l’Arctique, le Perspectivet museum et le Nordnorsk museum.
Après une visite au chantier naval, qui nous permet de faire connaissance avec les métiers exigeants de démembreurs et de réparateurs de bateaux, nous rejoignons la : « Var Frue » la cathédrale catholique qui se trouve sur une petite place plus intimiste.
Il nous faut ensuite prendre notre voiture pour rejoindre le Fjellheisen, qui englobe la plus belle vue du territoire. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre un téléphérique au coût de 26 euros aller et retour, afin de grimper dans les hauteurs de la ville. Après plusieurs minutes de montée, Tromso et le fjord qui lui sont attachés se dévoilent de manière panoramique. Une vue de toute beauté qui exploite merveilleusement bien les paysages de la Norvège. Un restaurant au sommet permet de prendre une petite collation afin de récupérer des forces pour effectuer une belle randonnée.
En redescendant dans la ville, il est possible de voir le tremplin de saut à ski le plus septentrional du monde, mais le monument incontournable qui nous intéresse essentiellement est la cathédrale Arctique, une église protestante de l’Église de Norvège située non loin du funiculaire. Construite en 1965 et monument emblématique de la ville, elle a été dessinée par Jan Inge Hovig et ses matériaux de construction sont principalement le béton et le bois qui l’entoure. Elle accueille de nombreux concerts au travers de son acoustique unique et elle forme un triangle renforcé par une croix géante, laissant apparaître en arrière-plan des vitres de couleur bleu turquoise émergeant du paysage ambiant. En raison de son emplacement bien visible et de sa couleur blanche, elle est souvent appelée « l’opéra de Norvège » La cathédrale de Tromsø est la seule cathédrale en bois du pays tout en ayant hérité du titre de : « cathédrale protestante la plus nordique du monde »
Péninsule de Kvaloy
Située à quelques kilomètres de Tromso, l’île de Kvaløya qui se rejoint en voiture par la route 862 permet de découvrir un paysage exceptionnel.
Le superbe fjord d’Ersfjordbotn permet de se plonger dans un véritable décor de carte postale. Le village du même nom est un petit port de pêche et présente de belles maisons colorées.
Les villages de Lyfjord et de Skulsfjord bien que différents, possèdent les spécificités des villages du bout du monde de ce territoire du grand Nord. Un petit port de pêche intégré dans un fjord sublime entouré par de hautes falaises et des maisons dispersées autour d’un brin de mer.
Kirkeness
Comptant près de 7000 habitants, Kirkeness, à l’extrême Est de la Norvège, se situe à proximité de la frontière russe, au bord du Bøkfjord, une branche du Varangerfjord. La ville se trouve à environ 400 kilomètres au Nord du cercle arctique.
La ville présente un petit port duquel chaque jour, de bonne heure, les pêcheurs s’en vont au large, pour ne rentrer qu’en fin de journée. Il est ainsi intéressant de les voir arriver, les cales chargées de poissons frais, que certains vendent directement en sortie de bateau.
À Kirkeness, les liens avec la Russie et les influences culturelles russes sont bien visibles. Dans un centre agréable entourée de maisons colorées, le monument russe, établi en souvenir de la libération de Sør-Varanger par l’Armée rouge à l’automne 1944 permet de découvrir un des pans de la culture mixte qui y règne.
En outre, les panneaux de signalisation sont écrits dans les deux langues. Le Grenselandmuseet accueille des expositions permanentes et temporaires sur la zone frontalière. Le musée d’art Savio met quant à lui en vedette l’artiste sami réputé John Andreas Savio. Un bon moyen de s’immiscer dans la culture locale.
Karasjok
Sur le cours supérieur du bassin de la rivière Deatnu Tana, Karasjok compte 2700 habitants et présente sur le plateau sur lequel elle est située, un petit centre entouré de nombreuses maisons colorées et d’une petite église fort intéressante.
Seule ville norvégienne sur des kilomètres à la ronde, sa proximité avec la frontière finlandaise la rende attractive d’un point de vue économique, un peu moins sur le plan touristique. Municipalité aux températures glaciales l’hiver, du fait de sa latitude, elle fait partie de la Laponie norvégienne et sert généralement de base aux visiteurs qui souhaitent y découvrir la région.
Repvag
En quittant l’unique route qui permet de relier le Cap Nord, Repvag, un petit village bénéficie d’une quiétude existentielle donnant ce sentiment unique aux visiteurs de se trouver au bout du monde.
Sur la route qui surplombe le village, un premier arrêt aux abords de l’église, qui se laisse découvrir agréablement, un point de vue sur le centre au contrebas donne au territoire le dévoilé de son potentiel.
En rejoignant Repvag qui semble du fait de sa petite taille avoir fusionné avec son centre, un petit port non loin d’un hôtel dénote un côté touristique attachant. Le tout, à proximité de la seule usine du secteur, qui permet à la vie locale de dévoiler ses charmes.
Une petite balade aux alentours et une rencontre avec les habitants viennent parfaire la découverte de cette Norvège traditionnelle et authentique.
Les îles Lofoten
Situées au nord de la Norvège au-delà du cercle polaire, les Lofoten sont composées de cinq îles (Moskenesøy, Flakstadøy, Vestvagøy, Gimsøy et Austvagøy) reliées entre elles par des ponts ou des tunnels. Il est possible de rejoindre l’archipel par avion, par ferry ou par la route, soit directement en empruntant un pont, soit en prenant un bac.
Archipel apprécié des touristes pour ses paysage à couper le souffle et à son indolence, les Lofoten vivent depuis des siècles au rythme de la pêche à la morue, cette vie étant marquée par les vieilles cabanes de pêcheurs sur pilotis (rorbu) et les nombreux séchoirs à poissons omniprésents dans les îles.
Sur l’île de Moskenesoy, Å est le village le plus visité. Constitué de maisons rouges, il donne la possibilité d’effectuer un bond dans le passé de près de 200 ans. De nombreux bâtiments reconvertis en musée sont visitables en échange d’un droit d’entrée. Un peu plus loin, à Sorvagen, le visiteur pourra apprécier toute la quiétude des lieux de ce petit village de pêcheurs. Dans un même registre, Reine située à cheval sur plusieurs péninsules présente un décor tout droit sorti d’un conte. Le village est également le point de départ de la randonnée de Reinebringen. Situé sur une petite île reliée par des ponts à Hamnøy et Reine, le village de Sakrisøy offre avec ses cabanes de pêcheurs jaunes et son eau translucide, un intérêt certain. Tout comme Hamnoy avec ses maisons rouges et son immense falaise. Le petit port de pêche de Fredvang situé tout au Nord de l’île de Moskenesøy est accessible par deux ponts. Fredvang possède une superbe plage de sable blanc tout en étant le point de départ de sa randonnée éponyme.
L’île de Flakstadoy, un peu plus en retrait possède également des merveilles à découvrir. Flakstad et sa plage de sable blanc offre un cadre idyllique entouré de montagnes. Mais, Nusfjord reste un incontournable avec ses orbuer rouges et ses entrepôts jaunes qui sont disposés sur un quai en bois en forme de fer à cheval. Nusfjord est un village musée dont l’accès est payant de juin à septembre dans lequel on peut visiter d’anciens bâtiments reconstitués.
Sur l’île de Vestvagoy, Ballstad, joli port de pêche présente une grande usine de transformation de poissons. Vareid, quant à lui est le village qui détient la plus belle plage de l’île. Une plage de primes abords, similaire aux plages de Uttakleiv et de Haukland. Dans un registre un peu différent, Unstad reste le paradis des surfeurs et Eggum est le point de départ d’une des plus belles randonnées de l’île.
Un peu moins intimiste, l’île d’Austvagoy attire les visiteurs au travers d’Henningsvaer, le plus grand village de pêcheurs de l’archipel surnommé : « la Venise des Lofoten » Mais Kabelvag, charmant village avec ses maisons colorées qui possède une jolie église n’est pas en reste. La capitale Svolvaer présente quant à elle, toutes les caractéristiques des villes, mais bénéficie néanmoins d’un certain charme.
Havøysund
Petit village de pêcheurs de 1 130 habitants, Havøysund qui se rejoint par un pont éponyme se trouve entre Hammerfest et Honningsvåg tout en étant un arrêt important du bateau Hurtigruten qui y effectue une escale quotidienne. La ville possède plusieurs usines de transformation de poissons qui lui permettent d’être un territoire économique important. Son chantier naval, un des seuls du secteur, pourvoie à lui seul, plusieurs centaines de travailleurs et mérite le détour.
Son centre constitué de maisons aux façades colorées, construites après la guerre dénote un charme suranné délicat. Le musée Måsøy, dans lequel est exposée une collection d’instruments et de matériel de pêche du XIXème siècle, occupe un bâtiment initialement destiné à être un presbytère.
Sur son territoire, le parc de 15 éoliennes construit sur l’île, à Gavlen, par la société Norsk Hydro permet de bénéficier d’une vue exceptionnelle sur la mer de Barents.
Honningsvag
Peuplée de 2800 habitants, la ville d’ Honningsvåg, capitale du Cap Nord est une sorte de terre émergée sur un plateau morne et aride. En entrant dans la ville, constituée d’une grande banlieue aux maisons colorées et dispersées autour de son centre, le visiteur est frappé tout d’abord par sa grande austérité.
Néanmoins, en parcourant son coeur et ses nombreuses boutiques, la valeur urbaine de la ville revêt tout son sens. Le long d’une route principale, il est possible d’effectuer de nombreux achats, le centre étant constitué de restaurants, de bars, de commerces et de supermarchés.
Le centre commercial est relié directement à une sorte de place centrale, située non loin du port et qui possède un Musée, ainsi que, le Perleporten Kulturhus, le centre culturel local. De là, il est possible de rejoindre plusieurs petits ports qui n’en constituent en réalité qu’un, mais qui au travers de leur localisation semblent un peu dispersés.
Un peu excentrée, une visite de l’église, seul bâtiment d’Honningsvåg à ne pas avoir été détruit pendant la Seconde guerre mondiale s’impose ; son emplacement aux abords de deux écoles, outre le dynamisme de son secteur territorial apporté, permet de vivre un véritable pan du quotidien de ses habitants, les enfants étant ravis de pouvoir discuter avec des étrangers qui ont effectué la démarche de leur rendre visite. Face à l’église, un monument aux morts rend hommage aux soldats de la grande guerre.
Cap Nord
Après plusieurs kilomètres sur une route qui traverse le parc du Cap Nord, une route qui longe de hautes falaises et qui donne aux visiteurs, la sensation d’un bout du monde, nous parvenons jusqu’à un guichet où une jeune fille nous propose deux tarifs : près de 28 euros si nous souhaitons visiter le site ainsi que le centre d’exposition qui comprend un musée, une chapelle ainsi qu’une cité de la lumière ou aux environs de 18 euros, pour le site uniquement.
Le cap Nord est situé sur Magerøya, île norvégienne du comté de Troms og Finnmark, et fait partie de la commune de Nordkapp.
La falaise de 307 mètres de hauteur qui marque son extrémité est souvent décrite comme le point le plus septentrional d’Europe, bien que cette situation corresponde en réalité à Knivskjellodden qui se trouve à 1 611 mètres plus au Nord et qui nécessite une randonnée de près de 4 heures pour l’atteindre.
Lorsque nous nous garons sur le parking, nous faisons face au centre d’exposition que nous contournons pour rejoindre le monument emblématique en forme de globe terrestre symbolisant la fin des terres européennes continentales.
Aux abords du globe, nous contemplons le vaste océan qui nous domine. Seules les îles du Svalbard nous séparent du pôle Nord. Un peu plus loin, Gjesværstappan, l’une des falaises peuplées d’oiseaux les plus importantes de Norvège, se trouve à l’Ouest du Cap Nord. Elle abrite nombre d’espèces avec près d’1 million de macareux, ainsi que de nombreux fous de Bassan, des cormorans, des mouettes tridactyles, des guillemots communs et des fulmars boréaux.
Nous longeons la falaise pour rejoindre une sculpture composée de plusieurs ronds de pierres sur lesquels sont gravés des symboles en faveur de la paix.
Nous nous décidons à entrer dans le centre d’exposition et découvrons un grand restaurant conjoint à une boutique de souvenirs. Il nous faut descendre plusieurs étages pour rejoindre un long couloir dans les entrailles du centre qui dévoile de part et d’autre des murs qui le portent, plusieurs éléments de scénographie intéressants.
Un musée religieux et une petite chapelle plus loin, nous entrons dans une cité des lumières correctement agencée, qui utilisent le jeu des Led pour sustenter l’appétit visuel des visiteurs.
Skarsvag
Sur l’île de Magerøya, qui permet d’accéder au Cap Nord, juste avant d’entrer dans le parc national, une bifurcation permet d’accéder à Skarsvåg, considéré comme le village le plus septentrional du pays. Skarsvåg revendique d’ailleurs le titre de village de pécheurs le plus au Nord du monde, un titre qui n’est pas usurpé, tant il est contraignant de le rejoindre par la route, un peu comme tous les secteurs de l’île.
En longeant un fjord pour y avoir accès, il est important de faire tout d’abord une petite halte à l’unique église du village, qui au travers de sa conception détonne dans un paysage aux couleurs ternes dans lequel rien ou si peu ne pousse.
En continuant à s’enfoncer dans la municipalité, il est possible de se garer aux abords de son petit port qui réceptionne quelques bateaux de pêcheurs, non loin d’une grande usine de transformation de poissons, véritable poumon économique du secteur. Un petit pont permet de bénéficier d’une belle vue sur les maisons colorées qui se trouvent éparpillées dans le fjord, dont le bras océanique semble former un petit lac.
Un café permet d’accueillir les visiteurs qui ont fait l’effort de se rendre dans ce petit village de 60 habitants à la croisée de la terre et de la mer.
Un peu avant d’arriver au village, sur les hauteurs du fjord que nous venons de traverser, le Skarsvagrevva nous apporte un point de vue unique sur le contrebas, une sorte de panoramique infini qui fusionne le ciel et la terre en une symphonie visuelle mirobolante.
Fjord Gjesvaer
En revenant du Cap Nord et en prenant la direction de la ville de Honningsvag, nous bifurquons et prenons le chemin vers le fjord Gjesvaer. Avant d’entrer dans le village qui en porte le nom, nous nous arrêtons sur le bord de la route afin de bénéficier d’une belle vue dégagée en contrebas qui nous permet de découvrir les habitations et le fjord qui les entourent.
Un peu plus loin, c’est d’ailleurs dans ce fjord que nous nous baladons, avant de garer notre véhicule dans le centre et de le parcourir à pied. Peuplé de pêcheurs, représentant avec leurs familles près de 150 habitants, Gjesvaer possède une belle église vêtue de blanc.
Le port qui permet aux professionnels de fournir une partie de la région en poissons, sert également de base pour se rendre sur quelques ilots qui forment l’archipel Gjesværstappan, véritable sanctuaire de la faune sauvage.
Kvalsund
En nous rendant sur Hammerfest, Kvalsund, petit village dont la majeure partie de sa zone urbaine se situe le long de la route accueille les visiteurs en les plongeant dans un passé riche d’un point de vue historique.
Dans les hauteurs de la ville, outre un site archéologique qui se trouve à proximité du terrain de football, de nombreux hytter, sorte de chalets en bois servant de résidence secondaire viennent former une sorte de dichotomie visuelle, l’architecture norvégienne étant généralement constituée de maisons colorées, typicité de ces régions de l’hémisphère Nord.
Kvalsund est limitrophe avec Porsanger à l’Est, Måsøy au Sud, Alta au Sud-Ouest et Hammerfest à l’Ouest. Le territoire de la municipalité se situe essentiellement sur le continent, mais inclut aussi partiellement les îles de Kvaløya (Fálá) et Seiland (Sievju).
La rivière de Repparfjord est riche en saumons, et le territoire comporte plusieurs possibilités d’excursions dans les montagnes entre Sennalandet (Suoidnelakšu) au Sud-Est, et Vargsundet et Kvalsundet au Nord-Ouest.
La ville comprend également une église, ainsi qu’une belle petite plage, juste face au pont éponyme qui semble flotter sur l’eau et qui permet de rejoindre Kvaløya, reliée ainsi à la terre ferme.
Alta
Commune de plus de 20 000 habitants, Alta qui se situe sur le comté de Troms og Finnmark est un centre de communication eu égard à sa position géographique, entre Tromso et Hammerfest.
La ville a bâti sa renommée sur l’industrie de l’ardoise et à l’instar de nombreuses villes norvégiennes, son centre entièrement reconstruit après la deuxième guerre mondiale ne présente ni architecture ni attrait particulier, mais reste néanmoins intéressant à découvrir.
En entrant dans la ville, nous faisons une halte aux abords d’une belle église qui se trouve un peu excentrée : « l’Elvebakken church » Il nous faut ensuite circuler pour nous garer dans le centre, sur un parking aux abords de la cathédrale des aurores boréales, qui nous surprend au niveau de son architecture.
D’une beauté absolue, majestueuse, élancée, la cathédrale Northernlights est constitué d’une sorte de coquille en colimaçon qui pourfend le ciel de sa tour centrale. Lorsque nous entrons dans l’église, après le paiement d’un ticket de visite, nous découvrons le musée des aurores boréales, qui présente au travers de plusieurs scénographies, ces phénomènes météorologiques uniques ; le musée se rejoint après la descente d’un escalier abrupt. A l’étage de l’entrée principale, il est possible de découvrir la partie religieuse du site, épurée, constituée d’une sorte d’arche entourée de bancs. Sur le mur, se trouve un christ doré duquel se dégage une aura incommensurable.
Nous arpentons ensuite la rue principale qui donne sur un centre empli de restaurants et au cœur duquel orne une statue magnifique. Sur les arbres, des lumières en Led procurent la vague sensation d’un côté festif tout en retenue.
Il nous faut sortir du cœur de la ville, pour découvrir le musée d’Alta consacré aux peintures rupestres datant de 4200 ans avant notre ère.
Le musée qui permet de bénéficier d’une belle vue dégagée sur les fjords alentours donne la possibilité de découvrir les peintures après une longue marche, tout en bénéficiant d’expositions fortement intéressantes sur cette période historique riche en art.
Les Alpes de Lyngen : le glacier Steindalsbreen et le lac Blaisvatnet
Massif de montagnes de Norvège du Nord situé dans le comté de Trogs om Finnmark, à l’Est de Tromso, les Alpes de Lyngen tiennent leur nom de la péninsule de Lyngen qui donne également son nom au fjord qui les borde : le Lyngenfjord.
Plusieurs randonnées permettent aux visiteurs de découvrir des paysages à couper le souffle, venant trancher les plateaux déserts majoritaires sous ces latitudes.
Une des plus belles d’entre elles permet de rejoindre après 6 kilomètres et 2 heures de marche, le glacier Steindalsbreen. Le départ pour la randonnée est situé au Akselstua community hall, une dizaine de kilomètres au Sud de Furuflaten. Après avoir traversé une belle forêt, un petit plateau avec un refuge bordé par une rivière permet de souffler un peu, surtout que le dénivelé commence réellement à se prononcer à partir de là. Une vallée plus tard, la partie supérieure du glacier coincée entre deux sommets se laisse découvrir. Ce n’est qu’après quelques dizaines de mètres supplémentaires que le glacier exprime sa toute-puissance aux pieds d’argiles cependant, le colosse reculant de plusieurs mètres chaque année, le réchauffement climatique étant une des causes principales de son déclin.
L’autre randonnée permet d’atteindre le lac Blaisvatnet après 4 kilomètres de marche sur une durée de 2 heures, qui tire sa couleur turquoise bleue et chatoyante unique de l’eau de fonte du glacier Lenangsbreen.
La randonnée commence le long d’une belle rivière où rapidement, la végétation laisse place aux rochers. Après une succession de collines de pierres, le lac se dévoile, sa couleur étant générée par des particules qui s’entreposent dans ses fonds, pour le plus grand bonheur des promeneurs.
Senja
Deuxième île de Norvège par sa surface, et possédant une population de 8000 habitants, Senja qui appartient au comté de Troms og Finnmark comprend les communes de Berg, Torsken, Tranøy et une partie de Lenvik. Sa partie la plus peuplée se trouve le long du détroit du Gisund, sur la côte intérieure de l’île, là où se trouve également l’agglomération la plus importante : « Silsand »
Constituée de montagnes plongeant dans l’océan glacial Arctique, des montagnes entourées par une ceinture d’îles dont les côtes sont constituées de sable blanc, Senja a pour particularité un centre dans lequel s’étendent à perte de vue des forêts de bouleaux. La partie Sud de Senja comporte des montagnes peu élevées et des bois de pins constituant en partie, le parc national d’Ånderdalen.
L’île comporte plusieurs musées, dont nombre d’entre eux sont regroupés autour du Senjamuseet : le musée same à Kaperdalen, le Bygdemuseum de Hofsøya, le musée du Flétan à Skrolsvik et le musée de la Défense côtière à Senjehesten. À Skaland se trouve également un musée de la mine comprenant plusieurs expositions sur la vie des mineurs d’antan.
Dans les curiosités naturelles, il conviendra de citer l’usine de nickel à Hamn, où fut mise en exploitation en 1882 la première centrale hydro-électrique du monde ainsi que le plus grand troll du monde, le Senja Troll avec ses 20,5 mètres de haut et pesant 125 tonnes, dans le « Hulder- og Trollparken » à Skaland, à 20 kilomètres de Gryllefjord.
L’île comporte également un des paysages les plus intéressants de Norvège : les dents du diable appelé également : « Okshornan » représentant au travers d’une montagne aux pics acérés, une denture réaliste de géant. La vue la plus célèbre d’Okshornan se trouve à Tungeneset. Aux abords d’un parking, une passerelle en bois mène à quelques mètres d’un plateau rocheux proposant des vues magnifiques et spectaculaires sur le site.
Sommaroy
Petite île située non loin de Tromso, Sommaroy connue pour ses petits villages nichés dans un fjord s’atteint par un pont et dévoile des maisons colorées entourées concomitamment de falaises et de brins de mer.
Si l’île est connue pour avoir demandé officiellement d’abolir son fuseau horaire, elle reste un paradis pour les amateurs de belles randonnées et de photographies.
Peuplée de 321 habitants, l’île semblant se trouver hors du temps peut être atteinte de Kvalsoy, par le biais d’un pont qui permet d’en rejoindre le centre.
Vesterålen
Dans le comté de Nordland, au Nord des îles Lofoten, les îles Vesterålen sont un archipel norvégien qui comprennent les municipalités d’Andøy, Bø, Hadsel, Sortland et Øksnes. L’archipel est composé de plusieurs grandes îles : Langøya, Andøya, Hadseløya et la partie orientale de Hinnøya. Près de 30 000 personnes y vivent.
Les îles se rejoignent par le biais du bateau Hurtigruten qui y fait plusieurs escales ou par route à partir de Narvik sur la côte norvégienne, les îles étant reliées entre elles et avec la côte, par des ponts.
Outre des paysages à couper le souffle, les îles possèdent de nombreux petits villages à l’architecture norvégienne typique. La ville la plus importante est Sortland et elle comprend un beau petit centre ainsi qu’une église appréciée par les visiteurs.
L’île la plus renommée est l’île d’Andoya qui s’étend sur 57 kilomètres de long et 17 kilomètres de large. Elle présente la spécificité d’abriter une base de lancement qui envoie fréquemment des fusées sondes pour des vols suborbitaux dans l’espace.
Les activités à faire en Norvège du Nord
A) Se baigner dans l’océan glacial Arctique
S’étendant sur une surface d’environ 14 millions de km2, l’océan glacial Arctique recouvre l’ensemble des mers situées entre le pôle Nord et les régions septentrionales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, communiquant avec l’océan Pacifique et l’océan Atlantique.
L’océan Arctique englobe de nombreuses mers : mer de Norvège, mer de Barents, mer Blanche, mer de Kara, mer des Laptev, mer de Sibérie orientale, mer des Tchouktches, mer de Beaufort, passage du Nord-Ouest, baie d’Hudson, baie James, détroit d’Hudson, mer de Lincoln, baie de Baffin, détroit de Davis et mer du Groenland.
De primes abords, dans ces contrées aux conditions de vie extrêmes où les températures peuvent atteindre moins 45 degrés, se baigner dans l’océan glacial Arctique n’est pas la première idée à laquelle un visiteur pense. Néanmoins, en Scandinavie, se baigner dans l’océan Arctique ou dans un lac gelé sous des températures négatives, sans se risquer à parler de banalité, est courant.
Pour vivre cette expérience en toute sécurité, il est possible de faire appel à des agences qui l’encadrent. Mais, il est possible également de la vivre en totale indépendance, en respectant quelques obligations qui peuvent la rendre magique : se détendre lors de l’entrée dans l’eau, respirer calmement, retirer tout objet métallique, ne pas mouiller sa tête ni ses mains et ne pas poser ses pieds sur le sol froid.
Pour avoir vécu cette expérience à moins 10 degrés en compagnie d’une amie norvégienne, nous devons dire que si le corps semble totalement détendu après le contact avec l’eau, le froid reste difficilement supportable. Mais, nous sommes fiers de l’avoir vécu.
Il nous était ainsi impensable de nous trouver sous ces latitudes éloignées et ne pas nous adonner nous aussi à cette expérience de chiens de traineaux que nous choisissons de vivre à Hammerfest, qui décidément aura été le point d’orgue de notre voyage.
Pour ce faire, nous choisissons de travailler avec la compagnie : « Pirate Husky » dont nous rejoignons les guides dans les hauteurs de la ville. Nous sommes accueillis par le son bruyant de dizaines de chiens Husky, qui jappe fortement, à la limite des suppliques, les animaux souhaitant plus que tout gambader dans la nature sauvage qui s’offre à eux.
Mais avant de commencer notre activité, nous sommes pris en charge par un moniteur qui nous explique le fonctionnement du buggy, étant donné qu’en cette période de l’année, la neige est encore absente et cette absence rend impossible l’utilisation d’un traineau.
Une fois les consignes données, il nous laisse profiter des chiens le temps qu’un après l’autre, il les harnache au nombre de six à chaque appareil. Mais subtilité oblige, ce sont aux clients qui ont bénéficié de la formation de s’y coller, ce qui les rapproche un peu plus des animaux, qui apprécient câlins et réconforts durant des moments de douceur indescriptibles.
Une fois que les chiens sont attachés solidement, nous pouvons les sentir prêts à se lancer à la conquête de la nature. Prêts étant un euphémisme, ils sont si demandeurs qu’ils commencent à gratter le sol pour montrer leur mécontentement de rester statiques.
Et lorsqu’un des moniteurs s’éloigne, les chiens croyant qu’il part sans eux se montrent impatients, n’hésitant pas à donner des à-coups violents avec les cordes pour provoquer le départ de la meute.
Finalement, nous sommes autorisés à partir ; rapidement, les chiens après quelques mètres sont essoufflés ; le pilote doit les aider en descendant de l’engin. A notre place, nous fusionnons avec la route en bénéficiant d’une vue exceptionnelle sur la ville illuminée qui se trouve en contrebas.
A la moitié du chemin, encore pleinement dotés des sensations naturelles dont nous avons bénéficié durant un trajet d’à peu près une quinzaine de minutes, le pilote me demande de changer de place avec lui afin que je puisse vivre dans la peau d’un pilote à mon tour.
Je prends place à l’arrière du buggy et décroche les freins attachés par une sorte de collier. Le traineau repart. Je parviens à diriger avec assez de facilités la meute en faisant en sorte que les chiens parviennent à rester centrés sur la route, les animaux ayant tendance à se déporter sur le bas-côté.
A la tête de la meute, je me prends même à commencer à les diriger à la voix. Du moins, je le crois, les chiens ne devant certainement pas comprendre ma langue. A un moment, nous prenons de la vitesse. Les chiens semblent ravis de se lancer à toute vitesse sur ce plateau désertique. Et c’est avec plusieurs minutes d’avance sur mes partenaires des autres engins que je parviens à retourner jusqu’à la voiture. Une fois les chiens détachés, nous pouvons saluer nos hôtes d’un soir et repasser dans nos têtes le fil de notre expérience galvanisante.
C) Observer des aurores boréales
Se produisant principalement dans les zones proches des pôles magnétiques, entre 65 et 75 degrés de latitude, les aurores boréales appelées également aurores polaires résultent d’un phénomène météorologique d’attraction des particules solaires par les pôles qui se heurtent à la couche supérieure de l’atmosphère : « l’ionosphère » composée d’atomes d’oxygène et d’azote.
Cette collision embrase les particules solaires et permet l’apparition de fulgurances lumineuses majoritairement vertes mais qui peuvent revêtir toutes les teintes du spectre chromatique.
La période d’observation des aurores boréales s’étend du 21 septembre au 21 marsdans l’hémisphère Nord quand les nuits sont les plus longues et les plus sombres, particulièrement aux équinoxes, et idéalement entre 20 heureet 1 heure du matin. Quand l’activité aurorale est forte, il est possible de les admirer plus tôt mais aussi plus tard.
Pour pouvoir admirer une aurore boréale, il convient de respecter généralement plusieurs conditions : être éloigné de toute source lumineuse, avoir un ciel dégagé, bénéficier d’un climat sec. Mais ces recommandations ne sont pas toujours vraies et c’est ce que nous avons vécu en Norvège, qui reste pour nous, le territoire du Grand Nord, le plus propice à cette visualisation.
Notre première expérience avec les aurores boréales s’est effectuée à Honningsvag, après plusieurs jours passés en Laponie finlandaise durant lesquels nous n’avons pu en découvrir qu’une seule nuit, non loin de la frontière norvégienne.
Armés de notre téléphone portable sur lequel nous avons téléchargé une application qui les suit en direct, nous n’avons pu être que frustrés de voir que les endroits dans le monde où elles étaient les plus visibles étaient toujours situés en Russie, plus précisément à Mourmansk. Cependant, alors que nous étions couchés dans notre lit, en plein cœur d’Honningsvag, une alerte sur le téléphone portable nous oblige à nous rhabiller et à grimper dans notre voiture pour quitter la ville et nous garer sur le bas-côté de la route, avant de voir un ciel étoilé se teinter de vert. Les véritables aurores boréales que nous apercevons semblent danser. D’une teinte verte, tirant à quelques reprises sur le violet, elles apparaissent et disparaissent, provoquant en nous des frissons de joie qui nous parcourent le corps.
Nous les photographions et avec l’absence de trépied pour notre appareil hybride, nous parvenons plus facilement à les capter avec notre téléphone et sa pose longue.
Mais la plus belle expérience d’aurores boréales reste celle que nous avons vécue en plein cœur de la ville d’Hammerfest. Alors que nous sommes en train de manger, nous apercevons de la fenêtre une teinte du ciel un peu plus verte que d’habitude. Nous sortons et nous nous saisissons de notre téléphone portable qui reste pour nous un formidable moyen de savoir si des aurores boréales sont en train d’apparaître, l’appareil laissant apparaître sur l’écran avant nos yeux ces traits verts lumineux dans le ciel.
Sur notre appareil, en plein centre-ville pollué par les lumières qui nous entourent, une multitude d’aurores boréales, qui nous oblige à nous écarter vers un port proche. Là, le spectacle que nous vivons est édifiant. Le ciel semble être fracturé de toute part. Des vertes, des blanches, des violettes. Elles ne se cachent pas. Ciel dégagé ou non, pollution visuelle, qu’importe ! Les aurores apparaissent dans une flamboyance de couleurs, qui nous submerge d’émotions.
Nous profitons de l’instant, les yeux rivés vers le ciel et nous immortalisons en photos et en vidéos ce moment magique gravé dans nos mémoires.
D) Les autres activités
Précisons cependant que les activités en Norvège du Nord ne se limitent pas à ces trois expériences qui pour nous étaient les plus importantes. Bien d’autres activités sont permises, certaines adaptées cependant à la saison.
Néanmoins, il convient d’avoir toujours en tête que le coût de ces activités est assez onéreux et il est nécessaire de bien prendre en compte cette donnée pour accéder à ces plaisirs fugaces.
Il est ainsi possible d’observer les baleines et les orques, d’effectuer du traineau à rennes, de faire une excursion en motoneige ou en raquette. Et ce sans compter, les nombreux musées présents sur le territoire. Des raisons ainsi multiples pour ne pas hésiter à découvrir ce territoire.
Conclusion
Ainsi, la Norvège du Nord qui entoure complètement la Scandinavie et qui en possède l’unique accès à l’océan glacial Arctique possède du fait de son positionnement, un territoire partagé entre terre et mer.
Si les paysages sont sublimes, la richesse du pays est également amenée par ses habitants, les norvégiens étant accueillants et toujours souriants, ayant fait de l’entraide, la pierre angulaire de leur philosophie de vie. La nourriture y est excellente et le réseau routier impeccable.
Si le coût de la vie est réellement élevé, soit près du double, voire du triple pour certaines dépenses, comparé à la France, le pays reste un incontournable à découvrir pour observer probablement la plus belle nature d’Europe.
Sans comparaison, le territoire du Cap Nord ainsi que la ville d’Hammerfest ont été pour nous les points d’orgue de notre voyage et nous ne pouvons que les conseiller sans hésiter. De véritables coups de cœur !
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